vendredi 12 décembre 2014

Les Etats-Unis excluent des sanctions contre "Israël"

Les Etats-Unis ont démenti lundi tout projet de sanctions contre leur allié "Israël" en raison de sa politique de colonisation, après qu'un article de la presse israélienne eut mis en rage des parlementaires américains.
"Les informations de presse selon lesquelles nous pourrions envisager des sanctions contre Israël sont dénuées de tout fondement", a pris soin de déclarer devant la presse la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki.
Elle était interrogée sur un article du journal israélien Haaretz qui affirmait la semaine dernière que la Maison Blanche réfléchissait à une action contre l'allié israélien en raison de la poursuite de la colonisation dans les Territoires palestiniens.
La Maison Blanche et le département d'Etat n'avaient pas souhaité, en fin de semaine dernière, commenter cet article, qui ne mentionnait pas le terme de "sanction", mais évoquait des "mesures actives contre la colonisation", citant un haut responsable israélien.
"Nous imposons des sanctions à travers le monde pour toute une série de raisons. Nous ne sommes évidemment pas dans cette situation" à l'égard d' « Israël » qui reste "un partenaire important", a affirmé Mme Psaki.
Elle a toutefois répété que la colonisation était "illégitime" et "contraire aux intérêts d'Israël".
L'article de la presse israélienne avait provoqué l'ire d'élus du Congrès, comme le sénateur républicain Mark Kirk: "Non seulement l'administration exclut de nouvelles sanctions pour mettre fin à la menace que pose l'Iran, mais elle envisage apparemment des sanctions contre notre plus proche allié, Israël", avait-il fustigé dans un communiqué vendredi.

Amnesty International accuse Israël de crimes de guerre

L'armée israélienne a commis des crimes de guerre au cours de son offensive "Bordure Protectrice" cet été et une enquête doit être menée, a estimé mardi Amnesty International.
La démolition de quatre bâtiments de plusieurs étages, au cours des quatre derniers jours de l'opération, constitue  une violation du droit international humanitaire, a affirmé l'ONG de protection des droits de l'Homme.
"Tous les éléments dont nous disposons démontrent que ces destructions à grande échelle ont été menées de façon délibérée et sans justification militaire", a déclaré Philip Luther, directeur d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.
Les faits et les déclarations des  militaires israéliens à l'époque indiquent que les attaques étaient "une punition collective infligée aux habitants de Gaza" destinée à détruire leurs biens, a précisé Luther.
La guerre a fait près de 2.200 morts Palestiniens, en majorité des civils, selon les secours palestiniens. Côté israélien, 67 soldats et six civils ont été tués.
"Les crimes de guerre doivent être examinés de manière indépendante et impartiale et les responsables devraient être jugés dans le cadre d'un procès équitable", a-t-il dit.
 Les autorités israéliennes n'ont pas réagi dans l'immédiat à ces accusations.   Amnesty International a demandé à ce que des groupes de défense des droits de l'Homme aient le droit d'entrer à Gaza, ainsi qu'à ce qu'une commission des Nations Unies (ONU) soit autorisée à "enquêter sans entraves".
Israël a refusé de coopérer avec cette commission d'enquête en raison d'une "hostilité obsessionnelle contre Israël", d'après un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a créé une commission chargée d'enquêter sur "toutes les violations de la loi humanitaire internationale" dans les Territoires palestiniens, en particulier à Gaza occupée pendant la guerre.
Pendant l'offensive, menée du 8 juillet au 26 août et destinée à neutraliser les capacités militaires du Hamas selon Israël, le centre commercial municipal de Rafah, qui abritait des magasins, une clinique médicale et des bureaux, et fournissait les moyens de subsistance à des centaines de familles, a notamment été détruit, a indiqué Amnesty.
Selon les autorités israéliennes, l'un des immeubles détruits abritait un centre de commandement du Hamas et un autre des "équipements liés à des militants palestiniens", a indiqué Amnesty estimant que l'armée devait toutefois "avoir recours à des méthodes qui minimisent les dommages causés aux civils et à leurs biens".

Peur et insultes: les chauffeurs palestiniens de bus de Jérusalem disent "stop"

Fadi, 35 ans dont 15 à sillonner Jérusalem au volant des bus d'une compagnie israélienne, a récemment démissionné: comme de nombreux collègues palestiniens, il n'en pouvait plus des insultes d'extrémistes juifs et avait fini par craindre pour sa sécurité.
Fadi a commencé à conduire les bus verts de la compagnie Egged qui desservent la partie occidentale, israélienne, de la Ville sainte, à l'époque de la deuxième Intifada et des attentats suicides dans les transports en commun. Mais, dit-il, "depuis la guerre de Gaza cet été", c'est pire. Car "la guerre contre les Arabes est maintenant claire".
Cette "guerre", racontent à l'AFP plusieurs conducteurs démissionnaires qui tous préfèrent ne donner que leur prénom, c'est un quotidien désormais fait d'injures, de provocations et d'agressions qui ont culminé il y a peu avec la mort de leur collègue Youssef Ramouni.
Ce père de famille, "heureux" selon ses proches, a été retrouvé le 16 novembre pendu par des colons dans son bus, a-t-on précisé de sources palestiniennes.
Et parmi les chauffeurs de bus palestiniens, cela ne fait aucun doute: Youssef Ramouni a été "tué par des colons israéliens extrémistes".
Ces derniers, reconnaissables à leur tenue traditionnelle, Bassem les côtoyait chaque jour dans son bus. "Quand ils montaient et voyaient que j'étais arabe, ils me disaient +mort aux Arabes+ ou +les Arabes sont des fils de putes+", raconte-t-il à l'AFP.
Après six ans et demi de bons et loyaux services, lui aussi a quitté Egged après la mort de Youssef Ramouni. "Il n'y a aucune sécurité, je ne me sentais pas protégé alors même que ma vie était en danger", dit-il.  
Rouler, la peur au ventre
Car, au-delà des insultes, il y a les violences, celles qui surviennent généralement dans les colonies, des zones où ces chauffeurs allaient, même avant la flambée de violences récente, à reculons.
"Une fois, se rappelle Bassem, je traversais une colonie et des jeunes juifs se sont plantés devant mon bus. J'ai pilé net, de peur qu'on ne m'accuse après d'avoir mené une attaque bélier".
Alors les jeunes, dit-il, ont caillassé son bus, brisé vitres et rétroviseurs et ce sont finalement "les colons qui étaient parmi les passagers du bus qui ont obtenu d'eux qu'ils arrêtent".
Quand il a démissionné, assure-t-il, Egged a essayé de le retenir. Sur ses 1.470 chauffeurs, la première compagnie de bus d'Israël compte 570 Palestiniens, assure Mahmoud Alqam, représentant syndical, et l'entreprise ne peut se permettre les départs en masse qui ont suivi la mort de Youssef Ramouni.
Pour ses obsèques, 500 de ses collègues ont fait le déplacement et autant ont observé une grève.
Une quarantaine d'entre eux ont ensuite démissionné, indique à l'AFP le porte-parole d'Egged Assaf Arad, "peut-être parce qu'ils étaient sous pression". Pourtant, assure-t-il, "les conditions de travail chez Egged sont très bonnes".
Pas tant que ça, rétorquent les chauffeurs palestiniens qui disent avoir réclamé en vain des mesures supplémentaires de sécurité à leur compagnie et à leur ministère de tutelle.
"Le ministère des Transports nous a répondu que cela coûterait environ 64 millions de dollars et qu'il ne pouvait pas fournir cette somme", accuse M. Alqam.
Parmi les près de 300.000 Palestiniens de Jérusalem-Est, occupée par « Israël » en 1967 et dont l'annexion est illégale aux yeux de la communauté internationale, beaucoup travaillent dans des entreprises israéliennes à
l'Ouest, où se trouvent la majorité des industries et des compagnies.
Mais aujourd'hui, avec la montée des tensions entre Israéliens et Palestiniens à un niveau jamais atteint dans la Ville sainte, ils pourraient être de plus en plus nombreux à vouloir tenter leur chance en Cisjordanie occupée, où les entreprises sont à la recherche de personnels.
Nidal Siyam, qui dirige la compagnie de bus palestinienne à Ramallah, à moins d'une vingtaine de kilomètres de Jérusalem, assure ainsi avoir vu arriver une soixantaine de conducteurs venus de la Ville sainte. Après la mort de Youssef Ramouni, dit-il, "ils ne voulaient plus travailler pour Israël".

