mercredi 3 août 2011

Reconnaître l’Etat palestinien : pour faire quoi ?

Fadwa Nassar
Le 3 août 2011
Nombreux sont les Palestiniens à se poser des questions, à propos de la signification de la bataille diplomatique engagée par l’Autorité Palestiniennne pour la reconnaissance par l’ONU de l’Etat palestinien indépendant, sur les territoires occupés en 1967, c’est-à-dire, la Cisjordanie, y compris la partie orientale d’al-Quds, et la bande de Gaza. Une vaste opération médiatique a été lancée, avec des appels à voter sur internet même, pour cette reconnaissance. L’Etat sioniste, soutenu par les Etats-Unis, et dans une moindre mesure, par l’Union européenne et quelques Etats, se sent pris de panique à l’idée de cette reconnaissance. Il a organisé depuis quelques mois une vaste campagne médiatique, politique et diplomatique, contre cette même reconnaissance.
Panique sioniste et impérialiste
Les responsables sionistes de tous bords se sont lancés à l’assaut de la reconnaissance diplomatique de l’Etat indépendant de la Palestine. Il semble même que les congés des fonctionnaires de plusieurs ministères aient été annulés, notamment du ministère des affaires étrangères, en vue de mener cette vaste contre-offensive mystificatrice. Les diplomates sont sur le qui-vive, à croire que la fin de l’Etat sioniste s’annonce très prochainement, comme le disent d’ailleurs clairement journalistes, analystes et politiciens. Pour les dirigeants de l’Etat sioniste, une telle reconnaissance signifierait la mort de leur Etat. Est-ce uniquement de l’exagération en vue d’empêcher une telle reconnaissance, ou bien se cachent d’autres craintes, irraisonnées ou raisonnées, pour l’avenir de l’Etat sioniste ?
D’abord, toute reconnaissance diplomatique de frontières d’un Etat palestinien est un coup porté à l’entité sioniste, qui a vécu jusqu’à l’an 2000 sur un expansionnisme fondé sur une idée mythique, celle d’un royaume juif s’étendant du Nil à l’Euphrate. Après 2000, l’année de la libération du sud-Liban par la force de la résistance, le rêve expansionniste de l’entité coloniale a pris fin. Elle peut mener des guerres, lancer des attaques, détruire d’autres pays, commetre des génocides, mais ne peut s’étendre et occuper d’autres territoires. L’heure de la restitution des territoires occupés a sonné. Mais lorsqu’il s’agit de la Palestine, l’entité sioniste se sent menacé dans son existence même, puisqu’elle a toujours refusé de reconnaître la présence d’un peuple palestinien et même de la Palestine, même dans les frontières de 67, car la Palestine est tout simplement antinomique de l’Etat raciste d’Israël. Or, délimiter un Etat palestinien, par la voie de l’ONU, ne peut être ressenti que comme un « holocauste » (certains journalistes « israéliens » l’ont affirmé), puisqu’il met fin, sur le papier du moins, à l’occupation de 22% de la Palestine.
Ensuite, l’idée même de proclamer « unilatéralement » un Etat palestinien indépendant est considéré par l’Etat sioniste et ses alliés comme un affront. Affront à la soi-disant supériorité de l’Etat sioniste, au soi-disant droit de regard sioniste et impérialiste sur le processus du règlement du conflit, affront à l’arrogance des grandes puissances et de l’Etat sioniste, qui considèrent que l’ONU, donc ce qui appelé « légalité internationale » n’a pas le droit de décider si les puissances occidentales et l’Etat sioniste ne l’ont pas d’abord décidé, affront à l’arrogance occidentale et à Ban Ki Moon, à Kathleen Ashton et tous les serviles envers les sionistes, qui réclament aux Palestiniens de revenir à la table des négociations, de régler la question de la reconnaissance de l’Etat palestinien par les négociations et non par la proclamation « unilatérale » de l’indépendance d’un Etat, car une telle proclamation, si elle se faisait, remettrait en cause le droit que se sont arrogées les puissances impérialistes et coloniales de décider du sort du monde et des Etats.
L’Etat palestinien indépendant : quelle perspective stratégique ?
Il va de soi que le recours de l’Autorité palestinienne à la proclamation « unilatérale » de l’indépendance de la Palestine, dans les instances de l’ONU, fait suite à l’échec de dix-huit années de négociations. Cet échec reconnu par les dirigeants palestiniens qui avaient adopté cette voie, ne l’est apparemment pas par les puissances impérialistes qui ont supervisé ces négociations, puisqu’elles réclament et font pression pour qu’elles reprennent. Sur quelle base ? Nul ne le sait, mais pour ces puissances impérialistes, il ne faut surtout pas que les Palestiniens fassent leur chemin, « nous devons leur tenir la main » semblent-elles dire, « et leur montrer le chemin, par crainte qu’ils ne s’égarent et n’adoptent la voie de la résistance », qui est par ailleurs la seule voie qui assure une solution basée sur la justice et le droit.
