mardi 19 avril 2011

ISM restera à Gaza

Gaza - 19 avril 2011
Par ISM Gaza
Après le meurtre de notre camarade et ami Victor, nous, activistes de l'International Solidarity Movement, souhaitons redire notre engagement à rester à Gaza. Nous continuerons à travailler et à vivre parmi la population palestinienne, tout comme nous poursuivrons le travail dans lequel Vik s'était tellement impliqué.
ISM restera à Gaza
Dans ces jours de deuil, les Palestiniens ont organisé de nombreux cérémonies pour Vik ; ils nous rappellent constamment combien ils sont désolés de l'avoir perdu, combien ils l'aimaient, leur proximité et leur indignation pour ce qui est arrivé ici à Gaza. Nous savons que le groupe qui a perpétré cet horrible crime ne représente en rien la société palestinienne. Les Palestiniens de Gaza sont nos amis, nos collègues, et la raison de notre présence ici ; nous resterons avec eux.
Comme nous l'avons fait lorsque Vittorio était avec nous, nous continuerons à nous tenir aux côtés du peuple palestinien, nous continuerons à lutter contre l'occupation, nous continuerons à accompagner les fermiers sur leurs terres le long de la frontière, nous continuerons à participer aux manifestations et nous continuerons à dire au monde ce qui se passe, ici dans la Bande de Gaza, Palestine.
Nous pensons que Victor serait d'accord avec Che Guevara lorsqu'il disait, "Ne me pleure pas si je meurs, fais ce que je faisais et je continuerai à vivre à travers toi." La meilleure façon d'honorer Vik est de continuer son travail. En particulier, nous allons bientôt faire partie de l'équipage d'un bateau dont la mission sera de surveiller les violations aux droits de l'homme dans les eaux palestiniennes. Ce bateau entreprendra son voyage inaugural le 20 avril : Vik avait donné tout son soutien à ce projet et avait participé avec enthousiasme à sa réalisation. Vik était une inspiration pour nous tous, nous espérons suivre son exemple. Dans un documentaire qui lui était consacré, Vik disait qu'il aimerait qu'on se souvienne de lui selon la citation de Nelson Mandela : "Un vainqueur est simplement un rêveur qui ne cesse jamais de rêver." Tes rêves sont nos rêves et jamais nous ne t'oublierons, Vik.
Contacts :
- Adie Mormech (Suisse, en anglais et en français) : 0041799407215
- Inge Neefs (Gaza, en anglais, en français et en néerlandais) : 00972597738436
- Mohammed Al Zaeem (Gaza, en arabe) : 00972597355082
- Silvia Todescini  (Gaza, en italien) : 00972595447660
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بيان صحفي صادر عن حركة التضامن الدولية  
أننا في حركة التضامن الدولية ملتزمون البقاء في قطاع غزة
حركة التضامن الدولية غزة:  
تباعا لمقتل صديقنا ورفيقنا فكتور, نحن نشطاء حركة التضامن الدولية, نعيد ونكرر أننا عازمون علي البقاء في غزة. وسنكمل مشوارنا في العمل والعيش مع الشعب الفلسطيني كما أننا سنكمل العمل الذي أوصانا به صديقنا فكتور .
في هذه الأيام المحزنة, فقد نظم الفلسطينيون العديد من احتفالات التأبين  حزنا علي فكتور, فإنهم بوقوفهم إلي جانبنا أشعرونا عمق أسفهم وخسارتهم ومدى حبهم له وقربه لهم وتأثيره فيهم, ناهيك عن مدى استيائه لما يحدث هنا في قطاع غزة, ونحن نعلم إن المجموعة التي أقدمت علي هذه الجريمة البشعة لا تمثل بأي شكل من الأشكال الشعب الفلسطيني. إن الفلسطينيين في غزة هم أصدقائنا و رفاق دربنا وهم السبب وراء تواجدنا هنا, وسنكمل مشوارنا بالوقوف إلي جانبهم.
وكما عهدتمونا وفكتوريو بيننا, فسنظل واقفون جنبا إلي جنب مع الشعب الفلسطيني نناضل ضد الاحتلال, وسنشارك المزارعين عملهم في أراضيهم قرب المناطق الحدودية, ونشارك ايضا في المسيرات, ولن نتوقف عن نشرنا للعالم حقيقة ما يجري في قطاع غزة فلسطين, ونعتقد أن فكتور يؤيد قول "تشي جيفارا" : " لا تبكى علي إن مت, سر علي دربي فأنا حي فيك ", إن أفضل طريقة لتكريم فكتور هي مواصلة السير علي دربة, وعلي وجه الخصوص فإننا قريبا سنكون علي متن القارب الذي مهمته مراقبة إنتهاكات حقوق الإنسان في المياه الفلسطينية, وستكون رحلتنا الاولي علي متن القارب في العشرين من الشهر الجاري, فقد دعم صديقنا فكتور بقوة في هذا المشروع وشارك بحماس و إدراك, فقد كان فكتور ملهمنا جميعا ونتمنى جميعا أن يكون مثال لنا, وتخليدا لذكراه فقد اختار فكتور أن نتذكره بمقولة مشهورة لنلسون منديلا " المنتصر فقط هو من يحلم ولا يتوقف عن الحلم ". أحلامك أحلامنا وذكراك فينا ما حيينا فكتور.  
للاتصال بنا :
Adie Mormech (In Switzerland, English and French) 0041799407215
Inge Neefs (In Gaza, English, French, Dutch) 00972597738436
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Silvia Todescini (In Gaza, Italian) 00972595447660

Nouvelle escalade israélienne dans les territoires occupés

18 avril 2011
L’escalade israélienne s’est intensifiée lundi dans les territoires palestiniens, l’armée d’occupation assiégeant la bande de Ghaza et le tombeau du Prophète Ibrahim El-Khalil qu’elle a ouvert aux colons juifs, mettant en péril l’avenir du processus de paix suspendu depuis octobre 2010.
Après une série d’attaques injustifiées contre les populations civiles de la bande de Ghaza ces derniers jours, les forces d’occupation ont encerclé tôt ce matin cette enclave palestinienne, déjà sous blocus depuis juin 2007, ont affirmé des sources palestiniennes et des médias. Ces mêmes sources ont ajouté que l’artillerie israélienne a lancé plusieurs missiles sur le nord de Ghaza, assurant toutefois qu’il y’a pas eu de victime.
L’armée d’occupation a aussi fermé l’unique point de passage commercial menant vers Ghaza pour empêcher tout passage de marchandises lundi et mardi. Ce point de passage devra être rouvert mercredi, a indiqué Raîd Fattouh, président de la commission en charge de transfert des marchandises vers la bande de Ghaza.
A El-Khalil, les autorités d’occupation ont procédé à la fermeture pour cette semaine du tombeau du Prophète Ibrahim pour l’ouvrir aux colons à l’occasion de ce qu’ils appellent « La Paque juive ».
Le directeur des Waqfs à El-Khalil, Zaïd El-Djâbari, a vivement dénoncé cette nouvelle escalade israélienne, condamnant fortement l’interdiction par l’occupant des appels à la prière « Adhane » à Al-Haram El-Ibrahimi où les fidèles palestiniens subissent chaque jour les « fouilles et intimidations de l’armée israélienne ».
Dans la nuit de dimanche, l’armée d’occupation a imposé un blocus militaire total sur les territoires palestiniens, une restriction qui se poursuivra jusqu’à mardi. En outre, six Palestiniens ont été arrêtés ce matin par des soldats israéliens à Ramallah, à Naplouse en Cisjordanie, ont affirmé des sources palestiniennes.
Entre le 1er janvier et 13 mars derniers, 27 Palestiniens sont tombés en martyrs à Ghaza et plus d’une centaine d’autres ont été arrêtés, a relevé le dernier rapport du Centre palestinien de défense des droits de l’homme « El-Mizane ». El-Mizane a établi son rapport dénonçant de grave exactions et crimes israéliens commis en Palestine, et qui violent toutes les lois et résolutions internationales notamment dans la bande de Ghaza.
Le document a fait état d’agressions barbares entre le 1er janvier et 13 mars derniers, et ayant fait 27 morts, dont cinq enfants, alors que plus de vingt autres enfants ont été blessés par des tirs israéliens. El-Mizane s’est notamment alarmé de l’intensification en mars dernier des agressions sionistes contre les Palestiniens, précisant que neuf Palestiniens avaient été tués au cours du même mois.
D’autre part, plus de 7000 prisonniers palestiniens, dont des enfants et des femmes, détenus par Israël depuis de longues années, continuent de subir toute sorte d’humiliation et de tortures, ce qui les a conduit à observer une nouvelle grève de la faim depuis dimanche, affirment les médias.
Le ministre palestinien en charge des affaires des prisonniers, Aissa Qraqaa, a insisté sur la libération de tous ces prisonniers, avertissant que sans leur libération il n’y aura jamais de paix avec Israël. Les crimes et les arrestations inadmissibles israéliens sont à l’origine d’une situation humanitaire très critique à Ghaza, sous blocus israélien depuis plus de quatre ans, ainsi que dans les autres territoires palestiniens occupés, a déploré la même source.
Le rapport d’El-Mizane a déploré aussi les déférentes restrictions imposées aux populations de Ghaza, critiquant vivement le « mutisme et l’inertie de la communauté internationale face à ces violations flagrantes en Palestine ». Le Centre a appelé à « une mobilisation internationale urgente et efficace pour mettre un terme aux dépassements et violations des droits de l’homme et pour traduire en justice les auteurs israéliens des crimes commis contre des palestiniens innocents ».
Il s’agit d’actions qui mettent en péril le processus de paix israélo-palestinien, parrainé par les Etats-Unis qui ont usé de leur veto pour empêcher l’adoption au Conseil de sécurité de l’ONU d’un projet de résolution arabe condamnant les activités de colonisation, ont mis en garde des analystes. Faisant la sourde oreille à tout appel à la paix, Israël poursuit sa politique de colonisation et compte construire 1.842 logements de peuplement juif dans la colonie de « Gilo » dans le sud de la ville sainte d’El-Qods.
Les autorités d’occupation ont approuvé deux nouveaux plans de construction complémentaires, l’un prévoyant l’implantation de 900 logements à Gilo et l’autre 942 nouvelles unités de peuplement dans la même colonie, des actions illégales vivement condamnées par la communauté internationale.

