mardi 6 janvier 2015

Londres : Festival de solidarité avec Jérusalem et Gaza

Le Forum palestinien en Grande-Bretagne a organisé dimanche soir un grand festival populaire à Londres, pour soutenir la ville occupée de Jérusalem et la Bande de Gaza dans le cadre des activités de la Campagne européenne pour briser le blocus imposé sur Gaza.
Le président du Forum palestinien en Grande-Bretagne, Ziad al-Aloul, a confirmé dans son discours au début du festival la nécessité de briser le blocus imposé sur la Bande de Gaza pour mettre fin à la souffrance du peuple palestinien, tout en exigeant une mobilisation arabe et islamique pour arrêter les projets israéliens visant à contrôler Jérusalem.
Les deux chanteurs Abdul-Fattah Aouinat et Kifah al-Zoreiky, ont participé au festival avec des chansons nationales confirmant le caractère arabe et islamique de Jérusalem et la fermeté des Gazaouis face au blocus.
Les participants ont hissé les drapeaux palestiniens et des pancartes appelant à ouvrir le passage de Rafah, à reconstruire la Bande de Gaza et ouvrir un passage maritime.
Le festival comprenait une collecte de dons pour soutenir les jérusalémites, pour restaurer 20 maisons avec 5 000 livres pour chacune et assurer le coût de l'entretien de 20 orphelins avec 25 livres chaque mois pour chaque enfant.
La campagne européenne pour briser le blocus a annoncé il y a environ une semaine des activités en Europe de solidarité avec Gaza à l'occasion de la 6ème commémoration de la guerre sur Gaza.

Les dispositifs de l’AP continuent de traquer les partisans du Hamas

Les forces de sécurité de l'Autorité en Cisjordanie ont arrêté six partisans du Hamas, tandis que plusieurs prisonniers politiques continuent leur grève de la faim.
A Naplouse, le service de la sécurité préventive a arrêté six jeunes hommes de la ville de Yaffa accusés d’avoir accueilli un prisonnier libéré des prisons israéliennes et d’avoir lever les drapeaux du Hamas, tandis que le dispositif à Hébron continue à détenir l’étudiant Zaid Junaidi pour le quatorzième jour consécutif sans aucune accusation portée contre lui.
A Ramallah, 3 étudiants du bloc islamique à l'Université des sciences de l'éducation des étudiants (école des enseignants) poursuivent leur grève de la faim. L'étudiant Bilal Hasina est entré en sa huitième journée consécutive de grève, Bilal Abu al-Hasan est entré dans sa sixième journée et l’étudiant Ayham Abou al-Rub dans sa quatrième journée de grève.
À l'Université de Birzeit, les membres du bloc islamique, qui ont organisé un sit-in dans le campus depuis 21 jours, de dormir à l'extérieur en face de la Faculté des sciences malgré le froid glacial au lieu de la petite pièce dans laquelle ils dormaient jusqu'à ce qu'ils répondent à leurs demandes légitimes.
Des dizaines d'étudiants de l'Université de Bir Zeit ont effectué une pause en solidarité avec leurs collègues manifestants, exigeant de l'administration de l'université d’ouvrir les portes de l'université pour eux pour les protéger du froid extrême et appelant les services de sécurité à arrêter la poursuite des étudiants universitaires et les laisser pratiquer leurs activités syndicales en toute liberté.
Dans ce même contexte, le sit-in des étudiants qui rejettent les arrestations politiques continue à l'Université de Jérusalem, notant qu’ils sont entrés dans leur trente-deuxième journée consécutive du sit-in pour exiger la libération des étudiants universitaires.

Le Hamas rejette l'appel de l'OCI à se rendre à Jérusalem

Le mouvement du Hamas a exprimé son rejet de l'appel du Secrétaire général de l'OCI aux musulmans de se rendre à la ville occupée de Jérusalem, confirmant que la résistance et le Djihad sont la seule façon de libérer al-Aqsa.
Cela est venu en commentaire à l'appel d'Eyad Madani, le Secrétaire général de l'OCI, aux musulmans de se rendre à la ville occupée de Jérusalem et de transformer le choix de Jérusalem comme capitale du tourisme islamique en une réalité.
Madani a déclaré dans son discours lors de l'ouverture de l'exposition "Jérusalem dans la mémoire" dans la ville de Ramallah en Cisjordanie le dimanche dernier: "Nous devons travailler pour garantir l'arrivée des milliers de musulmans à Jérusalem".
Il a ajouté : "Nous voulons trouver une formule pour les agences palestiniennes et jordaniennes de tourisme pour créer l'occasion pour les musulmans qui souhaitent visiter Jérusalem et Palestine, comme en Arabie Saoudite pour la Omra et le Hajj".
Le Hamas a confirmé dans une déclaration de presse écrite dont le CPI a obtenu une copie mardi 6/1, que la libération de Jérusalem et la mosquée sainte d'el-Aqsa de l'occupation est le devoir de tous les musulmans dans le monde entier, et qu'il est interdit de renoncer à ce devoir.
Il a ajouté que la libération de Jérusalem et la mosquée sainte d'el-Aqsa n'a que la voie de la résistance et du Djihad et que notre ennemi ne comprend que cette langue.
Le mouvement a insisté sur le fait que le désir de visiter Jérusalem et y accomplir la prière ne peut être une justification pour la normalisation avec l'occupation.
Il a appelé les pays arabes et islamiques à financer la protection d'el-Aqsa, les lieux saints et Jérusalem et à soutenir la résistance et la fermeté des jérusalémites.

Manifestation à Paris exigeant la levée du siège imposé sur Gaza

Une manifestation a été lancée à partir de La Place du Châtelet au centre de Paris le mardi (6/1) en solidarité avec la bande de Gaza, durant les semaines, européennes en soutien de la bande de Gaza appelant à une campagne européenne pour lever le siège.
Plusieurs militants français supporters de la cause palestinienne, en plus d'un grand nombre de communautés arabes et musulmanes, ont appelé à l’ouverture de la frontière de Rafah et à lever le siège imposé sur le secteur, ainsi qu’à la reconstruction et l'ouverture de la voie navigable et du port de Gaza.
La "campagne européenne pour la levée du siège" a annoncé, il y a environ une semaine, le lancement des activités de solidarité avec Gaza, marquant le 6ème anniversaire de la guerre menée sur la bande de Gaza à la fin de l’année 2008.

Surani: La Cour pénale internationale est un droit pour lutter contre l'injustice

Raji Surani, directeur du Centre palestinien pour les droits de l'homme, a déclaré que le rôle de l'AP se limite à la signature et l'approbation du Statut de Rome, pour commencer alors la tâche des organisations juridiques et les avocats de plaider au nom des victimes.
Dans une interview avec notre CPI, Surani a ajouté: "Le rôle de l'AP est d'écrire ces demandes, puis les victimes et les avocats reprendront le rôle et vont aller à la Cour Pénale internationale et nous seront libres, nous rejoindrons directement le Juge".
"La Cour pénale internationale est le tribunal de celui qui n'a pas un tribunal et la version du Statut de Rome a été fournie au Conseil des droits de l'homme de l'ONU par des organisations internationales et régionales opérant dans le domaine des droits de l'homme", a-t-il ainsi poursuivi.
L'avocat Surani a indiqué que cela n'est pas basé sur l'émotion du moment, notant que ce travail était dans des années et a été regroupé sous le bombardement, la mort et le feu, confirmant que le dossier de la récente guerre sur la Bande de Gaza est tout à fait préparé et documenté dans un certain nombre d'importantes langues.

