vendredi 18 novembre 2011

Stephane Hessel : Engagez vous pour la Palestine ! (video)

vendredi 18 novembre 2011 
Stephane Hessel ne se laisse pas intimider. Il réitère son appel à agir contre la politique criminelle d’Israël. "A son âge, les pressions diverses n’ont plus d’effet sur lui", comme souligne le commentateur sur RTL. A voir et à entendre.
CAPJPO-EuroPalestine
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Un Israélien sur cinq sous le seuil de pauvreté

18 Novembre 2011
IRIB- Un Israélien sur cinq, soit 1.773.O00 de personnes, a vécu, en 2010, en dessous du seuil de pauvreté, selon le rapport annuel de l'Institut des assurances nationales, publié, vendredi, dans la presse.
Le nombre de pauvres, en Israël, a, légèrement, baissé, de 20,5%, en 2009, à 19,8%, en 2010, une baisse due à une hausse de l'emploi, en 2010, et une croissance économique, qui, depuis, ralentit, du fait de la crise mondiale. Parmi ces pauvres figurent 873.000 enfants, soit deux enfants sur cinq. En Israël, un couple est considéré comme pauvre, avec un revenu mensuel moyen de moins de 3.861 shekels (1.000 dollars, 767 Euros). Les deux groupes de population les plus pauvres sont les Juifs ultra orthodoxes et les Arabes israéliens (20% de la population). Au sein de ces deux groupes, une famille sur deux vit sous le seuil de pauvreté. 
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Le 6ème OTAGE français (oublié ?)

Communiqué de Palestine 69





Le 6ème OTAGE français (oublié ?)
par le Ministère des Affaires Etrangères
Salah HAMOURI, franco-palestinien (sa mère est originaire de Bourg-en-Bresse) a été accusé sans preuve et sans témoin, de projeter un attentat contre un rabbin, parce qu’il est passé devant son domicile à Jérusalem.


Un tribunal militaire israélien lui a imposé de plaider coupable pour un délit d’intention que Salah a toujours nié, sinon il effectuait 15 ans de prison. Il l’a condamné à 7 années d’emprisonnement.
Libérable le 28 novembre 2011, il ne sera remis en liberté que le 12 mars 2012 selon la porte-parole de l’administration pénitentiaire israélienne, Madame Sivan Weizman, en vertu de la « nouvelle » loi Shalit. Cette « ancienne » loi israélienne réactualisée offre à la justice militaire la possibilité de convertir au cours d’une peine les années administratives (345 jours) en années civiles (365) ce qui ferait pour Salah 140 jours supplémentaires d’emprisonnement !
Malgré les nombreuses démarches de ses parents et de ses comités de soutien auprès du Président de la République et des Ministres des Affaires Etrangères qui se sont succédés au Quai d’Orsay, Salah aura effectué plus que la peine qui lui a été arbitrairement infligée.
La France doit agir pour la libération de Salah.
Venez exprimer votre indignation et exiger sa libération.
(apportez des bougies)
Lundi 28 novembre 18 h 30
Place de la Comédie (devant l’opéra)
Lyon 69001

Salah Hamouri est citoyen d’honneur de la Ville de Grigny (Rhône) depuis le 17 mai 2009.
Comité de soutien à Salah Hamouri et Ville de Grigny
(tél : 06 01 91 52 18 – courriel : palestine69@orange )  ----     -> Plus d'infos ici

Israël: les colons plus enclins à combattre dans l'armée

18 novembre 2011
Agence France-Presse
Jérusalem
Les colons des implantations en Cisjordanie occupée s'engagent plus volontiers dans des unités combattantes de l'armée israélienne que le reste de la population, selon un rapport de l'armée publié vendredi dans les médias.
Quelque 61% des appelés du contingent au sein des colonies où vivent 310 000 Israéliens s'engagent dans des unités combattantes, contre 44,2% en moyenne nationale, selon ce rapport du département du personnel de l'armée.
En règle générale, le rapport confirme une hausse, jugée préoccupante par l'armée, du nombre de jeunes qui ne font pas leur service militaire.
En 2011, ce nombre a atteint le taux de 25,1% parmi la population masculine juive et 41% parmi la population juive féminine alors que la minorité arabe qui représente 20% de la population globale est dispensée de service militaire.
L'armée s'inquiète de projections selon lesquelles en 2020 seuls 40% des Israéliens effectueront leur service militaire.
Les jeunes hommes ultra-orthodoxes, qui n'effectuent pas de service militaire pour se consacrer à des études religieuses, représentent 13% du total des recrues potentielles en 2011.
Les autres recrues masculines sont exemptées pour des raisons de santé, du fait qu'elles résident à l'étranger, ou en raison de leur casier judiciaire.
Par ailleurs, 41% des jeunes femmes juives n'effectuent pas leur service, dont 35% pour des raisons religieuses.
Selon les responsables de l'armée, les problèmes d'effectifs de l'armée israélienne devraient s'aggraver à l'avenir en raison de l'augmentation de la population ultra-orthodoxe et la baisse de l'immigration juive.
Actuellement, 26% des enfants scolarisés en cours préparatoire sont issus de familles ultra-orthodoxes, alors qu'ils n'étaient que 7% dans les années 1960.
Le service militaire est de trois ans pour les hommes et deux ans pour les femmes en Israël.
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BDS - Prévenus de Mulhouse : Chronique d’une audience

publié le vendredi 18 novembre 2011
AFPS 68

 
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La presse régionale s’est faite largement écho de l’audience d’hier, 16/11/11 (voir les articles reproduits ci-après).
2
J’y ajouterai simplement quelques impressions.
La solidarité avec les prévenus : D’abord un rassemblement de soutient avec une centaine de personnes, dynamique, joyeux et digne, avec la participation d’élus locaux : Henri Stoll qui, maire de Kayserserbg, Conseiller régional, Damila Sonsogny, conseillère régionale, avec de nombreux militants des organisations politiques, syndicales et associatives de la région venus soutenir de nos camarades.
Des militants venus de la région parisienne, d’Allemagne et de Suisse avaient fait le déplacement pour affirmer leur solidarité.
Un mot d’ordre : la défense de la liberté d’expression. Un but : faire pression sur le gouvernement israélien pour l’obliger à respecter le Droit International. Un objectif : défendre les droits légitimes du peuple palestinien.
De retour de la place Begin de Tel Aviv, où ils ont participé le 29 octobre dernier au rassemblement de plus de 50 000 citoyens israéliens de toute origine, confession ou tradition culturelle, avec les mots d’ordre « non au budget de guerre, oui au budget social » des militants de l’AFPS ont témoigné de l’accueil qu’ils ont reçu lorsqu’ils expliquaient qu’ils étaient là dans le cadre d’une mission de solidarité avec la Palestine.
L’interrogatoire des prévenus : Reconnaissons au Président du Tribunal d’avoir laissé s’exprimer les prévenus sans entrave… même si Maître Comte a du faire constater que les questions posées aux prévenus devaient respecter la neutralité du tribunal….
Des prévenus calmes, dignes, convaincu de leur droit, revendiquant haut et fort leur action dirigée contre la politique des gouvernements successifs de l’Etat d’Israël à l’égard du peuple palestinien dans toutes ses composantes, ceux de Cis-Jordanie, de Gaza, les réfugiés et les citoyens israéliens d’origine palestinienne discriminés ystématiquement en Israël même.
L’audition des témoins : D’abord Jean Claude Meyer de Strasbourg dont la famille a été décimée sous l’oppressions nazie, revendiquant sa judéité, fut-elle laïque, apportant sont soutien à la campagne BDS.
Ensuite Monseigneur Gaillot, en tant que chrétien apportant son soutien moral à la campagne BDS, exprimant sa révolte contre la situation faite aux palestiniens qu’il rencontré sur place. Face à lui, Maître Kahn essayant lamentablement de montrer que Monseigneur Gaillot était « sélectif » dans sa critique de l’oppression en faisant référence au Tibet... « ici, je répond à un appel précis de la société palestinienne »
Ensuite Jacques Muller, maire de Wattwiller, ancien sénateur du Haut-Rhin faisant part se son attachement comme maire et ancien parlementaire au respect du droit, base indispensable pour le « vivre ensemble ». La discrimination vise à séparer les gens en catégorie pour leur donner un statut particulier : c’est ce que fait l’Etat d’Israël à l’égard des personnes qui ne sont pas de confession juive. La campagne BDS concerne des produits et ne concerne pas les gens ». Nouvelle tentative de Maître Kahn sur le Tibet… pas de chance, la Commune de Wattwiller dont Jacques Muller est maire fait partie de la ligue international des communes soutenant le Tibet et hisse chaque année le 12 avril le drapeau tibétain sur le toit de la mairie en signe de solidarité…voilà une manière étrange « de se tirer une deuxième balle dans le pied » !!! On passera sur son écart de langage désignant Jacques Muller parlementaire comme représentant de l’Etat…
Les plaidoiries de la défense Le BNCVA (bureau national de vigilance contre l’antisémitisme) était absent. Son substitut fait une brève plaidoirie. Rien de nouveau.
La Licra partie civile s’exprime par l’intermédiaire de Maître Kahn : durant une demi-heure on entendra « puisque vous critiquez Israël, c’est aux juifs que vous vous en prenez » et de conclure par cette sentence : j’en ai la preuve, c’est Bernard Henri Lévy qui le dit !.... chacun appréciera.
La Chambre de Commerce France Israël : après avoir fouillé les poubelles d’internet, il essaye d’assimiler le combat pour les Droits de l’Homme et pour la paix des militants traduits en justice avec les expressions des sites le plus antisémites…. manifestement totalement étrangers aux personnes prévenues et aux organisations à qui elles se réfèrent. Ce fut tellement caricatural et répétitif que de la salle… (et peut-être même du tribunal ?) semblait monter un profond ennui.
Le procureur : tente de montrer que le délit de discrimination envers les personnes était constitué à partir du moment où les produits visés venaient d’un pays déterminé…. et de demander 500 € d’amende pour chacun des prévenus… Il ne mentionnera pas les demandes de la partie civile.
La Défense :
Maître Chamy : A la partie civile : vous accusez les militants prévenus de se servir du tribunal comme d’une tribune politique . « Mais ils n’ont rien demandé » au Tribunal. C’est vous qui les avez mis en accusation. C’est vous qui essayer de vous servir de la justice pour défendre vos thèses. Au président : les militants ont expliqué les motivations de leur action. Ils ont eu raison. Mais pour juger, le tribunal doit rester dans l’exact domaine du droit. L’incrimination fait référence à la loi sur la presse et concerne les discriminations envers les personnes. Le boycott est un acte économique qui relève d’une autre législation. « Le réveil des consciences ne peut être un délit »
Maître Veterrer : Au Président : ne commettez par une erreur de droit : ce sont des produits qui sont visés, pas les personnes. A la partie civile : je vous mets au défi monter chez un seul d’entre les prévenus une intention de nuire à l’autre.
Maître Antoine Comte : Au président : La Chambre de Commerce France Israël n’a pas sa place comme partie civile dans ce procès. Son objet est commercial. L’incrimination contre les prévenus porte sur la discrimination et non sur un délit commercial. Cela a déjà été jugé. Cela devient lassant de se trouver toujours devant les mêmes avec les mêmes discours, et de devoir répéter sans fin cette évidence. Au procureur : nous connaissons les pressions auxquelles vous avez à faire face, et elles viennent de haut. Mais l’indépendance de la justice, c’est la garantie du droit. Tous les procureurs ne donnent pas suite à ces plaintes répétitives et infondées. Au tribunal : La Cour Européenne de justice a reconnu au maire de la commune de Seclin le droit d’exprimer ses opinions politiques, y compris d’appeler au Boycott. Mais elle lui a reproché d’avoir fait usage de son autorité de maire pour demander à ces services de ne pas acheter des produits israéliens, ce qu’il n’avait pas le droit de faire. Les prévenus ici n’exercent aucune autorité sur les consommateurs. Le Tribunal de Paris le 8 juillet dernier à argumenté et déterminé que l’appel au Boycott est licite, particulièrement dans le cadre d’une action politique. De nouveau au Président : attention, le président du BNCVA, monsieur Goldanel a une biographie qui ne laisse aucun doute sur ses fréquentations des milieux raciste et d ‘extrême droite. Le tribunal ne doit pas se laisser manipuler par de tels individus.
Les prévenus en fin de séance : Henri Eichholtzer pour l’ensemble des prévenus : notre combat est le combat pour le Droit, la Justice et la Paix. Nous prenons la défense du peuple palestinien. Il n’est pas dirigé contre le peuple israélien, mais contre la politique de son gouvernement. Nous employons un moyen pacifique largement employé dans d’autres circonstances.

