mercredi 28 septembre 2011

Hamas : La Libération, le Retour, et l'Etat fonction de la Reconciliation et la Résistance !

[ 28/09/2011 - 11:48 ]
Damas – CPI
A l’occasion de la commémoration de l’Intifada d’al-Aqsa bénie, le mouvement de résistance islamique du Hamas a affirmé que la voie du peuple palestinien vers la libération, le retour, et la récupération des droits nationaux est la résistance sous toutes ses formes, et qu’il s’agit de l’option choisie par le peuple à travers sa lutte qui a prouvé son efficacité dans l’ébranlement des piliers de l’entité sioniste.
Dans un communiqué dont le CPI a obtenu une copie mercredi matin, le mouvement a insisté sur son attachement à l’objectif d’établir un Etat palestinien pleinement souverain avec al-Qods pour capitale, sans faire de concessions ou renoncer aux droits nationaux dont le droit au retour, sans reconnaître la légitimité de l’entité sioniste sur un seul pouce de la terre. Le Hamas rappelle que cet objectif sera atteint grâce à un consensus national et la construction d’une stratégie nationale pour la libération et le retour.
Le mouvement a réaffirmé son adhésion au dialogue pour réaliser la réconciliation nationale comme moyen de restaurer la cohésion nationale. Selon le Hamas, cette réconciliation doit être « éloignée de toute soumission à des pressions extérieures, ou de la course derrière le mirage des négociations futiles et les paris politiques perdants ».
Le communiqué poursuit : « La ville d’al-Qods et la Mosquée sacrée d’Al-Aqsa resteront élevées dans la dignité et la fermeté, toutes les tentatives de l’occupation sioniste pour occulter et falsifier les réalités historiques à travers des politiques de judaïsation et d’expulsions seront vouées à un échec cuisant… ces pratiques racistes ne parviendront pas à briser la détermination, la fermeté et l’attachement à nos droits nationaux ».

Les autorités juives ferment l'oeil sur l'incitation au meurtre des palestiniens

[ 28/09/2011 - 13:43 ]
Naplouse – CPI
Les colons sionistes ont lancé une campagne d’incitation du gouvernement israélien pour leur permettre de tirer dans l’intention de tuer sur chaque Palestinien qui tenterait de lancer une pierre sur les voitures des colons.
Le prétendu Comité de sauvegarde du peuple juif a annoncé la nuit dernière le lancement de cette campagne sous le titre « Tirer sur celui qui lance une pierre pour tuer ».
Le journal Maariv a publié mercredi sur son site internet une image de la campagne en sous-titrant « appel explicite à Netanyahu pour tuer tous ceux qui jettent des pierres sur les voitures des colons ». La campagne comprend également une photo du colon sioniste qui a été tué avec son fils dans un accident de voiture vendredi dernier près de la ville de Sa’ir, au sud de la Cisjordanie.
Ce comité a lancé sa campagne qui durera jusqu’à samedi prochain en distribuant cet appel explicite au meurtre depuis mardi soir aux populations de colons en Cisjordanie. Il procède également au collement d’affiches dans les colonies, et elles seront distribuées dans les synagogues vendredi soir et samedi.
Le président du comité de sauvegarde du peuple juif a déclaré : « J’appelle tous les habitants de Judée et Samarie (Cisjordanie) à respecter ceci : celui qui veut te tuer, lèves-toi et tues-le ! »

Départ du convoi « Miles of Smiles 6 » pour Gaza en octobre

[ 28/09/2011 - 15:30 ]
Ramallah – CPI
Face à son attachement à dénoncer au monde entier les souffrances des assiégés à Gaza, et son défi permanent de briser le blocus horrible imposé sur un million et demi de personnes, la campagne « Miles of Smiles » (milliers de sourires) prépare son sixième convoi en direction de Gaza prévu pour le début du mois d’octobre prochain.
Compte du succès des cinq précédents convois, les préparatifs battent leur plein pour le lancement du sixième Miles of Smiles, afin de dessiner un sourire une nouvelle fois sur les visages des enfants, des malades et des handicapés de la Bande de Gaza assiégée.
   Collaboration officielle
Etant donné que les organisateurs de la campagne ont recours à des consultations avec le ministère palestinien de la Santé à Gaza afin de répondre aux besoins de la Bande en médicaments et équipements médicaux, une collaboration est en cours avec le côté égyptien, au sein du ministère des Affaires étrangères (Département des affaires de la Palestine). Le but est d’obtenir les autorisations nécessaires avant de commencer l’envoi du convoi en Egypte puis vers Gaza.
Les organisateurs du convoi ont annoncé mardi dans un communiqué la date de départ du convoi qui commencera son voyage au début du mois d’octobre prochain. Il devrait arriver au Caire le 2 octobre, où des rencontres auront lieu avec des organisations et des personnalités égyptiennes.
Le 5 octobre 2011, le convoi se dirigera vers al-Arish avant de prendre la mer pour la bande de Gaza le même jour, tandis que les participants resteront dans le convoi dans la bande de Gaza jusqu’au 10 octobre. Ils quitteront Gaza pour rejoindre le Caire et enfin retourner dans leurs pays.
Le communiqué précise également que les délégations sont composées de près d’une centaine de personnalités, dont des représentants de différentes organisations européennes et arabes, en plus de personnalités représentant ces pays : la France, l’Algérie, la Jordanie, Bahreïn, le Maroc, la Tunisie, et le Liban.
 Un convoi médical
Le convoi dont le coût devrait être estimé à 1,3 millions de dollars,  transporte des médicaments et des traitements en pénurie à Gaza pour une valeur de 400 mille dollars, 200 fauteuils électriques utilisés pour des besoins spéciaux (paramédicaux) estimés à 600 mille dollars l’unité.
Le convoi contient également une quarantaine de voitures et cars spécialement conçus pour transporter les personnes ayant des besoins spéciaux, dont 14 qui valent 15 mille dollars et 26 à un coût de 25 mille dollars. Il transportera des appareils de sport et autres destinés à la physiothérapie, estimés à 50 mille dollars.
Les objectifs du convoi
Avec le 6e convoi « Miles of Smiles », la campagne a pour but de contribuer à la réalisation de plusieurs objectifs afin de venir en aide aux Gazaouis dont 80% vivent en dessous du seuil de pauvreté, tandis que le taux de chômage atteint 65%, et un million de personnes dépendent des aides humanitaires.
Le communiqué souligne que la campagne a pour objectif de livrer certains types de médicaments en pénurie à Gaza à cause du blocus, ainsi que plusieurs équipements médicaux pédiatriques qui font défaut dans les centres de santé. Elle a également pour but de livrer plusieurs autobus, voitures, appareils, et fauteuils destinés au transport et service des personnes ayant des besoins spéciaux.
L’objectif de la campagne est aussi d’informer sur la réalité sanitaire dans la Bande de Gaza qui souffre du blocus sioniste qui dure depuis cinq années consécutives, et de transmettre la situation vécue par les enfants gazaouis au monde entier à travers des reportages.

Hamas : nous restons attachés à la voie de la résistance, et l’Etat naîtra d’une stratégie de lutte

[ 28/09/2011 - 11:48 ]
Damas – CPI
A l’occasion de la commémoration de l’Intifada d’al-Aqsa bénie, le mouvement de résistance islamique du Hamas a affirmé que la voie du peuple palestinien vers la libération, le retour, et la récupération des droits nationaux est la résistance sous toutes ses formes, et qu’il s’agit de l’option choisie par le peuple à travers sa lutte qui a prouvé son efficacité dans l’ébranlement des piliers de l’entité sioniste.
Dans un communiqué dont le CPI a obtenu une copie mercredi matin, le mouvement a insisté sur son attachement à l’objectif d’établir un Etat palestinien pleinement souverain avec al-Qods pour capitale, sans faire de concessions ou renoncer aux droits nationaux dont le droit au retour, sans reconnaître la légitimité de l’entité sioniste sur un seul pouce de la terre. Le Hamas rappelle que cet objectif sera atteint grâce à un consensus national et la construction d’une stratégie nationale pour la libération et le retour.
Le mouvement a réaffirmé son adhésion au dialogue pour réaliser la réconciliation nationale comme moyen de restaurer la cohésion nationale. Selon le Hamas, cette réconciliation doit être « éloignée de toute soumission à des pressions extérieures, ou de la course derrière le mirage des négociations futiles et les paris politiques perdants ».
Le communiqué poursuit : « La ville d’al-Qods et la Mosquée sacrée d’Al-Aqsa resteront élevées dans la dignité et la fermeté, toutes les tentatives de l’occupation sioniste pour occulter et falsifier les réalités historiques à travers des politiques de judaïsation et d’expulsions seront vouées à un échec cuisant… ces pratiques racistes ne parviendront pas à briser la détermination, la fermeté et l’attachement à nos droits nationaux ».

Flotille de la liberté : un rapport pour enterrer la polémique

26 septembre 2011
La commission d’enquête internationale sur les évènements relatifs à la flottille de la liberté a remis son rapport au secrétaire général des Nations Unies. De manière spectaculaire, les quatre sages concluent qu’« Israël a fait un usage disproportionné de la force » (sic).
Cette commission a été créée par le secrétaire général Ban Ki Moon, à la demande conjointe de la Turquie et d’Israël. Ses membres ont été choisis sur proposition des États-Unis [1].
Le rapport trahit l’évolution des rapports israélo-turcs qui tournent de l’affrontement à la farce. La tension qui prévalait l’an dernier a cédé la place à un accord en sous-main. Désormais les mots échangés entre Tel-Aviv et Ankara ressortent de la mise en scène concertée, les Israéliens donnant la réplique aux Turcs de manière à les valoriser aux yeux des arabes sur le terrain de l’antisionisme jusqu’ici occupé par les seuls Iraniens.
Ainsi, le rapport de la commission d’enquête internationale, au lieu de se borner au droit —c’est-à-dire au fait que l’intervention militaire israélienne en eaux internationales constitue un acte de piraterie [2]— ratiocine à propos du degré de violence de l’agresseur face à ses victimes.
La commission s’est contentée de lire les rapports biaisés des deux États parties et de prendre acte de l’accord implicite qu’ils ont conclu. Elle n’a aucunement enquêté sur les faits et leur légalité, mais à couvert un crime international dans le cadre d’une négociation diplomatique.
Report of the Secretary-General’s Panel of Inquiry on the 31 May 2010 Flotilla Incident, Septembre 2011, par Sir Geoffrey Palmer (président), Alvaro Uribe (vice-président), Joseph Ciechanover Itzhar et Süleyman Özdem Sanberk (105 pp., 524 Ko).

