dimanche 27 mars 2011

Israël tente de torpiller le rapprochement inter-Palestiniens et revêt le statut de la victime

Par Ghada Hamrouche
Face au blocage du processus des négociations et à la poursuite des expéditions punitives de l’armée israélienne contre la bande de Ghaza, les Palestiniens semblent acculés à reprendre la langue des armes. La seule que semble comprendre l’Etat sioniste. L’explosion, mercredi dernier, d’une bombe à El Qods, la première depuis sept ans, a rappelé à l’Etat hébreu que la lutte palestinienne pourrait reprendre à tout moment et que la volonté d’un peuple de recouvrer sa liberté ne peut être éternellement anesthésiée. Les tentatives sionistes de torpiller  le rapprochement inter-Palestiniens et se faire passer pour une victime d’acte terroriste a porté  encore une fois auprès de ses alliés occidentaux. Les Palestiniens, quant à eux, affirment qu’ils refusent de tomber à nouveau dans le panneau des brouilles accentué par leur ennemi commun. L’explosion qui s’est produite mercredi près de la principale gare routière de la ville sainte a été provoquée par une bombe dissimulée dans un sac. Outre, une femme de 59 ans qui y a laissé la vie, on compte une trentaine de personnes blessées. La police israélienne a rapidement évoqué une «attaque terroriste», ce qui signifie dans son jargon un attentat commis par des Palestiniens. Les capitales occidentales n’ont pas tardé à condamner «avec la plus grande fermeté» cet attentat, expression d’un «terrorisme aveugle». L’attentat, faut-il le rappeler, intervient dans un contexte de tensions accrues. Depuis samedi dernier, les violences s’intensifient dans la bande de Ghaza. Le djihad islamique et les brigades d’El Qods ont promis de répondre aux bombardements perpétuels des sionistes visant sans distinction les activistes palestiniens et les civils désarmés. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, évoquant à nouveau la légitime défense qu’il dénigre aux Palestiniens, a d’ores et déjà averti qu’Israël rendrait «coup pour coup» et qu’il était «très déterminé à frapper les terroristes». Dans la foulée de ses avertissements, un raid aérien a visé le sud-est de la ville de Ghaza. Rappelons que, mardi dernier, huit Palestiniens ont trouvé la mort au terme d’une sanglante journée. En outre, quatre activistes du djihad islamique et quatre civils, dont deux mineurs, avaient été tués par les tirs israéliens. Benyamin Nétanyahou avait exprimé «ses regrets à la suite de la mort de civils innocents tués par erreur dans la bande de Ghaza par l’armée israélienne», tout en accusant le Hamas d’utiliser les habitants de ce petit territoire comme «boucliers humains».  Les factions palestiniennes ne tirent en fait d’obus en direction d’Israël que pour venger l’assassinat d’activistes ou de civils par suite de raids israéliens. Mardi, le ministre israélien de la Défense, Matan Vilnaï, a prévenu que «ce n’est qu’une question de temps avant que nous nous battions à nouveau avec le Hamas et que nous lui infligions une autre leçon». Le silence assourdissant de la communauté internationale par rapport aux agressions à répétition de l’Etat sioniste ne font que renforcer les Palestiniens dans leur conviction de ne compter que sur eux-mêmes dans cette guerre à armes inégales. La déclaration du secrétaire général de l’ONU, Ban
Ki-moon, consacre la partialité de la communauté internationale dans le traitement de ce conflit, vieux de 63 ans. M Ban avait «fermement condamné» la mort de civils palestiniens mais a également réprouvé les tirs de roquettes par des groupes d’activistes palestiniens, plaçant une fois de plus l’agresseur et l’agressé sur un même pied d’égalité. 
Lien

Des dizaines de Palestiniens blessés lors des manifestations contre le mur de séparation

26-03-2011 
Des dizaines de Palestiniens et d'activistes ont été blessés ou asphyxiés durant les manifestations hebdomadaires pour protester contre le mur de séparation discriminatoire, dans les villages de Salwan, Balïn, Al-Maasara et Al-Nabi Saleh.
Dans le village de Balïn, trois Palestiniens ont été blessés et des dizaines asphyxiés par les bombes lacrymogènes lancées par l’armée de l’occupation israélienne.
Les manifestants ont parcouru les rues du village en scandant des slogans appelant à l’union, à l’attachement aux principes du peuple palestinien et à la libération de tous les captifs.
Dans le village de Nabi Saleh, les forces israéliennes ont tiré sur les manifestants des bombes lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Des dizaines de personnes ont été asphyxiées et trois autres ont été touchées par des balles en caoutchouc.
Les forces israéliennes d'occupation ont également arrêté et battu des solidaires étrangers. Elles ont occupé plusieurs maisons et le centre culturel du village pour les transformer en des casernes militaires.
Dans le village d’Al-Maasara, les forces israéliennes d'occupation ont empêché les manifestants d’avancer vers le mur de séparation discriminatoire.
Les participants ont hissé des drapeaux palestiniens et des pancartes condamnant le silence international face à toutes ces violations pratiquées contre les Palestiniens. Ils ont appelé à en finir avec la division, à resserrer le rang national pour faire face aux plans de l’occupation israélienne.
Dans le village de Salwan, des dizaines de Palestiniens ont été asphyxies par les bombes lacrymogènes tirées par les soldats de l’occupation israélienne. Les manifestants leur ont fait face avec des pierres et des bouteilles incendiaires.
Des affrontements ont éclaté et des unités spéciales de l’armée israélienne ont ratissé la zone, surtout les quartiers de Bir Ayyoub, Aïn Al-Loza et Batn Al-Hawa. 

Palestine occupée : l’agression des colons à Ein El Hilwe continue

samedi 26 mars 2011 - 09h:28
Jordan Valley Solidarity
Encore une fois les colons de la colonie israélienne illégale de Maskyyot tentent de pousser la communauté palestinienne d’Ein El Hilwe hors de ses terres.
Travaillant main dans la main avec l’armée israélienne, les colons ont construit une tente à seulement 10 mètres de la maison familiale de Nabeel et Ghada Daraghme. Environ 100 colons sont arrivés dans le milieu de la nuit du 22 au 23 Mars, avec une tente, un gros générateur et un grand lampadaire, terrifiant Ghada et ses trois plus jeunes enfants.
Environ quarante colons se sont ensuite installés et ont empêché la famille de dormir toute la nuit. Ceci juste un jour après que l’armée israélienne ait dit à la famille et de démonter leur tente et de quitter la zone.
Il y a près d’un an les colons de Makiyyot ont utilisé la même technique et ont monté une tente à côté d’une famille de Bédouins à seulement 700 m dans la vallée. La famille avait alors été forcée par l’armée de quitter les lieux. En Novembre 2010, les colons ont clôturé la terre qu’ils tentent aujourd’hui de voler, mais ils ont été stoppés car le terrain est une propriété de l’église luthérienne.
Il est clair que les colons n’ont pas le droit de prendre cette terre, car elle appartient à l’église luthérienne, et bien que l’armée et les colons aient eu l’audace de demander aux Bédouins de détruire leur propre maison, ils n’a pas été émis d’ordre de démolition. Donc, la menace de l’armée de démolir la maison est non seulement illégale en vertu du droit international, mais aussi illégale selon leurs propres lois.
Assis dans la maison familiale, vous pouvez voir ce que pourrait être une vie idyllique, avec une abondance de fleurs sauvages sur la colline, et un merveilleux climat à cette période de l’année. Mais, sur la colline, de l’autre côté de la vallée, la colonie Maskiyyot est en pleine expansion.
Une rangée de grandes maisons grises est en cours de construction sur le front de la colline, et on peut voir et entendre un bulldozer tous les jours tailler de grandes terrasses sur le flanc de la colline - le signe d’une expansion future supplémentaire.
(JPG)
Tente installée par les colons, nuit du 22 au 23 Mars 2011
Cela fait maintenant deux jours que nous nous trouvons au milieu de cette situation complètement folle. Les colons vont et viennent à leur tente, armes en bandoulière, et ont passé une deuxième nuit à s’assurer que Nabeel, Ghada et leurs enfants ne puissent pas dormir. Ils ont apporter avec eux un générateur bruyant sur le flan d’une colline habituellement silencieux, installé de puissants projecteurs et amené un chien pour qu’il provoque les deux chiens de Nabeel ainsi que son âne et son cheval. Ils ont également apporté des ânes afin d’aller et venir aux abords de la tente.
Ils ont jeté des pierres vers l’enclos des vaches et uriné près de la tente et de la citerne d’eau de la famille et généré autant de bruit qu’ils pouvaient.
L’armée est venue hier encore (23/3/11) dans l’après-midi, et a dit à Nabeel que s’il ne démolissait pas sa propre maison elle serait détruit le jour suivant (24/3/11) par les soldats. Nabeel est en contact avec l’Eglise luthérienne ainsi qu’avec un avocat pour contester les actions des colons devant les tribunaux. Cependant, il n’y a aucune tentative pour freiner le comportement des colons en attendant quelque action légale.
La famille est maintenant épuisée, mais ayant une présence internationale qui leur permettra de dormir la nuit. Si vous êtes en mesure de venir soutenir la famille, merci de contacter Jordan Valley Solidarity.
La famille n’a ni eau courante ni électricité, tout comme les autres communautés bédouines de la vallée, et, en dehors de leurs animaux, ils ont très peu de biens, menant une vie très simple. Les familles les plus proches sont à environ deux cents mètres, à côté de la route, et de l’autre côté de la route est la petite communauté de Ein El Hilwe.
Il ressort clairement de cet incident à quel point l’armée et les colons travaillent ensemble et coordonnent les évènements. Dans cet incident, c’est l’armée qui est venue en premier, et ordonné à la famille de démolir sa maison. Le jour suivant les colons sont arrivés et ont monté leur tente. La proximité de la colonie Maskyyot signifie qu’il est facile pour les colons de faire venir plus de gens et de fournitures pour leur tente à tout moment.
Lorsque les menaces de l’armée ont commencé et que les colons ont monté leur tente, la famille a demandé le soutien de Jordan Valley Solidarity, et ont demandé à ce que des gens viennent se joindre à eux, pour les soutenir dans leur lutte à rester sur leur terre. Cependant, ce n’est pas seulement une famille qui est en danger. Le reste de la communauté est vraiment inquiète que si les colons réussir à faire partir Nabeel et Ghada, ils s’en prendront ensuite à la famille suivante vers le bas de la colline, puis la suivante, etc.
La famille de Nabeel est composée de sa femme et de leurs quatre enfants, âgés de 14, 5, 4 et 2 ans. La famille a un cheval, un âne et un troupeau d’environ 20 vaches, avec environ 10 veaux. Le troupeau est gardé la nuit dans un petit enclos que la famille a construit, et dans la journée, ils paissent à flanc de colline et dans la vallée, gardé par l’aîné des garçons, Firas. La famille passe l’hiver ici depuis environ 15 ans - quand ils ne vivent pas sur ce terrain l’hiver, ils sont installés près de Tubas.
24 Mars 2011 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.jordanvalleysolidarity.o...
Lien 