Israël redoute de subir un « tsunami diplomatique »

publié le lundi 18 avril 2011
Marc Henry

 
Plus d’une centaine de pays sont prêts à reconnaître un État palestinien en septembre prochain. Pour l’heure, le premier ministre Benyamin Nétanyahou s’est contenté de dénoncer par avance une possible déclaration d’indépendance unilatérale.
Israël serait menacé d’un « tsunami diplomatique ». Cette expression, lancée par le ministre de la Défense Ehud Barak, fait florès. Elle est reprise depuis quelques jours par les commentateurs pour exprimer leurs craintes d’un vote quasi unanime sur la reconnaissance d’un État palestinien, lors de la prochaine Assemblée générale des Nations unies, dans cinq mois. Un commentateur a même évoqué un « septembre noir ». Ce scénario, qui prévoit un appel au retrait israélien sur les lignes de 1967, c’est-à-dire hors de Cisjordanie et de la partie arabe de Jérusalem, semble en effet pratiquement impossible à conjurer.
Plus d’une centaine de pays sont prêts à sauter le pas, y compris en Europe. En outre, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et l’ONU ont, dans trois rapports publiés ces derniers jours, affirmé que Salam Fayyad, le premier ministre palestinien, avait réussi à mettre en place les institutions politiques et économiques indispensables pour créer un État viable. Bref, Benyamin Nétanyahou se retrouve le dos au mur.
Pour l’heure, le premier ministre s’est contenté de dénoncer par avance une possible déclaration d’indépendance unilatérale, tout en admettant qu’il n’a pas de plan alternatif. « Je ne sais pas encore ce que je vais dire et à quel moment je vais le dire », a-t-il concédé cette semaine. L’État hébreu a rarement été aussi isolé. Selon un diplomate israélien, le message de Benyamin Nétanyahou « ne passe pas, on ne l’écoute plus vraiment ». « La plupart de nos interlocuteurs ne cessent de nous rebattre les oreilles en nous expliquant qu’il faut profiter du vent de démocratie qui souffle dans les pays arabes pour négocier, comme si les deux choses étaient liées », ajoute-t-il avec amertume.
Les commentateurs sceptiques
Conscient du danger, Benyamin Nétanyahou a organisé des fuites sur une possible initiative. Ses proches évoquent un transfert de contrôle d’une plus large partie de la Cisjordanie à l’Autorité palestinienne, sans toucher aux colonies israéliennes. Le premier ministre serait aussi favorable à la tenue d’une conférence internationale visant à relancer des négociations au point mort depuis deux ans. La plupart des commentateurs restent très sceptiques sur l’efficacité de ce plan que les Palestiniens et la plupart des pays européens n’ont aucune chance d’accepter. De plus, la « crise de confiance » avec le grand allié américain a atteint un tel point que « Barak Obama n’est plus prêt à acheter la moindre voiture d’occasion à Benyamin Nétanyahou », estime Shimon Shiffer du quotidien Yédiot Aharanot.
Moshé Arens, ancien ministre de la Défense et chef de la diplomatie, qui a mis le pied à l’étrier à Benyamin Nétanyahou au tout début de sa carrière politique, estime en revanche qu’il n’y a pas péril en la demeure et qu’il laisse passer la vague. « Israël ne sera pas dévasté en septembre comme l’a été le Japon. L’important est de rester calme, de laisser retomber le brouhaha de tous ceux qui font à chaque fois entendre leur voix dès qu’il s’agit de réclamer un retrait total israélien », suggère Moshé Arens.

Les tueurs d'Itamar découverts ?

Naplouse - 19 avril 2011
Par Mohammad
Article du 18 avril 2011.
La presse israélienne est en ébullition ce matin, avec la nouvelle que les tueurs de la famille Fogel, dans la colonie illégale d'Itamar en Cisjordanie occupée ont été découverts. Après avoir assiégé pendant plusieurs semaines le village d'Awarta, avoir arrêté pratiquement tous ses habitants et avoir causé d'énormes dégâts matériels, les autorités israéliennes ont annoncé que deux adolescents du village avaient reconnu avoir perpétré le massacre. Cette affaire est particulièrement intéressante, parce que toutes les factions palestiniennes s'en sont officiellement distanciés et ont nié toute responsabilité dans son exécution. Bien que le gouvernement israélien ait immédiatement accusé le "terrorisme palestinien" sans aucune preuve et en utilisant la mort des Fogel comme prétexte à une extension de la colonisation illégale de la Cisjordanie, l'enquête a été placée sous secret tandis que les rumeurs et les théories se propageaient sur l'identité du ou des véritables coupables.
Les tueurs d'Itamar découverts ?
Itamar est une colonie lourdement fortifiée surplombant les villages palestiniens environnants, sur la terre desquels elle a été construite en toute illégalité. Il est avéré que la colonie a été fortifié pour garantir que des intrus n'y pénètrent pas ; elle est entourée, sur ses quatre côtés, d'une clôture électrifié de 2m50 de hauteur, avec deux rangées de barbelés en lames de rasoir à son sommet, des détecteurs qui signalent si elle a été coupée, des caméras automatiques qui couvrent tout le périmètre, la présence de gardes de sécurité 24h/24 et la protection de l'armée israélienne. Tous ses habitants sont armés et, comme la plupart des colonies israéliennes, elle est entourée de centaines de mètres de zone-tampon dans laquelle les Palestiniens ne peuvent pas mettre le pied.
Le fait qu'Itamar soit probablement mieux sécurisée que la Maison Blanche a conduit beaucoup à conclure que ceux qui ont tué les Fogel n'ont tout simplement pas pu se glisser à l'intérieur, puis à nouveau se faufiler pour sortir.
Mais aujourd'hui, les autorités de la sécurité israélienne, ce bastion de la transparence et des droits de l'homme, disent avoir arraché les aveux d'Amjad Awad, 19 ans, et Hakim Awad, 18 ans, tous les deux d'Awarta. Selon le Ha'aretz, les deux adolescents ont décidé, sur un coup de tête, d'aller à Itamar armés seulement de tenailles et d'une prière. Ils ont traversé la zone tampon sans être remarqués par les caméras, les gardes de sécurité, les soldats ou les habitants de la colonie. Ils sont arrivés à la clôture électrique, où ils ont passé dix minutes à couper le fil de fer. Les caméras automatiques et les détecteurs semblent, par un coup de chance antisémite, avoir dormi ce jour-là.
Après avoir coupé la clôture, les deux adolescents sont entrés dans la colonie, où, là non plus, personne ne les a remarqués. Ils ont trouvé une maison qui, par pur hasard, était 1) ouverte, 2) vide, et 3) où trainait un fusil d'assaut M16 et des munitions. Amjad et Hakim ont ramassé le fusil et les munitions, et sont sortis de la maison vide. De là, ils sont allés chez les Fogel. Ils sont entrés et ont tué quatre membres de la famille, un avec un fusil et les autres avec un couteau.
Après avoir défié tous les obstacles, les adolescents ont ensuite quitté la maison et sont repartis. Toujours sans être remarqués. Personne n'a entendu ni les coups de feu ni les cris (les services de sécurité expliquent que le temps n'était pas propice à la propagation des ondes sonores ce soir-là). Réalisant qu'ils n'avaient TOUJOURS pas été remarqués ni par les habitants, ni par les soldats, ni par les gardes de sécurité ou les caméras, Amjad et Hakim ont repéré le bébé Fogel de 3 mois par la fenêtre. Alors ils ont décidé de revenir à l'intérieur et de tuer le bébé.
Toujours cette insatiable soif de sang des Arabes.
Puis les adolescents, armés du gros fusil d'assaut M16 volé, et d'un couteau, sont simplement sortis de la colonie, toujours sans être remarqués par les caméras, les soldats, les gardes, les colons, les capteurs, ni même par Dieu en personne. Ils ont traversé la zone tampon, sont rentrés dans leur village et ont pensé qu'ils s'en étaient tirés avec leur crime odieux. Bien sûr, ils avaient omis de prendre en compte les efforts infatigables de l'armée israélienne et des services secrets, qui ont assiégé leur village pendant des jours, barrant l'entrée de la nourriture et des médicaments, raflant les villageois, tabassant sauvagement les autres et détruisant les biens à Awarta.
L'histoire présentée par les forces de la sécurité israélienne a plus de trous qu'un morceau de fromage suisse criblé de grenaille. Comme le souligne Ali Abunimah, ils n'arrivent même pas à affirmer si Amjad et Hakim ont agi seul ou au nom du FPLP. Et le penchant d'Israël à recourir à la torture et aux menaces pour obtenir des aveux n'ajoute pas beaucoup à leur crédibilité dans cette affaire. Si des gamines de 6 ans et une vieille dame de 60 sont brutalisées et arrêtées à Awarta, nul besoin de beaucoup d'imagination pour deviner comment le Shin Bet a obtenu les aveux des deux jeunes gens.
Et avant que les masses survoltées de sionistes indignés aient fini de se tordre les mains, voilà que la famille de Hakim Awad a le mauvais goût de révéler que leur fils venait de subir une intervention chirurgicale aux testicules qui rend impossible qu'il ait parcouru, à pied, de longues distances, qu'il a besoin d'aller aux toilettes toutes les heures et que la nuit où les Fogel ont été tués, il était chez lui, en convalescence. Aïe.
Le sionisme perd vraiment de son éclat : ils ont décidé de s'attaquer à un gars qui peut à peine marcher et qui, selon leur scénario, aurait randonné dans une zone tampon, traversé une clôture électrifiée, forcé deux maisons, tué toute une famille puis serait revenu gaiement chez lui.
Photo 
Amjad Awad
Photo 
Hakim Awad
Source : Kabobfest
Traduction : MR pour ISM