La "reconnaissance" de la Palestine : une arnaque de l’Occident

Tout le monde ou presque, surtout ceux qui se sentent proches du combat palestinien, se sont réjoui de la "reconnaissance" de l’État de Palestine par le parlement français.
Cette "reconnaissance" me paraît être une immense arnaque.
1er point. Qu’ont fait les gouvernements occidentaux depuis 1967 alors que l’armée sioniste venait de s’emparer de ce qui restait de la Palestine et avait commencé immédiatement à "nettoyer" les environs de Jérusalem de leurs occupants arabes pour y installer les 1ers colons sionistes ?
Qu’ont fait ces gouvernements lorsque le régime sioniste a annexé juridiquement la partie palestinienne de Jérusalem en violation de toutes les résolutions internationales ? Qu’ont fait ces gouvernements lorsque les hordes sionistes, 650 000 depuis 67, se sont répandues sur la Cisjordanie, détruisant des milliers de maisons et de villages pour s’y installer en conquérants, et réduisant à néant toute possibilité de solution pacifique à 2 États qu’ils appellent hypocritement de leurs vœux ?
Il serait inutile de refaire l’historique de ces dernières décennies en détaillant les appuis inconditionnels que l’Occident a offert au régime sioniste, sur les plans militaire, économique, financier, diplomatique. Israël est l’allié rêvé, le chien de garde idéal, et l’Occident ne lui fera de la peine que s’il est véritablement acculé. Ce n’est pas pour demain.
2e point. La stratégie de l’Occident, et donc de la France, colle à celle de l’État sioniste. Du moment qu’on n’a pas pu éliminer d’une façon ou d’une autre le nationalisme palestinien, qui gêne tout le monde et en particulier les dirigeants arabes, on allait l’apprivoiser, le corrompre, le vider de son sens. D’où la création de l’Autorité palestinienne qui a cédé en 1993, à Oslo, pour prix de sa soumission préalable, la souveraineté de 60% de la Cisjordanie à l’occupant sioniste et renoncé à exiger la création d’un État indépendant et la récupération de Jérusalem. Les « négociations » pouvaient commencer. Elles durent depuis 21 ans. 21 ans. Et ce n’est pas fini. Entre-temps les alliés d’Israël déversent près de 1 milliard de dollars par pour engraisser la nomenklatura palestinienne et lui faire oublier le rêve d’indépendance auquel elle n’a jamais cru.
Mais il importe d’entretenir la comédie. Car la population palestinienne de temps en temps s’énerve et le Hamas gagne du terrain.
3e point. Il est nécessaire de choyer l’Autorité palestinienne, de lui donner l’illusion de quelques « victoires » toutes symboliques. Par exemple faire admettre la Palestine à l’UNESCO ou lui accorder un strapontin à l’ONU. Mais le temps presse et le ton monte. Alors l’Europe, pour se dédouaner, pour faire durer la pièce, pour se donner des airs, et surtout pour donner encore un peu de temps à son allié sioniste de terminer le travail, c’est-à-dire avaler la Cisjordanie, a inventé un nouveau jeu, une manière de renvoyer aux calendes la création d’un vrai État palestinien. Elle va le reconnaître du bout des lèvres. Ça ne coûte rien, ça donne une fausse victoire à l’Autorité palestinienne et ça renvoie la solution à plus tard, beaucoup plus tard.
La « reconnaissance » de l’État de Palestine par le parlement français n’est qu’une diversion sans aucune portée. Et pour les socialistes, ça permet de soigner leur image auprès de la population musulmane.
Une illustration ? Quand on reconnaît un État, la moindre des choses est d’y établir une ambassade. Or aucun pays qui a reconnu l’État de Palestine n’a osé franchir ce pas et subir les foudres de l’État sioniste.
Mais alors, me direz-vous, pourquoi cette mobilisation hystérique d’Israël et du lobby judéo-sioniste ? Ça fait partie de la comédie. Il faut donner l’illusion aux Palestiniens qu’ils ont remporté une victoire considérable malgré l’opposition farouche du camp sioniste. Cela va les calmer pendant quelque temps. Le temps que les sionistes y installent d’autres colons. Et d’ici-là on trouvera bien une autre arnaque.
N’oubliez pas ! L’Etat sioniste est le meilleur allié dont l’Occident dispose dans cette région. Il mérite bien les 3 à 4 milliards de dollars que l’Empire lui verse chaque année.
Jacob Cohen: un écrivain franco-marocain

Manifeste du nettoyage ethnique...

