jeudi 4 août 2011

L'ONU appelle à éviter les incidents mêmes mineurs entre Israël et le Liban

04.08.2011
Des incidents tels que les échanges de tirs qui ont eu lieu lundi le long de la Ligne bleue qui sépare le Liban d'Israël doivent être évités, a déclaré l'envoyé des Nations Unies pour le Liban, estimant qu'ils pouvaient facilement se transformer en quelque chose de plus dangereux.
"Nous ne pouvons pas nous permettre des incidents de la sorte", a dit Michael Williams, coordonnateur spécial de l'ONU pour le Liban, lors d'un point de presse mardi à Beyrouth à la suite d'une rencontre avec le Premier ministre Najib Mikati.
"Ce type d'incident peut se transformer en guerre en quelques heures", a-t-il ajouté. "C'est la réalité".
Lundi, les Forces armées libanaises et les Forces de défense israéliennes ont échangé des tirs le long de la Ligne bleue qui sépare les deux pays, dans la région de Wazzani. La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a lancé une enquête sur cet incident.
Le respect de la Ligne Bleue est l'un des points les plus importants de la résolution 1701 qui a mis un terme en 2006 au conflit entre Israël et le mouvement libanais Hezbollah.
"Ce fut un incident très inquiétant. Heureusement, personne n'a apparemment été blessé", a encore dit M. Williams.
L'envoyé de l'ONU et le Premier ministre ont également discuté de l'attentat contre la FINUL le 26 juillet. Cinq casques bleus ont été blessés dans cet incident, qui a eu lieu près de Saïda, à 55 kilomètres au nord de la base de la FINUL à Naqoura.
"Il est impératif que le gouvernement libanais prenne des mesures concrètes et fermes à ce sujet", a dit M. Williams, ajoutant que les auteurs de cette attaque et de celle qui a eu lieu le 27 mai devaient être trouvés et traduits en justice.
Source: xinhua
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La Knesset réfléchit à une loi qui mette fin à la mention "démocratique" de l'Etat israélien

Israël - 4 août 2011
Par Saed Bannoura
Une nouvelle loi actuellement à l'étude au parlement israélien reconnait la contradiction inhérente de la définition d'Israël, à la fois comme Etat "démocratique" et juif, et demande au gouvernement de privilégier la loi et les traditions juives sur la démocratie.
Quarante députés soutiennent le projet de loi, dont la majorité des députés membres du parti Kadima ainsi que des députés du parti de droite Yisrael Beitenu, du parti travailliste, des partis Ha'atzmaut et d'Union nationale.
Le projet de loi demande aux tribunaux israéliens de rendre leurs décisions en fonction du droit juif "dans les situations dans lesquelles le caractère juif de l'Etat se confronte à son caractère démocratique," et il appelle à retirer l'Arabe en tant qu'une des langues nationales israéliennes (20% de la population d'Israël sont les Palestiniens indigènes qui sont restés chez eux après que l'Etat d'Israël ait été créé sur leurs terres en 1948).
Le projet demande également que l'Etat prenne des mesures "pour faire revenir les exilés en Israël, appelle à davantage de colonies juives en son sein et que demande que des fonds soient alloués dans ce but." Israël a déjà des lois pour encourager l'immigration de juifs venant du monde entier en Israël, dont des aides au logement, des cours de langue gratuits et une aide à l'emploi.
L'Institut de stratégies sionistes a participé à la rédaction de ce projet de loi. Parmi les objectifs affichés de l'Institut : empêcher les Palestiniens de construire de nouvelles maisons et mettre fin à la "menace démographique" posée par les Palestiniens - terme par lequel les sionistes de droite font référence au fait que le taux de natalité des 20% de la population israélienne qui est palestinienne est supérieur à celui de la population juive majoritaire.
Les membres de la Knesset qui ont proposé cette loi, Zeev Elkin et David Rotem, sont ceux qui avaient proposé la loi qui a été votée le mois dernier qui interdit aux Israéliens de soutenir le boycott des produits et des pratiques israéliens.
Source : IMEMC
Traduction : MR pour ISM

Plainte contre l’ambassade d’Israël en Jordanie

04-08-2011
L’ambassade d’Israël en Jordanie fait l’objet d’une plainte criminelle. Selon le quotidien Al Ghad, le procureur général du royaume hachémite a ouvert une enquête contre l’ambassadeur israélien à Amman et le personnel de l’ambassade, soupçonnés de séquestration et de tentatives d’extorquer des informations en proférant des menaces de kidnapping.
Dans le chef d’accusation établi, il est question d’un nombre d’employés de l’ambassade israélienne qui ont séquestré une ressortissante jordanienne de 24 ans dans un étage du bâtiment de l’ambassade pour lui soutirer des aveux liés à une ancienne employée israélienne qui était directeur administratif et financier.
Les avocats de la victime affirment que leur cliente a été victime de pressions psychologiques durant l’interrogatoire qu’elle a subi, et fut également menacée d’enlèvement.
Cette affaire est la première du genre devant la justice jordanienne depuis la signature de l’accord Wadi Araba en 1993 qui instaura des relations entre le royaume hachémite et l’entité sioniste.

Israël: appel à des manifestations de masse samedi contre le gouvernement

AFP | 04/08/2011
Les représentants du mouvement de contestation sociale en Israël, déclenché à la mi-juillet pour protester contre la hausse effrénée du prix des logements, ont lancé jeudi un appel à des "manifestation de masse" samedi soir.
"Tous ceux qui sont impliqués dans cette vague de protestation ont appelé à des manifestations de masse samedi soir à Tel-Aviv et dans d'autres villes contre le gouvernement", a affirmé à l'AFP Stav Shafir, une des dirigeantes de ce mouvement.
Samedi dernier, plus de 100.000 manifestants avaient défilé aux cris de "le peuple exige la justice sociale" à Tel-Aviv et dans plusieurs autres villes israéliennes.
"Depuis le début de la révolte des tentes, il y a trois semaines, le gouvernement ne nous écoute pas, c'est pourquoi nous devons durcir le mouvement. Nous espérons une foule encore plus énorme que celle qui s'est mobilisée la semaine dernière", a expliqué Stav Shafir.
Selon elle, l'adoption mercredi par le Parlement d'un loi sur le logement présentée par le gouvernement "n'a fait qu'aggraver les choses et ne peut que motiver les gens" à venir protester.
Ce texte doit permettre d'accélérer les mises en chantier ce qui devrait, selon le Premier ministre Benjamin Netanyahu, augmenter l'offre et faire ainsi baisser les prix.
Les dirigeants du mouvement de contestation estiment en revanche que cette loi ne permettra pas de proposer des logements à des prix abordables et profitera surtout aux entrepreneurs tout en portant atteinte à l'environnement.
Ils dénoncent également le fait que cette loi ait été adoptée sans que le Premier ministre éprouve le besoin de les consulter.
M. Netanyahu a nommé une commission censée ouvrir des négociations avec les dirigeants du mouvement de contestation, tout en les accusant de "verser dans le populisme".
Les contestataires continuaient pour leur part à discuter d'un document qui résumerait leurs revendications non seulement sur les réformes à apporter au marché de l'immobilier, mais aussi dans les domaines de la santé, de l'éducation et de la fiscalité.
Par ailleurs, le gouvernement a consenti mercredi soir à faire un geste sur les conditions de travail des médecins dans les hôpitaux en grève depuis 137 jours.
Le docteur Leonid Eidelman, qui préside l'Association médicale israélienne, a annoncé à la radio qu'il mettait fin à la grève de la faim qu'il avait entamée il y a dix jours. Il a toutefois souligné qu'un accord final sur les questions salariales n'avait pas encore été conclu. 

Le nombre de colons sionistes en Cisjordanie occupée atteint 519 000

[ 04/08/2011 - 12:24 ]
Ramallah – CPI
Un rapport publié par le bureau central palestinien des statistiques a révélé mercredi 3/8, que le taux de colons sionistes en Cisjordanie occupée a augmenté à la fin de l'année 2010 de 1.4 % par rapport à fin 2009.
Le rapport a confirmé que le nombre de colons sionistes en Cisjordanie occupée à la fin de 2010 s'élève à 518 974 contre 511 739 fin 2009.
Il a attiré l'attention sur le fait que le nombre de colons sionistes en Cisjordanie occupée a été multiplié par plus de 40 des années 1972 à 2010, indiquant que le nombre de colonies en Cisjordanie occupée fin 2010 est passé à 144, dont 26 dans la ville occupée d'al-Qods, et 16 qui ont été annexées à l'entité sioniste, ainsi que la ville de Ramallah et d'al-Birah, où il y a 24 colonies.
Le rapport a souligné que la majorité des colons sionistes se concentrent dans la ville occupée d'al-Qods, où leur proportion a atteint environ 51% du nombre total de colons sionistes en Cisjordanie occupée. Cela représente 262 493 colons dont 196 178 dans la région d'al-Qods, dans une partie qui a été annexée par la force par les autorités de l'occupation sioniste après l'occupation de la Cisjordanie en 1967. Le nombre de colons dans la ville de Ramallah et al-Birah est de 96 364, 56 202 à Bethléem, 33159 dans la ville de Salfit alors que 1452 autres occupent la ville de Tubas.

Les forces occupantes prennent d'assaut le village d'Assira nord et l'Est de Naplouse

[ 04/08/2011 - 12:30 ]
Naplouse – CPI
Les forces de l'occupation sioniste ont pris d'assaut le village d'Assira Chymalia dans le nord de la ville de Naplouse, le jeudi à l'aube 4/8, mais il n'a pas été signalé des arrestations ou des raids dans le village.
Des sources locales bien-informées ont déclaré qu'avant l'aube, les forces de l'occupation sioniste ont pris d'assaut le village, avec 5 jeeps militaires et un transporteur de troupes,  et se sont déployées dans ses rues, sans aucune perquisition dans les maisons ou arrestations signalées.
Dans le même contexte, les forces sionistes ont pénétré dans la région est de la ville de Naplouse, sans perquisitionner les maisons.