La Chine soutient le processus de paix au Moyen-Orient

2011-03-26
Quels que soient les changements de situation au Moyen-Orient, la Chine soutient toujours le processus de paix entre Palestiniens et Israéliens, a déclaré Wu Sike, envoyé spécial chinois pour le Moyen-Orient, vendredi à Ramallah.
Malgré les derniers développements de la situation dans la région, le conflit israélo-palestinien demeure le problème central au Moyen-Orient, a affirmé le diplomate chinois dans une interview accordée à Xinhua.
"Il y a eu des turbulences politiques dans certains pays arabes, et ces développements ont attiré l'attention du monde. Pourtant, dans ces circonstances, le problème israélo-palestinien ne devrait pas être négligé, oublié ou marginalisé", a-t-il indiqué.
L'une des causes des turbulences dans la région est le mécontentement des peuples contre la politique de leur pays sur le problème du Moyen-Orient, a noté M. Wu, une solution au conflit israélo-palestinien permettrait de régler d'autres problèmes dans la région, et contribuerait au maintien de la stabilité dans la région.
L'envoyé spécial chinois a affirmé que l'un des objectifs de sa tournée au Moyen-Orient était d'assurer au peuple palestinien que la Chine, comme toujours, soutient le processus de paix au Moyen-Orient et l'établissement d'un Etat palestinien indépendant, basé sur une solution à deux Etats.
Durant la tournée, qui comprend également des étapes en Israël, en Syrie, au Liban et au Qatar, M. Wu souhaite comprendre les approches des différentes parties pour contribuer au règlement du conflit.
Il a indiqué que durant ses entretiens avec des responsables palestiniens et israéliens, les deux parties avaient exprimé leur volonté de reprendre les pourparlers de paix, pour l'instant dans l'impasse.
"Régler les disputes à travers des négociations pacifiques est un consensus de la communauté internationale et un point fondamental de la politique étrangère de la Chine", a-t-il ajouté.
Il a invité les Palestiniens et les Israéliens à s'abstenir d'entreprendre des actions violentes et à éviter de provoquer une atmosphère défavorable à la reprise des négociations de paix.
Au sujet des efforts de réconciliation entre les deux factions palestiniennes, le Fatah et le Hamas, M. Wu a affirmé que Beijing souhaitait voir les deux groupes se réconcilier le plus tôt possible. La Chine encourage les communications entre les deux organisations et indique être prête à fournir de l'aide à ce sujet, selon lui.
M. Wu a été nommé envoyé spécial de la Chine pour le Moyen-Orient en 2009 .

Le Conseil des droits de l’Homme vote en faveur de la justice pour les victimes du conflit de Gaza : l’UE s’abstient

 
PCHR/FIDH
publié le samedi 26 mars 2011.
Aujourd’hui, 25 mars 2011, le Conseil des droits de l’Homme des Nations-Unies a adopté une résolution visant à faire avancer la cause de la justice pour les victimes de l’offensive israélienne du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009 sur la bande de Gaza. En particulier, la résolution recommande que l’Assemblée générale soumette le rapport de la Mission d’enquête de l’ONU sur le conflit de Gaza (le Rapport Goldstone) au Conseil de sécurité pour examiner la situation du territoire palestinien occupé à la Cour pénale internationale.
L’expérience de longue date du Centre palestinien pour les Droits de l’homme (PCHR) qui travaille sur le système israélien, et sa position en tant que représentant des plus de 1000 victimes de l’opération « Plomb durci » ont abouti à la conclusion sans équivoque que la justice est impossible dans ce système. Plutôt que de respecter la primauté du droit, le système judiciaire et d’investigation israélien est astucieusement manipulé pour donner une illusion de rigueur judiciaire et d’investigations, tandis que systématiquement se perpétue l’impunité généralisée.
Les enquêtes palestiniennes se sont également révélées inefficaces et insuffisantes par rapport aux exigences du droit international.
Compte tenu de la réticence et de l’incapacité réelles des mécanismes nationaux, il est évident que recours doit être fait aux mécanismes de la justice pénale internationale.
Aujourd’hui, la résolution du Conseil des droits de l’Homme est un pas concret dans la bonne direction. Le PCHR et la FIDH en appellent maintenant à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité afin de s’assurer que la règle de droit soit respectée. Le Conseil de sécurité, agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations-Unies, doit déférer la situation en Israël et dans les territoires palestiniens occupés devant la Cour pénale internationale.
L’UE et d’autres États ne parviennent pas à faire respecter de manière décisive la primauté du droit Le PCHR et la FIDH condamnent le refus des États - tels que les États-Unis, le Royaume-Uni et la Slovénie - de soutenir la justice pour les victimes de l’opération « Plomb durci ». À la lumière des éléments disponibles prouvant l’absence d’enquêtes nationales et de l’obligation juridique claire en faveur de la responsabilisation, leur vote était un vote pour l’impunité.
En outre, en refusant d’adopter aujourd’hui la résolution, l’Union européenne ne s’est pas montrée à la hauteur de son engagement public de longue date pour lutter contre l’impunité et faire respecter les droits de l’homme. Le vote d’aujourd’hui est en nette opposition avec la récente décision de déférer la situation en Libye devant la Cour pénale internationale et prouve son mépris pour l’universalité des droits de l’homme et l’égalité dans l’application de la règle de droit. Cette décision sape la crédibilité de l’engagement apparent de l’Union européenne pour la justice, qui a été publiquement réaffirmée le 21 mars 2011 par la décision de la Cour pénale internationale.
25 mars 2011 - PCHR - traduction : GD
Lien 

Israël est-il vraiment un état d’apartheid ? OUI

publié le samedi 26 mars 2011.
Février 2011
Note : L’analyse de ce résumé est tirée partiellement de l’étude complète : Virginia Tilley, ed. Occupation, Colonialism, Apartheid ? A Reassessment of Israeli Policies in the Occupied Palestinian Territories under International Law (Human Sciences Research Council of South Africa, Cape Town, 2009).

SOMMAIRE :

1. Qu’est-ce que l’apartheid ?
2. Un autre État que l’Afrique du Sud peut-il être coupable d’apartheid ?
3. Comment savons-nous si un État pratique l’apartheid ?
4. Israël est-il coupable d’apartheid ?
A. Considérer la politique d’Israël dans tout le territoire sous son contrôle.
B. Domination raciale.
C. Loi d’enregistrement de la population.
D. Ségrégation géographique.
E. Loi sur les laissez-passer.
F. Dénationalisation.
G. État racial.
H. Discrimination.
I. Droits « nationaux ».
J. Droits politiques.
K. Solution par des états multiples.
L. Déni des libertés fondamentales.
M. Autres dispositions de la Convention.