Le ministre des Affaires étrangères d'Israël Avigdor Lieberman et chef du parti Ysrael Beitenu a publié le 28 novembre un nouveau manifeste qui détaille les perspectives du parti pour Israël. Le programme actualisé, intitulé "Nager à contre-courant" et postée sur la page Facebook de Lieberman, exige que les arabes israéliens qui s'identifient eux-mêmes comme Palestiniens "(...) renoncent à leur citoyenneté israélienne et déménagent pour devenir les citoyens du futur Etat palestiniens."
Combattants arabes palestiniens, 1947 (photo Abdulrazzaq Badran, journaliste au mensuel égyptien Dar El Hilal) 
Il faut noter que les nomenclatures immuables de "Arabes israéliens" ou "Arabes" ont été inventées par les sionistes pour éviter d'identifier ceux qui sont restés dans leurs maisons - lorsqu'Israël leur a été imposé par la force - en tant que Palestiniens. Mais cependant, au grand dam d'Israël, les Palestiniens n'ont cessé de rappeler aux sionistes que "c'est Israël qui est venu chez nous ; nous ne sommes pas allés en Israël." 
Le ministre israélien des Affaires étrangères a en outre suggéré qu'Israëlcrée "un système d'incitations économiques" pour pousser les Palestiniens à quitter leurs maisons et leurs villes qui existaient avant Israël lui-même.
Contrairement à ce Moldave transplanté, même les dirigeants blancs nés en Afrique du Sud n'ont jamais osé suggérer qu'on donne de l'argent aux Sud-Africains noirs pour qu'ils déménagent dans des pays d'Afrique du Sud noire.
Néanmoins, et pour argumenter la discussion, convenons avec le sionismeque la "judéïté" de quelqu'un l'emporte sur tous les autres et que les habitants originaux de la Palestine historique doivent donc laisser la place à la seule nation juive dans le monde, et déménager dans ce que Lieberman décrit comme "le futur Etat palestinien".
Où est ce "le futur Etat palestinien" ? Est-il dans les 22 pour cent qui restent de la Palestine historique, autrement dit la terre occupée en 1967 ?
Lieberman ne nous le dit pas. Simplement parce qu'il vit dans l'une des nombreuses colonies illégales réservées aux juifs dans ce même territoire prévu pour être "le futur Etat palestinien". L'émigré transplanté, comme ses copains colons illégaux, s'est déjà emparé de 40 pour cent des terres occupées en 1967, tandis que plus de 60 pour cent de l'eau de laCisjordanie est exclusivement réservée aux juifs.
Lieberman est l'incarnation de la politique israélienne de vol de terres qui ne laisse place à aucun Etat palestinien viable. Pour cela, l'ex-moldave est qualifié pour faire partie de la liste de l'Union européenne des produits des colonies illégales.
En outre, je suis convaincu que le videur de discothèque devenu ministre des Affaires étrangères d'Israël attend que les contribuables américains financent son programme. Ces mêmes contribuables inépuisables qui ont payé pour le retrait d'Israël du Sinaï en vertu de l'accord de Camp David et qui ont avancé l'argent pour le soi-disant "redéploiement" de l'armée israélienne en vertu de l'accord d'Oslo, et plus tard de l'accord de Wye River.
Le manifeste de Lieberman veut que les Palestiniens indigènes bougent, mais il ne paiera pas pour cela. Il veut qu'ils déménagent vers un endroit où 40 pour cent des terres sont réservées aux colonies juives.
Malheureusement, les Israéliens n'ont pas le monopole des conceptionssionistes fanatiques, ils les partagent avec ceux qui bénéficient des démocraties occidentales. Prenez par exemple le Rabbin Steven Pruzansky, de Teaneck, dans le New Jersey, ancien vice-président du Conseil rabbinique d'Amérique.
Lieberman aurait pu plagier un post du 21 novembre sur le blog personnel de Pruzansky, où il demande des mesures pour "encourager l'émigration arabe - le paiement d'allocations, d'indemnisation des biens, etc." et il affirme que "les Arabes qui habitent sur la terre d'Israël sont les ennemis (...) et qu'il faut les vaincre." 
Pruzansky, l'homme du Dieu "juif", suggérait que "il faut qu'ils (les Palestiniens) sentent qu'ils n'ont aucun avenir en Israël - pas d'avenir national et pas d'avenir individuel." 
C'est l'intention du nouveau projet de Loi fondamentale, sur l'Etat juif.
L'obsession sioniste sur la présence de non-juifs en Palestine historique est aussi vieille qu'Israël. Le premier Premier ministre israélien, le polonais David Ben Gourion, déplorait en 1948 leur incapacité à "débarrasser l'ensemble de la région de Galilée centrale" des Palestiniens.
Aujourd'hui, le manifeste du Moldave appelle à terminer le nettoyage ethnique que son collègue polonais a commencé en 1948.
(Source originale : Gulf Daily News)
Traduction : MR pour ISM

Déclaration du FPLP pour le quarante-septième anniversaire de la fondation du Front

