mercredi 4 mai 2011

Le "texte" de l'accord Hamas-Fatah paraît et il n'est pas convaincant

Palestine occupée - 4 mai 2011
Par Ali Abunimah
Palestine Monitor (1), le site web affilié au mouvement Al Mubadara du Dr. Mustafa Barghouti, a publié ce qu'il dit être le "Texte de l'accord entre le Fatah et le Hamas" qui doit être signé officiellement cette semaine. Si ce texte est authentique - et même si la source est digne de confiance, il n'y a aucun moyen de vérifier son authenticité - alors il montre que les questions (2) que j'ai soulevées au sujet de l'accord lorsqu'il a été annoncé la semaine dernière ne sont pas près de recevoir une réponse. Ci-dessous le texte et mon commentaire en italiques.
Texte de l'accord entre le Fatah et le Hamas
3 mai 2011
Traduit par Al Mubadara, l'Initiative nationale palestinienne, ce document est actuellement en cours de signature par toutes les factions et partis de Palestine.
Sous l'égide de l'Egypte, des délégations des mouvements Fatah et du Hamas se sont rencontrées au Caire le 27 avril 2011 pour discuter des questions relatives à la fin de la division politique et la réalisation de l'unité nationale. En tête de ces questions, étaient exprimées quelques réserves liées à l'Accord d'unité nationale palestinienne de 2009.
Les deux partis politiques conviennent d'un commun accord que la base de la compréhension à laquelle ils sont parvenus pendant la réunion engage les deux partis dans la mise en œuvre de l'Accord de réconciliation nationale palestinienne. La base de la compréhension sur laquelle le Fatah et le Hamas sont convenus est la suivante :
Eections
A. Commission électorale :

Le Fatah et le Hamas conviennent d'identifier les noms des membres de la Commission électorale centrale en accord avec les factions palestiniennes. Cette liste sera ensuite soumise au Président palestinien qui publiera un décret de réforme de la commission.
B. Tribunal électoral :
Le Fatah et le Hamas conviennent de la nomination d'au plus douze juges membres du Tribunal électoral. Cette liste sera ensuite soumise au Président palestinien afin qu'il prenne les actions juridiques nécessaires à la formation du Tribunal électoral en accord avec les factions palestiniennes.
C. Date des élections :
Les élections législatives, présidentielles et du Conseil national palestinien auront lieu en même temps, un an exactement après la signature de l'Accord de réconciliation nationale palestinienne.
La section sur les élections ne traite que d'aspects techniques limités sur la tenue d'élections dans le cadre des Accords d'Oso pour des élections limitées à la Cisjordanie et à la Bande de Gaza. Elle semble explicitement reconnaître l'existence d'un "Président palestinien" (sans doute Mahmoud Abbas), contredisant ainsi l'accent mis de longue date par le Hamas sur le fait que le mandat d'Abbas avait expiré et qu'il n'avait plus de légitimité.
Elle n'explique pas comment des élections libres et justes peuvent avoir lieu alors que le Hamas est considéré comme une organisation "terroriste" par Israël et qu'il ne sera vraisemblablement pas en mesure de faire campagne librement en Cisjordanie . Le Fatah et le Hamas se sont livrés à une répression politique sévères de leurs adversaires. Pourtant, cet accord n'offre aucune garantie que, nonobstant la tyrannie militaire israélienne brutale sous laquelle œuvrent les deux partis, toutes les autorités palestiniennes respectent les libertés politiques de tous les Palestiniens.

2. Organisation de Libération de la Palestine
Les partis politiques Fatah et Hamas conviennent que les tâches et les décisions de la direction intérimaire provisoire ne peuvent être gênées ou entravées, mais menées d'une manière qui n'entre pas en conflit avec les autorités de la Commission exécutive de l'Organisation de Libération de la Palestine.
Cette clause est mystérieuse. Ce qu'elle semble dire, c'est que l'OLP contrôlée par le Fatah, telle que constituée actuellement, peut poursuivre ses activités de "représentation" des Palestiniens même sans aucune sorte de mandat ou de compte à rendre. En d'autres termes, elle donne autorité à l'OLP contrôlée par Abbas de continuer à reconnaître Israël et à s'engager dans la parodie de processus de paix que le Hamas refuse formellement. Il n'y a rien ici sur la réforme de l'OLP ou sa démocratisation pour restaurer sa légitimité. Une exigence-clé énoncée par de plus en plus de Palestiniens, en particulier les jeunes qui ont organisé les manifestations du 15 mars, est pour des élections au Conseil national palestinien, auxquelles tous les Palestiniens participeraient, pas seulement ceux de Cisjordanie et de Gaza.
3. Sécurité
Il a été souligné la formation d'un Haut comité de sécurité qui sera créé par un décret du Président palestinien et sera constitué d'officiers professionnels faisant consensus.
Une autre clause vague. A nouveau, elle semble restaurer la légitimité d'Abbas en tant que "président" aux yeux du Hamas (un exploit remarquable pour Abbas). Rien ici sur la fin de la "coordination sécuritaire" (collaboration) entre les forces de l'Autorité palestinienne contrôlée par le Fatah en Cisjordanie et l'occupation israélienne. Le Hamas, semble-t-il, est prêt à rejoindre un gouvernement "d'unité" qui coopère ouvertement avec cette même armée israélienne qui assiège et bombarde régulièrement Gaza, et assassine ses cadres. Un arrangement bizarre, pour dire le moins. Il implique certainement qu'il n'y aura pas de véritable intégration des groupes palestiniens armés, mais que chaque faction continuera à contrôler la sienne, sous le chapeau d'un "Haut comité de sécurité" superficiel. Ceci est très peu convaincant.
4. Gouvernement
A. Formation du gouvernement :

Le Fatah et le Hamas conviennent de former un gouvernement palestinien et de désigner le Premier ministre et les ministres par consensus.
Des articles de presse ont dit qu'un tel "consensus" signifierait de se débarrasser de Salam Fayyad, le chéri de la "communauté internationale" (les financeurs occidentaux de l'AP) et de gens comme Thomas Friedman qui ont fait la promotion de l'initiative imaginaire de construction d'Etat de Fayyad.
Il serait intéressant de voir si l'initiative de "construction d'Etat" survit au départ de Fayyad. Les mêmes articles suggèrent qu'un candidat de "consensus" pour remplacer Fayyad serait le milliardaire Munib al-Masri. si cela se produisait, ce serait la confirmation de la néo-libéralisation des élites politiques palestiniennes et l'éloignement de plus en plus grand de toute véritable démocratie et responsabilisation populaire - un processus qui a été repris dans beaucoup d'autres pays et d'anciennes colonies (la Palestine étant pourtant un modèle unique où le processus serait mis en place tout en étant toujours une colonie).

B. Fonctions du gouvernement :
1. Préparation des conditions nécessaire à la tenu d'élections présidentielles, législatives et du Conseil national palestinien.
2. Supervision et gestion des questions principales sur la réconciliation palestinienne interne résultant de l'état de division.
3. Suivi des opérations de reconstruction dans la Bande de Gaza et efforts pour mettre fin au siège et au blocus qui lui sont imposés.
4. Poursuite de la mise en œuvre des dispositions de l'Accord national palestinien.
5. Résolutions des problèmes civils et administratifs résultant de la division.
6. Unification des institutions de l'Autorité nationale palestinienne en Cisjordanie , dans la Bande de Gaza et à Jérusalem.
7. Détermination du statut des associations, des organisations non gouvernementales et des organisations caritatives.
5. Conseil législatif :
Le Fatah et le Hamas conviennent de réactiver le Conseil législatif palestinien conformément à la Loi fondamentale.
Assez clair, mais à nouveau, difficile de voir comment un "gouvernement" peut "gouverner" quand les ministres Hamas seront menacés d'arrestation ou d'assassinat par Israël et ne peuvent se déplacer librement. Le Fatah et le Hamas peuvent simplement convenir de continuer à gérer leurs fiefs respectifs de Cisjordanie et de Gaza tels qu'ils sont, tout en affirmant le faire sous un seul programme. Le Conseil législatif palestinien, s'il se réunit maintenant (bien qu'il devrait le faire par vidéo-conférence puisque les membres de Cisjordanie et de Gaza ne peuvent se rencontrer en un même endroit), devrait donc regrouper les membres élus en 2006, à une très large majorité Hamas. Cela signifie-t-il que le Fatah est maintenant d'accord pour respecter le résultat de l'élection et se conformer aux décisions majoritaires ?
Il ne faut pas oublié qu'au 15 avril de cette année, Israël détient toujours 13 membres du conseil législatif dans ses geôles. Israël continue de détenir et de harceler les responsables palestiniens élus.
Ce qui est aussi remarquablement absent ici sont des éléments spécifiques. Il y a beaucoup d'engagements à résoudre les problèmes, mais très peu de véritables solutions. Je maintiens mes principales critiques. Le Hamas et le Fatah semblent concernés par la gestion de l'Autorité d'Oslo et n'offrent absolument rien - dans cet accord ou au-delà - comme programme ou perspective pour une libération palestinienne qui unisse, inclue et mobilise tous les Palestiniens. Il n'est fait aucune mention des droits palestiniens, en particulier de réfugiés, aucune mention du soutien à la lutte populaire sur le terrain ou à BDS au niveau international, aucune mention de la situation du peuple palestinien en tant que peuple occupé luttant pour sa liberté. Depuis longtemps, le Fatah fait semblant de diriger un véritable Etat alors qu'en réalité, Israël domine tous les aspects de la vie palestinienne. Il semble maintenant que le Hamas est prêt à rejoindre le Fatah dans ce faux-semblant. "Réconciliation", en effet ! Le Fatah et le Hamas aspirent peut-être à diriger la "municipalité" Cisjordanie et Gaza ensemble, mais nous ne devons pas confondre avec une profonde réconciliation, autour d'une perspective pour le peuple palestinien dans son ensemble, et une stratégie pour y parvenir. Une perspective qu'on ne peut, hélas, leur laisser.