1. Qu’est-ce que l’apartheid ?

L’apartheid n’est pas seulement une variété particulièrement mauvaise de racisme. Le mot signifie « à part-ité » en Afrikaans (la langue des Afrikaners d’Afrique du Sud, ce sont les descendants des Hollandais qui ont colonisé en premier Afrique du Sud au XVIIe siècle). « Apartheid » se réfère à la doctrine formelle, appliquée par l’État, de séparation des Blancs et des Noirs qui assure une suprématie blanche absolue. Déterminer si Israël soutient aussi un régime d’apartheid demande un examen soigneux de ce principe de séparation forcée [1].
L’Apartheid en Afrique du Sud remonte aux doctrines racistes plus anciennes des colons Blancs dans le sud de l’Afrique. Les leaders descolons Afrikaners – et aussi beaucoup de Blancs d’origine britannique – ont toujours cru fermement que les Noirs africains, les « Coloured » (métis) et les Sud-africains Indiens ne doivent jamais remettre en cause ou rivaliser pour le contrôle de la terre, des ressources, de l’économie et du pouvoir politique du pays. Après 1948, quand le Parti National à dominante Afrikaner arriva au pouvoir, cette doctrine fut formalisée par un système global de lois et de pratiques gouvernant chaque aspect de la vie des Noirs, pour séparer et privilégier le mode de vie et les intérêts des Blancs. Ce système de lois a été appelé « Apartheid ».
L’Apartheid a deux approches générales. L’ « apartheid mesquin » était la politique empêchant les Blancs et les Noirs de se mélanger socialement, même occasionnellement. La société blanche avait besoin des travailleurs Noirs comme domestiques, jardiniers, balayeurs, etc., ceci demandant que les Noirs entrent et vivent quelquefois dans les zones blanches (dans des logements pour domestiques) comme serviteurs domestiques. Mais le vrai mélange racial était dangereux pour l’Apartheid parce qu’il aurait vite brisé les vieux préjugés. Il aurait aussi rendu les Blancs vulnérables à la compétition économique noire. Pire, vivre ensemble dans des villes mixtes aurait finalement exigé que les Noirs obtiennent une représentation politique. Aussi, le parti national créa t-il des lois pour forcer les Noirs à vivre hors des villes blanches, dans des villes noires spéciales (townships). D’autres lois gardaient les gens séparés dans les lieux publics, tels que bâtiments gouvernementaux, parcs, bains et plages. Des panneaux furent mis en place pour signaler les équipements blancs et noirs, comme les panneaux du sud des Etats-Unis de Jim Crow avant les victoires du mouvement des droits civiques.
Le « grand apartheid » était la doctrine du régime pour résoudre le problème racial en créant des soi-disant « patries » (homelands) pour Noirs, qui seraient supposé leur donner des droits politiques dans leur propre « pays ». Dans les années 60, sous la pression internationale montante, les leaders du Parti National et les idéologues de l’Apartheid ont essayé de donner de la dignité à leur oppression systématique des Africains Noirs en arguant que Noirs et Blancs avaient le droit de vivre séparés. La loi d’Apartheid fut révisée pour définir les Africains Noirs comme des « peuples » distincts, sur la base de différences de langues, et pour affirmer que chaque « peuple » — le peuple blanc et les peuples noirs africains – méritaient tous et exigeaient des Etats séparés. Dans les années 1970, les leaders de l’Apartheid ont même invoqué le droit à l’autodétermination pour argumenter pour une séparation raciale complète. En pratique ceci signifiait le transfert forcé 2 millions de Sud-africains Noirs dans les « homelands » (cantons délimités par les Blancs) et à installer des leaders Noirs pour les administrer. Les homelands pouvaient finalement se qualifier pour l’auto-gouvernement puis pour l’ « indépendance » en tant qu’États séparés (quoique toujours sous domination du gouvernement blanc). Seule quatre homelands allèrent au bout du processus (voir la carte des bantoustans, page suivante). Dans la plupart des cas, les homelands étaient fragmentés par des zones blanches : par exemple, le Bophuthatswana au nord. Dans tous les cas, les homelands étaient dans les régions les plus pauvres.
Il vaut la peine de noter ici que le Grand Apartheid était assez similaire à la doctrine « deux peuples sur une terre » promue par le sionisme, qui considère que les juifs et les Arabes palestiniens qui vivent sur la même terre ne peuvent pas vivre ensemble comme une nation. Les cantons délimités par Israël en Cisjordanie sont souvent appelés « bantoustans » parce qu’ils rappellent tant aux gens les homelands fragmentés d’Afrique du Sud.

2. Un autre Etat que l’Afrique du Sud peut-il être coupable d’apartheid ?

OUI. De manière informelle, tout Etat qui applique des lois divisant les gens de force sur la base de la race ou de l’ethnicité pour assurer la domination de l’un sur l’autre peut être appelé un état d’apartheid. Mais le terme a aussi une signification légale selon la loi internationale, qui peut servir de test impartial. Comme le monde venait à admettre les maux de l’apartheid en Afrique du Sud, les Nations Unies passèrent une Convention sur l’élimination et la répression du crime d’apartheid [2]. Cette Convention avait pour but de fournir un « instrument d’universel » : c’est-à-dire de s’appliquer aux systèmes racistes de domination dans le monde entier.
La Convention sur l’apartheid définissait comme « apartheid » des « actes inhumains » pratiqués « en vue d’instituer ou d’entretenir la domination d’un groupe racial d’êtres humains sur n’importe quel autre groupe racial d’êtres humains et d’opprimer systématiquement celui-ci. ». La Convention offre des exemples de tels actes, discutés plus loin. Ces actes devraient être « similaires » aux actes en Afrique du Sud mais pas nécessairement précisément les mêmes. Si tout Etat fait des « actes inhumains » similaires, pour le même objectif de domination raciale, cet Etat est coupable d’apartheid. (Une information utile sur la Convention se trouve en [3]).

3. Comment savons-nous si un État pratique l’apartheid ?

En matière de droit international, les pratiques d’un État doivent correspondre à la définition de la Convention sur l’apartheid pour être vraiment qualifiées d’apartheid. La définition de la Convention suggère trois moyens de le faire concernant Israël :
(1) Comparer les « actes » listés dans la Convention avec les pratiques israéliennes. Nous pouvons regarder les exemples cités par la Convention sur l’apartheid d’« actes inhumains » typiques et voir qu’Israël pratique les mêmes actes, pour le même objectif de domination raciale.
(2) Comparer d’autres lois et pratiques de l’Apartheid sud-africain avec les pratiques israéliennes. Nous pouvons examiner les autres pratiques de l’Afrique du Sud de l’apartheid développées dans le même objectif de domination raciale, mais non listées dans la Convention, et voir si elles correspondent avec les pratiques israéliennes. (La Convention a été écrite en 1972, donc sa définition n’anticipait pas tous les changements survenus ensuite en Afrique du Sud de l’apartheid, tels que l’indépendance de certains bantoustans et la reconnaissance des syndicats noirs).
(3) Examiner toutes autres lois et pratiques israéliennes sur leur objectif racial. Nous pouvons rechercher toute autre loi et acte utilisée par Israël dans le même objectif de domination raciale. Mais il ne doit pas s’agir de pratiques isolées ni d’actes privés, telles que des attitudes racistes dans les groupes sociaux. Elles doivent faire partie d’un système global de lois, de mesures et de pratiques maintenues et réalisées par l’État.