Al-Ahrar appelle l'Autorité à ne pas retourner aux négociations et d'aller vers la réconciliation

[ 04/08/2011 - 11:34 ]
Gaza – CPI
Le mouvement palestinien d'al-Ahrar a confirmé son refus de reprendre les négociations futiles, appelant l'Autorité de Ramallah à ne pas se conformer au consensus américano-sioniste de relancer les négociations.
Dans un communiqué dont le CPI a obtenu une copie, le mouvement d'al-Ahrar a déclaré, le mercredi 3/8 : "Dans un geste destiné à reprendre les négociations inutiles qui ont causé de grands dommages à notre cause, l'administration américaine et l'entité sioniste ont convenu d'une nouvelle formule politique limitée pour relancer les négociations avec l'Autorité d'Abbas à Ramallah. Elle est fondée sur les bases déterminées par le président américain, Barack Obama, dans son dernier discours et stipulent de ne pas retourner aux frontières de 1967 et ignorent même les maigres  exigences de l'Autorité, y compris l'arrêt de la colonisation comme une condition pour relancer les négociations, en plus l'insistance sur la reconnaissance de la judaïté de l'entité sioniste par l'Autorité."
Il a appelé à se diriger vers l'activation de la réconciliation qui reste désactivée jusqu'à ce moment en raison de l'obstination étrange de Mahmoud Abbas à nommer Salam Fayyad comme seul candidat pour la présidence du prochain gouvernement.

La police de l'occupation entrave l'entrée du matériel de secours à la Mosquée d'al-Aqsa

[ 04/08/2011 - 11:48 ]
Al-Qods occupée – CPI
L'Union des sauveteurs arabes dans la ville occupée d'al-Qods ont accusé la police de l'occupation sioniste de faire obstacle au travail des ambulanciers et l'entrée de matériel médical à la Mosquée bénie d'al-Aqsa pendant le mois de Ramadan, pour se préparer à toute urgence lors de l'accomplissement de la prière de Tarawih et du vendredi.
L'Union a accusé la police de l'occupation sioniste d'entraver l'entrée de ses équipes au cours des deux derniers jours dans la vieille ville d'al-Qods, et d'avoir bloqué l'entrée des matériaux médicaux dans les esplanades de la mosquée sainte d'al-Aqsa, dédiés aux fidèles pendant le mois béni de Ramadan.
Elle a souligné que l'entrée de ses équipes est en coordination préalable avec le département du Wakf (legs pieux), mais les autorités sionistes ne prêtent pas attention à ces mesures et ont empêché leur entrée avant l'intervention de nombreux côtés.
L'union a également accusé les forces de la police sioniste stationnées aux portes extérieures de la Mosquée d'al-Aqsa d'avoir délibérément entravé l'entrée des ambulanciers palestiniens dans les jours de vendredi et pendant le mois de Ramadan, à un moment où des milliers de fidèles affluent vers la mosquée ; moment où les croyants ont grandement besoin du travail de ces équipes.

Vaste offensive militaire contre Gaza

[ 04/08/2011 - 11:21 ]
Gaza-CPI.
Jeudi à l’aube, les forces d'occupation sioniste ont intensifié leur agression contre la bande de Gaza, bombardant deux sites de formation et un tunnel, blessant de deux enfants et endommageant un grand nombre de maisons.
Des sources locales et sécuritaire ont déclaré au communiqué du CPI : « des avions de guerre sionistes  F-16 ont bombardé les zones de "Raad" dans le quartier d'Al-Tuffah et "Badr" à proximité des tours Maqusi de Gaza, appartenant  à Al-Qassam, la branche militaire armée de Hamas ".
Les sources ont indiqué que deux grandes  explosions ont été entendues à deux endroits, suite au bombardement qui a causé et infligé  des destructions dans les deux lieux et des dégâts considérables dans les bâtiments voisins.
Selon notre correspondant : «  le bombardement a infligé des dégâts sur les sites de formation, endommagé plusieurs maisons voisines, provoquant des blessures à deux enfants suite à la dispersion des fragments de verre. Un état de panique règne sur Gaza.»
A Rafah, l'aviation de l’ennemi a bombardé un tunnel près de la Porte de Salaheddine sur la frontière égypto-palestinienne, conduisant à sa destruction et au déclenchement d’un incendie avant que les équipes de la défense civile puissent contrôler la situation et l’éteindre.

Le membres du convoi "Miles of Smiles 4" quittent la Bande de Gaza

[ 04/08/2011 - 11:53 ]
Gaza – CPI
Les membres du convoi "Miles of Smiles 4" ont quitté mercredi après-midi la Bande de Gaza après une courte visite qui a duré seulement 3 jours.
35 militants étrangers qui sont arrivés dans le convoi, ont pu quitter la bande de Gaza à travers le passage frontalier de Rafa, après avoir livré les médicaments et équipements qu'ils transportaient aux responsables dans le secteur.
Le coordinateur du convoi, Dr. Essam Youssef, a promis d'envoyer trois autres convois à la Bande de Gaza jusqu'à l'Aïd al-Adha.

Salah Hamouri « Pourquoi Israël a peur 
d’un enfant de sept ans ? »

2 Août 2011
Une dizaine de jeunes communistes viennent de 
se rendre en Israël 
et en Palestine. 
Deux d’entre eux ont pu s’entretenir avec Salah Hamouri, jeune Franco-Palestinien emprisonné depuis 2005 en Israël. 
Fabien Gay 
nous fait part 
de cette rencontre.
Vous venez de rencontrer Salah Hamouri, dans quel état physique et mental 
se trouvait-il ?
Fabien Gay. Il est assez amaigri par rapport aux photos, mais il va bien physiquement et est très serein. Nous étions tous émus, nous sommes pratiquement les seuls jeunes qu’il a vus depuis six ans. Nous avons beaucoup débattu, et même rigolé, parlé de foot, ce qui lui a fait du bien. Mais 
Salah ne parle jamais de lui. Nous avons réussi à lui poser des questions sur lui. Hormis sa volonté de reprendre des études en sciences politiques et de poursuivre la lutte, il se livre peu et n’évoque pas son avenir. Il souhaite venir en France remercier ceux qui se sont battus pour sa libération. ais il a surtout insisté sur l’ensemble des prisonniers politiques palestiniens en disant : « Nous avons des messages à vous faire passer. »
 Utilise-t-il les rencontres avec 
les délégations pour faire reconnaître la cause de tous les prisonniers ?
Fabien Gay. Oui, et Salah a préparé notre rencontre avec l’ensemble de ses camarades de cellule. Il a commencé par nous faire part de leur volonté de casser l’image qu’essaie de donner d’eux le gouvernement israélien en les faisant passer pour des terroristes. « On est des êtres humains, nous confie-t-il. Il y a de tout dans la prison : des progressistes, des communistes, des socialistes, des islamistes. En cellule on s’entend tous bien, on discute beaucoup. » Il a eu une pensée pour les 300 enfants de sept à dix-huit ans qui sont toujours dans les geôles israéliennes. Il a eu cette phrase forte : « Pourquoi un État comme Israël, qui possède 250 bombes nucléaires, a-t-il peur d’un enfant de sept ans ? » Il a rappelé leurs difficiles conditions de détention. De plus, ces mineurs sont jugés par un tribunal militaire. Il nous a également parlé des dix-huit prisonniers politiques atteints du cancer dans l’ensemble des prisons.
Quels types de contacts peut avoir Salah avec l’extérieur ?
Fabien Gay. Ils sont très restreints. Nous avons eu la chance d’obtenir l’autorisation de le rencontrer. Sauf sa famille et les personnes du consulat, Salah n’a droit qu’à trois ou quatre visites par an. Et c’est derrière une vitre qu’il voit sa famille depuis qu’il est incarcéré. Par ailleurs, il parvient à avoir des livres par le consulat, mais pas d’ouvrages politiques. Ces derniers sont interdits.
Ensuite, Salah et ses codétenus ont obtenu une télévision. Ils ont la BBC en arabe mais Al Djazira leur a été retirée car jugée trop pro palestinienne. Ils ont une chaîne sportive aussi. Donc ils ont regardé le dernier match des joueuses françaises à la Coupe du monde, et Roland-Garros.
Il a aussi pu recevoir des journaux. « L’Humanité est le premier journal que j’ai demandé, mais il a été refusé d’emblée », nous a-t-il dit. Le Figaro lui a été adressé pendant six mois, mais depuis un mois et demi, plus rien ! Il a redéposé une demande pour avoir le Monde, en vain.
Enfin, il y a les lettres. Certaines qui lui sont envoyées sont censurées, lorsqu’il y a des coupures de presse par exemple. La censure est très arbitraire. Il y a peu, Salah 
Hamouri a reçu pour la première fois le timbre à son effigie. Auparavant, il était déchiré systématiquement par les autorités. Cette fois-là, cela a fini par passer, sans qu’il sache pourquoi.
Il a tenu à s’excuser de ne pas pouvoir répondre à tout le monde, car il n’a le droit qu’à deux lettres et quatre cartes postales par mois. Quant à Internet, il n’y a aucun accès, et il suit l’actualité au jour le jour grâce à la télévision et la radio.
 L’actualité sur la Palestine est nourrie actuellement. Qu’en dit-il ?
Fabien Gay. Ils ont suivi les événements autour de la flottille pour Gaza. « On a suivi minute par minute. On a partagé leurs peurs et leurs espoirs. On a aussi appris que le bateau avait été arraisonné par les autorités, c’est scandaleux », nous a-t-il raconté. Selon lui, l’Union européenne et la France se rendent coupables du blocus car, en ne faisant rien pour protéger ses ressortissants, elles le cautionnent.
En septembre, sera présentée à l’ONU la demande de reconnaissance de l’État palestinien. À ce sujet, il 
estime qu’il est très important d’avoir des accords entre le Fatah et le 
Hamas. « Jamais aucun peuple divisé ne s’est libéré. Malgré nos différences, il faut parler d’une même voix », a-t-il affirmé.
Pour lui, une première « dynamique d’union » a été enclenchée. À présent c’est à la communauté internationale de reconnaître un État palestinien en septembre, même s’il est convaincu que les États-Unis déposeront leur veto à l’ONU. Il a considéré que « ce n’est pas un point d’arrivée, mais un point de départ qui ne règle pas tout ».
Concernant les révolutions arabes, il a dit l’importance de la mise en place d’États démocratiques et laïcs là où des régimes mettaient la tête de leur peuple sous l’eau et en plus manipulaient la cause palestinienne. « Nous ne souhaitons pas que ces 
régimes antidémocratiques nous 
soutiennent en apparence, alors qu’ils n’ont jamais rien fait », a-t-il dénoncé.
À propos de la Libye il a déclaré ne pas vouloir d’un « deuxième Irak ».
 Pour vous, quel sens a une libération anticipée de Salah Hamouri ?
Fabien Gay. Sa libération doit advenir le 28 novembre mais il est possible qu’ils le gardent jusqu’au 11 mars 2012 car le système de rétention administrative israélienne permet de retenir six mois supplémentaires un détenu. Nous avons informé Salah qu’après notre interpellation du ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, ce dernier a demandé aux autorités d’Israël la clémence mais n’a reçu qu’une fin de non-recevoir.
La lettre de Salah Hamouri aux jeunes communistes
« Je vous envoie mes salutations et aussi celles des prisonniers politiques. Votre soutien est la chose qui tient notre moral et nous donne le sentiment qu’on n’est pas seuls, et on continue notre lutte collective contre l’injustice et toutes les formes de discrimination, et je sais qu’on sera ensemble pour continuer cette lutte humaine malgré la souffrance. Je vous remercie Salah Hamouri Gilboa prison, le 2 juillet »
Entretien réalisé par 
Arielle Estrada