Ayant finalement constaté l’échec des négociations, alors que la colonisation se poursuit en Cisjordanie, et notamment dans la ville d’al-Qods, et constaté que l’équipe sioniste au pouvoir ne cherche qu’à mettre en pratique son plan de nettoyage ethnico-religieux, la direction de l’Autorité palestinienne a décidé de passer à l’offensive. Elle ne fait cependant que reprendre la proposition américaine d’une solution au conflit, puisque le président américain précédent et même l’actuel avaient promis que l’Etat palestinien serait proclamé, qui aurait dû l’être bien avant cette année, mais pour eux, il ne s’agissait que de vaines promesses, en vue d’arracher d’autres concessions à l’Autorité palestinienne. Donc, l’idée d’une proclamation de l’Etat palestinien indépendant était déjà en perspective, mais pour les puissances impérialistes, pas de cette manière, ni dans ces frontières. L’Etat palestinien « offert » par les puissances impérialistes, et perçu par les sionistes n’est certainement pas le même que celui revendiqué par l’Autorité palestinienne, ni à plus forte raison, par le peuple palestinien.
Si le bien-fondé de la bataille diplomatique est contesté par de nombreuses voix palestiniennes, ce n’est sûrement pas à partir des considérations sionistes, ni impérialistes. Mais il s’agit d’une question de stratégie, de priorité, de programme politique en vue de libérer la Palestine. En effet, sur le plan interne, l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a profité de « l’échéance de septembre » pour stopper un autre processus, d’autres négociations, internes cette fois-ci, et autrement plus importantes, celles qui touchent à l’unité du peuple palestinien. Suite au changement de pouvoir en Egypte qui a balayé un des pions sionistes dans la région, le président palestinien avait finalement été obligé d’engager des pourparlers avec le gouvernement du Hamas à Gaza, en vue d’unifier la vie politique, sociale et géographique palestinienne. Bien que les pourparlers se poursuivent toujours entre le Fateh et le Hamas, Mahmoud Abbas semble avoir repris de l’assurance en décidant qu’il n’y aurait que Salam Fayyad à la tête du gouvernement unifié palestinien, ce que rejettent de nombreuses personnalités et forces politiques palestiniennes, y compris au sein du Fateh. Avec « l’échéance de septembre », c’est ce processus d’unification qui a été stoppé, au moment où les forces sécuritaires de l’Autorité de Ramallah continuent à faire le « sale boulot » de l’occupant, en arrêtant les résistants en Cisjordanie.
Pour beaucoup de forces palestiniennes, il est nécessaire d’unifier les rangs palestiniens avant de se diriger à l’ONU, mais Mahmoud Abbas en a décidé autrement. Il ira à l’ONU avec le gouvernement de Salam Fayyad, pour reprendre ensuite les pourparlers, armé ou non d’une « victoire » à l’ONU. Ce calcul politique laisse cependant envisager le pire, puisqu’il fait l’impasse d’une réflexion sur le long terme : un Etat palestinien, pour faire quoi ? Non seulement il a tout misé sur ce vote à l’ONU, au point de lancer une campagne médiatique interne pour une « intifada pacifique en Cisjordanie » pour soutenir le vote à l’ONU, qui se déclencherait en septembre, mais il n’a porté aucune réflexion ni dressé aucun plan de bataille pour libérer la Cisjordanie et al-Qods, briser le blocus contre Gaza, organiser l’OLP qui devrait être représentative de l’ensemble du peuple palestinien, et à plus forte raison, pour libérer toute la Palestine et assurer le retour des réfugiés (ce qui n’est pas d’ailleurs dans son programme, mais dans celui du peuple palestinien).
Pour mener sa bataille diplomatique, le président de l’Autorité palestinienne s’appuie sur un crédit de popularité internationale acquis par le sang des martyrs tombés à Gaza, et non pas par les agissements de ses services sécuritaires. Il s’appuie sur l’isolement de l’Etat sioniste et sa délégitimation accrue que la résistance palestinienne, ses martyrs, ses blessés et ses prisonniers, ont assurés depuis l’intifada al-Aqsa, alors que ses défections répétées (affaire Goldstone, par exemple) n’ont cherché qu’à « sauver » l’Etat sioniste. Si bataille diplomatique il y a, elle est le couronnement de la lutte et résistance du peuple palestinien, et non pas une suite logique aux négociations ratées avec les sionistes, sous l’égide des puissances impérialistes.
Tant que Mahmoud Abbas ne prend pas en compte les véritables facteurs qui lui permettent de mener cette bataille à l’ONU, la reconnaissance de l’Etat indépendant de Palestine, sur les 22% de la Palestine occupée, restera une reconnaissance sur le papier et ne pourra aucunement constituer un levier vers la libération de la Palestine et le retour des réfugiés. Il s’agit d’une question de stratégie. Reconnaissance, oui, mais pour quoi faire ? 
Transmis par l'auteur

