mercredi 19 novembre 2014

Vers l'apocalypse ?

Charles Enderlin

© Charles Enderlin

Jeudi 13 novembre 2014
Régulièrement, fondamentalistes messianiques, mais aussi des politiciens et des éditorialistes, évoquent l’argument de la « liberté de culte » pour réclamer le droit pour les Juifs de prier sur l’esplanade des mosquées à l’endroit où se dressait le Temple d’Hérode il y a deux mille ans. Même Nahoum Barnéa, le principal commentateur de Yediot Aharonot formule l’hypothèse qu’en juin 1967, immédiatement après la conquête de Jérusalem Est, « Israël aurait pu imposer aux musulmans l’installation d’une synagogue sur une partie de l’esplanade. »
En fait, à l’époque, les dirigeants israéliens ont pris des mesures destinées à empêcher toute main mise juive sur ce lieu saint islamique. Déjà, avant même de donner l’ordre d’occuper la vieille ville de Jérusalem, Moshé Dayan, le ministre de la défense, se posait une question fondamentale : « Pourquoi avons-nous besoin d’un tel Vatican ? ». Il s’en serait bien passé. Le 7 juin, 1967, l’aumonier de Tsahal, le général rabbin, Shlomo Goren, installe une synagogue temporaire sur l’esplanade des mosquées. Arrivé sur place, Dayan ordonne aux soldats de retirer le drapeau israélien placé sur le Dôme du rocher et fait évacuer Goren et son unité du rabinat militaire.

Le mont du Temple aux Musulmans

Pour leur part, les Grands rabbins d’Israël, interdisent aux Juifs observants de se rendre sur l’esplanade en expliquant que la « Shehina » (l’immanence divine) existe toujours à l’endroit où se trouvait le Saint des saints dont l’emplacement est inconnu. Seul le grand prêtre avait le droit d’y pénétrer une fois par an, après de longs rites de purification. Le Grand rabbin ashkénaze, Isser Yehouda Unterman précise : « le Mont du Temple n’est pas encore libéré, puisque des mosquées s’y trouvent. Lorsque le Messie viendra et enlèvera les mosquées, alors le Temple sera reconstruit »
Le 17 juin, Dayan enlève ses chaussures et, à l’intérieur de la mosquée Al Aqsa, annonce aux cheikh Hassan Tahaboub et Saïd Sabri, les responsables musulmans qu’ils conservent la responsabilité de l’administration du Haram al Sharif au Waqf.
Le mois suivant, sous la pression de fondamentalistes messianiques, une commission ministérielle décide de confier à la police israélienne la mission d’y interdire la prière juive : «pour prévenir toute atteinte à l’ordre public ».
Mais Shlomo Goren ne l’entend pas de cette oreille. Il fait réaliser par l’armée un relevé topographique de l’esplanade et détermine le secteur où des Juifs devraient pouvoir se rendre sans commettre de sacrilège.

Les rabbins des colonies contre le Grand Rabbinat

C’est sur la base de cette étude, que, le 2 février 1996, le conseil des rabbins des implantations passe outre à l’interdit du Grand rabbinat, et publie un jugement de droit religieux autorisant les Juifs à se rendre sur l’esplanade des mosquées, mais en évitant de s’approcher du Dôme du rocher, où se trouverait le Saint des saints. Le 9 mai 2003, ces rabbins enfoncent le clou avec un nouveau décret : « non seulement, il est permis de se rendre sur l’esplanade des mosquées mais c’est une prescription religieuse que de la visiter ». La police israélienne a donc, progressivement, autorisé des Juifs religieux, à obéir à cette injonction rabbinique mais en leur interdisant toute forme de prière.
Cette « poussée » vers le mont du Temple est une étape logique dans la vision messianique des rabbins les plus activistes du sionisme religieux. Ils considèrent en effet que leur contrôle de la Cisjordanie ne peut plus être remise en question. Avec le soutien actif de la droite nationaliste arrivée au pouvoir avec de Menahem Begin, en 1977, la colonisation s’est développée au point qu’aujourd’hui il est quasi impossible d’évacuer, ne serait ce qu’une partie des 360 000 colons ce qui est pour eux la Judée- Samarie.
Pour progresser vers la rédemption, vers l’apocalypse, il faut à présent préparer la construction du trosième sanctuaire juif. Dov Lior, le rabbin de Kyriat Arba, l’implantation juive de Hébron, déclare que la génération actuelle doit effectuer des préparatifs, dresser des plans du futur Temple, obtenir le droit de prier sur l’esplanade.

Grippe ou cancer ?

Le sionisme religieux a donc conduit le pays à un point de non retour et, à gauche, le professeur Zeev Sternhell, un des fondateurs du mouvement « La paix maintenant » fait son mea culpa. : « Nous n’avons pas compris la profondeur de ces sentiments de nationalisme à la fois religieux et laïque, nous n’avons pas compris le sérieux de l’entreprise [ de colonisation] et c’est la raison pour laquelle nous avons laissé faire… ». Cette incompréhension n’a pas disparu après le massacre de 29 fidèles musulmans en février 1994 dans le caveau des Patriarches à Hébron, par Baroukh Goldstein puis le meurtre d’Yitzhak Rabin le Premier ministre en novembre 1995 par Yigal Amir. « Goldstein et Yigal Amir tous les deux, représentaient un courant idéologique et politique énorme, puissant, un véritable torrent et la gauche elle refusait de le voir, par poltronnerie, par peur parce que c’était commode. C’était commode de se voiler la face, se dire, il était plus facile de dire qu’on avait de la fièvre parce qu’on avait la grippe, que se dire qu’on avait le cancer, alors que c’était un cancer ».
Car les fondamentalistes messianiques ont dépassé l’affrontement politique entre la droite et la gauche. Moshé Kopel, colon, enseignant à l’université religieuse Bar Ilan explique : « Un nombre croissant de sionistes religieux et d’ultra-orthodoxes s’unissent et adoptent une idéologie fondée sur le rejet du droit des Israéliens séculiers à utiliser l’Etat pour imposer leurs valeurs »
Moshé Feiglin, aujourd’hui vice-président de la Knesset, va plus loin et définit ainsi ce projet de société : « Fonder un régime juif national, libérer la Terre d’Israël et vaincre ses ennemis. Créer une culture juive nationale entièrement fondée sur le Temple, et achever le rassemblement des dispersés »

Démocratie juive ?

Au delà de leur exigence du droit à la prière juive sur l’esplanade des mosquées, le combat des plus activistes parmi les sionistes religieux touche la nature même de la société israélienne. Sera-t-elle une démocratie séculière selon le modèle occidental ou une forme ou une autre de théocratie axée sur le Temple juif ? Déjà, depuis la création de l’état, la religion occupe une place centrale dans la vie quotidienne en Israël. L’état civil est aux mains des orthodoxes. Les fêtes juives sont chomées etc.
Dans cet affrontement fondamental, la gauche séculière devra surmonter ce qu’Almond, Appleby et Sivan qualifient, dans leur ouvrage « Strong religion » (University of Chicago Press), de « myopie » produisant « une vision réductrice de la religion, épiphénomène des réalités économiques, politiques et psychologiques. Le principe de la séparation entre l’église et l’état, était, depuis les Lumières, le principal critère de modernisation et de liberté individuelle. Cela conduit journalistes, diplomates et politiques à considérer la religion comme une affaire relevant exclusivement du domaine privé. »
La tâche s’annonce difficile. Selon la sociologue Tamar Hermann, cette gauche israélienne représente aujourd’hui 17% de la population juive, alors que 51% croient en la venue du Messie.

"Faire entrer des livres à El Qods est une entreprise compliquée"