Un ramadhan sous les bombes

03.08.11
De notre correspondant
En ce début du mois sacré de Ramadhan, la majorité des salariés, chefs de famille, éprouvent de grosses difficultés à faire face aux besoins de leurs foyers. La crise financière qui frappe l’Autorité palestinienne, depuis quelques mois, exactement depuis l’enclenchement de pas concrets sur le chemin difficile de la réconciliation nationale, s’est traduite, le mois passé, par l’incapacité à verser la totalité des salaires de ses employés civils et militaires. A la mi-juillet, seule la moitié des salaires du mois de juin a été versée, soit près de 60 millions de dollars. 150 000 employés de l’Autorité palestinienne, dont le total des salaires atteint près de 120 millions de dollars, représentent l’un des principaux moteurs de la machine économique palestinienne, surtout depuis l’instauration du blocus israélien sur la bande de Ghaza en 2006 et la fermeture des points de passage avec Israël aux visages de dizaines de milliers de travailleurs réguliers en territoire israélien, faisant d’eux des chômeurs en quête d’aides humanitaires après avoir été, de longues années, une source non négligeable d’approvisionnement du budget de l’Autorité palestinienne.
Ghaza.
La période dorée, pour ces travailleurs actuellement au chômage, a été de 1994 à 2000, année où s’est déclenchée l’intifadha d’El Aqsa. Durant la guerre contre la bande de Ghaza en décembre 2008-janvier 2009, l’armée israélienne a méthodiquement détruit toutes les infrastructures de base de la petite industrie palestinienne, mettant les personnels, des milliers de personnes, au chômage forcé.
Actuellement, le taux de chômage et la pauvreté ont atteint des niveaux inégalés, touchant plus de la moitié de la population active. Si l’on y ajoute la division entre la bande de Ghaza et la Cisjordanie qui dure depuis plus de quatre ans (depuis que le mouvement Hamas a décidé de prendre le contrôle de l’enclave palestinienne par la force des armes, ndlr) et ses retombées néfastes sur l’économie palestinienne, ainsi que sur la cohésion au niveau du tissu social, on peut facilement imaginer la situation pénible qui sévit actuellement dans les territoires palestiniens.
Sur un autre plan, comme chaque année au début du mois sacré de Ramadhan, les prix de beaucoup de produits de grande consommation, comme la viande et le poulet, certains légumes et fruits, ont été revus à la hausse par des commerçants sans scrupules. L’Autorité palestinienne tente, comme chaque année, de dissuader les commerçants d’augmenter les prix, surtout des produits de base, mais ses efforts risquent de rester vains.  
Mais il ne faut pas croire que la vie est aussi sombre pour tout le monde. Pour les nouveaux riches (les propriétaires de tunnels de contrebande, contrebandiers, les hommes proches de l’Autorité, surtout dans la bande de Ghaza, les commerçants en gros) la vie sous le blocus est plutôt rose. Que ce soit dans les rues huppées de la ville de Ghaza ou celles, étroites, des camps de réfugiés où le taux de pauvreté est le plus important, vous pouvez rencontrer des personnes roulant en 4×4 flambant neufs, comme vous pouvez aller faire vos courses au supermarché Métro récemment inauguré dans le centre-ville de Ghaza, qui n’a rien à envier aux plus grands supermarchés des capitales voisines. Quant aux sites de divertissement, comme les hôtels et restaurants de luxe – qui sont bien au-dessus des moyens de la majorité des Palestiniens –, ils ne cessent d’éclore dans la pauvre et étroite bande côtière gouvernée par les hommes du Hamas qui en possèdent une bonne partie.
On ne peut évidemment clore la liste des difficultés auxquelles fait face la population palestinienne sans citer Israël et ses crimes incessants que ce régime commet tous les jours. A l’aube du premier jour du Ramadhan, les soldats israéliens ont tué de sang-froid deux jeunes Palestiniens dans le camp de réfugiés de Kalandiya, près de Ramallah.
Un geste traduit par l’autorité palestinienne comme une tentative d’escalade israélienne dans le but de brouiller les cartes avant septembre, mois au cours duquel la direction palestinienne compte se diriger vers l’ONU pour faire reconnaître l’Etat palestinien par cet organisme mondial. Les fortes chaleurs, les longues coupures de courant, la crise financière, la division persistante, le blocus allégé mais pas totalement levé, les agressions militaires israéliennes incessantes sont les ingrédients qui marquent ce début de Ramadhan qui risque de se transformer en une rude expérience pour toute une population qui, malgré tout, ne baisse pas les bras.
Fares Chahine

Bande de Gaza: deux raids aériens israéliens, pas de victime (Palestiniens)

AFP | 04/08/2011
L'armée de l'air israélienne a lancé dans la nuit de mercredi à jeudi deux raids contre la bande de Gaza, qui n'ont pas fait de victime, ont annoncé des témoins palestiniens et l'armée israélienne.
Ces attaques ont visé des bases des brigades Ezzedine Al-Qassam, le bras armé du mouvement islamiste Hamas qui contrôle la bande de Gaza, respectivement à l'est et à l'ouest du centre-ville de Gaza.
L'armée israélienne a indiqué dans un communiqué que l'aviation avait lancé des raids contre "deux sites terroristes dans le nord de la bande de Gaza" et contre un "tunnel de contrebande dans le sud de cette région".
Ces raids interviennent après deux tirs de roquettes de type "Grad" par des Palestiniens mercredi, qui n'ont fait ni victime ni dégât, selon l'armée.
Depuis la mi-juillet, des tirs de roquettes vers le sud d'Israël suivis de raids de représailles de l'aviation israélienne dans la bande de Gaza se sont multipliés.
Au total depuis le début de l'année, 340 roquettes et obus de mortier ont été tirés de la bande de Gaza vers le sud d'Israël, a précisé l'armée israélienne.
"L'armée israélienne ne tolérera aucune tentative pour porter atteinte à la sécurité de civils et de soldats israéliens et répliquera avec détermination", a-t-elle prévenu dans son communiqué, précisant qu'Israël tenait le Hamas pour "seul responsable de toutes les activités terroristes dans la bande de Gaza". 