(1) Palestine Monitor, 3 mai 2011
(2) "Questions about "Hamas-Fatah reconciliation", Electronic Intifada, 27 avril 2011
Remarque : l'Agence France Presse a également publié un résumé en arabe  de l'accord.
Traduction : MR pour ISM

Les activistes d'ISM libérés après 48h de garde à vue

Qalqilia - 4 mai 2011
Par ISM
Mardi 3 mai dans l'après-midi, deux Britanniques et une Suédoise ont été relâchés après avoir été détenus pendant 48h dans une prison israélienne. Les trois activistes de l'International Solidarity Movement étaient dans le village d'Izbet al-Tabib quand une soixantaine de soldats israéliens et un bulldozer sont arrivés, dimanche matin 1er mai avec l'intention d'installer une clôture à travers une partie du village, pour annexer une terre agricole.
Les activistes d'ISM libérés après 48h de garde à vue
La terre du village entre l'autoroute 55 et Izbet al-Tabib
Les trois activistes ont été accusés d'être dans une zone militaire fermée ; cependant, au moment de leur arrestation, l'armée ne leur a présenté aucun document qui le prouve, et les charges ont donc été abandonnées.
Ils ont tous les trois été blessés pendant leur arrestation : Rufus, du Royaume-Uni, a des coupures et des ecchymoses au visage après avoir été frappé avec un fusil : Lisa, de Suède, a reçu un coup de pied au visage et une femme de 60 ans, bénévole de Michigan Peace Team, a été hospitalisée avec une blessure à la tête et deux poignets fracturés. Elle a quitté l'hôpital hier en attente d'une opération.

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Le petit village d'Izbet al-Tabib est situé au sud de Qalqiliya, près de l'autoroute 55 qui relie les colonies israéliennes illégales de Cisjordanie . Sous le prétexte d'empêcher que des pierres soient jetées sur l'autoroute depuis le village, les autorités civiles israéliennes ont décidé d'ériger une clôture qui séparera le village de l'autoroute et annexera un pan de la terre agricole du village. Les villageois ont contesté la décision devant la Cour suprême, cependant leur recours a été rejeté et les forces israéliennes sont arrivées dans le village dimanche matin pour commencer à niveler la terre. Des activistes internationaux ont rejoint les villageois pour protester pacifiquement contre la construction. Les villageois ont également monté, sur la terre visée, une tente de protestation qui a été enlevé de force et confisquée par l'armée tôt lundi matin.
Le village d'Izbet al-Tabib, qui consiste en 45 bâtiments et abrite 247 habitants, a été construit dans les années 1920 et est entièrement situé en zone C selon l'Accord intérimaire de 1995 (Oslo II). Les autorités israéliennes ne reconnaissent pas le village et 32 des 45 maisons, ainsi que l'école, ont reçu des ordres de démolition ces dernières années. Izbet al-Tabib est le 5ème plus pauvre village de Cisjordanie et les villageois ont déjà perdu 45% de leurs terre à cause de la construction du mur israélien d'apartheid.
Pour plus d'information, contactez ISM média : 00972597606276
Lire aussi : "Des terres ravagées au bulldozer et des maisons "visitées" et mises a mal a Izbat At Tabib, 02.05.2011", Chroniques de Palestine.
Traduction : MR pour ISM
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Cinq hommes et une femme arrêtés à Silwan

Jérusalem - 3 mai 2011
Par Wadi Hilweh Information Center
Lundi 2 mai, à 4h ce matin, les forces israéliennes ont donné l'assaut à Silwan et arrêté 6 personnes : Mohammed Abbasi (25 ans), Thaer Abbasi (23 ans), Yusuf Abbasi (17 ans), Uday Sawalha (18 ans), Ammar Zaton (22 ans) et Suad Shiwkhi (24 ans).
Cinq hommes et une femme arrêtés à Silwan
Les frères Abbasi ont été arrêtés à leur domicile, à Ein Aluza. Deux d'entre eux venaient d'être libérés de prison, le 16 mars dernier, après plus de 3 mois de détention.
C'est la deuxième fois que Suad Shiwkhi (photo ci-dessus) est arrêtée, elle a été incarcérée pendant 18 mois en 2007-2008.
Traduction : MR pour ISM

Message d'Alexandre Moumbaris, inculpé pour délit de promotion du boycott de l'entité sioniste - La lutte continue -

France - 3 mai 2011
Par Alexandre Moumbaris
Rendez-vous le mardi 24 mai 2011 à 10h30 au Tribunal d'Instance, 33 rue Jules Gévelot à Flers (61)
Chers Amis et Camarades,
Ce message est une mise au point générale à tous les amis, camarades et militants antisionistes qui se sont manifestés pour mon soutien. Tout d’abord je vous remercie tous – et vous êtes nombreux – à répondre à mon appel qui devient maintenant une campagne, la nôtre, non seulement pour me soutenir mais aussi pour condamner le sionisme et promouvoir la cause de la liberté de la presse et de l’expression.
Nous avons parmi nous l’organisation campagne Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) à l’origine du texte dont je suis incriminé. CAP-JPO-Europalestine, International Solidarity Movement (ISM-France), Association France-Palestine, la Ligue des Droits de l’homme (LDH)… aux niveaux national et régionaux, ainsi que plusieurs sections juridiques et avocats d’organisations ou amis qui aident ; des sites et des écrits de soutien tels que celui de Bahar Kimyongur, Christian Lohyn, de Réveil Communiste, DHKC, PRCF, ARC66, Le Philistin… et à ceux-là s’ajoutent les amis et camarades PCF, CGT, écologistes, lecteurs des dossiers du BIP et d’autres sur des listes et des réseaux. Internationalement I'APSCC, des amis et camarades d’Inde, des Philippines, de Grèce, du Royaume Uni, de Belgique et ceux que j’ai oubliés, je les prie de ne pas m’en vouloir.
La manifestation du 1er mai à Alençon a permis le soutien de BDS61, AFPS, PCF et CGT de la région qui mobilisent pour se rassembler le 24 mai 10h30 au Tribunal d’Instance, 33, rue Jules Gévelot à Flers (61), où j’espère que nous serons nombreux.
Toutes les signatures et texte
La lutte continue. 
Alexandre Moumbaris
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Panique au Congrès et à l'AIPAC ?