Cisjordanie occupée: le nombre de colons juifs en hausse à près de 400.000

La population des colonies juives en Cisjordanie occupée a continué à augmenter en 2014, et s'élève désormais à 389.250 personnes, une hausse de près de 4%, selon des statistiques obtenues jeudi auprès du ministère israélien de l'Intérieur.
Quelques 375.000 colons vivaient début 2014 dans les 60% de Cisjordanie sous contrôle quasiment exclusif des forces d’occupation (dits "zone C"), où se trouvent l'intégralité des colonies - illégales aux yeux de la communauté internationale - selon les statistiques israéliennes.
Cela représentait déjà une hausse de 4,2 par rapport à 2013.
Environ 300.000 Palestiniens vivent en "zone C", selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
Les deux colonies les plus peuplées sont Modiin Ilit, à l'ouest de Ramallah, avec 64.862 habitants, et Beitar Ilit, au sud de Jérusalem occupé, avec 49.580 habitants, deux centres avec une population de juifs ultra-orthodoxes. Vient ensuite Maalé Adoumim, à l'est de Jérusalem occupé, avec 39.973 habitants.
Ces statistiques ne comprennent pas les quelque 200.000 colons israéliens vivant dans une douzaine de quartiers de colonisation à Jérusalem-Est, occupée et annexée.

Washington menace les Palestiniens en cas de recours à la CPI

L'administration Obama envisage de réduire l'aide financière annuelle de 440 millions de dollars versée à l'Autorité palestinienne en cas de recours à la Cour pénale internationale (CPI).
De telles initiatives pourraient avoir des "conséquences" sur l'aide américaine versée aux Palestiniens, a prévenu la porte-parole de la diplomatie américaine, lors de son point de presse quotidien.
"Le Congrès (américain) a énormément de pouvoir en la matière, et cela a toujours été le cas. Ils (les élus) observent la situation de près", a dit Jennifer Psaki.
Selon elle, le secrétaire d'Etat John Kerry s'est entretenu avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ce week-end, tandis que des diplomates américains sont en contact avec les dirigeants palestiniens.
Les dirigeants de l’Autorité palestinienne ont formulé une demande d'adhésion à la Cour pénale internationale (CPI), dans le but avoué d'y citer des responsables israéliens impliqués dans des crimes de guerre contre les Palestiniens.
Psaki a par contre prétendu que Washington est opposé au gel par « Israël » de plus de 100 millions d'euros de taxes collectés pour le compte de l'Autorité palestinienne.
"Nous sommes opposés à toute action qui exacerbe les tensions. Et cette décision exacerbe les tensions", a estimé Psaki. "Nous voulons éviter une escalade", selon elle.
Les Palestiniens ont eux déposé lundi une plainte devant l'ONU contre le gel des taxes. L'envoyé palestinien à l'ONU, Ryad Mansour, a envoyé une lettre dans ce sens au secrétaire de l'ONU et au président du Conseil de Sécurité.
« Israël » a gelé samedi le versement de 106 millions d'euros de taxes collectées pour le compte des Palestiniens et qui leur sont reversées chaque mois, après le recours des Palestiniens à l'ONU pour demander la fin de l’occupation israélienne dans les territoires occupés en 1967.

2014 : hausse des suicides à Tsahal, selon Haaretz

L'an dernier (2014) a enregistré la plus grande augmentation de suicides dans les rangs des soldats israéliens, affirme le journal israelien "Haaretz" .
De nombreux soldats israéliens se sont suicidés en 2014, écrit le journal, indiquant que les autorités militaires israéliennes n’ont pas précisé leur nombre exact. Le Haaretz les évalue à au moins 10 soldats en 2014, contre 7 en 2013.
Il s’agit d’un taux sans précédent qui a poussé les autorités militaires de créer une unité spéciale pour étudier les circonstances et les causes de suicide dans l'armée israélienne.
Selon le journal israélien, la dernière offensive israélienne contre la bande de Gaza devrait être derrière les phénomènes suicidaires chez les soldats sionistes.
Une unité spéciale composée d'experts en psychologie, spécialistes et thérapeutes, a commencé à traiter plus de mille soldats traumatisés après la guerre israélienne menée contre Gaza.

Netanyahu :Israël "ne permettra pas que ses soldats soient traînés devant la CPI

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a prévenu dimanche qu'Israël s'opposerait à toute poursuite de ses soldats par la Cour pénale internationale (CPI), à laquelle les Palestiniens viennent de demander d'adhérer. 
"Nous ne permettrons pas que les soldats et les officiers de Tsahal soient traînés devant le tribunal de La Haye", a déclaré M. Netanyahu à l'ouverture du conseil des ministres hebdomadaire. Samedi, l'entité sioniste avait riposté à l'offensive diplomatique internationale des Palestiniens en gelant le versement de plus de 100 millions d'euros de taxes dues à l'Autorité palestinienne. 
"Ceux qui doivent être poursuivis sont les dirigeants de l'Autorité palestinienne qui ont fait une alliance avec les criminels de guerre du Hamas", a ajouté le Premier ministre israélien, qui accuse le mouvement de résistance palestinien notamment d'avoir utilisé les Gazaouis comme bouclier humain lors du conflit de l'été dernier, qui a fait près de 2.200 morts côté palestinien, en majorité des civils, et 73 côté israélien, dont 67 soldats. 
"Les soldats de Tsahal continueront de défendre d'Etat d'Israël avec courage et détermination, et de la même façon qu'ils nous protègent, nous les protègerons avec courage et détermination ", a-t-il aussi dit. 
"L'Autorité palestinienne a décidé de confronter l'Etat d'Israël et nous ne resterons pas les bras croisés", a encore prévenu le chef du gouvernement israélien. 
Le gel, samedi, de 106 millions de taxes collectées par l'occupation israélienne pour le compte des Palestiniens, pourrait n'être que la première d'une série de mesures de rétorsion israéliennes après la demande d'adhésion des Palestiniens à la CPI, selon les commentateurs. 
Le but de cette adhésion est, pour les Palestiniens, de citer à comparaître des dirigeants israéliens devant le tribunal de La Haye, dont la mission est de poursuivre les auteurs de génocides, crimes contre l'humanité ou crimes de guerre. 
Ils pourraient ainsi leur demander des comptes pour les trois offensives lancées sur Gaza depuis 2008, ou encore pour l'occupation.

Des colons israéliens déracinent 5.000 plants d'oliviers près de Turmusayya

Les habitants de Turmusayya, village situé au nord de Ramalllah, ont rapporté lundi 1er janvier que des colons juifs ont détruit 5.000 jeunes oliviers. Awad Abu Samra, l'un des propriétaires, a déclaré que ces dernières semaines, les attaques des colons n'ont cessé de cibler les plants d'oliviers, pour dissuader les agriculteurs de planter dans le secteur et les forcer à le quitter pour s'en emparer.
Abu Samra a précisé que les 5.000 oliviers détruits faisaient partie d'un total de 8.000 semis plantés à la mi-décembre dans la zone appelée al-Zahrat, en l'honneur du ministre palestinien Ziad Abu Ein assassiné par les soldats de l'occupation pendant une marche de protestation contre le vol des terres et de soutien au reboisement dans le secteur, le 10 décembre dernier.
D'après Abu Samra, les colons qui ont perpétré les attaques venaient très vraisemblablement de la colonie voisine Adei Ad, un avant-poste de la colonie juive illégale Shilo, construite dans les environs sur des terres volées aux Palestiniens.
Abu Samra a également précisé que les colons ont lancé des raids tous les jours, au cours desquels ils ont déraciné des centaines de jeunes arbres sous la protection de l'armée israélienne d'occupation ; ils arrachent les plants et coupent leurs racines pour empêcher qu'ils soient replantés.
Jamil al-Barghouti, président du Comité de résistance contre le mur et les colonies, a déclaré à l'agence de presse palestinienne Ma'an que "cet acte barbare" a été commis sous couvert et protection de l'armée israélienne d'occupation.
Barghouthi, qui vit dans le secteur, a dit avoir vu de ses propres yeux des colons attaquer des fermiers qui travaillaient leur terre, dans le but de les chasser de leurs terres et de s'en emparer pour agrandir la colonie.
Nombre d'arbres palestiniens déracinés en Cisjordanie occupée pendant l'année 2014 - tableau 4 du rapport ARIJ (1)
Il a affirmé que le comité replanterait des milliers d'oliviers et fournirait toute son aide aux agriculteurs pour qu'ils continuent de cultiver leurs terres.
Il a rappelé également que Ziad Abu Ein, tombé en martyr à la mi-décembre, était le chef du comité de résistance, dont les membres sont décidés à poursuivre sa mission.
Les attaques sur les oliviers sont un des moyens principaux utilisés par les colons israéliens pour obliger les Palestiniens à quitter leurs maisons et leurs terres, et la perte d'une année de récolte peut entraîner la misère pour beaucoup de familles.
Depuis 1967, environ 800.000 oliviers ont été détruits en Cisjordanieoccupée, selon un rapport conjoint de l'Autorité palestinienne et l'Institut de recherche appliquée de Jérusalem (1).
L'industrie de l'olive assure la subsistance d'environ 80.000 familles enCisjordanie occupée.
La violence coloniale contre les Palestiniens et leurs biens en Cisjordanieoccupée est systématique et totalement ignorée du régime sioniste, dont l'armée non seulement n'intervient pas pour protéger les Palestiniens indigènes des attaques violentes des colons, mais généralement protège ces derniers et les encadre pendant leurs exactions.
(1) Tous les chiffres 2014 du nettoyage ethnique en cours sur le rapport de l'Institut de recherche appliqué de Jérusalem (The Applied Research Institute-Jerusalem (ARIJ) : "Reporting on Israëli Activities in the occupied Palestinian territory, December 2014" [18p., en anglais, format PDF]