Israël joue l'ouverture

03/08/2011
Israël ferait-il marche arrière face à l'Autorité palestinienne ? Déterminé à ne rien concéder à son voisin il y a à peine trois mois devant le Congrès américain, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou se dit désormais prêt à discuter des frontières avec les Palestiniens sur la base des propositions du président américain Barack Obama. C'est en tout cas ce qu'indiquent depuis lundi des responsables israéliens ayant requis l'anonymat. "Nous parlons du second discours d'Obama, affirmant que la frontière à négocier ne sera pas celle qui prévalait en 1967", a souligné mardi l'un d'entre eux.
Autrement dit, toute négociation avec l'Autorité palestinienne se baserait sur deux pays avec des colonies et Jérusalem-Est toujours propriétés de l'État juif. Mais cette concession israélienne ne se fait pas sans condition. "L'idée, c'est que les Palestiniens renoncent à leur projet d'agir unilatéralement à l'ONU", a ajouté ce même responsable. En d'autres termes, Israël ne souhaite pas que l'Autorité palestinienne demande la création d'un État lors de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre. Difficile ainsi de ne pas établir de lien entre la nouvelle proposition israélienne et la tenue mercredi et jeudi d'une réunion du comité de suivi arabe sur la finalisation de la démarche onusienne.
"Pure rhétorique israélienne"
"Par cette proposition, Israël souhaite montrer aux États-Unis et à un certain point à l'Union européenne, qu'il fournit des efforts pour régler le conflit par la voie des négociations, et donc qu'il a besoin de leur soutien", explique Barah Mikail, chercheur sur le Moyen-Orient à la Fondation pour les relations internationales et le dialogue, basée à Madrid. "Mais il ne s'agit que de pure rhétorique. Les Israéliens ont pour habitude de chercher à gagner du temps et sont des adeptes de la fuite en avant", poursuit le chercheur. Une analyse que ne partage qu'à moitié Emmanuel Navon, professeur en relations internationales à l'université de Tel-Aviv.
"Israël est en train de négocier avec les États-Unis, la France et les autres membres du Conseil de sécurité leur position, en cas d'une déclaration unilatérale palestinienne", analyse l'enseignant. "Il n'est pas impossible que le gouvernement Obama fasse pression sur son allié israélien afin que celui-ci fasse un geste en faveur des Palestiniens et relance les négociations de paix. Dans le cas d'un refus, le veto américain s'en trouverait justifié", insiste-t-il.
Faille palestinienne
Une possible ouverture qui n'a pas convaincu le principal négociateur palestinien présent à Doha. Saëb Erakat a appelé mardi Benyamin Netanyahou à "annoncer lui-même au monde et aux médias son accord pour que les frontières de 1967 soient la référence des négociations et pour un arrêt total de la colonisation des territoires palestiniens, y compris à Jérusalem-Est". Dans le cas contraire, ces déclarations ne seraient que "la continuation du cycle de relations publiques et médiatiques dans lequel Netanyahou est passé maître", a-t-il soutenu mardi. Se dirige-t-on dès lors inexorablement vers une confrontation diplomatique à New York ?
"La démarche palestinienne souffre d'une certaine faille. On constate que les Palestiniens, qui souffrent déjà de divisions internes, ne sont même pas sûrs d'aboutir à une solution à l'ONU, ni au niveau du Conseil de sécurité, ni même au niveau de l'Assemblée générale, où ils n'ont à ce stade pas obtenu le quorum suffisant leur permettant de prétendre à un État", note Barah Mikhail. D'autant que pour Emmanuel Navon, "il faut bien faire la différence entre un vote de l'assemblée générale, qui n'a aucune conséquence juridique en droit international, et le Conseil de sécurité, seul organe possédant la capacité de reconnaître un État, qui se heurtera de toute façon au veto américain."
Un échec à l'ONU pourrait provoquer un regain de tension sur le terrain. Ainsi, un haut responsable palestinien, Yasser Abed Rabbo, a déclaré une mobilisation populaire pacifique à partir du 20 septembre pour soutenir les démarches à l'ONU. Réponse immédiate de l'État juif, le président de la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense Shaoul Mofaz a jugé "très élevée la possibilité qu'Israël soit contraint en septembre de mobiliser ses réservistes" pour faire face aux manifestations palestiniennes. La rentrée risque d'être mouvementée au Proche-Orient. 
Armin Arefi
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Dans la vallée du Jourdain, exister c’est résister

jeudi 4 août 2011 - 06h:58
Jillian Kestler-D’Amours
Al Jazeera
Pour les Palestiniens qui vivent sous une répression israélienne de plus en plus dure, leur maintien sur leur terre est un succès en lui-même.
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Des bulldozers détruisent un réservoir artificiel dans le cadre de la politique israélienne de restriction de la consommation en eau des Palestiniens.
(EPA)

L’armée israélienne a détruit des puits d’eau et saisi des pompes à eau dans trois communautés palestiniennes différentes dans le nord de la vallée du Jourdain, le 12 juillet. Quelques semaines plus tôt, des officiers et des policiers israéliens avaient rasé 29 maisons dans le village bédouin de Hadidiya, faisant des dizaines de sans-abri, dont 11 enfants, laissés sous la chaleur torride de l’été.
Au même moment, le gouvernement israélien révélait sans trop de bruit son projet de doubler la taille des colonies agricoles israéliennes illégales dans la vallée du Jourdain, lesquelles colonies utilisent déjà l’immense majorité des ressources en eau et des terres de la région.
Plus précisément, le projet vise à donner accès aux colons israéliens qui se sont installés dans la vallée du Jourdain à 54 000 dunums de terres supplémentaires - ce qui porte le total des terres confisquées à environ 110 000 dunums - et annuellement à 51 mètres cubes d’eau (51 000 litres). Un dunum équivaut à 1000 mètres carrés (54 000 dunums = 5400 ha).
Déjà, les colons israéliens dans la vallée du Jourdain consomment plus d’eau que dans tout autre colonie de la Cisjordanie, et environ trois fois plus quotidiennement qu’un ménage vivant en Israël même. La dichotomie est encore plus grave si on considère certaines communautés palestiniennes de la vallée du Jourdain où la consommation en eau est de 40 % du minimum requis par l’Organisation mondiale de la Santé.
« Cette politique vise à nettoyer ethniquement la vallée du Jourdain de sa population palestinienne et à la remplacer par des nouveaux venus, des juifs venus de toutes les parties du monde. C’est une politique d’État » dit Fathi Khdirat, habitant palestinien de la vallée du Jourdain et coordinateur de la Campagne de solidarité avec la vallée du Jourdain.
« Cela fait partie de la politique de l’autorité d’occupation pour la vallée du Jourdain, une politique qui s’est mise en oeuvre directement après l’occupation israélienne (en 1967). Ils ont commencé d’abord par contrôler chaque goutte d’eau dans la vallée du Jourdain. Ils savent que contrôler l’eau, c’est contrôler la vie » dit Khdirat.
L’inique répartition et exploitation de l’eau dans la Vallée fait partie intégrante de la politique globale israélienne de colonisation et de prise de contrôle, qui s’est manifestée non seulement par la mainmise israélienne sur les ressources naturelles, mais encore par une expansion incessante des colonies israéliennes et des restrictions à la liberté de déplacements, de constructions et de développement des Palestiniens.
Dans ce contexte, la capacité et la détermination des Palestiniens à rester dans leurs foyers et villages - en dépit du contrôle israélien imposé sur tous les domaines de leur vie quotidienne - doivent être vues comme la forme principale de leur résistance, à l’heure actuelle, dans la vallée du Jourdain.
La « ligne de défense » d’Israël
Les dirigeants israéliens ont mis en avant l’idée qu’Israël devait contrôler la vallée du Jourdain pour des raisons de sécurité lors de l’élaboration du Plan Allon en 1967, peu après qu’Israël ait commencé l’occupation de la Cisjordanie. Du nom de l’ancien ministre du Travail israélien, Yigal Allon, le Plan Allon marquait l’intention d’Israël de contrôler pratiquement l’ensemble de la vallée du Jourdain, notamment la périphérie de Jérusalem, pour qu’elle serve de zone tampon entre Israël et le « Front de l’Est ».
En octobre 1995, c’est la position qu’a prise le Premier ministre israélien de l’époque, Yitzhak Rabin, présentant à la Knesset « l’accord provisoire israélo-palestinien », ou Oslo II, en disant, « La frontière de sécurité de l’État d’Israël se situera dans la vallée du Jourdain, dans le sens le plus large du terme ».
Plus récemment, en mars de cette année, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré lors d’une tournée dans la région que « sans la présence israélienne dans la vallée du Jourdain, un camion pourrait rouler librement depuis l’Iran jusqu’à Petah Tikva » (au nord-est de Tel Aviv).
« La ligne de défense d’Israël commence ici, » a dit Netanyahu. « Si des roquettes et des missiles étaient tirés ici, ils atteindraient Tel Aviv, Haïfa, et tout l’État israélien. »
Dans son discours au Congrès US, le 24 mai dernier, Netanyahu a également fait allusion à la vallée du Jourdain, disant, « Les sites d’une importance stratégique et nationale décisive (seront) incorporés dans les frontières définitives d’Israël » dans tout accord de paix conclu avec la direction palestinienne.
En réponse à ces déclarations de Netanyahu, le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, a affirmé que sans la vallée du Jourdain, aucun État palestinien n’est possible.
Matrice de contrôle
(JPG)
L’eau, sous contrôle de l’occupant israélien.
La vallée du Jourdain s’étend sur environ 30 % de l’ensemble du territoire de la Cisjordanie occupée. Presque toute la Vallée se trouve en Zone C, c’est-à-dire, en vertu des accords d’Oslo, sous le contrôle militaire et administratif israélien. Les autorités israéliennes de la planification contrôlent tout l’urbanisme et la construction dans cette région.
Du fait qu’il est quasiment impossible pour les Palestiniens d’obtenir un permis de construire en Zone C de la part des autorités israéliennes, la plupart d’entre eux doivent construire sans le permis et risquent ainsi de voir leur maison démolie. L’UNRWA (Agence d’entre-aides des Nations-Unies pour les réfugiés palestiniens au Moyen-Orient) rapporte que de janvier à mai 2011, 131 structures palestiniennes ont été démolies dans les Zones C, touchant près de 900 personnes.
B’Tselem, centre israélien des droits de l’homme et d’informations sur les Territoires occupés, a publié le rapport Dépossession et exploitation : la politique d’Israël dans la vallée du Jourdain et le nord de la mer Morte en mai de cette année. Il fait le constat que le contrôle israélien de la vallée du Jourdain se maintient grâce à l’exploitation de quatre de ses ressources propres : la terre, l’eau, les sites touristiques, et les ressources naturelles. Le rapport indique :
« Israël a fermé plus des trois quarts des terres aux Palestiniens, et il leur interdit de travailler sur les terres arables de la région. Israël a restreint l’accès palestinien aux sources en eau de sorte que, dans certains villages palestiniens, la consommation en eau est minimale et comparable à celle dans une région sinistrée. Israël limite aussi les déplacements des Palestiniens et les empêche de construire et de développer leurs communautés. Israël a mis la main encore sur les sites touristiques et autorise les sociétés privées à exploiter et tirer profit des minerais de la région ».
Les habitants palestiniens de la vallée du Jourdain souffrent profondément de cette myriade de restrictions imposées par Israël. Les limites à leur liberté de mouvements et à leur accès à la terre et à l’eau, et la distance entre les communautés et les grands centres palestiniens tel que Jéricho ont généré une pénurie systématique des possibilités d’emplois et la stagnation du secteur agricole palestinien local. De nombreux Palestiniens sont par conséquent contraints de travailler dans des colonies israéliennes pour des salaires extrêmement bas et dans des conditions dangereuses.
« La Banque mondiale a estimé que si Israël laissait aux Palestiniens l’accès à 50 000 dunums de terre dans la vallée du Jourdain et à ses ressources en eau, ils pourraient développer une industrie agricole moderne, notamment avec des usines d’agroalimentaire, générant environ un milliard de dollars chaque année » indique le rapport de B’Tselem.
Enfin, B’Tselem fait le constat que « si Israël exploite les ressources de la région plus encore que celles des autres parties de la Cisjordanie, cela montre son intention : annexer de facto la région ».
La politique israélienne nourrit l’ignorance
Six mois seulement après qu’Israël ait commencé son occupation de la Cisjordanie, en 1967, il attaquait la construction de colonies réservées aux juifs dans la vallée du Jourdain. Dans le même temps, on estime que 100 000 Palestiniens ont dû fuir la région. Aujourd’hui, la population palestinienne de la vallée du Jourdain est d’environ 64 450 Palestiniens répartis dans 29 communautés, en plus de 15 000 Bédouins vivant dans des dizaines de petits villages. Environ 9300 colons israéliens vivent aussi dans la Vallée.
Mais cette réalité n’est pas bien assimilée par la société israélienne. Selon un sondage d’opinion réalisé par ACRI (Association pour les droits civils en Israël) les 31 mai et 1er juin de cette année, 64 % des Israéliens juifs qui se sont exprimés ne savent pas que la vallée du Jourdain est un territoire occupé. Quatre-vingt pour cent des personnes interrogées croient aussi que les Israéliens juifs constituent la majorité des habitants de la Vallée. Et ACRI de conclure :
« Une interprétation du sondage permet de conclure que le fait que les Israéliens croient à tort que la vallée du Jourdain fait partie de l’État souverain d’Israël, et qu’elle est habitée surtout par des Israéliens, incite probablement à un soutien émotionnel de la position prise par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à savoir que la vallée du Jourdain serait primordiale pour la sécurité d’Israël. »
En effet, les résultats de ce sondage ne sont pas surprenants en ce qu’ils reflètent la politique officielle d’Israël, politique depuis des décennies selon laquelle il doit maintenir sa souveraineté sur la vallée du Jourdain. Ceci est justifié officiellement par des raisons de sécurité mais aussi implicitement par des raisons économiques. Dans ce cadre, l’État israélien est assuré que le fait que la vallée du Jourdain est une partie de la Cisjordanie - et que, par conséquent, comme le reste du territoire palestinien, elle doit être considérée comme un territoire occupé - ce fait est complètement tombé dans l’oubli.
Vider la vallée du Jourdain
Dans la vallée du Jourdain, Israël est en train de créer une réalité irréversible sur le terrain - comme c’est le cas dans la plus grande partie du reste de la Cisjordanie - en travaillant à bétonner son contrôle sur toute la terre et ses ressources considérables - qu’il n’a aucune intention d’abandonner. L’objectif le plus sinistre des Israéliens pour la vallée du Jourdain est manifestement de chasser les Palestiniens de leurs terres, un processus facilité par le fait qu’une grande partie de la région est en Zones C et donc entièrement sous le contrôle des Israéliens.
Pourtant, depuis 40 années, les Palestiniens de la Vallée résistent à leur déplacement forcé en se maintenant sur leur terre. Essentiellement, dans cette partie de la Cisjordanie comme en d’autres régions ciblées durement par les autorités israéliennes d’occupation, telles les collines du sud d’Hébron, la forme la plus pratiquée de la résistance est tout simplement d’exister.
Fathy Khdirat, le coordinateur de la Campagne de solidarité avec la vallée du Jourdain :
« L’existence du peuple palestinien dans la vallée du Jourdain est une forme de résistance, car Israël en tant qu’État s’est construit sur un gros mensonge : une terre sans peuple pour un peuple sans terre. Dans la vallée du Jourdain, ils ont essayé de faire de ce mensonge une réalité en créant des faits sur le terrain et en expulsant les Palestiniens de leur terre, de leurs villages. Exister c’est résister dans la vallée du Jourdain. Ceux qui ont réussi à rester jusqu’à maintenant dans la vallée du Jourdain, sous cette énorme pression de l’occupation, je pense que d’une certaine manière, ils ont résisté. Rester sur sa terre est l’une des choses que nous avons le plus réussies. »
Jillian Kestler-D’Amours est une journaliste canadienne indépendante vivant à Jérusalem. Elle contribue régulièrement avec The Electronic Intifada, Inter-Press Service et Free Speech Radio News. Son site : http://jkdamours.com
29 juillet 2011 - Al Jazeera - traduction : JPP
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L'Autorité palestinienne doit se serrer la ceinture