RENDEZ-VOUS le 15 Décembre pour le prononcé du jugement

Plus que jamais la solidarité avec nos camarades prévenus est indispensable

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L'armée israélienne entre à Ghajar et viole l'espace aérien libanais

18/11/2011
Des soldats de l’armée israélienne ont pénétré vendredi dans la partie libanaise de la localité de Ghajar, au Liban-sud, au moyen de plusieurs véhicules Hummer blindés et y sont restés pendant environ une heure, rapporte l’Agence nationale d’information (ANI). Pendant cette incursion, les soldats ont examiné le système de capteurs électroniques installé sur les barbelés et observé à la jumelle les régions libanaises, précise l’ANI.
Par ailleurs, l'aviation israélienne a violé vendredi matin l'espace aérien libanais en survolant les régions du Arkoub, de Hasbaya, de la Békaa-Ouest et de l'Iqlim el-Touffah, a ajouté l'ANI. Des drones israéliens ont également survolé les hameaux de Chebaa.
Des mouvements terrestres de l’armée israélienne ont accompagné ces survols. Trois chars de type Merkava ont ainsi été observés le long des barbelés dans la région se situant entre les positions de Smaka et Roueissat el-Alam.
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Zakarneh: Des ministres au gouvernement de Fayyad manipulent les lois pour couvrir leur corruption

[ 18/11/2011 - 14:48 ] 
Ramallah – CPI
Bassam Zakarneh, chef du syndicat des employés à la fonction publique, a déclaré que le conseil du syndicat poursuit en inquiétude la tentative de certains ministres de manipuler les lois et les règlements pour couvrir des affaires de corruption de violations administratives, financières et comportementales.
Zakarneh a déclaré dans une déclaration de presse publiée le jeudi 17/11, qu'il y a des plaintes du personnel sur les questions effrayantes et terrifiantes livrées à certains ministres contre certains responsables dans leurs ministères, et qu'ils ne prennent pas les mesures juridiques contre eux, soulignant que ces ministères ont manoeuvré les loi pour la formation d'un comité d'écoute et puis un comité d'enquête.
Il a ajouté que tout fonctionnaire viole une violation sur la base d'une plainte, une commission d'enquête sera organisée selon la loi du service civil, c'est-à-dire, tous ceux qui ne sont pas au niveau du directeur général ayant pour eux un comité d'enquête formé par la chambre de fonctionnaires, le ministère concerné, le ministère de la justice et la cour des comptes, alors qu'une commission d'enquête du conseil des ministres sera consacrée pour les hauts responsables.
Zakarneh a finalement appelé certains ministres à cesser la politique d'intimidation et tromperie à travers la menace à certains d'être licenciés ou de livrer des questions contre les syndicaux au procureur général, en particulier que la magistrature palestinienne n'est pas soumise à des conditions et que le silence du syndicat vient en raison des considérations nationales, déclarant qu'il ne durera pas en cas de la continuation de cette approche.

Violents affrontements avec forces armées occupantes dans un village au sud de Naplouse

[ 18/11/2011 - 15:04 ] 
Naplouse – CPI
Les forces armées de l'occupation sioniste ont fermé, le jeudi soir 17/11, l'entrée principale du village de Bita dans le sud de la ville de Naplouse, après avoir pris d'assaut le village, y causant de violents affrontements avec les citoyens.
Les forces occupantes ont intensivement lancé les bombes de gaz lacrymogène et d'éclairage, ciblant la circulation des citoyens avec les balles réelles, sans savoir les raisons.
Des témoins oculaires ont dit au correspondant du Centre Palestinien d'Information (CPI), à Naplouse que les forces sionistes ont touvert le feu sur les voitures qui ont tenté de quitter le village, avant que les jeunes hommes jettent des pierres sur les soldats sionistes, ajoutant qu'un certain nombre de citoyens palestiniens ont été étouffés, en particulier que le jeudi soir témoigne le retour d'un grand nombre de travailleurs vers leurs foyers pour passer le week-end.
Les témoins ont déclaré que les forces occupantes ont quitté le village, et se sont installées à l'entrée principale, empêchant l'entrée ou la sortie des véhicules.
D'autre part, les soldats sionistes ont fermé le barrage de Zaatara et de Hawara reliant entre la ville de Naplouse et de Ramallah, installant des points de contrôle d'une inspection surprise de tous les véhicules, sans connaître les véritables motifs

La journaliste Jérusalémite est toujours kidnappée

[ 18/11/2011 - 15:20 ] 
El-Qods occupée – CPI
Le tribunal sioniste dans la ville occupée d'el-Qods a prolongé, le jeudi 17/11, la détention du journaliste Jérusalémite (Maqdissite), Isra Salhab, jusqu'à lundi prochain, indiquant que l'enquête est continue, refusant de la libérer sous caution.  
Des sources Jérusalémites ont déclaré que le tribunal a tenue une séance fermée pour la journaliste Isra Salhab, pour deux heures, empêchant les membres de sa famille de se présenter à la séance ou de voir leur fille.
L'avocat a déclaré que la Journaliste Salhab possède de bonnes humeurs, malgré la fatigue et l'épuisement qui semblent sur elle en raison des enquêtes nocturnes incessantes.
Les forces occupantes avaient arrêté la journaliste Isra Salhab qui travaille comme présentatrice du programme "Ahrar"(Libres) à la chaîne "el-Qods" et après deux heures d'enquête, elle a été transférée dans les cellules de "Shin Bet" sioniste.
Il est à noter que les fores occupantes ont arrêté le mari d'Isra Salhab, Shadi Zaheda, avant presque d'un mois et qu'il est encore en détention dans le centre d'enquête de "Maskoubia".

Réconciliation: Avant la rencontre Abbas-Mechaal, Abou Marzouk et el-Ahmed arrivent au Caire

[ 18/11/2011 - 15:50 ] 
Caire – CPI
Le journal londonien "el-Hayyat" a déclaré que le vice-président du bureau politique du mouvement du Hamas, Dr. Moussa Abou Marzouk est arrivé avant-hier au Caire, où il a menée des discussions avec des responsables aux services de renseignements généraux égyptiens, en coïncidence avec l'arrivée du membre du comité central du mouvement de Fatah, Azzam el-Ahmed, au Caire, pour tenir des réunions avec les hommes des renseignements égyptiens.
Le journal a prévu dans son édition de vendredi 18/11, qu'Abou Marzouk et el-Ahmed se réuniront aujourd'hui pour mettre les dernières retouches pour la rencontre qui rassemblera le président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le président du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, le vendredi prochain.
El-Ahmed a déclaré au journal "el-Hayya" qu'il s'est rendu au Caire à l'invitation du côté égyptien, soulignant que la date de la réunion qui a été fixée pour le 25 de ce mois en cours, n'a pas été changée, mais Abou Mazen arrivera mercredi au Caire pour mener des discussions avec les dirigeants égyptiens durant deux jours.
Il a refusé de donner des détails convenus avec Abou Marzouk et qui seront discutés pendant la rencontre Mechaal-Abba, dans le cadre de son insistance sur le succès de cette réunion très importante dont les Palestiniens aspirent beaucoup sur le niveau interne et politique.

La sécurité de l'autorité d'Abbas arrête un prisonnier libéré à Naplouse

[ 18/11/2011 - 15:58 ] 
Naplouse- CPI
Les services de la sécurité préventive ont poursuivi les campagnes d'arrestation et de convocation, arrêtant un prisonnier libéré à Naplouse et poursuivant la détention d'un certain nombre d'étudiants à el Khalil (Hébron).
Dans la province de Naplouse, les services de la sécurité préventive de l'Autorité palestinienne, ont arrêté le prisonnier libéré Rohi Samih Tabilah, après un raid dans son domicile et ont confisqué son ordinateur, des photos et les documents personnels.
Il est à noter que Tabilah a passé 4 ans et demi dans les prisons de l'occupation et a été libéré en 2006, et a été déjà détenu pour une longue période par la sécurité de l'autorité palestinienne avant l'Intifada d'el-Aqsa.
Les services sécuritaires de l'Autorité ont poursuit à convoquer un certain nombre des prisonniers déjà libérés, y compris le dirigeant Dherar Hamadana, le journaliste Mohamed Asseidah, Ahmed Mourai, Yasser Manaa et d'autres.
Dans la province d'el Khalil, les familles d'un certain nombre des détenus politiques ont confirmé que leurs fils ont été frappés et humiliés par les services de sécurité préventive.
D'autre part, les services de la sécurité alliés à Abbas ont arrêté plusieurs étudiants dans l'Université polytechnique depuis environ une semaine.

Deux ouvriers tués par un effondrement d'un pont en construction à Gaza

[ 18/11/2011 - 16:21 ] 
Gaza – CPI
Deux ouvriers palestiniens ont été tués alors que 4 autres ont été blessés, le jeudi soir 17/11, après l'effondrement d'un pont en construction liant entre la ville de Zahra et le camp de Nussirant dans le centre de la Bande de Gaza.
Adham Abou Salmia, porte-parole médiatique du haut comité d'urgences et de secours à Gaza, a déclaré que l'ouvrier Zaid Subhi Abou Rialah, 31 ans, et Soulayman Mohamed Abou Rialah, 15 ans, ont trouvé la mort par l'effondrement d'un pont, alors que 4 autres ont été moyennement blessés et transférés à l'hôpital des martyrs d'el-Aqsa à Dir el-Balah au milieu de la Bande de Gaza.

Hébron: sit-in et marche de protestation contre la détention politique

[ 18/11/2011 - 17:26 ] 
El Khalil (Hébron) – CPI
Un sit-in a été organisé, hier après-midi, le jeudi 17/11 au carrefour d'ibn Rushd, suivie, par une marche conduisant vers la zone de la porte de Zawia, en protestation contre l'escalade des campagnes de sécurité menées par les services de sécurité de l'autorités dans diverses villes de la Cisjordanie occupée, et en réponse à l'appel de l'Association des jeunes musulmans et le Comité des familles de prisonniers politiques dans la ville d'el Khalil (Hébron),
Le sit-in est venu dans le cadre de la campagne "Leur Liberté est le titre de notre réconciliation", une campagne médiatique et terrestre lancée par le comité des familles des détenus politiques en Cisjordanie, pour la mobilisation de tous les côtés et utiliser les divers moyens de la pressions pour la libération immédiate de tous les détenus politiques dans les prisons de la Cisjordanie, afin de mettre fin, une fois pour toute, au dossier de l'arrestation et de convocation politique.
Les manifestant ont déclaré dans leur discours le lancement de la campagne de soutien aux prisonniers libérés en collaboration avec l'Association de la jeunesse musulmane et la participation de divers médias; l'audio-visuel et presse écrite, y compris les réseaux de médias sociaux, ainsi que de nombreux sites et forums des jeunes.
Ils ont assuré que le lancement de telles campagnes avant la réunion prévue de Mechaal-Abbas, confirme de nouveau que les services de sécurité fidèles à Abbas sont ceux qui paralysent la réconciliation et qu'ils cherchent délibérément de faire échouer tous les efforts visant à réaliser l'unité nationale, et pour confirmer les exigences de mettre fin au dossier de l'arrestation politique avant de discuter de tout dossier politique entre les deux côtés( Hamas et Fatah).
Le père du martyr Maamoun Natche et le prisonnier Moutassem Natche ont prononcé un discours, demandant Khaled Mechaal et Mahmoud Abbas à s'occuper à la cause des détenus politiques, lors de leur prochaine réunion, appelant également les jeunes palestiniens en Cisjordanie occupée à refuser les convocations des services de sécurité.
Les contestataires (ceux qui manifestaient) ont finalement confirmé la continuation de leurs activités sur le terrain jusqu'à la libération de tous les détenus politiques.