Le gouvernement israélien autorise la construction de 300 nouvelles unités de logement dans la colonie Beit El

Le Premier ministre israélien Netanyahu, en accord avec le ministre de la Défense Moshe Ya'alon, a approuvé dimanche 4 janvier l'extension de la colonie Beit El, construite sur des terres volées aux Palestiniens près de Ramallah. 300 nouveaux logements seront construits, pour un coût d'environ 18 millions de dollars.
Image de Beit El, qui montre la proximité avec les villages palestiniens (image POICA)
L'argent sera pris sur le budget de la Défense, et sera utilisé pour fermer une base militaire dans la colonie utilisée actuellement par la patrouille israélienne des frontières, et pour construire de nouvelles maisons qui seront proposées à des civils israéliens aux fins de colonisation.
L'annonce de l'expansion est le résultat d'une promesse faite par le Premier ministre israélien aux colons de Beit El qu'il leur donnerait cette somme en échange de leur acceptation d'une décision prise par la Haute Cour israélienne en 2012, qui a ordonné le démantèlement de 30 logements construits illégalement sur des terres palestiniennes volées.
En secret, le Premier ministre israélien avait promis aux colons, au moment de la décision de justice, qu'ils recevraient une compensation qui permettrait la poursuite de l'expansion de la colonie. Avant même l'annonce faite dimanche des 17,8 millions de dollars pour le projet d'expansion, la construction de 90 logements supplémentaires avait déjà commencé, également dans le cadre de l'entente conclue en douce entre Netanyahu et les colons en 2012. 
Le procès intenté contre les colons à l'époque par le groupe israélien pour les droits de l'homme Yesh Din était fondé sur l'illégalité de 5 immeubles (30 logements) qui avaient été construits sur des terres palestiniennes illégalement saisies.
Même si la Haute Cour avait statué en faveur des propriétaires palestiniens indigènes, la démolition des 5 bâtiments en 2012 a finalement conduit à la construction de plus de 10 fois plus de logements, en raison de l'accord secret conclu entre le Premier ministre israélien et les colons de Beit El.
Quelques maisons du village palestinien de Dura al-Qara, avec la colonie sioniste illégale de Beit El en arrière-plan (Photo: Silan Dallal, B'Tselem)
Le ministre des Finances précédent, Yair Lapid, avait fait valoir que le Premier ministre n'avait aucune autorité pour conclure un accord secret avec les colons, et que l'affaire devait être portée devant l'opinion publique pour discussion. Mais Lapid a été congédié par Netanyahu et aujourd'hui l'accord secret va de l'avant avec personne au sein de l'administration pour s'y opposer.
La colonie israélienne de Beit El a été créée en 1977 par l'armée israélienne, qui s'est emparée de la terre et a ensuite commencé à y faire emménager des civils israéliens, en violation directe du droit international. C'est aussi le site de l'une des plus grandes bases militaires israéliennes en Cisjordanie occupée.
Source : IMEMC
Traduction : MR pour ISM

Ce que j’ai appris en écrivant sur le Moyen-Orient

Écrire et rapporter sur le Moyen-Orient n’est pas une tâche aisée, surtout ces années de troubles et de bouleversements.