03 août 2011
Hossam Ezzeddine
Agence France-Presse
Ramallah
L'Autorité palestinienne traverse une crise financière, au moment même où elle aspire à se transformer en État, en raison des retards dans les versements des pays donateurs et des restrictions israéliennes.
Les quelque 170 000 fonctionnaires de l'Autorité ont été payés mardi en intégralité à la suite d'une menace de grève alors que leurs traitements n'avaient été versés que pour moitié en juin.
«Étant donné nos difficultés financières permanentes, le versement total des salaires va réduire sensiblement la capacité du gouvernement à répondre à d'autres besoins dans les prochains mois», a prévenu le Premier ministre Salam Fayyad.
M. Fayyad, qui met en garde depuis des mois contre une crise financière chronique due au retard persistant dans l'aide financière promise par les donateurs, en particulier des pays arabes, avait exhorté le 26 juillet ces derniers de tenir leurs engagements.
Selon lui, l'Autorité palestinienne n'a reçu que 79 millions de dollars d'aide en 2011 des pays arabes, outre un don saoudien supplémentaire de 30 millions, alors que les pays arabes s'étaient engagés à débloquer 330 millions tous les six mois.
L'Union européenne a annoncé mardi avoir versé 22,5 millions d'euros pour permettre à l'Autorité de «payer les salaires et les retraites du mois de juillet de près de 83 000 fonctionnaires et retraités».
Afin d'atténuer l'impact de la crise sur la population, le ministère de l'Économie a décrété en juillet le plafonnement des prix de denrées alimentaires de base qui pèsent le plus dans le budget des ménages, à l'approche du mois de ramadan, qui a débuté lundi.
«Nous n'avons pas limité les prix, mais limité le profit maximum pour les commerçants qui vendent ces produits», a expliqué à l'AFP le ministre palestinien de l'Économie Hassan Abou Libdeh.
Le prix d'un kilo de pain est ainsi plafonné à 3,50 shekels (1 dollar), celui d'un sac de 10 kilos de riz à 57 shekels (15 dollars), et de sucre à 44 shekels (12 dollars).
Mais au-delà de l'actuelle crise, M. Abou Libdeh impute les difficultés structurelles de l'économie palestinienne à l'impact de l'occupation israélienne.
«Il y a de nombreux États membres des Nations unies qui ne parviennent à payer leurs fonctionnaires qu'en empruntant et la crise financière que traverse actuellement l'Autorité palestinienne est essentiellement due au fait qu'elle ne peut pas tirer pleinement profit de son économie», déplore-t-il.
«Si Israël levait ne serait-ce que 10% de ses restrictions sur l'économie palestinienne, cela représenterait un revenu supérieur à nos besoins mensuels», affirme-t-il.
«Si Israël levait ses restrictions sur l'agriculture, la part de ce secteur dans le revenu national serait multipliée par huit», ajoute le ministre palestinien.
«Nous ne sommes pas inquiets quant à la capacité de l'Etat palestinien à atteindre un minimum de prospérité économique», a-t-il néanmoins confié, alors que les institutions internationales multiplient les satisfecit à l'égard de la gestion de M. Fayyad.
Les Palestiniens sont «prêts à assumer la responsabilité d'un État dans un avenir proche», a déclaré le 26 juillet mardi Robert Serry, coordonnateur de l'ONU au Moyen-Orient lors d'un débat aux Nations unies sur le conflit israélo-palestinien.
Ces derniers mois, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont publié des rapports concluant à la capacité des institutions palestiniennes à assumer la gestion d'un État.
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Israël continue de chasser les Palestiniens

02 août 2011
Près de 700 Palestiniens se sont retrouvés sans abri à la suite des démolitions israéliennes en Cisjordanie au premier semestre 2011, soit davantage que sur toute l'année 2010.
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Le nombre de destructions (356 structures en six mois, contre 431 pendant l'année 2010) a connu une nette augmentation en juin et juillet. (AFP)

