jeudi 30 juin 2011

La rÉunion internationale À l’appui du processus de paix au Moyen-Orient demande UN SOUTIEN europÉen À une reconnaissance de la palestine auprÈs de l’ONU

29/06/2011
BRUXELLES, 29 juin –-La Réunion internationale des Nations Unies à l’appui du processus de paix israélo-palestinien s’est achevée, mercredi à Bruxelles, par une demande d’un soutien européen à une reconnaissance de la Palestine au cours de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies.
Convoquée à l’initiative du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, cette Réunion de deux jours avait pour but de contribuer aux efforts internationaux en faveur de la paix en examinant le rôle que peut jouer l’Europe pour relancer le processus de négociations de paix et en vue d’une solution prévoyant deux États.
Soulignant le rôle de force motrice que peut jouer l’Union européenne, l’Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, M. Riyad Mansour, a appelé l’Union européenne à soutenir, lors de la prochaine session de l’Assemblée générale, dont les travaux démarreront en septembre, une demande de reconnaissance de la Palestine.
« Il s’agit de faire de la Palestine un État et l’Europe, en tant que force décisive, peut faire la différence en travaillant à nos côtés à cet objectif, car il y a urgence », a-t-il déclaré, rappelant qu’il existait au sein de la communauté internationale un consensus pour un règlement fondé sur une solution prévoyant deux États.
La Déléguée générale de la Palestine auprès de l’Union européenne, Mme Leila Shahid, a appelé l’Europe à faire preuve de courage politique sur cette question, l’invitant à ne pas « se cacher » derrière la position américaine mais à énoncer clairement sa position.  Elle a affirmé que la maturité de l’Autorité palestinienne était réelle et que les Palestiniens devaient être reconnus comme un peuple qui pratique son droit à l’autodétermination par la création d’un État.
L’urgence d’une reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens et d’une solution prévoyant deux États a ensuite été mise en exergue par de nombreux intervenants, parmi lesquels des représentants et des experts européens, ainsi que des membres de la société civile.  
Séance plénière II – L’urgence de parvenir à une solution à deux États
M. MAXWELL GAYLARD, Coordonnateur spécial adjoint des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient et Coordonnateur résident des Nations Unies pour les activités humanitaires dans le Territoire palestinien occupé, a affirmé qu’il n’y avait pas de débat officiel au sein des Nations Unies en dehors d’une solution prévoyant deux États.  « Nous nous concentrons sur cette solution et le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a répété à plusieurs reprises qu’il soutenait les parties qui s’engagent pour des négociations directes », a-t-il insisté.  Soulignant que les Palestiniens étaient capables de diriger leur État et qu’il s’agissait là de leur droit, il a émis l’espoir que le rôle de l’Organisation des Nations Unies dans la région se limitât le plus vite possible à une présence d’experts sur le développement « si cela est souhaité par les Palestiniens ».
M. Gaylard a précisé que 25 entités des Nations Unies étaient, aujourd’hui, présentes en Israël ou dans le Territoire occupé pour aider les Palestiniens dans leur tentative de créer un État.  Il a souligné que les défis de développement demeuraient nombreux, notamment dans les domaines des droits de l’homme, des infrastructures, de l’eau, de la santé, de l’enseignement, de la culture, de l’emploi ou de la sécurité alimentaire.  Il a considéré que le mois de septembre ne marquait pas un arrêt mais la conclusion d’un processus.
Face à la situation observée et aux obstacles au développement qui persistent sur le terrain, M. Gaylard a réaffirmé l’urgence d’une solution prévoyant deux États.  « À Jérusalem-Est, par exemple, 270 000 Palestiniens sont confinés dans un petit espace », a-t-il précisé.  Dans ce contexte, il a appelé les donateurs à maintenir leurs efforts de financement de l’aide humanitaire.  « Il y a un besoin de 530 millions de dollars.  Le paiement des salaires, par exemple, demeure une préoccupation majeure pour les Palestiniens », a-t-il ajouté.
À son tour, Mme SAHAR QAWASMI, Membre du Conseil législatif palestinien, a insisté sur l’urgence de la mise en place d’une solution prévoyant deux États « car celle-ci est applicable et acceptable par les parties ainsi qu’au niveau international et peut mettre fin au conflit ».  Elle a souligné que le bilan sur le terrain, 20 années après la Conférence de Madrid, était marqué par davantage de victimes, par des confiscations de territoire et par l’implantation de colonies de peuplement.  « On assiste en Cisjordanie à une propagation du fondamentalisme, de l’extrémisme, du racisme et des violations des droits de l’homme », a-t-elle déploré, précisant que les mouvements extrémistes continuaient de semer le doute sur le fait que la communauté internationale puisse mettre fin au conflit.
Mme Qawasmi a expliqué que l’Autorité palestinienne poursuivait le renforcement de ses institutions et de ses services publics et que l’année écoulée avait été marquée par des progrès dans le domaine de la justice ou de l’économie.  Elle a précisé que le nombre d’affaires dont la justice était saisie en constituait un exemple et que la croissance économique était réelle en Cisjordanie et à Gaza.  Face au statu quo, elle a estimé que des alternatives devaient être envisagées.  L’une d’elles serait que le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte une résolution afin de ratifier et de reconnaître la déclaration d’indépendance de l’État de Palestine, publiée le 15 novembre 1988, sur la base des frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est comme capitale.
Elle a estimé qu’il pourrait aussi être demandé au Secrétaire général des Nations Unies d’assurer la protection de la population palestinienne durant un retrait complet des forces occupantes au cours d’une période d’un an.  Une autre alternative, selon Mme Qawasmi, serait que l’Assemblée générale reconnaisse la Palestine comme membre à part entière des Nations Unies et que la résolution 181 soit respectée.  « Celle-ci demandait à Israël de devenir membre de l’Assemblée générale après un respect complet de cette résolution, c’est-à-dire la création d’un État palestinien », a-t-elle conclu.
M. NAWAF SALAM (Liban) a insisté sur la nécessité d’un processus de négociations aux côtés des mécanismes multilatéraux.  « Il n’y a pas de contradiction entre des négociations et la reconnaissance de l’état palestinien », a-t-il déclaré, rappelant que la reconnaissance d’un État par un autre était une question qui relevait des relations bilatérales et non des Nations Unies ou des organisations internationales qui n’ont pas cette prérogative.  Il a ensuite estimé que le fait que la Palestine devienne Membre des Nations Unies ne violerait pas les accords israélo-palestiniens.  « La résolution 181 adoptée il y a 30 ans est un certificat de naissance d’Israël et, par conséquent, celui d’un autre État: la Palestine », a-t-il souligné.
Rappelant que l’autodétermination faisait partie des droits inaliénables, que celle-ci ne pouvait, par définition, être négociée, et que les Palestiniens avaient été encouragés après Oslo à créer leur propre État, il a estimé qu’aujourd’hui différents paramètres allaient en ce sens d’un point de vue légal.  « Il existe bien un peuple palestinien et un territoire, et cela malgré le fait que ses frontières finales ne sont pas confirmées », a-t-il ajouté, notant que l’ONU, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale avaient reconnu la capacité de la Palestine à fonctionner en tant qu’État.
Il a ensuite observé une différence qui existe, a-t-il dit, entre un État et son indépendance, rappelant l’existence d’une occupation.  « Une reconnaissance d’un État palestinien de la part d’Israël serait un acte de légitimation d’Israël et non l’inverse », a-t-il estimé, ajoutant qu’il s’agissait là de valeurs politiques.  Il a conclu en ajoutant qu’une reconnaissance ou qu’une accession au statut de Membre permanent des Nations Unies n’empêcherait pas la poursuite du processus de paix accompagné d’un calendrier de négociations.
Mme LEILA SHAHID, Déléguée générale de la Palestine auprès de l’Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg, a indiqué qu’il s’agissait d’œuvrer rapidement à une solution qui permettrait aux deux peuples de vivre dans cette partie du monde dans la démocratie et la stabilité.  « À la lecture de positions de certains membres de l’Union européenne, il faudra peut-être des décennies pour être encore reconnu comme un peuple qui pratique son droit à l’autodétermination par la création d’un État », a-t-elle déclaré.
Mme Shahid a ensuite estimé que tous les accords depuis la Conférence de Madrid étaient « restés lettre morte parce que la communauté internationale n’a pas été en mesure d’exiger que la puissance occupante respecte ses obligations au titre du droit international » et a invité les États membres de l’Union européenne à procéder à leur autocritique.  Il s’agit là aussi d’une question de courage politique de la part des acteurs internationaux, a-t-elle dit.
Elle a indiqué avoir observé que la question de la reconnaissance suscitait une certaine panique et avait entraîné un « lobbying israélien » intense à Bruxelles.  « L’Europe est l’une des premières grandes puissances à avoir parlé d’autodétermination lors de la Déclaration de Venise sur la Palestine, a-t-elle déclaré.  À cet égard, elle a engagé les Européens à ne pas « se cacher derrière la position américaine » mais à énoncer clairement leur position.  Elle a estimé qu’il s’agissait de faire preuve à la fois de courage politique et de logique face aux aides investies dans le Territoire occupé.  « Vous formez, par exemple, nos douaniers mais dans quel but si nous n’avons pas de frontière ou de douane? », a-t-elle interrogé.  Elle a conclu en ajoutant que la maturité politique de l’Autorité palestinienne était réelle et, qu’aux yeux de l’Histoire, Israël n’était pas le problème des Palestiniens mais celui des Européens.
Séance plénière III – Appui à la paix israélo-palestinienne: renforcer le rôle de l’Europe