Je suis palestinien, et je m'appelle Victorio

Gaza - 19 avril 2011
Par Wissam Alhaj
Chères et chers Camarades,
Nous venons de subir de fortes frappes qui ont touché deux de nos camarades Juliano d'abord et Vic ensuite. Cela nous a tous troublés et traumatisés profondément. Et nous sommes nombreux à essayer de trouver des réponses aux questions légitimes sur l’identité des auteurs de ces deux crimes. Le fait que Juliano ait reçu des menaces venant de Palestiniens, ou que Victorio ait été kidnappé et tué par des Palestiniens, a fait que beaucoup d'entre nous ont rejeté le fait que les auteurs peuvent être des Palestiniens, et ont cherché la piste israélienne dans les deux affaires, vu que ces crimes ne servent fondamentalement qu’à l'occupant sur plusieurs niveaux.
Je suis palestinien, et je m'appelle Victorio
Cela nous renvoie tous à un questionnement, qui doit être autre, car ce n'est pas à nous de trouver l'acteur de ces crimes, mais aux autorités palestiniennes (malgré toutes les critiques que j’adresse à ces dernières). Quand Juliano Mer Khamis, ou Vittorio Arrigoni ont choisi leur palestinité, ils ont fait le choix de leur camp, et quand ils ont été tués dans la lutte, les auteurs du crime ont choisi leur camp aussi. Si les criminels sont nés palestiniens, israéliens, chinois, quelle que soit leur nationalité, leur religion, ou leur couleur de peau, ces derniers ont déjà choisi d'être les ennemis de la cause palestinienne, la cause pour laquelle ont vécu nos camarades. Si les tueurs sont vraiment des Palestiniens par naissance, et criminels pour raisons idéologiques, politiques ou autre ; et/ou si ils étaient téléguidés par Israël ou n'importe quelle force ennemie de la cause de la justice et la libération, ils sont déjà les ennemis de chacun d'entre nous.
Les Salafistes ?
Les groupes salafistes à Gaza qui sont accusés, dans un premier temps, de l'assassinat de Vic, qui sont-ils ? Et sont ils vraiment les auteurs du crime ?
Comme dit précédemment, les ennemis de la cause, ne sont pas des palestiniens, dans le sens ou la Palestine est un choix de lutte pour la justice et la liberté. Hélas, même si les salafistes jihadistes de Gaza n'étaient pas les auteurs du ce crime précis, celui de l'assassinat du Vic, n'ont-ils cependant pas tué et attaqué les palestiniens de Gaza : des fêtes de mariages, des salons de coiffure, des cafés, des structures associatives ET MÊME des militants du Hamas et du Jihad Islamique. Ces groupes ont déjà fait des morts en Palestine, et ils sont prêts idéologiquement et fonctionnellement à faire plus. S’ils ont tué Juliano, Vic, ou non, ils ont déjà tué des palestiniens, et leur cause n'est pas celle de la Palestine. Ils sont nos ennemis qu'on soit palestinien de par notre naissance, ou  de par notre engagement, et nous devons continuer la lutte contre toutes les ennemis de notre cause.
Un camarade est tombé au combat aujourd'hui. Qu'on réaffirme notre engagement avec sa cause, sachant que notre rôle n'est pas de condamner sa mort, et nous n’avons pas à nous justifier. L'un des notre est tombé en combat, et nous qui restons, nous devons lever le drapeau: c'est ce drapeau qui est visé par l'ennemi, quelque soit son identité.
Et à mon cher Vic, comme promis, je chanterai Ounadikum pour faire ton deuil, camarade.
Wissam

En soutien à la 6ème conférence internationale de Bil’in sur la résistance populaire

publié le mardi 19 avril 2011
Collectif national

 
La 6ème Conférence annuelle de Bil’in sur la lutte populaire palestinienne se tiendra du 20 au 23 avril 2011 à Bil’in, en Cisjordanie occupée
Le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens exprime son soutien à la lutte des habitants du village de Bil’in et de toutes les autres localités (Al Maasara, Nalin, Nabi Saleh, Beit Omar, Al Walaja, Hebron, Sheikh Jarrah, Silwan, Tulkarem, …) en Palestine contre la colonisation et contre la construction par les autorités israéliennes sur le territoire de leur commune du mur d’annexion dit « barrière de séparation ». Cette lutte prend de l’ampleur dans toute la Cisjordanie.
A Bil’in, le mur a permis la confiscation de 60% des terres du village et l’établissement et l’extension de colonies israéliennes comme celle de Modiin Illit au mépris des condamnations procédant de la légalité internationale. En outre il partage le territoire de la commune en deux, rendant très aléatoire toute activité agricole et économique et privant la population de ressources indispensables. Le mur est donc un instrument de la dépossession de la terre palestinienne au bénéfice d’une colonisation israélienne illégale. La situation ainsi créée à Bil’in est emblématique de ce qui se passe dans toute la Cisjordanie, particulièrement dans les zones de construction de la « barrière de séparation ».
Depuis 2005 la population de Bil’in agit dans le cadre d’un comité de résistance populaire non-violente contre cette violation permanente de la légalité internationale et des droits du peuple palestinien. Cette action se déploie sur le terrain judiciaire, israélien comme international, sur le terrain politique et s’exprime notamment par une manifestation organisée tous les vendredis contre le mur et réprimée avec violence par l’armée israélienne qui prolonge cette répression par des raids nocturnes terroristes dans le village. A cette manifestation hebdomadaire participent aussi des pacifistes israéliens et internationaux. Des morts et des blessés graves sont à déplorer. Dans les autres villages la répression de l’occupant israélien a le même caractère de violence, avec son cortège de victimes qui n’ont d’autre tort que celui de faire valoir pacifiquement leurs droits.
Tous les ans une conférence internationale est organisée à Bil’in pour dénoncer la politique israélienne. Elle a été honorée de la participation de personnalités de premier plan mais surtout elle permet à des forces politiques, syndicales, culturelles de tous pays d’exprimer leur solidarité envers la lutte du peuple palestinien pour ses droits. Elle est aussi l’occasion de rencontres entre les diverses composantes politiques de la Palestine. La population de Bil’in a manifesté à plusieurs reprises contre la fatale division entre les forces qui sont les représentants qualifiés du peuple palestinien, contre les risques de coupure entre Gaza et la Cisjordanie et en soutien des révolutions arabes en cours.
Le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens (CNPJPI), dont plusieurs membres seront présents à la 6e conférence internationale de Bil’in qui se déroulera du 20 au 23 avril 2011, assure le Popular Struggle Coordination Committee (PSCC) organisateur de cette conférence, de son plein soutien dans la lutte pacifique menée par tous les comités populaires contre le Mur et contre l’annexion de terres par les colonies israéliennes.
A l’heure où les soulèvements dans les pays arabes ont montré la puissance des révoltes civiles populaires, le CNPJPI qui reconnaît pleinement la légitimité de la résistance palestinienne, tient à apporter au PSCC ainsi qu’à tous les comités populaires de lutte non violente et à l’ensemble des luttes du peuple palestinien son soutien pratique et politique.
SIGNATAIRES :
-  Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui (ACCA) - Alliance for Freedom and Dignity (AFD) - Alternative Libertaire (AL) - Américains contre la guerre (AAW) - Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) - Association des Tunisiens en France (ATF) - Association France Palestine Solidarité (AFPS) - Association Nationale des Elus Communistes et Républicains (ANECR) - Association pour la Taxation des Transactions et pour l’Aide aux Citoyens (ATTAC) - Association pour les Jumelages entre les camps de réfugiés Palestiniens et les villes Françaises (AJPF) - Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) - Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien (CCIPPP) - Cedetim / IPAM - Collectif des Musulmans de France (CMF) - Collectif Faty Koumba : association des libertés, droits de l’Homme et non-violence - Collectif Interuniversitaire pour la Coopération avec les Universités Palestiniennes (CICUP) - Collectif Judéo-Arabe et Citoyen pour la Paix (CJACP) - Collectif Paix Palestine Israël (CPPI Saint-Denis) - Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR PO) - Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient du 5e arrt (CJPP5) - Confédération Générale du Travail (CGT) - Confédération Nationale du Travail (CNT) - Droit-Solidarité - Europe-Ecologie / les Verts (EELV) - Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) - Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique (FASE) - Fédération Syndicale Unitaire (FSU) - Gauche Unitaire (GU) - Génération Palestine - La Courneuve-Palestine - Le Mouvement de la Paix - Les Alternatifs - Les Femmes en noir - Ligue des Droits de l’Homme (LDH) - Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, section française de la Women’s International League for Peace and Liberty (WILPF) (LIFPL) - Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) - Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) - Organisation de Femmes Egalité - Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) - Parti Communiste Français (PCF) - Parti de Gauche (PG) - Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM) - Solidarité Palestine 18° - Une Autre Voix Juive (UAVJ) - Union desTravailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT) - Union Générale des Etudiants de Palestine (GUPS-France) - Union Juive Française pour la Paix (UJFP) - Union syndicale Solidaires
Intro : CL, Afps

Israël, ou la tentation du suicide ?