Le simulacre de solidarité de la gauche sioniste d'Israël

Jérusalem - 3 août 2011
Par Budour Youssef Hassan
Article paru le 28 juillet 2011 Budour Youssef Hassan, originaire de Nazareth, est une militante socialiste palestinienne, en troisième année d'études de droit à l'Université hébraïque de Jérusalem. On peut la suivre sur Twitter : twitter.com/Budouroddick
Le 15 juillet, des milliers d'Israéliens ont marché dans Jérusalem Est occupée pour exprimer leur soutien à un "Etat" palestinien en Cisjordanie occupée et dans la Bande de Gaza (vidéo en fin d'article). Dépeints par ses organisateurs israéliens comme une marche commune palestinienne-israélienne, avec des slogans de "lutte partagée" et de "solidarité", la participation palestinienne à l'événement fut toutefois clairsemée - une fraction des participants étaient palestiniens. Cet événement a eu lieu quelques semaines après une marche similaire à Tel Aviv, et tandis que la marche de Jérusalem bénéficiait de davantage de publicité étant donné sa localisation, les deux événements révèlent les échecs de la prétendue solidarité de la "gauche" sioniste israélienne avec les Palestiniens.
Le simulacre de solidarité de la gauche sioniste d'Israël
"Est-ce à ça que ressemble la solidarité ?" (Photo Anne Paq)
Le terme de solidarité - un peu comme celui de coexistence - est tellement galvaudé dans le discours sioniste libéral qu'il n'a plus de signification. Le concept erroné de solidarité soulève la question : que veut dire solidarité, et plus précisément, quand une action menée par des Israéliens au nom du soutien aux Palestiniens peut-elle être considérée comme une action de véritable solidarité ?
Chaque occasion où des Israéliens affluent dans les rues en chantant "Fin de l'occupation" peut-elle être allègrement décrite comme de la solidarité ? Chaque circonstance où des Israéliens portent des drapeaux palestiniens doit-elle être extatiquement célébrée comme un coup de fouet majeur à la cause palestinienne ? Les Palestiniens doivent-ils être simplement reconnaissants qu'au milieu d'une accélération de la construction de colonies en Cisjordanie , y compris à Jérusalem Est, et d'un déferlement de racisme dans la société israélienne, il y ait toujours quelques voix israéliennes prêtes à "reconnaître" un Etat palestinien ?
Quand des gens en situation de privilège conçoivent et formulent une solution puis l'imposent à un peuple colonisé et occupé comme étant la seule solution viable et "la seule démarche constructive qui reste", comme l'a présenté l'appel du 15 juillet, ce n'est pas de la solidarité mais plutôt une autre forme d'occupation. Solidarité signifie que vous ne dites pas aux gens ce que vous estimez être leur problème, et encore moins vous ne leur dites ce que vous pensez être la solution. Solidarité signifie qu'on n'est pas d'accord sur tout, ou même qu'on est d'accord sur une solution, mais qu'on se bat pour une cause partagée indépendamment des différences de point de vue.
Un semblant d'Etat sur 22% de la terre de la Palestine historique n'est pas ce pourquoi les Palestiniens se sont battus pendant plus de 63 ans, et le présenter comme tel dépouille les Palestiniens de leurs voix et de leur droit à décider de leur propre destin.
Beaucoup affirment pourtant que lutter au coude à coude avec la gauche sioniste élargit la base de soutien pour la Palestine et donne aux Palestiniens une occasion de débattre et de convaincre l'autre bord. Ce serait vrai si les sionistes considéraient les Palestiniens comme des partenaires égaux, mais on en est loin. L'idée de deux Etats pour deux peuples comme seule solution à l'impasse palestino-israélienne - extrêmement populaire parmi les sionistes libéraux - est présentée aux Palestiniens comme un point de vue isolé, exceptionnel, comme le sens de la droiture morale et la supériorité des sionistes de gauche qui leur garantit la légitimité de déterminer le problème, la solution et les moyens de parvenir à cette solution.
Une marche palestinienne-sioniste "commune" n'offre pas l'occasion d'engager un dialogue productif ; elle donne plutôt aux sionistes une occasion supplémentaire de marginaliser les voix des Palestiniens et d'enseigner aux Palestiniens comment ils doivent résister et ce qu'ils doivent accepter.
Ainsi, ces manifestations qui demandent ostensiblement l'égalité maintiennent en réalité le statut privilégié des Juifs israéliens. Et bien que de telles manifestations arrivent à attirer des milliers d'Israéliens une fois de temps en temps, elles n'élargissent pas réellement la base de soutien aux Palestiniens. Elles reflètent plutôt le soutien à une "solution" qui néglige le problème des réfugiés - le cœur de la lutte palestinienne -, fragmente la nation palestinienne et condamne les citoyens palestiniens en Israël à une infériorité et à une discrimination perpétuelles.
La solidarité ne se mesure pas au nombre ; il ne s'agit pas de combien de gens sont venus à une manifestation pro-palestinienne. Il s'agit du pourquoi ces gens sont venus. Lutter côte à côte avec cinquante Israéliens qui s'impliquent réellement pour la cause palestinienne est bien plus important et précieux que marcher à l'ombre de milliers d'Israéliens qui pensent que la Palestine, c'est simplement la Cisjordanie et la Bande de Gaza.
Sur sa page Facebook, la marche du 15 juillet à Jérusalem a titré en hébreu "Marcher pour l'indépendance de la Palestine", tandis que la version arabe disait, "Ensemble vers la libération de la Palestine". Il y a une énorme différence entre libération et "Etat indépendant". La libération, pour les Palestiniens, signifie bien plus que l'établissement d'un bantoustan en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. L'écart entre la phraséologie en arabe et en hébreu est parlant mais il n'est ni nouveau ni rare pour les organisations israéliennes "de gauche" qui s'adressent au public palestinien dans un langage et un ton différent que ceux qu'elles utilisent pour s'adresser au public israélien.
Sur la petite centaine de Palestiniens qui a participé à la marche, beaucoup ont pu s'y joindre à cause de la perception fausse que l'objectif de cette marche était d'exiger la libération, plutôt que d'appeler à une "indépendance" bidon. De plus, des membres des comités populaires palestiniens de Sheikh Jarrah et de Silwan, dont les quartiers sont confrontés à des démolitions de maisons et à un processus de nettoyage ethnique silencieux et broyeur, disent qu'ils n'ont pas eu d'autre choix que de se joindre à la marche pour attirer l'attention sur leur lutte. Mais leur détresse a été exploitée par les organisateurs pour faire la publicité de la marche comme une "lutte commune", marquer des points politiques et servir leurs visées de relations publiques.
Les contributions du Mouvement de Solidarité avec Sheikh Jarrah, l'organisateur principal de la marche du 15 juillet, ne doivent pas être minimisées. Les manifestations hebdomadaires qu'il a organisées à Sheikh Jarrah et à Al-Lydd ont mis en lumière la lutte des résidents palestiniens contre la politique israélienne systématique de démolition de maisons et d'expulsion. Les membres dirigeants du Mouvement de Solidarité avec Sheikh Jarrah et autres organisations pacifistes de la gauche israélienne ont subi des attaques vicieuses de l'extrême-droite israélienne, y compris des menaces de mort et des accusations de trahison.
Ceci ne les place toutefois pas au-dessus de la critique. Tout leur activisme n'a pas réussi à toucher l'ensemble de la société palestinienne ni à l'impliquer. Leurs manifestations sont dominées par des sionistes libéraux laïques blancs, et la voix palestinienne, qu'ils disent vouloir faire entendre, est inaudible au milieu du chœur des slogans en hébreu sur la paix et la coexistence. Et même les slogans et les affiches qui ont été brandies pendant les manifestations avaient été décidés à l'avance par les organisateurs israéliens, transformant les protestations en une routine fastidieuse, douloureusement prévisible et élitiste.
Pour résumer, la "solidarité" israélienne est une épée à double tranchant. Elle a le potentiel de faire avancer la cause palestinienne, d'influencer l'opinion publique israélienne et de rendre visible la lutte palestinienne dans les grands médias. Cependant, le risque est grand que des groupes détournent le mouvement croissant de la résistance populaire palestinienne sous le masque de la solidarité et de la coexistence.
Qu'il y ait une marée montante d'extrémisme flagrant parmi les élites israéliennes au pouvoir et dans la société au sens large ne signifie pas que les Palestiniens doivent acclamer avec reconnaissance des "compromis" sionistes de centre mou.
La solidarité n'est ni un acte de charité ni un festival de discours vantards et de rhétorique vide. C'est une obligation morale qui doit être menée avec un engagement entier, indéfectible et inconditionnel.
Ceux qui recherchent les remerciements et la gratitude feraient mieux de rester dans leurs confortables fauteuils à Tel Aviv. Les tentatives d'exploiter la détresse palestinienne pour des motifs politiques et pour transformer la cause palestinienne d'une lutte pour les droits de l'homme, la justice, la liberté et l'égalité en un défilé de fausse indépendance et de clichés doivent être dénoncées et combattues.
Vidéo de la marche du 15 juillet à Jérusalem Est occupée
Traduction : MR pour ISM