M. PROINSIAS DE ROSSA, Membre du Parlement européen et Président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec le Conseil législatif palestinien, a d’abord précisé aux participants que cette délégation représentait la politique du Parlement et non celle d’un groupe en particulier.  Il a ensuite mis l’accent sur la nécessité d’un retour sans condition aux négociations.  « Israël insiste pour une reprise des négociations sans conditions mais en rappelant ses propres préconditions et sans préciser ses intentions réelles quant à un État palestinien viable », a-t-il déclaré.  Il a considéré que, dans un contexte où les Palestiniens sont traités comme des citoyens de seconde classe, ceux-ci n’ont pas d’autre choix que de s’adresser aux Nations Unies.
Estimant que l’Union européenne avait failli à son devoir de soutenir la Palestine sous prétexte que le Hamas n’était pas démocratique, M. de Rossa a expliqué que le Parlement européen tenterait d’adopter une position commune, sachant que chaque pays conserve le droit de garder sa position.  L’objectif est d’avoir une juste solution pour les réfugiés et un État basé sur les frontières de 1967, a-t-il rappelé.  Soulignant ensuite les concessions faites par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), M. de Rossa a indiqué que les Palestiniens demandaient un droit qui leur a été nié pendant des dizaines d’années.  « La création d’un État palestinien qui garantit la sécurité d’Israël est possible mais il faut reconnaître que l’heure a sonné et qu’il est temps d’agir », a-t-il conclu.
M. MAJED BAMYA, Délégation générale de la Palestine auprès de l’Union européenne, Belgique et Luxembourg, a déclaré que la sécurité ou « les prétextes en matière de sécurité » ne pouvaient pas être utilisés pour contrer les droits des populations.  Soulignant que la Déclaration de Venise évoquait des colonies illégales, l’annexion de Jérusalem et reconnaissait l’OLP comme partenaire fiable, il a déploré les refus successifs du Gouvernement israélien de prendre en compte plusieurs paramètres comme la question du droit au retour, le partage de Jérusalem ou le gel des colonies.
Il a estimé que la communauté internationale pouvait faire en sorte que ces paramètres soient appliqués, et ce, afin de retourner à un processus qui va de l’avant, notamment en reconnaissant que les implantations de colonies de peuplement sont illégales et représentent un obstacle à la paix.  « L’Union européenne a déclaré que les denrées qui y sont produites ne feraient pas l’objet d’un traitement préférentiel mais ce n’est pas suffisant », a-t-il ajouté.
Il a affirmé que la stratégie palestinienne au cours des dernières années avait été de démontrer qu’il y avait un partenaire pour la paix, en œuvrant notamment à une réconciliation, en formant un gouvernement et en étant prêt à créer un État.  « Il n’y a pas de contradiction entre l’indépendance et le processus de paix », a-t-il déclaré, regrettant que les autorités israéliennes aient diffusé auprès des responsables européens un document qui parle de reconnaissance prématurée.  Réaffirmant que les Palestiniens étaient prêts à reprendre les négociations sur la base des paramètres adoptés, il a émis l’espoir d’assister à une renaissance de la Palestine sur le terrain et a invité l’Europe à soutenir cet espoir.
M. CHRISTIAN JOURET, Conseiller auprès du Service européen pour l’action extérieure à Bruxelles, a estimé que les positions des Européens dans le conflit israélo-palestinien étaient connues.  « Jérusalem doit être la capitale de deux États.  La colonisation est illégale et contraire à une solution.  La paix doit être régionale, c’est-à-dire qu’il faudra trouver une solution aux relations entre Israël et le Liban, d’une part, et entre Israël et la Syrie, d’autre part », a-t-il dit.  Il a parlé d’urgence « face à certains régimes arabes qui sont contestés ou qui ne souhaitent pas une solution, et qui risquent de faire courir le risque d’une instabilité ».  Dans ce contexte, il a estimé que le temps était venu de prêter la plus grande attention aux aspirations légitimes des peuples.
M. Jouret a indiqué que la position de l’Union européenne avait souvent été en avance et que la référence aux frontières de 1967 apparaissait dans les déclarations européennes.  Il a expliqué que la position européenne s’articulait autour de trois axes, qui consistent à encadrer les négociations, gérer les crises et tenter de proposer des solutions à long terme.  S’agissant des négociations, il a insisté sur des solutions agréées par les parties et sur un agenda qui soit limité dans le temps « faute de quoi celles-ci seraient sans valeur », a-t-il précisé.  « L’Union européenne est prête à contribuer substantiellement à des arrangements postconflits une fois que la paix aura été trouvée », a-t-il affirmé.
M. SIMON PETERMANN, Professeur honoraire à l’Université de Liège (Belgique), a regretté une situation où l’Union européenne se contente trop souvent de répéter une position de principe.  « L’Union européenne mène aujourd’hui une diplomatie incantatoire qui fait l’unanimité de ses 27 membres mais, dès qu’il s’agit de prendre position sur une situation concrète, elle se divise ou adopte des positions minimalistes », a-t-il déploré.  Si les 27 s’accordent, selon lui, sur le principe de la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967, le risque est grand de voir ces mêmes États se diviser lors de l’Assemblée générale.
Face à un consensus difficile à obtenir, M. Petermann a considéré que l’Union européenne devait plutôt privilégier des projets concrets aidant les Palestiniens à renforcer l’Autorité palestinienne et à bâtir un État pleinement souverain.  À cet égard, il a fait remarquer que deux missions européennes existaient sur le terrain.  Il a plaidé pour le renforcement de telles missions dans d’autres domaines car il considère que « l’Europe a tous les atouts en main pour faire valoir sa position sur le terrain » et que c’est là que son intervention s’avérait la plus efficace.  Il a ensuite illustré son intervention d’exemples de fonds débloqués à cet effet tantôt par la Commission européenne, tantôt dans le cadre de politiques nationales.
M. AVRAHAM BURG, ancien Président de la Knesset, a constaté que « la paix était devenue prisonnière du processus ».  Il s’est déclaré sceptique quant au rôle que peut jouer l’Union européenne au Moyen-Orient car son fonctionnement en matière de politique étrangère demeure, selon lui, nébuleux.  Il a indiqué qu’il existait une majorité israélienne en faveur d’une solution à deux États mais que celle-ci avait, en quelque sorte, été « kidnappée par un rêve extrémiste de Grand Israël ».  M. Burg a ensuite estimé qu’il existait à présent une diplomatie palestinienne pacifique et qu’il s’agissait là d’un nouveau départ.  « Il faut que cette philosophie soit une stratégie positive pour les deux parties et le moment de la vérité a sonné pour Israël », a-t-il conclu.
M. PIERRE GALAND, Président de la Coordination européenne des comités et associations pour la Palestine et ancien Sénateur au Parlement belge, a expliqué que la position européenne était traversée d’incohérences, évoquant des manquements à ses propres engagements et aux Conventions de Genève.  « Le discours est souvent cohérent mais les actes ne suivent pas », a-t-il regretté, citant à titre d’exemple le vote européen unanime en faveur de l’adhésion d’Israël à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).  Il a souligné que la société civile européenne, représentée par plus d’une centaine d’associations, demandait aujourd’hui clairement que l’Union adopte des mesures à l’encontre d’Israël et a invité le Parlement européen à les accompagner dans cette demande. 
S’agissant du projet de flottille humanitaire pour Gaza, M. Galand a déclaré qu’il aurait souhaité que le Secrétaire général des Nations Unies ou que le Président de l’Assemblée générale soutiennent des initiatives populaires « lorsqu’elles sont pacifiques et vont dans le sens d’un soutien à des populations sous oppression ».
Séance de clôture
Déclarations
En clôture de ces deux journées de travaux à Bruxelles, M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, a déclaré que le poids de l’Union européenne jouait un rôle essentiel de force motrice.  « Parfois, nous sommes frustrés, parfois nous sommes en désaccord parce que nous souffrons de l’occupation dans la bande de Gaza, à Jérusalem-Est ou dans d’autres parties du Territoire palestinien occupé».  Il s’est cependant déclaré convaincu que les partenaires européens redoubleront d’efforts afin de mettre fin à cette souffrance.  Il a ajouté qu’il s’agissait à présent de faire de la Palestine un État et que l’Europe en tant que force décisive pouvait faire la différence car il y a un sentiment d’urgence.  Il a exhorté celle-ci à se joindre aux Palestiniens pour travailler de concert au sein des Nations Unies.
Considérant qu’il s’agissait d’un changement stratégique, il a rappelé que les Palestiniens avaient le droit légitime de résister à l’occupation.  Citant l’exemple des villageois palestiniens qui ont pu, avec l’aide d’Israéliens et d’autres régions du monde, faire en sorte que le mur ne traverse pas leur village, il a affirmé que cette résistance pouvait prendre une forme pacifique.   L’Autorité palestinienne a été reconnue par plusieurs pays, à commencer par le Costa Rica, puis la République dominicaine.  Il y a eu un véritable tsunami, a-t-il poursuivi, rappelant qu’il y avait, en 2011, un consensus sur la solution prévoyant deux États.  Il a estimé qu’il s’agissait d’une main tendue et qu’il était possible de travailler et d’arriver en septembre à un libellé aux Nations Unies.
« Si nous arrivons à 140 pays, y compris un nombre important de pays européens qui reconnaissent la Palestine, qui aura le courage de dire non au Conseil de Sécurité? », a-t-il demandé.  Réaffirmant que les Palestiniens étaient prêts à négocier, il a souligné que pour commencer une relation avec Israël, il fallait être sur un pied d’égalité.
M. ABDOU SALAM DIALLO, Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a noté qu’un sentiment d’urgence avait été perceptible au cours de ces deux journées de travaux de la Réunion.  Il a estimé qu’il était possible parvenir encore à un accord de paix avant la date butoir de septembre « si les parties font preuve de volonté politique et de courage », a-t-il insisté.  Il a souligné que les débats avaient également apporté un message important en soulignant que les négociations de paix et la reconnaissance diplomatique de la Palestine ne s’excluaient pas mutuellement.  De même qu’il faut que les négociations de paix aboutissent, les colonies doivent s’arrêter, a-t-il continué, appelant l’Europe à ne pas craindre d’utiliser les puissants leviers dont elle dispose pour obliger les parties à respecter le droit international.