Abou Sabeh condamne l'arrestation de la journaliste jérusalémite et exige sa libération

[ 18/11/2011 - 17:41 ] 
Gaza – CPI
Dr. Attallah Abou Sabh, ministre des affaires des prisonniers et libérés, a fermement condamné, le fait que les forces occupantes ont arrêté la journaliste Maqdissine(Jérusalémite), Isra Salhab, la présentatrice du programme "Ahrar" (Libres) spécialisé aux affaires des prisonniers sur la chaîne de télévision d'el-Qods.
Dans un communiqué publié le jeudi 17/11 et dont le Centre Palestinien d'Information (CPI) a reçu une copie, le ministre Abou Sabh a confirmé que l'arrestation de la journaliste Isra Salhab vise à frapper son rôle spécialisé à la poursuite des affaires des prisonniers palestiniens sur la chaîne d'el-Qods à travers le programme "Ahrar" qui montre la souffrance des familles des prisonniers et des détenus et son éminent rôle dans le transfert de la réalisation atteint par la résistance et le succès de la transaction des prisonniers qui a reflété les sentiments des Palestiniens et des prisonniers libérés.
"L'enlèvement de Salhab est une tentative échouée de l'occupation sioniste de faire absenter la voix libre qui défend les prisonniers et transmet leurs souffrances, et ce n'est pas la première fois après la réalisation de l'opération d'échange de prisonniers, après l'arrestation du journaliste, Raed Charif, qui travaille à la radio "Marah" à el Khalil", a-t-il considéré.
Il a appelé les associations des médias, locales et internationales, à défendre la liberté d'expression et l'immunité des journalistes à la lumière de la répression de l'état de l'occupation contre les libertés, exigeant que les médias mettre en évidence cette question et démasquer les violations de l'occupation.
Abou Sabh a également appelé le CICR et les autres organisations concernées à travailler pour libérer Salhab et ses collèges détenus et d'éviter de traiter l'état de l'occupation comme un état sur le droit international.

Bilin:L'occupation mate les manifestants dans la marche hebdomadaire

[ 18/11/2011 - 19:18 ] 
Ramallah – CPI
 Des dizaines de citoyens palestiniens et de militants étrangers ont été touchés, le vendredi 18/11, par de cas d'étouffement, après avoir inhalé du gaz lacrymogène lancé par les soldats occupants sur la marche hebdomadaire organisée dans le village de Bilin contre la colonisation et le mur de séparation raciste.
Les soldats sionistes ont lancé les balles en métal couvertes en caoutchouc et le gaz lacrymogène et les bombes assourdissantes sur les manifestants lorsqu'ils sont arrivés dans les terres évacuées" Mahmiat Abou Limoun", près du mur de séparation raciste, causant l'étouffement des dizaines de citoyens et militants étrangers.
Les habitants du village de Bilin, des militants pacifistes et des militants étrangers ont participé dans la marche convoquée par le comité populaire contre le mur et la colonisation à Bilin.
Les manifestants ont haussé les drapeaux palestiniens et se sont déroulés dans les rues du village et ont répété les slogans exigeant l'unité nationale, et confirmant la nécessité de l'attachement aux principes palestiniens et la lutte contre l'occupation, ainsi que la libération de tous les prisonniers et la liberté pour la Palestine.

L'occupation punit un prisonnier en représailles du refus de sa famille d'être inspectée à nu

[ 18/11/2011 - 19:29 ] 
Ramallah – CPI
Les autorités de l'occupation sioniste ont puni le prisonnier Mohamed Jaber Jaradat, 28 ans, du village de Silat Harithieh dans la province de Jénine, en lui transférant de la prison de Néguev, vers celle désertique de Nafha, en raison du refus de sa famille à l'inspection à nu.
Dans une lettre infiltrée de l'intérieur de la prison de Néguev, les détenus ont déclaré que les autorités de l'occupation ont opprimé le détenu Jaradat et lui ont transféré vers la prison de Nafha, en représailles du refus de sa mère et de sa femme aux ordres des forces occupantes sur le barrage de Trkoumia, et de les inspecter de manière nue, ce qui a abouti à l'interdiction de la visite.
La lettre démontre que ce n'est pas la première fois où les forces occupantes prennent de telle mesure et qu'elles ont empêché 4 familles de rendre visite à leurs fils détenus dans la prison de Majdo, le mercredi dernier, en raison de leur refus d'être fouillés à nu.

Israël : Qui plus que vos proches vous connaissent le mieux !

Jeudi 17 Novembre 2011
Youssef BENZAHRA
C’est presque une évidence. Il arrive souvent que des proches  ignorent des pans entiers de votre vie, de votre histoire. Mais pour ce qui est du Premier ministre israélien actuel, Benyamin Netanyahou, rares sont ses familiers qui ne connaissent pas le bonhomme sous toutes les coutures. Il est en fait transparent.
Ainsi, l’un des journalistes connus n’a pas hésité à traiter Benyamin Netanyahou de fieffé menteur, ce que le concerné revendique lui-même d’ailleurs !
Mais à force d’ériger le mensonge en vérité acquise, le Premier ministre israélien risque de mal finir, entraînant son pays et la région vers le chaos !
C’est ce qu’affirme en effet le chroniqueur politique du quotidien Haaretz, soulignant que Benyamin Netanyahou qui dirige Israël actuellement est un menteur et un imposteur déclaré qui mène Israël au précipice.
Il faut dire que Netanyahou est  encouragé dans son attitude extrémiste par son vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Avigdor Liberman, un émigré russe qui avait eu maille à partir avec la justice de son pays d’origine et qui n’ose pas quitter Israël puisqu’il est persona non grata dans plusieurs pays et même recherché par la justice internationale pour des faits répréhensibles.
Ce même Liberman vient de faire une sortie, encore une, pour dire qu’il faut compter avec lui, lui qui représente l’aile droite de la droite de Benyamin Netanyahou. Ainsi, il vient de déclarer qu’il est contre l’institution d’un Etat palestinien qui viendrait menacer la sécurité d’Israël (sic).
Décidément, le tandem Netanyahou-Liberman  constitue  une belle paire pour conduire Israël au chaos. 

Soutenons la mosquée al-Aqsa ! Il est encore temps !

Jeudi 17 novembre 2011
La décision de l’occupation visant à détruire l’accès qui mène à la porte al-Maghariba de la mosquée al-Aqsa dans la ville d’al-Quds constitue une nouvelle agression contre les lieux saints.
Le 25 octobre dernier, l’architecte de la municipalité de l’occupation a déclaré que le pont de « la porte al-Maghariba » conduisant à la mosquée al-Aqsa risque de « tomber à chaque instant et à prendre feu », proposant sa destruction dans un délai maximum de 30 jours. Sa directive fut adressée à l’association sioniste « pour la protection du matrimoine du mur occidental », semi-officielle, chargée du projet de la destruction du pont et sa reconstruction. La municipalité a affirmé vouloir prendre toutes les mesures juridiques lui assurant la destruction du pont.
Cette annonce signifie en fait la destruction de l’accès al-Maghariba conduisant à la mosquée al-Aqsa et la construction d’un pont permanent, mesures ayant reçu l’approbation officielle de l’Etat de l’occupation, depuis plus de cinq mois. Mais leur exécution attendait le moment politiquement opportun, voulant éviter le déclenchement d’une colère populaire, en Palestine et dans le monde arabe, comme cela avait eu lieu en février 2007, lorsque les autorités de l’occupation avaient détruit une partie de l’accès pour mettre à la place le pont en bois actuel. Les protestations populaires, en Palestine occupée surtout, avaient momentanément empêché la poursuite du projet.
Plusieurs personnalités maqdisies et palestiniennes, plus généralement, avaient mis en garde contre l’insistance de l’occupant à poursuivre ses visées et à mettre à exécution ses menaces.
C’est pourquoi l’Institution Internationale al-Quds affirme ce qui suit :
     La destruction de l’accès à la porte al-Maghariba signifie en réalité la destruction de la mosquée al-Aqsa, la destruction du patrimoine arabo-islamique dans la ville.
     La construction du pont permanent signifie en fait que l’occupation est devenue « partenaire » des musulmans dans la mosquée al-Aqsa, et que ses appareils sécuritaires et ses colons auront la liberté d’y entrer en grand nombre, avec leurs équipements sécuritaires.
     L’intervention de l’occupation, depuis 2004, dans la question de l’accès à la porte al-Maghariba est une violation des prérogatives du département des awqaf musulmans, responsable unique des affaires de la mosquée al-Aqsa. C’est une violation des résolutions internationales qui ne reconnaissent pas la légitimité de la présence de l’occupation ou de sa souveraineté sur toute parcelle de la partie orientale d’al-Quds.
L’Institution Internationale al-Quds adresse un appel à tous les peuples arabo-musulmans à se mobiliser, malgré leurs préoccupations de l’heure concernant les situations internes dans les pays arabes, qui leur a cependant ouvert la voie à la possibilité de se mobiliser en faveur de la mosquée al-Aqsa et à faire parvenir un message à l’occupant pour lui montrer que la mosquée al-Aqsa continue à être au cœur des priorités des peuples arabes et musulmans.
En Egypte et en Jordanie, les peuples se mobilisent et préparent des marches massives en faveur d’al-Aqsa, dans les jours qui viennent, et notamment le vendredi 25 novembre.
Participons à ces marches et à cette mobilisation partout où nous sommes. Nous sommes des millions et avons encore la possibilité de faire reculer l’occupant.
Disons non à l’occupation, non à la destruction de la mosquée al-Aqsa !
Refusons massivement la judaïsation et la colonisation de la ville !
(Faire circuler, svp, mais aussi se mobiliser)
Traduction : Rim al-Khatib
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Du sud des Etats-Unis à la Palestine, les Freedom Riders changent le cours de l’Histoire