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Des écolières palestiniennes traversent une zone totalement détruite du quartier Shujaiya dans la ville de Gaza, le 4 novembre 2014 - Photo : ActiveStills/Anne Paq
Alors que les cartes géographiques restent pour l’essentiel intactes, la carte géopolitique de la région est en constante évolution. Suivre et rapporter sur ces constants sans un profond intérêt et une profonde compréhension de la région, débouchera sans surprise sur un contenu terne n’offrant rien d’original, rempli de vieilles idées et de stéréotypes.
De mon humble expérience dans la région, je vous livre ces « ce qu’il faut faire » et « ce qu’il ne faut pas faire », dans la façon dont l’écriture et les reportages sur le Moyen-Orient devraient être abordés.
Une question de terminologie
Pour commencer, le terme « Moyen-Orient » est lui-même très discutable. Il est arbitraire et ne peut être compris que par sa proximité avec une autre entité, l’Europe, dont les expéditions coloniales ont imposé ce type de classifications au reste du monde. L’Europe colonialiste se voyait comme le centre du monde, et tout le reste était mesuré en distance physique et politique par rapport au continent dominant.
Les intérêts occidentaux dans la région n’ont jamais diminué. En réalité, après les guerres des États-Unis contre l’Irak (1990-1991) puis un blocus de dix ans suivi d’une guerre et s’une invasion massive (2003), le ainsi-nommé « Moyen-Orient » est de retour au centre d’initiatives néocoloniales, de colossaux intérêts économiques occidentaux, de manœuvres stratégiques et politiques.
Questionner le terme de « Moyen-Orient » permet de prendre conscience de l’histoire coloniale et de la concurrence économique et politique féroce qui n’a jamais cessé et qui se fait sentir dans tous les aspects de la vie dans la région.
Ensuite, apprenez à remettre en question de nombreux autres vocables : extrémiste, radical, modéré, terroriste, pro-occidental, libéral, socialiste, islamiste, islamique, anti-islamiste, laïque, et beaucoup d’autres... Ce sont pour l’essentiel des étiquettes trompeuses. Ces termes peuvent signifier quelque chose de radicalement différent de ce que vous pouvez penser. Leur utilisation est souvent politique, mais en même temps sans renvoyer à une position idéologique ou politique directe.
Apprenez la langue
Si votre travail de reportage est intrinsèquement lié au Moyen-Orient, il y a alors une langue que vous devrez apprendre. Si vous n’êtes pas un journaliste arabophone, vous devez investir le temps nécessaire pour apprendre l’arabe (ou le farsi, le turc, etc... en fonction de la région sur laquelle votre intérêt se porte). Apprendre quelques formules de politesse et comment héler un taxi est bien, mais cela ne vous permettra guère de surmonter les nombreux obstacles liés au manque d’un accès direct à l’ensemble d’un pays, à l’exception de quelques minorités instruites à l’école occidentale et qui parlent votre langue. Même un(e) ami(e) sur place ne vous aidera guère à combler le fossé de la langue, car elle/il est susceptible d’avoir ses propres préjugés et ses limites. En outre, une grande partie des échanges sont souvent omis et perdus dans la traduction.
Parler la langue du pays vous fera gagner plus qu’un simple accès, mais aussi la confiance, et vous aidera à ressentir une relation plus proche avec des gens plus dans le besoin d’être entendus.
Commencez par ceux qui sont au bas de l’échelle
Arundhati Roy est cité comme disant : « Les ’sans-voix’ n’existent pas vraiment. Il n’y a que les ’délibérément réduits au silence’, ou de préférence les ’non entendus’. »
Chaque pays du Moyen-Orient a ses élites instruites. Elles sont souvent approchées par les médias, par commodité. Un diplômé égyptien anglophone sorti de l’Université américaine du Caire, ou le responsable d’une ONG yéménite financée par l’UE, ou un analyste politique palestinien basé à Ramallah et plus ou moins affilié à l’Autorité palestinienne, sont tous d’évidents porte-parole pour les médias. Ils parlent une langue étrangère, ils ne nécessitent pas beaucoup de formation et ils sont toujours prêts pour une interview. Bien qu’ils puissent être l’invité idéal pour appuyer un point de vue, ils ne sont pas forcément les plus qualifiés pour commenter un évènement.
Votre meilleur pari en tant que journaliste est de commencer par le bas, les gens qui sont la plupart du temps affectés par les évènements dont vous parlez : les victimes, leurs familles, des témoins oculaires, et une communauté dans son ensemble. Bien que ces voix sont souvent négligées ou exploitées comme des fournisseurs de contenu, elles devraient se trouver au centre de tout reportage sérieux sur la région, en particulier dans les zones déchirées par la guerre et les conflits.
Soyez du côté de la victime, mais soyez prudents
Certes, il pourrait y avoir plus d’une approche de la même histoire, mais cela ne devrait pas être la force motrice de votre compte-rendu.
Commencez par être conscient de vos limites pour traiter un évènement si vous ne ressentez pas un minimum d’empathie pour les personnes qui font l’objet de votre article : une mère syrienne séparée de ses enfants, un père de Gaza qui a perdu sa femme et ses cinq enfants sous les bombes israéliennes, un militant égyptien en grève de la faim, et ainsi de suite.
Mais faites en sorte que la compréhension du coût des conflits soit votre guide dans l’analyse de questions de plus en plus multiformes, sans pour autant vous transformer en avocat d’une cause ou d’une autre. La défense des droits de l’homme, si cela est fait pour les bonnes raisons, est une mission noble et importante mais ce n’est pas en soi la fonction du journalisme.
Un des plus grands défauts dans la façon dont la guerre en Syrie est traitée, est la polarisation, son approche simpliste dans la terminologie. Cela dépend de la chaîne de télévision que vous regardez ou du journal que vous lisez, et seule une part des réfugiés importe. La plupart des médias pleurent sur le sort du peuple syrien, mais la victime et l’agresseur diffèrent selon qu’il s’agisse d’Al-Jazeera, de Al Mayadeen, de Press TV, de Russia Today, de Fox News ou de la BBC. Jouer sur qui peut être qualifié de victime est une question hautement politique, avec de graves conséquences.
Apprenez l’histoire
Considérons cet exemple. Une frange de la population du Yémen comme les Houthis sont devenus les faiseurs de roi d’un pays dont le gouvernement central n’en a plus que le nom, et dont l’armée est divisée entre les allégeances sectaires, régionales et tribales. Comment peut-on traiter ce phénomène relativement nouveau sans développer une solide compréhension de l’histoire du Yémen et de ses divisions historiques, et les politiques régionales et internationales qui ont grandement perturbé toute sentiment de normalité dans ce pays arabe depuis des décennies ? Des bribes d’informations tirés de Wikipedia sur la révolution au Yémen ou les « pense-bête » de quelques journaux ne suffiront pas, si l’on vise en effet à donner une image assez complète du conflit en cours au Yémen.
L’histoire est essentielle pour comprendre tout conflit dans la région, parce que chaque conflit a lui-même sa propre et longue histoire, essentielle pour sonder et comprendre la complexité du présent.
Soulevez des questions
N’ayez pas peur de poser des questions et de rappeler un contexte que vous considérez parfois comme déterminant.
Le ainsi-nommé État islamique (IS) est un des meilleurs exemples. Pratiquement inconnu il y a quelques années encore, l’IS est maintenant censé être le plus grand danger pour le Moyen-Orient, tandis que ses bataillons, hétérogènes mais bien armés, se déplacent dans de multiples directions, laissant dans leur sillage des histoires sanglantes de mort et de destruction. Mais comment peut-on aborder une question de cette ampleur ? Quel serait le bon contexte ? D’où viennent les armes et les flux constants d’argent ? La guerre de l’IS, ou la guerre contre l’IS peut-elle être l’objet d’articles sans contextualisation claire prenant en compte plusieurs facteurs, avec au cœur de cette question l’invasion américaine de l’Irak ? Cela parait difficile, mais beaucoup le font régulièrement, et ils semblent s’en sortir comme cela.
Rappelez-vous qu’aucun de ces grands bouleversements ne se produit dans le vide. Veuillez à vous interroger sur les motifs de l’approche sélective adoptée par d’autres.
Évitez les termes subjectifs
N’utilisez pas les vocables « terroriste » et « terrorisme », sauf dans un contexte approprié. Vous n’êtes pas juge de qui est et qui n’est pas un terroriste, un terme qui ne fait pas référence à un fait mais un point de vue politique. Une grande part de ces terminologies sont des pièges qui ne peuvent que compromettre la crédibilité de votre analyse.
Ne soyez pas un touriste
Rapporter depuis une zone de conflit est une énorme responsabilité. Parfois, des articles avec des données erronées peuvent coûter des vies. Évitez les articles à la va-vite, comme ce jeune Néo-Zélandais qui saute du Yémen au Bahreïn, puis en Égypte et en Tunisie en l’espace de deux semaines, produisant un grand nombre d’articles pour n’importe quel magazine prêt à les publier, mais d’une totale superficialité. Cinq jours à Sanaa et une semaine à Bahreïn ne font pas de vous un reporter international, ne donnent pas une grande valeur à votre point de vue, et franchement, rendent un mauvais service à la profession. Vous ne pouvez pas informer d’autres personnes sur des sujets que vous avez vous-même du mal à maîtriser.
Ne vous impliquez pas trop
Le contraire du journaliste qui saute d’un endroit à l’autre, ce sont les journalistes « experts », occidentaux ou pas, qui passent de nombreuses années à s’intéresser à un seul pays. Ils peuvent être extrêmement utiles pour transmettre une histoire authentique, cohérente dans le temps. Le piège, cependant, c’est que certains s’impliquent de trop, prenant ainsi parti et tombant dans le piège de la division politique des régions d’où ils rapportent. Le Liban est la victime de tels exemples. Comme l’est la région kurde du nord de l’Irak, car elle est accessible aux journalistes occidentaux depuis de nombreuses années. Par leur faute, une grande partie de l’histoire de l’Irak est biaisée et traitée de façon unilatérale.
Ne généralisez pas
Lorsque votre intérêt pour le Moyen-Orient est centré sur un seul sujet, par exemple, le dit printemps arabe, il est difficile de ne pas simplifier et généraliser. Vous êtes obligés de chercher des dominateurs communs entre « pays du printemps arabe », tout en rejetant volontairement tout ce qui s’y oppose. Le Yémen est un cas unique dans le temps et l’espace, et il ne peut être vraiment compris que dans un ensemble de paramètres qui reflètent cette unicité. Alors que la révolution tunisienne a peut-être inspiré les révolutionnaires et poussé les opportunistes à lui emboîter le pas ou à exploiter la période de transition, les résultats de ces révoltes ont été largement déterminés par des facteurs locaux et régionaux.
Éviter les généralisations a un inconvénient : il vous faudra procéder à plus de recherches, mais c’est ce qui distingue un journaliste sérieux des autres.
Et enfin, ne l’oubliez pas, l’écriture et la communication sont des choses qui s’apprennent, et nous avons toujours quelque chose à apprendre. Donc, restez humble, et soyez toujours ouvert à de nouvelles connaissances.
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Ramzy Baroud est doctorant à l’université d’Exeter, journaliste international directeur du sitePalestineChronicle.com et responsable du site d’informations Middle East Eye. Son dernier livre,Résistant en Palestine - Une histoire vraie de Gaza (version française), peut être commandé àDemi-Lune. Son livre, La deuxième Intifada (version française) est disponible sur Scribest.fr. Son site personnel : http://www.ramzybaroud.net
http://www.palestinechronicle.com/d...
Traduction : Info-Palestine.eu

Gaza : Israël a assassiné 2310 Palestiniens et fait 10626 blessés

Les nouveaux chiffres publiés par le ministère palestinien de la Santé à la fin de 2014 ont révélé que le nombre de victimes de l’agression israélienne de cet été sur la bande de Gaza, était significativement plus élevé que ce qui avait été indiqué précédemment.