«Les démolitions par les autorités israéliennes en Cisjordanie se sont accélérées de manière alarmante», selon un communiqué du porte-parole de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Chris Gunness, qui fait état de «700 personnes déplacées dans les six premiers mois de 2011, contre 594 pour tout 2010», essentiellement en zone C, c'est-à-dire sous contrôle total israélien.
Le nombre de destructions (356 structures en six mois, contre 431 pendant l'année 2010) a connu une nette augmentation en juin et juillet, avec 605 personnes affectées ou déplacées, selon l'UNRWA, qui recense «132 démolitions pour le seul mois de juin», soit «plus que le total des trois mois précédents».
Peur de nouvelles attaques de colons
«La plupart des démolitions ont visé des communautés de bédouins et d'éleveurs déjà vulnérables», précise le porte-parole, soulignant que certaines communautés avaient reçu des avis d'éviction touchant la quasi-totalité de leurs membres.
«En juillet, 19 familles bédouines, soit 127 personnes, ont décidé de quitter leurs foyers en zone C de peur de nouvelles attaques de colons, après la détention de trois d'entre eux pour jets de pierres sur des colons qui avaient fait intrusion chez eux», selon le communiqué. «Près de 150 000 Palestiniens vivent dans la zone C, qui contient les plus importantes réserves foncières pour le développement palestinien ainsi que la majeure partie des terres agricoles et de pâturages palestiniennes», selon une étude publiée lundi, par le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
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Gaza : « Les Israéliens avaient peur de nous »

mardi 2 août 2011
Les Lyonnais militants pro-palestiniens ont tiré samedi dernier un bilan des opérations Un bateau pour Gaza et Bienvenu en Palestine. Ils ont raconté leur rencontre avec les autorités israéliennes, les jours passés en prison, mais aussi le sabotage de deux bateaux et un passage à tabac.
Selon les témoignages concordants des participants aux deux opérations, les autorités israéliennes semblaient parfaitement préparées, disposant même d’une liste de tous les participants français à Bienvenu en Palestine. Toutefois, elles se sont avérées relativement embarrassées face à des militants pacifistes, souvent âgés, qu’elles ne pouvaient traiter de manière musclée.
Moins connue que la Flottille pour Gaza, l’opération Bienvenu en Palestine devait répondre à l’invitation de quinze organisation palestinienne. Le 8 juillet dernier, environ 600 militants dont 342 Français étaient censés prendre l’avion pour se rendre en Israël, où ils devaient aussitôt annoncer ouvertement leur intention de se rendre en Palestine. Une opération militante pour dénoncer le blocus israélien. Censés, car une bonne partie des Français se sont vus refuser l’accès à bord par les compagnies aériennes à qui leur nom avaient été communiqués. Ceci au motif qu’ils « représentaient une menace pour la sécurité d’Israël ».
Ceux qui ont néanmoins pu embarquer étaient quant à eux attendus dès leur descente d’avion. C’est le cas d’Alain, qui a décollé de Saint-Exupéry à destination de Tel-Aviv. Bien que ce soit le premier voyage de ce retraité en Palestine, il a été arrêté dès qu’il s’est présenté à la douane. « Quand nous avons été une soixantaine, ils nous ont parqué dans un camion prison. Nous étions huit dans des cellules de 4m² », raconte-t-il. Au bout de deux heures d’attente, direction un centre de rétention. A nouveau, les militants sont priés d’attendre avant qu’on leur fasse vider leurs sacs et confisque leurs téléphones portables. Lorsqu’enfin, ils sont envoyés dans des cellules définitives, il est 4h du matin. Certains sont à Tel Aviv depuis le début d’après-midi, la doyenne du groupe est âgée de 83 ans.

« Vous avez des discours agressifs »

Durant les cinq jours de rétention, les militants vont alterner entre interrogatoires, négociations et entretiens avec la consule de France. Selon les participants, cette dernière ne trouve pas d’autre conseil à leur donner que de signer un document d’expulsion. Devant leur refus, elle se montre menaçante, qualifiant leurs propos « d’agressifs » et allant même jusqu’à affirmer devant plusieurs témoins qu’elle « représente la France mais pas ce type de Français. » Une attitude qu’elle reproduira devant les participants à la Flottille pour Gaza selon Yamin Makri (photo), passager du Dignité-Al-Karama.
Nadia, l’une de participantes de Bienvenu en Palestine se souvient surtout des « hurlements toutes les nuits. Ils s’arrêtaient dix secondes, puis reprenaient. Toute la nuit. » Quand elle interroge le personnel du centre de rétention sur ces cris, on lui répond qu’ils viennent d’un hôpital psychiatrique. « Mais alors, pourquoi on n’entendait jamais rien la journée ? » se demande la jeune femme. Elle affirme par ailleurs avoir été témoin du passage à tabac d’une jeune militante toulousaine par une dizaine de soldats à l’aéroport.
Alors les militants s’interrogent : « les Français étaient les seuls dont Israël avait les noms. Nous n’avons jamais communiqué la liste des participants à quiconque et pourtant ils savaient qui nous étions. » De là à accuser les services français d’avoir prêté main forte à leur homologues israéliens, il n’y a qu’un pas que certains dans la salle n’ont pas hésité à franchir à demi-mot.

Intimidations et fouilles des chambres

Du côté de la Flottille, les événements se sont également très vite enchaînés. Foued, présent sur le Louise-Michelle, l’un des deux bateaux français, témoigne : « presque dès notre arrivée en Grèce, un bateau a été saboté, l’hélice a été sciée. » Un sabotage bientôt suivi d’un deuxième, puis d’une fouille des chambres d’hôtel. Jusqu’à l’agression : sept militants sont tabassés à la sortie d’un bar athénien par une vingtaine de personnes non identifiées. « Le plus curieux », selon Foued, « c’est que dès le lendemain, alors même que la police grecque ignorait ce qui s’était passé, l’agression était racontée en détail sur le site français de la Ligue de Défense Juive. »
Finalement, le gouvernement grec interdit à la flottille de partir « à la demande de l’ONU », précise Foued. Quelques bateaux tentent alors des sorties mais sont arraisonnés. Les capitaines sont menacés du retrait de leurs licences. Le Louise-Michelle, bloqué, se résout à une levée symbolique du pavillon avant que chacun ne rentre chez soi.

« On n’arrête pas avant qu’ils nous abordent »

Cependant, un navire parvient à échapper au blocus. Le Dignité-Al-Karama, l’autre bateaux français qui ne fait pas officiellement partie de la flottille, passe d’île en île en esquivant les arraisonnements. Profitant de son statut flou, Yamin et quelques autres rejoignent le bateau et partent au large, en direction de l’Égypte. Ils passent la nuit dans les eaux internationales afin d’arriver en plein jour.
Le lendemain, à 30 miles du blocus, le Dignité-Al-Karama entre en contact avec l’armée israélienne. « On a vu surgir trois gros navires de guerre, dont l’un était équipé d’un canon à eau. Ils étaient entourés de neuf zodiacs, » raconte Yamin. Devant le refus du navire à stopper sa route, les Israéliens commencent à asperger le pont à l’aide du canon, avant que les commandos sur les zodiacs ne passent à l’abordage. « Ce qui m’a impressionné, ce sont les regards des commandos à travers leurs cagoules. Ils étaient terrorisés », croit se souvenir Yamin.
Les passagers du Dignité-Al-Karama suivent ensuite le même chemin que leurs compagnons de Bienvenu en Palestine. Après un passage en centre de rétention assorti d’une dizaine de fouilles et de 36 heures d’interrogatoire, ils sont expulsés, direction la France. « J’ai passé le trajet de retour à côté d’un colon israélien, nous avons eu un débat enflammé mais très intéressant », se souvient Yamin.
Photo : © Eve Renaudin
Publié le : mardi 2 août 2011, par Eve Renaudin
Les Lyonnais militants pro-palestiniens ont tiré samedi dernier un bilan des opérations Un bateau pour Gaza et Bienvenu en Palestine. Ils ont raconté leur rencontre avec les autorités israéliennes, les jours passés en prison, mais aussi le sabotage de deux bateaux et un passage à tabac.
Selon les témoignages concordants des participants aux deux opérations, les autorités israéliennes semblaient parfaitement préparées, disposant même d’une liste de tous les participants français à Bienvenu en Palestine. Toutefois, elles se sont avérées relativement embarrassées face à des militants pacifistes, souvent âgés, qu’elles ne pouvaient traiter de manière musclée.
Moins connue que la Flottille pour Gaza, l’opération Bienvenu en Palestine devait répondre à l’invitation de quinze organisation palestinienne. Le 8 juillet dernier, environ 600 militants dont 342 Français étaient censés prendre l’avion pour se rendre en Israël, où ils devaient aussitôt annoncer ouvertement leur intention de se rendre en Palestine. Une opération militante pour dénoncer le blocus israélien. Censés, car une bonne partie des Français se sont vus refuser l’accès à bord par les compagnies aériennes à qui leur nom avaient été communiqués. Ceci au motif qu’ils « représentaient une menace pour la sécurité d’Israël ».
Ceux qui ont néanmoins pu embarquer étaient quant à eux attendus dès leur descente d’avion. C’est le cas d’Alain, qui a décollé de Saint-Exupéry à destination de Tel-Aviv. Bien que ce soit le premier voyage de ce retraité en Palestine, il a été arrêté dès qu’il s’est présenté à la douane. « Quand nous avons été une soixantaine, ils nous ont parqué dans un camion prison. Nous étions huit dans des cellules de 4m² », raconte-t-il. Au bout de deux heures d’attente, direction un centre de rétention. A nouveau, les militants sont priés d’attendre avant qu’on leur fasse vider leurs sacs et confisque leurs téléphones portables. Lorsqu’enfin, ils sont envoyés dans des cellules définitives, il est 4h du matin. Certains sont à Tel Aviv depuis le début d’après-midi, la doyenne du groupe est âgée de 83 ans.