Dar Al Joundi est la seule maison d’édition palestinienne à El Qods. Son libraire, Samir El Joundi, se bat pour faire vivre et valoir la voix des poètes palestiniens d’hier et d’aujourd’hui. Il est interviewé par Fayçal Métaoui pour El Watan.
- Le monde des lettres a perdu cette année le poète Samih El Kacem. Que représente-t-il pour vous en tant que Palestinien ?
La perte de Samih El Kacem a été un vrai choc pour nous tous. Une catastrophe. Il représentait à lui seul une racine de la culture arabe et palestinienne. Une racine arrachée du corps du mouvement culturel dans les pays arabes. Samih El Kacem était un humain, un poète inné. Il était le fils du moment, recourait souvent à l’improvisation. Il était parfaitement adapté à son époque, le seul capable de tisser un beau poème dans un moment de vive émotion. Il a lutté jusqu’à la dernière minute contre la maladie, a réussi en grande partie à vaincre sa souffrance, et ce, pendant plusieurs années. Les médecins lui avaient dit qu’il ne lui restait que six à huit mois à vivre. Et pourtant, il a surmonté cette période et a vécu plus longtemps. Samih El Kacem a réussi également à vaincre le temps. La preuve, nous avons débattu de son œuvre littéraire ici au Salon d’Alger. Il ne laisse pas indifférent. Samih El Kacem a laissé un héritage constitué de plus de 80 œuvres littéraires entre poésie, récits, articles, et laissé une bonne réputation aussi.
- Réputation liée notamment à ses positions politiques...
Absolument ! Il était un poète nationaliste qui n’a jamais changé de position. Il avait dit ouvertement à Yasser Arafat que s’il constatait une dérive de sa part, il déclencherait les hostilités par sa plume. Yasser Arafat avait alors enlevé son pistolet en le donnant à Samih El Kacem et lui disant : « Utilise-le comme tu l’entends ! »
- Qu’est-ce qui faisait réagir le plus le poète ?
La douleur palestinienne surtout. La nature palestinienne inspirait énormément le poète. Il habitait dans une petite ville appelée Al Ramah, dans les montagnes de Haïdar. Des montagnes proches du plus haut sommet enPalestine, Jabal Al Jarmaq. Samih El Kacem était donc assis sur le trône de la Palestine avec sa poésie et son existence en tant qu’homme portant tout le drame palestinien. La patrie coulait dans ses veines.
- Quels sont les points de rencontre entre Samih El Kacem et Mahmoud Darwich ?
Mahmoud Darwich était aussi un grand poète patriote. Mais chacun avait sa personnalité. Les deux poètes partageaient la même douleur. Nous ne pouvons pas dire que Samih El Kacem a remplacé Mahmoud Darwich après sa mort. Samih a pleuré dans un poème la disparition de Darwich et a pleuré sur lui même quelques jours avant sa mort. J’estime que la poésie de Samih El Kacem est d’une puissance inégalable. Il était un poète très cultivé. Il utilisait notamment la culture islamique dans ses poèmes d’une manière raffinée et intelligente. Il évitait l’absurdité et le rajout forcé dans ses textes.
Samih El Kacem
- Existe-t-il une génération de poètes palestiniens après Mahmoud Darwich et Samih El Kacem ?
Oui. Nous avons déjà plusieurs recueils de poésie publiés à Dar Al Joundi. Des textes écrits par des poètes de talent qui, pour moi, ont un grand avenir. Je souhaite qu’ils aient l’occasion, comme El Kacem ou Darwich, de s’installer dans les premières loges dans la poésie arabe contemporaine. Je peux citer un poète qui habite la région de Lebkiaa, distante d’à peine quatre kilomètres de la ville de Samih El Kacem. Il s’appelle Samy Mhenna. Il promet beaucoup. Il s’est lancé d’une manière déterminée sur le chemin de la poésie. Il va réussir.
- Comment est la situation actuelle de l’édition des livres en territoires palestiniens ?
Dar Al Joundi est la seule maison d’édition palestinienne à El Qods actuellement. Nous avons un problème de lectorat. Les livres coûtent cher en raison des frais élevés pour la fabrication des livres. Nous imprimons nos livres à El Qods. Donc, nous estimons que nous avons un message culturel et économique à porter, à transmettre. Notre présence à El Qods a une certaine signification. De plus, déplacer les livres d’un endroit à un autre en Palestineest très compliqué. Il faut surmonter plusieurs obstacles. Les coûts de transport sont très élevés. Nous souffrons aussi d’un embargo culturel imposé par Israël.
- Vos livres sont-ils exportés en dehors des territoires palestiniens ?
Oui, nous arrivons à faire sortir nos livres. Il n’y a pas beaucoup de difficultés sur ce plan. Mais faire entrer des livres à El Qods est une entreprise compliquée. Il y a des entraves sécuritaires et financières à ce genre de projets.
- Et comment se porte la littérature palestinienne aujourd’hui ?
L’action culturelle en Palestine est évoluée. Il existe plusieurs Salons littéraires et cafés culturels dans les villes palestiniennes, surtout à El Qods. Nous organisons énormément de débats et conférences sur la littérature. A cet effet, tous les espaces, théâtres, clubs sont exploités.
Source : El Watan

Gaza : des maisons en bois pour remplacer celles détruites par Israël

Le nouveau quartier Istanbul à Gaza...

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Photo : al-Arabiya
Sur une petite colline, près de la frontière Est, séparant la partie Nord de la bande de Gaza de la partie israélienne, Youcef Abou Chriteh (33 ans) a eu l’idée de rassembler des morceaux de bois usagés, de forme rectangulaire, qu’il a ensuite assemblés en les clouant afin de construire de petites maisons aux formes pyramidales.
Ces maisons en bois construites avec de modestes matériaux se sont répandues à Gaza dans le quartier d’« Al Chaath », où l’aviation israélienne a détruit la plupart des habitations lors de sa dernière guerre contre Gaza.
Le citoyen Abou Cheriteh a ainsi transformé cette zone à l’aspect rural, avec ses maisons aux toits en tôle et en tissu, en une zone plus urbanisée avec les nouvelles maisons en bois. Il a appelé l’endroit le « nouvel Istanbul », comme il l’a raconté à l’agence de presse Anatolie.
Abou Cheriteh a d’abord testé son idée en reconstruisant sa propre maison dans la ville de Jabalia au Nord de la bande de Gaza. Elle a tellement plu que les habitants lui ont demandé de leur en construire également.
Selon lui, ces maisons en bois sont une très bonne solution de substitution pour les gens dont les maisons ont été détruites, surtout que la reconstruction est retardée alors que la saison hivernale approche.
Il nous a expliqué que ses maisons en bois avec leur faible coût défient le blocus israélien qui entre dans sa huitième année consécutive contre la bande, sa solution fait ainsi fi des interdictions et du retard d’approvisionnement en matériaux de construction, en particulier le ciment.
Abou Cheriteh exploite les caisses en bois, utilisées pour le transport des marchandises avant d’être jetées, pour construire ses maisons ; il récupère également les morceaux de bois dans les zones détruites par Israël lors de sa dernière guerre contre Gaza.
La maison d’Abou Cheriteh est composée de 2 pièces et coûte environ 1000 dollars américains, un coût qui reste très bas par rapport à la construction d’une même maison en dur.
Selon lui, les Gazaouis dont les habitations ont été démolies se sont tourné vers ces maisons en bois afin de s’abriter de l’hiver surtout que les projets de reconstruction n’ont pas encore débuté ; il nous a déclaré : « les Gazaouis ont été favorables à l’idée des maisons en bois car elles sont fraîches en été et chaudes en hiver ; je recouvre le bois à l’extérieur, de pièces de toile afin de l’isoler des infiltrations d’eau ou d’air ».
Il nous a aussi fait remarquer que ces maisons sont une meilleure idée que les caravanes qui ont montré leurs limites lors des dernières inondations qu’a connues Gaza et qui ont emporté des dizaines de caravanes dans les zones dévastées par la guerre israélienne. Il a poursuivi : « le bois est un matériau isolant, durant l’hiver, ces maisons en bois ne sont pas dangereuses pour la vie de ses occupants ».
A l’inverse des autres matériaux de construction et du ciment, le bois utilisé peut entrer par le passage Karam Abou Salem Attijari sans problème, comme le signale Abou Cheriteh qui a appelé la zone qu’il a reconstruite « quartier du nouvel Istanbul » parce qu’elle rappelle les maisons en bois de la ville d’Istanbul en Turquie.
Il nous a affirmé que « des dizaines de personnes dont les habitations ont été détruites ont commandé la construction de maisons en bois semblables, à leurs frais » ; en effet, ces constructions ne sont pas encore prises en charge par les organisations de bienfaisance ou gouvernementales, toujours selon Abou Chriteh.
Israël a autorisé, le mois dernier, l’entrée dans la bande de Gaza de 2 lots de matériaux de construction par le passage Karam Abou Salem dans le secteur Sud (l’unique terminal commercial de la bande) avec 101 camions remplis de ciment, de fer et de gravier.
Le ministère palestinien des travaux publics et du logement a distribué jeudi dernier les quantités de ciment nécessaires à la reconstruction des habitations partiellement détruites lors de la guerre israélienne contre la bande de Gaza, en accord avec les dispositifs des Nations Unies.
Palestiniens et Israéliens se sont entendu sur une trêve à long terme le 26 Août dernier, sous les auspices égyptiens. Cette trêve stipulait le cessez-le-feu en même temps que l’ouverture des passages commerciaux avec Gaza, ainsi que la négociation des autres questions litigieuses notamment celle concernant l’échange des prisonniers et la réouverture du port et de l’aéroport de Gaza.
Cette trêve a eu lieu après la guerre lancée par Israël contre la bande de Gaza le 7 Juillet dernier, elle a duré 51 jours et a causé la mort de plus de 2000 palestiniens et fait plus de 11 000 blessés sans compter la destruction totale de 9000 habitations et celle partielle, de 8000 autres selon les chiffres officiels palestiniens.
Dans le même contexte, le directeur des relations publiques de la chambre de commerce Maher Al-Tabaa a déclaré dans un communiqué de presse dont une copie a été reçue par l’agence de presse Anatolie : « pour reconstruire Gaza, il faudra l’entrée quotidienne de 400 camions de matériaux de construction », il a affirmé que seuls 18% des besoins quotidiens ont atteint Gaza.
http://www.raialyoum.com/?p=175549
Traduction de l’arabe : Info-Palestine.eu - Fadma Nsumer

Minable : l’occupant veut définitivement interdire au docteur Mads Gilbert d’entrer dans Gaza

Le docteur Mads Gilbert, connu pour avoir à plusieurs reprises soigné des blessés à l’hôpital Shifa durant les bombardements israéliens, est interdit définitivement d’entrer dans le territoire assiégé.