Mahmoud Abbas est ovationné à son Retour à Ramallah

26/09/2011
Plusieurs milliers de palestiniens se sont rassemblés devant le quartier général de Mahmoud Abbas à Ramallah pour accueillir le nouveau "héro national" à son retour de New York, dimanche dernier.

Le "nouveau héros" palestinien a été chaleureusement salué par tous les dirigeants du Fatah et de l'Organisation de Libération de la Palestine. Alignés pour lui serrer la main, plusieurs d'entre eux l'ont étreint et acclamé.
Après avoir déposé une couronne de fleurs sur la tombe de son prédécesseur Yasser Arafat, le président s'est exprimé devant la foule qui agitait une ribambelle de drapeaux et de fanions rouge, noir, blanc et vert, accompagnés d'une multitude de pancartes de soutien à Mahmoud Abbas.
"Le Printemps Palestinien est engagé", a-t-il affirmé. "Notre rassemblement international a commencé. La route sera longue et semée d'embuches, mais nous les surmonterons, par la grâce de l'indéfectible volonté de notre peuple".
Le président a déclaré a la foule qu'il avait fait sa demande au nom de tous les palestiniens, suscitant une puissante ovation.
"Je me suis rendu aux Nations Unies, transportant vos espoirs et vos aspirations, votre souffrance et votre vision du future, ainsi que votre besoin d'un Etat palestinien".
Il a également précisé les termes des revendications qu'il avait porté devant l'Assemblée Générale.
"Nous avons affirmé au monde entier que nous voulions obtenir nos Droits par des moyens pacifiques, par la négociation et la concertation diplomatique, mais pas par n'importe quelle négociation. Nous n'admettrons jamais de négociation illégitime, et ne négocierons pas sans la cessation de l'expansion coloniale".
Alors que le Fatah et plusieurs organisations politiques nationales et locales avaient appelé les palestiniens à se rassembler à Ramallah pour accueillir et soutenir Mahmoud Abbas, des dizaines de bus et de taxis collectifs acheminèrent des milliers de palestiniens en provenance de toute la Cisjordanie, de Jenin à Hébron, vers Ramallah.
Mohammed Amudi, un palestinien qui attendait l'arrivée du président avec son fils, a déclaré qu'il voulait montrer son soutien à la demande formulée auprès des Nations Unies.
"Je suis venu au Mukataa pour affirmer mon soutien à Abu Mazen, à son courageux discours aux Nations Unies, et à sa bravoure face aux Etats-Unis" a-t-il revendiqué, faisant usage du "nom de guerre" (pseudonyme militant) de Mahmoud Abbas.
Près de lui, Abed Qader Mohammed, 71 ans, était assis et agitait un drapeau palestinien.
"Je suis venu montrer ma solidarité avec Abu Mazen parce que je crois que son discours aux Nations Unies n'était pas simplement son discours, mais notre discours à tous", a-t-il affirmé.
A Jéricho, une véritable foule s'était rassemblée pour faire la queue et prendre le bus pour Ramallah.
"Avant le discours du président aux Nations Unies, je ne m'intéressais pas vraiment à la politique. Mais après l'avoir entendu, j'ai mieux compris les difficultés auxquelles notre peuple fait face et contre lesquelles se bat notre président", a déclaré Anwar Ahmed, un fonctionnaire palestinien.

L'Union des Travailleurs Palestiniens avait appelé à une mobilisation ouvrière massive à l'occasion du rassemblement organisé dimanche au Mukataa, et les bureaux gouvernementaux ont fermé en avance pour permettre aux employés d'y participer. L'Union des Enseignants avait également annoncé la fermeture des écoles sur des horaires aménagés afin qu'écoliers et enseignants puissent se rendre à la célébration. La télévision et les médias officiels ont massivement relayé l'évènement.
Le quotidien Al-Quds affirmait dimanche que "le retour d'Abbas au pays est le retour d'un héros, un retour qui pourrait enfin remuer les eaux stagnantes du Moyen-Orient".
Le discours adressé par le président Mahmoud Abbas aux Nations Unies lui a acquis un soutien public et populaire aussi massif que soudain, jusque dans les rangs de l'opposition. Dans un discours "historique" pour les palestiniens, il a réitéré les revendications les plus basiques de tous les palestiniens, réfugiés à l'étranger et résidant dans les territoires occupés. Il a également bravé la communauté internationale et dénoncé les "mensonges des Etats-Unis et d'Israël", ainsi que d'un certain nombre de gouvernements occidentaux qui soutiennent les révolutions arabes, au nom de la démocratie et de l'auto-détermination de ces peuples, et "s'opposent pourtant à la volonté des palestiniens qui ont vécu sous l'occupation israélienne pour des décennies".
Abbas, régulièrement considéré par les palestiniens et par les analystes politiques comme un "faible" dirigeant palestinien, vient d'effectuer un puissant retour de force et atteint aujourd'hui une popularité qu'il n'a jamais eu auparavant. Selon le quotidien Haaretz, le président de l'Autorité Palestinienne est aujourd'hui "politiquement plus fort qu'il n'a jamais été".

Netanyahu : "Je Peux Apporter la Paix"

27/09/2011
Le Premier Ministre Benjamin Netanyahu a déclaré Lundi qu'il pouvait apporter la paix, et que les palestiniens faisaient une terrible erreur en ne retournant pas à la table des négociations.

Netanyahu a déclaré à Charlie Rose, au cours d'une interview pour la chaîne PBS lundi soir, qu'il était prêt à "négocier où que ce soit et à tout moment, sans pré-conditions, 'just do it'. C'est si simple, et pourtant ils rendent ça si compliqué. 'Just do it', comme le sigle commercial de Nike. Et je suis prêt à le faire".
Le Premier Ministre israélien a concédé que l'échec d'une solution à deux Etats n'était pas dans les intérêts d'Israël : "je ne veux pas que le peuple palestinien soit assimilé aux citoyens ou aux sujets d'Israël, il faut alors qu'ils vivent dans leur propre Etat". "Je veux simplement m'assurer que cet Etat ne devienne pas un second Gaza, qu'il ne devienne pas un 'Iran-miniature' qui pourrait détruire le seul Etat juif du monde", a-t-il affirmé.
Benjamin Netanyahu a assuré qu'il avait le soutien de la coalition, et qu'il était capable d'apporter la paix. "Je pense que les palestiniens sont encore en train de faire une terrible erreur. Saisissez l'opportunité et faites la paix, pour l'amour de Dieu".
Le Premier Ministre israélien a annoncé qu'il refusait de compromettre l'unité de Jérusalem. Il affirme toutefois qu'il ne s'agit pas d'une pré-condition, mais d'une position vis-à-vis des négociations. "C'est même stupide de s'avancer pour annoncer : 'Oui, je vais vous offrir ce pourcentage, vous voyez, un chiffre avec une décimale pour échanger des terres'. Et pour l'instant, je n'entends pas Abbas annoncer quoique ce soit. Il ne propose rien. Rien!" s'est exclamé Netanyahu, avant de se lamenter que depuis le début de son mandat, Abbas ne lui avait accordé que 6 heures de réunion.
Netanyahu a reconnu qu'il refuserait de revenir aux frontières de 1967, prenant à parti le soutien de Barack Obama à ce propos.
Interrogé quant à ses relations avec Barack Obama, le Premier Ministre a reconnu que "bien que nous divergions sur tel ou tel point, je pense, pour être honnête, que nous sommes très proche sur les points principaux". Moins optimiste à propos de l'Union Europe, "il est plus difficile d'atteindre un consensus avec l'Europe qu'avec Abbas lui même", a-t-il ironisé.
Il s'est aussi exprimé sur la question de la reconnaissance de l'Etat d'Israël en tant qu'Etat juif, un point de friction récurrent au sein du Quartet. Netanyahu a avancé que si l'on accusait Israël de nettoyage ethnique, il fallait bien considérer que l'Etat palestinien revendiqué par Abbas était un Etat sans juif. Il a également exprimé son opposition au Droit au Retour. Si Israël acceptait "d'inonder Israël avec des millions de palestiniens, il faudrait reconnaître deux Etats palestiniens : la Palestine et l'Israël palestinisé".
Selon les déclarations de Mahmoud Abbas et de plusieurs négociateurs palestiniens, Netanyahu serait le dirigeant israélien avec lequel il est historiquement le plus difficile de négocier. Mahmoud Abbas a réitéré au cours de son discours à Ramallah, dimanche dernier, qu'il ne reprendrait pas les négociations tant qu'Israël ne gèlerait pas l'expansion illégale des colonies dans les territoires occupés. 