publié le mardi 19 avril 2011
Dominique Vidal

 
Conférence à Budapest, le 18 avril 2011, dans le cadre des Amis du "Monde diplomatique".
Le sommet de Massada surplombe de près de 500 mètres la mer Morte. C’est là que, selon l’historien Flavius Josèphe, les plus intransigeants des juifs révoltés, Zélotes et Sicaires, se réfugièrent en l’an 73 de notre ère, trois années après la prise de Jérusalem par les Romains. Plutôt que de se rendre, ils préférèrent s’entre-tuer le 1er mai : près de 1 000 morts. Pour justifier ce sacrifice, leur chef Eleazar lança : « Nous sommes sûrs d’être pris à l’aube, mais nous pouvons choisir, avant, de mourir noblement avec ceux que nous aimons le plus. » Et de reprocher à ses amis de n’avoir pas su « pénétrer la pensée de Dieu et se rendre compte que le peuple juif, qu’il avait aimé autrefois, avait été condamné par lui ( ) »…
Quel rapport, dira-t-on, entre le « complexe de Massada » et la politique de Benyamin Netanyahou, Avigdor Lieberman et Ehoud Barak ? C’est que, sous couvert de défendre Israël contre ses ennemis de l’extérieur et de l’intérieur – prétexte des lois liberticides dont la Knesset est actuellement saisie -, la droite et l’extrême droite israélienne comme ses inconditionnels étrangers en menacent bel et bel la survie.
Une course de vitesse décisive est engagée au Proche-Orient. Soit, comme le président américain Barack Obama en a exprimé le vœu le 24 septembre dernier devant l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU), celle-ci accueillera en son sein, d’ici à la fin 2011, l’État de Palestine dans ses frontières d’avant la guerre de 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale, soit elle provoquera, en la refusant, une nouvelle déception qui, en plein « printemps arabe », risque de mettre le feu aux poudres d’une nouvelle Intifada.
Écrasante est la responsabilité de la communauté internationale : en ne se donnant pas les moyens d’imposer le partage de la Palestine qu’elle avait décidé le 29 novembre 1947, elle a précipité le Proche-Orient dans six décennies de guerre, de terrorisme et de mal-développement. Par un juste retour des choses, la voici à nouveau sur la sellette : la paix ne viendra ni du gouvernement israélien, le plus extrémiste de l’histoire de ce pays, ni d’un mouvement national palestinien paralysé par la division entre Fatah et Hamas : tout, ou presque, dépend des États-Unis, de l’Union européenne et, bien sûr, des pays émergents, à commencer par les États arabes en pleine révolution.
Ce qui est en jeu, c’est donc le droit à l’autodétermination du peuple palestinien dépossédé de ses droits, mais aussi l’avenir du peuple israélien qui paraît chaque jour un peu plus en proie à une tentation suicidaire. Pourquoi ? Et peut-il être guéri ? Tel est le thème de cette conférence.
« Les frontières d’Auschwitz » : c’est ainsi que le ministre israélien des Affaires étrangères de 1966 à 1974, Abba Eban, qualifiait les limites de son pays avant la guerre dite « des Six-jours ». Pour bien comprendre cette étrange formule, il faut se replonger dans les folles semaines au cours desquelles la propagande de Tel-Aviv parvint à convaincre les opinions occidentales que la plus grande puissance militaire du Proche-Orient risquait d’être anéantie par ses voisins. L’expression accréditait le danger d’un nouveau génocide pour les survivants du précédent… et justifiait à l’avance l’occupation de territoires arabes.
Qui se souvient encore de l’aveuglement de la presse durant ces journées de mai 1967 annonciatrices, selon elle, d’un nouvel Holocauste ? Même Le Canard enchaîné titre « Vers la solution finale du problème d’Israël » et écrit : « Le Raïs (nom égyptien du Führer) déclare solennellement, devant les représentants de la presse mondiale, que, si Israël bouge seulement le petit doigt, il sera procédé à sa destruction totale, sans préciser toutefois par quels moyens (fours crématoires ? chambres à gaz ?) ». Et, le 5 juin 1967, France-Soir barre toute la « une » de sa première édition d’une manchette affirmant « Les Égyptiens attaquent Israël » - à cette heure-là, l’aviation égyptienne n’existait plus.
Quelques jours plus tard, sans le moindre état d’âme, les mêmes journaux tournent casaque pour saluer les conquêtes d’Israël, qui, soi-disant en danger de mort, vient de quadrupler son territoire, occupant la Cisjordanie et Jérusalem-Est, le Sinaï et le plateau du Golan. Le 8 juin, Le Figaro s’enthousiasme : « Il semble bien ce soir que la victoire de l’armée de David soit l’une des plus grandes de tous les temps et que jamais dictateur n’ait reçu si vite une pareille “volée”. »
Cette manipulation ne reste pas sans effet sur l’opinion. Des dizaines de milliers de manifestants défilent dans les rues des villes de France, avec au premier rang la classe politique au grand complet (sauf le Parti communiste). Malgré son autorité politique, le général de Gaulle éprouve quelque mal à se faire entendre : « L’État qui le premier emploierait les armes n’aurait ni l’approbation ni, à plus forte raison, l’appui de la France », a déclaré le président de la République au Conseil des ministres du 2 juin.
Logiquement, dès que le conflit éclate, il annonce un embargo sur toutes les armes à l’encontre de tous les belligérants. Quelques mois plus tard, dans sa fameuse conférence de presse du 22 novembre 1967 – dont on n’a retenu que la phrase présentant les Juifs comme « un peuple d’élite sûr de lui et dominateur » –, il ajoutera qu’Israël « organise, sur les territoires qu’il a pris, l’occupation qui ne peut aller sans oppression, répression, expulsions ; et il s’y manifeste contre lui une résistance qu’à son tour il qualifie de terrorisme ( ) ».
Avec le recul, cette analyse prend des allures de prophétie. Mais à l’époque, elle choque. Le choix du général rompt avec deux décennies de soutien inconditionnel de Paris aux dirigeants israéliens - jusqu’à leur permettre de se doter de la bombe A, puis de la bombe H ! Chez les uns, il heurte le sentiment de culpabilité engendré par la participation de Vichy, de sa police et de sa milice au judéocide. Chez d’autres, il gâche la revanche sur « les Arabes » qu’Israël offre aux nostalgiques de l’Algérie française.
Il faudra l’invasion du Liban et les massacres de Sabra et Chatila en 1982, puis l’Intifada des pierres fin 1987 pour que les Français prennent leurs distances avec Israël et appellent de leurs vœux la création d’un État palestinien. Avec retard sur les successeurs de Gaulle qui – de Pompidou à Chirac – ont fait leur sa politique proche-orientale.
Le génocide, accélérateur de l’histoire
Quatre décennies plus tard, l’hypothèse selon laquelle Israël pourrait être « rayé de la carte » par ses voisins a perdu toute crédibilité. Même les rodomontades du président Ahmadinejad n’émeuvent pas Tel-Aviv : comment un pays qui n’a pas encore sa première bombe en effrayerait-il un autre qui dispose de 200 têtes nucléaires et de tous les missiles nécessaires à leur envoi ? Il n’empêche : les insupportables petites phrases du président iranien, amplifiées par les médias, suffisent à réveiller dans des mémoires meurtries à la fois le traumatisme du judéocide d’hier et la hantise de sa répétition demain – des peurs que partagent bien des Juifs en diaspora. Le génocide nazi marque à ce point la psyché des Israéliens que leur État vit dans le sentiment d’un danger d’annihilation… malgré sa supériorité militaire écrasante.
À l’occasion du 60e anniversaire de l’État Israël, l’historien Georges Bensoussan a rallumé une ancienne dispute. Quitte à vous surprendre, je dirai que, sur le fond, c’est lui qui a raison. Ceux qui présentent Israël comme « né du génocide et de lui seul » négligent le rôle du mouvement sioniste dans la construction du Foyer national juif : à la veille de la Seconde Guerre mondiale, ce dernier a toutes les caractéristiques d’un État en gestation. De surcroît, ils passent aussi sous silence l’aile protectrice de la puissance mandataire britannique et l’impulsion donnée par l’arrivée au pouvoir de Hitler à l’immigration juive en Palestine - elle double en sept ans. Sans le Yichouv, jamais Israël n’aurait vu jour, même après la « solution finale ».
Pour autant, sans la Shoah, le mouvement sioniste n’aurait pas pu imposer à la communauté internationale (et aux communautés juives) mieux qu’un Foyer national minoritaire dans une Palestine arabe indépendante. Sur ce point, Bensoussan tord le bâton dans d’autre sens, sous-estimant en particulier la fonction décisive d’accélérateur de l’histoire du génocide nazi :
-  la destruction de la moitié des Juifs d’Europe confère au sionisme une légitimité dont celui-ci n’avait jamais joui auparavant, y compris au sein des communautés juives. Dès mai 1942, le Congrès de Biltmore enterre l’utopie binationale, encore très influente dans le Yichouv ( ) et fait sien le mot d’ordre de « Commonwealth » juif. David Ben Gourion tire ses leçons de l’horreur en cours : la seule garantie que cela ne se reproduira pas, dit-il en substance, c’est un État et une armée ;
-  cette légitimité pèse d’autant plus que les élites occidentales, qui dominent largement la jeune ONU, éprouvent et/ou manipulent des sentiments contradictoires à l’égard de la Shoah : les Alliés savent qu’ils ont abandonné les Juifs à leur sort ; les ancien collabos n’ont pas encore oublié ni souvent renié leur participation au judéocide ; et les « pragmatico-cyniques » estiment opportun de transférer le « problème juif » au Proche-Orient ;
-  plus concrètement, les centaines de milliers de personnes déplacées (DP) encore retenues dans les anciens camps de concentration forment un réservoir important pour l’immigration illégale vers la Palestine. Car elles ne peuvent ni obtenir de visa pour un pays de l’Ouest, ni rentrer dans leur État d’origine à l’Est. Le mouvement sioniste s’en sert dans l’immédiat de moyen de pression dans la bataille pour l’État juif, avant d’en faire ses travailleurs et ses soldats – en 1947-1949, les survivants du génocide représentent plus du tiers des combattants juifs …