USA-Israel - 3 mai 2011
Par Franklin P. Lamb
Le 13 avril 2011, s'est tenue en urgence une conférence réunie à l'appel de l'American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), à laquelle ont participé plus d'une douzaine de dirigeants parmi les plus inconditionnels d'Israël des deux chambres du parlement des Etats-Unis. Leur but était de réfléchir à la meilleure manière de promouvoir Israël pendant la visite du Premier ministre d'Israël Netanyahu aux Etats-Unis le mois prochain, et, surtout, de quelle façon faire face à l'évolution rapide du paysage politique au Moyen Orient. Le consensus étant que personne ne l'avait vu venir et qu'il était dangereux pour Israël.
Panique au Congrès et à l'AIPAC ?
Parmi les participants, d'anciens présidents juifs de commissions importantes, dont les représentants Barney Frank (démocrate/Massachusetts), qui a dirigé la commission des finances ; Henry Waxman (démocrate/Californie), ex-président de la commission Energie et Commerce ; Howard Berman (démocrate/Californie), ex-président de la commission des Affaires étrangères ; et Nita Lowey (démocrate/New-York), ex-présidente du sous-comité des opérations internationales à la commission des services financiers ainsi que Eric Cantor, majority leader à la Chambre des Représentants, le poste le plus élevé au Congrès occupé par un membre juif lobbyiste dans l'histoire.
Les agents de l'AIPAC auraient dit aux congressistes que Netanyahu est une fois de plus furieux contre le président Barack Obama et scandalisé par ce qu'il considère être une attitude hésitante du gouvernement états-unien vis-à-vis des besoins israéliens. On leur a dit que le Premier ministre israélien considère comme un réel danger politique pour Israël le changement de l'opinion publique américaine en faveur des jeunes arabes et musulmans intelligents et séduisants qu'on voit de plus en plus sur les chaines du satellite depuis une région qui rappelle au public américain ses propres idéaux.
Netanyahu, a-t-on dit aux congressistes, veut que le Congrès bande ses muscles avec la Maison blanche et envoie au Président Obama un message fort que son avenir politique est lié à celui d'Israël. D'où la campagne actuelle lancée par le lobby israélien "L'Amérique a plus que jamais besoin d'Israël, idiot !" qui envahit les ondes radiophoniques.
De plus, tandis que plusieurs dirigeants israéliens sont inculpés pour divers crimes intérieurs, et que certains craignent des arrestations pour des crimes internationaux, 68% de la communauté juive américaine, selon un sondage commandité le mois dernier par Forward, pensent que le lobby israélien américain est de plus en plus fossilisé, avec des gens vindicatifs comme Abe Foxman, directeur de l'ADL (Anti-Defamation League) et ses conflits internes, et plusieurs des organisations du lobby juif les plus importantes qui continuent de perdre des adhésions, notamment parmi les jeunes.
Le congressiste Eric Cantor a déploré qu'"Israël soit en train de perdre les campus américains", malgré les lourds investissements financiers de ces quelques dernières années pour freiner le soutien croissant des étudiants à Gaza, au Hamas, au Hezbollah et à l'Iran, tous des symboles redoutés de l'opposition grandissante à l'entreprise coloniale sioniste du 19ème siècle. "Le soutien à la Palestine monte en flèche," a-t-il affirmé. "Tant que la Palestine ne sera pas libérée de l'occupation sioniste, aucun arabe ou musulman ne sera vraiment libéré de l'hégémonie occidentale," selon un rédacteur en chef adjoint du bulletin des étudiants de l'Université Harvard, le Crimson.
Plus d'une centaine de membres du personnel de l'AIPAC ont reconnu que le Mossad n'avait pas vu venir les soulèvements tunisien et égyptien, et qu'ils ne savaient pas comment réagir aux sujets présentés à la discussion, dont :
- L'insistance pressante de l'opinion publique égyptienne qui exige la dénonciation des Accords de Camp David de 1978 et l'ouverture du passage de Rafah. Cette dernière vient d'être annoncée et la première devrait être réalisée avant la fin de l'année.
- Le changement de régimes et la montée spectaculaire d'un sentiment anti-Israël exprimé publiquement et la pression pour qu'Israël ferme son ambassade et que l'Egypte annule sa reconnaissance de l'Etat sioniste.
- Le rapprochement apparent entre le Fatah et le Hamas, exigé avec force par les Palestiniens sous occupation et en diaspora.
- Le fait que le nouveau régime au Caire cherche à revaloriser ses liens avec les dirigeants Hamas de Gaza ainsi qu'avec l'Iran.
- En ce qui concerne le possible rapprochement Autorité palestinienne-Hamas, le porte-parole du Conseil de la sécurité nationale américaine Tommy Vietor essaie de rassurer Israël avant la visite de Netanyahu en annonçant cette semaine que "Les Etats Unis soutiennent la réconciliation palestinienne à condition qu'elle promeuve la cause de la paix, mais pour jouer un rôle constructif pour parvenir à la paix, tout gouvernement palestinien doit renoncer à la violence, respecter les accords passés et reconnaître le droit d'exister d'Israël."
L'AIPAC se heurte fréquemment à l'ambassade israélienne à Washington pour le contrôle de la visite des Premiers ministres israéliens et les calendriers gouvernementaux importants contrôleront ce que dit et fait Netanyahu. Le directeur exécutif de l'AIPAC Howard Kohr a dit récemment à un groupe d'étudiants juifs militants de Californie que "quelquefois, il y a une confusion dans cette ville sur la localisation de l'ambassade israélienne, mais laissez-moi vous assurer qu'elle n'est pas à plus de 300 mètres du Capitole, sur North Capitol Street, NW."
L'AIPAC , et non l'ambassade israélienne, écrira la dernière mouture des discours de Netanyahu, y compris les thèmes sur lesquels il mettra l'accent. Selon une source du Congrès liée à l'AIPAC , la visite de Netanyahu se concentrera sur les points suivants :
- cogner sur l'Iran pour satisfaire la Maison Blanche. Cependant, ce mantra devra rivaliser avec les révolutions démocratiques qui balaient le monde arabe et qui ne terrifient pas seulement Netanyahu, mais aussi l'AIPAC et ses mercenaires au Congrès.
- mettre en garde contre les dangers du "processus de paix" de tout gouvernement d'unité Autorité palestinienne-Hamas.
- mettre en garde contre les menaces à Israël venant d'Egypte et les appels populaires à dénoncer les Accords de Camp David de 1978, à mettre fin à l'offre et à la fourniture de 40% du gaz naturel d'Israël, à fermer l'ambassade israélienne, les dangers d'une ouverture permanente du passage frontalier de Rafah et le risque de construire une "dangereuse machine militaire" dans le Nord du Sinaï, selon un responsable israélien parlant sous couvert d'anonymat au Washington Post.
- Le bromure essayé et testé que "Israël n'a pas de partenaire de négociation" sera utilisé, mais cette manoeuvre aussi a perdu de son mordant après que les Documents Palestine aient montré que l'AP a, pendant cinq ans, cédé aux exigences d'Israël et que ses responsables sont largement considérés comme des collaborateurs avec Israël pour avoir préservé le statu quo - alors qu'espérer encore d'eux ? La vérité est que Mahmoud Abbas et Salam Fayyad sont les "partenaires de paix" préférés de Netanyahu, Lieberman et Barak.
- Netanyahu évoquera le sentiment - et l'AIPAC enfoncera le clou - que l'administration Obama a été trop dure avec Israël.
Tandis que Netanyahu a annoncé cette semaine que "J'aurais l'occasion d'exprimer les éléments principaux de la politique diplomatique et de défense d'Israël pendant ma visite aux Etats-Unis", il a informé certaines sources que l'objectif principal de sa visite est de saper une initiative sur laquelle la rumeur dit que l'équipe du Président Obama travaillerait.
Netanyahu, d'après l'AIPAC , envisage aussi d'attaquer le projet des Nations Unies de reconnaître la Palestine et ses bureaux sont en train de préparer une guerre médiatique pour tenter de saper cette reconnaissance en arguant qu'une telle action de la part de l'Assemblée générale ne signifierait pas, en réalité, la souveraineté palestinienne sur la Cisjordanie et Jérusalem Est puisqu'Israël contrôle actuellement ces territoires. L'AIPAC fait valoir qu'une telle reconnaissance de la Palestine par l'ONU ne ferait que réitérer le principe, déjà énoncé par l'ONU, qui nie la légitimité de la revendication d'Israël sur les territoires acquis par la force lors de la guerre de juin 1967.
En réalité, et l'AIPAC le sait très bien, la reconnaissance de la Palestine par l'ONU aurait un effet dévastateur sur la légitimité d'Israël et alimenterait une campagne internationale pour obliger tous les colons à quitter la Cisjordanie . Etant donné les sentiments de la quasi-totalité des peuples du Moyen Orient et d'Afrique du Nord envers Israël, elle pourrait nuire considérablement à l'Etat d'apartheid. L'AIPAC et les agents d'Israël au Congrès ignorent aussi le fait que les Nations Unies sont le seul organe international qui ait admis Israël en tant qu'Etat-membre en mai 1949, bien que la résolution ait noté un lien entre la reconnaissance d'Israël et la mise en œuvre de la résolution 181 de novembre 1947, qui appelait au partage de ce qui avait été la Palestine sous mandat britannique en deux Etats juif et arabe séparés.
La raison de l'angoisse intense et même de la peur qui ont saisi les deux Chambres du Congrès et l'AIPAC est que Netanyahu rappelle à ses hôtes, dans les jours prochains, que dans un lieu où Israël s'est toujours considéré comme "chez lui", quelques officiels nord-américains commencent à exprimer des pensées traitresses qu'ils gardaient en eux-mêmes depuis longtemps.
Une autre déclaration tout aussi choquante a été faite à une délégation de l'Orégon pendant une visite récente aux bureaux du Congrès par un congressiste peu coutumier de critiques publiques d'Israël. Comme rapporté par e-mail : "Il a dit que les événements récents suggéraient que même si [les révolutions qui se répandent à travers le Moyen-Orient] ne représentaient pas la fin immédiate de l'Etat d'Israël, il pense qu'elles en sont les signes avant-coureurs et donnent le signal du "début de la fin de l'Etat d'Israël tel que nous l'avons connu. Et que ce sera bon pour l'Amérique et pour l'humanité."
"Ce qui semble l'avoir particulièrement perturbé et qu'il a mentionné lui-même au groupe, c'est un article récent sur une conférence de rabbins en Israël qui exigent l'expulsion des non-Juifs, en particulier des Palestiniens, de Palestine occupée pour maintenir "la pureté ethnique et religieuse du peuple d'Israël."
Il a cité Dov Lior, le rabbin de Kiryat Arba, une colonie illégale près d'Al-Khalil (Hébron), qui, selon des reportages, a tenu une conférence organisée pour discuter de la manière d'arriver à ce que les non-Juifs en Palestine mandataire quittent le pays au bénéfice d'immigrants juifs n'ayant aucune racine en Palestine : "Aujourd'hui, il y a beaucoup de terre en Arabie Saoudite et en Libye aussi. Il y a beaucoup de terre dans d'autres endroits. Envoyons-les là-bas."
Comme nous le rappelle le spécialiste Khalid Amayreh, c'est Lior qui, en 1994, a fait les louanges du terroriste par excellence Baruch Goldstein pour le massacre de 29 fidèles arabes dans la Mosquée Ibrahim, au centre d'Hébron, a dit que la paix en Terre Sainte était hors de question parce que les Arabes ne laisseraient pas les Juifs usurper la terre.
En attendant, une large coalition d'organisations pour la paix et pro-palestiniennes regroupées sous le nom de Move Over AIPAC (Aipac pousse-toi), est en train de préparer une réception américaine nouvelle et différente au Premier ministre israélien.
Source : Al Manar
Traduction : MR pour ISM