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Le petit Ali Daif, âgé de 7 mois et le fils du commandant militaire du Hamas, Mohammed Daif, est pleuré par les siens lors des funérailles de l’enfant et sa mère à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, le 20 août 2014 - Photo : AFP/Roberto Schmidt
Durant 51 jours cet été, Israël a pilonné la bande de Gaza - par air, terre et mer - avec l’objectif officiellement déclaré de mettre fin à des tirs de roquettes depuis l’enclave côtière sous blocus.
L’offensive israélienne a pris fin le 26 août avec un accord de cessez-le feu parrainé par l’Égypte.
Les premiers rapports ont indiqué que plus de 2160 habitants de la bande de Gaza, dont 70 pour cent d’entre eux étaient des civils, ont été tués - et que plus de 10 000 ont été blessés - au cours des attaques israéliennes ininterrompues sur la bande assiégée cet été.
Toutefois, selon le ministère de la santé de Gaza, un nombre de victimes recalculé fait grimper le nombre de Gazaouis assassinés à 2310 et à 10 626 le nombre de blessés.
Depuis août, des dizaines de Palestiniens sont morts dse blessures reçues lors de l’agression israélienne ou à la suite d’explosions de munitions israélienne restées au sol.
En outre, les corps de Palestiniens qui avaient disparu ont été tirés des décombres dans la bande de Gaza à la suite de l’accord de cessez le feu.
Des familles entières massacrées
Le ministère a également déclaré que 145 familles palestiniennes ont perdu trois membres ou plus en une seule frappe israélienne, avec des familles qui ont été entièrement rayées de l’état civil.
Selon les Nations Unies, sur les 505 enfants tués lors de l’assaut, 138 étaient inscrits dans des écoles de l’UNRWA.
Le porte-parole de l’UNRWA Christopher Gunness, a déclaré que 814 étudiants de l’UNRWA ont en plus été blessées et que 560 sont devenus orphelins à cause de l’attaque israélienne.
« La vie de famille pour beaucoup d’entre eux a été dévastée », a déclaré Gunness, ajoutant que 241 000 enfants avaient besoin d’un soutien psychosocial.
32 médecins et infirmiers assassinés et des hôpitaux détruits
Dans le même temps, 32 médecins et infirmiers ont été tués et 102 ont été blessés dans l’offensive, a affirmé le ministère, ajoutant que 36 ambulances et véhicules de la protection civile ont été complètement détruites ou endommagées lors de l’agression.
Les frappes israéliennes ont ciblé 13 hôpitaux publics, 17 hôpitaux privés, dont l’hôpital al-Wafa qui a été complètement détruit, 23 centres gouvernementaux de santé, dont quatre ont été complètement détruits, et quatre centres de santé privés, dont la clinique Khalil al-Wazir qui a été complètement détruite.
Toujours selon des estimations basées sur des informations préliminaires, plus de 80 000 maisons palestiniennes ont été endommagées ou détruites pendant les jours de bombardement, un chiffre plus élevé qu’on ne le pensait précédemment. Au moins 20 000 d’entre ces maisons sont à présent inhabitables.
La majorité des 110 000 sans-abri de Gaza sont des enfants.
Suite à l’offensive d’été d’Israël contre Gaza, de nombreux sites antiques dans le territoire assiégé, dont des lieux de culte, des tombeaux et cimetières, ont été laissés en ruines.
Des lieux de culte bombardés et détruits
Les mosquées historiques de Gaza, remontant à l’époque des premiers califes islamiques et de l’Empire ottoman, étaient les plus touchées.
Selon le ministère palestinien des Affaires religieuses, Israël a ciblé délibérément les lieux de culte, endommageant partiellement 130 mosquées et en détruisant complètement 73.
La destruction des anciennes mosquées de Gaza ont porté le total des pertes subies par le ministère des affaires religieuses à environ 50 millions de dollars.
Trois églises de Gaza ont également été endommagées au cours du dernier conflit, y compris la plus ancienne église dans la bande de Gaza, l’Église orthodoxe de Saint Porphyre, qui remonte aux années 1150.
http://english.al-akhbar.com/conten...
Traduction : Info-Palestine.eu

La vraie nature de la résolution déposée par Abbas au Conseil de sécurité

Si l’objectif à l’origine d’un projet de résolution pour la reconnaissance d’un État palestinien était d’imposer la reconnaissance du droit de propriété des Palestiniens sur leur terre et saper ainsi la légitimité de l’expansion des colonies, les clauses [de la présente résolution], d’autant plus qu’elles ont été modifiées conformément aux pressions américaines, cherchent en vérité à renforcer l’occupation israélienne et à empêcher toute résistance politique, culturel ou armée palestinienne.

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L’échec programmé à l’avance de la résolution présentée par Abbas illustre une nouvelle fois la vacuité de la prétendue stratégie diplomatique adoptée par l’Autorité de Ramallah : capitulation sur capitulation, discussions stériles, initiatives qui ne sont que des écrans de fumée pour dissimuler une complète inaction - Photo : EPA
Le projet original de la résolution était déjà problématique sans aucun amendement. La raison en est qu’elle exige la reconnaissance d’un État palestinien sur la base des frontières de 1967, ce qui s’écarte du cœur même des droits des Palestiniens, notamment le droit au retour pour les réfugiés entre autres revendications historiques et légitimes.
Alors que le projet initial n’affichait aucune volonté de transiger sur les droits des Palestiniens, il ne fait plus aucune référence explicite au droit au retour des Palestiniens, sauf pour dire que le sort des réfugiés doit être résolu comme cela est stipulé dans la Résolution 194 des Nations Unies. La formulation adoptée n’appelle pas à la pleine application de la résolution mais ne fait que s’y référer comme une à quelque chose de non négociable, ce qui est franchement un problème en soi.
La formulation vague de la résolution 194 des Nations Unies est si ambiguë qu’elle présente une sorte de faille qui donne aux pouvoirs politiques la possibilité d’ignorer totalement le droit des réfugiés palestiniens à revenir dans leurs foyers. Et pourtant, comme si l’ambiguïté de cette résolution n’était pas suffisante pour les États-Unis, ceux-ci ont également insisté sur l’ajout d’amendements qui obligeraient le peuple palestinien à renoncer à ses exigences initiales sur la Palestine historique, renonçant ainsi à leur revendication sur toute la Palestine et le droit de retour.
Il est également faux de penser que l’ampleur des injustices cesserait, parce que les Palestiniens renonceraient à leur droit sur la Palestine historique en échange de la création d’un État palestinien sur moins de 20 pour cent de la terre d’origine, avec Jérusalem-Est comme capitale. Les nouveaux amendements soulignent que Jérusalem serait la capitale conjointe des deux camps, une suggestion qui déclare finalement que les Israéliens ont un droit sur l’ensemble de Jérusalem et qui renvoie à la suggestion israélienne que l’Autorité palestinienne pourrait étendre son mandat sur Abu Dis et les quartiers environnants, situés juste à l’extérieur de Jérusalem.
Ainsi, il ne suffit pas d’empêcher les Palestiniens d’établir un État palestinien ou de leur permettre d’établir un semblant d’entité semi-souveraine et géographiquement fragmentée et composée de la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est. Les nouveaux amendements proposent maintenant de procéder à des échanges de terres et d’ignorer complètement le caractère illégitime des colonies israéliennes. Ces modifications non seulement ignorent entièrement les timides tentatives des Nations Unies de sauver les restes d’un État palestinien, mais elles impliquent en plus l’abandon de grands blocs de terres occupés par les colonies israéliennes, et l’annexion de la vallée du Jourdain entre autres régions voulues par Israël .
Afin d’empêcher le peuple palestinien d’exercer son droit à décider de son sort, deux nouveaux amendements ont été introduits, l’un d’eux interdisant aux deux côtés de prendre des décisions unilatérales, y compris la confiscation de terres, le déplacement de leurs propriétaires et les bombardements israéliens, mais ils interdisent aussi aux Palestiniens jusqu’à l’usage de la voie diplomatique et des forums internationaux, sapant toute tentative de résistance palestinienne.
Toutes ces mesures rendent caduques finalement tous les anciens résolutions internationales, y compris la quatrième Convention de Genève et de la Charte des Nations Unies.
[...]
Enfin, l’accent qui a été mis la sécurité d’Israël fournit une condition préalable à tout pas en avant, avec ou sans le veto des États-Unis. En résumé [cette résolution] entrave tout progrès et, surtout, rend le veto [américain] complètement hors de propos puisque les modifications mentionnées ci-dessus servent les intérêts israéliens.
L’administration palestinienne devrait immédiatement renoncer à déposer cette résolution.