Nouvelle incursion israélienne au Sud, le Liban porte plainte ce mercredi

03-08-2011
Le ministre des Affaires étrangères Adnane Mansour a précisé que « le Liban présentera une plainte contre Israël pour sa violation de la résolution 1701 et pour l’infiltration de ses soldats en territoire libanais dans la région de Wazzani. »
Pour sa part, l’armée libanaise a procédé mardi à des relevés topographiques à l’aide d’équipements GPS pour déterminer la superficie de l’infiltration israélienne de lundi.
Ces informations seront incluses dans un dossier présenté par le Liban dans le cadre d’une plainte contre « Israël » pour violation de la résolution 1701 des Nations unies.
Le quotidien libanais AsSafir a rapporté que des officiers de l’occupation ont informé la Finul, qu’ils avaient commis une erreur lundi. Selon ces officiers, « les commandos israéliens ont franchi par erreur la région de Wazzani », ajoutant que « cette faute risquait de couter la vie aux soldats israéliens qui ont été surpris par l’état d’alerte de l’armée libanaise».
L’armée libanaise avait riposté à cette violation. Un échange de coups de feu a eu lieu entre les soldats de l’occupation israélienne et libanais.
Cependant, mardi, une troupe de dix soldats israéliens s’est également infiltré vers 13h30, à une profondeur de trente mètres dans la région de Kouroum el-Chariqa, près de Meiss el-Jabal, à la frontière libanaise.
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Benyamin Ben-Eliezer : "Israël est au bord de la catastrophe"

03-08-2011
Le ministre israélien démissionnaire, Benyamin Ben-Eliezer, a appelé le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu au gel des colonies en Cisjordanie, en vue de régler la crise du logement et calmer les protestations sociales.
Ben-Eliezer a déclaré à l’un des sites internet de Yediot Aharonot que "des milliards de dollars sont dépensés aujourd’hui pour consolider les implantations aux dépens des jeunes", mettant en garde contre la survenue d’une grande catastrophe, si la crise du logement n’est pas réglée en "Israël".
Les Israéliens ont découvert la force du peuple et ont décidé de ne pas se laisser entraîner aveuglement derrière la direction politique, a-t-il déclaré, prévenant contre les répercussions stratégiques de la situation socio-économique en "Israël", et du risque qu’Israël perde son immunité du fait de l’injustice dont souffre la classe moyenne. Il a appelé à réduire le budget de sécurité en vue de résoudre les problèmes socio-économiques.
"Les protestations sociales en Israël sont influencées par les révolutions arabes", a-t-il indiqué, exprimant son inquiétude "d’une nouvelle explosion palestinienne sans précédent en septembre prochain, d’autant plus que les Palestiniens n’ont pas encore fait montre de toutes leurs capacités".
Selon Ben-Eliezer, "Israël fait face à un état d’urgences qui est le plus compliqué depuis 1948, a fortiori qu’il est en proie à une crise économique et en attente d’une crise politique le mois prochain, en prévision de la reconnaissance de l’Etat palestinien aux Nations-Unies, ce qui pourrait conduire au désordre".

Le Prix Hamchari couronnera dorénavant une thèse traitant du conflit israélo-palestinien

publié le mercredi 3 août 2011
Espoir Palestine

 
Créé en hommage à Mahmoud Hamchari, représentant de l’Organisation de libération de la Palestine assassiné à Paris, le Prix qui porte son nom récompense depuis trente-sept années un livre consacré au conflit israélo-palestinien et promouvant la recherche d’une paix juste et durable fondée sur le droit international.
Cette année, le Prix a décidé d’élargir son champ d’intervention : il couronnera désormais aussi une thèse de sciences humaines s’inscrivant dans la même problématique et s’inspirant des mêmes valeurs.
Tout nouveau docteur peut concourir, à condition d’envoyer un exemplaire de sa thèse ainsi que du rapport présenté par son directeur de thèse. Le jury sera constitué du conseil d’administration de l’association Espoir Palestine, qui organise le Prix.
Le lauréat se verra remettre la somme de 5 000 euros - éventuellement partagée en deux en cas d’ex-æquo - et bénéficiera de la possibilité d’éditer une version grand public de sa thèse chez L’Harmattan ou Chez Sindbad/Actes Sud.
Les récents docteurs concernés peuvent envoyer leur candidature à l’adresse suivante : prixhamachari@orange.fr

Israël: les animateurs de la contestation veulent durcir leur lutte

AFP | 03/08/2011
Les représentants du mouvement de contestation sociale en Israël déclenché à la mi-juillet entendent durcir leur lutte pour exprimer leur colère contre le vote par le Parlement d'une loi sur le logement présentée par le gouvernement.
Cette loi a été votée en troisième et dernière lecture en début d'après-midi par 57 voix contre 45, a-t-on appris de source parlementaire.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'en est aussitôt félicité en estimant qu'elle allait permettre de faciliter la mise en chantier de nombreux logements, a indiqué la radio publique.
En vertu de cette loi, une "sous-commission nationale de la construction" sera chargée d'examiner et d'approuver les projets de logements.
Cette commission comprendra notamment des représentants du bureau du Premier ministre et du ministère de l'Intérieur. Mais les dirigeants de la protestation craignent qu'elle ne favorise les chantiers destinés aux logements de luxe plutôt qu'à l'habitat à bas prix.
Avant le vote du texte, le président de l'association des étudiants Yitzhik Shmuli a averti à la radio militaire que la protestation allait se durcir car "cette loi ne permet pas de proposer des logements abordables, comme le réclament des centaines de milliers d'Israéliens qui manifestent ou nous soutiennent".
Les militants du mouvement pour la défense de l'environnement ont aussi mis en garde à la radio contre cette loi qui raccourcit la procédure de la construction et risque de mettre ainsi en péril l'environnement.
Des dizaines de manifestants ont de leur côté tenté de barrer les routes menant au parlement à Jérusalem. Quatre des manifestants ont été interpellés par la police, a indiqué la radio publique.
Un porte-parole de M. Netanyahu, Gady Shmerling, a pour sa part expliqué que cette loi, qui prévoit une nouvelle procédure destinée à accélérer l'obtention des permis de construire, vise à "réduire le coût des logements, comme le demandent les participants au mouvement de protestation".
"Notre but est d'inonder le marché en construisant des dizaines de milliers de logements, ce qui se traduira par une baisse des prix dans l'immobilier", a pour sa part affirmé le président de la commission de l'Economie du Parlement, le député Carmel Shama-Cohen, du Likoud, le parti de M. Netanyahu.
Par ailleurs, les représentants des manifestants installés dans des tentes de protestation de plusieurs villes ainsi que des organisations de jeunesse et de différents mouvements sociaux ont poursuivi leurs discussions pour parvenir à un cahier de revendications qu'ils comptent présenter au Premier ministre.
"Nous nous sommes mis d'accord sur les impôts et les discussions qui vont continuer mercredi sur nos revendications concernant la santé et l'éducation", a ajouté M. Shmuli.
M. Shmerling a pour sa part prévenu que le gouvernement ne pourra pas se permettre d'accepter des "demandes exagérées, car nous ne voulons pas nous retrouver dans la situation de la Grèce ou de l'Espagne".
Le quotidien Jerusalem Post publie pour sa part un sondage selon lequel un "parti social" représentant le mouvement de contestation pourrait, s'il était créé, obtenir 20 sièges au Parlement (sur 120).
Ce sondage a été réalisé par l'institut Smith Research auprès d'un échantillon de 500 personnes représentatives de la population israélienne, avec une marge d'erreur de 4,5%.
Depuis la mi-juillet, une foule d'Israéliens participent à la "révolte des tentes" contre l'explosion des prix des logements à l'achat et à la location. 