Pendant que la lutte de notre peuple continue contre la montée des attaques sionistes fascistes, nous arrivons au 47ème anniversaire de la fondation de notre parti et au 27ème anniversaire de l’éruption de la grande Intifada de notre peuple en 1987. À ces deux occasions nous nous dressons pour rendre hommage aux martyrs de la marche de notre peuple pendant un siècle de lutte pour la libération nationale.
Nous nous souvenons tous de ceux qui ont combattu sur le chemin de la lutte nationale : Jamjoum, Hijazi, al-Qassam, Abdulqader al-Husseini, et tous les martyrs qui sont tombés dans la bataille pour la libération. Nous nous souvenons du chef et fondateur de notre parti, Al-Hakim (George Habash), dont l’engagement et l'intégrité révolutionnaires nous ont inculqué nos valeurs ; le grand martyr Abu Ali Mustafa, qui a travaillé inlassablement pour notre peuple ; nous nous souvenons de Wadie Haddad, de Ghassan Kanafani, d’Abu Maher Al-Yamani, et de Guevara Gaza. Nous nous souvenons de la longue lignée des dirigeants nationaux du peuple palestinien dont le sang a été versé sur la route vers la liberté, d’Abu Ammar (Yasser Arafat), Abu Jihad (Khalil al-Wazir), Cheik Ahmed Yassin, Fathi Shikaki, Khaled Nazzal, Omar Al-Qassem, et la liste continue. Nous nous rappelons la souffrance de nos courageux prisonniers dans les prisons ennemies, dirigés par le Secrétaire Général de notre parti, le dirigeant national Ahmad Sa'adat, et nous saluons les blessés, soulignant notre détermination et notre engagement pour rester fermement fidèles à la bannière de la lutte jusqu'à la libération de tout le sol national palestinien et la pleine réalisation des droits nationaux au retour, à l’auto-détermination, à l’indépendance et à une Palestine libre avec sa capitale à Jérusalem, alors que nos populations continuent totalement leur lutte et leur Intifada sous toutes les formes.
A l'anniversaire de la fondation de notre parti et de la grande Intifada, notre peuple fait grandir la lutte contre le fascisme sioniste sur le front politique et sur le champ de bataille. Ce fascisme trouve son expression dans le meurtre systématique de notre peuple, dans les attaques des hordes de colonialistes, dans la politique de destruction de masse et de génocide de masse pendant les 50 jours de guerre et d’agression contre la Bande deGaza, par la judaïsation de Jérusalem, par l’intensification du pillage colonial en Cisjordanie , combinés avec la politique et les lois arrogantes du gouvernement d’occupation, y compris la nouvelle loi de « l’Etat national du peuple juif », essayant de mettre à bas la cause palestinienne, la présence de notre peuple, et nos droits nationaux et historiques. C'est une attaque au droit de retour et une attaque aux droits de notre peuple dans la Palestineoccupée en 1948, aussi bien qu'un coup porté aux illusions des négociations bilatérales sous les auspices des États-Unis. Il est clair que deux décennies de cette prétendue « option » n'ont rien récupéré de notre terre ni apporté la paix, ni arrêté les personnalités officielles sionistes dans leur agression pendant, en dépit des négociations absurdes et des conditions politiques, économiques et de sécurité dévastatrices de ces négociations pour notre cause. Nous faisons face à une attaque contre la cause de notre peuple à tous les niveaux, visant à éliminer notre peuple et nos droits.
Depuis juin dernier, la résistance populaire essaie de se dégager de toutes les restrictions qu’on lui a imposées, et reflète la volonté de nos populations et de leur volonté illimitée de pratiquer la résistance sous toutes ses formes, de résister à toutes les attaques et de renouveler leur attachement inépuisable au peuple et à la cause, consentant des sacrifices incessants et payant un prix élevé. Notre peuple sait clairement qu'il est inutile de poursuivre les négociations - que c'est un choix absurde et destructif.
Cette clairvoyance des masses palestiniennes exige que la conduite monopolistique de l'OLP et également la direction du Hamas doivent écouter la voix des masses et ouvrir leurs options pour confronter la machine de guerre sioniste qui s'est lancée dans le massacre et la destruction massifs dans la Bande de Gaza. Notre peuple en lutte a prouvé ici que l’unité et le choix de la résistance est capable de repousser l'agression. Maintenant il est l'heure de soutenir la lutte populaire lancée de Jérusalem notre capitale éternelle, et de travailler à établir une direction nationale unifiée pour soutenir nos populations dans la défense de leur terre et de leurs lieux saints, et laisser de côté les divisions internes et la dépendance envers des négociations et rejetter finalement et entièrement les absurdes et dévastatrices obligations politiques, sécuritaires et économiques du projet d'Oslo contre notre peuple. 
Il est temps de mettre fin à la division, pas au moyen du partage du pouvoir et de la division des intérêts et des Autorités entre la Cisjordanie et Gaza. Nous demandons instamment la réunion immédiate de l’entière direction provisoire de l'OLP comprenant toutes les parties palestiniennes pour reconstruire les bases nationales et démocratiques pour l'unification du mouvement national palestinien et la restauration de l’unique représentant légitime de notre peuple partout, conduisant notre lutte dans la patrie et dans l'exil.
Au milieu des attaques sionistes, la lutte populaire montante en Cisjordanieet au cœur de Jérusalem et dans la Palestine occupée de 1948, et après la vaillante résistance de nos populations de la Bande de Gaza et leur immuabilité légendaire face à l'agression, nous, au FPLP, soulignons ce qui suit :
Premièrement, il est plus que temps d’en finir avec le chemin d'Oslo et ses obligations sécuritaires, économiques et politiques, et de renvoyer la cause palestinienne aux Nations Unies pour exiger l'exécution des résolutions appropriées plutôt que négocier sur nos droits, en premier lieu le droit des réfugiés au retour à leurs maisons desquelles ils ont été déplacés et à une compensation selon la résolution 194 de l'ONU ;
Deuxièmement, il est temps d'en finir avec les divisions internes et de reconstruire et unir les institutions de l'OLP sur une base nationale et démocratique en tant que représentant légitime unique des Palestiniens dans la patrie et dans la diaspora. La lutte palestinienne est dans une étape de libération nationale, et pas de la construction d'une autorité sous occupation.
Troisièmement, il est temps de mettre fin à la période de calme et de lancer la résistance de notre peuple sous toutes les formes pour affronter le fascisme sioniste. C'est une lutte totale et ouverte entre un mouvement national de libération et une puissance occupante raciste coloniale d'exclusion, et non pas un conflit entre deux armées égales. Ceci est clair au niveau humain, économique, politique et moral.
Quatrièmement, il est temps de respecter la volonté de notre peuple et de soutenir son immuabilité et sa résistance pour la liberté, l'indépendance et le retour, et de prêter attention à sa souffrance dans la détérioration de la situation économique et sociale provoquée par l’occupation continue aussi bien que par les politiques économiques sociales et de l'Autorité Palestinienne.
Une véritable sortie de l'impasse nationale exige un examen complet des résultats et des conséquences de l'accord d'Oslo et de la façon dont il a accablé nos populations, leur cause, leur unité et leur résistance, et son remplacement par une stratégie nationale unifiée. Les défis qui se posent à notre peuple résultant de l'assaut du fascisme sioniste sont sans précédent, et la souffrance de notre peuple dans la patrie et dans la diaspora, les problèmes et les questions concernant notre vie quotidienne, requièrent la plus haute attention de toutes les parties de notre mouvement national de libération. C'est en particulier le cas dans des camps de réfugiés en Syrie et au Liban, de même que la nécessité de reconstruire ce qui a été détruit par l'agression de l'occupant contre la Bande de Gaza, et cela doit être fait sur la base de la satisfaction des besoins du peuple plutôt que sur la concurrence et la rivalité entre les partis, par la formation d'un organisme national à cette fin. Il est également nécessaire de développer la lutte populaire àJérusalem et de former une direction nationale unifiée pour soutenir et développer dans toutes les villes et tous les villages de Cisjordanie , de concert avec l’approfondissement de l'initiative populaire pour le boycott complet de l’occupation, en soutenant la production nationale et les offres d'emploi pour la jeunesse, qui sont les besoins qui ne sont pas satisfaits par les politiques économiques et sociales de l'Autorité alignée avec les riches aux dépens des classes pauvres et populaires. Ces politiques fonctionnent en accord avec les dictats de la Banque Mondiale et un tel conseil détruit les communautés dans les Etats indépendants, encore moins une société à l'étape de la libération nationale.
Nous sommes devant une nouvelle phase pour mettre fin au le chemin des négociations et pour soutenir la résistance, une étape qui renforce la direction populaire de la lutte et de la confrontation de l'ennemi, tirant des leçons de la résilience de la Bande de Gaza et des sacrifices de la population de Jérusalem, et nous devons suivre ces exemples pour un nouveau chemin de confrontation avec l’occupation et renforcer nos relations avec les masses, la seule référence à laquelle nous nous fions.
Vive le FPLP, Vive le glorieux soulèvement de notre peuple ; Gloire aux martyrs et liberté aux prisonniers ; la Résistance sera inévitablement victorieuse !
Source : PFLP
Traduction : André Comte

Les gouvernements de droite et d’extrême-droite se succèdent en Israël, et Abbas reste inamovible

La montée de l’extrémisme en Israël et la possibilité que le prochain gouvernement sera encore plus de droite et d’extrême-droite que le sortant ne sont susceptibles de changer ni les positions ni les tactiques de la direction palestinienne.