4. Israël est-il coupable d’apartheid ?

OUI. Quand nous examinons l’ensemble du système de contrôle démographique, on voit que l’État d’Israël maintient un système de lois, de pratiques et de doctrines correspondant à la définition légale internationale de l’apartheid dans la Convention de l’apartheid. La plupart des « actes inhumains » cités dans la Convention se lisent effectivement comme une liste des pratiques israéliennes dans les territoires occupés. De nombreux observateurs impartiaux – les Nations Unies, Human Rights Watch, Amnesty International, la Croix-Rouge et d’autres parties responsables et impartiales – ont documenté ces pratiques depuis des décennies. Certaines sont discutées plus loin.
La seule vraie question est de savoir si ces « actes » sont pratiqués dans un objectif de domination raciale. Si on regarde la politique générale d’Israël, on trouve que c’est le cas. Mais d’abord, il nous faut considérer qu’Israël opère de manière différente dans les différents secteurs géographiques sous son contrôle.
A. Considérer le système d’apartheid d’Israël dans tous les territoires sous son contrôle.
Quand les gens en colère contre le traitement des Palestiniens par Israël accusent Israël d’apartheid, ils pensent habituellement aux pratiques israéliennes dans les territoires occupés : Jérusalem Est, la Cisjordanie et la bande de Gaza. Dans ces zones (quoique plus à Gaza, où des Israéliens juifs ne vivent plus comme colons), les colons juifs bénéficient de droits, de libertés et de privilèges refusés aux Palestiniens. Dans toutes ces zones, le mur et des passages frontaliers militarisés opérés par les forces de sécurité israélienne divisent par la force les gens sur la base de leur identité (juifs ou non juifs). Les critiques peuvent aussi penser aux conditions dans la bande de Gaza, une des zones dans laquelle les Palestiniens qui vivaient dans les frontières d’Israël de 1948 ont été expulsés en 1948 et dans laquelle ils sont maintenant confinés par des barrières, des gardes militaires et des laissez-passer.
Cependant, les sionistes qui nient qu’Israël est coupable d’apartheid citent toujours les conditions pour les Palestiniens à l’intérieur des frontières de 1949 d’Israël, où les citoyens Palestiniens d’Israël ont beaucoup de droits que n’avaient pas les Noirs d’Afrique du Sud, comme le droit de vote.
Les politiques différentes d’Israël vis-à-vis des Palestiniens au sein du territoire sous le contrôle de l’État d’Israël doivent être considérées comme un système global. Le traitement différentiel des Palestiniens dans différentes zones géographiques opère conjointement pour assurer le but intrinsèque de l’apartheid : assurer une domination à toute épreuve par un groupe (les juifs) sur un autre (les Palestiniens) dans tout le territoire sous le contrôle d’Israël.
On peut trouver en Afrique du Sud un précédent à cette approche holistique de la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens. Dans les années 1980, l’État a brièvement accordé à certains groupes (‘Coloured’ et ‘Indiens’) certains droits. En fait, ceci a eu lieu pour consolider la capacité de l’État à priver la majorité noire de ses droits (une tentative qui a finalement échoué, bien sûr). Les sud-africains Noirs vivant dans les townships avaient aussi un statut légal différent des Noirs auxquels était donnés une citoyenneté dans les bantoustans. Ces différents systèmes de contrôle reflétaient à la fois les limitations de la capacité de contrôle de l’État et des différences d’intérêts économiques des Blancs concernant la population noire, le contrôle de la terre et le travail des Noirs.
Israël assure la domination juive (appelée habituellement « État juif ») dans le territoire sous son contrôle en poursuivant une politique similaire de fragmentation juridique. Les citoyens Palestiniens d’Israël ont quelques droits civils précisément parce que cette concession permet à Israël d’exclure de ces mêmes droits environ 5 millions de Palestiniens vivant sous occupation militaire. Sinon, la résistance palestinienne au sein du territoire israélien échapperait à la capacité d’Israël de la contenir.
Inversement, exclure la majorité des Palestiniens (qui vivent dans les territoires occupés) de l’égalité des droits permet que les Palestiniens d’Israël soient toujours une minorité, incapable d’altérer les lois qui assurent la domination juive. Que les Palestiniens puissent un jour être plus nombreux que les juifs ou gagner suffisamment d’influence pour exiger des droits égaux à en tant que citoyens Israéliens est décrit par les sionistes comme la « menace démographique » d’Israël (une expression répugnante, bizarrement acceptée dans le parler international sur les besoins d’Israël). Mais Israël ne pourrait pas priver en toute impunité la population originelle de la citoyenneté israélienne s’il était reconnu internationalement comme la puissance souveraine dans les territoires occupés. C’est donc à l’avantage d’Israël de ne pas être le souverain légal dans les territoires – au moins pour un certain temps – si bien qu’Israël n’est pas formellement accusé d’apartheid.
Toute étude de l’apartheid en Israël doit par conséquent considérer que – alors que légalement Israël ne fait qu’occuper militairement la bande de Gaza et la Cisjordanie – l’État d’Israël est le souverain effectif dans tout le territoire sous son contrôle et exploite en réalité ses différents statuts légaux dans différentes zones géographiques pour éviter d’affranchir tout le peuple indigène et de mettre ainsi en péril la domination juive (pouvoir d’État juif).
-  Dans les frontières d’Israël au cessez-le-feu de 1949, les lois intérieures israéliennes s’appliquent et tant les juifs que les Palestiniens (la plupart) ont la citoyenneté israélienne et des droits civils, quoique des droits spéciaux privilégient les juifs.
-  à Jérusalem Est (toujours une partie de la Cisjordanie selon la loi internationale mais habituellement traitée comme une catégorie séparée) les juifs ont la citoyenneté d’un tandis que les Palestiniens ont des droits de résidence mais pas de citoyenneté.
- Dans les territoires palestiniens occupés (TPO), les Palestiniens vivent sous la loi militaire et non pas de citoyenneté tandis que les colons juifs vivent sous la loi civile et la plupart (mais pas tous) ont la citoyenneté israélienne.
B. Domination raciale.
a). « Domination raciale » le terme utilisé dans la convention de l’apartheid pour définer l’apartheid. L’Apartheid en Afrique du Sud était un système explicitement racial : toute personne était définie dans une de quatre catégories raciales (‘Blanc’, ‘Noir’, ‘Coloured’ et ‘Indien’). La loi d’apartheid, la politique et la doctrine étaient ouvertement sur une supériorité et suprématie « raciale » blanche.
b). En Israël aujourd’hui, le terme de « race » n’est habituellement pas utilisé. Toutefois, « race » était employé pour les identités juives et arabes dans les décennies précédentes : comme dans le reste du monde, la terminologie a simplement changé. Le soutien scientifique à des différences raciales objectives mesurables s’effondrant, et les doctrines racistes étant discréditées, les mots se sont déplacés sur des termes tels que « peuples » et « groupes ethniques ». Précisément parce que changer seulement les mots n’a rien à voir avec la discrimination réelle, le droit international ne limite pas la « discrimination raciale » aux « races » telles que le mot est utilisé aujourd’hui, mais l’étend à la discrimination basée sur « la couleur, l’ascendance, ou l’origine nationale ou ethnique ».
L’antisémitisme – dont les opposants ont aidé à façonner cette terminologie intelligente – est par conséquent une forme de racisme parce qu’il vise les juifs en raison d’idées sur leur ascendance, leurs origines et leur ethnicité, que la notion de « race » soit perçue ou non. (Par exemple une lettre sioniste récente au Cape Times argumentait correctement que l’antisémitisme doit être considéré comme un racisme, même si aujourd’hui les juifs ne sont pas considérés comme une race). Le système maintenu par l’État d’Israël pour assurer la domination des juifs sur les Palestiniens en temps que non juifs est par conséquent un système de « domination raciale » au sens du droit international même si le terme « race » n’est plus utilisé.
NOTE : Si la discrimination contre des gens parce qu’ils sont juifs est considérée à juste titre comme une forme de racisme, alors la discrimination contre des gens parce qu’ils ne sont pas juifs doit également être considéré comme du racisme.
C. Loi de classification (Population Registry Act)
a). La loi sud-africaine tristement célèbre classait chacun dans le pays suivant la race et donnait aux gens des statuts légaux différents suivant leur identité attribuée.
b). La loi israélienne exige aussi que chacun sous domination israélienne soit classé d’après une identité religieuse/ethnique (Juifs, Arabes, Druzes, etc.) et donne aux gens des statuts légaux différents suivant ces identités. (Les tentatives judiciaires de certains Israéliens ayant des principes – tant juifs que Palestiniens – pour éviter ce système et être enregistrés seulement comme « Israéliens » ont jusqu’à présent été rejetées par les tribunaux et par l’État).
D. Ségrégation géographique
a). En Afrique du Sud, le système d’apartheid à délimité des zones spéciales pour les Noirs, a transféré de force des millions de Noirs dans ces zones puis à limité leur capacité à les quitter et à entrer dans les zones blanches, par les lois sur les laissez-passer (Pass Laws). Certaines de ces zones étaient des townships noirs adjacents aux villes blanches, pour permettre aux Blancs d’accéder au travail subalterne noir. D’autres sont devenues des bantoustans ou Homelands (dessinés artificiellement par le gouvernement d’apartheid blanc). C’était la stratégie de Grand Apartheid de l’État : la séparation complète des races par des divisions géographiques, qui au final préserveraient la suprématie blanche en Afrique du Sud. Cette création de « réserves » pour des groupes raciaux fut qualifiée par la convention de l’apartheid d’ « acte inhumain ».