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Avec ses collègues palestiniens à l’hôpital al-Shifa, le docteur Gilbert (au c.) intervient ici de toute urgence pour tenter de sauver la vie d’un jeune palestinien gravement blessé dans un bombardement israélien
Mads Gilbert, un médecin et militant norvégien, qui ne mâche pas ses mots et qui a traité cet été des patients à l’hôpital al-Shifa de Gaza au cours de l’attaque israélienne sur le territoire palestinien, se voit refusé l’accès à Gaza « indéfiniment » par les autorités israéliennes d’occupation.
Gilbert a déclaré à Al Jazeera ce vendredi qu’il a été refoulé au poste frontière d’Erez alors qu’il tentait de retourner à Gaza en octobre, bien qu’il avait à sa disposition tous les papiers nécessaires.
« À ma grande surprise l’armée israélienne m’a refusé l’accès, » a-t-il dit. « Quand j’ai demandé qu’elle en était la raison, on m’a répondu que c’était pour une question de sécurité. »
Gilbert a dit que quand il a demandé une explication plus détaillée, il lui a été ordonné « de quitter les lieux, ou la police serait appelée ».
Le médecin âgé de 67 ans, qui a été impliqué dans le travail de solidarité avec les Palestiniens depuis des décennies et est intervenu bénévolement à al-Shifa durant trois guerres israéliennes, a toujours été un critique virulent des campagnes militaires d’Israël et de son occupation du territoire palestinien.
Pendant le conflit de sept semaines lancé par Israël cet été et qui a fait plus de 2000 morts palestiniens, Gilbert parlait souvent aux médias internationaux, y compris Al Jazeera, sur la situation à l’hôpital al-Shifa, submergée par les blessés civils.
Pression de la Norvège
Gilbert a déclaré à Al Jazeera qu’il a été informé que l’interdiction était « pour une durée infinie, sans limite de temps ».
Il a dit aussi qu’il avait été invité par le ministère de la Santé de Gaza, qui avait demandé son aide pour étudier l’impact sur la santé publique des bombardements israéliens et évaluer le travail réalisé durant cette période.
L’ambassade de Norvège à Tel-Aviv a fait de nombreuses demandes d’explications au gouvernement israélien à propos de l’interdiction.
Bard Glad Pedersen, secrétaire d’Etat au ministère norvégien des Affaires étrangères, a déclaré à Verdens Gang : « nous avons soulevé la question de l’exclusion de Gilbert de Gaza et demandé à Israël de revenir sur sa décision. La situation humanitaire dans la bande de Gaza est toujours difficile et elle nécessite tous les travailleurs du secteur de la santé. »
Medical Aid for Palestinians, un organisme de bienfaisance basé au Royaume-Uni - qui a travaillé dans la Cisjordanie occupée et à Gaza depuis plus de 20 ans et supporte l’hôpital al-Shifa - a qualifié l’interdiction de Gilbert « de très inquiétante » et a rappelé que, « suite au récent conflit, des milliers de Palestiniens de Gaza nécessitent un traitement chirurgical spécialisé et il est impératif que le droit à la santé soit respecté ».
« Je ne renoncerai pas »
Dénonçant son interdiction d’entrée comme une limitation de la liberté d’expression, Gilbert dit qu’il semble que le gouvernement israélien « ne veut pas que les effets de ses attaques continues contre la population civile dans la bande de Gaza soit connus dans le monde ».
« Dire au monde quelles sont les souffrances des Palestiniens dans la bande de Gaza est considéré comme un risque pour la sécurité », a-t-il dit, ajoutant que dans une perspective plus large, l’interdiction ne le concernait pas que lui, mais impactait sur le droit à l’aide internationale pour les habitants de Gaza.
« Les autorités israéliennes ne sont, à mon avis, pas en position de refuser au peuple palestinien le soutien de la communauté internationale, » a-t-il déclaré à Al Jazeera.
Il a promis de continuer à dénoncer Israël et il a appelé à l’application de pressions politiques pour imposer la levée du siège « sans limite dans le temps » de Gaza.
« Il est impossible que nous acceptions que la population de Gaza soit privée de l’aide médicale et humanitaire, juste parce que le gouvernement israélien en a décidé ainsi. Je ne cesserai pas de me rendre à Gaza tant qu’il y aura des besoins médicaux », conclut-il.
Selon les chiffres des Nations Unies, le nombre de morts palestiniens a été durant l’agression de ce été, de 2131, dont 1 473 ont été identifiés comme des civils, avec parmi eux 501 enfants. Du côté israélien, 77 personnes, en très large majorité des soldats, ont été tuées.
http://www.aljazeera.com/news/middl...
Traduction : Info-Palestine.eu

Une interview d’Ahmad Yousef, conseiller politique du mouvement Hamas

Ce n’est pas une période d’âge d’or pour le Hamas, mais l’organisation n’est cependant pas dans la pire des situations. Le « jeu des axes, » le traitement de Gaza par l’Égypte comme d’une « menace nationale » et les différences grandissantes avec le Fatah soulèvent des questions demandant des réponses.

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Ahmad Yousef a été conseiller politique de l’ancien Premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh - Photo : APA/Mohammed Asad
Ahmad Yousef, conseiller de l’ancien Premier ministre à Gaza, Ismail Haniyeh, va tenter d’amener ces éclaircissements.
Yousef est un dirigeant du Hamas et l’un des plus éminents intellectuels dans la bande de Gaza. Il a terminé ses études supérieures aux États-Unis et est devenu peu après membre du Conseil de la Choura du Hamas. Ses prises de position ont été considérées parfois comme très controversées. Sur la scène politique, il est vu et apprécié comme l’un des dirigeants les plus ouverts d’esprit du Hamas.
Ce qui suit est une interview de Youssef réalisée par Al-Akhbar.
Al-Akhbar : Si nous devions résumer l’expérience politique du Hamas dans les huit dernières années, où l’avenir nous conduit-il ?
Ahmed Yousef : Une partie de l’expérience tirée par le Hamas dans l’administration [de la bande de Gaza], qui a débuté en juin 2006, est louable surtout sur le front de la résistance. Mais il y a eu des erreurs aussi bien en termes de réalisations politiques que du point de vue des relations régionales.
Avec sa montée en puissance tirée de son succès aux élections législatives, le Hamas aurait pu lui-même se fortifier grâce au soutien populaire, s’il avait réussi à établir un partenariat politique où tous les partis se seraient unis pour faire face à l’agression israélienne continue et aux collusions régionales et internationales.
Hélas, je dois reconnaître que notre expérience politique est restée limitée et que nos rêves étaient irréalistes. Nous n’avions pas suffisamment pris en compte les acteurs internationaux qui complotaient contre nous et réussissaient à nous enliser dans des conflits internes pour lesquels nous avons payé un lourd tribut en termes de soutien populaire.
Quant à l’avenir, nous allons en référer une fois de plus à notre peuple, mais avec une nouvelle approche parce que nous allons faire partie du système politique palestinien basé sur une logique de « partenariat au lieu de conflits ». Nous allons renforcer notre base arabe et islamique et être plus ouverts aux mouvements qui soutiennent la Palestine en Occident.
Al-Akhbar : Qu’en est-il des limites de la participation du Hamas aux prochaines élections ?
AY : La décision à l’intérieur de l’organisation est de continuer à participer au processus politique et les élections représentent un moment historique. Jusqu’à présent, le Hamas n’a pas totalement déterminé sa stratégie pour les prochaines élections présidentielles et législatives. Les conditions nécessaires aux élections parlementaires sont encore mal définies. Il est prévu, cependant, que nous soutenions un candidat national à la présidence qui incarnera la compétence et l’intégrité, et désignerons pour le Parlement des jeunes cadres qui bénéficient d’un soutien populaire.
Nous croyons que le Hamas bénéficie du soutien de plus de 30% de la population palestinienne, tout comme le Fatah. Cela ouvre la porte aux deux organisations pour être représentées avec une seule liste électorale ou pour essayer d’accueillir les petits partis et former un front nationaliste et islamique avec des objectifs communs.
Al-Akhbar : Parler d’une liste électorale commune avec le Fatah à la lumière de vos différents en cours, soulève de nombreuses questions.
AY : Dans le passé, la compétition politique a conduit à la rupture des relations et à la marginalisation de l’autre. Aujourd’hui, cependant, tout le monde cherche à forger des alliances parce que les membres du Hamas et du Fatah sont conscients qu’il est impossible de procéder par exclusion réciproque. La question, cependant, est soumise à la situation au sein du Fatah et dépend de si sa base électorale veut une unité sous une seule direction. Mais le Hamas se rend compte qu’il a besoin d’un partenaire national afin d’éviter tout ostracisme.
Al-Akhbar : Tout a un prix. Pour en revenir aux annonces faites par le Fatah, pouvez-vous accepter un programme politique basé sur des négociations avec l’occupant israélien ?
AY : En ce qui concerne le Hamas, nous avons supprimé tous les obstacles à une dynamisation des institutions politiques. Le problème est qu’il se trouve des éléments au sein de l’Autorité palestinienne (AP) qui entravent notre tentative de rejoindre des institutions comme l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), le Conseil national palestinien (CNP), et le Conseil central, de peur que le Hamas ne domine le processus de prise de décision.
L’accès à ces institutions est encore interdit aux mouvements islamiques et à certains mouvements nationaux, en dépit des promesses répétées et des mémorandums d’accord signés au Caire, à Damas, à Doha et à Gaza même.
Pour ce qui est des négociations avec l’occupant israélien, la position du Hamas est que Abou Mazen (Mahmoud Abbas), à la tête de l’OLP, peut négocier, mais dans un cadre avec lequel nous sommes tous d’accord et qui protège les droits de notre peuple en Palestine et dans la Diaspora. Le Hamas se rend bien compte que les négociations sont un élément central de toute solution politique au conflit. Voilà pourquoi cette question ne devrait pas être laissée à la décision d’une seule organisation, mais être l’objet de consultations.
Dans le même temps, nous nous rendons compte qu’Israël n’envisage aucune paix avec les Palestiniens et agit de son mieux pour imposer des faits sur le terrain. Nous ne sommes pas dupes. Nous ne nions pas que les négociations sont un passage obligé, mais l’Histoire nous montre que les conflits ne sont pas résolus uniquement par des négociations. La justice exige toujours qu’il y ait quelqu’un pour la défendre.
Al-Akhbar : Après le retrait tactique du Hamas du gouvernement [palestinien], quelles sont les chances d’un retour ?
AY : L’administration [de Gaza] a été un moment important dans la culture politique de l’organisation et une expérience difficile parce que nous nous sommes retrouvés au gouvernement mais sans être en mesure de gouverner. Toutes les relations internationales passaient par la présidence (AP de Ramallah) tandis qu’il y avait un boycott international du gouvernement d’Ismaïl Haniyeh, à l’exception de l’Iran, de la Syrie, du Qatar et de la Turquie.
L’expérience nous a enseigné que la situation en Palestine exige un partenariat, et monopoliser le pouvoir sous l’occupation ne peut être couronnée de succès. Sur un plan personnel, je crois que le Dr Salam Fayyad est quelqu’un que la majorité peut accepter étant donné son indépendance des partis politiques et son acceptation par la communauté internationale, sans parler de son expérience en matière de gouvernance.
Entre être dans ou hors du gouvernement, le Hamas aujourd’hui préfère avoir une présence forte au Parlement afin de défendre nos principes de base et empêcher le pouvoir exécutif ou la présidence de prendre des décisions susceptibles d’affecter les droits de notre peuple. Voilà pourquoi nous voulons rejoindre et réformer l’OLP.
Al-Akhbar : Jusque-là, qu’allez-vous devoir faire ?
AY : Compte tenu du déséquilibre des forces et des problèmes régionaux, le Hamas est obligé de limiter sa présence dans les institutions qui gouvernent. Dans le même temps, il devra se concentrer sur le développement de sa base populaire et le renforcement de ses capacités de résistance, tout en maintenant une présence politique qui ne pousse pas l’Occident et Israël à appliquer plus de pressions.
Al-Akhbar : En regardant la région, comment considérez-vous les attentats dans le Sinaï ainsi que leurs implications ?
AY : Les opérations militaires qui ciblent l’armée égyptienne ne servent en rien à la stabilité que nous souhaitons avec l’Égypte. Le but de ces opérations est de semer le chaos et de terroriser des innocents. Ceci viole les enseignements de notre religion. Il est interdit de commettre des meurtres contre les forces stationnées dans les zones frontalières.
Le Hamas est prêt à coopérer avec l’Égypte pour assurer la sécurité dans le Sinaï et la zone frontalière. S’il était prouvé que des Palestiniens sont derrière ces attentats, les agences de sécurité dans la bande de Gaza ne traiteront pas ce fait à la légère, et puniront quiconque serait impliqué.
Al-Akhbar : Comment le Hamas peut-il persévérer, face aux changements dans la région, en particulier les alliances montées contre lui ?
AY : Les conditions régionales et internationales sont toujours difficiles et en dépit de la sympathie envers les Palestiniens après la dernière attaque d’Israël, les arabes sont plus préoccupés par leurs conflits. L’Occident a vendu sa stratégie comme une guerre contre l’État islamique d’Irak et de la Syrie (ISIS) et a réussi à mobiliser les États arabes et islamiques à ses côtés. Tout cela éloigne de la Palestine l’attention des peuples et des régimes en place.
Nous nous rendons compte que nous allons passer par des moments difficiles. Cela exige que nous (les forces islamiques) fassions un effort en Palestine pour réparer nos relations internes. Nous allons insister sur l’indépendance des décisions et des positions du Hamas, expliquant que ses intérêts continuent d’être régis par des principes et non des considérations régionales.
Al-Akhbar : Cela ne signifie pas que le Hamas ne joue plus aucun rôle dans la région ?
AY : Nous avons décidé de ne pas prendre parti parce que la cause palestinienne a besoin du soutien de tous les peuples arabes et musulmans. Toute implication dans la politique des axes n’a fait que nous créer du souci. Voilà pourquoi nous allons maintenir une position neutre et essayer de notre mieux d’offrir des conseils et des avis.
Al-Akhbar : Quel est l’état des relations entre le Hamas et les pays du Golfe ?
AY : Malheureusement, la plupart des pays du Golfe nous ferment leurs portes avec les événements tragiques du ditPrintemps arabe. À l’exception du Qatar, ils sont tous hostiles aux islamiques parce qu’ils estiment que ceux-ci constituent une menace. L’Arabie saoudite, qui soutenait les mouvements islamistes depuis plus de six décennies, leur a tourné le dos et se mobilis contre eux aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest, prenant un virage qui surprend tout le monde.
Le Qatar d’autre part, donne refuge à des dirigeants du Hamas et à certains cadres libérés dans l’échange de prisonniers [avec l’occupant israélien]. Il a également tendu une main bienveillante aux Palestiniens, surpassant toutes les autres nations en offrant un milliard de dollars [pour la reconstruction de Gaza] à la Conférence du Caire.
Al-Akhbar : La dernière guerre [israélienne contre Gaza] a-t-elle amélioré la façon dont le Hamas considère l’Iran ?
AY : Comme un témoignage livré à l’Histoire, nous nous sommes battus seuls,soutenus par la fermeté de notre peuple dans la bande de Gaza. Mais nous admettons que nos frères en Iran méritent un vrai crédit pour les compétences démontrées dans les combats et la fabrication d’armes. Politiquement, l’Iran s’est comportée de manière plus honorable que certains États arabes. Alors que les dirigeants arabes étaient incapables de nous soutenir, les déclarations de Hassan Nasrallah ont exprimé son soutien et ont fait l’éloge de nos capacités sur le champ de bataille.
Indépendamment de considérations politiques et des positions de certains partis, notre relation avec Téhéran et le Hezbollah devraient continuer à être forte. Nous ne devons pas oublier ce que la révolution islamique représente dans notre lutte contre Israël. Nous sommes dans le même bateau, alors que l’Occident, les États-Unis et Israël s’activent avec perfidie contre nous.
Al-Akhbar : Alors qu’est-ce qui entrave le développement de votre relation avec l’Iran ?
AY : La guerre sanglante entre l’opposition et le régime du président Bachar al-Assad en Syrie a poussé le Hamas à prendre une position qui l’a éloigné de l’Iran, un allié stratégique de la cause palestinienne. Mais nous devons garder à l’esprit que l’Iran est un État avec des capacités militaires et une ’influence qui sont vitale, qui renforcent la nation musulmane et préservent sa place parmi les nations.
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Traduction : Info-Palestine.eu - Al-Mukhtar