Nous sommes maintenant plus proches de la liberté

Palestine occupée - 3 mai 2011
Quand, au début de cette année, les Palestiniens du monde entier ont commémoré l'anniversaire de la guerre israélienne de 2008-2009 contre Gaza, peu d'entre eux entrevoyait le moindre espoir. La Bande de Gaza était toujours assiégée, la réconciliation palestinienne semblait hors d'atteinte, les Arabes étaient inutiles et les Etats-Unis incapables, ou peu disposés à négocier une reprise des négociations entre Israël et l'Autorité nationale palestinienne (ANP). Puis vinrent les révolutions populaires arabes, et l'ambiance parmi les Palestiniens est passée du désespoir à l'euphorie. Peu de temps après la chute d'Hosni Moubarak, j'ai rencontré mon vieil ami, le leader du Hamas Khaled Mish'al, à Damas. Il m'a dit qu'il était convaincu que le changement en Egypte, dont il espérait qu'il serait suivi par des changements similaires dans d'autres pays arabes, signifiait qu'il ne faudrait plus attendre très longtemps avant que la Palestine soit libre.
Nous sommes maintenant plus proches de la liberté
Drapeaux palestiniens pendant une marche des jeunes appelant à la réconciliation interne, Gaza-ville, 15 mars 2011 (AP Photo/Adel Hana)
Mes amis à Gaza me disaient la même chose, ainsi que ma famille à Hébron et en diaspora. Tous pensaient que le régime Moubarak était un empêchement à la lutte palestinienne pour la liberté ; dès que le peuple égyptien serait libre, une authentique démocratie en Egypte soutiendrait les Palestiniens.
A tout le moins, à court terme, les Palestiniens pensaient que l'Egypte post-Moubarak ne participerait pas au siège de Gaza, qui s'écroulerait si l'Egypte ouvrait le passage de Rafah entre le Sinaï et la Bande de Gaza. En effet, vendredi dernier, le ministre égyptien des Affaires étrangères Nabil al-Arabi a déclaré à Al-Jazeera que dans les 10 jours, des démarches seraient prises pour alléger "le blocus et la souffrance de la nation palestinienne."
Les Palestiniens ont attendu la réaction israélienne à la chute du régime Moubarak et l'extrême inquiétude d'Israël ne les a pas surpris. Moubarak était un allié qui a contribué à la sécurité d'Israël dans un Moyen-Orient très hostile. La neutralisation de l'Egypte et la réduction de son rôle envers la cause palestinienne depuis que le président Anwar Sadat a signé le traité de paix de Camp David avec Israël, en 1978, a constitué le plus grand succès du sionisme depuis qu'Israël avait été créé, 30 ans plus tôt. Au lieu d'être à l'avant-garde de la lutte pour la libération de la Palestine, l'Egypte de Moubarak a pris la tête du soi-disant camp modéré arabe, une alliance d'Etats pro-Israël et pro-Etats-Unis qui incluait la Tunisie, l'Arabie saoudite, la Jordanie, le Maroc, l'Autorité nationale palestinienne et les Emirats arabes unis.
Les Palestiniens ont commencé à imaginer ce qui arriverait si en Jordanie, une révolution populaire devait amener un changement semblable ; puis une en Arabie saoudite, et peut-être au Maroc. Israël perdrait ses alliés les plus importants dans la région et l'ANP serait isolée, déjà touchée mortellement par les révélations d'Al-Jazeera et du Guardian sur les concessions consenties en secret aux Israéliens par les équipes de négociation.
Mais bien que les révolutions tunisiennes et égyptiennes aient inspiré les exigences des Arabes pour des réformes politiques et un changement de régime, ce n'est ni en Jordanie, ni au Maroc ni en Arabie saoudite que ces exigences ont été les plus pressantes. Il y a eu quelques manifestations, mais généralement pour exiger des réformes politiques plutôt qu'un changement de régime. C'est en fait en Yémen, en Libye et en Syrie qu'on a vu les protestations les plus spectaculaires, qui ont dégénéré rapidement en lutte armée en Libye et en appels à un changement de régime au Yémen et en Syrie.
Lorsque j'ai rencontré Khalid Mish'al en février dernier, il ne s'attendait pas à un soulèvement populaire en Syrie. Il pensait que le régime était moins vulnérable étant donné son soutien à la résistance au Liban et en Palestine, ainsi que sa position antiimpérialiste. Mais la solidarité avec les résistances palestinienne et libanaise n'est pas suffisante pour protéger un régime autocratique. Cela a inquiété quelques Palestiniens qui se sont empressés d'exprimer leur soutien au régime de Bashar al-Assad ; mais le Hamas est resté silencieux, au grand dam du régime.
Bien que l'euphorie créée par les révolutions tunisiennes et égyptiennes ait été refroidie par l'expérience libyenne, vue par beaucoup dans le monde arabe comme une révolution qui a mal tourné à cause de l'armement et de l'intervention de l'Occident, la plupart des Palestiniens continuent de penser qu'une nouvelle ère approche. Plus les dictatures arabes seront remplacées par de véritables démocraties, plus proches de la libération sera la Palestine. Des démocraties représentant la volonté des peuples arabes ne peuvent être qu'anti-Israël et pro-palestiniennes.
Un des fruits immédiats du départ de Moubarak et du soulèvement en Syrie a été la réactivation des efforts de réconciliation palestinienne. Répondant à la pression de la base populaire, le Hamas et le Fatah se sont rencontrés au Caire et ont décidé de travailler à la formation d'un gouvernement d'unité et à la résolution des désaccords sur la sécurité et les élections. Le Fatah craint de perdre la faveur de l'Egypte, tandis que le Hamas craint de perdre bientôt le havre de sécurité que représentait la Syrie. Sans surprise, Israël a menacé de prendre des mesures contre l'ANP si le Fatah traitait avec le Hamas.
Pendant de nombreuses années, Israël a clamé qu'il était la seule démocratie dans la région. Et pourtant, des responsables politiques israéliens ont appelé les Etats-Unis à intervenir en Egypte pour empêcher la chute de Moubarak, et ont fait campagne pour qu'il reste au pouvoir. Il est clair qu'Israël estime qu'il peut compter sur des dictateurs arabes plus intéressés par le pouvoir et leur richesse personnelle que par le service de leurs nations, et encore moins de la cause palestinienne.
Malgré ses prétentions de supériorité, Israël semble souffrir des mêmes symptômes qui empoisonnent les dictateurs arabes ; l'incapacité d'apprendre qu'ils doivent changer avant qu'il ne soit trop tard. C'est trop tard pour Moubarak, Zine al-Abidine Ben Ali, Assad, Muammar Gaddafi et Ali Abdullah Saleh. Cela fait si longtemps qu'Israël opprime les Palestiniens qu'il encourt la colère des masses arabes dont les révolutions apportent de l'espoir aux Palestiniens.
De quelque manière qu'on les regarde, les révolutions arabes sont les meilleures nouvelles qu'aient reçu les Palestiniens depuis des décennies.
Photo
Le docteur Azzam Tamimi est président et rédacteur en chef de la chaîne de télévision Ahiwar. Il est l'auteur de "Hamas: Unwritten Chapters" et "Rachid Ghannouchi: A Democrat Within Islamism"
Source : Guardian
Traduction : MR pour ISM

Un prix infect pour la résistance non violente : l'odeur de "putois" (vidéo)

Nabi Saleh - 3 mai 2011
Par Joseph Dana
Comment pourrais-je vous décrire l'odeur de "putois" ? Imaginez que vous vous rouliez sur le sol d'un poulailler pendant quelques heures et l'odeur qui restera sur votre peau. Une odeur si insupportable que les gens ne peuvent pas rester dans la même pièce que vous. Maintenant, imaginez que cette odeur reste pendant deux semaines. C'est ça, l'odeur du "putois".
L'année dernière, le liquide puant est devenu un des éléments principaux des manifestations contre le mur et l'occupation en Cisjordanie. Une alternative non-létale aux grenades à haute vélocité et aux balles caoutchouc-acier, qui fait pourtant payer un lourd tribut aux Palestiniens qui résistent à l'occupation par les moyens non violents créatifs.
Vendredi dernier, le petit village de Nabi Saleh organisait sa manifestation hebdomadaire contre l'occupation. Après les prières de midi, les manifestants ont commencé à marcher vers la source du village, dont les colons se sont emparés avec la bénédiction de l'armée israélienne. Ils ont été accueillis par les soldats, qui les ont attaqués à coup de grenades lacrymogènes, balles caoutchouc-acier et grenades assourdissantes. Malgré la violence, les villageois ont continué d'avancer vers la source, lorsque le liquide à l'odeur de putois est entré en scène. Ce jour-là, l'ex-vice-présidente du Parlement européen, Luisa Morgantini, participait à la manifestation.
D'abord, les soldats ont aspergé de liquide puant la route principale du village depuis un gros camion blindé. Cela n'a pas arrêté les manifestants. Trois supporters israéliens ont été alors jetés au sol, menottés puis traînés sur le sol couvert de liquide chimique infect.
Après l'arrestation, l'armée a recouvert la zone de gaz lacrymogènes et la plupart des manifestants ont couru vers le centre du village pour pouvoir respirer. N'ayant plus de manifestants à asperger, l'armée a décidé de lancer le liquide puant sur les maisons. L'armée manque rarement une occasion de punir collectivement Nabi Saleh pour sa résistance non violente.
Ce liquide à l'odeur de putois est un produit pétrochimique destiné à coller à toute surface qu'il touche. Il m'est arrivé d'être aspergé pendant une manifestation à Bil'in. J'ai dû jeter tout ce que le produit avait touché, tant il est impossible de se débarrasser de l'odeur, même en lavant les vêtements. J'ai dû jeter mon sac à dos, mes pantalons, ma chemise, mes chaussures et même le carnet sur lequel je prenais des notes. L'odeur a collé à ma peau et dans mes cheveux pendant plusieurs semaines, ce qui a donné lieu à d'intéressantes conversations parce que tous les gens que je rencontrais me regardaient bizarrement.
Les familles des maisons touchées par le liquide infect vendredi ne pourront pas y revenir pendant plusieurs semaines. Leurs maisons puent davantage que les poulaillers parce que le produit chimique a pénétré chaque surface. Pour eux, c'est un autre rappel du contrôle israélien sur leurs vies. Pour le village, c'est un autre prix à payer pour résister à la domination.
Source : Blog Joseph Dana
Traduction : MR pour ISM

Jamais, ils ne pourront me faire taire !