L’exemple de la France suffit à en mesurer la force de ces « évidences ». À l’époque, c’est d’unanimité qu’il faut parler : tous les partis politiques soutiennent la création d’un État juif en Palestine, même le Parti communiste français (PCF) – en tout cas depuis la prise de position du ministre soviétique des Affaires étrangères Andrej Gromyko en faveur du partage, le 14 mai 1947, et le drame de l’Exodus en juillet-août. Toutes les grandes personnalités, de Sartre à Camus en passant par Jouvet, Guitry, Claudel et Kessel, appellent à soutenir les forces juives.
Quant à la presse, elle assimile les Palestiniens – lorsqu’elle ne les ignore pas purement et simplement – à la « réaction arabe ». Elle présente en revanche la naissance d’Israël comme la résurrection d’un peuple martyrisé et, pour certains, l’incarnation du socialisme ( ). Bref, chacun applaudit à l’apparition de l’État juif, mais reste aveugle à la disparition de la Palestine. Seule exception, Témoignage chrétien – mais qui le lit ?
Cette ignorance de la Nakba, la « catastrophe » palestinienne, il faudra quarante ans pour la surmonter, les « nouveaux historiens » israéliens confirmant, à partir des archives ouvertes trente ans après les événements, l’essentiel du récit palestinien de la guerre de 1947-1949. Quiconque s’immerge dans le débat de cette époque est frappé par les points communs avec celui de 1967 : la propagande dépeint déjà Israël comme David face à Goliath, alors que les rapports de force lui sont plus que favorables ; elle présente l’exode palestinien comme une « fuite volontaire » alors que tout indique s’agit d’une « expulsion », souvent manu militari ; elle certifie que qu’Israël, la guerre terminée, aurait recherché la paix avec ses voisins, quand le chef de sa délégation à Lausanne, après avoir signé le protocole du 12 mai 1949 afin que son État soit admis à l’ONU, n’aura de cesse – selon ses propres termes – de le « saper »…
Muraille de fer
Reste qu’aujourd’hui encore, la psychose d’une disparition de l’État juif imprègne une pensée collective israélienne profondément manipulée, comme l’a montré Eyal Sivan dans son remarquable documentaire Izkor. Ce qui est en cause, c’est moins le rappel obsessionnel de l’horreur du judéocide que les leçons tirées de cette tragédie.
Outre celle, ultra-orthodoxe, qui considère le génocide comme une punition infligée par Dieu à son peuple pour s’être éloigné du judaïsme (sic), deux « morales » contradictoires se partagent les consciences : selon la première, la Shoah fut l’apogée de la haine que les Gentils ont toujours vouée aux Juifs et dont seule leur propre force peut les protéger ; pour la seconde, l’antisémitisme génocidaire des nazis s’inscrivait aussi dans la volonté de coloniser à l’Est l’espace vital nécessaire à l’hégémonie allemande, la réponse résidant dans l’alliance, effectivement victorieuse, de toutes forces antifascistes. L’une et l’autre thèses entraînent évidemment des conséquences radicalement différentes pour la stratégie d’Israël.
La première, formulée avant même la « catastrophe » par Zeev Jabotinsky, fondateur du sionisme révisionniste dont le Likoud est le principal héritier, fonde sa stratégie dite du « Mur de fer ». C’est d’ailleurs le titre de l’article que ce leader fasciste - dixit Mussolini, un connaisseur ( ) - publie en 1923 : « Mon intention n’est pas de dire qu’un accord quelconque avec les Arabes palestiniens est absolument hors de question. Tant que subsiste, dans leur esprit, la moindre étincelle d’espoir qu’ils pourront un jour se défaire de nous, nulle bonne parole, nulle promesse attirante ne les amènera à renoncer à cet espoir, précisément parce qu’ils ne sont pas une populace vile, mais une nation bien vivante. Or une nation vivante n’est disposée à faire de concessions sur des questions vitales que lorsqu’elle a perdu tout espoir de “se défaire de nous” et que toute brèche de la “muraille de fer” est définitivement colmatée ( ). »
Qu’Avi Shlaïm ait donné ce même titre à son livre consacré à la politique israélienne de 1948 à 2008 ne doit rien au hasard ( ). Pour lui, en effet, « tous les gouvernements israéliens depuis soixante ans – à la seule exception celui d’Itzhak Rabin, des accords d’Oslo de 1993 à son assassinat en 1995 – ont mis en œuvre l’orientation de Jabotinsky. Avec une seule obsession : les rapport de forces. »
Guerre ou paix ?
Me revient le souvenir d’un dialogue public improvisé, à Bruxelles, avec l’ambassadeur d’Israël : « Mais vous ne vous rendez pas compte de notre situation, me lança ce diplomate : nous sommes une île juive au beau milieu d’un océan arabo-musulman. Il nous faut bien nous défendre. » Je fis remarquer au subtil diplomate que nous n’étions, ni lui ni moi, à l’origine de l’idée d’établir un « État des juifs » en plein du Proche-Orient. C’est à Theodor Herzl qu’il aurait fallu en faire le reproche – encore que celui-ci avait envisagé, comme chacun sait, d’autres localisations pour son « Foyer national juif ».
Un siècle après la disparition du fondateur du sionisme (nous étions en 2004), mieux vaudrait néanmoins faire fonctionner nos petites cellules grises : pour garantir dans la longue durée l’existence d’Israël, sauf à parier sur une éternelle intangibilité des rapports de forces militaires, le plus raisonnable ne serait-il pas de miser sur l’insertion de cet État dans la région, que seule peut garantir un accord de paix avec ses voisins, Palestiniens en tête ?
Cette conversation résume en fait les termes de l’alternative à laquelle est confronté l’État d’Israël depuis 1948 : assurer son avenir par la politique de la force, ou par la force de la politique.
Une propagande contre-productive
Ce dilemme, la propagande palestinienne et arabe a longtemps aidé l’establishment israélien à l’obscurcir aux yeux de ses concitoyens, confrontés à un adversaire clamant haut et fort son désir de le « rayer de la carte du Proche-Orient ». Encore faut-il noter que jamais ces menaces n’ont correspondu à une éventualité militaire, ni même à une stratégie. Même en 1948, comme les « nouveaux historiens » l’ont confirmé : chacun des régimes qui envoyèrent leur armée en Palestine, le 15 mai 1948, entendait moins détruire l’État juif naissant que résister aux ambitions concurrentes des autres potentats arabes, tous redoutant en particulier l’annexion de la Cisjordanie par la Transjordanie – à juste titre, puisque l’accord tacite passé par Golda Meïr avec le roi Abdallah le 17 novembre 1947, douze jours avant le plan de partage de l’ONU, aboutit effectivement ce résultat.
Il en alla de même en 1967 : les historiens – dont, récemment, Tom Segev ( ) - ont démontré que Gamal Abdel Nasser ne voulait (ni ne pouvait) « jeter les Juifs à la mer », comme le proclamait Ahmed Choukeiry, le premier président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), tandis qu’une grande voix chantait « Égorge, Égorge, les Juifs »…
Plus palpable encore sera la peur éprouvée par la population juive d’Israël lors de la guerre dite « de Kippour » (ou « du Ramadan ») en octobre 1973. La percée réussie, durant la première semaine des combats, par les armées égyptiennes sur le canal Suez et syriennes sur le plateau du Golan lui fera redouter une catastrophe. Les hauts faits d’armes des soldats arabes tenaient pour beaucoup à l’effet de surprise obtenu par Sadate, lequel n’avait nullement l’intention d’aller plus loin : il entendait avant tout sauver l’honneur et pousser les États-Unis à jeter tout leur poids dans la recherche d’une solution honorable.
On sait l’usage immodéré qu’un Yehoshafat Harkabi, chef du Renseignement militaire avant de devenir sur le tard pacifiste convaincu, fit de la Charte originelle de l’OLP. Entre-temps, le discours de la centrale palestinienne se modifiait progressivement : en 1974, avec la réunion du Conseil national au Caire prônant la création d’un État sur « toute partie du territoire libéré », puis avec la première allocution de Yasser Arafat devant l’ONU ( ) ; en 1983, avec le soutien aux plans Fahd et Brejnev ; en 1988, avec la proclamation d’un État palestinien sur la base des résolutions 181 et 242 ; et bien sûr en 1993, avec la reconnaissance mutuelle d’Israël et de l’OLP. Sans oublier le grand tournant de mars 2002 : l’ensemble du monde arabe propose alors à Israël de « normaliser » toutes ses relations avec lui, en échange de son retrait des territoires occupés où naîtrait un État palestinien ayant sa capitale à Jérusalem-Est ( ).
Impasse stratégique
C’est dire que la problématique de la disparition de l’État juif s’est renversée à la croisée des siècles. Désormais, si une épée de Damoclès menace Israël, elle n’est plus arabe (si elle l’a jamais été), mais… israélienne. L’État hébreu se trouve en effet confronté à quatre grands défis majeurs, qu’il lui faut absolument relever, faute de quoi il mettrait en danger son existence à long terme.
Le premier, c’est l’impasse militaro-stratégique, véritable paradoxe puisque Tsahal figure parmi les plus puissantes armées au monde, dotée qui plus est de 200 têtes nucléaires. De fait, elle a jusqu’ici remporté toutes les guerres : les unes facilement (comme en 1956, 1967 et 1982), celles de 1948 et de 1973 lui ayant donné plus de fil à retordre.