jeudi 17 novembre 2011 - 18h:16
Nour Joudah - E.I
J’ai grandi avec deux récits, deux Histoires, et à bien des égards deux pays.
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Les Freedom Riders palestiniens ont été arrêtés alors qu’ils contestaient le système israélien d’apartheid - Photo : Ahmad Gharabali/AFP
De l’âge de 5 à 21 ans, j’ai parcouru et aimé les collines du Tennessee où je vivais. Mais, dans ces mêmes années si formatrices, j’ai vécu suspendue aux informations, suivant avec impatience les événements de ma patrie, la Palestine occupée.
J’ai été inspirée par des modèles et des historiens qui m’ont instruite avec des histoires de luttes pour la justice. Notre voisin, M. Miller, me disait des récits d’un Tennessee et d’un Sud que je n’ai jamais vus : le Sud des lois Jim Crow [surnom donné à tout un ensemble de lois et arrêtés racistes et ségrégationnistes - N.d.T]. Il m’a raconté des histoires d’afro-américains attaqués par des émeutiers alors qu’ils passaient sur des chemins de campagne la nuit, d’écoles et de villes séparées, de lignes rouges et de ghettos, et surtout, d’hommes et de femmes pleins de courage qui se dressaient contre la discrimination flagrante des lois Jim Crow.
Ces récits me ramenaient chez moi, et j’écoutais ce que me disait mon père sur l’occupation israélienne de la Palestine. Ses récits étaient remplis d’attaques de colons contre des villageois palestiniens, de checkpoints interdisant les déplacements, de routes et de terres réservées aux seuls Juifs, et plus important encore, il me parlait de ces hommes et femmes pleins de courage qui continuent de s’opposer à l’injustice si évidente d’un système illégal et injuste de discrimination.
Il ne fallut pas longtemps avant qu’il ne devienne difficile de les distinguer, ces récits faisant écho aux mêmes défis et aux mêmes objectifs. Cette semaine, mon histoire personnelle et celle de ma patrie ont fusionné d’une nouvelle manière.
Apprendre de l’Histoire
Hier, les Freedom Riders palestiniens ont fait renaître le mouvement civique des Freedom Rides du sud des Etats-Unis en empruntant des transports publics réservés aux Israéliens en Cisjordanie pour se rendre à Jérusalem-Est sous occupation.
En s’opposant de façon non-violente au système de ségrégation et d’apartheid qui régit leur vie, les Palestiniens, déjà enracinés dans une longue histoire de résistance qui leur est propre (en particulier la mémoire de la populaire et surtout non-violente première Intifada), ont repris une page de l’histoire d’un autre mouvement pour les droits civiques qui luttait pour la justice et la liberté.
Certains dans le camp israélien pour la paix ou à Washington, les partisans de ce que l’on appelle le processus de paix, vont dire que ce n’est pas la façon de faire. Ils feront écho à ceux qui étaient du mauvais côté de l’histoire. Les Freedom Riders américains non seulement ont défié les lois Jim Crow et leur ségrégation, mais ils ont aussi défié de nombreux libéraux blancs et les conseils de citoyens blancs pour qui leurs actions étaient trop provocantes et arrivaient bien sûr trop tôt.
Le président Barack Obama a la semaine dernière honoré et remercié les Freedom Riders pour leur courage et leur dévouement il y a cinquante ans. Dans son discours du Caire en 2009, il a voulu encourager des initiatives similaires et non-violentes palestiniennes. Obama a maintenant une occasion en or d’envoyer un message fort au reste du monde, en exprimant un soutien solide - plutôt que de garder le silence qu’il a gardé depuis 2009 - aux les efforts des Freedom Riders palestiniens qui s’opposent tous les jours à la ségrégation et à la discrimination.
Vingt ans après le processus de paix d’Oslo, il est clair que la négociation avec Israël n’a pratiquement rien amené de positif. Les colonies israéliennes illégales ont plus que doublé, le Mur en Cisjordanie a été construit (enracinant efficacement l’apartheid), et les déplacements continuent à être fortement limités. Ce qui est nécessaire, ce n’est pas de parler davantage avec celui qui reste intransigeant ; ce qu’il faut, c’est la résistance civile.
Prendre un risque pour la liberté
Les Freedom Riders américains ont commencé leur campagne en sachant qu’ils allaient être arrêtés, ou pire, battus jusqu’à risquer de perdre leur vie. Ils ont pris une décision : « Jail no Bail » [jeu de mots voulant dire « plutôt la prison que la liberté sous caution » - N.d.T]. Les gens ont pensé qu’ils étaient fous, mais ils ont continué leur route pour la liberté et malgré les arrestations et les violences, ils se sont imposés.
De même, les Freedom Riders palestiniens ont reconnu que leur refus du système d’apartheid imposé par Israël est dangereux, et en fait, un acte où ils risquent leur vie. Ils étaient durant les voyages sous la menace de la violence des colons israéliens et sous la menace d’arrestation et de mauvais traitements par les forces israéliennes d’occupation. Ils sont pourtant restés fidèles à leur acte de désobéissance civile non-violente.
Le bus était encerclé par des soldats qui réclamaient des Freedom Riders qu’ils descendent de l’autobus. Après avoir refusé, les six Ridesr ont été traînés hors de l’autobus, un par un - ils scandaient alors des slogans, dont « Boycott Israël », « Free Gaza » et « Je suis un Freedom Rider Palestinien et je veux aller à Jérusalem ». Un journaliste et un militant palestinien ont également été arrêtés au checkpoint.
Dans les années 1960 aux États-Unis, le dicton était : « Nous vaincrons ». En Palestine, nous disons « Samidoon », ou « Nous sommes inébranlables. » C’est le courage, la persévérance, la force et un sens profond de la justice qui lient les luttes pour les droits autour du monde. Le Sumoud, ou la constance, chère aux Palestiniens et qu’il est difficile de bien traduire n’existe pas seulement chez eux. Il s’agit d’une racine commune à partir de laquelle les opprimés tirent leur inspiration et renforcent leur solidarité.
A ceux qui étaient contre l’injustice dans les années 1960, et qui sont fiers de ce moment dans l’histoire humaine, le temps est venu d’élever votre voix à nouveau aujourd’hui - cette fois pour réclamer justice pour les Palestiniens et mettre fin à la discrimination israélienne.
La route de la liberté est longue et change tous les jours. Mais c’est aussi un voyage qui ne connaît pas de frontières géographiques - que ce soit dans le Sud des lois Jim Crow ou en Palestine sous occupation et soumise à l’apartheid.
* Nour Joudah a grandi à Clarksville, Tennessee. Elle est diplômée en études internationales au Maryville College, et elle est actuellement candidate à une maîtrise au Centre d’études arabes et contemporaines à l’Université de Georgetown.
16 novembre 2011 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/conte...
Traduction : Naguib
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L’obstacle fondamental sur le chemin d’une solution à un État