Sheikh Salah attend que son nom soit blanchi

Grande-Bretagne - 23 septembre 2011
Par Friends of Al-Aqsa
Presque trois mois après son arrivée en Grande-Bretagne pour une tournée de conférences d'une semaine, Sheikh Raed Salah est toujours sur place. 3 jours après le début de la tournée, Sheikh Salah a été arrêté fin juin par la police des frontières à la demande de la ministre britannique de l'Intérieur, Theresa May.
Sheikh Salah attend que son nom soit blanchi
Après avoir passé deux semaines en prison, sa demande de remise en liberté sous caution a été acceptée par la Haute Cour le 15 juillet. Depuis, Sheikh Salah attend une audience au tribunal pour contester les fausses accusations à son encontre. L'audience devrait avoir lieu la semaine prochaine.
Ismail Patel, président des Amis d'Al-Aqsa, a déclaré : "Nous demandons à chacun de prier en soutien à Sheikh Raed. Nous sommes confiants que l'audience le disculpera de toutes les accusations et qu'il pourra enfin revenir chez lui et retrouver sa femme et ses enfants qu'il n'a pas vu depuis 3 mois."
Traduction : MR pour ISM

Rafle des partisans du Hamas par les forces sécuritaires de l'AP

Cisjordanie - 24 septembre 2011
Par Pales
Les forces de la sécurité de l'Autorité palestinienne (PASF) ont arrêté au moins cent partisans du Hamas dans toute la Cisjordanie ces derniers jours, dans l'un des plus féroces campagnes d'arrestations suite à la promesse de l'AP de bloquer les affrontements palestiniens avec les forces israéliennes d'occupation.
Au moins 600 autres partisans du Hamas en Cisjordanie ont été convoqués pour interrogatoire par les PASF, de crainte de réponses aux violations israéliennes au moment où le Président de l'AP Mahmoud Abbas a remis à l'ONU une demande d'adhésion d'Etat.
Il a été rapporté que beaucoup des destinataires des convocations dans les villes et villages du gouvernorat d'Al-Khalil (Hébron) ont refusé d'y répondre.
50 arrestations ont eu lieu dans les seules journées de mercredi et jeudi, et 20 autres samedi matin. Le nombre de personnes convoquées pour interrogatoire dans les locaux des PASF entre jeudi et vendredi matin était de 94, pour la plupart des citoyens du gouvernorat d'Al-Khalil.
Les rafles sont intervenus après que les services secrets aient estimé possible que des manifestations de masse se transforment en affrontements avec les forces de l'occupation israélienne et les colons juifs en Cisjordanie .
Depuis hier vendredi matin, les PASF ont déployé leurs troupes dans toute la Cisjordanie et patrouillent la périphérie des villes et les points chauds.
Des observateurs disent que le Fatah, le parti qui dirige l'Autorité palestinienne, est derrière cette campagne systématique d'arrestations contre son rival Hamas sans attirer l'attention de l'opinion publique palestinienne.
Beaucoup de ceux qui ont été arrêtés sont des membres du Hamas déjà détenus par les forces sécuritaires israéliennes et palestiniennes à plusieurs reprises auparavant et sont arrêtés le matin de bonne heure et dépouillés de leurs cartes d'identité, libérés le soir puis convoqués le lendemain matin.
Source : Palestine Info
Traduction : MR pour ISM

Omar Barghouti : « Reconnaître l’Etat palestinien ne mettra pas fin au régime d’apartheid israélien »

Palestine - 24 septembre 2011
Par Omar Barghouti
Entretien par Pierre Puchot mis en ligne sur Mediapart le 17 septembre 2011
L'initiative palestinienne à l'ONU ne fait pas l'unanimité, et déjà parmi les Palestiniens eux-mêmes. Beaucoup d'habitants de Cisjordanie comme de Gaza demeurent inquiets face à la reconnaissance de l'Etat à l'ONU, dont ils ne perçoivent pas les avantages immédiats. Certains redoutent que la direction palestinienne ne considère cette initiative comme une nouvelle opportunité de réanimer le processus de négociation d'Oslo qui n'a contribué, selon eux, qu'à accentuer l'occupation israélienne des territoires palestiniens. Entretien avec Omar Barghouti, écrivain et activiste palestinien, membre fondateur de BDS (boycott, désinvestissement et sanctions), campagne internationale non-violente pour le boycott des produits israéliens, lancée en 2005.
Omar Barghouti : « Reconnaître l’Etat palestinien ne mettra pas fin au régime d’apartheid israélien »
Le futur Etat palestinien, caricature d'Abu Noon

Quelle analyse faites-vous de l'initiative de l'OLP à l'ONU ? Est-ce la chose à faire ? Est-ce le moment ?
D'une manière générale, les Palestiniens, profondément conscients de la paralysie de l'ONU induite par la relation qu'entretiennent les Etats-Unis avec Israël, restent cependant convaincus qu'il n'y a aucune alternative viable à l'ONU, par laquelle nous pourrions en fin de compte atteindre nos droits fondamentaux. Parce que cela marque une nouvelle étape dans cette direction, le fait d'améliorer la représentation palestinienne à l'ONU est soutenue par la plupart des Palestiniens, mais seulement si cela protège nos droits inaliénables et maintient le statut de l'OLP comme seul représentant légitime des Palestiniens.
Cependant, comme nous l'avons appris de la lutte sud-africaine contre l'apartheid, les initiatives diplomatiques, mêmes les mieux intentionnées, ne peuvent pas seules rétablir les droits ou en finir avec l'injustice coloniale; pour exercer nos droits, nous devons appliquer une pression soutenue et moralement cohérente, contre notre oppresseur, tant de l'intérieur qu'à l'international. La résistance effective couplée avec la solidarité mondiale est la clé de la liberté, de la justice et de l'autodétermination.
Au lieu de chercher à affaiblir ce régime d'occupation et d'apartheid israélien et de le contraindre à reconnaître nos droits, le président palestinien Mahmoud Abbas, alors qu'il s'adressait récemment à un groupe d'intellectuels israéliens le pressant de reporter son initiative à l'ONU, a déclaré : « Nous ne voulons pas isoler Israël. » Il a assuré à son auditoire que, tant qu'il restera en fonction, la coordination de sécurité entre l'Autorité palestinienne et Israël continuera, pour « empêcher la terreur et préserver le calme. »
Le porte-parole de la délégation israélienne, Sefi Rachlevski, a fait cette déclaration dans Yedioth Ahronoth du 5 septembre : « Nous sommes un groupe qui soutient entièrement la déclaration [d'Israël] d'indépendance et le rêve sioniste d'établir l'État Israël, dont l'initiative palestinienne est la parfaite continuité. » Il ajoute : « La déclaration palestinienne d'indépendance constitue en pratique une victoire pour la déclaration d'indépendance d'Israël, c'est pourquoi les Israéliens doivent la célébrer dans les rues et être les premiers à reconnaître l'indépendance palestinienne, invitant ainsi le monde à faire de même. »
Si on la considère sous cet angle, l'« initiative de septembre » est au mieux vague et confuse, et, dans le pire des cas, porte préjudice aux intérêts des Palestiniens. Elle se dissocie également de la volonté des Palestiniens, alors que la direction palestinienne ne dispose d'aucun mandat pour renoncer à n'importe lequel de nos droits.
En ces temps d'impunité israélienne et de colonialisme intense, d'occupation et d'apartheid, une direction palestinienne devrait suivre en principe l'exemple de Mandela et Gandhi, menant les masses vers une résistance populaire, laquelle, coordonnée avec une solidarité internationale effective, nous permettrait de faire valoir nos droits à l'ONU. Le fait, au contraire, d'ignorer le peuple, et de saCRIFier potentiellement ses droits de base pour se garantir un avantage illusoire à la table de «négociations», met en danger les grandes avancées notre lutte populaire et civile, obtenue en particulier à la suite du mouvement international BDS.
Un Etat palestinien reconnu par l'ONU, n'est-ce pourtant pas souhaitable ?
Il n'y a aucune possibilité pour la Palestine de devenir un membre à part entière de l'ONU tant que les Etats-Unis ont un pouvoir de veto. Les Palestiniens ont droit à un État. Nous apprécions toute reconnaissance de ce droit.  Mais elle ne doit pas nous distraire de notre lutte en cours, avant et après septembre, pour obtenir nos droits, sur le terrain, reconnus par la Résolution 3236, du 22 novembre 1974, qui institue le droit universellement respecté de l'autodétermination des Palestiniens en tant que droit « inaliénable ». La résolution 3236 « réaffirme les droits inaliénables des Palestiniens en Palestine, y compris : (a) le droit à l'autodétermination sans interférence externe; (b) le droit d'indépendance nationale et souveraineté ». Elle réaffirme aussi « le droit inaliénable des Palestiniens pour retourner dans les maisons et propriétés dont ils ont été déplacés et déracinés et appelle à leur retour » et souligne que « le complet respect et la réalisation de ces droits inaliénables des Palestiniens sont indispensables pour la résolution de la question de la Palestine. »
Cet « Etat » reste imaginaire tant que l'occupation israélienne se poursuit. Dès juin, le comité national BDS palestinien, BNC, de loin la plus grande coalition de groupes émanant de la société civile palestinienne, tout en accueillant favorablement la reconnaissance internationale de notre droit de structure d'un État, a fait part de son inquiétude envers l'initiative de septembre, pour ce qui concerne la protection du droit de retour et le statut de l'OLP. Dans une déclaration importante, le BNC pose que : « La reconnaissance diplomatique doit aboutir à la protection du droit à l'autodétermination inaliénable du peuple palestinien tout entier, représenté par une OLP démocratisée, qui représente non seulement les Palestiniens sous occupation, mais aussi les réfugiés bannis, la majorité des Palestiniens, ainsi que les citoyens discriminés en Israël. Pour aller au-delà du symbole, cette reconnaissance doit être un prélude aux sanctions effectives contre l'Etat d'Israël pour le contraindre à remplir ses obligations, conformément à la loi internationale. »
Plusieurs dirigeants du Fatah de la région de Naplouse en Cisjordanie ont distribué, le 28 août dernier, une déclaration faisant part des mêmes préoccupations : « Le droit à l'autodétermination est un droit collectif de tous les Palestiniens, sans tenir compte de leur emplacement géographique... Toutes les initiatives diplomatiques, y compris l'initiative aux Nations unies ce mois de septembre, doivent préserver le statut de l'OLP comme le représentant unique aux Nations unies et protéger et promouvoir les droits inaliénables des Palestiniens. »
Après quinze années de négociations infructueuses, estimez-vous que le dialogue avec Israël et les Etats-Unis puisse aujourd'hui encore constituer un moyen pour les Palestiniens de faire valoir leurs droits ?
Vous voulez dire vingt ans, pas quinze! Ces deux décennies d'un processus extrêmement destructeur et trompeur ont permis à Israël de littéralement cimenter sa domination coloniale et de rompre son ancien isolement sur la scène internationale grâce aux prétendues négociations avec la direction palestinienne.
Pendant les cycles infinis de négociations, la présence coloniale d'Israël dans les territoires occupés a plus que doublé ; les Palestiniens ont perdu beaucoup des terres qui leur restaient, tout particulièrement à Jérusalem occupé, le Naqab (Néguev) et dans la vallée du Jourdain ; Gaza a été pulvérisé par un assaut sans précédent et mortel, et reste sous un siège immoral ; des lois racistes se sont développées très rapidement en Israël, niant aux citoyens palestiniens leurs droits et aggravant leur misère sous un système israélien de discrimination raciale qui épouse parfaitement la définition de l'apartheid de l'ONU ; les réfugiés palestiniens sont niés dans leur droit inaliénable, protégé par l'ONU, de retourner dans leurs maisons et pays dont on les a chassés en 1948. Cela n'aurait pu se passer sans le voile de bienséance offert à Israël par une direction palestinienne flexible, en manque de vision, de compétences et de principes.
Dans l'histoire, aucune puissance coloniale n'a jamais renoncé à sa domination coloniale, volontairement ou par la persuasion. La résistance effective et la solidarité internationale massive, particulièrement sous forme de boycott et de sanctions, constituent le chemin le plus sûr pour les Palestiniens vers la liberté, la justice et le respect de leurs droits. C'est la leçon de l'Inde, de l'Afrique du Sud et des autres luttes pour la liberté.
La problématique du boycott que vous avez évoquée a émergé ces dernières années au sein du débat public, mais n'a pas encore démontré sa capacité à améliorer les conditions de vie des Palestiniens. Quelle est votre analyse de cette stratégie, qui a reçu un certain écho sur le plan international ?
Votre jugement est totalement imprécis. L'effet de BDS sur Israël a crû de manière exponentielle au cours des six dernières années. À la lumière de succès majeurs marqués par le mouvement BDS après l'agression d'Israël contre Gaza à l'hiver 2008-2009, des représentants gouvernementaux israéliens et des groupes de réflexion ont commencé à voir en BDS une «menace stratégique.» L'arsenal massif d'Israël constitué d'armes nucléaires et conventionnelles s'est révélé sinon totalement, du moins en grande partie, inefficace face à la campagne BDS, un mouvement non-violent basé sur le respect des droits de l'homme universels.
Dans l'incapacité de contrer l'impact de BDS, le mouvement bénéficiant même d'un soutien croissant (y compris en Israël), la frustration d'Israël a été telle que cela a poussé la Knesset à adopter une loi anti-BDS draconienne, criminalisant l'expression du soutien en faveur de BDS, au risque de faire tomber le dernier masque derrière lequel se cache Israël pour s'affirmer comme étant démocratique.
Dans le monde entier, les syndicats ont approuvé BDS. COSATU d'Afrique du Sud, le Congrès irlandais de syndicats, le Congrès des syndicats écossais, le Congrès des syndicats britanniques ont contribué à cette tendance de par le monde. Dans le domaine culturel, un nombre croissant d'artistes internationaux renommés et des groupes musicaux tiennent compte de l'appel de boycott et refusent de jouer en Israël. Du point de vue académique, l'Université de Johannesburg a été la première à couper des relations avec une université israélienne, du fait de la complicité de cette dernière dans les violations par Israël des droits de l'homme. Le syndicat universitaire britannique UCU a adopté une motion de soutien à BDS.
Du point de vue économique enfin, le grand groupe français Veolia a perdu des milliards de dollars de contrats, en particulier en Europe, à cause de sa participation à un projet israélien illégal, conçu pour cimenter le contrôle colonial israélien de Jérusalem occupé. Le plus grand exportateur de produits alimentaires israélien, Agrexco, a subi un contre-coup économique dévastateur, principalement en raison du boycott mené par un large spectre d'organisations de la société civile, en France, en particulier.
Presque pris de panique, Israël a intensifié sa campagne publicitaire portant sur plusieurs millions de dollars pour vanter la « marque Israël », campagne qu'il avait lancée en 2005 pour détourner l'attention de ses crimes de guerre et projeter une image trompeuse de normalité. Et cela est aussi passé par des actions artistiques et scientifiques. Jusqu'à présent, toutes ces actions sont restées inefficaces face à la puissance des activistes de BDS dans le monde entier. C'est sur ce terrain que nous devons poursuivre nos efforts pour faire valoir nos droits et mettre fin à l'occupation.
Source : Mediapart
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Menaces sur l'économie palestinienne