Destruction d'un tunnel : Admonition post-revolutionnaire mal à propos !

[ 03/08/2011 - 11:48 ]
Gaza - CPI
Mardi 2 août,  les services de sécurité égyptienne ont fait exploser un tunnel sous la frontière égypto-palestinienne, utilisé pour le transfert des marchandises vers la bande de Gaza.
Des sources palestiniennes  et des résidents locaux ont déclaré : « Le  tunnel qui a explosé  est situé à l'ouest de la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza. Le bruit de l'explosion a été entendu de loin et de la fumée s'élevait du tunnel. Mais, il n’y a pas de décès à signaler. »
Les palestiniens utilisent ce type de tunnels frontalier avec l'Egypte pour introduire des marchandises vers la bande de Gaza assiégée depuis cinq ans.

Miles of Smiles : Bannière des jeunes vertueux déterminés à casser le blocus

[ 03/08/2011 - 11:58 ]
Gaza - CPI
Dr Essam Youssef, le coordinateur général du convoi "Miles of Smiles 4" (Milliers de Sourires),  arrivé il y a deux jours à la bande de Gaza,  a révélé  son intention de préparer trois convois anti-blocus de Gaza au cours des trois prochains mois .
Pendant sa réunion avec la délégation des jeunes internationaux et le Premier ministre Ismaïl Haniyeh, lundi soir, Dr. Youssef  a insisté sur la continuation d’envoyer des convois d’aide humanitaires, appelant chacun à la mobilisation active pour lever le blocus sur Gaza.
En insistant sur la solidarité mondiale avec la bande de Gaza et son peuple, Youssef  a annoncé : « Trois  autres convois  humanitaires seront  délivrés : le premier,  à la fin du Ramadan, le deuxième  entre les deux Aïd, et le troisième à Aïd al-Adha".
En exprimant sa profonde gratitude et sa reconnaissance envers ces jeunes solidaires qui ont atteint la bande de Gaza, le Premier ministre Ismaïl Haniyeh a déclaré : " Les jeunes du monde entier sont au sommet. Ils sont libres de soutenir  le peuple palestinien et sa cause. Ce convoi constitue un message spécial puisqu’il est  venu pendant l’année des « jeunes », approuvée par le gouvernement palestinien et pour le rôle qu’ils jouent dans la libération et la Résistance. »

Hamas : L'inertie de l'Autorité lubrifie la voie aux tueurs sionistes

[ 03/08/2011 - 11:41 ]
Gaza – CPI
Le Mouvement de la résistance islamique "Hamas" condamne fermement les crimes odieux contre le peuple palestinien dans le camp de réfugiés de Kalandia, près d’Al Qods occupée,  le premier jour du mois de Ramadan.
Dans une déclaration publiée par son bureau de presse, le mouvement de la résistance a déclaré : "Nous condamnons fortement ce crime. L’occupation sera entièrement responsable des conséquences des horribles assassinats commis avec atrocité et barbarisme par des soldats appartenant à la brigade "Kfir" de l'armée d'occupation, auxquels a été confiée la tâche de commettre les crimes les plus odieux contre notre peuple en Cisjordanie."
"Hamas" a averti l'entité sioniste des conséquences si elle continue à commettre des crimes contre les civils innocents du peuple palestinien.
Le mouvement a rappelé aux services de sécurité de l'AP, à Ramallah : «  La protection du peuple palestinien contre la machine de guerre sioniste et de ces incursions en Cisjordanie est une responsabilité politique et morale. »

Hamas : Le haut comité de suivi nul et non avenu !

[ 03/08/2011 - 13:13 ]
Damas – CPI
Le mouvement du Hamas a confirmé qu'il n'existe aucun cadre sous le nom de "Comité des forces nationales et islamiques" représentant le consensus de tous les Palestiniens. Il souligne qu'il n'y participe pas et ne reconnait aucun cadre sous ce nom, appelant dans le même temps tous les côtés concernés à ne pas traiter avec ce cadre.
Dans un communiqué publié mardi 2/8, le mouvement a déclaré que des consultations ont déjà été menées par les factions palestiniennes afin d'activer le haut comité de suivi "Comité des forces nationales et islamique". Ensuite, les contrôles et les conditions ont été mis en place pour activer ce cadre, mais certaines factions et personnalités ont insisté sur le fait de ne pas répondre à ces conditions en Cisjordanie occupée et dans la Bande de Gaza.
Le mouvement a ajouté que face à cette insistance, le Hamas confirme qu'il ne reconnait aucun cadre sous ce nom, et "appelle tous les côtés concernés dans les factions et le gouvernement à ne pas traiter un tel cadre sauf s'il est accepté".

Ramzi Rabeh : Fayyadh aggrave l'indigence des couches populaires

[ 03/08/2011 - 13:53 ]
Ramallah - CPI
Le membre du Bureau politique du Front Démocratique pour la Libération de la Palestine, Ramzi Rabah,  a critiqué fermement  la politique de Fayyad à Ramallah sur le plan économique et social, en soulignant que cette politique est "en faveur des riches et de la capitale nationale, elle ne fait qu’augmenter la pression sur les groupes marginalisés tels que les ouvriers, les paysans, les fonctionnaires et les pauvres."
Rabah a incité le mouvement syndical et les cadres démocratiques à l'importance de se mobiliser populairement  afin de corriger la politique de Fayyad, "pour une structure économique indépendante et l'élaboration d’une politique de développement pour assurer l'aide aux ouvriers et aux personnes pauvres."
Les déclarations de Rabah sont intervenues lors d'une réunion avec les cadres du Front dans le gouvernorat  de Salfit, en présence du secrétaire de la section, Naim harb, son adjoint Hakam Qadri et le secrétaire du bloc de l'unité et du travail Dhia Ashtiyeh.