Mais le caractère asymétrique pris par les conflits au XXIe siècle brouille les cartes. Pour Tsahal, les difficultés commencent avec la première Intifada (1987-1991), puis la seconde (2000-2005), qui la voient se transformer en force de maintien de l’ordre. L’échec devient patent au Liban, durant l’été 2006. Malgré trente-trois jours de bombardements meurtriers et d’une offensive terrestre ratée, l’armée israélienne ne réussit pas à écraser les quelques milliers d’hommes du Hezbollah. Au dernier jour des hostilités, la guérilla tire encore des missiles sur le nord d’Israël.
Un scénario similaire, plus sanglant encore, se reproduit durant les trois semaines d’opération contre Gaza, à l’hiver 2008-200. Là encore, l’armée israélienne se livre à un massacre - peut-on qualifier de « guerre » un affrontement qui se solde par 13 morts d’un côté et plus de 1 300 de l’autre ?). Elle ne parvient toutefois ni à écraser les milices du Hamas, ni à les empêcher de tirer jusqu’au dernier jour sur Sderot et les villes de la plaine côtière.
Autrement dit, pour la première fois depuis 1948, les Forces de défense d’Israël – c’est leur nom officiel - s’avèrent incapables de protéger leurs propres concitoyens : 1 500 000 au nord, puis 1 000 000 au sud se trouvaient sous le feu de l’adversaire. Et les spécialistes estiment qu’en cas d’attaque contre l’Iran, les premières représailles de Téhéran pourraient faire plusieurs milliers de victimes, notamment dans la région de Tel-Aviv, épargnée depuis soixante-trois ans. Car le nouveau système anti-missiles, dit « Dôme de fer », qui a bénéficié d’une aide américaine spéciale de 205 millions de dollars, peut arrêter les engins à courte portée, mais pas ceux à longue portée. Certains redoutent que la panique ne pousse alors des dizaines de milliers d’Israéliens à fuir…
État juif ou démocratique ?
Le second défi concerne la démographie. Le projet sioniste implique à la fois la conquête de la terre d’Israël et son peuplement majoritairement juif. Or cette entreprise comporte une contradiction intrinsèque : au fur et à mesure que le Yichouv, puis Israël ont occupé la terre palestinienne, ils ont « hérité » d’une population arabe de plus en plus nombreuse. C’est pourquoi Benny Morris – qui, pour avoir viré politiquement à droite, n’en a pas pour autant renié ses travaux historiques – souligne que l’acceptation d’un partage par le mouvement a toujours été conditionné par la possibilité d’un « transfert » de tout ou partie de la population palestinienne du futur État juif, et ce dès le « plan Peel » de 1937.
Depuis l’occupation, en juin 1967, du reste de la Palestine, les rapports de forces démographiques au sein du « Grand Israël » ont considérablement évolué. Selon le Bureau palestinien de statistiques ( ), une petite moitié des 10,9 millions de Palestiniens vivent dans leur ancienne patrie : près de 4 millions en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et 1,25 million en Israël, contre 5 600 000 Juifs au total. Les Arabes représenteront donc bientôt une majorité, qui deviendra progressivement écrasante, malgré la transition démographique en cours ici aussi ( ).
Israël, qu’une de ses lois fondamentales définit par l’oxymoron « État juif et démocratique », se trouvera confronté à un dilemme cornélien : soit il privilégiera la démocratie et donnera le droit de vote à tous les habitants, auquel cas ce ne sera plus un État juif ; soit il préférera préserver son caractère juif, auquel cas il ne pourra pas être démocratique. Il s’agira même d’une forme d’apartheid rappelant l’ancien régime de l’Afrique Sud, où une partie de la population jouit des droits civiques et une autre se les voit nier. Vu les rapports de forces militaires, un tel scénario débouchera sans doute sur l’écrasement des Palestiniens, mais il entraînera aussi, à terme, la disparition d’Israël comme État juif.
À ce piège, il n’existe du point de vue de l’establisment israélien, qui exclut toute solution binationale, que deux issues : soit la création d’un véritable État palestinien indépendant, qui permette aux deux peuples de coexister en toute souveraineté et sécurité chacun dans son État, soit l’expulsion du maximum possible de Palestiniens afin de préserver la majorité juive. C’est sans doute pourquoi Ariel Sharon répétait : « La guerre de 1948 n’est pas terminée. » On en trouve écho chez Avigdor Lieberman, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, dont on ne saurait nier la cohérence : cet ancien videur de boîte nuit moldave rêve aujourd’hui de vider… les Arabes d’Israël – ou plutôt de les transférer au sein d’un futur bantoustan palestinien ( ) ! Et, d’ici là, il entend les priver progressivement de leur citoyenneté…
Un terrible coût social
Le troisième défi que la société israélienne doit relever concerne ses tensions propres – à la fois ethniques, sociales et religieuses. Sa constitution relativement récente à partir d’immigrations hétérogènes, comme « empilées » les unes sur les autres, offre le spectacle d’une mosaïque tendant, depuis une vingtaine années, à se défaire. Sur cette construction fragile, le choix d’un cours guerrier pour « s’imposer » au Proche-Orient a eu des conséquences contradictoires. Si la nécessité de serrer les rangs face à un ennemi présenté comme génocidaire a joué un rôle de ciment, le coût de cet effort, en pleine mondialisation, a accru au contraire les phénomènes centrifuges.
Au sein de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dont Israël est devenu membre fin mai 2010 – à la veille de l’attaque contre la « Flottille de la paix » -, il arrive en tête pour les inégalités. Le rapport annuel de la Caisse de sécurité sociale pour 2009 ( ) indique que les membres de 15 000 familles supplémentaires ont rejoint les rangs des 1 774 800 Israéliens vivant sous le seuil de pauvreté,- soit 25 % de la population (+1,3 % en un an) et 36,3 % des enfants (+2,3 % en un an) !
Qui plus est, cette pauvreté recoupe des catégories sociales, familiales et d’âge, mais aussi ethnico-religieuses : 44 % des pauvres sont des Palestiniens israéliens (770 000 personnes sur 1,2 million), 16 % des Juifs ultra-orthodoxes (330 000 sur 800 000 ) et 3 % des Juifs éthiopiens (50 000 sur 150 000). Plus incroyable encore : selon le rapport de 2007, la pauvreté frappait 80 000 des 260 000 survivants du génocide, dont certains ont quitté Israël pour finir leur vie en… Allemagne ( ). S’ajoutent enfin à ces statistiques la plupart des immigrants non juifs (dont le nombre a été réduit par les expulsions à quelque 200 000). Plus généralement, le phénomène des « travailleurs pauvres », caractéristique du marché du travail israélien, s’amplifie : près de la moitié des salariés vivent en-dessous du seuil de pauvreté.
Cette aggravation sensible s’explique bien sûr par les conséquences de la grande crise de 2008. Selon l’association Latet, 53 % Israéliens déclarent avoir alors réduit leur niveau de vie, 10 % avoir perdu leur emploi - et 25 % craignent de ne pas retrouver un travail dans l’année. Parmi les enfants bénéficiaires d’une aide sociale, 6 % se disent obligés de voler de la nourriture, et 24 % avouent que leurs parents les contraignent à travailler ; à l’école, 32 % souffrent de problèmes sociaux ( ). Et l’Association pour les droits civiques en Israël (ACRI) relève qu’à Jérusalem 75 % des enfants palestiniens et 45 % des enfants juifs connaissent la pauvreté. Pourtant seuls 10 % des Palestiniens bénéficient des services sociaux de la ville – le budget annuel alloué à chaque enfant fréquentant une école primaire se monte à 119 euros à Jérusalem-Est contre 493 euros à Jérusalem-Ouest. Et que dire des écarts, énormes, entre bas et hauts revenus ! En 2009, malgré un léger recul du chômage (7,8 % de la population active), le salaire mensuel moyen des Israéliens ne décolle toujours pas ( ) : 1 500 euros (soit -2,8 % en un an) – contre 780 euros dans le cas des travailleurs immigrés. En revanche, la fortune accumulée, toujours en 2009, par les 100 Israéliens les plus riches représente près 50 milliards euros – soit l’équivalent de 35 % du Produit intérieur brut ( ). Car, si la crise de 2008 leur a « brûlé » 22 milliards d’euros, soit plus de 40 % de leur patrimoine, ils ont récupéré ces pertes et même accru leur patrimoine de 37 % en un an grâce au retour à la prospérité et à la hausse de plus de 50 % de la Bourse de Tel-Aviv. Selon le professeur Paul Liptz, quinze familles extrêmement riches forment la « crème de la crème » de la société israélienne. Vient ensuite l’« élite » : 7 % de la population qui réussissent très bien. Les 50 % suivants mènent une « vie aisée ». Suit une catégorie « plus vulnérable », dont les membres peuvent très facilement basculer dans les 30 % d’en-bas. Lesquels se répartissent en deux tiers de « pauvres » et un tiers de « très défavorisés » -les premiers jouissent encore d’une certaine mobilité, pas les seconds ( ). Un isolement sans précédent
Le quatrième défi détermine le caractère soutenable - ou non - des trois précédents. Si les dirigeants israéliens se refusent à relever ces derniers et entendent s’arc-bouter sur leurs prétentions hégémoniques régionales, ils doivent absolument s’assurer un soutien international massif. Or la nature même de leur politique le leur aliène de plus en plus.
L’isolement d’Israël sur la scène mondiale ne date pas de son offensive meurtrière contre Gaza. Certes, longtemps, le profond sentiment de sympathie pour les Juifs victimes du génocide nazi s’est reporté sur l’État Israël, interdisant quasiment toute critique de sa politique. À quoi s’est ajoutée, à partir de 1956, la prise de conscience par l’Occident de sa communauté de combat avec l’État juif contre le nationalisme arabe. L’alliance étroite entre Paris et Tel-Aviv, dans les années 1950 et 1960, découlait ainsi de l’idée - aussi absurde qu’elle puisse paraître avec le recul de l’histoire - que, sans le soutien du Caire, la « rébellion » algérienne s’éteindrait d’elle-même…