mercredi 4 mai 2011 - 01h:18
Nai Barghouti
Mondoweiss
Je suis une fille. Je suis une musicienne. Je suis une étudiante. J’ai une famille qui m’aime. Soit. Mais je suis une Palestinienne, et en ce moment, c’est ce qui est le plus important pour moi, plus que tout le reste.
«  Ferme-là ! », aboya un soldat israélien, énorme, effrayant, comme un bulldog enragé, à chaque fois que je résistais à ses ordres. Quoique cette comparaison ne soit même pas exacte : un bulldog, malgré ses airs impressionnants, peut en réalité être au fond extrêmement gentil et affectueux. Alors que ce soldat était tout sauf cela ! Aussi, peut-être vaut-il mieux le décrire autrement, disons, criminel. Lui et une douzaine d’autres soldats avaient défoncé la fenêtre de l’appartement de ma tante en plein milieu de la nuit de jeudi dernier, et nous prenaient en otage, ma tante Suha, ma cousine Hanin de 22 ans, ma vieille grand-mère de 69 ans, et moi.
(JPG)
L’occupant, sur le point de pénétrer dans une maison palestinienne.
(AP/M. Muheisen)
Cette nuit de terreur - et de défi - est inoubliable. Elle m’a rappelé une précédente invasion, quand des soldats israéliens étaient venus occuper notre appartement et qu’ils avaient tenté de nous en expulser. J’avais cinq ans à l’époque. Je m’étais sentie impuissante, terrifiée, avec une envie de vomir, et mes genoux s’entrechoquaient. J’avais demandé à ma mère ce que je devais faire pour arrêter cela, mon père étant occupé à faire face aux soldats : « Nous vivant, leur disait-il, vous ne prendrez pas notre maison ! ». « Nous n’avons pas d’armes, nous n’avons que notre droit et notre dignité ». Il ne cessait de répéter cela, sans arrêt, aussi ça m’est resté à l’esprit. J’avais si peur qu’ils lui fassent du mal que mes genoux n’arrêtaient pas de s’entrechoquer. Maman m’a suggéré alors de me rapprocher de l’un des soldats et de le regarder droit dans les yeux. J’avais d’abord hésité, me disant qu’elle avait perdu la tête ; le fusil de ce type-là était bel et bien plus grand que moi. Et puis, finalement, je l’avais fait. Et à ma surprise, aussitôt, il avait baissé les yeux, évitant de me regarder dans les yeux. Triomphante, j’avais dit, « Oui ! », et mes genoux s’étaient arrêtés de s’entrechoquer. J’avais appris ce que voulait vraiment dire le mot, défier - tahaddi, en arabe.
Mercredi dernier, je passais la nuit chez ma tante Suha. Je m’étais réveillée un peu après une heure du matin, en entendant la voix de Hanin qui m’appelait à pleins poumons depuis le couloir. Elle me prévenait que des soldats pouvaient faire irruption dans sa chambre, où je dormais. Elle ne voulait pas me voir aux prises avec un soldat, avec son grand fusil, alors que j’ouvrais à peine les yeux. Plus tard, elle me racontera comment dans une situation semblable elle avait été profondément traumatisée alors qu’ils étaient venus arrêter son père, la première fois, c’était en 1992, elle n’avait que trois ans à l’époque. Avec le temps, elle a tout oublié de cette nuit horrible, sauf les détails du visage de ce soldat israélien qui continuaient de la hanter.
Ils nous gardaient toutes les quatre dans le salon, avec plusieurs soldats à nous surveiller. Ils recherchaient le père d’Hanin, Ahmad Qatamesh, un spécialiste des sciences politiques, auteur de nombreux livres, qui est une personne aimable et amène. Il a écrit sur ce qu’il a vécu durant ses presque six années de prison, en « détention administrative » (sans chefs d’accusation ni jugement), sur ce qu’il pensait de la guerre, de l’Autorité palestinienne, des révolutions arabes, du socialisme, et de beaucoup d’autres choses, comme Hanin me l’a dit. Vous ne pouvez pas arrêter quelqu’un parce qu’il ou elle a dit la vérité, ou écrit ce qu’il ou elle pensait. Une opinion n’est jamais erronée quand vous ne l’imposez pas aux autres. A mon avis, tout le monde est libre de penser, d’écrire, et de s’opposer à l’injustice.
J’ai demandé au soldat de fermer la porte, car c’était terriblement bruyant à l’étage. Les soldats avaient défoncé la porte des voisins, alors que Suha leur avait dit qu’ils étaient partis aux États-Unis. « Va la fermer toi-même » m’a-t-il répondu. Pour être honnête, j’étais bien trop nerveuse pour y aller. Je me suis enfoncée dans le creux du divan jaunâtre sur lequel j’étais assise, essayant de ne pas montrer que j’étais secouée. J’ai senti ma peau prendre la couleur du canapé. « Vous êtes entrés illégalement chez des gens », lui ai-je répliqué. « Ferme ta... » qu’il m’a hurlé à nouveau d’une voix tonitruante. Je l’ai fermée, mais je me suis sentie vraiment mal une fois qu’il a réussi à me faire taire. D’abord, je me suis trouvée des excuses à mon attitude : ils étaient grands et armés, et nous n’étions que nous quatre. Ils pouvaient nous faire du mal si nous nous rebellions. Je ne pouvais pas parler. Ma bouche était paralysée, mes lèvres tremblantes ne pouvaient produire le moindre son. Alors finalement, j’ai appris là comment dominer ma peur.
Le souvenir de ma précédente rencontre avec les soldats dans notre appartement m’est revenu, et je me suis sentie ragaillardie. J’ai décidé alors de ne pas la fermer, quoi qu’il arrive. Le fait de se soumettre n’a jamais rendu les soldats israéliens moins impitoyables, c’est ce que je me suis dit.
(JPG)
Suha Barghouti et Ahmad Qatamesh
Ils nous gardaient en otage jusqu’à ce qu’ils trouvent Ahmad, avions-nous compris. Hanin s’est servie de l’excuse de devoir aller dans la salle de bains pour alerter son père qui se trouvait chez son frère ce soir-là. Quand elle est revenue dans notre « prison », le salon, le téléphone de la maison s’est mis à sonner. Le commandant israélien a sursauté et pris le téléphone ; C’était Ahmad ! Hanin était en colère parce qu’il appelait, alors qu’elle espérait qu’il éviterait d’une façon ou d’une autre l’arrestation. L’idée de le perdre encore une fois l’horrifiait. Mais Ahmad voyait les choses autrement, Suha nous l’a expliqué plus tard. Le commandant israélien l’avait menacé en disant : « Si vous ne vous livrez pas, nous mettrons la pagaille dans la maison et nous détruirons les meubles ». Ahmad, en colère, répondait en criant suffisamment fort pour que nous puissions comprendre vaguement certaines de ses phrases : « Vous êtes une force d’occupation qui s’est introduite illégalement chez nous... Vous êtes des lâches, laissez ma famille tranquille. Si vous me voulez, alors venez m’arrêter chez mon frère. Vous savez où me trouver. » Ahmad voulait nous protéger toutes, c’était clair, et il ne ressentait pas le besoin de s’échapper alors qu’il n’avait rien à cacher.
Tout au long, le commandant et certains des soldats nous ont traitées comme si nous étions des animaux de leur ferme - leur ferme ! Avec leurs ordres arrogants, leurs regards vicieux, leurs gestes agressifs, leur fond raciste et haineux qui, chez eux, a englouti complètement tout sens d’humanité, si tant est qu’ils n’en aient jamais eu un.
Nous quatre avions décidé de ne pas leur montrer notre peur. Ne vous méprenez pas, nous avions peur de mourir, chacune d’entre nous, mais nous le cachions. Après un certain temps, nous avons remarqué combien beaucoup d’entre eux étaient craintifs et nerveux. Quand, par exemple, je me suis levée pour attacher mon pantalon, deux soldats ont tout de suite pointé leurs armes sur moi. Je leur ai dit, «  Couards ! ». Ce n’était pas ce qu’il fallait avec eux. Nous avons décidé alors de lancer une conversation avec un autre, en ignorant la présence même des soldats. Nous avons parlé, ri et parlé encore à hautes voix. Ils ont dû penser que parce que nous étions des femmes, et des femmes palestiniennes (bien que, théoriquement, je sois toujours une enfant), nous criions, nous pleurions, et nous demandions grâce. Bon sang, ils avaient tout faux ! Nous étions en train de développer une nouvelle forme de résistance non violente : le TLI ! (Talk [discuter], Laugh [rire], et Ignore [on verra bien]).
J’ai pensé qu’un peu de musique nous aiderait à nous détendre. Ils avaient confisqué tous nos téléphones portables, mais j’avais soigneusement dissimulé le mien pour le bon moment. J’ai mis, Li Beirut, une chanson de la diva libanaise, Fairouz. Des paroles lyriques, mises sur une musique espagnole romantique, parlant de Beyrouth, de sa beauté et de sa résistance contre sa destruction par l’armée israélienne. Ils haïssent notre humanité et ne peuvent supporter rien de beau chez nous, aussi ils essaient de la détruire. Bien des femmes et des enfants innocents ont été assassinés par eux, à Beyrouth, comme à Gaza. Ils se sont violemment emparés de mon téléphone et ont coupé la musique.
Nous avons commencé alors à leur poser des questions, non-stop. « Nous espérons que vous ne volerez pas nos objets de valeur dans les pièces ? » « Nous ne prenons jamais ce qui n’est pas à nous » a crié l’un d’eux, indigné. Hanin de répliquer, « En plus de nous voler notre terre, chaque jour, vous avez volé des objets précieux dans des maisons palestiniennes durant les invasions précédentes ! ». Leur chef revient, leur donne de nouveaux ordres. Je n’ai pas résisté à dire : « Vous me rappelez tellement les moutons. Il est votre berger, et vous tous, vous êtes là à le suivre aveuglément ». L’un a pointé sur moi son fusil M16, et m’a dit : «  Ferme ta... ! ». Alors je lui ai répondu : « Si vous haïssez autant la vérité, pourquoi ne refusez-vous pas de lui obéir ? Pourquoi persistez-vous à nous terroriser ? ». Et lui de répéter son insulte préférée, et de se rapprocher, avec son fusil pointé sur mon visage. Suha a bondi et lui a crié : « Elle n’a que 14 ans, reste-t-il quelque chose d’humain en vous ? ».
Je bouillais de colère, mais je n’ai pas voulu leur donner le plaisir de me voir pleurer. Ils ne faisaient pas que m’humilier, ils s’efforçaient de faire de moi une victime silencieuse. Je ne voulais pas me taire. Et je ne voulais pas être soumise, en aucune manière. J’en avais assez. Je les voulais dehors, tout de suite. J’étais très fatiguée et j’avais envie de dormir. Mais je persistais à vouloir leur montrer de quoi une jeune Palestinienne est faite ! Les images de Tunisie et d’Égypte m’ont rempli la tête, et je me suis sentie pleine de fierté.
Ce qui m’embêtait le plus, c’est qu’ils avaient utilisé mon téléphone portable pour appeler Ahmad alors qu’ils essayaient de trouver la maison de son frère pour l’arrêter. J’aurais voulu ne pas avoir mon portable sur moi. J’étais épuisée. J’aurais voulu pouvoir disparaître et ne revenir qu’une fois qu’ils seraient partis. Ils se sont séparés ; certains sont restés dans la maison en nous gardant comme otages, pendant que les autres sont partis arrêter Ahmad. Nous étions terriblement inquiètes pour lui. Ce n’est que lorsque leur mission a été accomplie qu’ils nous ont laissées. Avant de partir, le dernier a regardé Hanin, qui était sur le point de s’effondrer, et l’a asticotée : « Nous avons pris ton père. Je vais prendre soin de de lui ! ». Alors elle s’est écriée : «  Criminels ! Il prendra soin de lui lui-même ». Nous attendions anxieusement qu’ils nous laissent, pour être libres, mais aussi pour pouvoir enfin exprimer librement nos émotions. Hanin et moi avons laissé échapper un cri du cœur - un mélange de peur, de profonde inquiétude pour Ahmad, et même d’une colère encore plus profonde.
Quand finalement ils sont partis, nous étions là simplement à essayer de comprendre ce qui s’était passé. Pendant une minute, nous avons pensé que nous étions en train de vivre un cauchemar sans fin. Nous ne pourrons nous rappeler chacun des détails de ce qui s’est passé que beaucoup plus tard. C’était comme si nous étions là, mais en même temps, comme si nous n’y étions pas. C’est ce que peut vous faire une insomnie mêlée d’une horreur intense, j’imagine.
Une fois calmée, je me suis sentie coupable de la façon dont à un moment de la confrontation, j’avais espéré disparaître et ne revenir qu’une fois eux partis. Comment ai-je pu vouloir m’échapper de cette façon ? M’échapper sans remettre en cause leur occupation et leur racisme ? Abandonner mon rêve d’une Palestine libre ? Fuir au loin comme si je ne me souciais pas des autres ? A quoi est-ce que je pensais donc ? Je ne pouvais pas être moi-même. Je suis une fille. Je suis une musicienne. Je suis une étudiante. J’ai une famille qui m’aime. Soit. Mais je suis une Palestinienne, et en ce moment, c’est ce qui est le plus important pour moi, plus que tout le reste. Etre palestinienne est dans mes racines.
Ils peuvent me tuer, ils peuvent voler ma terre, et ils le font déjà, continuellement. Ils peuvent arracher nos oliviers, comme ils le font souvent ! Ils peuvent emporter tout, mais jamais ils n’auront notre identité, notre dignité, ni notre espoir d’être libres.
Jamais, ils ne pourront me faire taire.
Nai Barghouti a 14 ans, elle est élève en neuvième année, flûtiste et compositrice. Elle vit à Ramallah, en Palestine occupée. Elle raconte son expérience quand elle a été prise en otage lors d’un raid récent de l’armée israélienne.
Écoutez-la chanter la Palestine :
2 mai 2011 - Mondoweiss - traduction : JPP