La rencontre présumée Abbas - Pérès, une manoeuvre de diversion !

[ 03/08/2011 - 12:09 ]
Ramallah – CPI
Le membre du comité central du mouvement du Fatah, Nabil Chaath, a confirmé la véracité des informations sur une rencontre prévue entre le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas et le président de l'entité sioniste, Shimon Pérès, dans une tentative de relancer les négociations entre les deux côtés et de contenir les mouvements palestiniens visant à obtenir une décision de reconnaissance onusienne d'un Etat palestinien indépendant.
Dans des déclarations lors de sa rencontre avec les consuls et les ambassadeurs ainsi que les diplomates accrédités à Ramallah, le mardi 2/8, et publiées par les médias officiels du mouvement du Fatah, Chaath a affirmé qu'"une rencontre réunira Abbas et Pérès à la demande de ce dernier qui a annulé la rencontre plus tard, sous prétexte qu'il n'a rien reçu du Premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu, pour le rapporter au président".
Le journal hébreu "Maariv" a déjà déclaré que Netanyahu a déjoué une réunion secrète qui devait se tenir entre Pérès et Abbas jeudi 28 juillet dernier, dans la capitale jordanienne, Amman.
Selon le journal, Abbas a répondu à l'invitation de Pérès et s'est rendu à Amman pour rencontrer le président de l'entité sioniste qui a informé Abbas sa décision d'annuler la réunion, parce que le Premier ministre sioniste n'a pas permis de présenter de nouvelles propositions pour relancer les négociations comme prévu.

Dattes : Attention les tricheurs sont de sortie !

mercredi 3 août 2011
On progresse : les dattes israéliennes se font plus rares cette année dans les supermarchés et sur les marchés, mais ouvrez l’oeil tout de même : certains comme Carrefour enfreignent la loi et mettent des dattes sans aucune provenance (en vérité exportées par Israël) au milieu de dattes affichées "Tunisie" et "Algérie". Ne vous y trompez pas !
Flagrant délits de tricherie dans des magasins CARREFOUR de Paris et la région parisienne :


Contactez la Direction de la consommation et des fraudes :
http://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Bienvenue-dans-l-espace-particulier-
Rappelez aux responsables du magasin qu’ils ont l’OBLIGATION de mentionner l’origine exacte des produits frais et des fruits secs qu’ils vendent. Et qu’en plus, la législation française les oblige à afficher l’ORIGINE de ces produits en caractères AUSSI GROS que leur prix !
Chez AUCHAN, protestez ! On encourage ouvertement la colonisation :

Dites leur que pour bronzer, vous leur recommandez les check-points et les attentes interminables en plein soleil, infligées par l’armée d’occupation aux Palestiniens...

Et non contents de voler l’eau des Palestiniens, les Israéliens fabriquent des machines à la gazéifier "Soda-Club" ou "Sodastream", dans les colonies. C’est parfaitement illégal !

BOYCOTT ! PAS UN SOU POUR L’OCCUPANT ISRAELIEN ! PAS UN SOU POUR LES CRIMINELS DE GUERRE !
CAPJPO-EuroPalestine
Lien 

Gisements gaziers: le Liban et Israël en eaux troubles

AFP | 03/08/2011
Un désaccord sur le tracé de la frontière maritime entre le Liban et Israël avec en arrière-plan le contrôle d'importants gisements gaziers, fait monter la tension entre les deux pays et attise les craintes d'un nouveau conflit.
Début juillet, le gouvernement israélien a provoqué la colère de Beyrouth en soumettant à l'ONU, chargé d'une médiation, un tracé différent de celui proposé l'année dernière par le Liban à l'ONU et qui était moins favorable à Israël.
Les autorités libanaises assurent que leur tracé est conforme à un accord d'armistice élaboré en 1949 et qu'Israël n'a pas contesté.
Elles estiment aussi qu'un accord de délimitation de l'espace maritime entre Israël et l'île voisine de Chypre signé en 2010 ne fixe pas les mêmes limites que celles établies en 2007 entre le Liban et Chypre.
Aucun des deux pays ne semble prêt à céder, tout particulièrement depuis la découverte dans la zone disputée de réserves énergétiques sous-marines susceptibles de générer des milliards de dollars.
Le nouveau gouvernement libanais, dominé par le Hezbollah chiite, a promulgué un décret fixant la zone économique exclusive du pays, au sein de laquelle il peut explorer puis exploiter les ressources sous-marines, selon le ministre de l'Energie, Gebrane Bassil.
"Israël ne peut pas d'une façon arbitraire ignorer la loi internationale avant d'agresser le Liban en créant une zone de conflit dans nos eaux" (territoriales), explique M. Bassil. "Il ne suffit pas simplement de tracer une ligne et déclarer ce qui est à eux".
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dont le parti a mené une guerre dévastatrice contre Israël en 2006, s'est impliqué dans le débat en mettant en garde la semaine dernière l'Etat hébreu contre toute tentative de pillage des ressources en hydrocarbures au large du Liban.
Dans le même temps, l'ONU et les diplomates exhortent les deux parties à faire preuve de retenue et à s'assoir à la table des négociations pour résoudre la crise, qui porte sur une zone de 854 km2.
"C'est tellement habituel que des pays voisins aient (...) des revendications qui se chevauchent que c'en est de la routine", estime un haut responsable au département d'Etat américain, sous couvert d'anonymat.
"Il y a des mécanismes à la disposition des deux pays pour résoudre le problème avec des moyens pacifiques", depuis les négociations directes jusqu'à un arbitrage contraignant, explique-t-il.
Comme lui, d'autres diplomates interrogés par l'AFP estiment que malgré le ton qui monte, personne n'a intérêt à engager un conflit compte tenu des enjeux économiques, d'autant que les sociétés d'exploitation gazière risquent de bouder la zone en cas d'escalade.
"Les entreprises qui font ce type de travail évitent les eaux troubles comme la peste. Elles ne veulent pas se retrouver mêlées à des problèmes juridiques ou à un différend", explique le diplomate américain.
Pour un autre diplomate occidental à Beyrouth, les arguments du Liban semblent meilleurs que ceux d'Israël, mais il faudra du temps pour régler l'affaire.
Le fait que les deux pays soient encore techniquement en guerre est aussi un obstacle aux discussions directes. Et le Liban n'a pas encore entamé l'exploration de ses fonds sous-marins, même dans sa zone non contestée.
"Le Liban est très en retard sur Israël. Il faudrait qu'il mette en place un cadre juridique pour favoriser la recherche et l'exploration", explique le diplomate occidental.
Pour les diplomates, la meilleure solution pour les deux pays est de laisser l'arbitrage suivre son cours tout en explorant en dehors de la zone disputée.
"De toute évidence, il faudra qu'une procédure résolve à l'avenir" la question de ce tracé maritime, explique le diplomate américain. "Dans le même temps, les deux pays sont tout à fait libres d'exploiter les zones qui ne sont pas disputées". 