b). Similairement, Israël a transféré de force des centaines de milliers de Palestiniens hors des régions prévues pour une utilisation majoritaire juive et fragmenté le territoire entier sous le contrôle de l’État israélien pour confiner la plupart des Palestiniens dans certaines zones, sur la seule base qui ne sont pas juifs. Dans les frontières d’Israël de 1949, ceci se fait en interdisant aux Palestiniens d’acquérir en leasing des terres nationales juives, soit 93% du territoire de l’Etat. Dans les territoires palestiniens occupés, ceci se fait en délimitant des cantons, divisés par des cantons pour juifs seulement, où les Palestiniens ont le droit de vivre et de travailler mais qu’ils ne peuvent pas quitter sans laissez-passer délivré par les Israéliens. La ségrégation va jusqu’à interdire aux Palestiniens d’utiliser certaines routes en Cisjordanie.
NOTE : Ceux qui argumentent qu’Israël n’est pas un Etat d’apartheid avancent qu’Israël ne pratique pas l’ « apartheid mesquin » – parcs, bains et plages séparées pour Blancs et Noirs. C’est vrai, en Israël aucune loi n’interdit cette mixité. Et les juifs et les Palestiniens se rencontrent habituellement dans quelques espaces limités, tels que des quartiers d’Haïfa et de Jérusalem. Mais dans la plus grande partie du pays, la séparation ethnique est rigide et les populations ne se mélangent pas. Les villes juives sont un territoire hostile pour les citoyens Palestiniens, et les juifs ont peur d’entrer dans les villes arabes. Dans les TPO, des villes entières – et la terre et les routes entre elles – sont délimitées pour les juifs seuls, tandis que les Israéliens n’ont pas le droit d’entrer dans les zones palestiniennes.
NOTE : Là où le Grand apartheid opère, il n’y a pas besoin d’apartheid mesquin. L’État n’a pas besoin de séparer les lieux publics quand il a séparé des villes entières.
E. Lois de circulation (Pass Laws)
a). Les Pass Laws étaient une politique particulièrement détestée dans l’Afrique du Sud de l’Apartheid, car elles empêchaient les Sud-Africains Noirs d’entrer ou de vivre dans les zones blanches sauf dans des conditions très limitées et toute violation accidentelle soumettait les Noirs à la détention et à la prison.
b). Dans les frontières Israël de 1949, depuis 1966, les citoyens Palestiniens d’Israël n’ont plus souffert de ‘Pass Laws’ car le système a été éliminé pour les empêcher de devenir une cinquième colonne en Israël avant la guerre des six jours de 1967. Dans les territoires occupés, tous les Palestiniens doivent avoir un laissez-passer du gouvernement militaire pour entrer en Israël ou dans les zones juives des TPO ou pour quitter leur propre zone. Des passages frontaliers élaborés mettent ces restrictions en application et paralysent les mouvements et le commerce palestiniens. À Gaza, cette restriction est devenue si stricte que très peu peuvent même en sortir. Comme la bande de Gaza tout entière est complètement entourée d’une barrière électrique surveillée par les soldats israéliens, et qu’on tire sur les Palestiniens s’ils se rapprochent de la barrière, la bande de Gaza est souvent qualifiée de prison en plein air. (Le seul moyen pour les Palestiniens d’entrer ou de sortir de la bande de Gaza sans permission israélienne est par les tunnels dangereux creusés en profondeur sous la frontière sud de la bande avec l’Égypte).
F. Dénationalisation.
a). Lors de ses dernières décennies, l’Afrique du Sud de l’Apartheid a tenté de priver les Noirs de leur citoyenneté et de transférer leur citoyenneté dans les « Homelands » noirs que l’État avait délimités unilatéralement dans le territoire sud-africain. Le gouvernement d’Apartheid justifiait cette politique, ironiquement, au nom de l’autodétermination nationale noire.
b). Dans les territoires israéliens de 1949, Israël a accordé la citoyenneté aux Palestiniens, quoique leurs droits et libertés soient limités par des lois accordant des droits préférentiels aux juifs. Dans les TPO, toutefois, Israël a refusé la citoyenneté aux 5 millions de Palestiniens sous occupation pour le seul fait qu’ils ne sont pas juifs, et a indiqué qu’ils ne peuvent obtenir la citoyenneté que dans d’autres pays. Les réfugiés Palestiniens vivant hors du pays se voient aussi refuser la citoyenneté dans le pays de leur naissance ou d’origine. (L’accord du gouvernement israélien pour la formation d’un État palestinien compenserait ostensiblement le problème de la dénationalisation, mais cet accord a été très limité et toujours soumis à des conditions qui ont peu de chances de se réaliser).
G. Etat racial.
a). Sous l’Apartheid, l’Afrique du Sud était établie par la loi comme l’Etat de la race blanche, définie comme « peuple » distinct. Aucune autre « race » reconnue (Noirs, Coloured ou Indiens) n’avait de droits comparables en Afrique du Sud. (Les Africains Noirs étaient divisés par l’État d’apartheid en « peuples » séparés d’après leur langue et assignés à des « Homelands » séparés).
b). La loi israélienne définit pareillement l’État d’Israël comme l’État du « peuple juif ». Aucun autre « peuple » en Israël (tel qu’un peuple arabe ou palestinien) n’a des droits nationaux reconnus en Israël, sauf le « peuple juif ». Le gouvernement israélien a renforcé constamment ce point de vue dans sa diplomatie, en proposant que les citoyens Palestiniens d’Israël soient transférés dans un État palestinien parce que chaque État doit être pour un « peuple » différent : Israël pour le « peuple juif », pas pour le « peuple israélien ».
H. Discrimination « mesquine » quotidienne.
a). Sous l’Apartheid, l’Afrique du Sud maintenait un système global de discriminations pour séparer les « races » et garantir la suprématie blanche. Ceci incluait la limitation des emplois permis aux Noirs, le type d’entreprise qu’ils pouvaient diriger, où ils vivaient et où ils pouvaient voyager, leurs possibilités d’éducation et tout ce qui affectait leurs chances dans la vie. Cela incluait aussi l’« apartheid mesquin » — réserver les plages, les parcs, les bancs publics, les entrées, les toilettes, etc. pour les Blancs ou les Noirs.
b). Dans Israël, certains droits des citoyens sont universels, mais un ensemble spécial de lois confère des droits et des privilèges spéciaux aux juifs, tels que le droit du retour (et la citoyenneté) et le droit exclusif d’acquérir de la terre sur le sol « national » juif – soient 93 % du territoire de l’État. Les juifs ont aussi un accès préférentiel aux prêts au logement et à l’éducation et un accès exclusif à certains secteurs d’emplois. En Cisjordanie, les habitants juifs (colons) ont des droits spéciaux, des privilèges, des équipements et des libertés tandis que les habitants non juifs (Palestiniens indigènes) se voient refuser les mêmes droits, privilèges, équipements et libertés. Le double système légal, avec des lois, des tribunaux et des prisons séparés pour juifs et Palestiniens, est la signature de cette discrimination. Israël ne maintient pas un « apartheid mesquin », mais c’est parce qu’habituellement les communautés ne se mélangent pas du tout.
I. Droits nationaux.
a). Dans l’Afrique du Sud de l’Apartheid, l’Etat parlait d’autodétermination pour expliquer que les Blancs et les Noirs étaient des nations séparées ne pouvant pas vivre ensemble. Cela a évolué en politique de bantoustans : les Noirs devaient avoir des « Homelands » ou même des Etats « indépendants » aux frontières délimitées par l’État blanc, dont la politique restait toujours soumise au bon vouloir blanc, et où des élites noires soumises étaient installées pour gouverner.
b). Semblablement, le sionisme à employé le langage de l’autodétermination pour argumenter que juifs et Palestiniens non juifs sont deux nations/peuples ne pouvant pas vivre ensemble. Ceci a évolué en un système assignant des zones distinctes pour la société palestinienne, dont les frontières ont été délimitées par l’État et dans lesquels Israël a cultivé des élites palestiniennes conciliantes pour gouverner. Dans les deux cas, l’État a détenu/détient un contrôle absolu sur les zones indigènes et domine le territoire entier au bénéfice du groupe dominant.
J. Droits politiques.
a). L’Afrique du Sud de l’Apartheid excluait le vote et tous les droits politiques aux Noirs, sauf dans les Homelands où des élections pour des gouvernements noirs étaient menées sous la supervision de l’État blanc, en délimitant strictement la gamme des points de vue politiques pouvant être exprimés.
b). La loi israélienne prévoit des droits civils égaux aux citoyens non juifs concernant les élections, mais pas le droit de voter pour un parti s’opposant aux lois discriminatoires qui garantissent le statut légal inférieur des Palestiniens. Dans les TPO, les Palestiniens n’ont aucun droit politique. Des élections ont été menées seulement avec l’approbation israélienne et alors que l’occupation militaire continue, limitant strictement la gamme des positions politiques palestiniennes pouvant exprimer.
K. Solution par plusieurs Etats.
a). Dans l’Afrique du sud de l’Apartheid, la doctrine d’apartheid a évolué jusqu’à avaliser des Etats séparés pour les Noirs, définis selon leurs différences ethniques et de langue, comme des « nations » noires séparées. Au final, cette politique a engendré 10 « homelands » noirs dont quatre sont devenus des Etats « indépendants » avec des gouvernements, des élections, des drapeaux et des forces de police civile, mais toujours sous le contrôle du gouvernement blanc sud-africain et auxquels il manquait les pouvoirs souverains tels que le contrôle des frontières, de l’espace aérien, du cyberespace, des ressources naturelles telles que l’eau, et de toute puissance militaire significative.
b). En Israël, la doctrine sioniste a évolué jusqu’à accepter un « homeland » séparé pour les Palestiniens (peuple indigène non juif) qui pourrait ou non obtenir le label « État » mais qui sera certainement dominé par Israël et sera dépourvu des pouvoirs clés de la souveraineté telle que le contrôle sur les frontières, l’espace aérien, le cyberespace, les ressources naturelles telles que l’eau, et de toute puissance militaire significative.
L. Négation des libertés élémentaires.
a). En Afrique du Sud, les lois d’apartheid refusaient aux Noirs toute une gamme de droits et de libertés élémentaires. La Convention cite plusieurs d’entre elles en exemple. Leur objectif est ce qui compte le plus — « empêcher un groupe où des groupes raciaux de participer à la vie politique, sociale, économique et culturelle du pays et créer délibérément des conditions qui empêchent le plein développement d’un tel ou de tels groupes ».
b). Tous les exemples cités sont pratiqués par Israël :
i. [Refus du] droit au travail. Les lois d’apartheid restreignaient les Noirs à des travaux subalternes et ne permettaient qu’à des quotas limités de Noirs de travailler dans les mines appartenant aux Blancs et dans d’autres secteurs blancs. Les Noirs n’étaient pas autorisés à développer des industries dans les homelands noirs qui entreraient en compétition avec l’industrie blanche. En Israël, la loi israélienne limite les emplois que des citoyens Arabes peuvent effectuer, en en restreignant certains aux seuls juifs.