Mais l’occupation du reste de la Palestine en 1967, l’invasion du Liban en 1982 (et notamment les massacres de Sabra et de Chatila), la répression brutale de la première Intifada (« Break the bones », ordonnait alors le ministre de la Défense…. Itzhak Rabin) creusèrent un fossé entre Israël et l’opinion publique mondiale. Même l’échec du sommet de Camp David en juillet 2000, dont Ehoud Barak fit porter le chapeau à Yasser Arafat, et la seconde Intifada avec ses attentats-kamikazes ne le combleront pas.
« Une menace pour la paix dans le monde »
Les sondages ne représentent que des photographies instantanées, pas toujours fiables. Ils éclairent cependant parfois des tendances lourdes. Ainsi, dans celui réalisé pour l’Union européenne en novembre 2003, 7 500 citoyens des quinze pays membres (à l’époque) devaient indiquer quels États étaient « une menace pour la paix dans le monde » : 59 % répondirent Israël, devant l’Iran (53 %), la Corée du Nord (53 %) et les États-Unis (52 %). Huit ans plus tard, le sondage annuel de la BBC à l’échelle mondiale (28 000 personnes interrogées dans vingt-sept pays) donne des résultats comparables ( ) : Israël arrive en tête - juste devant le Pakistan, la Corée du Nord et l’Iran – des États les plus mal vus. Son influence est jugée « négative dans le monde » par 49 % des sondés, contre 21 % qui l’estiment « positive ».
C’est que le spectacle des bombardements indiscriminés contre le Liban en 2006, puis contre la bande de Gaza 2008-2009, suivis de l’attaque pirate contre la « Flottille de la paix » ont soulevé une émotion sans précédent. N’en déplaise au juge Richard Goldstone, littéralement harcelé jusqu’à ce qu’il se rétracte ( ), le rapport rédigé par sa commission et adopté par l’Assemblée générale de l’ONU le 5 novembre 2009 (par 114 voix pour, 18 voix contre et 44 abstentions) accuse bel et bien Israël – comme le Hamas – de « crimes de guerre, voire contre l’Humanité ».
Quand Barack Obama slalome
Isolé dans l’opinion, Israël commence à perdre ses alliés les plus étroits. Même l’Amérique de Barack Obama lui garantit plus le soutien inconditionnel que lui offrait George W. Bush. Le premier hôte noir de la Maison Blanche entend réaffirmer le leadership mondial des États-Unis dans un contexte de basculement des rapports de forces. Pour ce faire, il mise sur le soft power plutôt que sur le hard. C’est pourquoi il oppose au « choc des civilisations » cher à Samuel Huntington un nouveau « dialogue des civilisations », dont sa main tendue à l’islam, lors du remarquable discours du Caire, le 4 juin 2009, a donné le signal. Mais cette approche bute sur le blocage du processus de paix israélo-palestinien par l’intransigeance de Benyamin Netanyahou. Si le président américain n’a cessé de slalomer pour détourner les attaques du lobby pro-israélien, le général David Petraeus - chef du Centcom et concepteur du « surge » qui a sauvé la face des États-Unis en Irak - ne mâche pas ses mots. Devant le Sénat, au printemps dernier, il a déclaré : « Le conflit (israélo-palestinien) provoque un sentiment anti-américain, à cause de la perception du favoritisme des les États-Unis à l’égard d’Israël.
La colère arabe sur la question palestinienne limite la puissance et la profondeur de nos relations avec des gouvernements et des peuples et affaiblit la légitimité des régimes modérés dans le monde arabe. Pendant ce temps-là, Al-Qaida et d’autres groupes militants exploitent la colère pour mobiliser. Le conflit offre également à l’Iran une influence dans le monde arabe via ses clients, le Hezbollah libanais et le Hamas ( ). » Commentaire du chef du Mossad, Meïr Dagan, devant la Knesset : « D’atout, Israël devient progressivement un fardeau pour les États-Unis ( ). »
Reste à savoir combien de temps la Maison Blanche « vétoïser » - seule – au Conseil de sécurité, comme en février dernier, une résolution reprenant, qui plus est, ses propres position…
Schizophrénique Union européenne…
Israël s’inquiète moins des réactions de l’Union européenne, tant le comportement de celle-ci à son égard est schizophrénique. Le 8 décembre 2008, le Conseil des ministres des Affaires étrangères avait décidé, contre l’avis du Parlement européen, de « rehausser » (upgrade) les relations entre Bruxelles et Tel-Aviv. Comme un feu vert à l’attaque contre Gaza, qui, en retour, contraignit l’Union à « oublier » ledit « rehaussement ».
Plus : le 8 décembre 2009, le même Conseil adoptera une déclaration très ferme, affirmant notamment que « l’Union européenne ne reconnaîtra aucune modification du tracé des frontières d’avant 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem » ; que « les colonies de peuplement et la barrière de séparation ont été érigées sur des terres occupées, que la démolition de maisons et les expulsions sont illégales au regard du droit international » ; qu’elle n’a « jamais reconnu l’annexion de Jérusalem-Est. Si l’on veut parvenir à une paix véritable, il faut trouver un moyen de résoudre par la voie de négociations la question du statut de Jérusalem comme future capitale de deux États ( ) ».
Il est vrai qu’entre-temps une série d’institutions européennes ont commencé à pratiquer le « Boycott-Désinvestissement-Sanction » sans le savoir, comme le Monsieur Jourdain du Bourgeois gentilhomme de Molière faisait de la prose. Ainsi, dans son jugement de février 2010, la Cour de justice de l’Union rappelle que l’importation de produits des colonies sous l’étiquette « made in Israël » est interdite. Plusieurs gouvernements exigent des Israéliens un étiquetage spécifique. Des Fonds souverains et de pension, de grosses banques et de grandes entreprises désinvestissent des colonies juives de Cisjordanie. Même Veolia, mise en cause pour sa participation au tramway illégal de Jérusalem, annonce la vente de ses parts à une société israélienne.
Mais la question posée à l’Union européenne va au-delà de mesures ponctuelles. Si Israël, comme prévisible, rejette les exigences du Conseil des ministres des Affaires étrangères, l’Union européenne se retrouvera au pied du mur : prendra-t-elle des sanctions, à commencer par la suspension de son accord d’association avec Israël ? Car la politique de ce dernier viole de manière flagrante le texte et l’esprit de l’accord. Or Israël réalise avec l’Union – sans taxes - plus du tiers de son commerce extérieur ( ). On imagine sans peine les conséquences d’une suspension de cet accord… Dernier facteur, et non des moindres, de l’isolement d’Israël : le « printemps arabe ». Cette Intifada – au sens littéral du terme : « relever la tête » - contre soixante ans d’humiliations prive Tel-Aviv d’un atout majeur. Israël avait défait militairement ses voisins en 1967, puis écarté le péril d’une guerre sur plusieurs fronts en signant une paix séparée avec deux d’entre eux : l’Égypte d’Anouar Al-Sadate en 1979, suivie de la Jordanie du roi Hussein en 1994. Les nouveaux maîtres du Caire n’affichent certes pas l’intention de dénoncer le premier traité, pas plus que le régime hachémite le second. Mais c’en est fini de la docilité avec laquelle ses alliés arabes permettaient à Israël de poursuivre une colonisation sans fin de la Palestine. Cette solitude, Benyamin Netanyahou la touchera sans doute du doigt à la rentrée prochaine, lors de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU. Un an après le discours de Barack Obama l’appelant de ses vœux, l’adhésion de l’État de Palestine se matérialisera-t-elle ? Aux gouvernements ayant déjà reconnu la Palestine proclamée en novembre 1988 s’ajoutent depuis quelques mois la presque totalité de ceux d’Amérique latine – Colombie exclue. Les États membres de l’Union européenne ont annoncé, le 13 décembre dernier, qu’ils en feraient autant « le moment venu ( ) ». Et le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a déclaré à la mi-mars : « Nous n’en sommes pas là, mais, personnellement, je pense que c’est une hypothèse qu’il faut avoir en tête. » Et de préciser : « Il faut le faire avec les autres pays de l’Union européenne ( ). »
L’enjeu ? Décisif ! Si l’ONU admet en son sein la Palestine, dans ses frontières d’avant la guerre de 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale, tout restera certes à faire, mais rien ne sera plus comme avant. Au bout du chemin, aussi long qu’il puisse encore être, il y aurait la paix – enfin – entre un État de Palestine enfin construit et l’État d’Israël reconnu par tous ses voisins…
C’est d’ailleurs ce que souhaite l’immense majorité des Français : selon un sondage réalisé par l’Ifop en mars 2010 ( ), ils sont 70 % (contre 8 %) à estimer que « la création d’un État palestinien aux côtés de l’État d’Israël serait la meilleure solution au conflit israélo-palestinien » .
Au terme de ce panorama, il paraît vraisemblable qu’Israël ne jouira bientôt plus de l’impunité nécessaire pour poursuivre une politique fondée sur les seuls rapports de forces. Continuer, malgré tout, à miser sur les armes risquerait de compromettre, à long terme, son insertion dans un Proche-Orient très majoritairement arabo-musulman. Pourrait alors prendre corps la perspective d’une disparition de l’État juif, non du fait de ses voisins, mais de son propre fait. Un suicide, en somme...
« S’il est une tradition de l’histoire juive, c’est celle du suicide collectif, s’écriait Maxime Rodinson en juin 1967, à la veille de la guerre des Six Jours, dans un article littéralement visionnaire ( ). Il est permis aux purs esthètes d’en admirer la farouche beauté. Peut-être, comme Jérémie à ceux dont la politique aboutit à la destruction du premier Temple, comme Yohanan ben Zakkaï à ceux qui causèrent la ruine du second, peut-on rappeler qu’il est une autre voie, si étroite que l’ait rendue la politique passée. Peut-on espérer que ceux qui se proclament avant tout des bâtisseurs et des planteurs choisiront cette voie de la vie ? »
Merci de votre attention !