Cisjordanie - 24 septembre 2011
Par Econostrum
Article du jeudi 22 septembre 2011
Les sanctions économiques qui menacent de s'abattre sur la Cisjordanie et Gaza après la demande d'adhésion à l'ONU risquent d’être fatales pour l’économie palestinienne. D'après les données présentées le 18 septembre 2011 par la Banque Mondiale, lors de la Conférence des donateurs au siège de l’ONU, depuis juillet 2011 le taux de croissance de la Cisjordanie serait d'à peine 4% : les exportations stagnent et le taux de chômage se maintient aux alentours de 15%.
Menaces sur l'économie palestinienne
Le docteur Samir Abdullah, président du Palestine Economic Policy Research Institute, explique à Econostrum mercredi 21 septembre 2011, que "la crise fiscale est telle en Cisjordanie que le gouvernement doit emprunter aux banques pour pouvoir payer le salaire de ses employés. Depuis maintenant trois mois, les fonctionnaires de l’Autorité palestinienne n’ont reçu que la moitié de leurs salaires."
La Banque mondiale annonce que seuls 238M€, sur les 537 M€ promis par la communauté internationale, sont effectivement arrivés dans les comptes de l'AP (autorité palestinienne), qui a déjà emprunté plus d'1 MRD$ depuis janvier.
Les États-Unis contribuent chaque année à hauteur de 500 M$ (369 M€) au budget de l'Autorité palestinienne. D'après certains politiciens américains, Washington tentera de réduire l'aide aux Palestiniens s'ils refusent de céder sur la question de la reconnaissance à l'Onu.
"Les contributions des pays de la Ligue arabe qui s’étaient engagés à verser 50M$ (37M€) par mois aux Autorités palestiniennes manquent aussi à l'appel à cause de la pression américaine," souligne le Dr Abdullah.
Menace de sanctions économiques israéliennes
"Nous craignons avant toute chose une escalade des sanctions israéliennes et de son régime de bouclage. Jusqu’à présent, la redistribution de la TVA sur toutes les importations palestiniennes est entièrement gérée par Israël. C’est un budget de 300 M$ (221,8 M€) par an, soit 40% du budget des Autorités palestiniennes, ça serait un véritable désastre," explique le Dr Abdullah.
D’ailleurs, le vice-ministre des Affaires étrangères, Danny Ayalon, a déclaré à la Conférence des donateurs qu’ "Israël souhaite poursuivre le développement économique palestinien, mais que la future assistance en matière de coopération pourrait être gravement et irrémédiablement compromise si les dirigeants palestiniens continuent en agissant en violation de tous les accords signés, qui régissent également les relations économiques existantes entre Israël et l’Autorité palestinienne;"
Youval Steinitz, le ministre des Finances israélien a quant à lui carrément menacé l'Autorité palestinienne, lors d’une conférence de presse mardi 20 septembre 2011, de sévères sanctions financières, si son dirigeant se rend à l'ONU, proposer la résolution de reconnaissance de l'État palestinien. "Il s'agit de mon point de vue, pas d'une décision gouvernementale : si les Palestiniens violent ainsi les fondements de l'accord de paix, nous devrions reconsidérer le fait de leur délivrer l'argent des taxes," a déclaré Steinitz.
Une décision qui ne serait pas une première puisque ce dernier avait déjà stoppé, temporairement, le transfert des impôts (TVA, taxes sur les marchandises à l'import-export) au printemps 2011.
Source : Econostrum 

Essam Aoudhi : tombé en martyr en défendant Qusra

Naplouse - 24 septembre 2011
Par ISM
Aujourd'hui, 23 septembre, Essam Kamal Abed Aoudhi, 35 ans, père de 8 enfants, a été assassiné par l'armée israélienne alors qu'elle tirait à balles réelles sur la foule des villageois rassemblés dans leur village. Venant de l'avant-poste voisin de Esh Kodesh, construit entièrement sur des terres volées à Qusra, un groupe de colons est entré dans le village après 13h et a commencé à attaquer les villageois et à mettre le feu aux oliveraies. Alors que les villageois se rassemblaient pour se protéger et protéger leur terre, les soldats sont arrivés et se sont positionnés entre les villageois et les colons, dont ils protégeaient la retraite.
Essam Aoudhi : tombé en martyr en défendant Qusra
Immédiatement, les soldats ont tiré des grenades lacrymogènes, des balles caoutchouc-acier et des balles réelles directement sur les villageois, non pas pour les disperser mais uniquement dans l'intention de blesser.
- Mohammad Abdul Odeh, 16 ans, a été blessé par une grenade lacrymogène à grande vitesse dans l'estomac, alors qu'il se tenait sur sa terre.
- Remi Yusef Faiz Hassan (photo ci-dessous), 35 ans, a reçu 4 balles caoutchouc-acier et une balle dum-dum tirée à 2m de distance alors qu'il marchait pacifiquement vers les soldats pour leur demander pourquoi ils laissaient les colons entrer dans son village et incendier ses arbres.
Photo 
- Sameeh Hassan, 24 ans, a été touché à l'aine par une balle caoutchouc-acier alors qu'il tentait d'aller éteindre le feu qui détruisait ses oliviers.
- Essam Aoudhi a été tué par une balle réelle alors qu'il rejoignait les villageois qui protestaient contre l'incursion de l'armée dans son village. Selon le docteur Sameh Abu Zaroh, médecin à l'hôpital Rafidia de Naplouse, la blessure sur le corps d'Essam montre que la balle a été tirée à quelques mètres de lui et par en-dessous, de manière à faire le plus de dégât. La balle est entrée sur le côté droit de la poitrine d'Essam et est sortie en haut de son dos, fracturant ses vertèbres en plusieurs endroits.
Après qu'Essam ait été transporté en ambulance à Naplouse, les soldats sont immédiatement partis, comprenant clairement ce qui venait de se passer. La population de Qusra est revenue dans le centre du village où elle a crié des slogans de colère en raison du martyre d'Essam.
Alors que le soleil se couchait sur Qusra, la punition a continué, et deux adolescents sont arrivés dans le village en titubant avant de s'écrouler sur le sol de douleur. Amar Masameer, 19 ans, et Fathi Hassan, 16 ans, avaient été arrêtés dans la journée alors qu'ils se dirigeaient vers les oliviers de Qusra en flammes.
Bien qu'ils n'aient pas résisté à l'arrestation, ils sont revenus au village couverts de sang et leurs visages tellement tuméfiés qu'ils étaient à peine reconnaissables. Fathi Hassan a expliqué qu'après leur arrestation, des colons de l'avant-poste ont demandé aux soldats la permission de tabasser les deux jeunes. Les soldats ne se sont pas interposés et les colons se sont mis à jeter des pierres aux deux jeunes qui avaient les mains attachés dans le dos. Amar Masameer a été blessé à l’œil par une pierre jetée juste à quelques mètres de lui et il est maintenant soigné à l'hôpital Rafidia.
Voir les photos prises par l'équipe ISM-Naplouse
Les funérailles d'Essam, le 24 septembre
Source : Palsolidarity
Traduction : MR pour ISM