Et pas plus l’hypothèse communément admise que le gouvernement intérimaire adoptera une ligne plus dure contre les Palestiniens, afin d’encourager la direction à Ramallah à changer les règles qui se sont instaurtées au cours des 21 années du processus d’Oslo.
Depuis que Yigal Amir assassiné Yitzhak Rabin en 1995, la direction palestinienne
direction a établi une distinction entre le gouvernement israélien et public, imaginant que les Israéliens veulent la paix. Aujourd’hui, le leadership palestinien a fini par reconnaître que la plupart des Israéliens juifs ont des penchants de droite ou
d’extrême droite. Ceci constitue un changement radical dans le discours tenu au sommet.
Selon Ryad al-Maliki, ministre des Affaires Étrangères pour l’Autorité palestinienne, les changements en Israël amèneront d’autres États ou parlements à reconnaître l’État palestinien. Dans une entrevue avec le quotidien Al Ayyam cette semaine, Maliki a déclaré que la direction palestinienne poursuivra ses efforts pour que le Conseil de sécurité des Nations Unies fixe une limite dans le temps à l’occupation.
L’officiel palestinien Saeb Erekat, qui a assisté à une discussion organisée à Ramallah par Masarat - le Centre Palestinien pour la Recherche en Politique et Études Stratégiques Ramallah, a également parlé de la voie diplomatique aux Nations Unies. Ceci inclut de soumettre au vote des Nations Unies la question de l’occupation, et d’obtenir que les presque 200 pays qui ont signé la Convention de Genève s’occupent de la question palestinienne.
Il a affirmé que des officiels palestiniens étaient en négociation avec la France au sujet d’une initiative de cette dernière pour définir la voie à suivre et mettre fin à l’occupation et conclure des négociations de paix dans un délai de deux ans.
Selon le rapport de Masarat, les participants ont noté la contradiction entre le fait de fixer un échéancier pour conclure les négociations et défendre un programme aux Nations Unies pour en finir avec l’occupation. Les deux officiels ont en fait traité d’approches contradictoires. Les Palestiniens voient les négociations comme la préservation du statu quo remettant à plus tard toutes les décisions et levant oute véritable pression internationale sur Israël.
D’autre part, la voie diplomatique - « établir un calendrier pour la fin de l’occupation » - telle qu’elle est pratiquée par la direction palestinienne, exclut les autres manières de défier cette occupation qui engageraient les dirigeants et le public.
La politique menée par Mahmoud Abbas repose sur plusieurs éléments. Ceux-ci incluent de diriger l’AP et ses institutions comme « un État en cours de construction », de dépendre de l’assistance internationale - principalement occidentale, de croire au soutien des États-Unis pour établir un État palestinien. Cela comprend aussi un gouvernement autoritaire qui limite la critique, une opposition à toute escalade militaire et à l’utilisation des armes contre l’occupation, de tenir des discours creux sur une lutte populaire et non-violente tout en la limitant et en faisant la promotion d’une stratégie diplomatique aux Nations Unies et dans le monde.
Ces principes de base se plient au confinement des Palestiniens dans les enclaves (secteurs A et B en Cisjordanie et à Gaza) et encouragent la renonciation de facto à Jérusalem et au Secteur C (qui inclut les colonies). Le tout combiné favorise un haut niveau d’ajustement - de la direction officielle et du public – à n’importe quelle radicalisation de droite en Israël.
Le public palestinien est sceptique quant aux buts et intentions de sa direction. La question qui ne cesse de planer est de savoir si la stratégie diplomatique d’Abbas a pour but d’en finir avec l’occupation, ou de prolonger la vie de l’AP et justifier son existence, avec tous les avantages que cela signifie pour toutes les strates impliquées.
Les mêmes questions ont été posées concernant le choix adopté de longue date par la direction en faveur des négociations avec l’Israël, même après avoir tiré la conclusion qu’Israël exploitait les entretiens non pour conclure un accord mais pour renforcer l’annexion et contrecarrer la mise en place d’un État Palestinien.
Placer tous ses espoirs dans la diplomatie et les Nations Unies
Donc l’AP place tous ses espoirs dans la diplomatie et les Nations Unies. Elle s’efforce d’extraire « la cause palestinienne » (plutôt, le problème de l’occupation et de l’oppression israéliennes) hors des rapports bilatéraux israélo-palestiniens et de la renvoyer à la scène internationale. Ce qui explique que chaque vote officiel sur la reconnaissance d’un Etat est présenté comme une grande victoire pour les Palestiniens.
Le leadership s’imagine que la voie diplomatique fonctionne et rapproche les Palestiniens de leur État. Dans le même temps, la stratégie diplomatique est un substitut pour la rébellion civile non-violente dans les territoires occupés.
Avancer une stratégie diplomatique tout en maintenant l’ambiguïté sur la reprise de négociations avec Israël permet à l’AP de continuer à toucher l’aide internationale, quoique réduite. L’aide compense pour partie et neutralise les catastrophes économiques et humanitaires provoquées par l’occupation et ses restrictions draconiennes à la liberté de circulation entre la Cisjordanie et Gaza, et à l’exploitation du territoire palestinien et de ses ressources naturelles.
L’aide financière limite l’impact de la pauvreté et du chômage. L’argent permet également aux États Occidentaux de se contenter de lancer des avertissements à Israël, tout en s’abstenant de prendre de réelles sanctions.
Les fonds internationaux maintiennent à bout de bras les classes moyennes palestiniennes et le secteur public qui directement et indirectement sont dépendants de l’AP. Comme la direction officielle, ces groupes savent parfaitement qu’une rébellion civile mettra fin à leur mode de vie, qui inclut la liberté de circulation en Cisjordanie et les voyages à l’étranger, des loisirs, des possibilités d’étude, la participation à des évènements sociaux et politiques, la possibilité même limitée de posséder des entreprises etc...
Un tel mode de vie est basé sur des droits de l’homme élémentaires. Mais comme l’AP est en fait un protectorat qui dépend d’Israël, celui-ci tient en otage ce mode de vie, voyant ces droits de l’homme comme des « gestes » qui dépendent, comme en prison, du bon comportement des prisonniers.
Tous les changements que les Palestiniens pourraient faire à l’égard des accords d’Oslo restés depuis si longtemps non appliqués d’Oslo et qui reflèteraient leur résistance à l’occupation entraîneraient des représailles israéliennes immédiates contre les dirigeants palestiniens et leur mode de vie de classe moyenne, qui est l’épine dorsale de l’autorité. De tels changements pourraient inclure de stopper la coordination de sécurité avec l’armée israélienne d’occupation et le Shin Bet, de construire dans le Secteur C, de forer pour l’eau dans les secteurs occidentaux de la Cisjordanie ou d’organiser des cortèges de masse à Jérusalem avec à leur tête par les Palestiniens les plus âgés.
Ainsi les déclarations des dirigeants de l’AP au sujet de la poursuite de la voie diplomatique aux Nations Unies devraient être considérées à l’ombre de la menace d’une vengeance israélienne collective et dans la perspective d’un possible effondrement de l’AP. Le cours diplomatique aux Nations Unies indique que même lorsque c’est l’extrême-droite qui accède au pouvoir en Israël, la direction palestinienne continue de s’accrocher bec et ongles à la réalité créée par le processus d’Oslo.