ONU: une émissaire palestinienne presse les USA de ne pas mettre leur veto

AFP | 03/08/2011 
Une haute responsable de l'Autorité palestinienne, Hanane Achraoui, a plaidé mardi pour que les Etats-Unis soutiennent, ou tout au moins n'empêchent pas l'adhésion d'un Etat palestinien à l'ONU en septembre, dans un entretien à l'AFP.
Mme Achraoui, envoyée spéciale du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas aux Etats-Unis, a expliqué qu'elle avait exhorté les responsables américains rencontrés ces derniers jours à soutenir à l'ONU la reconnaissance d'un Etat palestinien dans les frontières antérieures à 1967, ou au moins à ne pas s'y opposer.
Elle a tenté de persuader ses interlocuteurs de "ne pas exercer leur veto contre quelque chose qui s'inscrit dans leur propre politique et dans le droit international, à savoir le droit des Palestiniens à l'indépendance, à l'autodétermination et à un Etat", a-t-elle expliqué.
L'Autorité palestinienne, mécontente de l'impasse du processus de paix après le non-renouvellement d'un gel partiel de la colonisation israélienne l'an dernier, a annoncé qu'elle lancerait une initiative pour faire reconnaître un Etat palestinien lors de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre à New York.
Le président américain Barack Obama soutient la création d'un Etat palestinien sur les lignes de 1967, avec des échanges de territoires à la clé.
Mais les Etats-Unis, comme Israël, s'opposent à l'initiative palestinienne à l'ONU, insistant sur la nécessité de négociations directes pour mettre fin au conflit au Proche-Orient et permettre l'instauration d'un Etat palestinien.
Mme Achraoui a expliqué que l'administration Obama avait déjà décidé d'opposer son veto si les Palestiniens saisissent le Conseil de sécurité de l'ONU sous la forme d'une demande adressée au secrétaire général, Ban Ki-moon, pour devenir membre permanent des Nations unies.
Les Etats-Unis, en tant que l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, y disposent du droit de veto.
"J'aurais aimé que ce ne soit qu'une affaire de persuasion", a dit Hanane Achraoui, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Mais les Etats-Unis "ont déjà adopté une position et ont des idées préconçues concernant une démarche auprès de l'ONU", a-t-elle regretté.
"J'aurais souhaité pouvoir les faire changer d'avis", a-t-elle dit. Cependant, les Américains ont "compris nos raisons, car j'ai expliqué que nous y allions avec une attitude positive et constructive. Nous essayons de faire quelque chose de manière multilatérale, légitime, humaine et constructive", a-t-elle insisté.
La responsable palestinienne a estimé que la politique étrangère américaine était soumise à "l'influence excessive" du lobby pro-israélien, et a accusé Israël de s'opposer à une solution à deux Etats selon les lignes de 1967.
Le gouvernement israélien "veut réinventer un processus de paix qui serait une sorte de vague partie de pêche pendant laquelle il gagnera du temps pour construire plus de colonies, imposer un état de fait, annexer plus de territoire", a-t-elle dit.
"La politique américaine est assujettie aux priorités israéliennes et à la la ligne dure de la politique israélienne", a-t-elle encore estimé.
Une demande pour devenir membre de l'ONU n'est pas la seule option dont disposent les Palestiniens, a souligné Mme Achraoui. Elle a expliqué qu'il était aussi possible de demander à l'Assemblée générale un statut d'Etat non membre, ou bien de lui demander d'inciter ses membres à reconnaître un Etat palestinien, ce que certains ont déjà fait, ou encore d'adhérer aux différentes agences et organisations de l'ONU. 

Fermez Rafah, s’il vous plaît !

Par Rania Massoud | 03/08/2011
Si, pour la plupart des gens, voyager est un plaisir, pour les Gazaouis, l’idée même de quitter le territoire palestinien est un vrai cauchemar. Seul accès à la bande de Gaza qui ne soit pas contrôlé par Israël, le terminal frontalier de Rafah a, pour la première fois depuis 2007, été ouvert « de manière permanente » par les autorités égyptiennes. Mais une série de restrictions – imposée par Le Caire – rend toutefois le voyage de et vers Gaza pratiquement intolérable, que ce soit du point de vue émotionnel ou physique.
Sur la blogosphère palestinienne, des jeunes élèvent la voix pour dénoncer cette réalité amère. Dans un billet intitulé « Fermez Rafah, s’il vous plaît », un jeune activiste palestinien se faisant appeler Abu Yazan compare l’idée même du voyage à de la science-fiction. « Les gens vous prendront pour un fou si vous évoquez cette idée devant eux, écrit-il sur le blog de Gaza Youth Breaks Out (http ://gazaybo.wordpress.com). Les Palestiniens de Gaza ne quittent jamais le territoire pour se faire plaisir. Les seules raisons pour lesquelles ils quitteraient Gaza seraient d’ordre médical, professionnel ou académique. La plupart du temps, c’est pour des besoins humanitaires ou d’urgence », écrit-il.
Sami Kishawi, un autre blogueur palestinien, originaire de Gaza mais résidant aux États-Unis, décrit de son côté le long calvaire qu’il a dû subir avec sa famille lorsqu’ils ont voulu « fuir » le territoire palestinien il y a environ deux semaines. « J’utilise le mot “fuir” parce que c’est le sentiment que j’ai eu en traversant le poste-frontière de Rafah », écrit Sami sur son blog « Sixteen minutes to Palestine » (smpalestine.com). Son histoire commence le 14 juillet. Sami et sa famille avaient déjà préparé toutes les formalités en prévision de cette date, un mois à l’avance. Munis de leur autorisation de sortie, ainsi que de leur passeport américain, Sami et sa famille arrivent à Rafah dès six heures du matin pour assurer leur voyage. Un maximum de 400 personnes par jour sont autorisées à passer de Gaza en Égypte. « Il y avait parmi nous des centaines d’autres personnes autorisées à partir le 14 juillet, ainsi qu’au moins 200 personnes qui devaient quitter le territoire le 11, 200 autres personnes programmées pour le 12 et un autre groupe de 400 personnes pour le 13, écrit Sami. Il était devenu clair que le seul moyen de traverser Rafah était par les pots-de-vin ou les connaissances. Certains ont dû payer les gardes plus de 600 dollars pour un simple siège sur le bus (emmenant les voyageurs de Rafah vers le côté égyptien). »
Sami et sa famille ont attendu douze heures sous un soleil de plomb avant de se faire rejeter à la frontière. Ils n’ont réussi à quitter la bande de Gaza que deux jours plus tard. « Un sentiment de tristesse terrible vous envahit en quittant Gaza, mais après le calvaire vécu en fuyant Rafah, j’avais le cerveau complètement engourdi. Tout ce que je voulais faire était m’assoir, boire de l’eau et oublier... »
« Où sont les révolutionnaires égyptiens ? se demande Abu Yazan. Pourquoi toute cette torture ? Pourquoi faut-il obliger les vieux et les enfants à attendre sous le soleil pendant des heures, des jours et des semaines parfois ? Pourquoi les malades doivent-ils souffrir encore plus à la frontière ? Fermez ce terminal... On n’en veut plus. On serait bien mieux sans lui. Au moins, on n’aurait plus à y penser ! »  