Hamas : la démarche est sans substance

Palestine - 24 septembre 2011
Par Al-Qassam
Le mouvement Hamas a rejeté hier la tentative du Président palestinien Mahmoud Abbas d'obtenir l'adhésion d'un Etat palestinien aux Nations-Unies, la qualifiant de démarche "sans substance". "Le discours d'Abbas aux Nations-Unies fut un discours émouvant qui a réussi à présenter la souffrance des Palestiniens, mais il a omis de discuter des moyens de confronter l'occupation tout en liant sa candidature à l'ONU à des négociations avec l'occupation, rendant sa démarche sans substance," a dit Sami Abu Zuhri, porte-parole du Hamas.
Il a fait ses remarques peu après que le leader palestinien se soit adressé à l'Assemblée générale des Nations-Unies, faisant un plaidoyer passionné à l'organisme mondial pour qu'il accepte un Etat palestinien comme 194ème membre des Nations-Unies.
Ismail Haniyeh, leader du mouvement Hamas qui refuse de reconnaître Israël, a dit que les Palestiniens ne devait pas mendier un Etat. La libération de la terre palestinien doit intervenir d'abord, a-t-il dit.
Sans un droit au retour garanti sur la terre perdu dans la guerre de 1948 qui a conduit à la création de l'Etat juif, "ce qui se passe aux Nations-Unies blesse la dignité de notre peuple," a dit Haniyeh.
Le porte-parole du gouvernement Hamas Taher al-Nunu, a lui aussi dénoncé le discours d'Abbas qui cherche le retour à une certaine forme de négociations avec Israël.
"Il y a une contradiction dans le discours d'Abu Mazen entre la réalité et les solutions qu'il a proposé," a dit Al-Nunu, utilisant le nom de guerre d'Abbas.
"Alors qu'il a porté un diagnostic correct sur la réalité, il a dit qu'il était déterminé à reprendre les négociations et la reconnaissance de l'occupation israélienne," a dit Al-Nunu.
"Trouver des solutions stériles ne répond pas aux exigences du peuple palestinien."
Bien que le Hamas ne se soit pas activement opposé à la candidature d'Etat-membre à l'ONU, le mouvement islamique dit qu'il n'a pas été consulté sur la stratégie et croit qu'elle n'aura aucun résultat concret pour mettre fin de l'occupation israélienne.
Au début du mois, le responsable Hamas Khalil al-Hayya a dit que la campagne devrait chercher l'adhésion d'un Etat palestinien sur toute la "Palestine historique", incluant des parties qui sont actuellement en "Israël".
En mai, le Hamas et le mouvement Fatah d'Abbas ont signé un accord de réconciliation inattendue qui n'a pas encore été totalement réalisée, les deux bords souhaitant éviter les questions qui pourraient exacerber les tensions.
Source : Al Qassam
Traduction : MR pour ISM

Reconnaissance d’un État palestinien : Parler pour ne rien dire et agir pour ne rien faire !

Palestine - 24 septembre 2011
Par Yamin Makri
Après nous avoir vendu les accords de paix d'Oslo qui ont été une farce pour certains et une grande désillusion pour d’autres, on veut aujourd'hui nous vendre cette reconnaissance par l'ONU d'un proto-État palestinien. L’ONU qui a pourtant beaucoup de mal à reconnaitre le droit légitime du peuple palestinien à la Résistance, l’ONU qui ne fait jamais appliquer les multiples résolutions condamnant l’État sioniste et qui a une facilité déconcertante à les faire appliquer quand il s’agit de l’Irak, l’Afghanistan ou la Lybie.
Reconnaissance d’un État palestinien : Parler pour ne rien dire et agir pour ne rien faire !
Ce tapage médiatico-politique permet, encore une fois, de détourner les esprits, de nous agiter et d’éviter de réfléchir au sens du débat. Pendant ce temps, les colonisations se poursuivent et les Palestiniens continuent à subir l’agression permanente de l’État sioniste, dans l’indifférence complice des gouvernements et des organisations internationales (dont, bien sur, l’ONU)…
Ce faux-débat, c’est en fait « parler pour ne rien dire et agir pour ne rien faire ». On lance l’idée de la reconnaissance d’un État qui n’existe pas, cela permet d’éviter de débattre d’un État bien réel qui martyrise un peuple depuis des décennies. Et, pris dans la spirale médiatique, on observe les réactions des uns et des autres, on réagit… Mais le cadre a été posé, pour ne pas dire imposé : « pour ou contre la reconnaissance d’un... » La diversion est lancée, on oublie alors les fondamentaux, les évidences dont on ne veut jamais débattre :
La paix dans cette région ne peut être le résultat de partages de territoires, de créations d’États ethniquement « purs » mais bien dans la dénonciation d'une idéologie d’État raciste et dangereuse pour la paix des peuples, cette idéologie qui veut justifier l’injustifiable : le sionisme.
Notre désir légitime de paix, notre lassitude devant tant d’indifférences ne doivent pas nous aveugler ou nous faire accepter des solutions bancales et injustes. Il faut refuser les propositions naïves « du moindre mal » qui pourraient nous satisfaire aujourd’hui mais qui ont engendré tant de frustrations.
Car personne ne peux accepter une idéologie d’État qui affirme un droit exclusif sur un territoire au nom d’une appartenance raciale ou religieuse. C’est cette idéologie là qui justifie la colonisation, les agressions et toutes les injustices que subissent le peuple palestinien. C’est cette idéologie-là qui fait qu’aujourd’hui un État, dans son arrogance, se considère au dessus du Droit international.
Aucun État, palestinien ou non, aucun peuple, arabe ou juif, ne peut vivre en paix dans cette région du monde tant que cette idéologie infâme perdurera.
Seuls la Justice et le Droit répondront aux aspirations légitimes de tous les peuples. Toute solution qui ne prend pas en considération :
- La condamnation de l’idéologie sioniste, raciste et coloniale qui sous-tend l’État israélien actuel ;
- La nécessité de l’établissement d’un seul État de Droit, basé sur une citoyenneté égalitaire pour tous dépassant les appartenances religieuses et raciales ;
- Le droit au retour et/ou le dédommagement de tous les réfugiés palestiniens vivant en exil ;
- La gestion autonome et le libre accès des lieux saints pour chacune des confessions ;

ne débouchera que sur une impasse et sera un déni au Droit et à la Justice.
Beaucoup affirment que la solution d’un seul État, basé sur une citoyenneté égalitaire est une utopie.
Beaucoup pensent aussi que la paix est une utopie.
Ce sont souvent les mêmes…  
Source : Globislam
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L'Union européenne demande à la délégation palestinienne à l'ONU de ne pas recourir à la Cour pénale internationale

ONU - 24 septembre 2011
Par Selim Saheb Ettaba
Article publié le 21 septembre 2011
Les dirigeants palestiniens sont de plus en plus irrités par les pressions à ne pas chercher à défendre leur cause par des moyens juridiques, bien qu'ils satisfassent, disent-ils, toutes les exigences de la communauté internationale. Leur frustration grandissante est probablement l'une des principales raisons pour lesquelles ils ont durci leur position ces dernières semaines au risque d'un clash avec les Etats-Unis tandis qu'ils poussent leur demande d'adhésion d'un Etat palestinien comme Etat-membre à l'ONU.
L'Union européenne demande à la délégation palestinienne à l'ONU de ne pas recourir à la Cour pénale internationale
Ashton a demandé à Abbas de ne pas aller à la CPI si les Palestiniens obtenait un statut d'Etat non membre
Il y eut des discussions sur l'"option Vatican", considérée comme moins conflictuelle, selon laquelle un vote à l'Assemblée générale des Nations Unies élèverait le statut des Palestiniens à celui d'Etat non membre jouissant d'un statut d'observateur. La seule autre entité bénéficiant d'un tel statut est actuellement le Vatican, et ce statut permettrait aux Palestiniens de rejoindre plusieurs organismes et traités internationaux tels la Cour Pénale Internationale (CPI) et la Quatrième convention de Genève sur la protection des civils.
Mais les Palestiniens disent que la responsable de la politique étrangères de l'Union européenne Catherine Ashton leur a déjà demandé de ne pas se prévaloir des nouveaux droits juridiques qu'ils pourraient obtenir.
"Ashton nous a même demandé, si nous obtenions un statut d'Etat non membre, de ne pas aller à la CPI," a déclaré le négociateur palestinien Nabil Shaath lundi 19 septembre.
"Ça revient à demander à des gens de ne pas aller en justice si un crime est commis contre eux."
Les Palestiniens sentent qu'ils sont victimes d'un mauvais cas de deux-poids deux-mesures.
"Israël a l'habitude d'agir au-dessus des lois dans une impunité totale et ils ne veulent pas que les victimes, les opprimés, les Palestiniens, aient le moindre accès aux instruments de justice," a dit mardi 20 Hanan Ashrawi, responsable palestinienne de haut rang.
Les Etats Unis et plusieurs pays d'Europe ont essayé de dissuader les Palestiniens en leur faisant miroiter la perspective de nouvelles négociations de paix avec Israël en face à face sans aucun signe crédible pour une reprise des pourparlers.
Pour les Palestiniens, qui rêvent d'un Etat de Palestine depuis des décennies, septembre 2011 répond à une triple échéance.
Le président US Barack Obama avait dit qu'il voulait voir le nouvel Etat entrer en existence ce mois-ci ; c'est la date-limite d'un an établie pour la fin des négociations de paix, et elle marque également la fin d'un plan sur deux ans établi par le Premier ministre Salam Fayyad pour créer les fondations d'un Etat palestinien.
Il est de plus en plus généralement admis que les Palestiniens sont prêts à gérer leur propre nation.
"Nous avons forgé une proposition économique très solide, un certificat de naissance très solide des institutions de l'Autorité palestinienne. S'il y a un Etat, les Palestiniens pourront le gérer, c'est l'essentiel," a dit le ministre norvégien des Affaires étrangères Jonas Gahr Stoere.
S'exprimant lors d'une conférence de presse commune avec Fayyad lundi dernier 19 septembre, il a également contesté l'idée que les Palestiniens, qui habitent certains des territoires les plus pauvres sur terre, pourraient être punis de sanctions pour avoir osé présenter leur demande d'adhésion d'Etat.
"Ce serait un exemple rare dans la communauté internationale, si les chemins de la famille des nations, les Nations Unies, devaient conduire à quelque chose qui se rapproche de sanctions à la suite de délibérations au Conseil de Sécurité ou à l'Assemblée Générale," a dit Stoere.
"Je ne prends pas position sur le fait que les Palestiniens aillent ici ou là (...) mais je m'exprime en faveur des Nations Unies qui sont un lieu où vous pouvez aller sur des questions de statuts et formalités traitées par la communauté internationale, sans encourir de sanctions ou de punitions."
Traduction : MR pour ISM

Novembre 1947 / Septembre 2011 : le crime était presque parfait !