Tous les ingrédients sont réunis pour une 3e Intifada

Un des thèmes les plus souvent repris dans les débats politiques et les commentaires faits par des experts en Israël et en Palestine occupée, se trouve la question de déterminer quand une prochaine intifada aura lieu.

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14 novembre 2014 - Après la prière du vendredi, des affrontements ont à nouveau éclaté à Jérusalem entre des jeunes palestiniens et les forces israéliennes d’occupation - Photo : MEE/Fadi Arouri
L’échec récurrent dans la prédiction montre que personne ne peut anticiper quelle combinaison de questions et d’actions pourrait produire des manifestations populaires et collectives pouvant être considérées comme des soulèvements palestiniens contre l’occupation israélienne.
Bien que personne ne soit en mesure de prévoir quand la prochaine intifada éclatera, il est utile d’examiner les éléments qui étaient présents lorsque les premier et second soulèvements ont eu lieu, et de les comparer à la situation actuelle. Parmi ces ingrédients dans le déclenchement des deux dernières Intifada, se trouvaient l’absence d’horizon politique, une violente répression israélienne, un renforcement de la colonisation et les tensions à Jérusalem.
Dans les années 1980, après l’invasion du Liban israélienne qui a forcé l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à à quitter Beyrouth et à s’installer à Tunis, Israël sous la direction du Likoud a entamé un programme systématique de colonisation avec de grandes confiscations de terres en Cisjordanie. Ne pouvant stopper cette activité de colonisation illégale et exclusivement destinée aux juifs, les Palestiniens se sont finalement révoltés.
L’absence d’un horizon politique après 20 ans d’occupation a été un élément majeur dans la première Intifada, qui a débuté le 9 décembre 1987. La deuxième Intifada a éclaté le 28 septembre 2000, après que les Israéliens aient systématiquement traîné des pieds dans les pourparlers de paix post-Oslo. Lorsque les Palestiniens ont perdu l’espoir d’un accord de paix à Camp David II, ils ont protesté violemment.
Au cours des deux soulèvements, Israël a réagi face aux premières manifestations palestiniennes avec une main très lourde. Yitzhak Rabin, ministre de la Défense à l’époque de la première Intifada, avait notoirement exhorté ses soldats à « briser les os » de lanceurs de pierres palestiniens. Une équipe de tournage de la chaîne CBS avait filmé des soldats israéliens appliquant strictement ces ordres. Durant la deuxième Intifada, Israël a répliqué aux manifestations avec des tirs à balles réelles, abattant cinq Palestiniens de Jérusalem en une seule journée, le 29 septembre 2000. Selon Amnesty International, dans les 20 jours plus de 200 Palestiniens ont été assassinés.
Jérusalem a été le point focal pour les Palestiniens dans les deux Intifadas. La direction clandestine de la première Intifada était en grande partie dirigée depuis la Maison d’Orient à Jérusalem. Des années plus tard, la décision d’Ariel Sharon de visiter le Haram al-Sharif, le site d’Al-Aqsa - dans une tentative d’imposer la souveraineté israélienne sur le troisième lieu saint de l’Islam - allait provoquer une réaction violente et le déclenchement de la deuxième Intifada.
Malgré certaines similitudes, on peut distinguer des différences entre les deux soulèvements. La première Intifada a largement impliqué une résistance non-violente. L’aspect le plus violent du côté palestinien était les jets de pierres. L’utilisation de méthodes non-violentes a fait de la première Intifada un soulèvement plus populaire, impliquant un très grand nombre de Palestiniens.
La deuxième Intifada, qui a eu lieu après que la direction de l’OLP ait établi une Autorité palestinienne même faiblement armée dans les territoires occupés, s’est transformée pour partie en un soulèvement armé avec des échanges réguliers de tirs, des attentats-suicides et d’autres formes de violence. Cette Intifada intégrait également un autre élément nouveau : les Palestiniens citoyens d’Israël. Quand les Israéliens ont réagi en réprimant violemment les premières protestations à Jérusalem, les Palestiniens de Galilée se sont révoltés pour la défense d’Al-Aqsa. Treize citoyens Palestiniens citoyens israéliens sont morts, assassinés par la police.
Un regard sur la situation en Palestine aujourd’hui révèle en effet un certain nombre de similitudes avec le passé.
Le sentiment de désespoir est dominant depuis l’effondrement en avril dernier des pourparlers de paix sous commandement américain. Les activités israéliennes de colonisation continuent d’être la principale source de la colère des Palestiniens, tandis qu’ils voient sous leurs yeux s’évaporer leurs aspirations à un État indépendant.
La violente répression israélienne et l’impunité dont jouissent les soldats de l’occupation et les colons provoquent également des réactions violentes. Encore une fois Jérusalem et Al-Aqsa sont au centre de la colère des Palestiniens, alors que les extrémistes juifs défilent autour de Haram al-Sharif, appelant à la destruction de la mosquée Al-Aqsa et à la construction du troisième temple en lieu et place. Les Palestiniens en Israël se sont déjà joints aux protestations et ils sont à nouveau durement réprimés par les forces israéliennes de répression.
Bien qu’il soit impossible d’identifier précisément les actions qui pourraient déclencher une explosion, et donc un soulèvement palestinien, il est raisonnable d’affirmer que tous les ingrédients sont réunis pour un troisième soulèvement palestinien.
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Daoud Kuttab : journaliste palestinien né à Jérusalem, il a enseigné le journalisme à Princeton et dirige actuellement le Community Media Network, organisation dédiée au progrès du journalisme arabe indépendant . Il est producteur de documentaires et titulaire de nombreuses distinctions. Il est chroniqueur pour Palestine Pulse de Al-Monitor, The Jordan Times, The Jerusalem Post et The Daily Star (Liban).
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Traduction : Info-Palestine ;eu

La capture de soldats israéliens permettra-t-elle un échange des prisonniers ?