Lamis Andoni est analyste et commentatrice pour le Middle Eastern and Palestinian Affairs
https://www.middleeastmonitor.com/a...
Traduction : >Info-Palestine.eu

La diplomatie US au Moyen-Orient nous garantit une année 2015 catastrophique

2014 peut s’être avéré un cauchemar pour la stratégie américaine, au Moyen-Orient en particulier mais aussi dans d’autres régions du monde comme l’Ukraine. Les États-Unis ont connu des défaites militaires et politiques sur plusieurs fronts, les forçant à battre en retraite et à faire beaucoup de concessions.

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L’IS est le complet sous-produit de décennies d’interventions, de guerres et de violences générées par l’Occident et son allié israélien au Moyen-Orient
La seule exception est la question palestinienne, non pas en raison de la force de l’Amérique, mais en raison de la faiblesse catastrophique du leadership palestinien.
L’évènement le plus notable de l’année écoulée a été la montée de l ’« État islamique » (IS) et la désintégration de l’armée irakienne. L’IS contrôle aujourd’hui un territoire de la taille de la France, avec deux fleuves, des puits de pétrole et de gaz, et d’énormes stocks de céréales. En outre, il est en charge d’une population de plus de huit millions de personnes, continuant d’accumuler de l’argent à partir de ses actifs et également par la fiscalité, et il dispose de sa propre armée de 100 000 soldats, en pleine croissance.
Les États-Unis et son Alliance de soixante nations contre l’IS ont procédé tous ces cinq derniers mois à des bombardements de cibles à l’intérieur du territoire de l’IS, mais sans grands résultats, sauf à verser le sang de civils innocents. L’IS est passé maître en adaptabilité. Il a appris à se soustraire aux frappes aériennes et a même abattu un des avions de combat de fabrication américaine appartenant à l’armée de l’air jordanienne. Le pilote a sans aucun doute été une source d’information utile pour les commandants de l’IS intéressés à savoir comment l’Alliance agit, où est situé son commandement central et Dieu sait le reste.
L’administration américaine a effectué une volte-face en Syrie, et a commencé à sérieusement reconsidérer ses relations avec son ancien ennemi l’Iran afin de se coordonner avec Téhéran et Damas contre l’IS. Pendant ce temps, le principal allié régional, la Turquie, a refusé de rejoindre l’Alliance à moins que la lutte contre l’IS n’ait pour objectif en parallèle de faire tomber Bachar al-Assad. Erdogan veut aussi une zone tampon établie le long de sa frontière avec la Syrie et n’est pas pressé de vaincre l’IS car celui-ci ajoute à la pression sur ses rivaux en Syrie et en Irak.
Une maladie se répand à travers le Moyen-Orient et son nom est la fragmentation. Le sectarisme, la division ethnique et les profondes divergences politiques ont produit un niveau de discorde et de violence sans précédent. À présent les politiciens occidentaux viennent avec leurs scalpels amputer les parties qui leur reviennent du corps de la nation arabe. Le résultat est le partitionnement auquel nous assistons déjà dans ses premières étapes en Syrie, en Irak, au Yémen, en Libye et au Soudan.
La situation nous rappelle les étapes finales de l’effondrement de l’Empire ottoman sous les coups des puissances coloniales occidentales, il y a de cela un siècle.
Malgré les bombardement américains sur les positions de l’IS - comment devrions-nous appeler ce dernier ? « Groupe », « Organisation », ou cette merveilleuse expression américaine « entité » ? - les extrémistes continuent d’exercer une attraction magnétique sur les jeunes Arabes ainsi que sur les jeunes musulmans de partout dans le monde. L’IS se déplace vers Erbil, la capitale kurde stratégique, a une forte présence à Bagdad et a conquis le territoire au sud jusqu’à la frontière avec l’Arabie saoudite.
Face à son incapacité à entraîner la Turquie dans la guerre terrestre contre l’IS - ce qui selon tous les analystes sera nécessaire pour vaincre ce nouvel ennemi - l’administration Obama est obligée de retourner en Irak dans le but de faire revivre un front local contre l’extrémisme. Les États-Unis sont également en compétition pour recycler l’armée irakienne et les services de sécurité, et les former à la lutte contre l’S. Plus de 5000 soldats américains sont sur le terrain aujourd’hui, assurant la formation de 5000 soldats irakiens toutes les six semaines en leur fournissant les compétences minimales requises pour récupérer les zones envahies par l’IS, et il est très probable que le nombre des forces américaines va croître et se multiplier en 2015.
L’administration Obama a été choquée par, d’abord, la capitulation instantanée des soldats de l’armée irakienne à Mossoul - ils ont simplement jeté leurs armes et se sont enfuis. Elle a été choquée quand elle a appris l’étendue de la corruption dans l’armée irakienne qu’elle avait formée : des soldats fictifs recevaient un plein salaire tout en restant chez eux à regarder la télévision, des officiers ont été soudoyés pour ne pas se rendre dans les endroits dangereux et ainsi de suite.
Il a donc été décidé de dissoudre l’armée irakienne pour une deuxième fois, et de la remplacer par de nouvelles troupes qui s’occuperont de la lutte contre l’IS et de la reconquête de la ville de Mossoul, de la province d’Anbar et d’autres zones contrôlées par l’IS. Une véritable humiliation pour le gouvernement irakien et l’occupant américain qui l’a favorisé et installé...
Les chances de réussite de cette nouvelle initiative américaine apparaissent limitées, pour la simple raison que l’Amérique fait la même erreur qu’auparavant en Irak et ailleurs - c’est-à-dire en imaginant que tous les « problèmes » peuvent être résolus militairement quand ils sont le résultat de politiques déterminées, de différences sociales, religieuses et ethniques qui pourraient être plutôt résolues par la négociation entre les parties elles-mêmes et sans aucune interférence de l’étranger.
Le modèle stratégique de l’Amérique n’est pas adapté sur le long terme, car il intègre des objectifs pour reprendre un contrôle limité à une ville ou une région à la fois. L’IS de l’autre côté est capable de mener de nombreuses batailles et simultanément, à des milliers de kilomètres de distance et dans deux pays différents.
Loin d’encourager la réconciliation, le commandement militaire américain semble déterminé à approfondir les divisions sectaires en Irak par le financement et la formation de milices chiites en même temps qu’il fait revivre la campagne « Awakening » parmi les tribus sunnites, avec le dessein de construire une force sectaire sunnite sur le modèle des anciens « Fils de l’Irak » [groupes ayant collaboré avec l’occupant américain].
Il est tout à fait possible que ces deux armées vont entrer en collision avant ou après l’achèvement de leur mission contre l’IS.
Le sentiment palpable d’urgence dans la formation de l’armée irakienne confirme qu’une bataille pour Mossoul est imminente, avec d’énormes pertes humaines en prévision. Toute la ville sera détruite, quel que soit le vainqueur ... et il n’y aura pas de vainqueur.
Onze ans après l’invasion américaine de l’Irak pour renverser Saddam Hussein, le pays continue à sombrer dans le sang et le chaos, et les choses semblent prêtes à s’aggraver.
C’est la triste réalité de la politique étrangère unilatérale de l’Amérique, qui est entièrement basée sur des impératifs économiques - principalement le pétrole, le gaz et l’eau - et sur son soutien inconditionnel à Israël.
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Abdel Bari Atwan est palestinien et rédacteur en chef du site Raialyoum. Abdel Bari Atwan est considéré comme l’un des analystes les plus pertinents de toute la presse arabe.
http://www.raialyoum.com/?p=199548
Traduction : Info-Palestine.eu