Palestine - 25 septembre 2011
Par Pierre-Yves Salingue
Le scénario avait été particulièrement travaillé. 64 ans après le vote par l’ONU du plan de partage de la Palestine en faveur de l’entreprise coloniale sioniste et contre la volonté et les intérêts des peuples arabes de la région, on allait liquider la cause palestinienne en faisant croire que « la solution évidente des deux Etats » avait enfin été acceptée par tous. Les déclarations optimistes d’Abbas et de Fayyad, autorisées et confortées par divers discours d’Obama en 2009 et 2010, avaient ancré dans les esprits l’idée de « l’Etat palestinien en septembre 2011 ». Les dirigeants israéliens eux-mêmes avaient émis quelques propos élogieux sur l’excellence de la coopération sécuritaire pour réprimer la résistance et sur les convergences des initiatives de Fayyad avec le plan de « paix économique » de Netanyahu.
Novembre 1947 / Septembre 2011 : le crime était presque parfait !
Avant même la mort d’Arafat, les dirigeants impérialistes avaient assuré la continuité d’une représentation palestinienne qui leur convienne. Après avoir été imposé comme Premier ministre, Abbas avait été élu Président de l’Autorité en 2005. Certes, en 2006, le vote démocratique en faveur du Hamas des Palestiniens de Cisjordanie et de la Bande de Gaza avait mis la manœuvre en péril. Mais les arrestations par l’armée d’occupation des parlementaires Hamas nouvellement élus et le blocus imposé aux Palestiniens qui prétendaient choisir leur gouvernement avaient permis d’imposer une équipe menée par Fayyad et présentant les garanties exigées par les bailleurs occidentaux de l’Autorité palestinienne.
Conscient de l’absence totale de légitimité politique de Fayyad pour les Palestiniens (2% aux élections de 2006 !), les dirigeants impérialistes ont fermé les yeux sur la prolongation unilatérale par Abbas de son mandat présidentiel expiré depuis janvier 2009 !
Quant au fait que sa « légitimité révolutionnaire » au sein de l’OLP tient d’une part à un congrès du Fatah tenu à Bethléem en 2009 sous contrôle de l’armée d’occupation et d’autre part à l’absence totale de fonctionnement démocratique de l’OLP, dont l’instance suprême de décision ne s’est pas réunie depuis plus de 10 ans…, ils n’en ont évidemment cure, tant que l’actuelle direction autoproclamée leur est utile.
On s’acheminait donc vers l’adoption de « la seule solution possible, connue de tous, la solution à deux Etats, israélien et palestinien, vivant côte à côte en paix et en sécurité. »
On allait enfin connaître la fin d’un « drame de plus de 60 ans » grâce à la générosité occidentale qui octroyait un Etat à des Palestiniens méritants et aux « saCRIFices douloureux » des Israéliens qui renonceraient (provisoirement !) aux 10 à 15 % de la Palestine mandataire laissés aux Palestiniens.
A défaut de pouvoir rentrer chez eux, dans leurs foyers, les réfugiés pourraient voyager grâce à un passeport, les Palestiniens discriminés en Israël seraient invités à rejoindre l’un des bantoustans constituant l’Etat palestinien, ce bantoustan pouvant d’ailleurs être le résultat d’un échange de territoires permettant à Israël d’annexer les blocs de colonies.
La pièce était jouée ! A l’occasion de cet « évènement historique », on ne parlerait ni du siège de Gaza, ni des 12.000 prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes, ni de la construction à un rythme effréné des colonies, ni de la multiplication des agressions armées des colons fanatiques en Cisjordanie , ni de la judaïsation accélérée de Jérusalem, ni de l’aggravation de la situation des réfugiés dans les camps…
Tous les projecteurs seraient braqués sur la proclamation de l’Etat de Palestine et peu importe que celui-ci soit vide de toute souveraineté et sans conséquence aucune sur la réalité de l’occupation. On maintiendrait à distance les victimes de l’ultime braderie des exigences palestiniennes, réfugiés sans droit au retour réel, Palestiniens expulsés de Jérusalem, Palestiniens de 48 soumis à l’apartheid en Israël, etc. dont on couvrirait les cris de colère par les slogans des manifestants soutenant le spectacle : enfants des écoles dont les cours sont suspendus le temps du rassemblement, employés de l’Autorité contraints d’interrompre le travail et d’aller manifester pour toucher le salaire, chômeurs qui se voient offrir un sandwich et du soda en échange de leur participation… Et dans les mosquées, à la fin de la prière, on ferait lire un texte appelant à soutenir les efforts extraordinaires du Président !
Insensiblement, au fur et à mesure qu’on se rapprochait de l’échéance de septembre 2011, les choses se sont gâtées. Le scénario consensuel s’est délité et la direction palestinienne s’est retrouvée dans cette situation ubuesque de devoir justifier les raisons pour lesquelles elle demandait l’Etat croupion qui lui avait été antérieurement consenti par le parrain US à qui elle avait une fois de plus fait confiance.
Pour le coup, l’or s’est changé en plomb et ce qui devait être un acte historique a été remplacé par une polémique saugrenue où le sort de millions de Palestiniens est réduit au dilemme suivant : la proclamation de l’Etat de Palestine et son admission à l’ONU doit-elle précéder la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens ou la négociation doit-elle forcément reprendre avant la proclamation de l’Etat ?
La frénésie des rencontres bilatérales, des voyages éclair, des réunions d’urgence, des initiatives de la dernière chance, etc. semble sans effet sur la possibilité de trouver une solution à cette variante onusienne du fameux dilemme de la poule et de l’œuf : c’est l’Etat qui précède la négociation ou c’est la négociation qui engendre l’Etat ?
Un instant déstabilisé, on pense inévitablement à la tirade de Macbeth : serions-nous en présence d’ « une histoire racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien » ?
Mais en étant attentif, on constate que les acteurs qui s’écharpent devant les caméras sont toutefois d’accord sur un point : tout ceci n’aura en réalité aucune conséquence sur le quotidien des Palestiniens qui resteront soumis demain aux mêmes injustices qu’hier. Les prisonniers resteront prisonniers, les réfugiés resteront dans leurs camps, le blocus de Gaza ne sera pas levé, le mur de bougera pas d’un pouce, d’autres colonies sionistes seront construites sur les terres palestiniennes, etc.
On comprend alors qu’à l’ONU, la ligne de partage n’est pas entre ceux qui défendent les droits nationaux des Palestiniens et ceux qui soutiennent l’état colonial sioniste.
Le désaccord « qui fait craindre le pire » n’est en réalité qu’une divergence tactique entre ennemis du peuple palestinien.
Il y a ceux qui disent : « la situation dans la région menace de devenir de plus en plus instable, il faut essayer de tromper les Palestiniens tout de suite, demain on n’aura peut-être plus un Abou Mazen sous la main pour essayer de faire passer la pilule » et ceux qui répondent : « c’est justement parce que c’est instable qu’on doit se donner un peu de temps, on peut encore faire vivre l’industrie de la paix en attendant de voir comment ça évolue notamment en Egypte, et si Abou Mazen nous lâche, on se servira d’un autre aujourd’hui en réserve ».
Mais tous sont d’accord pour empêcher le peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination.
On pense alors à ces évènements extraordinaires en Tunisie, en Egypte, au Bahreïn, au Yémen, au Maroc… qui ont illuminé ces derniers mois le ciel obscur du désespoir palestinien.
Par ses excès mêmes, la dramatisation du dérisoire spectacle onusien témoigne de l’état de panique suscité par la mise en mouvement des masses arabes. On comprend que ce désordre général au sein du camp impérialiste est le résultat de l’affolement de chacun des acteurs qui concouraient au dispositif d’asservissement des peuples arabes en général et à l’oppression du peuple palestinien en particulier.
On comprend que la panique a gagné tous ces grands et petits bénéficiaires du dispositif de domination : la direction sioniste avide de poursuivre son plan de nettoyage ethnique, qu’elle doit parfois mettre en veilleuse mais qu’elle n’a jamais abandonné ; les dirigeants US qui voudraient créer les conditions leur permettant de rétablir un équilibre menacé par l’essor du processus révolutionnaire arabe notamment en Egypte, condition nécessaire au déploiement de l’ordre néolibéral sur la région du « Grand Moyen Orient » ; les dirigeants européens avant tout soucieux de la stabilité dans la partie arabe d’une zone méditerranéenne déjà fragilisée par la crise du capitalisme qui menace plusieurs Etats de l’Europe du Sud ; les Etats de la Ligue arabe menacés par la mise en mouvement de leurs peuples qu’ils pensaient avoir définitivement neutralisés ; et bien sûr, pièce indispensable de l’édifice, la petite élite palestinienne issue d’Oslo, et d’abord les dirigeants de l’OLP et de l’AP de Ramallah, qui n’ont d’autre horizon stratégique que celui de négocier, avec les dirigeants sionistes et sous patronage US, les conditions d’une reddition qui leur laissent quand même quelques privilèges matériels et symboliques.
Depuis plus de 20 ans, le terme attendu du « processus de paix » était la normalisation entre le monde arabe et l’Etat sioniste, « une intégration pleine et entière, consentie par ses voisins ».
L’état indépendant palestinien dans les frontières de 67 était la monnaie d’échange de cette intégration, alibi nécessaire à la normalisation des relations avec Israël pour tous les régimes arabes décidés à prendre leur place dans l’ordre néolibéral.
Mais la dynamique politique du sionisme et sa logique de colonisation ininterrompue ont détruit les bases mêmes de l’existence de cette monnaie d’échange : à force de coloniser, il ne reste plus rien à offrir !
C’est maintenant qu’éclate cette vérité parfois ignorée et toujours niée au sein du mouvement qui affirme sa solidarité avec le combat des Palestiniens : le rejet populaire d’Israël de la part de l’immense majorité des peuples arabes qui n’ont jamais accepté l’Etat sioniste imposé par la force au sein de l’Orient arabe. La réalité, c’est qu’il n’y a jamais eu d’adhésion populaire aux sempiternels discours de paix qui exprimaient seulement la soumission d’une élite occidentalisée ou la collaboration de régimes corrompus et soumis aux exigences impérialistes d’accepter « le partenariat avec Israël ».
Aujourd’hui, les questions se bousculent : Comment parvenir à faire oublier cette plaie ouverte depuis 1948 ? Comment faire pour supprimer ce ferment de révolution qui fait dire à tant d’Arabes que le moment est venu de balayer tous ces régimes arabes soumis et de poursuivre la lutte jusqu’à la libération de toute la Palestine ? Comment faire pour assurer la victoire de la normalisation alors que, du Caire à Amman, la colère populaire a remis l’Etat sioniste au centre de la cible de la révolution ? Comment faire pour stopper ce mouvement dont témoignent les actions déterminées contre les ambassades israéliennes, l’affirmation du refus de la normalisation avec Israël dans la plate-forme de la fédération des syndicats indépendants d’Egypte, la montée de l’exigence d’une véritable ouverture de Rafah, la remise en cause des accords économiques et politiques de l’Egypte et de la Jordanie avec l’Etat sioniste ?
Tel est le vrai dilemme des dirigeants impérialistes.
La colère qui couve en Palestine et au sein des peuples arabes n’éclatera pas en raison d’une prétendue frustration d’avoir été injustement privé d’un « Etat ». Ce qui provoquera demain la colère, ce seront les agressions de l’armée israélienne dans le Sinaï, la poursuite du blocus de Gaza et notamment le scandale de la prétendue ouverture de Rafah, les agressions croissantes des colons sionistes contre les villages palestiniens en Cisjordanie , la judaïsation accélérée de Jérusalem, les provocations contre le peuple du Liban, la répression des mouvements de réfugiés, la poursuite de l’occupation de l’Irak, les menaces d’intervention impérialiste en Syrie, etc.
Ce qui provoquera la colère, c’est la volonté impérialiste de priver les peuples arabes de leur droit de prendre en main leur propre destinée, de disposer des ressources de leur sol et, s’agissant du peuple palestinien, d’exercer son droit à l’autodétermination au sein de toute la Palestine, partie intégrante du Machrek.
Quand le pitoyable spectacle de « Palestine 194 » sera terminé, on pourra peut-être revenir au sujet oublié : celui de la libération de la Palestine.
Peut-être sera-t-il alors possible de comprendre que la faillite totale et définitive du projet d’une « Palestine partagée entre deux peuples » est tout simplement l’aboutissement logique du plan de colonisation sioniste qui n’a pas commencé en 1967 et qui ne s’arrêtera jamais tant qu’existe un Etat sioniste qui est d’abord l’incarnation d’une idéologie coloniale réactionnaire, fauteur de guerre et facteur de haine, établi pour contrôler et diviser les peuples, au service de la domination impérialiste.
La prochaine débandade de la direction palestinienne illégitime annoncera probablement son acte de décès et c’est tant mieux !
La fin de ce projet est en réalité une chance pour l’immense majorité des Palestiniens : un Etat croupion palestinien, dépourvu de toute souveraineté et légitimant l’existence de l’Etat d’Israël, eut été une étape supplémentaire dans la fragmentation territoriale et la division du peuple arabe.
La disparition de la perspective des deux Etats mettra un terme à une séquence historique porteuse d’illusions et de défaites. La suppression de cet obstacle est indispensable pour renouer le fil de l’Histoire du combat anti-impérialiste et anti-colonial mené pendant des décennies par les peuples de l’Orient arabe.
L’essor de la révolution arabe va bouleverser les termes de la lutte des Palestiniens en lui permettant de renouer avec la dimension anti-impérialiste et révolutionnaire qui a failli être détruite par les accords d’Oslo.
La question palestinienne va reprendre sa place centrale au sein de la question arabe : il ne s’agit pas d’une lutte pour « le partage de la terre entre deux peuples » mais de la remise en cause d’un Etat pivot de l’impérialisme au Moyen Orient et d’un combat pour l’émancipation.
L’affrontement n’est pas entre les 5 millions de Palestiniens et les 6 millions de Juifs israéliens présents sur la terre de l’ancienne Palestine mandataire mais entre le puissant essor des révolutions arabes en cours et l’Etat sioniste d’Israël, projection de l’Impérialisme occidental dans l’Orient arabe.
Cette modification du rapport des forces va entraîner une transformation radicale des termes de l’affrontement et de ses issues politiques possibles. Il entrainera aussi une remise en cause profonde de la représentation palestinienne.
Ceux qui pensent que c’est seulement « de son plein gré qu’Israël évacuera les territoires occupés », ceux qui approuvent Abbas quand il affirme « notre objectif n’est pas d’isoler ou de délégitimer Israël » vont devoir s’effacer, emportés par le naufrage de la stratégie qui a conduit aux accords d’Oslo.
C’est à la question du partage qu’il faut revenir en effet, mais en comprenant que le problème n’est pas l’absence d’un Etat palestinien.
Le conflit prend racine dans la création de l’Etat colonial et c’est pour cette raison que la solution n’est pas d’appliquer le plan de partage mais de l’annuler totalement, au nom de l’émancipation des peuples arabes contre le projet impérialiste d’accaparement des richesses et de contrôle stratégique de l’Orient arabe et au nom de la révolution arabe qui s’est remise en marche et qui se heurtera nécessairement à l’Etat sioniste partie intégrante de la contre révolution.
Pour celles et ceux qui soutiennent les droits des Palestiniens, le combat pour la Palestine n’est certes pas de soutenir une supplique visant à obtenir une quelconque reconnaissance de l’ONU qui a légitimé en 1947 un projet de nettoyage ethnique et a donné le feu vert aux troupes sionistes pour mener la guerre coloniale de dépossession et d’expulsion des Palestiniens, guerre qui se poursuit encore aujourd’hui.
Le combat pour la Palestine est dans la poursuite de l’action visant à isoler l’Etat sioniste, notamment en poursuivant la campagne BDS.
Il est dans le développement de l’action contre le blocus de Gaza, en prenant place aux côtés des révolutionnaires égyptiens dans la campagne pour l’ouverture totale de Rafah.
Il est dans l’engagement de forces militantes dans les actions des réfugiés aux frontières de la Palestine occupée, au Liban, en Jordanie et en Syrie.
Et il est, bien sûr, dans le soutien aux révolutions arabes, en solidarité notamment avec les révolutionnaires égyptiens en première ligne de la confrontation qui vient.
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La campagne d'arrestations en Cisjordanie annonce une crise politique à l'AP