Ville de Gaza, Bande de Gaza – La mère de Majdi Yasseen, un Palestinien détenu dans une prison israélienne, fait l’exception des autres femmes réunies, chaque lundi, sous une tente dressée en face du siège du Comité International de la Croix Rouge à Gaza pour protester contre l’emprisonnement de leurs enfants et leurs proches.

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Al-Khalil, avril 2011 - Rassemblement de soutien aux prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes
En effet, la maman de Majdi est loin d’être passive lorsqu’elle proteste. Elle scande des slogans pour demander la libération des prisonniers. Elle a informé Al-Monitor que l’annonce faite par le Hamas au sujet des soldats israéliens capturés au cours de la dernière guerre sur Gaza « lui a redonné goût à la vie, » car elle peut désormais nourrir l’espoir de revoir son fils qui est en prison depuis sept ans, pour une peine de 18 ans.
D’après Qadura Fares, président du Club des Prisonniers Palestiniens, près de 7.200 prisonniers Palestiniens sont incarcérés dans les prisons israéliennes, dont 18 femmes Palestiniennes, purgeant diverses peines et dont les états de santé se détériorent jour après jour. « Ces détenus ne sont ni des criminels ni des terroristes dangereux. Bien au contraire, ils combattent pour arracher leur liberté de leur occupant. La lutte et la cause des prisonniers n’aurait pas vu le jour s’il n’y avait pas l’occupation et l’assassinat des Palestiniens, » affirme Fares à Al-Monitor.
Depuis que les Brigades Izz ad-Din al-Qassam, la branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir capturé un soldat israélien durant la récente bataille à Toufah, à l’Est de Gaza, les familles des prisonniers Palestiniens espèrent que la résistance soit en mesure de conclure un autre accord d’échange de prisonniers semblable à celui qui a conduit à la libération du soldat israélien Gilad Shalit en octobre 2011 en échange de 1027 Palestiniens.
Selon la mère de Majdi, les options diplomatiques ne semblent pas efficaces pour l’obtention de la libération des prisonniers. Elle explique : « Israël refuse de libérer nos enfants dans le cadre du processus de paix, alors que la résistance a été la plus part du temps capable de le faire dès qu’elle réussissait à capturer un soldat Israélien. Ainsi, je me range du côté de l’option de la résistance armée pour obtenir la libération de nos enfants. »
Une figure emblématique du Hamas a confirmé à Al-Monitor : « Le Hamas a [en effet] capturé des soldats Israéliens. Mais nous, en tant que dirigeants politiques, ignorons leur nombre. Israël est tout à fait conscient des détails et du nombre des soldats disparus et il doit payer le prix. » Ayant requis l’anonymat, la source a ajouté que pour le moment, la direction du Hamas ne veut révéler aucun détail sur les soldats et que leur capture vise à la conclusion d’un accord d’échange de prisonniers.
Pour l’analyste politique Hassan Abdo, l’enlèvement et l’échange des soldats Israéliens est « l’option la plus efficace pour les Palestiniens et ce, à la lumière des efforts politiques qui ont échoué à obtenir leur libération. » Les négociations entre les dirigeants Palestiniens et Israéliens ont rompu suite au refus Israélien de satisfaire la condition de libérer le quatrième et cinquième groupe de prisonniers, ceux qui ont été détenus bien avant les Accords d’Oslo de 1993.
Abdo a expliqué à Al-Monitor : « Il est vrai que dans le cadre du processus de paix, Israël a libéré 78 prisonniers qui ont été incarcérés avant 1993, néanmoins, il a refusé de libérer le quatrième groupe de ces prisonniers. Et c’est cette raison qui a largement alimenté chez les Palestiniens l’idée et l’option de kidnapper les soldats Israéliens afin de les utiliser dans des accords d’échange de prisonniers. »
La mère de Zuhair Abu al-Jidyan, un Palestinien condamné à 12 ans de prison, est assise à côté de la maman de Majdi. Tenant un grand portrait de son fils, elle a dit : « Je viens à cet endroit chaque semaine et je n’y renoncerai pas jusqu’à ce mon fils soit définitivement libéré des prisons Israéliennes. »
La mère de Zuhair a affirmé que la nouvelle de la capture des soldats Israéliens par la résistance au cours de leur bataille a « ravivé mon âme au point de sentir le sang couler de nouveau dans mes veines. » Elle demeure confiante de la position de la résistance qui finira par libérer son fils en dépit des obstacles dressés par les décideurs Israéliens en vue de compliquer et d’envenimer la situation et l’accord.
En effet, au début du mois en cours, la Knesset a ratifié une loi interdisant la libération anticipée, qu’elle soit dans le cadre d’un accord d’échange ou bien d’un processus politique, des prisonniers Palestiniens condamnés pour leur implication dans l’assassinat d’Israéliens. La loi empêche ainsi la libération des prisonniers condamnés à la réclusion à perpétuité.
Abdo a ajouté qu’Israël a promulgué ces lois dans le but de saper le moral de la résistance et l’obliger à réduire ses revendications dans tout processus d’échange futur. Il a également souligné, cependant, que « toutes ces lois seront contournées et enfreintes dès qu’il y aura un nouvel échange car les accords ne sont pas limités par aucune de ces lois ou décisions émises précédemment. »
Fares convient avec les évaluations d’Abdo et souligne : « Compte tenu de sa grande et large expérience, et en imposant d’importants règlements et restrictions sur la libération des prisonniers pendant les pourparlers de paix, Israël est parvenu à convaincre les gens que le seul moyen efficace pour libérer les prisonniers est la résistance militaire et l’enlèvement des soldats. » Il estime que les lois Israéliennes sur les échanges futurs « démontrent qu’un état de confusion au sujet des soldats disparus durant la guerre conte Gaza s’est installé en Israël. Cependant, ces lois ne feront pas obstacle à la conclusion d’un futur accord d’échange, et celui qui a rédigé cette loi se trouvera un jour contraint de la modifier. »
C’est ainsi que la mère de Zuhair s’accroche à l’espoir de revoir son fils. « Si Israël refuse de le libérer dans le cadre d’un processus politique, il sera sans doute contraint de le faire dans le cadre d’un futur accord d’échange. »
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Rasha Abou Jalal est écrivain et journaliste à Gaza, spécialisée dans les nouvelles politiques, les questions humanitaires et sociales liées à l’actualité.
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Traduction : Info-Palestine.eu - Niha

Les Nations Unies pavent la route au « blocus électronique » de Gaza

Cinquante-et-un jours de guerre n’ont pas suffi à effacer les conséquences de sept ans d’un blocus qui a affecté tous les aspects de la vie dans la bande de Gaza. Après les ravages et la dévastation causés par la guerre, il semble maintenant que le siège a été reconduit de nouvelle manière.