M. BAN KI-MOON APPELLE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE À PARTICIPER AUX EFFORTS EN VUE DE RAMENER PALESTINIENS ET ISRAÉLIENS À LA TABLE DES NÉGOCIATIONS

29/6/2011
On trouvera, ci-après, le texte du message du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, adressé aux participants de la Réunion internationale des Nations Unies à l’appui du processus de paix israélo-palestinien, qui s’est tenue à Bruxelles, le 28 juin.  Ce message a été prononcé par le Coordonnateur spécial adjoint des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Coordonnateur résident des Nations Unies et Coordonnateur des opérations humanitaires pour le Territoire palestinien occupé, M. Maxwell Gaylard:
Je suis heureux de saluer les participants de cette réunion fort opportune organisée par le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.
Il est très inquiétant de constater que le processus de paix israélo-palestinien est actuellement en panne.  Il reste moins de trois mois jusqu’à l’échéance fixée, l’an dernier, en septembre comme objectif pour la réalisation d’un accord sur les questions concernant le statut permanent et pour l’achèvement de l’exécution du plan de deux ans de l’Autorité palestinienne pour l’édification de l’État.  Alors que toute la région est secouée par des manifestations populaires et des changements politiques de portée historique, il faut absolument que les Palestiniens et Israël renouent des négociations sérieuses.
La solution à deux États sert au mieux les intérêts des deux parties et correspond à leurs aspirations légitimes.  Les Palestiniens ont le droit de créer leur propre État souverain, indépendant et viable.  Israël a le droit de vivre en paix et en sécurité derrière des frontières sûres reconnues par la communauté internationale.  Afin d’aboutir à ces résultats, il importe de se garder de tout acte susceptible de porter atteinte à la confiance.
Dans son discours du 19 mai, le Président Obama a énoncé des idées importantes qui peuvent servir de point de départ pour un retour à des négociations de bonne foi.  Particulièrement importante est l’affirmation des principes fondamentaux concernant les frontières et les dispositions de sécurité.  J’en appelle aux parties pour qu’elles rejoignent la table de négociation sans conditions préalables et sans retard.  J’espère que le Quatuor pourra créer une dynamique vers cet objectif lors d’une prochaine réunion au niveau des chefs de délégation.
La situation sur le terrain demeure préoccupante.  La poursuite du développement des implantations en Cisjordanie, y compris à Jérusalem, est contraire au droit international et aux obligations imposées à Israël par la Feuille de route.  Elle affaiblit encore la confiance des Palestiniens en des négociations directes.  Il faut absolument qu’Israël respecte le droit international humanitaire dans le Territoire palestinien occupé.
Grâce au programme palestinien d’édification de l’État, la Cisjordanie est prête, sur le plan institutionnel, à assumer le statut d’État, comme le Comité spécial de liaison l’a confirmé en avril.  Cependant, les réalisations institutionnelles sont près de buter contre leurs limites, vu l’espace politique et géographique actuellement disponible, car elles ne touchent ni Jérusalem-Est, ni une grande partie de la zone C, ni la bande de Gaza.  La persistance de l’occupation et les questions qui restent non réglées concernant le conflit israélo-palestinien, ainsi que la scission qui continue d’exister entre Palestiniens, empêchent l’Autorité palestinienne d’étendre son autorité institutionnelle aux secteurs qui restent hors de sa portée.  Les contraintes qui pèsent sur l’aménagement urbain et ce qui fait obstacle à la liberté de mouvement et à l’accès à la Cisjordanie continuent à peser lourdement sur la viabilité de l’économie palestinienne.  Israël doit absolument annuler toutes les mesures d’occupation et permettre au progrès économique et institutionnel de continuer, afin d’aider son voisin palestinien en voie de formation.
À Gaza, de nouvelles mesures d’assouplissement sont nécessaires pour rendre durable le modeste progrès accompli et donner des moyens d’agir à ceux qui aspirent à ce que le calme se maintienne.  Celui-ci règne, pour l’essentiel, depuis trois mois; il est extrêmement important, et il faut absolument le faire durer.  Je me félicite qu’Israël ait approuvé encore 100 millions de dollars de projets de travaux de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).  En même temps, j’insiste sur la nécessité d’assurer la liberté et la sécurité du mouvement des personnes et des marchandises, notamment des matériaux de construction, ainsi que de l’application de tous les aspects de la résolution 1860 du Conseil de sécurité.
Je suis toujours favorable à l’action menée pour aboutir à l’unité des Palestiniens dans le cadre des positions adoptées par le Quatuor, des engagements pris par l’Organisation de libération de la Palestine et de l’Initiative de paix arabe.  Il est primordial que les Palestiniens se mettent d’accord sur un gouvernement capable de répondre aux attentes des citoyens ordinaires, de maintenir la coopération en matière de sécurité et le calme, de répondre aux préoccupations de la communauté internationale et de négocier avec Israël.  Il faut que toutes les parties internationales donnent une chance au processus.
Je lance un appel aux donateurs pour qu’ils ne faiblissent pas.  Si l’appui qu’ils apportent au budget de l’Autorité palestinienne était insuffisant, cela pèserait sur les activités du Gouvernement et cela perturberait le programme d’édification de l’État.  Je me suis félicité qu’Israël continue à virer les recettes de la TVA et les recettes douanières.  Le respect de ses obligations internationales est pour Israël le bon moyen de promouvoir la coopération avec un interlocuteur palestinien responsable.  Le maintien de la participation des donateurs peut pousser à la modération, renforcer la sécurité, redonner espoir, aider à lancer la reconstruction de Gaza et renforcer l’unité palestinienne.
La communauté internationale doit apporter sa contribution aux efforts menés pour ramener les parties à la table de négociation.  Il n’y a pas de temps à perdre.  Je continuerai à faire tout ce qui est possible, en tant que Secrétaire général et que membre du Quatuor, pour aider les parties à parvenir à mettre fin à l’occupation qui a commencé en 1967, à mettre un terme au conflit et à aboutir à un règlement des questions relatives au statut final –y compris celles de Jérusalem, des frontières, des réfugiés et de la sécurité– et à la naissance d’un État palestinien souverain, indépendant, d’un seul tenant et viable, vivant au côté d’Israël dans la paix et la sécurité.
Dans cet esprit, je vous prie de recevoir mes souhaits les plus sincères pour la réussite de votre réunion.