Cisjordanie - 26 septembre 2011
Par Al Qassam
Des députés palestiniens ont condamné dimanche la reprise d'une intense campagne d'arrestations par les forces de la sécurité de l'Autorité palestinienne contre des centaines de partisans du Hamas, dont les fils du député Omar Abdul-Razzaq, lui-même emprisonné, disant que les rafles étaient le signal d'une crise politique pour l'AP.
Au cours de ces deux derniers jours, les forces de l'AP ont arrêté et convoqué pour interrogatoire des centaines de membres des groupes de la résistance palestinienne en Cisjordanie , une information confirmée par le Bloc Changement et Réforme du Hamas. Les deux fils d'Omar Abdul-Razzaq, Mohammed et Saeed, ont été mis en garde à vue après avoir été convoqués pour interrogatoire par les forces de la sécurité préventive de l'AP.
Le communiqué du Bloc Changement et Réforme condamne cette série d'arrestations, disant que l'escalade présage une crise politique profonde au sein de l'AP et affirme qu'elle est une violation de l'accord d'unité signé entre les partis Fatah et Hamas.
Le communiqué exhorte l'AP à tenir compte de la volonté du peuple palestinien et accuse les forces de sécurité de l'AP de travailler comme agents des forces de l'occupation israélienne, notant que les rafles ont lieu alors que l'OLP a fait des démarches politiques unilatérales en demandant un Etat palestinien dans les frontières de 1967. Les membres du Conseil législatif palestinien, l'organe représentatif de l'AP, soupçonnent que les arrestations sont destinées à faire taire l'opposition au moment où l'OLP lance sa démarche à l'ONU.
Dans une déclaration séparée, les députés Hamas en Cisjordanie dénonce également la recrudescence des arrestations et indique que les arrestations visent à saper la volonté des députés palestiniens. Les députés Hamas se demandent comment les forces de sécurité de l'AP peuvent lancer une telle campagne au moment où les Palestiniens ont absolument besoin d'unité, en particulier au vu des attaques des colons juifs contre les villages palestiniens sous protection des forces israéliennes que la démarche à l'ONU enrage.
"Les forces de la sécurité en Cisjordanie devraient plutôt protéger le peuple des attaques des colons au lieu de les persécuter, d'attaquer leurs maisons et de les convoquer pour les interroger," dit le communiqué.
Dimanche, les forces de la sécurité palestinienne ont raflé sept partisans du Hamas en Cisjordanie . Beaucoup des détenus sont des étudiants de l'université An-Najad de Naplouse et la plupart d'entre eux ont déjà été arrêtés tant par les forces d'Israël que de l'AP.
Les familles ont lancé des appels pour la libération d'un des prisonniers, Hassan al-Qawwasimi, dont l'état de santé s'est dégradé rapidement.
Entretemps, des agences de presse israélienne ont cité des sources de l'armée israélienne qui ont félicité les forces palestiniennes, disant que la coordination sécuritaire avec elles avait effectivement permis de mater une escalade prévue dans les territoires occupés dans le contexte de la candidature de l'OLP à l'adhésion d'un Etat palestinien à l'ONU.
Source : Al Qassam
Traduction : MR pour ISM