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Destructions israéliennes dans le quartier al-Tufah de la ville de Gaza - Photo : AFP
Depuis la période précédant la fin des bombardements israéliens, les conditions internationales stipulent que personne n’est autorisé à apporter du matériel de reconstruction à Gaza, sauf les « autorités légitimes » [l’Autorité palestinienne]. Celle-ci qui n’avait jamais accordé à Gaza qu’un soutien « formel », s’est empressée d’annoncer qu’elle avait conclu un accord tripartite avec Israël et l’Organisation des Nations Unies.
Si Israël a été le premier à divulguer des informations à propos de cet accord, l’Autorité Palestinienne (AP) ne l’a ensuite jamais nié. Mais les organisations de la Résistance à Gaza, en particulier le mouvement Hamas, ont officiellement rejeté les termes de cet accord après que plusieurs de ses aspects aient été mis en vigueur. Le Hamas a déclaré qu’il n’avait pas eu connaissance du fait que l’accord conduirait à un « blocus électronique par Israël », selon le plan concocté par Robert Serry [émissaire de paix des Nations Unies au Moyen-Orient].
Beaucoup a été dit sur les détails de l’accord, y compris que l’État sioniste a voulu et obtenu des garanties lui permettant de surveiller étroitement les matériaux de construction pour que ceux-ci ne bénéficient pas à la Résistance.
À cette fin, Israël a imposé des conditions qui sont autant de « pièges », comme la mise en place de caméras de surveillance fonctionnant 24 heures sur 24 dans les entrepots, dans un territoire où l’électricité est fournie à peine six heures par jour. Et ce en plus du déploiement de gardes - qui devront avoir un « brevet de bonne conduite » - dans ces entrepôts entourés par des clôtures avec une hauteur spécifique, le tout avec des mouchards GPS que les forces d’occupation veulent voir installés sur les véhicules et camions.
À première vue, il semble que l’approbation de ces conditions par l’Autorité palestinienne était normal et attendu, compte tenu de son engagement envers les objectifs sécuritaires d’Israël et sa coordination étroite avec l’occupant. Cependant, ce qui est incompréhensible, c’est le silence des autres organisations palestiniennes. Pourtant le Hamas avait rejeté l’accord de 2005 sur les passages, qui énumérait les conditions pour l’ouverture des postes-frontière, en particulier Rafah, en raison de « la surveillance israélienne grâce à des caméras et à la présence internationale. » Alors pourquoi le Hamas a-t-il changé d’attitude aujourd’hui ?
C’est encore pire pour le Hamas de ne pas savoir que de savoir et de rester silencieux sur la question. Pourtant, tout ce que le porte-parole officiel du Hamas, Taher al-Nunu a déclaré à cet égard, était que son groupe « n’était pas au courant dès le début du contenu de ce plan. »
« Avec l’entrée en vigueur [du plan] et l’apparition au grand jour de ses détails, il s’est avéré qu’il perpétue le siège tout en le reformulant », a déclaré Nunu.
Selon lui, le Hamas est rendu compte que la reconstruction, à cause de ce mécanisme, prendra de 4 à 10 ans.
« [Ce] n’est pas logique et nous refuserons cela, » a-t-il dit.
Interrogé sur le silence de son groupe, Nunu a déclaré à Al-Akhbar : « le Hamas n’est plus le gouvernement. C’est le gouvernement de consensus qui est responsable de la bande de Gaza. Nous ne pouvons donc rejeter le plan de Serry comme nous avions rejeté le plan précédant [en 2005]. » « L’alternative, a poursuivi Nunu, serait « d’exiger que le gouvernement de consensus rejette le plan et mette au point une meilleure solution. »
Dès que les Nations Unies ont eu vent d’un possible rejet, elles ont proféré des menaces, disant que l’opposition au plan de son envoyé [Robert Serry] perturberait le processus de reconstruction. Le responsable du Hamas a réagi à cela en disant : « La bande de Gaza ne cédera pas au chantage. L’ONU n’est pas en mesure de menacer de stopper la reconstruction ».
Tout en recherchant les détails controversés de ce qui peut au mieux être qualifié de nouveau « blocus électronique, » Al-Akhbar a eu accès à d’autres informations tout aussi controversées : les Nations Unies ont demandé aux gens qui veulent reconstruire leurs maisons détruites de fournir des données complètes sur eux-mêmes, non seulement leur noms et numéros de carte d’identité, mais aussi des photos personnelles et récentes, les emplacements de leurs maisons précédentes, le lieu exact où ils avaient l’intention de reconstruire, et les plans des deux maisons, l’ancienne et la nouvelle.
À la lumière de cela, il était nécessaire de revenir à la partie palestinienne autorisée à traiter avec l’UNRWA, à savoir, le ministère du Logement et des Travaux publics. Le ministère fonctionne actuellement à Gaza sous un ministre du gouvernement de consensus. Un responsable du ministère a indiqué qu’ils étaient d’accord avec le plan de Serry, « mais d’une manière qui soit compatible avec la sécurité de la bande de Gaza. » Pour cette raison, a-t-il poursuivi, les données qu’ils ont envoyées ne comprenaient que les noms et les cartes d’identité des citoyens, en plus des données sur les quantités requises de matériaux de construction pour restaurer leurs maisons.
Toutefois, les Nations Unies ont rejeté cette façon de procéder et renvoyé les informations, déclenchant une nouvelle crise qui a abouti à la suspension de toute coopération entre les deux parties. En d’autres termes, le processus de reconstruction est maintenant arrêté.
Pour sa part, Naji Sarhan, un responsable du ministère du Logement et des Travaux publics, a déclaré que le ministère a rejeté le plan de Serry « parce qu’il est futile et ne ferait que prolonger le processus de reconstruction. »
Pendant ce temps, le gouvernement de consensus à Ramallah a demandé à Gaza de mettre en œuvre le plan en dépit de ses réserves. Pour cette raison, Sarhan a déclaré : « Ils [le gouvernement] ne prendront pas part au blocus de la bande de Gaza. » L’enquête sur les dommages a été effectuée par des organismes internationaux, alors pourquoi y a-t-il des préoccupations au sujet des matériaux de construction ? » a-t-il demandé.
Même en termes économiques, il n’y a vraiment pas de quoi se réjouir dans le plan de Serry. Une entreprise qui avait reçu l’approbation des services de sécurité pour stocker et distribuer des matériaux de construction a déclaré qu’elle avait été contrainte d’installer des équipements de surveillance, notamment des caméras, à la demande des Nations Unies.
Le directeur de Awad Shamali et Fils, Hatem Shamali, a dit avoir installé huit caméras, ainsi qu’un générateur et des batteries pour les alimenter, nous apprenant qu’un inspecteur de l’ONU avait conduit des visites surprises et « obtenu des rapports sur chaque gramme de ce que nous vendons. »
Shamali a poursuivi : « Le jeu n’en vaut pas la chandelle. Nous achetons [aux Israéliens] une tonne de ciment pour 500 shekels (133 dollars), et nous devons la revendre pour 520 shekels (donc 5 dollars de profit). Ce n’est pas suffisant pour couvrir le coût du travail et du transport, sans parler des équipements de surveillance. » Shamali a ajouté que s’il ne pouvait vendre sous d’autres conditions, toutes les relations avec son entreprise seraient suspendues.
Il n’était pas possible de joindre le porte-parole de l’UNRWA à Gaza, en congé au moment de la rédaction de cet article. Comme il est le seul autorisé à traiter de la question, Al-Akhbar n’a pu obtenir d’avis officiel sur le « siège électronique » qui fera migrer l’agence internationale du domaine de l’humanitaire à celui de l’arène politique et du tout sécuritaire.
Toutefois, le responsable des relations étrangères du Jihad islamique, Khaled al-Batsh, a déclaré que son groupe considérait le plan de Serry comme un moyen d’appliquer le blocus israélien illégal sous couvert d’un support international.
Parlant à Al-Akhbar, al-Batsh a déclaré que le plan des Nations Unies approuvé par Israël et l’AP non seulement voulait interdire à la Résistance d’accéder à certains matériaux de construction, « mais visait aussi à fournir des informations et des détails sensibles de sécurité sur les propriétaires de toutes les maisons endommagées dans la guerre, afin de mettre à jour les bases de données israéliennes sur Gaza ».
« Israël sera en mesure de réorganiser l’implantation des maisons dans la bande de Gaza en contrôlant leur emplacement et la façon dont elles sont construites, » a-t-il ajouté.
Al-Batsh a également révélé qu’une partie des fonds dégagés pour la reconstruction « ira au gouvernement de consensus pour couvrir les dettes de l’Autorité palestinienne. »
« Vingt pour cent sera destiné aux salaires et aux primes des observateurs internationaux, et nous avons également appris que les Nations Unies ont saisi au passage 5 millions de dollars en frais de transfert de fonds. C’est dubusiness, pas du travail humanitaire », a-t-il conclu.
En ce qui concerne la menace de geler la reconstruction, al-Batsh a souligné que son groupe n’accordait guère d’attention à ces menaces et continuera à rejeter le plan.
« L’ONU doit reprendre ses esprits. Est-elle un partenaire dans la reconstruction ou un partenaire dans le blocus ? » a-t-il demandé.
Le responsable du Jihad islamique a alors promis de commencer à travailler pour un plan de rechange qui n’aidera pas à l’internationalisation du blocus.
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Traduction : Info-Palestine.eu

Israël refuse toute limitation à la colonisation à Jérusalem-Est

Israël refuse toute limitation de la colonisation à Jérusalem-Est, dont l'occupation et l'annexion est illégale aux yeux de la communauté internationale, a réaffirmé dimanche le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman.
"Nous n'accepterons aucune limitation à la construction dans les quartiers juifs à Jérusalem", a lancé M. Lieberman, un ultra-nationaliste, lors d'une rencontre avec son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier à Jérusalem. La colonisation, notamment de Jérusalem-Est, est vue comme le principal obstacle au processus de paix.
"Une chose doit être parfaitement claire: nous n'accepterons jamais que la construction dans les quartiers juifs de Jérusalem soient définie comme une activité de colonisation", a ajouté le chef de la diplomatie israélienne.
Selon l'entourage du ministre allemand, M. Steinmeier a indiqué que la question de la colonisation israélienne a "joué un rôle central durant les discussions" avec M. Lieberman, sans donner d'autres détails.
Israël a annoncé lundi l'accélération des plans pour la construction de 1.000 logements à Jérusalem-Est, empoisonnant encore davantage l'atmosphère déjà très tendue dans la partie palestinienne de la Ville sainte.
Les déclarations de M. Lieberman surviennent dans un climat de violences qui font redouter un embrasement généralisé.
"Israël est dans son droit absolu quand il construit dans les quartiers juifs, c'est un consensus, tous les gouvernements l'ont fait et tous les Palestiniens ont compris que ces quartiers resteront sous contrôle israélien dans n'importe quel accord", avait récemment assuré le Premier ministre Benjamin Netanyahu devant le Parlement.
Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent et accusent régulièrement Israël d'imposer un "fait accompli" en multipliant les quartiers de colonisation dans la partie orientale de Jérusalem, qui empêcherait d'y établir une capitale viable au territoire continu.
L'Union européenne a d'ailleurs appelé Israël à "revenir d'urgence" sur cette décision qualifiée de "peu judicieuse et opportune", tandis que les Etats-Unis ont critiqué une telle action, "incompatible" selon eux avec les efforts de paix entrepris dans la région.