Le président israélien contre le gel des taxes pour les Palestiniens

Le président israélien Reuven Rivlin a affirmé lundi qu'il était opposé au gel de plus de 100 millions d'euros de taxes collectés pour l'Autorité palestinienne, décrété samedi par le gouvernement israélien.
"Geler les taxes ne peut être utile ni pour Israël ni pour les Palestiniens", a déclaré M. Rivlin lors d'une rencontre avec des ambassadeurs en poste en Israël, dans un discours dont l'AFP a reçu une copie. "Les sanctions contre l'Autorité palestinienne doivent être en accord avec les intérêts israéliens et ce gel des taxes ne l'est pas", a-t-il ajouté.
Israël a gelé dès samedi le versement de 106 millions d'euros de taxes collectées pour le compte de l'Autorité palestinienne. Ces taxes, qui lui sont reversées chaque mois, représentent près de la moitié du budget palestinien.
L'Etat hébreu a déjà utilisé ce moyen de pression, notamment en avril lors de la réconciliation palestinienne entre le Fatah du président Mahmoud Abbas et le mouvement islamiste Hamas, qui rechigne à rendre les clés du pouvoir à Gaza.
Par ailleurs, le président israélien a accusé le président palestinien Mahmoud Abbas de continuer "de refuser des négociations directes" et de tenter "d'imposer un accord forcé...justifiant des sanctions".

Les Etats-Unis s'opposent au gel par Israël des taxes pour les Palestiniens

Les Etats-Unis ont dit lundi être opposés au gel par Israël de plus de 100 millions d'euros de taxes collectés pour le compte de l'Autorité palestinienne.
Le gel de ces taxes, qui représentent près de la moitié du budget palestinien, "est une décision qui exacerbe les tensions", a déclaré Jennifer Psaki, porte-parole du département d'Etat lors de son point de presse quotidien.
"Nous voulons éviter une escalade", a-t-elle ajouté.
Israël a gelé dès samedi le versement de 106 millions d'euros de taxes collectées pour le compte des Palestiniens et qui leur sont reversées chaque mois, en réponse à l'offensive diplomatique des Palestiniens à l'ONU. Ils ont formulé une demande d'adhésion à la Cour pénale internationale (CPI), dans le but avoué d'y citer des responsables israéliens.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, artisan de la reprise du processus de paix israélo-palestinien entre juillet 2013 et avril dernier, s'est entretenu avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ce week-end, tandis que des diplomates américains sont en contact avec les dirigeants palestiniens, a encore expliqué Jennifer Psaki.

La Fifa à Gaza pour réhabiliter les stades après la guerre

Une délégation de la Fifa est arrivé lundi à Gaza pour réhabiliter les stades de l'enclave palestinienne, notamment ceux endommagés durant l'offensive israélienne de l'été 2014, un projet dans lequel la fédération internationale a investi un million de dollars.
"Lorsque les 20 projets de réhabilitation seront finis, le président de la Fifa, Joseph Blatter, viendra les inaugurer", a promis David Borja, responsable du développement pour la Fifa en Asie. La Fifa, a-t-il ajouté, "est prête à soutenir le football dans la bande de Gaza et son développement en lui apportant aide et matériel".
Nafez Okasha, haut responsable de la Fédération palestinienne de football, a précisé à l'AFP que la Fifa avait investi "un million de dollars pour que soit renouvelées les pelouses synthétiques de 20 stades". Ils pourraient être inaugurés "au début de l'été" prochain, a-t-il ajouté.
En outre, "la Fifa s'est engagé à verser 200 000 dollars pour reconstruire le stade Palestine" endommagé par les bombardements israéliens, lors de la précédente guerre à Gaza en 2012. Les hauts responsables de la délégation de la Fifa devaient assister à un match entre deux équipes gazaouies, mais ils n'ont pas pu car ils ont été retenus plusieurs heures à Erez, le point de passage reliant la bande de Gaza à Israël, tenu par l'armée israélienne, a ajouté M. Okasha.
La délégation a toutefois visité son antenne dans le nord de la bande de Gaza, touchée par les bombardements aériens israéliens durant l'été. Elle doit quitter l'enclave palestinienne mardi.
L'équipe nationale palestinienne, reconnue en 1998 par la Fifa, s'est qualifiée pour la première fois pour la Coupe d'Asie en Australie et a été désignée équipe de l'année par la Confédération asiatique.

Israël devra-t-il un jour rendre des comptes pour les meurtres de journalistes ?

La récente guerre israélienne contre Gaza a profondément marqué les esprits des journalistes qui se sont retrouvés sous les tirs afin de couvrir les évènements. Cette expérience amère les a poussés à exposer les sionistes devant l’opinion publique internationale.