Dans les TPO, l’armée israélienne limite le développement de l’industrie palestinienne par des restrictions d’autorisations et de commerce et ne permet qu’à très peu de Palestiniens de travailler comme manœuvres dans les zones juives.
ii. [Refus du] droit de constituer des syndicats reconnus : l’Afrique du Sud de l’apartheid n’a pas reconnu les syndicats noirs jusqu’à la fin des années 1970.
Israël ne reconnaît toujours pas les syndicats palestiniens. Dans les TPO, les Palestiniens travaillant dans le secteur israélien, comme la construction des colonies, sont obligés de s’enregistrer dans la Histadrout, le syndicat juif-israélien, quoiqu’il ne représente pas leurs intérêts.
iii. [Refus du] droit à l’éducation : la loi sud-africaine refusait l’éducation aux Noirs au delà des compétences de base, pour les priver de mobilité sociale et de compétition avec les Blancs.
La loi israélienne n’a pas de système de ce genre mais elle affecte l’éducation des Palestiniens par d’autres moyens. Dans les frontières de 1948, l’éducation palestinienne est freinée par la réduction des budgets publics pour les écoles palestiniennes. Dans les territoires palestiniens occupés, ces moyens incluent les blocus militaires, les restrictions de voyage et les coupures de financement. Mais, comme pour la loi des mariages mixtes (voir ci-dessous), le but d’empêcher la compétition avec le groupe dominant pour l’emploi est réalisé principalement par d’autres méthodes, dont la séparation géographique, les restrictions de déplacement, et en attribuant certains secteurs d’emploi préférentiellement aux juifs.
iv. [Refus du] droit de quitter et revenir dans leur pays : les citoyens Palestiniens d’Israël peuvent quitter et revenir librement dans leur pays. Mais les millions de Palestiniens non citoyens Israéliens sont notoirement empêchés de rentrer dans leur pays : il s’agit de l’immense problème des réfugiés qui remonte aux guerres de 1948 et 1967. Des millions de Palestiniens vivant maintenant dans les TPO, qui ont quitté leurs foyers dans les frontières de 1949 sont aussi interdits de rentrer dans leurs villes et villages. Les Palestiniens des TPO sont souvent empêchés de partir et, s’ils partent, empêchés de revenir.
v. [Refus du] droit à une nationalité (citoyenneté) : Israël viole cette disposition de deux façons. De manière flagrante, il a refusé aux Palestiniens la citoyenneté dans l’État – Israël – qui gouverne leur terre natale explicitement pour maintenir une majorité juive prédominante. En gardant les Palestiniens hors du bercail national en tant que « menace démographique » pour l’État juif, Israël a aussi empêché la formation d’un État palestinien distinct offrant une alternative. L’Afrique du Sud a fait face au même dilemme résultant de cette politique : que le peuple indigène n’avait pas de citoyenneté et manifestement en demandait une, ce qui a poussé à la politique des bantoustans. Israël suit maintenant le même chemin : créer une zone à autonomie vulnérable et l’appeler un « État » pour échapper aux conséquences morales, politiques et diplomatiques de la négation de citoyenneté à un peuple.
vi. [Refus du] droit à la liberté de mouvement et de résidence : l’Afrique du Sud a notoirement subdivisé la terre et strictement limité la liberté des Noirs Sud-Africains à de se déplacer dans le pays, particulièrement dans les zones blanches. Israël fait de même. Dans les frontières de 1949, les citoyens Palestiniens peuvent se déplacer librement partout dans le pays mais ne peuvent pas acquérir de propriété en leasing dans 93 % du pays réservés pour une utilisation nationale juive. Dans les TPO, les restrictions de mouvement sont draconiennes et handicapantes. Un nettoyage ethnique est aussi clairement en cours à Jérusalem Est et dans certaines parties de la Cisjordanie.
vii. [Refus du] droit à la liberté d’opinion et d’expression : l’Afrique du Sud supprimait l’expression de l’ANC et de l’opposition par une série de moyens, de la censure à l’assassinat. Israël fait la même chose : les lois sur la censure limitent ce qui peut être rapporté, même à l’intérieur des frontières de 1949 et les journalistes étrangers opèrent sous des contraintes strictes dans les TPO. Les Palestiniens des TPO peuvent diriger des journaux et conduire des débats internes mais sont surveillés de près et peuvent être arrêté ou tués si leurs vues sont considérées comme menaçant probablement l’occupation israélienne.
viii. [Refus du] droit à la liberté de rassemblement et d’association pacifique ;
M. Autres dispositions de la Convention :
a). Toutes les mesures incluant les mesures législatives, conçues pour diviser la population selon des lignes raciales par la création de réserves séparées et de ghetto pour les membres d’un groupe ou de groupes raciaux : toute la politique géographique d’Israël est de diviser la population de cette manière : voir ci-dessus.
b). Arrestations arbitraires et emprisonnement illégal des membres d’un groupe ou de groupes raciaux : dans les TPO, la politique de détention administrative – détention sans jugement – d’Israël est notoire. Récemment l’État a commencé à utiliser aussi cette pratique avec les citoyens Palestiniens d’Israel. l’État maintient aussi deux systèmes judiciaires et de tribunaux séparés pour les juifs et les Palestiniens en Cisjordanie.
c). Interdiction des mariages mixtes entre membres de différents groupes raciaux :
i. Le Mixed Marriages Act était une loi infâme de l’apartheid sud-africain interdisant les mariages inter-raciaux.
ii. Israël n’a pas de Mixed Marriage Act mais n’en a pas besoin pour atteindre le même objectif d’empêchement du métissage. Le mariage civil n’existe pas en Israël : seules les autorités religieuses peuvent officier un mariage, ce qui rend les mariages interconfessionnels très difficiles. De plus, les divisions ethniques ou religieuses dans le pays sont très profondes et le préjugé anti-arabe parmi les juifs est très fort, aussi les mariages mixtes sont-ils extrêmement rares. Dans le cas presque inouï où un-e Israélien musulman ou chrétien et un-e Israélien juif veulent se marier, l’un-e doit se convertir ou ils doivent se marier dans un autre pays.
Noter aussi : les sionistes citent fréquemment l’absence d’un Mixed Marriages Act en Israël comme une preuve qu’Israël n’est pas un état d’apartheid. Mais selon la Convention, les exemples de « actes infâmes » qu’elle répertorie n’ont pas besoin d’exister tous pour que le crime d’apartheid soit constitué. L’absence de telle ou telle disposition en Israël ne signifie pas par conséquent qu’Israël n’est pas un état d’apartheid. En réalité, le Mixed Marriages Act est une des rares dispositions de la Convention qu’Israël ne reproduit pas directement en loi, aussi c’est un abus de citer ce cas exceptionnel comme preuve qu’Israël n’est pas coupable d’apartheid alors que la masse des autres données prouve qu’il est.
d). L’expropriation de la propriété foncière appartenant à un groupe ou à des groupes raciaux ou à des membres de ceux-ci : [documentation considérable sur l’appropriation de la terre pour les colonies par B’tselem et d’autres]
e). Persécution d’organisation et de personnes, en les privant de leurs droits fondamentaux et de leur libertés, parce qu’ils s’opposent à l’apartheid. La répression sud-africaine de la protestation noire—l’ANC, le front uni démocratique – étaient tristement célèbres, allant de l’arrestation arbitraire à la détention, la torture, les lettres piégées et les meurtres. Finalement, le gouvernement sud-africain qualifia l’ensemble de la résistance à l’Apartheid d’« attaque totale » exigeant une « défense totale » justifiant ces mesures. Israël reproduit cette orientation en qualifiant toute résistance palestinienne de « terrorisme » et utilise les mêmes méthodes : arrestations arbitraires, détention, torture, assassinat, etc.
f). Par l’infliction sur les membres d’un groupe ou de groupes raciaux de maux corporels ou mentaux sérieux, par la violation de leur liberté ou de leur dignité, ou en les soumettant à la torture ou à des traitements ou punitions cruels, inhumains ou dégradant : Israël est notoirement coupable de torture systématique et de traitements inhumains des prisonniers Palestiniens. L’étendue des preuves est trop grande pour être citée ici : toute requête Google mène immédiatement à des sources fiables, y compris israéliennes.
g). Imposition délibérée sur un groupe ou des groupes raciaux de conditions de vie calculées pour causer leur(s) destruction physique en totalité ou en partie : Cette disposition utilise les termes de la Convention contre le génocide. C’est une addition curieuse à la Convention contre l’apartheid car l’Afrique du Sud ne pouvait pas être accusée de cette politique. Ni l’Afrique du Sud ni Israël ne semblent avoir poursuivi des politiques pour causer la mort en masse du peuple indigène en tant que but en soi. Toutes les données indiquent que les tueries, la famine, la privation d’aide médicale vitale et l’infliction massive de souffrances humaines sont des méthodes impitoyables et cruelles pour intimider le peuple et le forcer à sa capitulation politique, pas pour son extermination physique. Là encore, ceci ne veut pas dire qu’Israel (ou l’Afrique du Sud) n’est pas un Etat d’apartheid.
h). Exploitation du travail des membres d’un ou de plusieurs groupes raciaux, en particulier par le travail forcé. L’Apartheid était certainement basé sur l’exploitation brutale du travail noir, qu’il assurait en imposant des conditions ne laissant pas aux Noirs d’autre choix que de travailler aux travaux durs et subalternes réservés aux Noirs (par l’éducation bantoue, les restrictions au commerce et à l’industrie noire, etc.). Cependant, l’Afrique du Sud n’a pas reposé significativement sur travail forcé noir. Israel s’est appuyé significativement sur le travail palestinien bon marché dans les années 1980. Après la 1ere Intifada (1987-1993), Israel a commencé à exclure systématiquement le travail palestinien et maintenant sa dépendance sur la population palestinienne des TPO est négligeable. On peut spéculer que le gouvernement israélien a entrepris cette politique précisément parce que la dépendance sur le travail noir a été identifiée comme un des facteurs qui ont abattu l’Apartheid en Afrique du Sud en 1990. L’économie israélienne continue de s’appuyer sur le travail palestinien bon marché pour les travaux agricoles et la construction des colonies. Une ancienne doctrine, tirée de la tradition biblique, a été que les Palestiniens peuvent rester en Israel, mais seulement comme « coupeurs de bois et porteurs d’eau » . Traduction : JPB-CCIPPP
Source : Virginia Tilley. Virginia Tilley est professeur de science politique et vit au Cap. Elle a publié “The one-state solution. A breakthrough for peace in the israeli-palestinian deadlock (2005) vtilley@mweb.co.za.
[1] L’Afrikaans est la langue des colons hollandais d’Afrique du Sud, qui se nomment ‘Afrikaners’. Au cours des centaines d’années de colonisation, leur langue est devenue une version modifiée du hollandais européen et a maintenant un statut distinct de langue officielle en Afrique du Sud.
[2] http://www.aidh.org/Racisme/T_Discrim_03.htm
[3] http://untreaty.un.org/cod/avl/ha/cspca/cspca.html