Netanyahu veut renforcer le caractère "juif" d'Israël avec un projet controversé

Benjamin Netanyahu a assuré qu'il ferait voter à tout prix un projet de loi controversé renforçant le caractère "juif" d'Israël, une tentative d'ancrer plus à droite sa coalition gouvernementale afin d'empêcher son naufrage annoncé, selon les médias.
"Dimanche, nous allons mettre le projet de 'Loi sur la Nation' sur la table du gouvernement. J'insiste sur sa nécessité, cette loi doit passer", a déclaré lundi le Premier ministre israélien, au lendemain d'un report du vote.
Selon ce projet, Israël ne serait plus défini dans les Lois fondamentales, qui font office de Constitution, comme Etat "juif et démocratique" mais comme "l'Etat national du peuple juif".
Pour certains, il s'agit d'une institutionnalisation de la discrimination à l'encontre de la minorité arabe israélienne. Pour M. Netanyahu, c'est une réponse "à tous ceux qui doute du droit des Juifs à un Etat-Nation à eux".
Déjà mal en point depuis des mois, la coalition de Netanyahu se déchire autour de ce projet. "Sans cette loi, il n'y a plus de coalition, elle est en train d'imploser", a menacé lundi le ministre de l'Economie, Naftali Bennett, du parti nationaliste religieux et pro-colonisation le Foyer juif.
Les ministres du centre s'inquiètent eux du caractère "dangereux" et "antidémocratique" du projet. La ministre de la justice Tsipi Livni (HaTnoua) a été jusqu'à faire repousser le vote, initialement prévu dimanche.
Alors que planent les menaces de dissolution, le Premier ministre est allé lundi jusqu'à convoquer, puis annuler, une réunion de son parti --le Likoud-- sur la tenue d'élections anticipées. Selon les commentateurs, M. Netanyahu espère en fait gagner sur les deux tableaux avec cette loi: soit faire pencher la coalition à droite pour la maintenir, soit grignoter des voix à ses adversaires lors d'élections anticipées si sa coalition fait naufrage.
Des responsables du Likoud ont en effet affirmé au journal Maariv que "dans les circonstances actuelles", Netanyahu ne gagnerait pas plus de 18 sièges à la Knesset (sur 120) en cas d'élections anticipées et aurait ainsi "beaucoup de mal" à garder son poste. Pour la presse, ce projet controversé serait une façon pour le Premier ministre d'entrer officieusement en campagne.
"Quand il y a des élections dans l'air, il (Netanyahu) ressent le besoin irrépressible (...) de s'adresser aux éléments les plus extrémistes de son électorat", écrit lundi le journal Yediot Aharonot. "Il doit être plus colon que Bennett et plus anti-Arabe que Lieberman (chef de la formation ultranationaliste Israël Beiteinou)" résume Nahoum Barnéa, l'éditorialiste vedette du journal en évoquant deux des adversaires politiques les plus dangereux du Premier ministre.

La situation au Proche-Orient va empirer sans reprise des pourparlers

Un haut responsable des Nations Unies a prévenu lundi le Conseil de sécurité que la violence en Israël et dans les territoires palestiniens allait probablement empirer faute de reprise rapide des pourparlers de paix.
"La reprise des négociations n'a jamais été plus importante", a indiqué le secrétaire général adjoint Jens Toyberg-Frandzen aux 15 membres du Conseil lors d'une réunion consacrée au Proche-Orient. "Sans un véritable engagement de toutes les parties et une amélioration de la vie quotidienne des Palestiniens, nous devrions nous attendre à nouvelle aggravation de la situation sécuritaire et une propagation de la violence actuelle", a-t-il ajouté.
Cet appel intervient après la visite la semaine dernière dans la région du secrétaire d'Etat américain John Kerry pour tenter d'apaiser les tensions à Jérusalem-Est, attisées par le projet d'Israël d'implanter de nouvelles colonies et par la question de l'accès à la mosquée Al-Aqsa.
M. Toyberg-Frandzen a évoqué "quelques signes de progrès" au niveau de la reconstruction mais "le climat à Gaza reste explosif et périlleux".
Israël a consenti à permettre le passage de 800 camions remplis de matériel de reconstruction à Gaza, contre 350 actuellement, mais pour 62 millions de dollars d'équipements pour des projets de construction de l'ONU attendent toujours le feu vert des autorités israéliennes.
Israéliens et Palestiniens doivent reprendre d'ici la fin du mois les négociations indirectes au Caire pour pérenniser le cessez-le-feu à Gaza où le conflit a tué plus de 2 140 Palestiniens et 73 Israéliens.
"La réalité persistante de presque 50 jours d'occupation et l'absence de progrès vers la solution à deux Etats font que la prochaine vague de violence n'est pas loin d'éclater", a relevé M. Toyberg-Frandzen.
Les membres du Conseil de sécurité se sont réunis à huis clos à l'issue de cette intervention.

L'UE "s'oppose fermement" à la colonisation israélienne, contre des sanctions

L'Union européenne a affirmé lundi qu'elle "s'opposait fermement" à la poursuite de la colonisation dans les territoires palestiniens, tout en refusant toute "sanction" contre Israël.
La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a démenti l'existence d'un document préparatoire de l'UE sur des sanctions contre Israël, comme l'avait affirmé ce week-end le quotidien israélien Haaretz.
"Il n'existe pas de plan de ce type", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse, en réponse à une question. "J'ai vu un article dans Haaretz qui faisait apparemment référence à un document interne de travail demandé par des Etats membres il y a un certain temps (...) une hypothèse technique", a expliqué Mme Mogherini. "Nos discussions aujourd'hui ont porté sur comment s'engager de manière positive avec Israël et les Palestiniens pour relancer le processus de paix, pas sur le fait de sanctionner ou d'isoler quiconque", a-t-elle insisté.
Dans un communiqué publié à l'issue de leur réunion mensuelle à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères ont affirmé que "l'UE s'oppose fermement à la récente expropriation de terres à proximité de Bethléem, aux nouveaux projets de constructions" et à "la poursuite des démolitions, y compris de projets financés par l'UE". "Elle engage Israël à revenir sur ces décisions, qui vont à l'encontre du droit international et compromettent directement la solution fondée sur la coexistence de deux États". Rappelant que ces implantations sont "illégales", l'UE et ses États membres "restent attachés à la mise en oeuvre (...) effective de la législation de l'UE et des accords bilatéraux existants applicables aux produits des colonies".
L'Union européenne "demeure prête à prendre de nouvelles mesures afin de protéger la viabilité de la solution fondée sur la coexistence de deux États", ont ajouté les ministres. L'accord de libre-échange entre Israël et l'Union européenne exclut les produits venant des colonies, qui doivent acquitter des droits de douanes, contrairement aux produits en provenance du territoire israélien qui bénéficient de tarifs préférentiels. En mai, l'UE a aussi interdit l'importation de volailles et d'oeufs des colonies juives en Cisjordanie occupée.
Par ailleurs, l'UE interdit depuis janvier tout financement par des fonds européens de programmes ou entreprises dans les colonies.

Israël dément l"interdiction à vie" d'entrer à Gaza d'un médecin norvégien

Le médecin norvégien Mads Gilbert n'a pas été "interdit à vie" d'entrée dans la bande de Gaza, a assuré lundi le ministère des Affaires étrangères israélien, contredisant des informations publiées dans les médias norvégiens la semaine dernière.
Ces médias avaient affirmé que le médecin urgentiste qui avait passé l'été à soigner les blessés palestiniens à l'hôpital Shifa, dans la bande de Gaza, alors pilonnée par l'aviation israélienne, avait été "interdit d'entrée à vie" dans l'enclave palestinienne.
"Cette décision est exclusivement le résultat de considérations de sécurité, ce n'est pas une punition et sa durée n'est donc pas déterminée", a rétorqué lundi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères à l'AFP.
"Ce n'est pas +pour toujours+, comme certains le disent, mais pour aussi longtemps que les considérations de sécurité qui ont mené à cette décision restent les mêmes", a-t-il ajouté sans donner davantage de détails.
Il a précisé que le médecin n'avait pas été interdit d'entrée dans la bande de Gaza, mais en Israël.
Le territoire israélien est un point de passage obligé pour se rendre dans la bande de Gaza, une enclave de 20 kilomètres de long qui ne dispose pas d'aéroport et dont l'accès est strictement limité par Israël depuis 2006, via le point de passage d'Erez.
Le point de passage de Rafah, contrôlé par l'Egypte, est totalement fermé depuis une attaque suicide dans le nord du Sinaï le 24 octobre.
Mads Gilbert est le co-signataire d'une lettre de médecins européens publiée dans le journal de médecine "The Lancet" en juillet dernier dénonçant la guerre dans la bande de Gaza comme "un crime contre l'humanité" commis par Israël.

Espagne: le Congrès appelle le gouvernement à reconnaître l'Etat palestinien

Le Congrès des députés (chambre basse) en Espagne a adopté mardi à une écrasante majorité une motion appelant le gouvernement espagnol à reconnaître l'Etat palestinien.
La motion qui avait été déposée par l'opposition socialiste et a fait l'objet d'une négociation entre partis, précise cependant que cette reconnaissance "doit être la conséquence d'une négociation entre les parties" et demande au gouvernement de mener une action "coordonnée" avec l'Union européenne. La motion a été adoptée à la quasi-unanimité par 319 voix pour, deux contre et une abstention.
La motion était prévue à l'ordre du jour du parlement avant l'attaque menée mardi matin contre une synagogue de Jérusalem par deux Palestiniens, qui ont tué quatre Israéliens avant d'être abattus par la police. Le texte, qui n'est pas le premier adopté par le parlement espagnol en rapport avec l'Etat palestinien, demande au gouvernement de "reconnaître la Palestine comme Etat et sujet de droit international", tout en réaffirmant que "l'unique solution pour résoudre le conflit (israélo-palestinien) est la coexistence de deux Etats, Israël et la Palestine".
Cette reconnaissance, précise encore la motion, doit être "la conséquence d'un processus de négociation entre les parties qui garantisse la paix et la sécurité pour les deux et le respect des droits des citoyens et la stabilité régionale".
La motion, demande à l'exécutif espagnol de promouvoir de "manière coordonnée" cette reconnaissance au sein de l'Union européenne et enfin dans le cadre d'une solution définitive et globale (...) fondée sur la création de deux Etats. Elle exhorte le gouvernement à "oeuvrer en ce sens en recherchant une action concertée avec la communauté internationale, en particulier l'Union européenne, en prenant pleinement en compte les préoccupations légitimes, les intérêts et les aspirations de l'Etat d'Israël". Elle demande enfin que l'Espagne se serve de son siège (non permanent) au Conseil de sécurité pour promouvoir une solution juste et durable dans la région.
Lundi lors d'une conférence de presse à Bruxelles, le ministre des Affaires étrangères Jose-Manuel Garcia-Margallo a rappelé que l'Espagne défend depuis longtemps le principe de la co-existence de deux Etats. Cette motion n'est pas contraignante, a-t-il cependant rappelé: "elle ne fixe pas de délais pour la reconnaissance et laisse de la marge au gouvernement pour procéder à la reconnaissance au moment qu'il jugera le plus opportun".
La motion socialiste souligne aussi en préambule qu'un mouvement s'est dessiné dans plusieurs pays européens en ce sens, notamment en Suède et en Grande-Bretagne.
Le chef du gouvernement Mariano Rajoy a adressé mardi un message à son homologue israélien Benjamin Netanyahu dans lequel il condamne "énergiquement" l'attentat de mardi matin.