Toute la nuit, le «Louise Michel» veille

29/06/2011 

Sur le principal bateau français de la flottille pour Gaza, des tours de garde sont organisés afin de le protéger après le sabotage du cargo grec.
Sur le Louise Michel, il est minuit et demi ou un peu plus. Après avoir raconté quelques uns de ses souvenirs de marin activiste, Alain Connan, le capitaine du bateau et ancien président de Greenpeace France est parti se coucher. Le Breton Jo Le Guen, son second de luxe, l'a précédé un peu auparavant.
Sur le pont, ils ne sont plus que quatre, qui veilleront cette nuit jusqu'à 5 heures du matin. Dans la soirée de lundi, les Grecs se sont rendus compte que leur bateau passager avait été saboté. Depuis, la paranoïa, déjà forte, est montée d'un cran chez les membres de la flottille internationale. Sur chaque embarcation, des tours de garde ont été instaurés.
Jean-Paul Lecoq, 53 ans, député PC de Seine-Maritime, s'est installé à un bout de la grande table sur le pont. Dans son prolongement, un ordinateur posé devant lui, Yamin Makhri, la quarantaine, membre du Collectif 69 pour le Rhône. En temps normal, il est le directeur des éditions Tawhid, «qui publient des livres sur la culture arabo-musulmane de langue française». «C'est nous qui avons publié Tariq Ramadan», précise-t-il d'emblée. En face de lui est assis Foued Medjabri, 33 ans, d'un naturel plus discret, aussi originaire de Lyon, chargé de la gestion des sinistres par téléphone pour une compagnie d'assurance. A ses côtés, l'un des plus jeunes du groupe, Antoine Chauvel, 28 ans, membre de l'association de Génération Palestine, professeur des écoles dans un établissement régional d'enseignement adapté de la Sarthe.
Ce soir, ce sont eux qui sont de faction mais cela aurait pu être Julien Bayou du collectif Jeudi Noir, Nicole Kiil-Nielsen, députée européenne Europe-écologie, Georges Gumpel, ancien enfant caché sous l'Occupation parce que juif, partie civile lors du procès Klaus Barbie, ou Tony Orengo, «trois ans de prison en tant qu'objecteur de conscience lors de la guerre d'Algérie».
Si jamais...
Dans l'un des ports d'Athènes, tout est calme. La mer clapote à peine. A chaque sursaut des vagues, l'un des quatre veilleurs se lève et s'en va regarder par-dessus bord. Jean-Paul Lecoq, surtout, aime aller inspecter l'avant. Les hélices du cargo gréco-suédois ont été sciées. Le Louise Michel est, lui, un deux mâts de 27 mètres de long en bois.
Ils ne savent pas s'ils entendront quoi que ce soit si jamais quelque chose arrive. Si jamais... Une musique joyeuse vient assez faiblement jusqu'à nous. Elle émane sans doute de l'une des boîtes de nuit de la marina toute proche. Des yachts de luxe, des grosses voitures, des jeunes gens bien habillés, la crise grecque n'est pas passée par là.
Quelques jours auparavant, la plupart des membres de la délégation ne se connaissaient pas. Le tour de garde est aussi l'occasion pour les quatre veilleurs de se découvrir. Ils discutent longuement. De la Palestine, forcément, d'Israël, des critiques parfois violentes qu'ils subissent, de la crise grecque, de l'état du monde
Pourquoi Gaza?
Je leur pose la question qui revient en boucle: pourquoi Gaza? Pourquoi la Palestine? Pourquoi vous ne vous intéressez pas au peuple syrien par exemple? Yamin Makri répond immédiatement: «La Palestine, c'est le symbole, c'est le dernier espace colonialiste. C'est la question de l'eau, c'est les rapports nord/sud, c'est la question de la religion, c'est la question du vivre ensemble, c'est la question du droit et la question du droit au droit.» Il continue: «Oui, c'est sûr, moi, par exemple, je suis algérien. Ces dix dernières années, les généraux de mon  pays ont tué plus de gens que les Israéliens, c'est vrai. Mais la Palestine, c'est le symbole, c'est toutes les questions».
Antoine Chauvel, adhérent d'une foultitude d'associations et de syndicats engagés enchaîne: «C'est la dimension impérialiste, c'est comprendre quelles sont les les dynamiques qui contrôlent ces régions.» Yamin Makri reprend: «Le discours d'Israël, c'est de faire la différence entre eux et nous. Ils disent qu'ils sont le bastion avancé contre la barbarie. Nous, on se bat contre cette vision des choses».
Depuis plusieurs jours, les diplomaties américaines, israéliennes, françaises ou encore Ban Ki-Moon expliquent que cette flottille est une très mauvaise idée. Qu'Israël a fait des efforts avec le laisser-passer de convois humanitaires. Que ces activistes jouent la carte médiatique de la provocation. Qu'il faut privilégier l'action diplomatique discrète.
Ils récusent tous ces arguments, unanimement. «S'il n'y a pas de blocus, pourquoi ne nous laissent-t-ils pas passer?, se demande Jean-Paul Lecoq. Non, l'action de la société civile ne peut qu'avoir un effet positif. Elle doit forcer les gouvernements à agir». Foued Medjabri ajoute: «Toutes les voies diplomatiques ont échoué depuis des années, tous les gouvernements ont déçu. Maintenant, les gens veulent agir par eux-mêmes».
Inquiétude
De temps en temps, des chiens aboient. Des jeunes un peu éméchés passent. Ils parlent fort. 2h30. Thomas Sommer-Houdeville, la trentaine, l'un des leaders politiques de la délégation française, arrive. C'est l'homme qui, parfois au compte-goutte, diffuse aux autres les informations recueillies auprès du comité international. Il a peut-être une mauvaise nouvelle pour les quatre gardiens: «Il semblerait qu'il y ait un problème avec le bateau irlandais. Je n'en sais pas plus. Il faut attendre demain».
Les hommes s'inquiètent. Le départ devait avoir lieu ce mardi, il a été déjà repoussé à vendredi, au mieux. «Le matin nous organiserons une visite sur le Louise Michel pour une journaliste israélienne», raconte-t-il. «Les services secrets accusent le bateau américain et le nôtre de transporter des produits chimiques. On va les laisser tout fouiller et les faire filmer par les journalistes de France 3.» Bataille médiatique. Les militants qui filment les journalistes qui filment des journalistes qui filment eux-mêmes les militants. Thomas Sommer-Houdeville va se coucher.
Les chiens aboient toujours. Un petit yacht passe assez vite. Le Louise Michel tangue un peu. Les mouettes ne dorment jamais. L'attente. Il ne se passe rien. La discussion se tourne vers la Grèce. Ils sont solidaires. Mercredi après-midi, ils participeront au deuxième jour de grève générale après celui de la veille. Comme à chaque fois, des gens en colère se battront sur la place Syntagma. Ils estiment que, même si les modes d'action sont différents, tout est lié, la Palestine, Athènes, le Portugal, l'Espagne, le Printemps arabe. Ils croient, ou veulent croire, à la possibilité que cela «pète» en France.
Antoine Chauvel juge que lors des émeutes de 2005, ce n'était déjà pas passé loin. Ils parlent de lutte des classes, ils parlent de religion. Jean-Paul Lecoq raconte ses souvenirs de Gaza après l'opération «Plomb Durci» en 2009, sa rencontre officielle avec Ehud Olmert. Il ne sait pas s'il portera son écharpe bleu-blanc-rouge sur le Louise Michel. Il hésite, il pense que oui, «c'est pour ça que je l'ai amenée en tout cas». L'assureur raconte la manière dont il a dû négocier avec son employeur pour pouvoir partir.
«Nous sommes les gentils, ils sont les méchants»
Le temps passe. Les conversations deviennent éparses. L'attente, toujours. Foued Medjabri: «On se croirait dans un film». Antoine Chauvel: «Oui. Nous on monte la garde, nous sommes les gentils, ils sont les méchants». Il n'y a plus de thé à la menthe depuis un moment déjà. Il reste encore quelques cigarettes.
Il est 5 heures, Athènes s'éveille. Les chiens au loin aboient toujours. Un petit bateau de pêche passe avec à son bord un vieil homme en route vers la mer calme. Son moteur crapote follement. Tout le monde se retourne. L'un d'eux s'en amuse: «J'ai connu le Mossad plus discret». Le tour de garde s'achève, il est temps de réveiller la relève. Ils veulent aller dormir avant les manifestations de l'après-midi. Un peu.
Je repense à un poème du prix Nobel Georges Séféris lu quelques jours plus tôt. Il parle d'Athènes, d'Eschyle, il parle de la place Omonia, de Syntagma, des ports. Il parle des Grecs, il parle de l'attente. Il parle des hommes qui veulent partir en mer et qui ne peuvent pas.
«Et si la mer Égée se fleurit de cadavres
Ce sont les corps de ceux qui voulurent rattraper à la nage le grand navire,
De ceux qui étaient las d'attendre les navires qui ne peuvent plus appareiller; (…)
Le Pirée s'obscurcit, les bateaux sifflent,
Ils sifflent sans arrêt mais sur le quai nul cabestan ne bouge,
Nulle chaîne mouillée n'a scintillé dans l'ultime éclat du soleil qui décline,
Le capitaine reste figé, attifé d'or et d'argent.»
Sur l'Aulis, en attendant l'appareillage. 1936.