Prof. Virginia Tilley, Le Cap, RSA.

Le village Dahr Al-Maleh, une vaste prison à cause des colonies et du mur de séparation

[ 25/03/2011 - 01:33 ]
Jénine – CPI
Au sud-ouest de la ville de Jénine, vit le village Dahr Al-Maleh. Mais quatre colonies sionistes, le mur de séparation discriminatoire et son portail en fer l’ont transformé en une vraie prison contrôlée par quelques soldats israéliens. Tout villageois ne peut entrer chez lui qu’après une inspection minutieuse et une autorisation spéciale. C’est une prison qui prive les villageois des éléments les plus élémentaires d’une vie des plus simples. Les occupants israéliens leur rendent la vie impossible, afin de les pousser à quitter ce qui reste de leurs terres étouffées par les colonies et le mur.
Les colonies et le mur
Le village Dahr Al-Maleh se trouve au sud-ouest de la ville de Jénine, entouré de quatre colonies sionistes. La colonie Chakid est à 350 mètres seulement à l’est du village, Hanit est à 500 mètres au nord, Omer à 1000 mètre à l’ouest. A l’ouest se trouve aussi la colonie de Tal Mancha habitée par des extrémistes sionistes.
Et le mur discriminatoire de séparation déchire, comme un couteau, les frontières du village. Six familles ont été coupées de leur village par ce maudit mur.
Le portail en fer
Les colonies et le mur de séparation n’ont pas suffi aux occupants israéliens pour bien étouffer le village Dahr Al-Maleh. Ils ont installé un portail à son entrée. Ils l’ont transformé en une caserne militaire fermée. Le portail s’ouvre à sept heures du matin et se ferme à sept heures du soir. Et en fin de matinée, il se ferme de dix heures à midi !
« Même pour nous les étudiants, les soldats israéliens pratiquent une fouille totale, chaque fois qu’on veut sortir ou entrer à travers le portail. Nous ne pouvons entrer dans le village qu’avec des autorisations. », dit l’étudiante Safaa Al-Khattib.
Elle se trouve assez souvent obligée de dormir dans la ville de Naplouse où se trouve son université, lorsqu’elle a des cours au petit matin, ayant peur de voir le portail l’empêcher de passer.
Galeb Jamil, président du conseil du village, ajoute à ses propos : « Nous ne pouvons rejoindre le village qu’avec une autorisation renouvelée tous les deux ans par la direction militaire israélienne de Salem ; sans autorisation, nous ne pouvons pas rentrer chez nous ».
Sans électricité
Il est devenu anodin d’entendre le bruit de ces générateurs usés utilisés par les habitants pour avoir un peu de lumière, quelques heures seulement par jour, une épreuve insupportable aux jeunes qui veulent étudier le soir.
Et pour résoudre le problème de l’électricité, le gouvernement français a effectué une installation dans la zone qui dessert une douzaine de villages, à l’exception du village Dahr Al-Maleh, à cause du mur de séparation discriminatoire qui ne cesse de l'asphyxier.
Une crise économique
Cette fermeture pousse le village vers une crise économique sans précédent. Le chômage frappe 75% de la population. La plupart des terres agricoles sont ratissées pour le compte du mur. Et les villageois sont interdits d’entrer dans le village. Les produits alimentaires, on les cherche dans le village de Bartaa, quinze kilomètres plus loin. Et le gaz attribué à chaque famille est très limité.
Interdiction de construire
Appliquant leur politique poussant la population à quitter leur village, les autorités de l’occupation israélienne lui interdisent de construire de nouvelles maisons et de reconstruire les anciennes, même celles qui risquent de tomber. Elles interdisent aux habitants de construire des lieux publics, des écoles, des mosquées, des centres culturels, sous prétexte que le nombre d’habitants est peu élevé. Les occupants israéliens font tout pour les pousser hors du village, dit le président du conseil du village.

Les forces israéliennes remettent des avis de démolition près de Selfit

[ 25/03/2011 - 12:30 ]
Selfit – CPI
Les forces de l’occupation ont envahi jeudi 24 mars le village de Broukine près de Selfit, et ont remis à ses habitants des ordres de démolition de leurs maisons, sous prétexte de construction dans les zones classées (C) sur lesquelles il est interdit de construire.
Le maire de Broukina, Ikrima Samara, a déclaré dans la presse : « Le village cerné de toutes parts par des colonies, et en particulier le complexe industriel de Bourkan, est l’objet de plans importants visant à confisquer ses terres et interdire l’expansion ».
Il a ajouté que les villageois ne peuvent profiter des terres qui s’étendent au village car les colons s’y déploient et empêchent d’y construire, ce qui a crée une crise importante dans la ville.
Il a souligné que les forces israéliennes ont remis jeudi à plusieurs citoyens des avis de démolition de leurs maisons, et le nombre de demeures menacées de démolition dans le petit village a atteint 70 maisons.
Il a affirmé que « si aucune mesure n’est prise pour enrayer l’expansion de la colonisation dans les environs du village et arrêter la politique de démolition des maisons, les choses vont tourner à la catastrophe, d’autant plus que les terres classées (C) par les autorités de l’occupation et sur lesquelles la construction est interdite, représentent environ 73% des territoires de la Cisjordanie ».

L’occupation transforme al-Qods en base militaire et envahit Toulkaram

[ 25/03/2011 - 12:00 ]
Al-Qods occupée – CPI
Les forces de l’occupation sioniste ont renforcé le bouclage et l’isolement de la ville d’al-Qods, et elles ont pris des mesures restrictives sur les points de passage et les check-points militaires installés aux entrées principales de la ville sacrée. Cela concerne en particulier le passage de Kalandia qui permet d’accéder à la Cisjordanie, rappelant le climat qui régnait lors de l’Intifada d’al-Aqsa et ses opérations martyres.
Des sources locales ont affirmé que les soldats israéliens se sont déployés massivement dans l’ensemble d’al-Qods, suite à l’opération qui a tué une femme colon sioniste et blessé des dizaines d’autres dont certains dans un état grave.
Des jeeps de l’armée ont été vues accompagnées de soldats de l’occupation procédant à des patrouilles intensives et fouilles des citoyens, en particulier les jeunes. Une forte présence des forces israéliennes a été remarqué dans la Vieille ville d’al-Qods et au niveau de ses entrées.
Selon les habitants d’al-Qods, les forces de l’occupation ont déployé des centaines de gardes-frontières et de policiers sionistes dans les rues principales et secondaires de la ville, le long du mur d’apartheid. Des patrouilles militaires se sont stationnées aux entrées des quartiers et des villes de Jérusalem occupée.
Les citoyens parlent d’harcèlement des forces israéliennes contre de nombreux ouvriers d’al-Qods qui travaillent dans différents équipements dans la partie ouest de la ville. Cela en particulier dans le voisinage de l’explosion, les rues de Jaffa et du Roi Georges, et la gare, mais le nombre de travailleurs arrêtés et maltraités par la police et l’armée n’est pas connu.
De nombreux citoyens qui travaillent dans la partie ouest de la ville craignent d’être agressés par des groupes extrémistes juifs sur leur chemin menant au travail.
D’autre part, les forces de l’occupation ont arrêté le jeune Kanaan Rouidi âgé de 26 ans, de la ville de Selwan au sud d’al-Aqsa, à un check-point militaire mobile installé soudainement à l’entrée de la ville du côté de Wadi Helwa.
Des affrontements ont éclaté entre les soldats de l’occupation et les citoyens à Selwan, durant lesquels une voiture appartenant aux unités d’infiltration a été brûlée. Et les forces israéliennes ont lancé des bombes à gaz lacrymogène sur les citoyens et leurs maisons, provoquant plusieurs cas d’asphyxie.
Dans la ville de Toulkaram, les forces de l’occupation sioniste ont pris d’assaut jeudi à l’aube la ville, et ont remis à plusieurs citoyens des convocations au bureau de liaison militaire de la ville.