*Amira Hass est l’auteure de Boire la mer à Gaza, La Fabrique, 2001 et de Correspondante à Ramallah : 1997-2003, La Fabrique, 2004. Elle écrit dans Ha’aretz.
http://www.haaretz.com/news/diploma...
Traduction : Info-Palestine.eu

Entre le mur et les colons, le vieil homme et l’olivier

Dans la région de Salfit, Hani Muhammad Amer et sa famille vivent entre le mur de séparation et une colonie israélienne. Malgré les pressions et l’isolement croissants, la famille refuse de quitter ses terres. L’histoire de cet homme est devenu le symbole d’une résistance civile pour de nombreux Palestiniens.

Notre bus est parti de Ramallah il y a près d’une heure et demi. En compagnie de nos professeurs, nous sommes une trentaine d’élèves de l’Université de Birzeit à s’être levés ce dimanche matin. Nous zigzaguons entre les collines de Cisjordanie, en direction du nord, vers la région de Salfit. Sur la route, nous apercevons soudain le mur de séparation.
JPEG - 54.5 ko
Le mur de séparation, à proximité de Salfit
Le bus longe le mur sur quelques mètres, et s’arrête devant un barrage qui bloque la route.
Nous sortons du bus, et sommes accueillis par un vieil homme palestinien. Il se dirige vers une petite porte, entre le mur et le grand barrage grillagé qui stop la route, et nous fait signe à tous de rentrer rapidement.
JPEG - 66.3 ko
Entrée de la colonie
Derrière le mur, nous découvrons sa maison. Sur la terrasse de l’habitation, une femme palestinienne nous attend, tout sourire, et nous invite à nous asseoir. Nous remarquons alors que la maison est encerclée d’une part par le mur, et d’autre part par grillages et barrages divers.
La femme entre dans la maison, et en ressort avec une trentaine de verres remplis de thé. Pendant ce temps, nous observons les lieux avec curiosité. Devant le silence général, notre professeur de sciences politiques à Birzeit, Saad Nimr, prend la parole, s’adressant au vieil homme. Il le remercie pour son hospitalité, et l’invite à se présenter et à expliquer sa situation.
JPEG - 99.6 ko
A droite, Saad Nimr. A gauche, Hani Muhammad Amer
L’homme s’appelle Hani Muhammad Amer et il a toujours vécut sur ces terres. Autrefois, il pouvait admirer l’horizon sans l’ombre d’un mur immense sur sa maison. Autrefois, il échangeait quotidiennement paroles, sourires et cafés avec ses voisins. Autrefois, le soleil était visible de son lever à son couché, sans être masqué par une couche de béton ou des grillages infranchissables.
Mais cela, c’était avant. Tout s’est arrêté quand l’État israélien a débuté la construction du mur, à cinq mètres de sa maison, et que de l’autre côté de son jardin, une colonie israélienne a pris place. Entre les deux, des barrières qui s’ouvrent au passage de l’armée, qui peut pénétrer sur les terres de Hani Muhammad Amer quand cela lui chante. Menaces des colons, menaces d’expropriation, propositions de rachat de ses terres sont le quotidien du vieil homme depuis.
Les colons et l’État israélien aimeraient le faire partir. Sa présence gène, et pas seulement parce qu’il se trouve sur des terres qu’Israël voudrait s’approprier, mais aussi parce qu’il incarne le symbole d’une résistance civile, la résistance d’un homme qui ne se laissera pas dicter par les décisions injustes d’une administration illégale d’occupation.
La résistance d’un homme qui préfère vivre dans la menace et la souffrance quotidienne plutôt que de céder, car l’attachement à ses terres est bien trop fort pour être marchandé. Sa terre, il nous en parle comme s’il partageait une relation privilégiée avec elle. Elle lui a été léguée par ses ancêtres ; elle a besoin d’affection, elle a besoin qu’on lui parle, il ne pourrait se résoudre à l’abandonner.
JPEG - 81.3 ko
Le mur, depuis la maison de Hani Amer. Monsieur Amer a effacé les dessins présents sur le mur. Il ne peut pas concevoir quelque chose de beau sur une construction aussi laide que le mur. Il a simplement laissé l’oiseau, signe de liberté
Un étudiant prend la parole, et lui demande quels genres de difficultés rencontre sa famille, et si la situation est dangereuse pour ses enfants. Depuis la construction du mur, les voisins de Hani Amer sont partis un à un, et l’homme se retrouve seul et isolé entre des colons hostiles, qui veulent le voir partir, et une armée israélienne qui contrôle les entrées et sorties à proximité du mur.
Sa sécurité est fragile, des colons armés ont déjà pénétré dans sa propriété pour le menacer. Il explique aussi que ses enfants ont déjà été menacés sur le chemin de l’école. L’absence de tout liens sociaux, pourtant habituellement si forts dans la société palestinienne, le fragilise encore plus. Les échanges et le soutien moral ont disparu ; ses voisins palestiniens les plus proches se trouvent à plus d’une demi-heure de marche, et il n’a naturellement pas d’échange avec ses voisins israéliens.
Mais la situation de Hani Amer s’est légèrement améliorée, probablement avec la diffusion de son histoire auprès des médias. Il y a quelques temps, il n’avait aucune liberté d’entrée et de sortie entre son habitation et le mur. Il dépendait totalement de la volonté de l’armée pour lui ouvrir les portes jusqu’à son habitation. Il nous raconte notamment qu’un jour, à cette époque, ses enfants revenaient de l’école, et n’avaient pas la possibilité de rentrer chez eux. L’armée israélienne les a donc fait entrer dans la colonie.
En fin d’après-midi, de retour chez elle, la femme de Hani Amer constate l’absence de ses enfants, et inquiète, elle demande à l’armée s’ils les ont vus. Le soldat lui rit au nez et refuse de lui répondre. Elle patiente plusieurs heures, prise de panique, mais les soldats ne réagissent pas. Finalement, surement lassés par la situation, ils décident de lui rendre ses enfants, qui peuvent finalement retourner dans leur maison.
Depuis, une petite porte a été construite à côté du mur, qui donne exclusivement accès à la maison de Hani Amer. L’homme et sa famille peuvent enfin entrer et sortir sur leurs terres quand bon leur semble.
Alors qu’il nous parle, une camionnette de l’armée entre sur sa propriété, et accélère devant nous, comme en signe de provocation.
L’histoire de Hani Amer n’est pas unique. On compterait cinq cas de Palestiniens qui vivent entre le mur et une colonie israélienne, et qui refusent de quitter leurs terres.
Ces témoignages sont le résultat d’une politique illégale de colonisation, sacralisée par un mur qui ne respecte pas les frontières établies par le droit international. Ils sont aussi la conséquence d’une politique violente d’expropriation des terres, qui vise à couper les Palestiniens de leurs racines, et à gratter toujours un peu plus de territoire au profit d’Israël, poussant les Palestiniens vers la Jordanie…
C’est l’heure de nous quitter pour Hani Amer. Il nous invite à nous diriger vers la sortie. Sur notre chemin, dans son jardin, un olivier est élevé. Tout un symbole que cet arbre, dont les racines restent fermement implantées dans la terre palestinienne, à l’instar du vieil homme.
JPEG - 69.4 ko
Hani Muhammad Amer
Cette rencontre aura bouleversé chacun des étudiants présents. Elle a aussi été l’objet d’une réflexion profonde sur le sens de cette forme de résistance. Pourquoi souffrir des menaces continuelles, une isolation croissante, quand le chemin du départ semble le plus simple ?
Monsieur Amer nous a répondu cet après-midi-là. Il y a quelque chose de plus grand que son confort personnel. Une idée plus forte qu’une nouvelle maison plus spacieuse, et qu’une vie sans problèmes quotidiens. Ce sont ses racines et sa dignité. Les racines d’un vieil homme ou d’un olivier qui ne peuvent s’arracher au grès de la force. La dignité d’un homme, la dignité d’un peuple, qui ne cèderont pas sous le poids des menaces.