« Vous avez des discours agressifs »

Durant les cinq jours de rétention, les militants vont alterner entre interrogatoires, négociations et entretiens avec la consule de France. Selon les participants, cette dernière ne trouve pas d’autre conseil à leur donner que de signer un document d’expulsion. Devant leur refus, elle se montre menaçante, qualifiant leurs propos « d’agressifs » et allant même jusqu’à affirmer devant plusieurs témoins qu’elle « représente la France mais pas ce type de Français. » Une attitude qu’elle reproduira devant les participants à la Flottille pour Gaza selon Yamin Makri (photo), passager du Dignité-Al-Karama.
Nadia, l’une de participantes de Bienvenu en Palestine se souvient surtout des « hurlements toutes les nuits. Ils s’arrêtaient dix secondes, puis reprenaient. Toute la nuit. » Quand elle interroge le personnel du centre de rétention sur ces cris, on lui répond qu’ils viennent d’un hôpital psychiatrique. « Mais alors, pourquoi on n’entendait jamais rien la journée ? » se demande la jeune femme. Elle affirme par ailleurs avoir été témoin du passage à tabac d’une jeune militante toulousaine par une dizaine de soldats à l’aéroport.
Alors les militants s’interrogent : « les Français étaient les seuls dont Israël avait les noms. Nous n’avons jamais communiqué la liste des participants à quiconque et pourtant ils savaient qui nous étions. » De là à accuser les services français d’avoir prêté main forte à leur homologues israéliens, il n’y a qu’un pas que certains dans la salle n’ont pas hésité à franchir à demi-mot.

Intimidations et fouilles des chambres

Du côté de la Flottille, les événements se sont également très vite enchaînés. Foued, présent sur le Louise-Michelle, l’un des deux bateaux français, témoigne : « presque dès notre arrivée en Grèce, un bateau a été saboté, l’hélice a été sciée. » Un sabotage bientôt suivi d’un deuxième, puis d’une fouille des chambres d’hôtel. Jusqu’à l’agression : sept militants sont tabassés à la sortie d’un bar athénien par une vingtaine de personnes non identifiées. « Le plus curieux », selon Foued, « c’est que dès le lendemain, alors même que la police grecque ignorait ce qui s’était passé, l’agression était racontée en détail sur le site français de la Ligue de Défense Juive. »
Finalement, le gouvernement grec interdit à la flottille de partir « à la demande de l’ONU », précise Foued. Quelques bateaux tentent alors des sorties mais sont arraisonnés. Les capitaines sont menacés du retrait de leurs licences. Le Louise-Michelle, bloqué, se résout à une levée symbolique du pavillon avant que chacun ne rentre chez soi.

« On n’arrête pas avant qu’ils nous abordent »

Cependant, un navire parvient à échapper au blocus. Le Dignité-Al-Karama, l’autre bateaux français qui ne fait pas officiellement partie de la flottille, passe d’île en île en esquivant les arraisonnements. Profitant de son statut flou, Yamin et quelques autres rejoignent le bateau et partent au large, en direction de l’Égypte. Ils passent la nuit dans les eaux internationales afin d’arriver en plein jour.
Le lendemain, à 30 miles du blocus, le Dignité-Al-Karama entre en contact avec l’armée israélienne. « On a vu surgir trois gros navires de guerre, dont l’un était équipé d’un canon à eau. Ils étaient entourés de neuf zodiacs, » raconte Yamin. Devant le refus du navire à stopper sa route, les Israéliens commencent à asperger le pont à l’aide du canon, avant que les commandos sur les zodiacs ne passent à l’abordage. « Ce qui m’a impressionné, ce sont les regards des commandos à travers leurs cagoules. Ils étaient terrorisés », croit se souvenir Yamin.
Les passagers du Dignité-Al-Karama suivent ensuite le même chemin que leurs compagnons de Bienvenu en Palestine. Après un passage en centre de rétention assorti d’une dizaine de fouilles et de 36 heures d’interrogatoire, ils sont expulsés, direction la France. « J’ai passé le trajet de retour à côté d’un colon israélien, nous avons eu un débat enflammé mais très intéressant », se souvient Yamin.
Photo : © Eve Renaudin
Publié le : mardi 2 août 2011, par Eve Renaudin
 
Les Lyonnais militants pro-palestiniens ont tiré samedi dernier un bilan des opérations Un bateau pour Gaza et Bienvenu en Palestine. Ils ont raconté leur rencontre avec les autorités israéliennes, les jours passés en prison, mais aussi le sabotage de deux bateaux et un passage à tabac.
Selon les témoignages concordants des participants aux deux opérations, les autorités israéliennes semblaient parfaitement préparées, disposant même d’une liste de tous les participants français à Bienvenu en Palestine. Toutefois, elles se sont avérées relativement embarrassées face à des militants pacifistes, souvent âgés, qu’elles ne pouvaient traiter de manière musclée.
Moins connue que la Flottille pour Gaza, l’opération Bienvenu en Palestine devait répondre à l’invitation de quinze organisation palestinienne. Le 8 juillet dernier, environ 600 militants dont 342 Français étaient censés prendre l’avion pour se rendre en Israël, où ils devaient aussitôt annoncer ouvertement leur intention de se rendre en Palestine. Une opération militante pour dénoncer le blocus israélien. Censés, car une bonne partie des Français se sont vus refuser l’accès à bord par les compagnies aériennes à qui leur nom avaient été communiqués. Ceci au motif qu’ils « représentaient une menace pour la sécurité d’Israël ».
Ceux qui ont néanmoins pu embarquer étaient quant à eux attendus dès leur descente d’avion. C’est le cas d’Alain, qui a décollé de Saint-Exupéry à destination de Tel-Aviv. Bien que ce soit le premier voyage de ce retraité en Palestine, il a été arrêté dès qu’il s’est présenté à la douane. « Quand nous avons été une soixantaine, ils nous ont parqué dans un camion prison. Nous étions huit dans des cellules de 4m² », raconte-t-il. Au bout de deux heures d’attente, direction un centre de rétention. A nouveau, les militants sont priés d’attendre avant qu’on leur fasse vider leurs sacs et confisque leurs téléphones portables. Lorsqu’enfin, ils sont envoyés dans des cellules définitives, il est 4h du matin. Certains sont à Tel Aviv depuis le début d’après-midi, la doyenne du groupe est âgée de 83 ans.

« Vous avez des discours agressifs »

Durant les cinq jours de rétention, les militants vont alterner entre interrogatoires, négociations et entretiens avec la consule de France. Selon les participants, cette dernière ne trouve pas d’autre conseil à leur donner que de signer un document d’expulsion. Devant leur refus, elle se montre menaçante, qualifiant leurs propos « d’agressifs » et allant même jusqu’à affirmer devant plusieurs témoins qu’elle « représente la France mais pas ce type de Français. » Une attitude qu’elle reproduira devant les participants à la Flottille pour Gaza selon Yamin Makri (photo), passager du Dignité-Al-Karama.
Nadia, l’une de participantes de Bienvenu en Palestine se souvient surtout des « hurlements toutes les nuits. Ils s’arrêtaient dix secondes, puis reprenaient. Toute la nuit. » Quand elle interroge le personnel du centre de rétention sur ces cris, on lui répond qu’ils viennent d’un hôpital psychiatrique. « Mais alors, pourquoi on n’entendait jamais rien la journée ? » se demande la jeune femme. Elle affirme par ailleurs avoir été témoin du passage à tabac d’une jeune militante toulousaine par une dizaine de soldats à l’aéroport.
Alors les militants s’interrogent : « les Français étaient les seuls dont Israël avait les noms. Nous n’avons jamais communiqué la liste des participants à quiconque et pourtant ils savaient qui nous étions. » De là à accuser les services français d’avoir prêté main forte à leur homologues israéliens, il n’y a qu’un pas que certains dans la salle n’ont pas hésité à franchir à demi-mot.

Intimidations et fouilles des chambres

Du côté de la Flottille, les événements se sont également très vite enchaînés. Foued, présent sur le Louise-Michelle, l’un des deux bateaux français, témoigne : « presque dès notre arrivée en Grèce, un bateau a été saboté, l’hélice a été sciée. » Un sabotage bientôt suivi d’un deuxième, puis d’une fouille des chambres d’hôtel. Jusqu’à l’agression : sept militants sont tabassés à la sortie d’un bar athénien par une vingtaine de personnes non identifiées. « Le plus curieux », selon Foued, « c’est que dès le lendemain, alors même que la police grecque ignorait ce qui s’était passé, l’agression était racontée en détail sur le site français de la Ligue de Défense Juive. »
Finalement, le gouvernement grec interdit à la flottille de partir « à la demande de l’ONU », précise Foued. Quelques bateaux tentent alors des sorties mais sont arraisonnés. Les capitaines sont menacés du retrait de leurs licences. Le Louise-Michelle, bloqué, se résout à une levée symbolique du pavillon avant que chacun ne rentre chez soi.