vendredi 18 novembre 2011 - 06h:53
Omar Barghouti - Mediapart
« La conquête peut représenter le mal autant que le bien pour l’humanité, selon la valeur comparative des peuples conquérant et conquis. »
Théodore Roosevelt
ISRAËL : réflexions "anciennes" mais toujours d’actualité
Une humanité relative
1. Introduction
Bon débarras ! La solution à deux États au conflit israélo-palestinien est finalement morte. Cependant, il faut que quelqu’un émette un certificat de décès officiel avant que le corps en décomposition ait droit à un enterrement adéquat et que l’on puisse continuer et examiner l’alternative plus juste, morale et donc plus durable, pour une coexistence pacifique entre les Juifs et les Arabes dans la Palestine mandataire : la solution à un État.
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Omar Barghout
Aveuglé par l’arrogance du pouvoir et le confort éphémère de l’impunité, Israël, à l’encontre de ses intérêts stratégiques sionistes, n’a pas réussi à contrôler son appétit expansionniste insatiable et est allé de l’avant en dévorant la toute dernière parcelle de terre qui devait former la fondation matérielle d’un État palestinien indépendant.
Depuis l’émergence de la seconde Intifada palestinienne, Israël est entré dans une nouvelle phase critique, dans laquelle sa répression militaire contre les Palestiniens en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza occupées a atteint de nouveaux fonds et son mépris pour les résolutions de l’ONU atteint de nouveaux sommets, où ses incessantes confiscations de terres l’ont mené à ériger un mur entourant les centres de population palestiniens, séparant les Palestiniens de leurs terres - les dépossédant ainsi de nouveau - et où la corruption morale et la discrimination raciale ont plus clairement effrité la cohésion interne de la société israélienne, tout comme son image fabriquée de « démocratie ».
Par conséquent, la perception d’Israël dans l’opinion publique mondiale a plongé, l’amenant plus près du statut d’État paria.
Cette phase comporte toutes les caractéristiques symboliques de ce qui peut être considéré comme le chapitre final du projet sioniste. Nous assistons à la mort rapide du sionisme et rien ne peut être fait pour le sauver, puisque le sionisme est condamné à s’autodétruire. Pour ma part, je favorise l’euthanasie. Pour revenir à la solution à deux États, elle n’a jamais constitué en soi une solution morale, sans compter que la date d’expiration est passée. Dans le meilleur des cas, c’est-à-dire par l’application méticuleuse de la résolution 242, elle aurait répondu à la plupart des droits légitimes de moins d’un tiers du peuple palestinien sur moins d’un cinquième de leur terre ancestrale. Plus de deux tiers des Palestiniens, les réfugiés et les citoyens palestiniens en Israël, ont été, de façon douteuse et bornée, effacés de la définition de l’appartenance palestinienne. Une telle exclusion ne peut que garantir la perpétuation du conflit.
Qui donc offre ce « meilleur des cas » ? Personne à vrai dire. La meilleure offre à date n’approche même pas de la 242 - sans parler des principes élémentaires de la moralité. Après avoir essayé pendant des décennies de convaincre les Palestiniens d’abandonner leur droit aux propriétés qu’ils ont perdues lors de la Naqba (catastrophe de 1948, la dépossession et l’exil) en échange d’un État souverain et entièrement indépendant sur l’ensemble des terres occupées en 1967, y compris Jérusalem-Est, Israël a prouvé qu’il n’a jamais réellement eu l’intention de retourner toutes ces terres acquises illégalement. De Camp David II à Genève en passant par Taba, l’offre israélienne la plus « généreuse » a toujours été bien en deçà des exigences minimales des diverses résolutions des Nations unies et des principes élémentaires de la justice. Reconnaissant que la justice n’était pas complètement servie par l’offre de son gouvernement à Camp David, le ministre israélien des Affaires étrangères, Shlomo Ben-Ami, a donné aux Palestiniens le choix entre « la justice ou la paix ».
Toutefois, séparer la paix de la justice est non seulement moralement condamnable, mais aussi maladroit du point de vue du pragmatisme. Cela peut subsister pendant un certain temps, mais seulement après avoir été vidé de son sens, devenant ainsi une simple stabilisation d’une oppression, ou ce que j’appelle la paix « maître esclave », où l’esclave n’a pas de pouvoir et/ou de volonté de résistance et se soumet aux diktats du maître, passivement, docilement, sans un semblant de dignité humaine. Comme l’a déjà écrit Jean-Jacques Rousseau : « L’homme le plus fort n’est jamais assez fort pour être constamment le maître, à moins qu’il transforme la force en droit et l’obéissance en devoir. (...) La force est un pouvoir physique ; je ne conçois pas comment ses effets pourraient engendrer la moralité. Céder à la force est un acte de nécessité, non pas de volonté ; c’est au mieux un acte de prudence. Comment cela pourrait-il être un devoir moral ? »
Eh bien, la « prudence » des Palestiniens s’épuise. Les concessions de leur direction officielle devant la force ont simplement entraîné plus de colonisation et la promesse d’une continuation.
2. L’humanité relative et le conflit
Dès le départ, les deux principales prétentions données par les sionistes pour justifier leur colonisation de la Palestine étaient : la Palestine était une terre sans peuple, un terrain vague non civilisé ; les Juifs ont un droit divin pour concrétiser la « rédemption » de la Palestine, en accord avec une promesse venant d’une autorité non moindre que Dieu, et parce que, selon la Bible, les Israélites avaient érigé leur royaume sur toute la terre de Canaan il y a deux mille ans, leur donnant le droit historique sur cette terre. Ainsi, toute dépossession des indigènes de la Palestine, s’ils existaient, était un dommage collatéral acceptable pour la réalisation de la volonté de Dieu. Si cela ressemble trop au jargon de Bush, ce n’est que pure coïncidence. À ce jour, il a été démontré que tant les arguments politiques que religieux ne sont rien de plus que des mythes sans fondement, et ce en grande partie grâce au travail minutieux d’historiens et d’archéologues israéliens. (1)
Supprimant la fabrication politique et la mythologie biblique, Joseph Weitz, dirigeant du département de la Colonisation à l’Agence juive en 1940, expliquait comment cette « rédemption » devait être réellement mise en œuvre : « Il doit être clair entre nous qu’il n’y a pas de place pour les deux peuples dans ce pays. Nous ne pourrons pas atteindre notre but si les Arabes sont dans ce petit pays. Il n’y a pas d’autre solution que de transférer les Arabes vers les pays voisins, chacun d’entre eux. Pas un village, pas une tribu ne doit rester. »
Au cœur même de la rationalisation d’une telle expulsion repose une croyance coloniale bien établie dans l’impertinence, ou l’absence de valeur comparée, des droits, des besoins et aspirations des indigènes palestiniens. Par exemple, l’auteur de la Déclaration Balfour écrivait : « Les quatre grandes puissances soutiennent le sionisme. Et le sionisme, qu’il soit bien ou mal, est enraciné dans des traditions anciennes, dans des besoins présents et des espoirs futurs ayant bien plus d’importance que les désirs et les préjudices des 700 000 Arabes qui habitent présentement cette terre ancestrale. »
C’est là un cas classique de ce que j’appelle une humanisation relative.
Je définis l’Humanité relative comme la croyance, et l’humanisation relative comme la pratique basée sur cette croyance, voulant que certains être humains, partageant divers attributs importants d’identité tels que la religion, l’ethnicité ou la culture, sont dépourvus d’un ou de plusieurs des attributs nécessaires pour être humains et ne sont donc en conséquence humains que dans un sens relatif et non pas absolu et sans équivoque. Par conséquent, de tels humains relatifs n’ont droit qu’à une partie de ce qui serait en d’autres circonstances des droits inaliénables dus aux humains « réels ».
La perception des Palestiniens comme des humains relatifs peut expliquer pourquoi Israël - soutenu par les États-Unis et en maintes occasions par l’Europe également - a pu s’en tirer avec une attitude allant de soi envers les Palestiniens, qui présume qu’ils ne peuvent pas, en fait ne doivent pas, avoir des besoins, des aspirations ou des droits égaux à ceux des Juifs israéliens. Ce facteur a joué un rôle fondamental dans l’inhibition d’une évolution vers une solution à un État unitaire, comme il sera démontré plus loin. À côté de l’humanisation relative, il y a plusieurs obstacles sur le chemin de cette solution moralement supérieure. Compte tenu du niveau actuel de violence, de méfiance mutuelle et de haine entre les deux côtés, par exemple, comment une telle solution pourrait-elle se réaliser ? D’autre part, avec l’écart de puissance si vaste entre Israël et les Palestiniens, pourquoi les Juifs israéliens accepteraient-ils cet État unitaire où, par définition, les Juifs seront minoritaires ? Est-ce que le consentement israélien est vraiment nécessaire en premier lieu ou peut-il être éventuellement obtenu par l’entremise d’une combinaison de pression intense et d’absence de solutions alternatives viables, comme cela a été le cas en Afrique du Sud ?
Ces questions sont effectivement valides et cruciales, mais au lieu de les approfondir toutes, je me limiterai à démontrer pourquoi les alternatives à la solution à un État sont moins susceptibles de résoudre le conflit, en partie à cause que le principe de l’égale valeur humaine, qui constitue l’ingrédient fondamental de toute paix juste et durable, est manifestement ignoré, violé ou réprimé dans chacune d’entre elles. En soi, cela ne prouve pas logiquement qu’une solution à un État soit la seule voie de sortie de la présente abysse, mais cela peut au moins démontrer qu’elle mérite certainement d’être sérieusement considérée comme une solution réelle.
3. Les voies pour sortir du conflit
À l’heure actuelle, compte tenu de l’impossibilité de parvenir à une solution négociée impliquant la création de deux États qui comblerait le minimum des droits inaliénables des Palestiniens, il y a trois voies logiques qui peuvent être suivies :
-  Maintenir le statu quo, préserver une quelconque solution à deux États ne serait-ce que sur le papier.
-  « Finir le travail », ou atteindre le but logique du sionisme, en mettant en œuvre le nettoyage ethnique de tous les Palestiniens de la Palestine mandataire. Puisqu’un génocide de l’ampleur de ceux commis pour vider l’Amérique ou l’Australie de leurs indigènes n’est pas politiquement viable aujourd’hui, le nettoyage ethnique est ce qui s’en approche le plus.
-  Lancer un nouveau processus, visionnaire et pratique, qui mènerait à l’établissement d’un État unitaire et démocratique entre le Jourdain et la Méditerranée.
Examinons chacune de ces trois options.
.I - Maintenir le statu quo
En premier lieu, le statu quo comporte trois attributs : le déni des droits des réfugiés, l’occupation militaire et la répression en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza et finalement la version sioniste de l’apartheid en Israël même. Loin d’avoir reconnu sa culpabilité dans la création du plus vieux et large problème de réfugiés dans le monde et malgré des preuves accablantes, Israël a systématiquement fuit toute responsabilité. La dimension la plus étrange du discours populaire israélien au sujet de la « naissance » de l’État est le déni presque total de tout méfait. La vaste majorité des Israéliens considèrent l’impitoyable destruction de la société palestinienne et la dépossession du peuple palestinien comme leur « indépendance ». Même les « gauchistes » engagés se lamentent souvent sur la perte de la « supériorité morale » d’Israël après l’occupation de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza en 1967, comme si avant cela Israël était aussi civil, légitime et respectueux de la loi que la Finlande !
Telle une classique prédiction qui se réalise d’elle-même, les Israéliens ont toujours aspiré à être un État normal, au point qu’ils ont commencé à croire que c’était le cas. (2) C’est comme si la plupart de ces Israéliens qui ont activement participé ou assisté à la Naqba étaient collectivement infectés par une amnésie sélective chronique.
Les racines de ce déni proviennent de l’Holocauste et des circonstances uniques qui en ont résulté, qui ont permis à Israël de prétendre que, contrairement à tout autre État, il était obligé de dénier aux réfugiés palestiniens leur droit sans équivoque de retourner dans leurs maisons et sur leurs terres. Préserver le caractère juif de l’État, selon l’argumentation, était le seul moyen de maintenir un lieu sûr pour les Juifs du monde, les « super-victimes », qui sont en danger parmi les Gentils, et cela était évidemment bien plus important que les simples droits des Palestiniens. Même si nous ignorons la comparaison impérieuse entre la sécurité des Juifs en Israël par rapport à la France, au Maroc, à l’Espagne, aux États-Unis et même à l’Allemagne, nous ne pouvons ignorer le fait qu’aucun autre pays dans le monde d’aujourd’hui ne pourrait s’en tirer avec une attitude similairement manifeste et raciste au sujet de son droit à la pureté ethnique. En plus d’être moralement indéfendable, le déni du droit au retour par Israël révèle aussi un degré d’inconstance morale qui est unique à bien des points de vue.