De l’accord Fatah-Hamas à la reconnaissance par l’Onu de l’Etat palestinien

publié le lundi 2 mai 2011
parti communiste israélien
 
Déclaration du bureau politique du PC israélien
Le PCI salue l’accord initié par les représentants des mouvements Fatah et Hamas à propos de la constitution d’un gouvernement provisoire d’unité ainsi que de la préparation des élections à la Présidence, au Parlement, et au conseil national palestinien dans les huit mois.
Un tel accord entre le Fatah et le Hamas pour une coopération politique est une contribution importante aux efforts menés par l’OLP et l’autorité palestinienne en vue d’obtenir le soutien d’une majorité d’Etats membres de l’assemblée générale de l’Onu en septembre prochain en faveur de la création d’un Etat palestinien indépendant, avec Jérusalem Est pour capitale, aux côtés d’Israël.
Le PCI souligne que le vote à venir à l’ONU concernant un Etat palestinien conformément aux délibérations du 4 juin 1967 sera utile tant aux Israéliens qu’aux Palestiniens pour parvenir à une paix juste et durable, fondée sur la fin de l’occupation, l’évacuation des colonies et une solution au problème des réfugiés, conformément aux résolutions de l’ONU.
Le bureau politique du PCI condamne la réaction épidermique du premier ministre Netanyahu, selon qui le Fatah doit choisir entre la paix avec Israël et la paix avec le Hamas. Il faut rappeler que ce sont Netanyahu et son gouvernement qui ont constamment répété qu’il était impossible de signer un accord avec les Palestiniens car le président Abu Mazen ne représentait pas le gouvernement de Gaza. Aujourd’hui, alors que l’accord entre le Fatah et le Hamas est en route, il apparaît une fois encore que la seule chose qui intéresse ce gouvernement qui fait dangereusement obstruction à toute avancée, c’est la poursuite de l’occupation et de la colonisation, tout en prenant le risque de nouvelles guerres.
Le PCI appelle ses partenaires du Hadash (le front démocratique pour la paix et l’égalité) et tous les partisans de la paix en Israël, qu’ils soient juifs ou arabes, à intensifier la lutte pour la fin de l’occupation et à unir leurs forces pour gagner le soutien le plus large possible de l’opinion publique à la déclaration à venir au sein de l’assemblée générale de l’ONU pour la création d’une Palestine indépendante aux côtés d’Israël. La possibilité de parvenir à une paix durable, fondée sur le principe de deux Etats indépendants, selon les textes du 4 juin 1967, est plus tangible aujourd’hui que jamais.
Ne laissons pas échapper cette chance historique ! Epargnons à nos deux peuples toute nouvelle guerre et tuerie !
Une Palestine indépendante est aussi dans l’intérêt du peuple israélien !
Tel Aviv, le 28 avril 2011

Netanyahu veut convaincre Londres, Paris, de ne pas reconnaître la Palestine

publié le mardi 3 mai 2011
Afp

 
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu va tenter cette semaine à Londres et Paris de convaincre ses interlocuteurs de ne pas reconnaître un Etat palestinien qui serait proclamé sans un règlement préalable avec Israël.
Dans sa plaidoirie, M. Netanyahu compte exploiter à fond l’accord de réconciliation signé mardi entre le mouvement Fatah du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza. "L’accord entre le Hamas, qui appelle à la destruction de l’Etat d’Israël, et le Fatah doit inquiéter tous les Israéliens, mais aussi ceux qui aspirent à la paix entre nous et nos voisins palestiniens", a martelé dimanche M. Netanyahu. "Tel est le message que je vais transmettre dans les capitales du monde, et spécialement aux dirigeants européens, durant mes visites à Londres et Paris cette semaine", a-t-il ajouté.
Nul doute qu’il exploitera aussi la condamnation par le Hamas du raid américain qui a tué le chef du réseau Al-Qaïda Oussama Ben Laden, qualifiant ce dernier de "moujahid "(combattant islamique). La tâche de M. Netanyahu s’annonce néanmoins ardue. Le chef de la diplomatie britannique William Hague a exprimé lundi au Caire sa satisfaction "de principe" sur l’accord de réconciliation .
La France, de son côté, n’a pas exclu à priori de travailler "avec un gouvernement d’unité qui s’engagerait en faveur de la non-violence et d’un accord de paix".
Les pays européens "sont déjà très absorbés par ce qui se passe en Libye et en Syrie", souligne le chercheur Jonathan Spyer, du centre Interdisciplinaire d’Herzliya, près de Tel-Aviv.
M. Netanyahu assure pour sa part qu’il planche sur une nouvelle initiative de paix. Il doit en réserver la primeur aux membres du Congrès américain devant lesquels il doit prononcer un discours à la fin du mois.
A la suite de l’échec de la reprise des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens en septembre dernier, l’Autorité palestinienne de M. Abbas, basée en Cisjordanie, a adopté une stratégie visant à obtenir une reconnaissance internationale d’un Etat palestinien sur les frontières de juin 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.
Les Palestiniens devraient tenter d’obtenir la reconnaissance de cet Etat en septembre prochain à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies. Israël et les Etats-Unis s’opposent à ce projet en expliquant que la seule solution passe par des négociations.
En revanche, des représentants de la France et de la Grande-Bretagne ont fait savoir que leurs gouvernements envisageaient de reconnaître un Etat palestinien sur les lignes de 1967 afin de favoriser une relance des négociations. M. Spyer ne prévoit pas de percée diplomatique durant la visite de M. Netanyahu. Mais, selon l’analyste, les arguments israéliens contre la légitimité du Hamas, qui figure sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne, devraient avoir un certain poids.
Un point de vue que ne partage pas le spécialiste diplomatique du Jerusalem Post, Herb Keinon. "Depuis des mois, il y a des voix au sein de l’UE proclamant que la paix se fait justement entre ennemis (...), que le Hamas peut être apprivoisé et qu’aucun accord n’est possible sans ce mouvement islamiste", argue-t-il. "Plutôt que de rejeter cet argument comme le ferait la majorité des Israéliens, beaucoup en Europe vont estimer que le Hamas après cet accord est devenu pragmatique et plus modéré", analyse M. Keinon.
L’accord Fatah-Hamas prévoit la formation d’un gouvernement d’indépendants pour préparer des élections présidentielle et législatives simultanées dans un délai d’un an.
D’ici là, il devrait perpétuer le statu quo, aussi bien sur les négociations avec Israël que sur le contrôle respectif du Hamas sur Gaza et de l’Autorité palestinienne dans les zones autonomes de Cisjordanie.
relayé par la Libre Belgique