Cependant, certains de ces reporters qui ont parcouru les champs de mines et essuyé les tirs incessants d’obus et de missiles sont devenus l’objet-même du reportage. Dix-sept journalistes ont péri alors qu’ils couvraient la guerre et 28 autres ont été blessés.
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Le photographe palestinien Moataz Al Salhy,au centre, entouré de collègues, pleure alors qu’il tient le casque ensanglanté de son ami, le caméraman indépendant Rami Rayan, assassiné alors qu’il filmait une frappe israélienne dans le quartier de Shijaiyah, le mercredi 30 Juillet 2014 - Photo : AP/Lefteris Pitarakis
Gaza – Au milieu de la dure réalité à laquelle les journalistes palestiniens sont confrontés, la récente série de combats dans la bande de Gaza a soulevé des questions importantes et urgentes quant à la position des organisations de protection des journalistes internationaux face aux violations commises contre les médias palestiniens pendant la guerre, et à la perspective de tenir l’ennemi pour responsable.
Une commission d’enquête arabe doit se réunir bientôt, sous les instructions de l’Union des journalistes arabes. Cette commission comprend des experts juridiques qui chercheront à former un dossier complet rapportant tout ce qui a eu lieu pendant la guerre. Le dossier sera ensuite transmis aux autorités chargées d’étudier les violations, de renforcer la dissuasion et d’imposer des sanctions à Israël. Ces derniers jours, une délégation de membres du Syndicat des journalistes à Ramallah et de l’Union des journalistes arabes s’est rendue dans la bande de Gaza assiégée pour avoir un aperçu de la situation des journalistes.
Bien qu’il soit encore trop tôt pour applaudir ces étapes préliminaires, qui ont toujours un caractère expérimental, les journalistes à Gaza semblent avoir une « valeur marchande » élevée ; en effet, ces derniers n’auraient pas irrité autant l’occupation israélienne, et celle-ci n’aurait pas été si déterminée à les tuer, s’ils n’avaient pas surpassé leurs homologues israéliens en termes de crédibilité et de capacité à mettre en lumière la souffrance des Gazaouis.
Pendant ce temps, le Syndicat des journalistes palestiniens et le ministère palestinien de l’Information auront pour défi de soulever la question des journalistes sur le plan international et de faire valoir leurs droits auprès de l’ennemi.
Dernièrement, le ministère a produit un court-métrage documentaire (5’23") montrant quelques scènes qui résument la situation des journalistes palestiniens pendant la guerre.
Le film montre des journalistes qui travaillent en funambule, entre la vie et la mort, mais vise en fait un public restreint en raison d’un certain malaise au sein du ministère, et de l’hésitation de ce dernier à exploiter toutes les violations commises par l’occupation contre les journalistes palestiniens.
Ce film à forte charge émotionnelle, intitulé Reporters Under the Line of Fire (par les journalistes Nida’a Younes et Alaa Yaghi), apporte des preuves des transgressions dont les sionistes sont responsables, images et séquences vidéo à l’appui. Toutefois, la production reste modeste par rapport à la nature et à l’ampleur des violations [commises par l’occupation].
Reporters Under the Line of Fire fait également un clin d’œil aux journalistes arabes et étrangers en n’oubliant pas leurs contributions au cours de la guerre, notamment celle du journaliste italien Simone Kamili, décédé le mois dernier alors qu’il couvrait une opération de démantèlement d’un missile dans le nord de Gaza.
Le film, accompagné d’une bande son poignante, comporte le témoignage d’un journaliste allemand : « Je paniquais, j’avais peur pour ma vie jusqu’à la fin de la journée ou le lendemain ». Ce même journaliste a également montré un document écrit en anglais qui dédouanait l’ennemi des violations qu’il commettait. Les Israéliens faisaient en effet pression sur les journalistes étrangers pour qu’ils signent un document à leur arrivée au point de passage d’Erez, entre la Cisjordanie et Gaza.
Avec ce document, « les Forces de défense israéliennes forcent les journalistes à signer une décharge dégageant Israël de toute responsabilité concernant les dommages qu’ils pourraient subir en couvrant la guerre à Gaza ».
Ces actions israéliennes limitant les mouvements des journalistes étrangers se sont encore plus concrétisées après qu’une partie des médias occidentaux ont pris le parti des Palestiniens au cours de la récente guerre, notamment suite à la frappe aérienne ayant visé une plage, où quatre enfants ont été tués (Al-Akhbar, 18/07/2014).
Le film montre également des journalistes courant pour leur survie alors que que l’ennemi tirait des missiles en direction des bureaux des médias, comme l’agence al-Wataniya à Burj al-Jawhara, ou encore les tours Bacha et Daoud, qui accueillaient un certain nombre de bureaux de médias.
On y voit également des reporters en train d’aider les travailleurs humanitaires à récupérer les blessés, alors qu’eux-mêmes n’étaient pas en sécurité avec leur gilet pare-balles et leurs protections.
Au cours de ces cinq minutes sont aussi affichées les photos de tous les martyrs qui ont péri en portant le flambeau de la vérité, accompagnées d’un bref résumé de leur vie, de la date de leur martyre et de l’endroit où ils ont travaillé. Le spectateur peut également voir des visages et des corps de journalistes ensanglantés.
Le film se termine par une scène douloureuse, où deux enfants jouent le rôle d’un présentateur et d’un journaliste ; l’un d’entre eux deviendra un martyr à peine quelques jours plus tard.
Ce film perdra toutefois son essence s’il n’est pas suivi de mesures sérieuses visant à rendre l’ennemi légalement responsable. Le ministère de l’Information passera-t-il cette épreuve ou attendra-t-il que d’autres journalistes périssent ?
Les violations en chiffres
À l’issue de la dernière guerre à Gaza, les familles de 140 journalistes ont dû fuir de chez elles. 42 maisons ont été complètement détruites tandis que 61 autres l’ont été partiellement. 19 médias ont subi de graves dégradations et 15 stations de radio et chaînes de télévision ont stoppé leur diffusion.
Six voitures de presse ont été ciblées directement et 17 journalistes ont perdu la vie dans leur quête de vérité. La plupart de ces journalistes travaillaient pour les chaînes al-Aqsa, al-Kitab et Palestine, ainsi que le journal al-Rissala et le réseau de médias Palestinian Media Network.
Le Centre palestinien pour le développement et la liberté des médias a observé une augmentation constante des violations commises contre les journalistes : une hausse de 64 pour cent a été enregistrée par rapport à l’année dernière.
Traduction : Info-Palestine.eu - Valentin B.

Les Palestiniens acceptent la compétence de la CPI pour les violences de l'été 2014


L'Autorité palestinienne reconnaît la compétence de la Cour pénale internationale pour des crimes présumés commis à partir du 13 juin 2014, date à laquelle Israël a lancé une vaste campagne d'arrestations suivie de la guerre à Gaza, a annoncé lundi la CPI à La Haye.
Les Palestiniens ont soumis à la CPI une "déclaration d'acceptation de compétence", instrument juridique qui pourrait permettre à la CPI d'enquêter sur des crimes présumés commis dans le passé à des périodes déterminées.
C'est le 13 juin 2014 qu'Israël avait lancé une série d'actions contre les Palestiniens, au lendemain du kidnapping en Cisjordanie occupée de trois jeunes Israéliens, ensuite assassinés.
L'adhésion de l'Autorité palestinienne à la CPI, demandée le 2 janvier et sur laquelle l'ONU doit se prononcer, ne permettrait à cette Cour d'enquêter que sur d'éventuels crimes futurs.
Si elle est jugée valide, la "déclaration d'acceptation de compétence" rendrait possible une compétence rétroactive, en plus de la compétence pour les éventuels crimes futurs.
"Le 1er janvier 2015, le Greffier de la CPI, Herman von Hebel, a reçu une déclaration déposée par le gouvernement palestinien déclarant son acceptation de la compétence de la CPI à partir du 13 juin 2014", a indiqué cette dernière dans un communiqué.
Selon Chaawan Jabbarine, directeur du centre juridique al-Haq et figure de la défense des droits de l'hmme en Cisjordanie occupée, la date du 13 juin 2014 a été choisie "car l'enquête de la commission de l'ONU sur les violations des lois humanitaires internationales et des droits de l'homme commises durant la guerre à Gaza cet été a commencé au début du mois de juin".
Le 12 juin, trois jeunes Israéliens étaient kidnappés près d'un bloc de colonies en Cisjordanie occupée, avant d'être assassinés. Dès le lendemain de leur enlèvement et durant les trois mois qui ont suivi, plus de 2.000 Palestiniens ont été arrêtés en Cisjordanie et à Jérusalem.
Le cycle de la violence s'est ensuite aggravé, notamment dans la Ville sainte, secouée par des affrontements et plusieurs attentats.
Moins d'un mois plus tard, Israël lançait sa troisième offensive sur la bande de Gaza en six ans, tuant près de 2.200 Palestiniens, en grande majorité des civils.
Plus de 70 personnes sont mortes côté israélien, quasiment tous des soldats. Durant les 50 jours de ce conflit, des milliers de roquettes tirées de Gaza se sont abattues sur Israël.
Installée à La Haye, la CPI est compétente pour poursuivre des auteurs présumés de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis depuis le 1er juillet 2002.
122 Etats, parmi lesquels ne figure pas Israël, ont à ce jour adhéré au statut de Rome qui l'a créée.
La demande d'adhésion palestinienne s'inscrit dans le cadre d'une offensive diplomatique menée à l'ONU par les Palestiniens. Furieux, le gouvernement israélien a gelé dès samedi le versement de 106 millions d'euros de taxes collectées pour le compte de l'Autorité palestinienne, et menacé dimanche de nouvelles sanctions.