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Et Salah ? Et les prisonniers Palestiniens ?

publié le mercredi 29 juin 2011
Jean-Claude Lefort

 
« L’anniversaire » des cinq années de captivité de Guilad Shalit a donné lieu à de nombreuses initiatives françaises, israéliennes et internationales particulièrement « appuyées ».
En France, le Président de la république a envoyé une lettre à Guilad Shalit demandant la libération immédiate et sans conditions du jeune soldat capturé sur son char à la lisière de la bande de gaza. Le Maire de Paris a décidé d’apposer sur la façade de l’Hôtel de ville de la capitale le portrait du jeune soldat de l’armée israélienne et a envoyé à Mahmoud Abbas une lettre lui demandant avec insistance d’intervenir pour sa libération. Sur son site « Internet » Bertrand Delanoë écrit que Guilad Shalit a été : « Enlevé à 19 ans, dans son sommeil ». Il était sur un char, en uniforme, comme chacun sait… La Maison Blanche, pour la première fois, a demandé sa libération « immédiate ». Quant à Ban-Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, il a fait de même, au mot près.
Cette mobilisation serait appréciable si elle n’était pas partisane. Or elle l’est terriblement. Elle serait appréciée si elle participait d’une volonté de défendre les droits humains et touts ceux qui sont victimes de leur violation. Or ce n’est pas le cas.
Tout d’abord, il est absolument incontestable que Guilad Shalit, présenté comme « franco-israélien », connaît un traitement des plus durs. C’est un prisonnier de guerre. Les Conventions internationales relatives à ce « statut » doivent s’appliquer, en particulier le droit de visite de la Croix Rouge internationale (CICR). Ce n’est pas le cas et nous ne pouvons que le déplorer vivement.
En second lieu, la libération nécessaire de Guilad Shalit est absolument possible mais Benjamin Netanyahu a, sèchement, rompu l’accord réalisé, sous l’égide d’un diplomate allemand, permettant la libération de Guilad Shalit en échange de la libération de prisonniers politiques Palestiniens. Cela personne ne le dit. Sauf ses parents de Guilad qui ont installé une tente à Jérusalem devant la résidence officielle de Benjamin Netanyahu et qui se plaignent de son refus.
Plutôt que d’écrire à Abou Mazen le Maire de Paris aurait du utiliser la bonne adresse postale : celle du premier ministre israélien qui détient, pour l’essentiel, les clés de sa libération entre les mains.
Toutes les déclarations évoquées ont ceci de particulier : elles ne s’adressent pas à celui qui peut le plus pour sa libération. Curieux, non ?
En troisième lieu, l’indignation sélective de toutes ces personnes disqualifie leur entreprise en noyant l’objet de leurs déclarations dans la mer de l’unilatéral.
Car il est un second prisonnier qui doit intéresser la France – un Franco-palestinien – qui était étudiant quand il a été arrêté par l’armée israélienne et qui depuis plus de 6 ans est en prison dans ce pays alors qu’aucun fait répréhensible n’a pu lui être reproché, pas même par le tribunal militaire qui l’a condamné à 7 ans de prison : il s’agit biens sûr de Salah Hamouri ! Il a été condamné sans preuves, juste sur une hypothèse ! Mais c’est le silence sur lui dans les grands médias. Pas une seule fois le président de la république n’a prononcé son nom et il refuse absolument de recevoir sa famille à la différence notable de celle de Guilad Shalit.
Il a écrit, paraît-il, à Netanyahu pour lui demander la « clémence » mais ce dernier, toujours sèchement, a refusé. Et cela a-t-il entraîné une réaction ferme de la France ? Rien. La France officielle se tait… et n’exige pas sa libération. « N’exige pas » – car il s’agit d’exiger là aussi. Salah Hamouri est localisable. Il n’est pas un prisonnier de guerre. C’est un franco-palestinien dont nous connaissons d’ailleurs le numéro de son passeport français.
Les deux cas sont différents, bien entendu. Aucune comparaison possible entre un prisonnier de guerre et un étudiant. Entre un soldat d’une armée d’occupation et un jeune civil. Mais ce qui n’est pas différent c’est que la liberté ne peut pas être à géométrie variable. Celui qui se trouve ou qui agit dans cette conception est disqualifié.
Et puis quel est donc le sort des 8.000 prisonniers palestiniens ? Car s’il y a un soldat israélien capturé il y a 8.000 prisonniers politiques dans les prisons israéliennes. 1 et 8.000… C’est même pire que la loi du Talion. Et qui en parle ? La Maison Blanche ? Le secrétaire général de l’ONU ? L’Elysée ? La Mairie de Paris qui pourtant a voté un vœu en faveur de la libération de Salah ? A quand son portrait sur la façade de l’Hôtel de ville ? Quand sera-tèil déclaré « citoyen d’honneur » de la Ville de Paris ?
Il n’est que Benjamin Netanyahu pour parler des prisonniers. Mais pas n’importe comment. A l’occasion de « l’anniversaire » de la capture de Guilad Shalit il a annoncé des mesures drastiques contre les prisonniers palestiniens qu’il traite tous de « terroristes ». Cela pour « montrer » qu’il fait quelque chose pour Guilad Shalit alors qu’il lui suffit de signer l’accord d’échange pour le libérer.
Il a annoncé des mesures de « durcissement » à l’encontre de ceux qui sont en prison en déclarant : « La fête est finie » ! La fête dans les geôles israéliennes qui sont comparables, en somme, au « Club Med ». Sordide arrogance…
Il veut réduire les fréquences des visites. Déjà, on ne le sait que peu, les Gazaouis sont interdits de visite depuis la mise en place du blocus. Ils sont 500 en prison et leurs familles ne les ont pas vus depuis 2007. Le CICR a d’ailleurs exhorté Israël de mettre un terme à cette situation. Les mesures d’isolement se renforcent. Les arrestations aussi se multiplient : d’autres députés du Hamas viennent d’être arrêtés brutalement.
D’autres mesures, sournoises mais terribles, sont également prises. Par exemple les « jugements » des tribunaux militaires israéliens sont formulés en « année administrative », c’est-à-dire qu’une année, selon la « justice » israélienne équivaut à 345 jours de détention. Malgré ces « jugements » l’administration pénitentiaire israélienne transforme ces années administratives en année pleine, soit 20 jours de plus. De sorte que des détenus qui devaient sortir sont toujours en prison. Celui qui a été condamné, par exemple, à 5 ans, fera 100 jours de plus – hors toute espèce de justice.
De l’Elysée à l’Hôtel de Ville de Paris on ne dit rien sur tout cela. Pas un mot. Et après cela ils s’étonneront que la colère se manifeste à leur endroit… C’est qu’ils l’ont cherché, tout simplement. Ils ont la liberté borgne.
Jean-Claude Lefort

L’Ambassade de Palestine inaugurée en Azerbaïdjan

29 juin 2011
Bakou – APA. L’Ambassade de Palestine en Azerbaïdjan a été inaugurée le 29 juin, par la participation de la délégation conduite par le Président palestinien Mahmoud Abbas. Il a coupé le ruban rouge et examiné le siège de l’Ambassade, a rapporté l’APA.
Le siège se compose de 5 chambres administratives et quelques chambres techniques. Au total, le corps diplomatique se compose de 7 personnes.
Le vice-premier ministre azerbaïdjanais Elcin Efendiyev a considéré l’inauguration de l’ambassade comme le développement des liens amicaux entre les nations.
Dans son discours à la cérémonie d’inauguration, Mahmoud Abbas a hautement apprécié l’hospitalité des azerbaïdjanais. Il a souligné la nécessité de l’élargissement de la coopération en domaine socio-économique.
La visite de Mahmoud Abbas en Azerbaïdjan a touché à sa fin, mercredi le 29 juin. Il a été accompagné à l’Aéroport de Bakou par Elcin Efendiyev.
 