Transmis par l’auteur

Responsable palestinien tué: Kerry en contact avec Lavrov

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est entretenu avec son homologue russe Serguei Lavrov à propos des "récents développements" au Proche-Orient, après la mort d'un responsable palestinien, a annoncé vendredi le département d'Etat.
En marge d'une visite à Bogota, le chef de la diplomatie américaine a évoqué avec M. Lavrov "la situation au Moyen-Orient, y compris les récents développements en Israël, Cisjordanie, Jérusalem et la région, ainsi que les initiatives actuelles aux Nations Unies".
Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a demandé mercredi à Israël de mener une "enquête rapide et transparente sur les circonstances de la mort brutale" du ministre palestinien Ziad Abou Eïn dans des heurts avec des soldats israéliens.
Ce dernier a été tué lors d'une manifestation qui se voulait pacifique et réunissait environ 300 personnes contre la confiscation des terres palestiniennes au profit de la colonisation israélienne, dans les environs de la colonie Adei Ad près de Ramallah.

Portugal: le Parlement appelle le gouvernement à reconnaître l'Etat palestinien

Le Parlement portugais a adopté vendredi une recommandation appelant le gouvernement à reconnaître l'Etat palestinien, avec les voix de la majorité et d'une partie de l'opposition.
La motion, déposée conjointement par la majorité de centre droit au pouvoir et le Parti socialiste, principal parti d'opposition, propose de "reconnaître, en coordination avec l'Union européenne, l'Etat de Palestine comme un Etat indépendant et souverain".
L'exécutif doit "continuer à promouvoir le dialogue et la coexistence pacifique de deux Etats démocratiques, Israël et la Palestine", ont encore estimé les députés, ajoutant que "seules des négociations pourront garantir la sécurité et la paix dans cette région".
Le gouvernement portugais "choisira le moment le plus adapté" pour reconnaître l'Etat palestinien, a immédiatement réagi le ministre portugais des Affaires étrangères, Rui Machete, devant les députés.
"Le gouvernement portugais est sensible à l'appel du Parlement et choisira le moment le plus adapté pour reconnaître l'Etat palestinien", afin "qu'Israéliens et Palestiniens cohabitent durablement et de façon pacifique", a ajouté M. Machete.
Le vote du Parlement portugais s'inscrit dans un mouvement global en Europe, au lendemain d'une initiative similaire du Sénat, deuxième chambre du Parlement français, et quelques jours après l'Assemblée nationale.
Mercredi, les députés irlandais avaient également adopté une motion demandant à leur gouvernement de reconnaître l'Etat palestinien, dans la foulée des Parlements britannique et espagnol.
Les tensions s'aggravent depuis l'été en Cisjordanie, mais aussi à Jérusalem-Est occupée et annexée. Dernières violences en date, un Palestinien a attaqué vendredi à l'acide et blessé une famille d'Israéliens avec quatre enfants avant d'être blessé par balle, près de Bethléem et d'un bloc de colonies israéliennes en Cisjordanie occupée.
La situation s'était tendue mercredi avec le décès de Ziad Abou Eïn, un haut dirigeant palestinien, mort à la suite de heurts avec les soldats israéliens au cours d'une manifestation contre la colonisation en Cisjordanie.

Israël condamne l'organisation par la Suisse d'une conférence sur les Territoires palestiniens

Israël a dénoncé vendredi la décision de la Suisse d'organiser une conférence en décembre à Genève sur le respect du droit international humanitaire dans les Territoires palestiniens occupés, comme une déviation de sa vocation de neutralité.
"La Suisse est le dépositaire des Conventions de Genève, une fonction technique qui consiste à rassembler et enregistrer les informations pertinentes pour les Conventions (...) et l'oblige à opérer d'une façon neutre et apolitique", a indiqué le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon, dans un communiqué. Les Conventions de Genève ont pour objectif de protéger les personnes ne participant pas aux opérations armées lors de situations de conflits.
"La décision du gouvernement suisse (...) soulève de sérieux doutes sur son attachement à ces principes (de neutralité) car la Suisse prête ainsi main-forte à la politisation des Conventions de Genève en particulier et à celle des lois de la guerre en général", a-t-il ajouté. Il a encore dénoncé "une manoeuvre politique dont le seul but est d'exploiter les Conventions de Genève dans le but d'attaquer Israël".
La Suisse a annoncé jeudi cette conférence qu'elle organise en tant qu'Etat dépositaire des Conventions de Genève. "Il n'y a pas de dénigrement d'Israël prévu" de notre part, a précisé le président de la Confédération suisse Didier Burkhalter.
L'objectif de la conférence, qui se tiendra le 17 décembre, est de réaffirmer le droit international humanitaire applicable dans les Territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est. Sollicitée par les Palestiniens, l'Assemblée générale de l'ONU avait demandé à la Suisse en 2009 de mener des consultations en vue d'une conférence, en tant que dépositaire de la IVe Convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre.
La Palestine est devenue membre des quatre Conventions de Genève et du 1er Protocole additionnel en avril dernier. La IVe Convention est souvent citée par l'Autorité palestinienne en raison de son applicabilité aux Territoires palestiniens comme "territoires occupés" et à la colonisation juive.
"Cette initiative est particulièrement scandaleuse dans la mesure où les deux seules conférences tenues jusqu'à présent ont été consacrées au conflit israélo-palestinien, alors que de nombreux autres conflits sont en cours dans le monde", a ajouté M. Nahshon.