« On n’arrête pas avant qu’ils nous abordent »

Cependant, un navire parvient à échapper au blocus. Le Dignité-Al-Karama, l’autre bateaux français qui ne fait pas officiellement partie de la flottille, passe d’île en île en esquivant les arraisonnements. Profitant de son statut flou, Yamin et quelques autres rejoignent le bateau et partent au large, en direction de l’Égypte. Ils passent la nuit dans les eaux internationales afin d’arriver en plein jour.
Le lendemain, à 30 miles du blocus, le Dignité-Al-Karama entre en contact avec l’armée israélienne. « On a vu surgir trois gros navires de guerre, dont l’un était équipé d’un canon à eau. Ils étaient entourés de neuf zodiacs, » raconte Yamin. Devant le refus du navire à stopper sa route, les Israéliens commencent à asperger le pont à l’aide du canon, avant que les commandos sur les zodiacs ne passent à l’abordage. « Ce qui m’a impressionné, ce sont les regards des commandos à travers leurs cagoules. Ils étaient terrorisés », croit se souvenir Yamin.
Les passagers du Dignité-Al-Karama suivent ensuite le même chemin que leurs compagnons de Bienvenu en Palestine. Après un passage en centre de rétention assorti d’une dizaine de fouilles et de 36 heures d’interrogatoire, ils sont expulsés, direction la France. « J’ai passé le trajet de retour à côté d’un colon israélien, nous avons eu un débat enflammé mais très intéressant », se souvient Yamin.
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Publié  Eve Renaudin

Israël: La Cour suprême ordonne une évacuation en Cisjordanie

02.08.11
La Cour suprême d'Israël a ordonné ce mardi l'évacuation immédiate d'un avant-poste occupé par environ 250 colons juifs en Cisjordanie. La Cour fait ainsi droit à une pétition déposée il y a cinq ans par des Palestiniens et un groupe d'adversaires de la colonisation.
Elle juge que l'avant-poste de Migron aurait dü être évacué le 31 mars au plus tard et que les pouvoirs publics ne devraient «pas traîner les pieds» sur cette question étant donné qu'ils «ont eux même reconnu son caractère illégal». Selon un résumé officiel de l'arrêt, la pétition avait été présentée fin juin 2006 et demandait à la Cour suprême d'ordonner à l'Etat d'évacuer l'avant-poste construit sur des terres appartenant aux Palestiniens.

«Plus aucune raison de maintenir la situation illégale actuelle et le tort causé aux droits des propriétaires palestiniens»

«Dans sa première réponse à la décision de justice en 2006, l'Etat admettait que l'avant-poste avait été construit sur des terrains privés et qu'il pouvait être évacué, mais (l'Etat) avait demandé un sursis afin de discuter d'un accord», dit l'arrêt. Il ajoute qu'après cinq audiences et sans perspective d'accord imminent, «la Cour a statué qu'il n'y avait plus aucune raison de maintenir la situation illégale actuelle et le tort causé aux droits des propriétaires palestiniens».
Dans le cadre de sa «feuille de route» pour un accord de paix avec les Palestiniens, Israâl a convenu d'évacuer les avant-postes dont la construction n'a pas été autorisée par les autorités israéliennes. Les dirigeants israéliens ont toutefois été réticents à agir face à la résistance des colons et de leurs soutiens politiques.
Quelque 500.000 Israéliens et 2,5 millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, zones conquises par Israël lors de la guerre de 1967 et que les Palestiniens veulent intégrer dans un futur Etat indépendant. Les Palestiniens font valoir que les implantations les empêchent de construire un Etat viable et subordonnent une reprise des négociations de paix avec Israâl à un gel total de la colonisation.
Reuters

Maroc: l’embarrassante affaire du «collier de la reine»

01/08/2011
Un geste d’amitié inavouable que la Couronne aurait peut-être préféré garder discrète en ces temps de contestation… L’information publiée par le journal israélien Maariv a en tout cas fait l’effet d’une bombe au royaume chérifien. Dans son édition du mercredi 13 juillet, le quotidien dévoilait la liste des présents offerts aux dignitaires israéliens lors de leurs déplacements à l’étranger.
Un tapis persan, des défenses en ivoire, un kimono de geisha, un fouet en cuir, de la vaisselle, des stylos, des cravates… Les coffres de la Knesset, le parlement israélien, recèlent toutes sortes de curiosités que les responsables de l’Etat hébreu sont tenus de déclarer, en vertu d’une loi qui considère ces cadeaux comme propriété du peuple israélien.

Le collier de Tzipi Livni

Dans l’inventaire —répertorié sur une période de 60 ans—, un présent particulièrement généreux sort du lot: un coffret rehaussé de satin noir contenant un collier en or serti de 30 diamants d’une valeur inestimable, offert, selon Maariv, par la Première dame marocaine à Tzipi Livni lors d’une visite secrète à Rabat. La chef du parti politique Kadima, fondé par Ariel Sharon en 2005 alors qu’il était alors ministre des Affaires étrangères, était invitée au forum Nord Sud MEDays du 19 au 21 novembre 2009 à Tanger, à l’instar d’autres personnalités de la scène politique internationale.
L’événement organisé par Amadeus, un think tank fondé quelques mois seulement auparavant par Brahim, le fils du ministre des Affaires étrangères marocain Taïeb Fassi Fihri, à peine âgé de 24 ans, a fait les choux gras de la presse marocaine qui y voyait une extension officieuse de la diplomatie du royaume. La présence de Tzipi Livni en particulier a soulevé une vague de protestations au sein des associations de défense de la cause palestinienne.
MEDays intervenait quelques mois à peine après l’opération «plomb durci» menée par Tsahal sur la Bande de Gaza et qui avait suscité un vif émoi dans la rue arabe. La chef de la diplomatie israélienne de l’époque avait même dû annuler une visite à Londres en mars 2009 en raison d’un mandat d’arrêt pour crimes de guerre émis contre elle par un juge britannique. Au Maroc, après l’annonce de sa visite, trois avocats de renom avaient déposé plainte contre elle au parquet de Rabat pour les mêmes motifs —une initiative qui restera sans suite.
Si la presse marocaine avait révélé que Tzipi Livni s’était également rendue à Marrakech et à Casablanca où elle a reçu d’autres bijoux précieux de la part de la communauté juive marocaine, sa rencontre présumée avec des membres de la famille royale, et en l’occurrence avec Lalla Salma, aurait donc, si l’on en croit Maariv, été tenue secrète.

Comme Marie-Antoinette ou Bokassa

Au Maroc, où l’opinion publique est très majoritairement pro-palestinienne, ce scandale qui éclabousse la First Lady n’a pas manqué d’être comparé par les férus d’histoire à «l’affaire du collier de la reine», la très célèbre intrigue qui se noua en 1785 au cœur de la royauté française lorsque deux joailliers parisiens avaient remis une somptueuse rivière de diamants au Cardinal de Rohan, destinée à la reine Marie-Antoinette. Une affaire qui avait marqué le début d'un incroyable imbroglio politique qui ternira à jamais la réputation de l’épouse de Louis XVI et qui contribua à la chute de la monarchie française quatre ans plus tard…
L’affaire marocaine est également comparée à celle, bien plus récente, des diamants offerts par l’empereur Jean-Bedel Bokassa de Centrafrique au président français Valéry Giscard d’Estaing dans les années 70, rappelant que les régimes autoritaires d’Afrique sont toujours prompts à s’attirer l’indulgence des puissants par de somptueux présents.
La classe politique chérifienne, qui s’abstient de toute critique dès qu’il s’agit du roi s’est montrée bien circonspecte sur le geste supposé de Lalla Salma et préfère mettre en doute l’information publiée par Maariv.
«Il faut dire que la "sacralité" de la personne du roi qui a été préservée dans la Constitution révisée sous le terme "d'inviolabilité" ne permet pas aux politiques marocains de trop se prononcer sur des sujets aussi délicats», commente un internaute sur un forum de Bladi.net.
Dans une réaction officielle —aussi courte que lapidaire— le ministère des Affaires étrangères marocain a catégoriquement démenti les faits rapportés par la presse israélienne. Selon des sites d’information marocains ayant cité un membre de la communauté juive:
«l'ex-ministre israélienne n’a rencontré aucune princesse au Maroc, elle s’est entretenue avec des responsables de la communauté juive et certaines personnalités marocaines, et le collier en diamants aurait pu lui être offert par la communauté juive».
Mais d’après Maariv, la fédération des juifs du Maroc lui aurait aussi offert un collier en or orné de pierres précieuses, assorti de deux bagues en or…
«Ce n’est un secret pour personne, le Maroc entretient de bonnes relations avec l’Etat d’Israël. Mais la question que l’on se pose, si l’information s’avère être exacte, est la suivante: Qu’à fait Tzipi Livni pour le Maroc en 2009 pour mériter de tels cadeaux?», s’interroge Afrik.com.

Le précédent Isaacson

L'embarras des politiques marocains et de l’Etat est d'autant plus grand que le roi Mohammed VI a lui-même été derrière un geste très controversé en septembre 2009. Il avait accordé le titre de Chevalier de l'Ordre du Trône du royaume du Maroc à Jason F. Isaacson, directeur des affaires internationales de l’American Jewish Committee (AJC), un puissant groupe de lobbying sioniste très influent aux Etats-Unis. Isaacson avait, sans surprise, appuyé avec force l’intervention militaire israélienne contre Gaza.
«Par la réforme et la réconciliation politiques, par sa position ferme contre l’extrémisme, par sa protection continue des minorités religieuses, le Maroc a prouvé à maintes reprises son amitié, sa force, ses principes», avait déclaré Isaacson lors de la cérémonie tenue dans la plus grande discrétion à New York.
«Aujourd’hui, nos espoirs sont de nouveau investis au Maroc et spécifiquement à Sa Majesté le roi Mohammed VI, un descendant direct du Prophète Mohammed, comme symbole de tolérance et modération, comme défenseur inébranlable des valeurs qui sont à la base des trois grandes fois d’Abraham, comme un vrai champion de la paix», avait-il ajouté.
La décoration et les déclarations empathiques d’Isaacson n'avaient pas été relayées officiellement au Maroc…
Ali Amar
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