Les factions palestiniennes rivales scellent leur réconciliation au Caire

04/05/2011
Les factions palestiniennes, dont les rivaux Fateh et Hamas, ont scellé hier leur réconciliation au Caire, mettant un terme à la division entre la Cisjordanie et Gaza, et ouvrant la voie à des élections dans un an. Des représentants de 13 groupes ainsi que des personnalités indépendantes ont signé l'accord après des entretiens avec des responsables égyptiens, dont le chef des renseignements Mourad Mouafi. Outre le Fateh au pouvoir en Cisjordanie et le Hamas qui contrôle Gaza, le Jihad islamique, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche), le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP, gauche) ou le Parti du peuple palestinien (ex-communiste) l'ont également ratifié.
« Nous avons signé l'accord malgré plusieurs réserves. Nous tenons à mettre en avant l'intérêt national », a dit Walid al-Awad, membre du comité politique du Parti du peuple, à la télévision égyptienne, sans préciser ces « réserves ». « Les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie vont célébrer cet accord. Nous devons œuvrer maintenant pour le mettre en application », a-t-il ajouté. Des entretiens entre le président Mahmoud Abbas, chef du Fateh, et le chef du mouvement islamiste Hamas, Khaled Mechaal, devaient avoir lieu en soirée. Tous deux se trouvent au Caire mais n'ont pas signé personnellement l'accord. Ils participeront aujourd'hui à une cérémonie officielle en présence du chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, du ministre égyptien des Affaires étrangères, Nabil al-Arabi, et de M. Mouafi.
« L'accord entre le Hamas, qui appelle à la destruction de l'État d'Israël, et le Fateh doit inquiéter tous les Israéliens, mais aussi ceux qui aspirent à la paix entre nous et nos voisins palestiniens », a réagi le chef du gouvernement israélien, Benjamin Netanyahu, appelant M. Abbas à renoncer à cet accord et à « choisir la paix avec Israël ». M. Netanyahu entend mettre en avant cet accord pour dissuader la communauté internationale de reconnaître un État palestinien sans règlement préalable avec Israël. L'ingérence de M. Netanyahu est « inacceptable », a immédiatement répliqué le Fateh. Le Premier ministre israélien « doit respecter la volonté du peuple palestinien », a déclaré Azzam al-Ahmad, chef de la délégation du Fateh au Caire. Un haut responsable du Fateh a toutefois assuré que M. Abbas et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) continueraient de suivre le dossier des négociations de paix, pour le moment dans l'impasse.
Pour sa part, la France a jugé que la réconciliation palestinienne va « dans la bonne direction », mais a dit attendre du Hamas qu'il reconnaisse l'existence d'Israël et abandonne la violence comme moyen d'action politique. En outre, le président Nicolas Sarkozy a laissé entendre que Paris pourrait reconnaître l'État palestinien cet automne, en assurant que la France « prendra ses responsabilités » si le processus de paix n'est pas relancé d'ici là. M. Sarkozy a annoncé également l'intention des Européens de « prendre une initiative avant l'été (...) pour relancer avec les Américains le processus de paix, parce que l'Europe ne peut être le premier payeur pour la Palestine et demeurer un nain politique dans ce dossier ».
(Source : AFP)

L’Europe et la naissance d’une Palestine indépendante

04 Mai 2011 08:06 
IRIB- Il est des moments de l'Histoire que l’humanité regrette d'avoir eu à vivre, des moments dont elle se serait passée volontiers, si c’était à refaire. Celui de la naissance d’Israël en est un. Cette entité fantoche, qui assiste, aujourd’hui, médusée, prise d’effroi, à la fin d’un monde, où elle jouait le rôle de l’éternel rentier, vivant des dollars des uns, des malheurs et tribulations des autres, n’aurait pas dû être, et le monde s’en serait, certainement, senti mieux. Sans Israël, l’Occident n’aurait pas eu autant de morts arabes sur les bras, autant de complicité, de lâcheté, de criminel silence sur la conscience. Cette Grande-Bretagne, où le Premier ministre sioniste, Netanyahou, se trouve, en ce moment même, pour tenter de faire barrage à la renaissance d’un Etat indépendant palestinien, cette France, où il se rendra, de suite, pour chercher à torpiller le récent accord Fatah/Hamas, n’auraient pas dû laisser les choses aller si loin ; elles n’auraient pas dû s’aligner de la sorte sur les intérêts stratégiques d’une Amérique, qui, elle, a montré, à plus d’une reprise, son étonnante capacité à sacrifier tout, jusqu’à ses plus proches alliés, pour atteindre ses propres objectifs. Il y a là l’accumulation des erreurs d’une Europe, qui s’aperçoit, peut-être, un peu tard, que l’alliance avec «les plus forts» ne s’avère pas toujours payante, qu’un peuple, même quand il est démuni, renié, humilié, comme l’est celui de la Palestine, peut ressouder ses rangs, se ressaisir, et faire valoir ses droits envers et contre tout. Cette Europe-là cherche, aujourd’hui, à se racheter aux yeux du monde arabo-musulman. Elle ne tarit pas d’éloges à l’endroit des Palestiniens, leur promet «soutien et appui» sur ce chemin tortueux qui va vers l’émergence de la Palestine. Mais n’est-ce pas trop tard et l’Europe, a-t-elle d’autres choix ? Le printemps arabe a balayé les dictatures soutenues, nourries, choyées par elle. Il a mis sans dessus-dessous les équations régionales, faisant du Fatah, une composante à part entière du paysage politique palestinien, de l’Egypte, de potentiels alliés de l’Iran, du Hamas et du Hezbollah. Il est loin le temps où l’Europe produisait une classe politique capable de prendre une longueur d’avance sur son temps, des visionnaires, du genre de Gaulle, qui dénonçaient le Sionisme et les colonies. Dépouillée de ses grandeurs, poussée en marge, réduite aux misères du panurgisme, cette Europe-là peine toujours à retrouver sa voix. Croisons les doigts pour que celle-ci ne se fasse plus l’écho des clameurs outre-Atlantique.

Hajo MEYER, 86 ans, poursuit son combat contre le sionisme

mardi 3 mai 2011
Dans une nouvelle interview avec Adri Nieuwhof d’Electronic Intifada, Hajo Meyer 86 ans, survivant d’Auschwitz, parle de son combat contre le sionisme et de son soutien à la lutte du peuple palestinien pour la liberté et l’égalité, qui passe par les sanctions et le boycott d’Israël.