Al-Racheq : Le Hamas et le Fatah se rencontreront dimanche prochain au Caire

[ 03/08/2011 - 00:14 ]
Damas – CPI
Le membre du bureau politique du mouvement du Hamas Ezzat Al-Racheq a révélé un accord entre le mouvement du Hamas et celui du Fatah pour tenir une réunion au Caire, dimanche prochain, le 7 août, pour suivre les dossiers de la réconciliation et ne pas l'entraver avec l'échec de la formation du gouvernement.
Via Twitter, sur internet, mardi 2/8, il a signalé que la rencontre du Caire se concentrera sur le dossier de l'OLP, des détenus politiques et les solutions pour mettre un terme à la division, entre autres.
Il a souligné qu'il n'y a pas de nouveau dans le dossier de la formation du gouvernement, suite à l'insistance du président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à vouloir nommer Salam Fayyad comme seul candidat à la présidence, ce qui gêne la formation d'un gouvernement de consensus national.

Le camp de Qalandiya ne baissera jamais les bras face à l’occupation

[ 03/08/2011 - 01:01 ]
Ramallah – CPI
A l’arrivée du mois béni de Ramadan, le camp de réfugiés palestiniens de Qalandiya a donné deux martyrs. Avec sang-froid, ils ont été assassinés par les forces israéliennes d'occupation armées jusqu’aux dents.
C’est à l’aube du premier jour du mois béni de Ramadan que le camp a donné deux de ses jeunes.
Les forces palestiniennes ont catégoriquement condamné ce crime affreux.
Sami Abou Zahri, porte-parole du mouvement de la résistance islamique Hamas, a appelé les services de sécurité à activer la résistance, au lieu de poursuivre les résistants palestiniens. Rien d’autre que la résistance qui pourra protéger les Palestiniens.
Pour sa part, Nabil Abou Radina, personnalité du mouvement du Fatah, a vu dans l’assassinat de deux jeunes une tentative israélienne destinée à créer une atmosphère de tension avant le mois de septembre prochain.
Cependant, les jeunes du camp de Qalandiya continuent leur résistance contre l’occupation israélienne ; ils continueront à faire face aux soldats de l’occupation israélienne ; ils continueront à protéger leur camp. Rien ne leur fera baisser les bras et ils continueront à affronter les soldats, sur les entrées du camp ou sur le barrage de Qalandiya. Ni les tours, ni les points de contrôle déployés partout autour du camp ne les fera reculer.
« Le nom du camp de Qalandiya est lié au barrage ou passage israélien de Qalandiya, dit le réfugié Mohammed Sabih, un habitant du camp. Ce barrage fait aux Palestiniens, aux fidèles pratiquant le jeûne, toutes sortes de supplices, tout au long de l’année, même durant ce mois béni de Ramadan. En effet, les jours du Ramadan voient des centaines de cars venir quotidiennement des départements palestiniens de la Cisjordanie. Ils se dirigent vers le point de passage de Qalandiya, qui est le portail de tous les Palestiniens vers la sainte ville d’Al-Quds. Ainsi, les rues et les ruelles du camp connaissent des embouteillages exceptionnels, le mettant dans un état exceptionnel ».
Les centres juridiques constatent qu’entrer dans le camp de Qalandiya, durant le mois béni de Ramadan, porte plusieurs risques. Il y a les files d’attente, mais pas seulement. Beaucoup de Palestiniens subissent beaucoup de supplices ; le camp se transforme en un champ de guerre avec les soldats de l’occupation israélienne.
De son côté, Mahmoud Khalil, un habitant du camp de Qalandiya, dit que depuis que les occupants israéliens ont construit le mur discriminatoire de séparation, depuis l’installation du barrage de Qalandiya, la situation dans le camp est devenue insupportable. Les habitants font tout pour atteindre la ville d'Al-Quds ; les soldats israéliens se donnent le droit de lui donner l’assaut.
Les invasions sont fréquentes, remarquent les centres juridiques. Et les soldats de l’occupation israélienne prennent leur temps, délibérément, lors des fouilles ; ils humilient les gens ; ils interpellent les jeunes.
L’homme de loi Ibrahim Mustapha, de la ville de Ramallah, dit que les fidèles de la Cisjordanie, surtout les personnes âgées, veulent dépasser ces maudit barrage de Qalandiya, surtout en ce mois béni de Ramadan ; ils veulent visiter la grande mosquée, la premier Kibla. Le barrage connaît alors beaucoup d’embouteillages, ainsi que le camp de Qalandiya, créant un point de tension et d’affrontements avec les soldats.
Notons enfin que le camp de réfugiés palestiniens de Qalandiya a vu le jour en 1949, à onze kilomètres au nord de la ville d'Al-Quds (Jérusalem). Quelque vingt mille réfugiés y habitent. La route principale liant la ville d'Al-Quds à celle de Ramallah traverse le camp. Les habitants du camp de Qalandiya sont originaires de cinquante-deux villages des territoires occupés en 1948, villages appartenant aux régions d’Al-Lad, Ar-Ramla, Haïfa, Al-Khalil et Al-Quds.