Reconnaissance État palestinien : l'UMP envisage de ne pas participer au vote, le Front de gauche enthousiaste

Les députés UMP envisagent de ne pas participer au vote sur la reconnaissance d'un État palestinien le 28 novembre, critiquant la proposition de résolution socialiste notamment sur un "problème de constitutionnalité", a déclaré mardi Christian Jacob.
"A ce stade, nous sommes plutôt pour ne pas participer au vote, mais on va d'abord poser le débat sur un problème de constitutionnalité", a déclaré le président du groupe UMP de l'Assemblée, lors d'une conférence de presse.
La proposition PS, qui "invite le gouvernement français à reconnaître l'État de Palestine en vue d'obtenir un règlement définitif du conflit", pose "trois problèmes", à commencer par sa conformité à la Constitution, "qui ne permet pas par une résolution de donner une injonction au gouvernement".
Autre reproche : cette proposition de résolution parlementaire marque "un affaiblissement de plus de la parole présidentielle", parce que c'est "au chef de l'État, qui est le chef des armées et de la diplomatie, de prendre position". "Soit il est favorable à la reconnaissance d'un État palestinien et il assume ses responsabilités, soit il ne l'est pas et il l'assume aussi. Mais il ne joue pas avec sa majorité en demandant au groupe PS d'aller déposer une résolution en catimini", a lancé M. Jacob, dont le groupe pourrait se diviser sur le sujet.
Cette proposition de reconnaissance d'un État palestinien contredit aussi, selon lui, "la position constante de la France, qui a toujours été pour la reconnaissance de deux États au terme d'un processus de paix". "La résolution telle que présentée inverse les choses avec la reconnaissance d'un État qui déboucherait sur un processus de paix. C'est faire une erreur", a jugé l'ancien ministre UMP.
De leur côté, les députés FG "feront la fête si la proposition de résolution est adoptée".
"C'est un des combats historiques des députés communistes et du Front de gauche. Que cela arrive à l'Assemblée c'est un geste fort et ça a une dimension historique", a souligné leur chef de file André Chassaigne.
La proposition de résolution est actuellement soumise à la signature des députés PS et devrait être déposée par leur chef de file Bruno Le Roux d'ici à la fin de la semaine.
Le texte reconnaît "l'urgente nécessité d'aboutir à un règlement définitif du conflit permettant l'établissement d'un État démocratique et souverain de Palestine, vivant en paix et en sécurité avec Israël, sur la base des lignes de 1967, avec Jérusalem pour capitale de ces deux États, réciproquement reconnus".
Il souligne que "la solution des deux États, promue avec constance par la France et l'Union européenne, suppose la reconnaissance de l'État de Palestine aux côtés de celui d'Israël".
La proposition française n'a pas de portée contraignante. Mais sa portée symbolique est réelle, surtout venant d'un pays qui, au sein d'une Europe paralysée, se targue d'avoir toujours eu un rôle précurseur sur le dossier israélo-palestinien.
Le Congrès des députés espagnols (chambre basse) doit aussi se prononcer mardi sur une motion présentée par l'opposition socialiste demandant au gouvernement conservateur de reconnaître l'État palestinien.

Palestine: le Parlement espagnol vote mardi sur une motion socialiste pour la reconnaissance

Le Congrès des députés espagnol (chambre basse) se prononcera mardi sur une motion présentée par l'opposition socialiste demandant au gouvernement conservateur de reconnaître l'Etat palestinien en coordination avec l'Union européenne, a-t-on appris de source parlementaire.
Selon des sources du Parti populaire (PP, majorité) et du Parti socialiste (PSOE), une négociation était en cours mardi afin d'arriver à un texte commun en ce sens, alors que le gouvernement est favorable à des avancées sur ce dossier, selon son ministre des Affaires étrangères Jose-Manuel Garcia-Margallo.

Colonies à Jérusalem-Est : la construction de 78 nouveaux logements approuvée

La municipalité israélienne de Jérusalem a annoncé avoir approuvé mercredi la construction de 78 nouveaux logements dans deux quartiers de colonisation à Jérusalem-Est, la partie palestinienne occupée et annexée par Israël de la Ville sainte.
Cinquante logements seront construits à Har Homa et 28 à Ramot, a indiqué à l'AFP Brachie Sprung, porte-parole du maire de Jérusalem. Cette décision intervient dans un contexte de tensions et le jour même de la démolition controversée par l'armée de la maison à Jérusalem-Est de l'auteur présumé d'un attentat.

Le projet sioniste vit-il sa phase terminale ?

Les occupants sionistes ont mené une guerre coloniale des plus agressives, des plus dévastatrices, des plus meurtrières contre la bande de Gaza l’été dernier, l’été 2014, durant plus de cinquante jours. Les occupants n’avaient pas cru que les missiles de la résistance palestinienne dépasseraient toutes les lignes rouges et attendraient des points très sensibles. Un point des plus sensibles qui a été touché et qui a attisé l’inquiétude du niveau politique et les superviseurs du projet sioniste reste ce sentiment agrandissant d’insécurité chez les habitants de l’entité sioniste. Ce sentiment d’insécurité pousse beaucoup d’entre eux à la quitter, bien plus qu’auparavant. Beaucoup de jeunes ont posé leur demande d’immigration, pendant et tout de suite après la guerre.
Cependant, ce n’est pas seulement le sentiment d’insécurité qui pousse les Israéliens à quitter l’entité sioniste. Il y a aussi le coût élevé de la vie en "Israël" et le prix trop élevé de l’immobilier, souligne un expert démographique israélien.
Il remarque que l’augmentation du nombre des couples jeunes qui quittent "Israël" pour aller vivre en Europe, en particulier en Allemagne, est en nette augmentation. Il y a beaucoup d'Israéliens qui sont prêts à quitter l’Etat hébreu. Ils n’attendent qu’un changement positif de l’état économique dans les Etats de leur destination.
Le plus dangereux pour "Israël" et pour le projet sioniste, c'est qu'"Israël" ne pourrait plus attirer les juifs du monde ; "Israël" n’est plus ce qu’il était pendant les années quatre-vingt-dix et les premières années du vingt-et-unième siècle, car la réserve mondiale est épuisée. Et 90% des juifs restants habitent dans des pays où le niveau de vie est plus élevé qu’en "Israël" et les conditions de vie y sont meilleures.
En outre, parmi les nouvelles générations de scientifiques, nombreux sont ceux qui ont les yeux virés vers l’étranger où l’horizon et le développement scientifiques sont beaucoup mieux qu’en "Israël". 11% des médecins sont parmi les immigrants.
Autant le niveau scientifique et professionnel des médecins est élevé, autant la chance de leur immigration est élevée. La tendance d’immigration touche tout le monde et est devenue une source permanente d’inquiétude.
L’Amérique du Nord reste le lieu préféré pour 60% des immigrants israéliens. 25% d’entre eux préfèrent les pays européens et 15% vont ailleurs.
Selon le ministère israélien de l’immigration, 500 mille Israéliens sont installés aux Etats-Unis, 70 mille au Canada, 40 mille en France, 20 mille en Australie, 16 mille en Afrique du Sud, 10 mille aux Pays-Bas, sans parler de la Suède, de la Côte d’Ivoire, de l’Angola, de la Chine, et du Viêt-Nam, sans parler aussi de ces quelque 68 mille immigrants retournés et réinstallés en Russie et des 5 mille installés en Ukraine.
Un sondage israélien récent a montré que 30% des juifs étudient de façon sérieuse leur rêve de quitter "Israël", après la guerre contre Gaza. Un nouveau phénomène est de plus en plus remarqué : quitter "Israël" n’est plus considéré comme une honte, comme une trahison nationale.
Beaucoup de juifs, qui avaient quitté "Israël" et qui se sont installés dans certains pays européens, commencent à exprimer leur joie d’avoir quitté "Israël" ; désormais, ils n’acceptent plus que soit leur sort la peur, la tension et la dépression économique.
Le phénomène va jusqu’à appeler les juifs allemands à quitter "Israël" et retourner en Allemagne. Ils disent que leurs ancêtres avaient immigré vers "Israël" non pour l’amour du sionisme, mais par peur du nazisme. Maintenant, on quitte "Israël" par peur de la mort.
Le problème démographique s’aggrave de plus en plus en "Israël". Le gouvernement israélien use de la politique du bâton et de la carotte pour inciter les juifs à y rester. La question est la suivante : est-ce qu’il réussira à calmer les esprits au moment où il met de l'huile sur le feu en ce qui concerne la sainte mosquée d’Al-Aqsa et qu'il pousse les jeunes palestiniens vers une nouvelle intifada ?
Département français du Centre Palestinien d’Information (CPI)
17 novembre 2014