Ashkenazi demande à l’occupation de bombarder des zones habitées à Gaza pour tuer les résistants

[ 25/03/2011 - 13:12 ]
Al-Qods occupée – CPI
L’ancien chef d’état-major de l’armée israélienne, Gabi Ashkenazi, a demandé de traquer les résistants palestiniens et leurs dirigeants dans la bande de Gaza pour les tuer « même si cela requiert le bombardement de maisons habitées ».
La radio hébreu a rapporté d’Ashkenazi : « L’armée israélienne doit traquer les insurgés palestiniens dans la bande de Gaza et les liquider, même si ils se trouvent dans des zones peuplées de civils », selon ses propos.
Toujours selon la radio, les déclarations d’Ashkenazi ont été tenues lors d’une soirée d’ « honneur » à l’armée sioniste qui a eu lieu hier soir à Paris, où il a ajouté : « Nous devons empêcher l’Iran d’obtenir des armes nucléaires sans exclure tout ce qui pourrait aider à atteindre cet objectif ».

L’occupation tire sur un jeune qui a blessé un soldat sioniste

[ 25/03/2011 - 12:58 ]
Naplouse – CPI
Un jeune palestinien du camp de réfugiés de Balata dans le district de Naplouse a été blessé vendredi matin par les tirs de l’armée israélienne près d’une colonie de la Vallée du Jourdain.
La radio sioniste a affirmé que l’armée de l’occupation a ouvert le feu sur le jeune palestinien après qu’il a ait lancé une grosse pierre sur un soldat sioniste, le blessant grièvement à la tête. Cela a eu lieu dans la station de bus près du village agricole de Tomer  dans la Vallée du Jourdain, et le jeune a été arrêté et transporté à l’hôpital sioniste dans un avion militaire.
Des sources locales ont indiqué que le jeune blessé est Soulayman Issa, âgé de 24 ans, il a été touché par plusieurs balles dans les pieds, et son état de santé est qualifié de grave.
Elles ont ajouté que de grandes forces de l’armée israélienne se sont rendues sur le lieu qu’ils ont bouclé et l’ont déclaré zone militaire fermée.

Le ministère égyptien des affaires étrangères et la poursuite des criminels de guerre sionistes

[ 25/03/2011 - 19:15 ]
Le Caire – CPI
Le ministre égyptien des affaires étrangères Dr. Nabil Al-Arabi a discuté avec le procureur général du tribunal pénal international Luis Ocambo de la question de l’élargissement du pouvoir du tribunal afin d’enquêter sur les crimes et les violations pratiqués dans les territoires palestiniens occupés.
Minha Bakhoum, porte-parole du ministère des affaires étrangères, a dit que le sujet de la rencontre effectuée hier jeudi 24 mars 2011 était « d’activer le rôle du tribunal afin d’assurer qu’aucun des criminels n’échappe à la sanction qu’il mérite ».
Des observateurs croient que le ministre égyptien a évoqué ce dossier avec Ocambo, qui visite la région pour étudier la possibilité de poursuivre le chef libyen Mouammar Kadhafi, afin de pratiquer des pressions sur l’Entité sioniste qui voudrait réattaquer la bande de Gaza.

Une nouvelle agression aggravera encore plus la situation sanitaire de la bande de Gaza

[ 25/03/2011 - 19:35 ]
Gaza – CPI
Dans la bande de Gaza, le ministère de la santé a tiré la sonnette d’alarme devant la situation grave des médicaments en manque, à cause du blocus imposé sur la Bande depuis cinq ans. Toute nouvelle agression rendra cette situation catastrophique.
Dr. Monir Al-Barch, directeur général de la pharmacie du ministère de la santé, dit que le manque de médicaments est arrivé à un stade dangereux. Le manque concerne surtout les antibiotiques, le lait pour enfant, les domaines de la chirurgie et du cancer, entre beaucoup d’autres.
Dans un communiqué dont notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a reçu une copie, aujourd’hui vendredi, il a précisé qu’il s’agit de 153 sortes de médicaments. Il a peur que la situation sanitaire arrive à des niveaux catastrophiques si les occupants israéliens étendent leur agression contre notre peuple.
Al-Barch a appelé à une intervention internationale immédiate afin de combler ces lacunes, pour sauver des centaines de vies humaines.
Il a aussi appelé les autorités égyptiennes à ouvrir complètement le point de passage de Rafah, une ouverture nécessaire à l’entrée des aides médicales dans la bande de Gaza, notamment en ce moment où les occupants israéliens continuent leur agression.

Les députés de la ville d'Al-Quds poursuivent leur sit-in depuis 275 jours

[ 26/03/2011 - 00:57 ]
Al-Quds occupée – CPI
Cheikh Khalil Al-Azzawi, prédicateur de la tente des députés de la ville d'Al-Quds rassemblés dans un sit-in, dans le quartier Cheikh Jarah, a insisté sur la nécessité d’en finir avec l’occupation et de retrouver l’unité du peuple palestinien.
Dans son prêche du vendredi 25 mars 2011, il a dit que la réconciliation réelle se fera en préservant les principes palestiniens : la libération de la sainte ville d’Al-Quds, l’arrêt de toute coordination sécuritaire avec les occupants israéliens, le retour des réfugiés à leur patrie.
Le prédicateur a salué la position des députés et de l’ancien ministre de la ville d'Al-Quds. Leur résistance constitue un exemple pour tous les habitants de la ville.
A la fin de son discours, le prédicateur a parlé de ce soldat sioniste qui a été détenu après avoir tué des civils avec son tank. Le monde occidental ne parle cependant que de lui, en oubliant plus de sept mille Palestiniens, hommes et femmes, qui ont été enlevés de leurs maisons, de leurs familles.
A noter que les députés de la ville d'Al-Quds continuent leur sit-in depuis 275 jours, dans le siège de la Croix-Rouge. Ils ont décidé de le poursuivre jusqu’à l’annulation de la décision israélienne consistant à retirer leurs cartes d’identité et à les chasser de la ville sainte. Leur seule faute serait la participation aux élections législatives palestiniennes de 2006, représentant la liste « Changement et réforme », ainsi que leur victoire.

L’Ukraine devra obliger les occupants israéliens à libérer Abou Sissi

[ 26/03/2011 - 01:01 ]
Gaza – CPI
Le Centre palestinien pour la défense des captifs a exprimé son inquiétude de voir les occupants israéliens continuer à détenir l’ingénieur palestinien Dirar Abou Sissi, kidnappé par le Mossad en Ukraine, le mois dernier.
Dans un communiqué dont notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a reçu une copie, le Centre a catégoriquement condamné ce crime d’enlèvement. C’est un crime contre l’Ukraine, avant qu’il ne soit contre Abou Sissi.
Le Centre a appelé l’Ukraine à quitter le silence et à lever le voile sur les conditions de l’enlèvement de l’ingénieur par le Mossad, surtout qu’on sait qu’elle a appelé l’ambassadeur israélien à expliquer les conditions de l’enlèvement.
Le Centre a aussi appelé le tribunal européen à réagir immédiatement afin de trouver une issue à cette affaire qui représente une violation de la sécurité de l’Europe et des droits de l’homme. Il a exprimé son étonnement face au black-out médiatique quant à ce dossier. Il a enfin exhorté le tribunal européen à pratiquer toutes les pressions nécessaires sur l’Ukraine pour libérer l’ingénieur Abou Sissi.

Blessures et arrestations durant les manifestations contre le mur de séparation discriminatoire

[ 26/03/2011 - 01:07 ]
Ramallah – CPI
Des dizaines de Palestiniens et des solidaires ont été blessés ou asphyxiés durant les manifestations hebdomadaires sorties pour protester contre mur de séparation discriminatoire, dans les villages de Salwan, Balïn, Al-Maasara et Al-Nabi Saleh.
Dans le village de Balïn, trois Palestiniens ont été blessés et des dizaines d’autres ont été asphyxiés par les bombes lacrymogènes lancées par l’armée de l’occupation israélienne.
Les manifestants ont parcouru les rues du village en secondant des slogans appelant à l’union, à l’attachement aux principes du peuple palestinien, à la libération de tous les captifs.
Et dans le village de Nabi Saleh, les forces israéliennes d'occupation ont réprimé la manifestation par des bombes lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Des dizaines de personnes ont été asphyxiées et trois autres atteintes par des balles en caoutchouc.
Les forces israéliennes d'occupation ont aussi arrêté quatorze personnes, la plupart des solidaires étrangers. Elles les ont frappées et humiliées. Elles ont aussi occupé plusieurs maisons et le centre culturel du village pour les transformer en des casernes militaires.
Et dans le village d’Al-Maasara, les forces israéliennes d'occupation ont empêché les manifestants d’avancer vers le mur de séparation discriminatoire.
Les participants ont hissé des drapeaux palestiniens et des pancartes condamnant le silence international face à toutes ces violations pratiquées contre les Palestiniens. Ils ont appelé à en finir avec la division, à resserrer le rang national pour faire face aux plans de l’occupation israélienne.
Et dans le village de Salwan, de la ville d'Al-Quds, des dizaines de Palestiniens, surtout des personnes âgées, ont été asphyxies par les bombes lacrymogènes tirées par les soldats de l’occupation israélienne. Les manifestants leur ont fait face avec des pierres et des bouteilles incendiaires.
Des affrontements ont éclaté, après la prière du vendredi, vers la tente du sit-in. Ils se sont étendus à d’autres quartiers.
Des unités spéciales de l’armée israélienne ont ratissé la zone, surtout les quartiers de Bir Ayyoub, Aïn Al-Loza et Batn Al-Hawa.