La violation de l'espace maritime du Liban

19 Avril 2011 09:59 
IRIB - L’armée libanaise a fait part de la violation de son espace maritime par une vedette du régime sioniste. Selon Press TV, câblant depuis Beyrouth, l’armée libanaise a annoncé, lundi, dans un communiqué, qu'une vedette du régime sioniste est entrée, aujourd’hui, mardi, dans les eaux libanaises. Rappelons que vendredi dernier, 6 chasseurs bombardiers du régime sioniste, en survolant les fermes de Chebaa, al-Nabatiya, Marjaayoun, Hasbaya et Kafarkila, ont violé l'espace aérien libanais. La violation systématique de l'espace aérien libanais, par les chasseurs bombardiers du régime sioniste, est une insoumisssion flagrante de ce régime à la résolution 1.701 du Conseil de sécurité de l’ONU. Le gouvernement libanais, le mouvement de la résistance du Hezbollah et les forces de la FINUL déployées, au Sud du Liban, en condamnant, à maintes reprises, le vol des appareils et des drones du régime d’Israël, dans le ciel du Liban, l’ont considéré comme une violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale libanaises.  
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Askol: le gouvernement poursuivra ses efforts jusqu'à la libération du dernier détenu palestinien

[ 18/04/2011 - 17:22 ]
Gaza – CPI
Le secrétaire général du conseil des ministres, Dr. Mohamed Askol, a confirmé que le gouvernement palestinien poursuivra ses efforts inlassables jusqu'à la libération du dernier détenu palestinien des prisons de l'occupation sioniste.
Dans un communiqué publié à l'occasion de la journée du détenu palestinien, le lundi 18/4, Dr. Askol a déclaré que le gouvernement met la cause des prisonniers à la tête de ses priorités et qu'il n'abandonne pas cette question, malgré les grands défis, attirant l'attention qu'il a pris beaucoup de décision soutenant les détenus palestiniens dans les prisons sionistes et les prisonniers libérés, ainsi qu'il poursuivra son soutien pour renforcer leur fermeté.
Dr. Askol a réaffirmé que l'affaire des détenus palestiniens dans les prisons sionistes reçoit plus d'importance et elle prioritaire sur les agendas du gouvernement, soulignant le statut des prisonniers au sein du peuple palestiniens et ses dirigeants.
Il a finalement renouvelé la confirmation que cette cause restera toujours présente et vive dans tous les forums et les stations palestiniens, arabes, islamiques et internationaux, appelant la nation arabe et islamique ainsi que tous les hommes libres dans le monde à se solidariser avec l'affaire des détenus jusqu'à leur libération des prisons sionistes.

L'occupation libère le Cheikh Raed Salah sous caution

[ 18/04/2011 - 17:48 ]
Al-Qods occupée – CPI
Les autorités de l'occupation sioniste ont libéré, le lundi à midi 18/4, le Cheikh Raed Salah, président du mouvement islamique dans les territoires palestiniens occupés en 1948.
Le porte-parole du mouvement islamique, l'avocat, Zahi Nujeidat, a confirmé que l'occupation a décidé de libérer le Cheikh Raed Salah, sous caution personnelle et financière.
Les forces occupantes avaient arrêté le Cheikh Raed Salah, la nuit dernière, lors de son retour de la Omra sur le passage d'al Karama, sous prétexte qu'il a paralysé le travail des policiers sionistes au passage.
Elles ont également arrêté l'épouse du Cheikh Raed Salah, le président de la fondation d'Isra pour le développement et le secours, Dr. Souleymane Eghbareih et le président de l'institution de la construction d'al-Aqsa, Jamal Rachid ainsi leurs épouses, avant de les avoir libérés, plus tard.

Des colons sionistes prennent d'assaut les esplanades d'al-Aqsa sous la protection de l'armée

[ 19/04/2011 - 06:12 ]
Al-Qods occupée – CPI
Des colons sionistes ont pris d'assaut les esplanades de la mosquée sainte d'al-Aqsa, aujourd'hui lundi 18/4, sous la protection de l'armée sioniste.
Des témoins oculaires à l'intérieur de la mosquée sainte d'al-Aqsa ont déclaré que les soldats sionistes ont permis aux grands nombre de colons sioniste à entrer dans la mosquée, alors que l'armée a imposé des restrictions sur le mouvement des fidèles musulmans.
Des sources locales ont ajouté que les colons sionistes se sont dirigés dans la ville occupée d'al-Qods, où ils ont exercé des agressions contre les Maqdissins et leurs propriétés dans les rues et les marchés de la vieille ville, lors qu'ils se dirigeaient dans la cour d'al-Buraq pour accomplir leur rites talmudiques à l'occasion de soi-disant "Vacances de la Pâque".
Les forces occupantes ont transformé la ville sacrée d'al-Qods en une caserne militaire, où elles ont déployé leurs éléments dans les routes et les ruelles de la ville pour l'isoler de la Cisjordanie occupée, fermant de nombreuses routes dans la ville afin de permettre aux colons sionistes d'accomplir leurs rituels.

Les détenus de longue date, entre souffrances et silence médiatique

[ 18/04/2011 - 23:40 ]
Gaza – CPI
Les occupants israéliens et leurs administrations pénitentiaires mènent une pure politique de diversion, en ce qui concerne les détenus palestiniens de longue date. Ils profitent de ce silence radio, de cette négligence internationale face à leur affaire et à l’affaire de tous les captifs palestiniens enfermés dans les prisons israéliennes. En effet, sur la scène internationale, on ne trouve aucune institution officielle ou officieuse traiter ces dossiers de façon sérieuse et approfondie.
Qui sont les anciens captifs ?
Riyad Al-Achqar, directeur du bureau d’informations du ministère des captifs et des libérés, dans la bande de Gaza, dit au correspondant du Centre Palestinien d’Information (CPI) que les anciens captifs sont emprisonnés par les occupants israéliens avant les accords d’Oslo, en 1994, et qu’ils sont encore derrière les barreaux. Les occupants refusent de les libérer, en aucun cas, sous prétexte qu’ils ont du sang sur les mains.
Quelques-uns d’entre ces anciens captifs ont quitté la prison, mais quelque 304 personnes restent toujours enfermées ; ces captifs constituent 4,4% du nombre de captifs palestiniens, qui est actuellement de 6800.
Le nombre de doyens des captifs palestiniens qui ont passé plus de vingt ans de leur vie derrière les barreaux des occupants israéliens a atteint 137 personnes. Le héro Naïl Saleh Al-Barghouthi est le plus ancien. Al-Barghouthi, originaire de la Cisjordanie, est en prison depuis le 4 avril 1978. Le plus ancien captif originaire de la bande de Gaza est le héro Salim Ali Al-Kayyal. Il est détenu depuis le 30 mai 1983. Fouad Qassem Arafat Ar-Razem, plus ancien captif, originaire de la ville d'Al-Quds, est détenu depuis le 30 janvier 1980. Sami Khaled Younes, originaire des territoires occupés en 1948, est emprisonné depuis le 5 janvier 1983. Son âge a dépassé les quatre-vingts ans. Ainsi, il est le captif le plus âgé.
Et le plus ancien captif arabe, le doyen des captifs arabes, c’est Sidqi Solayman Al-Moqt, 41 ans. Cet homme originaire du Golan syrien occupé a été arrêté le 23 août 1985.
Des conditions difficiles
Al-Achqar attire l’attention sur les souffrances dans lesquelles vivent les anciens captifs, dans les prisons israéliennes. Ils ont perdu beaucoup de leurs parents, de leurs amis, de leurs connaissances. Quelques-uns ont même perdu des enfants, des femmes, des familles, sans que les forces israéliennes d'occupation leur aient permis de les rencontrer. A titre d’exemple, le captif Fakhari Al-Barghouthi, le deuxième plus ancien captif palestinien, a perdu son père, sa mère, son frère, sans pouvoir les voir.
L’occupant se retire de ses obligations
Pour sa part, Ismaël Al-Thawabita, directeur du "Centre palestinien de la défense des captifs", confirme que les autorités de l’occupation israélienne sont revenues sur leurs obligations quant à la libération des anciens captifs palestiniens. Elles sont revenues sur l’accord de Charm Al-Cheikh, signé le 4 septembre 1999. Plus d’une décennie s’est écoulée, et ils ne sont toujours pas libérés.
Des conditions difficiles
Les anciens captifs perdent les années de leur vie dans des conditions des plus difficiles, des conditions venant à l’encontre de tous les conventions et traités internationaux, en plus de cette négligence médicale.
Al-Thawabita a appelé toutes les institutions locales, régionales et internationales à pratiquer toutes les pressions possibles sur les autorités de l’occupation israélienne afin qu’elles arrêtent leurs agissements pratiqués contre tous les captifs palestiniens, les anciens en particulier.
Il a appelé tous les médias, les médias arabes, les chaînes satellitaires en particulier, à mettre l’affaire des captifs palestiniens sous la lumière du jour, ainsi que les crimes sionistes pratiqués à leur encontre.