Le Canada incite des pays de taille moindre à s'opposer au statut d'État palestinien

Montréal, le 29 juin 2011 -- Selon un article publié le 24 juin dans le New York Times, le Canada tente d'influencer certains pays de taille moindre afin qu'ils s'opposent à la demande de la Palestine pour l'obtention du soutien des membres de l'ONU au statut d'État palestinien. Les États-Unis, le Canada, l'Italie, l'Allemagne et plusieurs pays de l'Europe centrale sont résolus à contester la demande, tandis que l'Espagne, la France et plusieurs pays d'Amérique du Sud ont l'intention de l'appuyer; le Royaume-Uni hésite toujours. Bien que la recommandation du Conseil de sécurité sur  l'adhésion à l'ONU ait un poids considérable, l'Assemblée générale demeure en cette matière l'arbitre ultime.  
En tant que membre du G8 et de l'OCDE, le Canada est en position d'influence auprès des pays de taille moindre. Parmi ces derniers, nombreux sont ceux qui, se relevant de la récession internationale, tentent d'obtenir des allègements de dettes et un accès facilité aux marchés étrangers, y compris celui du Canada. Le gouvernement Harper n'a pas formellement renoncé à la politique de longue date du pays en faveur de la création d'un État palestinien sur la base des frontières de 1967.  Or, lors du récent sommet du G8, le premier ministre Harper s'est opposé à l'inclusion de toute référence à l'importance des frontières de 1967 dans la déclaration du groupe sur le Moyen-Orient. Depuis le Sommet, le Premier Ministre, le ministre des Affaires étrangères John Baird et d'autres hauts fonctionnaires ont visité entre autres la Grèce, le Paraguay et le Guatemala.  
« Au lieu d'inciter d'autres pays à refuser un État aux Palestiniens, le Canada devrait presser Israël de cesser d'enfreindre le droit international », affirme Thomas Woodley, président de Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient. CJPMO souligne que les Palestiniens se tournent vers une demande de soutien à l'ONU pour l'obtention du statut d'État puisque les multiples violations du droit international commises par Israël ont fait échouer les négociations de paix. Israël a intensifié la construction de colonies illégales dans les territoires palestiniens occupés et maintient un blocus abusif de Gaza, lesquels violent tous deux le droit international.  
Le soutien international à la demande de la Palestine à l'ONU s'est accru de manière constante. Au début de 2011, l'appui d'une majorité des membres de l'Assemblée générale de l'ONU semblait probable. Or, ce soutien est loin d'être assuré. Des officiels palestiniens visiteront prochainement le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et d'autres pays n'ayant pas encore donné leur aval au projet. Des ambassadeurs palestiniens se rencontreront à Madrid en juillet pour élaborer une approche stratégique vis-à-vis des États membres de l'Union européenne, dont la position sera cruciale.   
Pour plus d'informations, veuillez communiquer avec:
Patricia Jean
Canadiens pour la justice et paix au Moyen-Orient
Téléphone: 438-380-5410

A quoi ressemblera la Palestine dans 30 ans ?

30-06-11
Les soulèvements inattendus dans le monde arabe laissent présager un nouvel horizon dans cette partie du monde. Qu’en sera-t-il de la Palestine ? Raja Shehadeh, avocat palestinien, pense que "l'impossible peut arriver". 
Sélectionné et édité par Hélène Decommer
Les Israéliens ont perfectionné leur art de "l’incertitude permanente" vis-à-vis des Palestiniens. En clair, il étendent puis contractent l’espace de manœuvre des Palestiniens à travers une politique qui combine dans un ordre imprévisible modification et application sélective des règlements et des contrôles. Au niveau psychologique, cette stratégie a eu pour lourde conséquence d’induire un sens du provisoire perpétuel.
Israël colonisation 
Comment Israël garde la main sur la Palestine 
Dans le même temps, la prolifération de colonies, rocades et autres barrages routiers a fini par convaincre les occupés du caractère permanent de cette fragmentation, comme si une nouvelle géographie avait réellement été mise en place. Tout en esquivant une résolution politique du conflit et en poursuivant (ou en prétendant poursuivre) les négociations sur les frontières, Israël compte sur cet état d’incertitude pour maintenir la population en état de passivité. 
A quoi pourrait ressembler notre région dans trois décennies ? Avant de l’envisager, il convient de rappeler brièvement les origines historiques du conflit israélo-palestinien. 
La Déclaration Balfour de 1917 et les termes consécutifs du mandat britannique sur la Palestine ont préparé l’incitation ultérieure au "retour" en Palestine de la diaspora juive. Une fois fondé, l’État juif a nié aux Palestiniens ce droit au retour que ses propres lois garantissaient aux juifs du monde entier. 
A quoi pourrait ressembler la Palestine dans 30 ans ? 
Et en 2037 ? En m’aventurant dans le futur, Dans mon livre "2037. Le grand bouleversement", j’ai tenté de dépasser le confinement de la Palestine occupée. J’ai voulu me libérer pour penser par-delà les limites de cette réalité actuelle qui s’impose à notre esprit et finit par nous convaincre de son immuabilité. Je me suis ainsi extirpé de ce désespoir politique qui est devenu le lot de la société palestinienne. 
J’ai reconsidéré notre région en me focalisant sur la partie est-méditerranéenne de la vallée du grand rift, qui s’étend des montagnes du Taurus turques jusqu’à la mer Rouge ; et j’ai imaginé que cette continuité géographique pourrait, un jour, refléter à nouveau l’unité politique qui la caractérisait jadis. 
La société israélienne doit, elle aussi, échapper aux forces qui l’entraînent vers le désastre. Mais loin de considérer la paix comme une valeur en soi, il semble que les Israéliens pensent pouvoir continuer à récolter ses bienfaits en poursuivant leur politique d’arrangements soi-disant pacifiques avec l’Égypte, la Jordanie et la Palestine. 
La clé du conflit : Israël doit vouloir la paix 
La fin des anciens régimes de ces pays, le discrédit jeté sur les élites avec lesquelles les Israéliens ont ces dernières décennies mis en place des combines lucratives, les convaincraient peut-être de la vanité de cette démarche. 
Mais pour vouloir vraiment la paix, il faut imaginer ses bienfaits. Il faut que les Israéliens pensent à ce que pourrait être leur vie si l’énergie, les dépenses et les risques qu’ils prennent aujourd’hui pour perpétuer les conditions présentes, étaient réorientés vers la réalisation d’un autre but. 
Le présent n’est pas permanent, il est possible de penser autrement notre terre et son avenir. Pour qu’une nouvelle réalité soit possible, il faut d’abord pouvoir la concevoir. C’est dans cet esprit que j’ai écrit "2037. Le grand bouleversement". 
L'impossible peut arriver 
Le "printemps arabe" est survenu après que j’ai fini la rédaction de ce livre. Des foules de gens se sont mises à manifester contre les régimes autocratiques qui les opprimaient depuis des décennies. Les faits m’ont donné raison. Je n’étais pas seul à rêver l’impossible dans mon bureau, ma volonté de repenser la région était partagée.
Place Tahrir, AFP
Un nouvel élément est venu enrichir la tragédie grecque à laquelle ressemblent nos vies. Les autocrates ont gardé leur rang de protagonistes, mais l’élément manquant – le chœur – est entré dans l’histoire pour faire entendre dans toute la région son cri retentissant : "Le peuple veut… !" 
Cette année, le jour de la commémoration de la Nakba, des milliers de Palestiniens dont les parents furent expulsés de Palestine en 1948, ainsi que des Syriens dont les parents furent chassés du plateau du Golan en 1967, ont marché vers la frontière israélo-syrienne. Ils agitaient des drapeaux palestiniens en scandant : "Le peuple veut la libération de la Palestine !" Quand ils ont atteint les barbelés, les arabes du Golan se sont écriés : "Arrêtez-vous ! Il y a des champs de mines ! Reculez ! Attention aux mines !" 
Mais rien n’aurait pu arrêter ces Palestiniens et ces Syriens – ni les barbelés, ni les mines, ni les armes israéliennes. Après avoir tenté de démonter le grillage à mains nues, ils l’ont escaladé pour passer de l’autre côté. Quand ils ont posé le pied sur le sol du Golan, ceux qui étaient du côté israélien se sont mis à répéter : "Que dieu vous protège !" Mais aucune mine n’explosa : il n’y en avait pas. 
Tout le monde était stupéfait. Durant plus de quatre décennies, un simple grillage et une parcelle de terre supposément jonchée de mines avait suffi à dissuader quiconque de percer la frontière. Ceux qui avaient traversé s’exclamèrent : "C’est la libération !" 
Le printemps arabe redonne de l'espoir 
En imaginant le monde de 2037, je pensais qu’il ne me serait pas donné de voir de mon vivant les frontières démantelées, ni une quelconque avancée vers ma vision de la vallée du grand rift réunifiée. Depuis le printemps arabe, je n’en suis plus si sûr. Si les peuples veulent la liberté et l’unité, qui peut les arrêter ? Il est trop tôt pour savoir comment les choses vont évoluer, mais aujourd’hui on peut espérer. 
Pour que le changement soit pacifique, la population israélienne doit prendre conscience de la folie et du danger dans lequel l’entraînent les politiques agressives poursuivies par ses gouvernements successifs, qui se sont toujours arrangés pour refuser les offres de paix de ses voisins et se dresser contre elles. 
Puisque le chœur manquant vient compléter la distribution dans un rôle majeur, on peut espérer que notre tragédie connaisse, enfin, son dénouement.
Texte traduit de l'anglais par Emilie Lacape.
Mon dernier ouvrage : "2037. Le grand bouleversement" (Galaade Éditions)