Par exemple, la loi du retour pour les Juifs est basée sur le principe que, puisqu’ils ont été expulsés de la Palestine il y a plus de 2000 ans, ils ont le droit d’y retourner. Ainsi, en niant les droits des réfugiés palestiniens, dont l’exil de 55 ans est une injustice bien plus jeune, Israël affirme essentiellement que les Palestiniens ne peuvent avoir le même droit parce qu’ils ne sont pas également humains.
Voici quelques autres exemples de cette inconstance morale :
Des milliers d’Israéliens dont les grands-parents étaient citoyens allemands ont demandé avec succès le droit au retour en Allemagne, la citoyenneté allemande, et ont reçu pleine compensation pour la propriété pillée. Le résultat étant que la population juive de l’Allemagne est passée de 27 000 au début des années quatre-vingt-dix à plus de 100 000 l’année dernière.
La Belgique a aussi passé une loi « permettant le retour à leurs propriétaires des biens qui appartenaient à des familles juives ». Elle a aussi accepté de payer à la communauté juive locale une restitution de 55 millions d’euros pour les propriétés volées qui « ne peuvent être restituées » et pour « les polices d’assurances non réclamées appartenant à des victimes de l’Holocauste ».
Mais la quintessence de l’hypocrisie morale est révélée par l’exemple suivant rapporté par le Ha’aretz  : « Plus de cinq siècles après que leurs ancêtres ont été expulsés d’Espagne, les Juifs d’origine espagnole... ont demandé au gouvernement et au parlement espagnols de leur accorder la nationalité espagnole... L’Espagne devrait passer une loi "pour reconnaître que les descendants des Juifs expulsés font partie de l’Espagne et pour les réhabiliter", affirme Nessim Gaon, président de la Fédération séfarade mondiale. (...) Certains Juifs séfarades ont même préservé la clé de la résidence de leur ancêtre en Espagne... »
Puisque soutenir le droit au retour des réfugiés palestiniens est, selon moi, le test décisif de moralité pour quiconque suggère une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien, plusieurs, y compris Bill Clinton, et tout le spectre de la gauche officielle en Israël, ont échoué à ce test.
La gauche et la droite sont partout des termes relatifs, mais en Israël, la distinction peut être complètement floue par moments. Quand vient le temps de parler de la pureté ethnique, de la démographie et du chauvinisme, les politiciens israéliens et les intellectuels de gauche, même ceux qui se sont autoproclamés comme « la gauche » (3), ont fait en sorte que les partis de l’extrême droite européenne sonnent aussi humains que Mère Teresa. Toutefois, la différence cruciale est que dans le cas d’Israël, l’immoralité est aggravée par le fait que, contrairement aux immigrants étrangers en Europe, l’autre est en fait l’indigène.
Malgré ce qui vient d’être mentionné, on ne peut nier que le droit au retour des réfugiés palestiniens contredit les exigences d’une solution négociée à deux États. Israël ne l’acceptera tout simplement jamais, en faisant le talon d’Achille de toute solution négociée à deux États, comme le démontre l’histoire. Cela n’a rien à voir avec les mérites ou les compétences des négociateurs palestiniens, aussi maigres qu’ils aient pu être, mais plutôt avec un stupéfiant déséquilibre de pouvoir qui permet à un État ethnocentrique et colonial de préserver sa nature exclusiviste en dictant les conditions à un interlocuteur pathétiquement plus faible. C’est précisément pourquoi le droit au retour ne peut être réellement accompli, sauf dans une solution à un État. Cela permettrait à la faiblesse palestinienne de devenir une force, s’ils décident d’adopter une voie non violente afin d’établir un État laïque et démocratique, acquérant par le fait même un soutien international crucial et transformant le conflit en une lutte non dichotomique pour la liberté, la démocratie, l’égalité et la justice non mitigée. De nouveau, le modèle sud-africain doit être une inspiration à ce niveau.
. Occupation militaire : les crimes de guerre (4), grands et petits
Suite à une visite dans la Bande de Gaza entièrement clôturée, Oona King, une parlementaire britannique juive, a commenté l’ironie à laquelle font actuellement face les Juifs israéliens, affirmant : « ...en fuyant les cendres de l’Holocauste, ils ont incarcéré un autre peuple dans un enfer similaire en sa nature - mais pas dans son étendue - au ghetto de Varsovie ».
Tout être humain ayant une conscience et qui a récemment visité les Territoires occupés ne peut faire autrement qu’être d’accord avec King. Faisant face à l’aspiration apparemment inextinguible des Palestiniens pour la justice et l’émancipation, Israël a repris depuis trois ans une campagne de destructions gratuites, d’atrocités systématiques et de sièges à caractère médiéval, avec la claire intention de punir collectivement les Palestiniens, les forçant potentiellement à abandonner leur terre en masse. Le reste n’est que simples détails, aussi pénibles et affligeant qu’ils puissent être.
Le mur d’apartheid israélien (5), les droits humains des Palestiniens vs les droits des animaux et des plantes israéliens :
Bien qu’Israël essaie actuellement de présenter le Mur comme une barrière de sécurité pour « arrêter les kamikazes », la vérité est que le présent tracé du Mur est tout sauf nouveau. Il a été recommandé à Ariel Sharon par le tristement célèbre « prophète de la menace démographique arabe », le démographe israélien Arnon Sofer, qui soutient que la carte mise en œuvre est la sienne. Et contrairement aux doucereux politiciens israéliens, Sofer confesse sans la moindre honte que le tracé du Mur a été dessiné avec un but spécifique à l’esprit : maximiser la terre devant être annexée par Israël tout en minimisant le nombre d’« Arabes » qui viendraient avec.
Mais Sofer s’accorde peut-être trop de crédit. Ron Nahman, le maire de la colonie d’Ariel en Cisjordanie, a révélé au journal à grand tirage Yedioth Aharonot que : « la carte de la clôture, dont on voit ici l’ébauche, est la même carte que j’ai vue lors de toutes les visites que [Ariel Sharon] a faites ici depuis 1978. Il m’a dit qu’il y pensait depuis 1973. » Il n’y avait pas beaucoup d’« attentats suicides » à cette époque ! Il y a quatre ans, bien avant le début de l’Intifada, Ariel Sharon lui-même avait, dans un style évocateur, nommé le projet du mur le « plan Bantoustan », selon Ha’aretz.
Malgré les graves transgressions envers l’habitat, l’environnement et les droits politiques des Palestiniens, un « consensus presque total » existe parmi les Juifs israéliens en sa faveur. Cependant, plusieurs groupes officiels ou non gouvernementaux en Israël sont préoccupés par les effets adverses que le Mur pourrait avoir sur les animaux et les plantes. Le ministre israélien de l’Environnement, Yehudi Naot, protestait contre le Mur, affirmant : « La clôture de séparation coupe la continuité d’aires ouvertes et est dommageable pour le paysage, la flore et la faune, les corridors écologiques et le drainage des ruisseaux. Le système de protection affectera de manière irréversible les ressources de la terre et créera des enclaves de communautés [d’animaux évidemment] qui seront coupées de leur environnement. Je ne souhaite surtout pas arrêter ou retarder la construction de la clôture, parce qu’elle est essentielle et sauvera des vies... D’un autre côté, je suis perturbée par les dommages environnementaux qui en découlent. »
Son ministère et l’Autorité de protection des Parcs nationaux ont organisé un effort de sauvetage afin de préserver une réserve d’iris affectée en la déplaçant vers une autre réserve. Ils ont aussi créé de petits passages pour les animaux et permis la circulation de l’eau dans les ruisseaux. Pourtant, le porte-parole de l’autorité de parcs n’était pas satisfait. Il s’est plaint : «  Les animaux ne savent pas qu’il y a maintenant une frontière. Ils sont habitués à un certain habitat et ce qui nous préoccupe est de voir leur diversité génétique affectée parce que différents groupes de population ne seront plus capables de se rejoindre et de se reproduire. Isoler les populations des deux côtés d’une clôture va créer définitivement un problème génétique. »
Même Thomas Friedman a prédit - assez correctement, selon moi - dans le New York Times que le Mur « achèvera » éventuellement la solution à deux États, devenant ainsi « la mère de toutes les conséquences involontaires ».
- Les plus petits crimes de l’occupation :
Ce ne sont pas tous les crimes de l’occupation militaire israélienne qui sont aussi écrasants que le Mur. Je ne citerai plus bas que quatre exemples de crimes de guerre de moindre importance quoique endémiques :
i) Naissance et mort à un barrage de l’armée israélienne
Rula, une Palestinienne, était au dernier stade de sa grossesse. Son époux, Daoud, ne réussissait pas à convaincre les soldats à un barrage militaire typique de les laisser passer pour rejoindre l’ambulance qui était retenue par les mêmes soldats de l’autre côté. Après une longue attente, Rula ne pouvait plus retarder l’accouchement. Elle a commencé à hurler de douleur, devant la plus totale apathie des soldats. Daoud a décrit cette expérience traumatisante au journaliste exceptionnellement consciencieux du Ha’aretz, Gideon Levy, affirmant : « Près du barrage, il y avait une roche... Ma femme a rampé jusqu’à la roche et s’y est étendue. Pendant ce temps, je continuais de parler avec les soldats. Un seul d’entre eux faisait attention, les autres ne regardaient même pas. Elle a essayé de se cacher derrière la roche. Elle n’aimait pas qu’ils la voient dans cette condition. Elle a commencé à hurler, hurler. Les soldats ont dit : "Tire-la dans notre direction, ne la laisse pas s’éloigner." Et elle criait de plus en plus. Cela ne l’a pas ému. Soudainement, elle s’est mise crier : "J’ai accouché, Daoud, j’ai accouché !" J’ai alors répété ce qu’elle venait de dire pour que les soldats l’entendent. En hébreu et en arabe. Ils ont entendu. »
Peu après, Rula a crié : « La fillette est morte ! La fillette est morte ! » Daoud, affolé et craignant pour la vie de sa femme, a dû couper le cordon ombilical avec une pierre. Plus tard, le docteur qui a examiné le corps à l’hôpital a révélé que la fillette était morte « d’une blessure sérieuse infligée lorsqu’elle est sortie du conduit utérin ». Commentant la mort similaire d’un autre nouveau-né palestinien à un autre barrage israélien, une porte-parole de Médecins israéliens pour les droits de l’Homme a dit : « Nous ne savons pas combien sont mort ainsi parce que plusieurs personnes ne prennent même pas la peine d’aller à l’hôpital, sachant que les soldats les en empêcheraient. (...) Ces personnes ne représentent pas une menace pour Israël. Ceux qui le sont, tels les kamikazes, ne passent évidemment pas par les barrages, qui existent uniquement pour contrôler, subjuguer et humilier les gens ordinaires. C’est comme un terrorisme routinier. »
ii) Chasser les enfants comme sport
Le journaliste vétéran états-unien Chris Hedges décrit dans Harper’s comment les soldats israéliens dans la Bande de Gaza maudissent et provoquent systématiquement les enfants qui jouent dans les dunes au sud de Gaza. Puis, lorsque les enfants deviennent finalement excédés et commencent à lancer des pierres, les soldats répondent avec préméditation à balles réelles à l’aide de fusils mitrailleurs munis de silencieux. « Plus tard », écrit Hedges, « à l’hôpital, je vois les ravages : les estomacs arrachés, les trous béants dans les côtes et les torses ». Il conclut ensuite : « Des enfants ont été tués dans d’autres conflits auxquels j’ai assisté,... mais je n’avais encore jamais vu des soldats attirer des enfants comme des souris dans une trappe et les tuer comme un sport. »
iii) Les patients et le siège
Rapportant un incident particulièrement horrible, Gideon Levy écrit dans Ha’aretz : « Les soldats ont obligé Bassam Jarar, un double amputé ayant des problèmes aux reins, et Mohammed Asasa, complètement aveugle, à sortir de l’ambulance. Les deux hommes revenaient d’une dialyse. Environ une demi-heure s’est écoulée, et le sang a commencé à couler du tube qui est inséré en permanence dans l’abdomen de Jarar. "J’ai dit aux soldats dans le blindé que je saignais. Il m’a dit de m’asseoir et qu’ils me conduiraient vers un médecin. Nous nous sommes assis là au soleil pendant près d’une heure." (...) Le saignement s’est aggravé. Après environ une heure, deux soldats sont arrivés et ont soulevé Jarar et l’ont placé sur le plancher de leur jeep. "Je leur ai dit que je ne pouvais pas voyager dans une jeep. Ils ont dit que c’est tout ce qu’il y avait et qu’ils me conduisaient chez un docteur. Il a conduit comme un maniaque, j’étais secoué de tous bords et j’avais mal partout. Je leur ai dit que je souffrais. Ils ont dit : "N’aie pas peur, tu ne mourras pas." Il y avait quatre soldats dans la jeep et j’étais sur le plancher. Il ne ralentissait pas. Et les soldats riaient et ne me regardaient pas du tout." »
iv) Violences sexuelles
Lors d’un autre crime, deux officiers de la police frontalière israélienne ont contraint un berger palestinien à porter sur son dos la selle de son âne et à marcher d’avant en arrière devant eux ; ensuite, sous la menace de son arme, un des deux l’a forcé à avoir une relation sexuelle avec son âne pendant une demi-heure, tel que documenté par B’Tselem. Influencé par cette culture d’humanisation relative de « l’autre », Nathan Lewin, candidat potentiel à un poste de juge fédéral à Washington et ancien président de l’Association internationale des avocats et juristes juifs, écrit : « Si l’exécution de la famille de quelques kamikazes sauve la vie ne serait-ce que d’un nombre égal de victimes potentielles civiles, l’échange est, je crois, éthiquement acceptable. (...) C’est une politique issue de la nécessité - le besoin de trouver un véritable dissuasif lorsque la peine capitale est apparemment sans effet. »