En 1939, Meyer, seul, dut fuir l’Allemagne nazie pour la hollande, à 14 ans, parce que les nazis ne lui permettaient pas d’aller à l’école. En 1943, trois ans après l’occupation de la Hollande par les allemands, il partit se cacher sous une fausse identité bricolée. Meyer fut pris par la Gestapo en mars 1944 et déporté au camp de concentration d’Auschwitz peu après.
Dans une nouvelle interview avec Adri Nieuwhof d’Electronic Intifada, Hajo Meyer parle de son militantisme qui ne s’est pas affaibli au cours des deux dernières années et appelle au boycott d’Israël..
Adri Nieuwhof : dans notre interview d’il y a deux ans, vous compariez vos expériences d’enfant à celles endurées par la jeunesse palestinienne aujourd’hui. Vous disiez que vous comptiez continuer à militer parce que vous « aviez encore tellement de choses à dire ». Pouvez-vous nous en dire plus sur ce qui s’est produit depuis ?
Hajo Meyer : Je ne pense pas que quoi que ce soit de remarquable soit arrivé. Je suis toujours militant, en raison de ce que je disais dans cette interview. Je partage tant de choses avec la jeunesse palestinienne. Mon propre destin est tellement comparable a ce que les jeunes palestiniens endurent en Palestine. Ils n’ont pas la liberté d’accéder à l’éducation. Empêcher l’accès à l’éducation, c’est un meurtre à petit feu. Je suis sérieux quand je dis cela ; c’est criminel. J’ai été un réfugié ; ils sont des réfugiés. J’ai connu toutes sortes de camps qui limitaient ma liberté de circulation, exactement comme les Palestiniens.
Je suis l’un des premiers membres de l’International Jewish Anti-Zionist Network (Réseau international antisionisme) (IJAN). Au cours des deux dernières années j’ai fait des tournées organisées par l’IJAN en Europe et en Amérique du Nord pour continuer de parler. Je reviens juste d’une tournée de trois semaines en Afrique du Sud.
La raison de ce voyage c’est que je connais très bien Alan Hart. Il a été le correspondant des télévisions ITN, et BBC, pendant des années. Il a publié en trois volumes épiques : « Zionism : The real Enemy of the Jews ». Alan a de bonnes relations avec les musulmans d’Angleterre. Ils nous ont mis, Alan et moi, en contact avec la Fondation Al Quods du Cape. Ensemble nous sommes allés donner des conférences en Afrique du Sud. Alan connaît personnellement tout le monde au Proche Orient. Il a milité au niveau politique et a une connaissance, au jour le jour, des activités politiques des deux bords. J’ai réfléchi sur la philosophie du sionisme. Je décris ça comme l’appartenance à une même classe idéologique, telle que le stalinisme ou le nazisme. Ces derniers sont tombés dans les égouts de l’histoire, après avoir assassiné tellement de gens. C’est ce que j’espère pour le sionisme, mais aussi c’est ce qui me fait peur.
A.N : Vous avez donné des conférences dans de nombreux pays au cours des deux dernières années. Quelles ont été les réactions ? Avez-vous remarqué des différences entre les pays ?
H.M. Je pense que l’Afrique du Sud ne peut être comparée à aucun autre pays que j’ai visité. C’était la première fois. L’expérience était différente parce que j’ai rencontré la communauté musulmane, et qu’ils étaient tous métissés ou noirs. Ils étaient bien plus chaleureux, plus accueillants, comparés aux Hollandais. J’ai parlé dans la plus grande mosquée du Cape devant 2000 personnes. Le Maulana (le chef religieux islamique) a prié Chris, ma femme, de me faciliter le voyage. Chris portait un foulard et était assise avec les femmes. C’est extraordinaire comme le rôle de Chris pendant cette tournée a été remarqué par le public. C’était très respectueux. Les femmes l’ont embrassée et remerciée de son rôle.
Les sionistes, par contraste, sont des automates. Chaque fois que je parle ils font toujours la même chose. Ils arrivent dans l’assistance sans arguments et se contentent de hurler « mensonges ! »… On leur a lavé le cerveau avec du vide.
C’est une leçon apprise à Auschwitz. Quand un groupe dominant tente de déshumaniser un groupe particulier, distinctif, il faut que le groupe dominant ait auparavant subi un lavage de cerveau. Un être humain normal ne peut pas voir souffrir un autre être humain, encore moins infliger la souffrance. Son empathie innée doit être refoulée pour qu’il puisse faire subir de la souffrance à un être humain. Ce que j’espère c’est que, finalement, une société composée d’une majorité (de gens) qui ont perdu l’empathie grâce à un lavage de cerveau qui dure depuis le jardin d’enfant et jusqu’à l’armée, comme les Sionistes, s’autodétruira de l’intérieur à force de trop d’agressivité.
AN : Quelle est votre impression sur les mouvements de solidarité dans les différents pays ?
H.M. Je suis un grand avocat du boycott des universités (israéliennes) qui sont les architectes des mesures d’oppression et d’humiliation pratiquées par) les forces d’occupation israéliennes. Israël veut prouver sa haute culture. Je me rappelle, du temps de l’occupation nazie, à quel point les nazis était fiers de leurs liens avec les universités ou quand un allemand jouait Beethoven au Concertgebouw [hall] à Amsterdam.
Quand nous étions en Afrique du sud nous avons appris que l’Université de Johannesbourg avait coupé ses liens avec l’université Ben Gourion. Et il y a eu des manifestations contre la tournée du Pr Alan Dershowitz (professeur de droit à l’université de Harvard et pro Israël).
J’ai peu de détails, mais je crois que le boycott, le désinvestissement et les sanctions sont certainement les thèmes (défendus par) ces pays. Je pense que le boycott des universités et des artistes israéliens est la partie la plus importante du boycott.
A.N. Comment jugez-vous la situation sur le terrain ? Voyez-vous du changement ?
H.M. Cela empire tous chaque jour. La répression contre les organisations non gouvernementales d’Israël qui essaient de venir en aide aux Palestiniens s’aggrave.. L’inconduite du ministre israélien des affaires étrangères, (Avigdor) Lieberman est ahurissante. Une majorité de la population juive ne veut pas parler des Palestiniens. Ils n’arrivent pas à sortir de leur rôle de victimes. Ils ont oublié la morale juive telle que posée dans les Règles d’or de Hillel (NdT : sage juif, 70 av. J-C, 10 ap.J-C) : « Ce qui est abominable pour vous, ne le faites pas aux autres ». On m’a appris à mettre au centre de la religion la morale inter humaine. C’est évidemment le contraire de la pratique quotidienne du sionisme ; dans le sionisme on pratique la religion dogmatique de l’Holocauste : il n’y a qu’un seul peuple qui sache ce que c’est que souffrir, c’est le peuple juif et toute souffrance infligée par les sionistes aux Palestiniens est négligeable comparée aux souffrances du peuple juif.
Deuxièmement, selon le grand prêtre Elie Wiesel, le seul événement qu’on peut comparer à Auschwitz, c’est la traversée du Sinaï, quand Moïse reçut des mains de Dieu les cinq livres de la Torah( i-e la Loi) et les dix commandements. Pour beaucoup cette religion a remplacé le judaïsme ancien. Elle donne aux sionistes la liberté de faire tout ce qu’ils veulent sans se sentir coupables.
Heureusement, très récemment, les sionistes ont eu à faire face à une défaite, en Suisse. Un juge a édicté que les affiches commémorant 61 ans d’injustice contre le peuple palestinien devait être à nouveau apposées dans la grande gare de Zurich. Sur cette affiche on lit : « Il n’y avait au Proche Orient aucune terre sans peuple pour un peuple sans terre. Israël : fondé dans la violence sur la terre palestinienne. L’injustice appelle à la résistance ».
A.N : Nous sommes tous les deux hollandais. Que pensez-vous de l’action du ministre hollandais des affaires étrangères, Uri Rosenthal ?
H.M. Je pense qu’il est le ministre des affaires étrangères d’Israël. C’est incroyable que le parlement Hollandais et le peuple hollandais acceptent qu’il parle comme s’il était le représentant d’Israël.
Ses menaces de couper les financement gouvernementaux si ICCO (institution qui délivre des subventions) continue à soutenir Electronic Intifada, sont une incroyable ingérence dans la liberté d’expression. C’est consternant.
Le peuple hollandais a raison d’avoir mauvaise conscience à propos des Juifs de Hollande. Il n’y a qu’en Pologne que le destin des juifs fut pire. Pourtant, un proverbe hollandais dit : « Il n’y a qu’un ami véritable pour vous montrer où résident vos échecs ». Nous sommes les mauvais amis d’un voyou, Israël. C’est un état criminel.
A.N : Prévoyez-vous de continuer à militer ?
H.M. J’ai 86 ans et j’ai toujours un état de santé raisonnable. C’est une grande pression que de faire des voyages aussi lointains que l’Afrique du Sud. Mais c’est aussi très gratifiant, rafraîchissant, de voir combien de gens répondent. Tant que je le pourrai, je continuerai.
(Traduit par Carole SANDREL pour CAPJPO-EuroPalestine)
Interview réalisée par Adri Nieuwhof sur The Electronic Intifada le 26 April 2011
http://electronicintifada.net/content/long-i-can-i-will-continue-hajo-meyer-interviewed/9867
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ISRAEL : LA CHASSE AUX « NEGROS » EST OUVERTE

mardi 3 mai 2011
Des milliers d’Israéliens ont défilé la semaine dernière dans un quartier de Tel-Aviv peuplé d’immigrés d’Afrique noire pour exiger du gouvernement l’expulsion immédiate de ces derniers. Des Philippins ont, eux aussi, été pris à partie, aux cris de « Négros voleurs et violeurs ! », « Négros criminels, dehors ! » ou « Israël n’est pas une poubelle ! »
"Les manifestants, qui brandissaient des pancartes portant les mêmes revendications, ont pris à partie tous les vendeurs de rue à la peau noire qu’ils rencontraient sur leur passage.
Ni la presse occidentale ni les belles âmes donneuses de leçons du genre Bernard Henri-Lévy ou Alain Finkielkraut n’ont élevé la moindre protestation contre cette agression à caractère ostensiblement raciste. Barack Obama non plus ! Ce qui est tout de même étrange puisque lui, l’allié fidèle d’Israël, celui qui, après Bush, couvre toutes leurs exactions, se serait vu aussi menacé d’expulsion étant donné sa couleur.
On peut tirer deux réflexions de cette « chasse aux négros » :
- voici des gens venus de partout à travers le monde (mais surtout d’Europe) qui, en 1948, ont expulsé la population palestinienne locale pour construire un état et qui aujourd’hui cherchent à réitérer cet acte scélérat à l’encontre des immigrés africains. Ils feignent donc d’oublier qu’ils étaient des immigrés il y a cinquante ans de cela.
- depuis 2.000 ans, ce sont les Européens les bourreaux des Israélites et non les Noirs, les Arabes ou les Asiatiques. De la destruction du Temple par les Romains dans l’Antiquité aux camps d’extermination nazis au XXe siècle, en passant par l’expulsion des Juifs d’Espagne en 1492, la création de ghettos en Europe de l’Est au XIXè siècle ou encore la rafle du Vel d’hiv’ en France, c’est l’homme européen qui a ostracisé, ghettoisé et souvent pogromisé les fils de Sion.
Interrogés, certains manifestants ont déclaré qu’Israël est un pays occidental et qu’à ce titre, il n’a pas à accueillir la lie du Tiers-monde, tous ces porteurs de maladies telles que le sida, ces proxénètes et ces trafiquants de drogue venus du Nigéria, du Mali ou du Congo !!!
Sauf que Dachau et Auschwitz ne se trouvent pas dans un quelconque pays du Tiers-monde jusqu’à plus ample informé…"
Par la rédaction de Montray Kreyol
http://www.montraykreyol.org/spip.php?article4547
CAPJPO-EuroPalestine
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