De Gaza à la Cisjordanie : mobilisés « sur mer et sur terre »

30/06/2011
La mobilisation autour du maire (PC) de Vaulx-en-Velin pour défendre le maintien d’un drapeau palestinien au fronton de son hôtel de ville, illustre, dans le Rhône, la densité des réseaux de solidarité avec les civils de Gaza et de Cisjordanie, dans la perspective de la création d’un Etat palestinien. Une donnée qui peut s’expliquer autant par l’existence d’une forte tradition syndicale et associative locale, que par l’importance d’une population de culture musulmane sensible à cette cause. Si la mobilisation ne connaît jamais de répit, elle est, ces jours-ci, à son acmé.
Le Collectif 69 de soutien au peuple palestinien, présidé par Jérôme Faÿnel, suit « au jour le jour » l’activité des quatre Lyonnais devant embarquer à Athènes à bord des « bateaux pour Gaza » chargés de matériel médical et de construction. Une opération qualifiée de « pacifique » contre le large blocus imposé par Israël à la bande de Gaza pour des motifs sécuritaires - Israël est en lutte contre le mouvement de résistance islamique Hamas, soutenu par l’Iran et la Syrie, et qui dirige ce territoire contigu. « Les Lyonnais nous envoient des messages en continu, le moral est très bon mais ils rongent un peu leur frein », témoigne Jérôme Faÿnel. Car hier, les flottilles n’avaient toujours pas quitté Athènes. « Ça monte en intensité, il y a beaucoup de pression de la part d’Israël pour que les bateaux ne partent pas », accuse Jérôme Faÿnel. L’Etat hébreu redoute la participation d’activistes. Deux des Lyonnais restent dans l’un des deux bateaux français à quai, «pour le surveiller et empêcher tout sabotage ». Le départ pour Gaza serait imminent. Et le « front » estival s’élargit. Suivant « la demande d’associations palestiniennes », « environ une centaine de personnes du Rhône », selon Colette Duperray, membre de l’association Capjpo/EuroPalestine, décollera le 8 juillet pour la Cisjordanie. Une action internationale « solidaire et pacifique » baptisée « Bienvenue en Palestine ». « Nous déclarerons à l’aéroport de Tel-Aviv (Israël) que nous voulons aller en Cisjordanie : nous ne signerons aucun papier disant que nous nous engagerions à ne pas nous y rendre », insiste Colette Duperray. « On sera mobilisés sur mer et sur terre », conclut Jérôme Faÿnel.
Nicolas Ballet

Une synagogue profanée sur fonds de conflit immobilier

29.06.2011
Une synagogue du quartier Neve Tzedek de Tel Aviv a été profanée la semaine dernière, probablement sur fond de conflit immobilier.
Vieille de plus de 100 ans, la synagogue Hevrat Shas venait de rouvrir ses portes au public après d'importants travaux de rénovation qui suivaient une longue période d'inactivité.
Des tableaux et du mobilier ont été saccagés et des ordures jetées à l'intérieur.
Des fidèles ont indiqué que la synagogue se trouvait au cœur d'un conflit immobilier qui pourrait être lié à la profanation. Le gérant a porté plainte et la police a commencé son enquête.
Note: Ils sont capables de vandaliser leur propre lieu de culte pour une banale histoire de gros sous. Dans un autre pays ça s'apellerait de l'antisemitisme. 
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M. Saadoune : Une entêtante colère

jeudi 30 juin 2011 - 08h:51
M. Saadoune - Le Quotidien d’Oran
Une nouvelle flottille de la liberté fait route vers Ghaza, précédée par une propagande hystérique d’Israël que même des journaux israéliens ont trouvée excessive. Un navire a déjà été saboté par des moyens sophistiqués et non par une « scie à métaux ». Et on devine parfaitement qui peut être l’auteur.
Ceux qui vont à Ghaza, étranglée par un siège immoral et indigne, ne vont pas transporter des armes. Tout le monde le sait. Ils ne sont là que pour témoigner et alerter. C’est cela qui constitue des « armes et des munitions » pour Israël qui, pendant longtemps et avec l’appui des médias, s’est présenté sous les aspects de la victime.
Le peuple palestinien est le seul peuple opprimé du monde qu’une propagande éhontée en Occident a tenté pendant longtemps de présenter comme un agresseur. Au discours, ridicule, d’Israël « seule démocratie au Moyen-Orient », s’est ajoutée, avec des variantes, la vile affirmation d’un pseudo-philosophe selon laquelle l’armée israélienne est la « plus morale du monde ». Ces propagandistes, en dépit de leurs grands moyens, sont de plus en plus dévoilés. Il est vrai qu’ils ne se privent d’aucune outrance.
La précédente flottille de la liberté pour Ghaza avait montré aux Occidentaux le visage brutal d’une armée coloniale qui n’hésite pas à s’attaquer à des civils. La présente flottille maintient la protestation contre un siège illégal. Certes, le passage de Rafah n’est plus hermétique après les grands évènements de la place Al-Tahrir, mais la situation des Palestiniens de Ghaza et dans les territoires occupés est un quotidien fait d’oppression et de privations.
Les régimes occidentaux qui soutiennent de manière indéfectible l’État oppresseur tentent de surfer sur le « printemps arabe » et de se présenter comme des « libérateurs ». Les régimes arabes sont tellement grossiers et brutaux dans leurs rapports à leurs populations qu’ils n’ont pas beaucoup d’efforts à faire.
Pourtant, la propagande finit toujours par être éventée par le réel. Sur le fond, les Occidentaux sont totalement hostiles à une démocratisation réelle des pays arabes. Beaucoup de situations seraient remises en cause et « revisitées » en cas de démocratisation. La très grande soumission des régimes arabes depuis au moins deux décennies sur la question palestinienne fait partie des combustibles qui font carburer les révoltes des citoyens arabes.
Et on peut s’attendre à des manœuvres sournoises pour que les appels à la liberté et à la citoyenneté dans les pays arabes soient détournés et contrariés par tous les moyens. On peut déjà observer que le soutien au « printemps arabe » est à géométrie très variable et que les pauvres Bahreïnis en sont exclus. C’est pourtant très clairement un pays où un régime monarchiste réduit la majorité de la population à des sujets de seconde zone. Les notions de liberté et de justice ne pèsent pas lourd devant les intérêts de la Ve flotte US.
Mais ce que l’on veut surtout masquer est que les Palestiniens sont depuis des décennies aux prises avec une dictature oppressive et raciste et qu’ils réclament la liberté. C’est désormais le plus vieux mouvement de révolte dans le monde arabe. Sa répression par l’armée « la plus morale du monde » et son abandon par les régimes arabes ont contribué à alimenter l’immense colère qui secoue le monde arabe. Rien n’éteindra cette vieille et entêtante colère. Rien, sauf la liberté.
30 juin 2011 - Le Quotidien d’Oran - Éditorial
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"Dimona" connaîtra le même sort que "Fukushima" (analyste israélien)

30 Juin 2011 13:07 
IRIB- "Dans la future guerre d'Israël, la centrale nucléaire de "Dimona", à la portée des missiles de la résistance, connaîtra le même sort que la centrale de Fukushima", a déclaré, un analyste israélien, selon la chaîne Al-Alam. "Inquiète du fait que la centrale de "Dimona" se trouve, désormais, à la portée des missiles de la résistance, le régime israélien envisage d'organiser plusieurs exercices militaires, en automne" a-t-il ajouté.  
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Le médiateur allemand est considéré persona non-grata

[ 30/06/2011 - 16:28 ]
CPI
Damas-CPI
Le membre du Bureau politique du mouvement de la résistance islamique Hamas et le responsable du dossier des prisonniers, el-Arouri, a affirmé que son mouvement a rejeté une offre d’échange de prisonniers parce que le médiateur allemand qui l’en avait apportée manque d'intégrité.
El-Aruri a précisé dans une interview allouée au site « Libres nous sommes nés » que le médiateur allemand n'était pas impartial, du moment où il a adopté le point de vue sioniste dans ses détails ce qui a amis sa crédibilité en question et l’a rendu une personne indésirable. En fait il était attendu que ce médiateur pousse le gouvernement sioniste à alléger ses conditions qui n’émane pas d’une réelle volonté pour aboutir à un accord.
Cheikh Saleh a affirmé les déclarations de Netanyahu sur la responsabilité du Hamas dans l'échec de l’accord de l’échange, sont aberrantes parce que l’offre sioniste était très dure, elle comprend des points qui ne peuvent être jamais acceptés, y compris l’exception faite sur la libération d’un  un grand nombre de détenus, le refoulement d’un certain nombre de libérés et le retardement, pour nombreuses années encore, de la libération de certains autres prisonniers.
El-Aruri a noté que le Hamas s’intéresse à achever l’accord de la libération des prisonniers, mais cela doit se faire d’une manière qui honore les prisonniers et leurs familles, et a pris Netanyahu et son gouvernement responsables de l'absence de progrès tangibles dans cette affaire.