Mettant de côté la diplomatie, « civil » ne s’applique ici qu’aux « Juifs », évidemment. Alan Dershowitz, professeur de droit à Harvard, a conseillé similairement à Israël de raser complètement tout village palestinien qui abrite un kamikaze. Il n’est pas surprenant, dans ce contexte, qu’une personne aussi moralement constante que Shulamit Aloni, ancienne membre de la Knesset, trouve nécessaire de dire : « Nous n’avons pas de chambres à gaz ni de fours crématoires, mais il n’y a pas qu’une seule façon de perpétrer un génocide. »
- Est-ce que les Israéliens savent ?
Selon moi, le journaliste britannique Jonathan Cook dit vrai lorsqu’il écrit : « [Les Israéliens] savent précisément ce qui arrive : leur conditionnement sioniste les empêche simplement de voir la signification. Tant que l’ennemi est Arabe, tant que l’excuse fourre-tout de la sécurité peut être invoquée et tant qu’ils croient que l’antisémitisme persiste partout, alors le public israélien peut dormir paisiblement quand un autre enfant [palestinien] est tué en roulant sur sa bicyclette, quand la maison d’une autre famille est rasée, quand une autre femme fait une fausse couche à un barrage. (...) Il semble qu’un peuple qui a été éduqué à croire que tout peut être fait en son nom - tant et aussi longtemps que cela sert les intérêts des Juifs et de leur État - n’a pas besoin d’ignorance. Il peut commettre des atrocités en ayant les yeux grands ouverts. »
Cela n’est pas nouveau. Le penseur sioniste Ahad Ha’am a décrit ainsi l’attitude anti-arabe des colons juifs qui venaient en Palestine pour échapper à la répression en Europe, bien avant qu’Israël soit créé : « Ils étaient serfs en terres de diaspora, et ils se sont soudainement trouvés en liberté [en Palestine] ; ce changement a réveillé en eux une inclination au despotisme. Ils traitent les Arabes avec hostilité et cruauté, les privent de leurs droits, les offensent sans raison et se vantent même de ces actions. Et personne parmi nous ne s’oppose à cette inclination ignoble et dangereuse. »
Mais si c’est vrai, on peut alors apporter deux explications - qui ne s’excluent pas nécessairement l’une l’autre - pour expliquer l’acceptation des Israéliens, et parfois leur soutien fervent, à cette violation systématique des droits fondamentaux de l’Homme :
Une croyance répandue voulant que leur guerre démographique contre les Palestiniens puisse être gagnée en mettant en œuvre la suggestion du ministre Benny Elon, qui a appelé à l’intensification du siège et de la répression afin de « rendre leur vie si pénible qu’ils se transféreront eux-mêmes volontairement ».
Laïque ou non, la racine de la perception bien arrêtée des Israéliens selon laquelle les Palestiniens sont moins humains, est nourrie par une tradition coloniale raciste et un fondamentalisme juif en croissance.
Je vais m’attarder un peu sur ce dernier point.
Il est banal de lire quelque chose au sujet du fondamentalisme islamiste et de son activisme, de son anachronisme et de sa haine intrinsèque de « l’autre ». Toutefois, le fondamentalisme juif est un tabou qui n’est pratiquement jamais évoqué en Occident pour des raisons qui dépassent la portée de cet essai. Mais le fondamentalisme juif gagne constamment du terrain en Israël, faisant de l’État, tel que le décrit le journaliste vétéran britannique David Hirst le décrit, un État « non seulement extrémiste par le tempérament, raciste par la pratique, [mais aussi] de plus en plus fondamentaliste par l’idéologie qui le conduit ».
Par exemple, se référant à la loi juive, ou Halacha, le rabbin Ginsburg, rabbin d’une puissante secte hassidique, a défendu le massacre de Musulmans dans la mosquée d’Hébron en 1994, en disant : « Légalement, si un Juif tue un non Juif, il n’est pas considéré comme un meurtrier. Il n’a pas transgressé le sixième commandement... Il y a quelque chose de bien plus sacré et unique dans une vie juive que dans une vie non juive. »
Le rabbin Shaoul Israeli, une des plus hautes autorités rabbiniques du Parti religieux national et du sionisme religieux en général, a justifié le massacre de Qibya de 1953, perpétré par une unité de l’armée israélienne dirigée par Ariel Sharon, en citant lui aussi la loi juive. Il a écrit : « Nous avons établi qu’existe le terme spécial de "guerre de revanche" et que c’est une guerre contre ceux qui haïssent les Juifs et [il y a] des lois spéciales qui s’appliquent à une telle guerre... Lors d’une telle guerre, rien n’oblige à prendre des précautions au cours des actes de guerre afin que les non-combattants ne soient pas blessés, puisque lors d’une guerre, les bons et les mauvais sont tués. (...) La guerre de revanche est basée sur l’exemple de la guerre contre les Mèdes au cours de laquelle les petits enfants ont aussi été exécutés, et nous pouvons nous interroger sur cela, à savoir comment ils avaient péché. Mais nous avons déjà trouvé dans les paroles de nos sages - que leur mémoire soit sacrée - que les petits enfants doivent mourir à cause des péchés de leurs parents. »
Le système israélien de discrimination raciale : intelligent, nuancé, mais toujours de l’apartheid
L’universitaire états-unien Edward Herman a écrit : « Si les Juifs de France devaient avoir en leur possession des cartes d’identité les désignant comme Juifs (bien que citoyens français), ne pouvaient acheter une terre ou se porter acquéreur ou locataire d’une résidence dans la majeure partie du pays, n’étaient pas admis au service militaire et si la loi française bannissait tout parti politique ou législation demandant les droits égaux pour les Juifs, est-ce que la France serait largement louée aux États-Unis en tant que "symbole de la décence humaine" (New York Times) et un modèle de démocratie ? Y aurait-il de vastes protestations si la France, en conséquences de telles lois et pratiques, était qualifiée, par une majorité de membres de l’ONU, d’État raciste ? »
Défendre une égalité complète et sans équivoque entre les Arabes et les Juifs en Israël est devenu synonyme de sédition, voire de trahison. Un juge de la Cour suprême israélienne a récemment déclaré qu’il « est nécessaire d’empêcher un Juif ou un Arabe qui appelle à l’égalité des droits pour les Arabes de siéger à la Knesset ou d’y être élu ».
Un sondage récent, réalisé par l’Institut israélien de démocratie, révèle que 53 % des Juifs israéliens s’opposent à ce que des droits égaux soient accordés aux citoyens palestiniens d’Israël, et qu’un stupéfiant 57 % croient qu’ils devraient être « encouragés à émigrer ». Une des principales conclusions est que lorsque les Juifs israéliens disent « nous », ils y incluent bien peu souvent les citoyens palestiniens de l’État.
En ce qui concerne les droits à la propriété immobilière, l’inégalité est catégorique. « En terre d’Israël, il est interdit de vendre un appartement à un Gentil », affirmait le Grand rabbin d’Israël en 1986, commentant la tentative d’un Palestinien pour acheter un logement appartenant au Fond National Juif à Jérusalem-Est.
Dans les autres aspects vitaux de la vie, y compris les lois sur le mariage, le développement urbain et l’éducation, Israël a perfectionné un système complet de discrimination raciale envers ses citoyens palestiniens, qui n’a aucun parallèle dans le monde d’aujourd’hui.
Du fait de toutes les dimensions de l’occupation militaire décrite ci-avant, le statu quo est intenable, que ce soit à cause de la résistance palestinienne ou de la condamnation internationale croissante.
4 - Le nettoyage ethnique : la solution finale d’Israël face au problème démographique palestinien
Les politiciens, intellectuels et médias de masse israéliens débattent souvent passionnément pour trouver la meilleure façon de faire face à la « guerre » démographique avec les Palestiniens. Peu d’Israéliens se dissocient de la croyance voulant qu’une telle guerre existe ou devrait exister. L’appel populaire en faveur de la subordination de la démocratie à la démographie a cependant entraîné l’adoption de mécanismes de contrôle de la population, visant à contrôler le nombre de Palestiniens, qui ne sont pas sans rappeler quelque chose.
Donnant un pur exemple d’un tel mécanisme, le Conseil démographique israélien a été convoqué l’année dernière pour « encourager les femmes juives israéliennes - et elles seules - à augmenter le nombre de leurs enfants ; un projet qui, si on en juge par les activités du précédent conseil, essayera aussi de limiter les avortements », tel que rapporté par Ha’aretz. Ce groupe prestigieux, qui est formé des plus importants gynécologues, figures publiques, avocats, scientifiques et médecins israéliens, se concentre sur l’augmentation du ratio de Juifs par rapport aux Palestiniens en Israël, en employant « des méthodes pour augmenter le taux de fertilité israélien et pour empêcher l’avortement ».
À côté de cette ingénierie démographique, cette « guerre » ouverte contre la croissance de la population palestinienne a toujours impliqué l’incitation à l’immigration en Israël pour les non Arabes, juifs ou non, d’un peu partout dans le monde - de préférence, mais pas nécessairement, la partie blanche - pour être éventuellement israélisés (6). L’universitaire israélien Boaz Evron a écrit : « La crainte de la "menace démographique" a hanté le sionisme depuis ses tous débuts. En son nom, des Éthiopiens ont été faits juifs malgré l’objection de rabbins. En son nom, des centaines de milliers de Slaves sont venus ici en portant la Loi du Retour comme feuille de figuier. En son nom, des émissaires ont été envoyés de par le monde pour trouver de plus en plus de Juifs. »
Avec le soutien du gouvernement, par exemple, une organisation sioniste, Amatzia, a organisé l’adoption d’enfants étrangers par des familles juives ayant des problèmes de fertilité, insistant seulement sur la condition que les enfants doivent être convertis au judaïsme à leur arrivée en Israël. La Roumanie, la Russie, le Guatemala, l’Ukraine et les Philippines étaient les principaux pays d’origine des enfants ; mais maintenant, après qu’ils se soient « taris », l’Inde est devenue la source de choix, principalement pour la relative facilité d’y acquérir les « biens ». La directrice d’Amatzia, Shulamit Wallfish, recherche particulièrement les enfants du nord de l’Inde, « où la peau des enfants est plus pâle, ce qui convient mieux aux familles israéliennes », selon elle.
Plus préoccupé par l’imminente augmentation de la majorité arabe entre le Jourdain et la Méditerranée que par la « pureté juive » souvent invoquée et sanctifiée, Ariel Sharon a en effet demandé aux dirigeants religieux d’accélérer la progression de l’immigration et de l’absorption des non Arabes, même s’ils ne sont pas juifs, afin de fournir à Israël un « régulateur à la population arabe en plein essor », rapporte le Guardian. La vision du gouvernement israélien est que « tandis que la première génération de chaque vague d’immigration peut avoir de la difficulté à embrasser Israël et la judéité, leurs fils et filles deviennent fréquemment de fervents sionistes. Dans le climat actuel, ils sont souvent très à droite. »
Quoique très populaire, une telle politique n’est pas endossée par tous. Par exemple, Eli Yishai, le dirigeant du plus important parti juif séfarade, le Shas, qui est particulièrement préoccupé par l’influx de Gentils, prévient hystériquement : « D’ici la fin de l’année 2010, l’État israélien perdra son identité juive. Un État laïque amènera... des centaines de milliers de goy qui construiront des centaines d’églises et ouvriront plus de magasins pour vendre du porc. Dans toutes les villes, nous verrons de sapins de Noël. »
Le ministre israélien d’extrême-droite Effie Eitam prédit une autre alternative : « Si vous ne donnez pas le droit de vote aux Arabes, le problème démographique se résoudra de lui-même. »
Le Dr Amnon Raz-Krakotzkin de l’Université Ben Gourion est un des Israéliens consciencieux qui est révolté par ce langage de contrôle démographique qui n’est pas sans rappeler quelque chose. Il a écrit : « C’est effrayant, lorsque les Juifs parlent de démographie. »
Se dissociant également de la principale vision israélienne, Boaz Evron écrit : « Lorsque nous arrêterons de définir notre essence nationale par des critères religieux, de forcer la conversion de ceux qui sont de bons citoyens israéliens, et que nous abandonnerons les préférences effectivement illégales accordées aux Juifs, il deviendra subitement évident qu’il n’y a aucune raison de se préoccuper de la « menace démographique. »
Cependant, le mécanisme favori a toujours été le nettoyage ethnique. Sans cesse pratiqué, toujours populaire, mais continuellement nié par les sionistes, le nettoyage ethnique a été ressorti des cartons du sionisme au cours des dernières années pour occuper son propre trône.
Le célèbre historien Benny Morris a récemment affirmé que si la Palestine avait été complètement vidée de sa population indigène arabe en 1948, cela aurait conduit à la paix au Proche-Orient.
En réponse, Baruch Kimmerling, professeur à l’Université hébraïque, a écrit : « Laissez-moi compléter la logique de Benny Morris... Si le programme de la solution finale nazie au problème juif avait été mené à son terme, il y aurait assurément la paix en Palestine aujourd’hui. »