De nouvelles pompes israéliennes pour voler l'eau de Silwan

Jérusalem - 28 septembre 2011
Par Palestine Info
Un groupe domicilié à Jérusalem a accusé les autorités israéliennes d'occupation de se servir de pompes pour voler l'approvisionnement en eau du puits historique Ayyoub, dans le quartier arabe Silwan, à l'est de Jérusalem occupée.
Situé à 450m au sud de la Mosquée Al-Aqsa, le puits profond de 130m fournit en eau Jérusalem, Jéricho, Ramallah et Bethléem, a dit Fakhri Abu Diab, membre du Comité de défense de Silwan.
Avant Israël, l'UNRWA y a installé des pompes pour approvisionner les communautés palestiniennes dans les territoires occupés et la Jordanie.
Abu Diab a expliqué qu'il y a quelques années, les autorités d'occupation ont commencé à voler une partie de l'eau du puits pour la transférer aux colonies juives. Il y a quelques jours, ces autorités ont installé de grandes pompes et des réservoirs pour transférer l'eau à la partie ouest de la ville.
Ailleurs, les autorités d'occupation ont inondé une grande partie du cimetière musulman historique Ma'manullah avec menaces de dégâts importants, ont révélé dimanche des sources qui ont constaté l'incident.
Mustafa Abu Zahra, président du comité de maintenance du cimetière, a dit avoir vu de grandes nappes dans la partie occidentale du cimetière provoquées par des canalisations d'eau qui y ont été installées.
Le cimetière musulman est le plus grand et le plus important à Jérusalem, avec les tombes de plusieurs compagnons du Prophète Muhammad. Il est le site de nombreux projets israéliens de construction qui entraîneraient l'enlèvement des squelettes.
Source : Palestine Info
Traduction : MR pour ISM

Les prisonniers palestiniens annoncent le début d'une campagne de désobéissance - Addameer appelle à la solidarité avec les prisonniers en grève

Palestine - 28 septembre 2011
Par Addameer
27 September 2011 – Les prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes ont annoncé le démarrage d'une campagne de désobéissance pour protester contre la recrudescence de mesures punitives prises à leur encontre par les services pénitentiaires israéliens (IPS) ces derniers mois. L'aggravation de la répression de l'IPS contre les prisonniers palestiniens, et la détérioration consécutive de leurs conditions de détention, a commencé immédiatement après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ait annoncé le 28 juin 2011 un changement de politique vis-à-vis des conditions de détention des prisonniers palestiniens. Déclarant que les conditions actuelles étaient "ultra-généreuses", en dépit d'une condamnation international large et récurrente de celles-ci, Netanyahu a dit qu'une série de mesures punitives non précisées serait mise en œuvre, touchant tous les aspects de leur vie carcérale, depuis l'accès à l'enseignement, aux livres et aux visites familiales, jusqu'au recours à l'isolement et aux amendes.
Les prisonniers palestiniens annoncent le début d'une campagne de désobéissance - Addameer appelle à la solidarité avec les prisonniers en grève
En conséquence, les prisonniers ont décidé d'entreprendre une grève de la faim tous les mercredis, jeudis et samedis, à partir de ce mercredi 28 septembre. Les prisonniers ont également déclaré que leur campagne comprendra une série d'autres formes de désobéissance, dont le refus de porter les uniformes de prison, de participer à l'appel quotidien ou de coopérer avec aucune autre exigence de l'IPS.
Un groupe de prisonniers a aussi décidé d'entreprendre une grève de la faim illimitée pour exiger la fin de l'utilisation abusive de l'isolement par l'IPS pour des raisons "de sécurité", une mesure qui touche actuellement 20 prisonniers, dont certains ont passé 10 ans en isolement. Leur grève vise en particulier la fin de l'isolement d'Ahmed Sa'adat, le secrétaire-général du Front populaire de libération de la Palestine, qui est en isolement depuis 3 ans.
De plus, les prisonniers de la Prison Ramon ont eux aussi entamé une grève de la faim illimitée après une rencontre avec le ministre israélien de la Sécurité publique le 27 septembre qui a refusé de prendre en compte leurs demandes, à savoir la fin de l'utilisation abusive de l'isolement, des punitions collectives, en particulier des restrictions de visites familiales et d'imposition d'amendes, des raids fréquents et des fouilles humiliantes et le fait que les prisonniers soient entravés et menottés lorsqu'ils sont conduits ou qu'ils reviennent des visites de leur avocat. Parmi les autres exigences des prisonniers, la reprise de l'accès à l'enseignement universitaire et l'amélioration des conditions de santé de centaines de prisonniers malades ou blessés, et qu'un traitement médical adéquat leur soit garanti.
Addameer appelle l'Organisation de Libération de la Palestine à maintenir fermement sa position de refus de retour aux négociations sans la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens et arabes détenus dans les prisons et centres de détention israéliens. Addameer exhorte également tous les partis politiques, institutions et associations œuvrant dans le domaine des droits de l'homme, à soutenir les prisonniers dans leur campagne de désobéissance.
Source : Addameer
Traduction : MR pour ISM

Les activistes internationaux à Gaza sur le pont malgré les attaques répétées

Gaza - 27 septembre 2011
Par Hama Waqum
Article original sur Islam Online, 29.09.2011
Après deux mois d’arrêt des activités dus aux attaques navales israéliennes, le bateau de surveillance des droits de l'homme du Service de Paix Civil (CPS) de Gaza est revenu dans les eaux de Gaza. Le but de CPS Gaza est de surveiller les violations des droits de l'homme survenant au large de la côte de Gaza dont les pêcheurs gazaouis sont invariablement les victimes. Cependant en juillet, le bateau du CPS "Oliva" a été attaqué trois fois, l'attaque finale forçant le bateau à revenir au rivage après que le moteur ait été défoncé de manière irréparable. Le 25 septembre, le bateau a fait son retour en mer, durant lequel il n'a pas été attaquée par la Marine israélienne.
Les activistes internationaux à Gaza sur le pont malgré les attaques répétées
Des attaques continues
Le 13 juillet, l'équipage de l'Oliva et le capitaine ont été encerclés par un navire de guerre de la marine israélienne, qui a tiré aux canons à eau continuellement pendant quinze minutes, visant les visages de l'équipage aussi bien que leurs appareils photo et les équipements radio. Le moteur a été cassé pendant l'attaque et le bateau a dû lutter pour s'échapper alors que l'attaque continuait.
Le jour suivant, le bateau a été attaqué par deux navires de la marine israélienne, la force du jet d'eau brisant une section du pont du bateau. L'équipage a été forcé de chercher refuge sur un bateau de pêche pour revenir au rivage. Une fois à bord du chalutier de pêche, un membre d'équipage a rapporté qu'un officier de marine israélien a ordonné de couler le bateau avec le canon à eau.
Dans cette attaque, les officiers de marine ont aussi intimidé les pêcheurs auprès desquels l'équipage du CPS avait cherché refuge, demandant : "Où est votre pêche ? Où est votre pêche ?" Après que l'équipage ait essayé de dissuader de nouvelles attaques sur le bateau de pêche en informant la Marine israélienne qu'ils étaient des observateurs internationaux, un officier a répondu en disant, "Partez et si nous vous voyons ici de nouveau, nous vous tuerons, vous, les enfants (à bord du navire de pêche) et les Européens ou les Américains !" a raconté un des membres d'équipage du CPS.
Nous ne nous laisserons pas intimider
Le 20 juillet, l'Oliva a subi l'attaque qui l'a cloué au sol pendant deux mois, devant un journaliste du bureau de Jérusalem du Gardian. Pendant 20 minutes, le bateau a été attaqué avec des canons à eau par deux bateaux de la marine israélienne et ensuite enfoncé par un des navires de guerre qui avait une affiche de clown sur le côté. Le moteur a été détruit dans l'attaque et de fait, l'Oliva était resté jusqu'à présent échoué à terre.
Vera Macht, membre allemand du projet CPS de Gaza, a expliqué que celui-ci continuera à fonctionner et à documenter les violations de droits de l'homme : "Nous ne nous laisserons pas intimider," a-t-elle expliqué, "l'Oliva naviguera de nouveau pour témoigner des abus jusqu'à ce qu'Israël respecte la loi internationale dans la mer de Gaza. Les pêcheurs sont harcelés, attaqués, arrêtés et même tués par les forces armées israéliennes, même dans la limite des 3 mile nautique imposée."
Le 25 septembre 2011, l'Oliva a pu naviguer de nouveau, malgré la menace que les observateurs de droits de l'homme seraient tués si le projet continuait. Le bateau a abrégé sa sortie à cause des conditions météorologiques ; la marine israélienne a tenté une légère intimidation mais ne l'a pas directement attaqué.
Chaque attaque israélienne sur l'Oliva s'est produite dans la limite des 3 miles nautiques imposée par Israël, qui interdit aux navires d'aller au-delà. Cette limitation affecte considérablement les pêcheurs parce que ces trois miles ont été largement exploités depuis que la limite a été imposée, il y a quatre ans. Selon les accords d'Oslo, les pêcheurs ont droit à une distance de pêche de 20 miles mais cette limite a été réduite à 3 miles depuis le Hamas a pris le contrôle de cette côte enclavée en 2006. La réduction à 3 miles nautiques empêche les communautés de pêcheurs de Gaza d'avoir accès à 85 % des eaux validées par Oslo.
Joe Catron, un citoyen américain, était à bord du bateau CPS de Gaza pendant deux des attaques des navires de guerre : "Je n'ai jamais rien vu de comparable à la bravoure des pêcheurs palestiniens de la côte de Gaza. Ces hommes courageux, qui continuent à lutter pour subvenir à leurs familles et à leur pays, malgré l'agression militaire brutale à laquelle ils font face tous les jours, sont un encouragement pour chacun d'entre nous. Je suis honoré d'avoir joué un petit rôle, même bref, dans le soutien de leur combat."
Source : Palsolidarity
Traduction : AB pour ISM