France : après les députés, le Sénat vote une résolution demandant la reconnaissance de l'Etat de Palestine

Après les députés, le Sénat français a voté jeudi une résolution demandant la reconnaissance de l'Etat de Palestine par la France et "une reprise sans délai" des négociations israélo-palestiniennes.
La résolution défendue par les socialistes, les écologistes et les communistes, et qui n'a qu'une valeur symbolique, a été votée de justesse, par 154 voix contre 146.
Pour l'auteur de la résolution Gilbert Roger (PS), la reconnaissance de l'Etat palestinien est "le premier pas d'une relation d'égal à égal entre Israël et les Palestiniens" et "la condition sine qua non de l'ouverture de véritables négociations".
L'initiative de la gauche, si elle ne lie pas le gouvernement, s'inscrit cependant dans un mouvement global en Europe considérant la reconnaissance comme un moyen de faire pression pour relancer un processus de paix moribond et sauver la solution des deux Etats.
Les députés irlandais ont ainsi adopté mercredi une motion symbolique demandant à leur gouvernement de reconnaître un État palestinien, après les parlements britannique et espagnol.
Le vote des sénateurs intervient alors que la tension sur le terrain est encore montée d'un cran mercredi avec la mort en Cisjordanie, dans une manifestation, d'un haut responsable palestinien, Ziad Abou Eïn, à la suite de heurts avec des soldats israéliens.

Cisjordanie: Ziad Abou Eïn est mort à cause des coups et du gaz, selon un ministre palestinien


Ziad Abou Eïn, le haut responsable palestinien mort mercredi en Cisjordanie, est décédé à cause des coups portés par des soldats israéliens et des gaz lacrymogènes qu'il a inhalés, selon son autopsie, a affirmé jeudi un ministre palestinien à l'AFP.
"Sa mort a été causée par les coups reçus de la part des occupants israéliens et par l'usage intensif qu'ils ont fait de gaz lacrymogène", a déclaré Hussein al-Sheikh, ministre des Affaires civiles.
L'autopsie pratiquée à l'institut médicolégal d'Abu Dis, en Cisjordanie occupée, a aussi montré que Ziad Abou Eïn avait succombé parce que "les occupants avaient empêché qu'il soit transporté à l'hôpital à temps pour être sauvé", a-t-il précisé.
Les Israéliens ne se sont pas prononcés officiellement sur les causes de la mort de Ziad Abou Eïn.
Selon Hussein al-Sheikh, l'autopsie "coupe court aux fables véhiculées par les Israéliens dans la presse". La presse israélienne indique qu'un arrêt cardiaque est la cause probable de la mort.
Des images des incidents montrent Ziad Abou Eïn respirant à grand peine face aux soldats israéliens après avoir respiré des gaz lacrymogènes. D'autres images le montrent ensuite s'affaissant dans l'herbe en se tenant la poitrine.
L'autopsie a été pratiquée par des médecins jordaniens, un médecin palestinien et un médecin israélien, a rapporté Hussein al-Sheikh. Le médecin israélien a toutefois souhaité prendre du temps pour signer le rapport d'autopsie, a-t-il dit.

Israël est "responsable du meurtre" de Ziad Abou Eïn

Le gouvernement palestinien tient Israël pour "entièrement responsable du meurtre" de Ziad Abou Eïn, mort mercredi à la suite de heurts avec des soldats israéliens en Cisjordanie occupée, a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement, Ehab Bessaiso, à Ramallah.
"Après les résultats de l'autopsie, le gouvernement palestinien tient Israël pour entièrement responsable du meurtre de Ziad Abu Eïn", a-t-il dit lors d'une conférence de presse en présence du médecin légiste palestinien Saber al-Aloul, qui a pris part à l'examen médicolégal de la dépouille.
Ziad Abou Eïn, haut responsable palestinien de 55 ans, est mort mercredi à la suite d'incidents survenus lors d'une manifestation qui se voulait pacifique contre la colonisation israélienne près d'un village de Cisjordanie occupée.
Sa mort a provoqué l'indignation des Palestiniens. Dans un climat de tensions déjà vives depuis l'été en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, elle fait redouter un nouvel accès de violences.

Le Parlement irlandais a voté en faveur de la reconnaissance d'un État palestinien

Les députés irlandais ont adopté mercredi une motion symbolique demandant à leur gouvernement de reconnaître un État palestinien.
Le Parlement irlandais est le dernier parlement européen à avoir voté en ce sens après les parlements français, britannique et espagnol, témoignant d'un sentiment grandissant de frustration vis-à-vis d'Israël et de la stagnation du processus de paix.
La motion, qui n'est pas contraignante, demande au gouvernement irlandais de "reconnaître officiellement l'État de Palestine sur la base des frontières de 1967 et avec Jérusalem Est comme capitale, comme stipulé par les résolutions des Nations unies. Ce serait "une contribution positive pour garantir une solution négociée entre deux États au conflit israélo-palestinien" précise la motion.
Le gouvernement irlandais n'est pas tenu de se soumettre à la motion mais le ministre irlandais des Affaires étrangères, Charlie Flanagan a déclaré que Dublin soutenait le principe d'une solution fondée sur l'existence de deux États. "J'ai clairement affirmé que je n'avais absolument aucune réserve de principe à l'idée d'une reconnaissance rapide si, comme je le pense, cela peut contribuer à une solution du conflit" a-t-il précisé.
En octobre la Suède a été le premier pays d'Europe occidentale à reconnaître l'État palestinien. Selon l'Autorité palestinienne, actuellement quelque 135 pays dans le monde reconnaissent l'Etat de Palestine.
Bien que la motion ait été proposée par le parti d'opposition Sinn Fein, elle a obtenu le soutien de tous les partis du Parlement dont ceux de l'alliance gouvernementale.
Le leader du Sinn Fein, Gerry Adams, qui a été empêché d'entrer à Gaza par Israël au cours d'une visite dans la région la semaine dernière, a déclaré que cette motion donnait de l'espoir.
"Nous devons nous tenir aux côtés des citoyens palestiniens et israéliens qui veulent la paix et qui prennent le risque de la paix. Cette motion est une contribution importante en ce sens" a-t-il affirmé.