Alors, pourquoi Israël n’agit-il pas maintenant en fonction de ses désirs ? Le professeur Ilan Pappé de l’Université de Haïfa a une réponse convaincante : « Les contraintes qui pèsent sur le comportement d’Israël ne sont pas de nature morale ou éthique, mais plutôt techniques. Jusqu’où pouvons-nous aller sans transformer Israël en un État paria ? Sans susciter des sanctions européennes, ou sans rendre la vie trop difficile aux États-Unis ? »
Offrant une explication diamétralement opposée, Martin Van Creveld, le plus important historien militaire israélien, qui soutient le nettoyage ethnique, écarte avec arrogance toute préoccupation face à l’opinion internationale, émettant le formidable avertissement suivant : « Nous possédons plusieurs centaines d’ogives nucléaires et de missiles et pouvons les lancer sur des cibles dans toutes les directions, peut-être même sur Rome. La plupart des capitales européennes sont des cibles pour notre aviation. (...) Laissez-moi citer le général Moshe Dayan : "Israël doit être comme un chien fou, trop dangereux pour l’ennuyer." (...) Notre armée n’est pas la trentième plus puissante au monde, mais plutôt la deuxième ou la troisième. Nous avons la capacité d’entraîner le monde avec nous dans une chute. Et je peux vous assurer que cela se produira avant qu’Israël coule. »
Cela devrait amplement expliquer pourquoi les Européens ont récemment rangé Israël au premier rang des pays qu’ils considèrent comme une menace à la paix.
Pourtant, une troisième explication, qui converge avec celle de Pappé, est qu’Israël jouit présentement du meilleur des deux mondes : il met en œuvre - sur le terrain - un réseau élaboré de politiques qui rendent la vie des Palestiniens progressivement plus intolérable, et crée ainsi un environnement favorable à un nettoyage ethnique graduel, tout en ne créant pas de scène dramatique - du style Kosovo - qui alarmerait le monde, suscitant la condamnation et de possibles sanctions. (7)
5. Israël : les contradictions essentielles indéfendables
L’exclusivité raciale inhérente d’Israël, telle que démontrée plus haut, a convaincu plusieurs citoyens palestiniens de l’État qu’ils ne sont pas seulement dans les marges, mais somme toute non désirés. Ameer Makhoul, le directeur général d’Ittijah, l’organisation qui regroupe les ONG palestiniennes en Israël, a écrit : « L’État d’Israël est devenu la principale source de danger pour le million de Palestiniens qui sont citoyens de l’État qui leur a été imposé en 1948 ; un État qui a été érigé sur les ruines du peuple palestinien... Les citoyens palestiniens d’Israël ne peuvent se défendre en se basant sur le système juridique et la Knesset. Ce public n’a pas confiance dans l’État et ses institutions, puisque les règles du jeu israélien ne permettent que la discrimination, le racisme et la répression des aspirations collectives. »
À côté de ce que les Palestiniens pensent ou veulent, la question devrait être posée : est-ce qu’un État qui insiste sur la pureté ethnique peut être qualifié de démocratie, sans priver ce concept de son essence ? Même les loyaux amis d’Israël ont commencé à perdre foi en sa capacité à réconcilier ce qui est fondamentalement irréconciliable : la démocratie libérale moderne et l’ethnocentrisme anachronique. Écrivant dans le New York Review of Books, le professeur de l’Université de New York Tony Judt affirme que : « Dans un monde où les nations et les peuples s’entremêlent et se marient entre eux, où les obstacles culturels et nationaux à la communication se sont effondrés, où de plus en plus de gens parmi nous ont des identités multiples et se sentiraient contraints s’ils devaient ne se rattacher qu’à une seule, dans un tel monde, Israël est vraiment un anachronisme. Et pas simplement un anachronisme, un anachronisme dysfonctionnel. Dans le "choc des cultures" d’aujourd’hui entre les démocraties ouvertes et pluralistes et les États ethniques agressivement intolérants et conduits par la foi, Israël risque bel et bien de finir dans le mauvais camp. »
Avraham Burg, un dirigeant sioniste engagé, est parvenu à une conclusion similaire. Attaquant la direction israélienne comme une « clique amorale », Burg soutient qu’Israël, qui « repose sur un échafaudage de corruption et sur des fondations d’oppression et d’injustice », doit « abandonner ses illusions et choisir entre l’oppression raciste et la démocratie ».
6. Un État laïque et démocratique : de nouveaux horizons
Peu importe ce qu’en disent nos hypocrites, nos vendus ou nos « faux prophètes », Israël, en tant qu’État exclusiviste et colonial (8), n’a aucune chance d’être accepté ou pardonné par ses victimes - et comme il devrait le savoir, ce sont les seuls dont le pardon est important. Malgré la peine, la perte et la colère que l’humanisation relative engendre inévitablement en eux, les Palestiniens ont l’obligation de différencier la justice de la revanche, la première impliquant une décolonisation essentiellement morale, tandis que la deuxième descend dans un cycle vicieux d’immoralité et de désespoir. Comme l’a écrit l’éducateur brésilien feu Paulo Freire : « La déshumanisation, qui ne marque pas seulement ceux dont l’humanité a été volée, mais aussi (quoique de façon différente) ceux qui l’ont volée, est une distorsion de la vocation à devenir plus humain. (...) [La] lutte [pour l’humanisation] est possible uniquement parce que la déshumanisation, tout en étant un fait historique concret, n’est pas un destin, mais le résultat d’un ordre injuste qui engendre la violence chez l’oppresseur qui, à son tour, déshumanise l’opprimé. (...) Afin que cette lutte ait un sens, l’opprimé ne doit pas, en cherchant à recouvrer son humanité (qui est une voie pour la créer), devenir l’oppresseur des oppresseurs, mais plutôt restaurateur de l’humanité des deux. »
Rejetant la relative humanité de tout bord, et insistant sur la cohérence ethnique, je crois que la façon la plus morale de parvenir à une paix juste et durable dans l’ancienne terre de Palestine passe par l’établissement d’un État laïque et démocratique entre le Jourdain et la Méditerranée, ancré dans une égale humanité et, en conséquence, dans les droits égaux. La solution à un État, qu’il soit binational - une notion qui est largement basée sur la fausse prémisse voulant que la seconde nation en question soit définie (9) - ou laïque et démocratique, offre une véritable chance à la décolonisation de la Palestine sans transformer les Palestiniens en oppresseurs de leurs anciens oppresseurs. Le cycle vicieux qui a commencé avec l’Holocauste doit prendre fin une fois pour toutes.
Cette nouvelle Palestine devrait : avant toute autre chose permettre et faciliter le retour et la compensation à tous les réfugiés palestiniens, seule restitution éthique acceptable à l’injustice qu’ils ont vécue depuis des décennies. Toutefois, un tel processus devra continuellement maintenir un impératif moral, c’est-à-dire éviter d’infliger une souffrance inutile ou injuste à la communauté juive en Palestine.
Accorder une citoyenneté pleine, égale et sans équivoque à tous les citoyens, Juifs ou Arabes.
Reconnaître, légitimer et même nourrir les particularités culturelles, religieuses et ethniques et les traditions de chacune des communautés. Comme règle générale, je souscris à ce que le professeur Marcelo Dascal de l’Université de Tel-Aviv a proposé avec perspicacité :
« La majorité a l’obligation d’éviter autant que possible l’identification de la structure de l’État avec des traits qui empêchent la minorité de s’y engager. »
Les Israéliens devraient reconnaître ce défi moral palestinien posé devant leur existence coloniale non pas comme une menace existentielle, mais plutôt comme une invitation magnanime à démanteler le caractère colonial de l’État, à permettre aux Juifs de Palestine de jouir finalement de la normalité, en tant qu’humains égaux et citoyens égaux d’un État laïque et démocratique - une terre réellement prometteuse en lieu et place d’une fausse Terre Promise.
Cela confirmerait certainement que Roosevelt n’est pas seulement mort, mais qu’il était aussi dans l’erreur.
Omar Barghouti
Traduit de l’anglais par Olivier Roy
(Montréal, Québec)
Notes
L’article anglais comporte 61 notes. La majorité d’entre elles fournissent les références des nombreuses citations qui émaillent le texte. Nous avons choisi de ne traduire que les notes qui ajoutent un contenu au texte.
[1] Plusieurs études archéologiques ont démontré que la plupart des histoires contenues dans la Bible et utilisées par les sionistes pour étayer leur revendication de la Palestine ne sont pas soutenues par l’histoire de la région, qui « est basée sur des évidences directes provenant de l’archéologie et de la géographie historique et est soutenue par des analogies qui sont principalement issues de l’anthropologie, de la sociologie et de la linguistique », comme l’a écrit l’archéologue Thomas L. Thompson. Ses découvertes sont soutenues par les recherches étendues, méticuleuses et faisant autorité de distingués archéologues israéliens tels que Ze’ev Herzog et Israël Finkelstein.
[2] Henry Kissinger a défini l’objectif israélien ultime comme « une normalité qui met un terme à toutes les revendications [palestiniennes] et détermine un statut légal permanent ». En conséquence, il a continuellement conseillé à Israël, en retour de la reconnaissance de l’État palestinien, d’insister sur une contrepartie qui inclurait « une renonciation formelle à toute revendication [palestinienne] future ». Cela, affirme-t-il, était « l’essence d’un caractère raisonnable pour les États-uniens et les Israéliens ».
[3] Les célèbres écrivains israéliens A.B. Yehoshua et Amos Oz ont écrit : « Nous ne pourrons jamais accepter le retour des réfugiés à l’intérieur des frontières israéliennes, puisqu’un tel retour signifierait l’élimination de l’État d’Israël. »
[4] L’examen par Amnistie Internationale de la conduite israélienne au cours de l’actuelle Intifada l’a amené à conclure que : « Il y a un modèle de violations grossières des droits de l’Homme qui pourraient très bien constituer des crimes de guerres. »
[5] Plusieurs chercheurs ont démontré que l’ainsi nommée « clôture de séparation » sépare effectivement les Palestiniens de leurs terres et les isole dans des bantoustans restreints, pleinement sous contrôle de l’armée israélienne. Ainsi, le seul nom correct et adéquat pouvant être appliqué à cette clôture gargantuesque est : Mur de l’Apartheid, comme plusieurs ont commencé à l’appeler.
[6] « L’assimilation israélienne » d’étrangers non Juifs dissout la majorité juive selon de récentes études démographiques. Selon les statistiques les plus conservatrices - et à mon avis trompeuses - environ 10% de la supposée population juive d’Israël est réellement non juive.
[7] Les militants pacifistes Gadi Algazi et Azmi Bdeir expliquent : « Le transfert n’est pas nécessairement un moment dramatique, un moment où les gens sont expulsés et fuient leurs villes et villages. Ce n’est pas nécessairement un mouvement planifié et bien organisé avec des autobus et des camions emplis de gens... Le transfert est un processus plus profond, un processus rampant caché à la vue. (...) La principale composante du processus et le sapement graduel de l’infrastructure de vie de la population palestinienne dans les Territoires : son étranglement continu au milieu des bouclages et des sièges qui empêchent les gens d’aller au travail ou à l’école, de recevoir les services médicaux et de permettre le passage des citernes d’eau et des ambulances, ce qui repousse les Palestiniens à l’âge de l’âne et de la charrette. Prises ensemble, ces mesures minent l’emprise de la population palestinienne sur sa terre. »
[8] Même l’ancien adjoint au maire de Jérusalem, Meron Benvenisti, a dit : « ...au cours des deux dernières années, je suis arrivé à la conclusion que nous avons affaire à un conflit entre une société d’immigrants et une société indigène. En un tel cas, nous parlons d’un conflit entièrement différent. (...) Parce que l’élément fondamental ici ne consiste pas en deux mouvements nationaux qui se font face ; l’élément fondamental en est un d’indigènes et de colons. C’est l’histoire d’indigènes qui sentent que des gens venant de la mer ont infiltré leur habitat naturel et les ont dépossédés. »
[9] Le binationalisme est basé sur deux suppositions problématiques : que les Juifs forment une nation, et qu’une telle nation a le droit d’exister en tant que telle en Palestine. Clairement, le bi nationalisme ne peut fonctionner entre les Palestiniens d’un côté et les Juifs du monde de l’autre. Mais est-ce que les Juifs israéliens se définiraient comme une nation ? Probablement que non, puisque cela contredirait la prémisse fondamentale du sionisme. Alors, est-ce que les Israéliens se voient comme une nation ? Certainement pas, puisqu’en plus de se séparer du sionisme, cela impliquerait aussi la minorité de 20% de Palestiniens.
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Omar Barghouti est un militant des droits humains, membre fondateur du mouvement de boycott mondial contre Israël à direction palestinienne, et auteur de Boycott, désinvestissement, sanctions. (BDS) contre l’apartheid et l’occupation de la Palestine (Éditions La Fabrique).
6 novembre 2011 - Mediapart par fxavier
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