La haute direction des détenus de Hamas : l’agression contre le détenu Barghouthi ne passera pas sous silence

[ 30/06/2011 - 15:39 ]
CPI
Cisjordanie-CPI
La haute direction des détenus de Hamas dans les prisons de l'occupation sioniste, a appelé, mercredi (29-6), dans un communiqué de presse à ne pas faire passer sous silence l'acte d’agression commis sur le doyen des détenus palestiniens Nael Barghouti.
La commission externe de la haute direction a fait appel dans un communiqué de presse à tous les détenus dans les prisons de l'occupation de s'opposer à cet incident par tous les moyens possibles, et à collaborer de l’intérieur des prisons  pour rejeter ce qu'elle a appelé «une dangereuse manœuvre qui a visé le doyen des détenus dans les prisons de l'occupation sioniste".
Le communiqué ajoute, "Nous nous indignons contre les actes de la Direction de l'administration pénitentiaire, et des geôliers de la prison de Ramon qui se sont acharnés contre le symbole et le doyen des détenus palestiniens Nael al-Barghouthi (Abou Nour) qui a passé 34 ans dans les prisons israéliennes. En effet les geôliers l’avaient férocement battu quand il était sur son chemin vers les cellules. Le détenu Jihad Jarrar qui, voyant son camarade dans cet état, s’est mis à vociférer « Allahou akbar » a été lui- même battu avant d’être pris avec « Abou Nour » vers les cellules punitives ».
Le communiqué a également condamné les sanctions imposées par l’administration pénitentiaire de la prison de Ramon contre les deux détenus à savoir trois semaines de silo, privation de visite pendant quatre mois, deux mois sans cantine ni sport ni appareils électriques, et ce en dépit de la chaleur, à tout cela s’ajoute une amende de 500 shekels !

TOUS A L’AMBASSADE DE GRECE VENDREDI A PARIS

jeudi 30 juin 2011
Face à la collaboration avec Israël du gouvernement grec, qui s’oppose au départ de la Flottille de la Liberté en direction de Gaza, l’heure est à la mobilisation générale, ont annoncé jeudi à Athènes les responsables de la Flottille.
Pour la France, le porte-parole de la Flottille Thomas Sommer-Houdeville nous appelle à intervenir, sans plus tarder, auprès de l’ambassade de Grèce et de ses consulats en France (détails à la fin de ce message).
A Paris, la coalition appelle à une manifestation VENDREDI 1ER JUILLET A PARTIR DE 18 HEURES DEVANT A L’AMBASSADE DE GRECE 17 RUE AUGUSTE VACQUERIE 75016 PARIS (Métros : Kléber, ligne 6 ou Charles-de-Gaulle/Etoile, lignes 1,2,6 ; RER A)

La majorité des bateaux de la Flottille pour la Liberté de Gaza sont actuellement regroupés dans le port d’Athènes.
Et tandis que l’Etat terroriste israélien a réussi à saboter deux d’entre eux, en toute impunité, et déclenché une campagne d’appel au meurtre de nos camarades, le gouvernement grec, avec le silence complice de tous ses alliés de l’Otan, dont la France, multiplie les embûches pour retarder le départ de la Flottille.
En résumé, « Le gouvernement grec importe à Athènes le blocus de Gaza ».
La solidarité avec le peuple palestinien passe par le départ de la Flottille.
Mobilisons-nous tous dès maintenant :
-  A Paris devant l’ambassade
-  A Marseille devant le Consulat Général de Grèce, 38 rue Grignan 04 91 33 08 69 cons.g.gr.mars@wanadoo.fr
-  Et partout en France, occupons l’espace public, devant les mairies ou les préfectures, car devant la lâcheté et la complicité criminelle de nos gouvernants, il ne reste que la mobilisation citoyenne.
Fait le jeudi 30 juin à 16 heures
CAPJPO-EuroPalestine
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Israël bloque l’aide humanitaire

Une nouvelle flottille est sur le point d’appareiller pour Gaza. Une dizaine de bateaux doivent partir de la Grèce la semaine prochaine, dans le cadre d’une « flottille de la liberté » pacifique. En réponse à cette initiative, Israël, sous prétexte d’un faux « droit à l’autodéfense », a fait part de sa détermination à arraisonner ces bateaux. Cette situation est d’autant plus révoltante que l’Etat hébreu a reçu le soutien des Etats-Unis et même celui de l’Onu, grâce à son chantage.
De plus, ce qu’a déclaré l’ambassadeur d’Israël à l’Onu, Ron Prosor, aux journalistes, dans ce contexte, il l’a fait en marge d’une réunion du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient au sujet de l’initiative française pour une reconnaissance d’un Etat palestinien dans les frontières de juin 1967, ce qu’Israël refuse. Les complications de la position israélienne ont même poussé Lynn Pascoe, secrétaire général adjoint de l’Onu chargé des affaires politiques, à souligner devant le Conseil de sécurité que l’Onu était opposée à toute flottille tentant de forcer le blocus israélien de Gaza. A leur tour, les Etats-Unis ont mis en garde leurs ressortissants contre toute velléité de participer à cette flottille. La secrétaire d’Etat Hillary Clinton a aussi affirmé cette position américaine. Ces positions de soutien sans nuance à l’Etat hébreu vont à l’encontre du droit international humanitaire et aux résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu, dont la résolution 1860 appelait en janvier 2009 « au libre approvisionnement et à la libre distribution à travers Gaza de l’aide humanitaire, y compris de la nourriture, du carburant et des médicaments ».
Depuis juin 2007, après la prise du pouvoir par le Hamas, les autorités israéliennes ont renforcé le siège de Gaza de manière drastique. Le territoire est bouclé, les postes-frontières fermés, rien ne passe, à l’exception, sous conditions, des biens humanitaires les plus basiques. Les raisons sécuritaires invoquées par Israël ne résistent cependant pas à l’épreuve des faits.
Le 31 mai 2010, un raid militaire israélien dans les eaux internationales contre le Mavi Marmara, de l’organisation humanitaire turque IHH, avait causé la mort de neuf ressortissants turcs. Il est fort à craindre que ce scénario se reproduise à nouveau dans les prochains jours.
Al-Ahram Hebdo

Flottille: controverse sur la «propagande» du gouvernement israélien

29 juin 2011
Agence France-Presse
Jérusalem
Des députés et même des ministres israéliens ont accusé l'armée d'exagérer la menace constituée par les passagers de la flottille internationale pro-palestinienne en partance pour Gaza, rapporte la presse locale.
Selon le quotidien Maariv, certains membres du cabibet de sécurité, qui regroupe la moitié du gouvernement, ont critiqué une «campagne de propagande médiatique» et une «opération de relations publiques hystérique».
Depuis 48 heures, l'armée israélienne et des ministres de droite affirment que des «éléments radicaux» se sont infiltrés au sein de la flottille avec «l'intention de tuers des soldats israéliens».
«Les organisateurs de la flottille affirment qu'il n'y a pas d'extrémistes parmi eux, mais ils mentent évidemment et je ne doute pas le moins du monde du fait qu'ils cherchent la provocation, à l'instar de leurs prédécesseurs», a ainsi déclaré à la radio publique Youli Edelstein, ministre de l'Information et de la Diaspora.
Toutefois, plusieurs membres du cabinet de sécurité, non identifiés, ont indiqué au Maariv qu'ils n'avaient pas reçu de telles informations, accusant même le Premier ministre Benjamin Nétanyahou d'avoir «changé de version sur la nature de la flottille pour deux raisons liées à la communauté internationale».
«La première des raisons est se couvrir lui-même au cas où l'opération militaire (contre la flottille) tournerait mal et qu'il y aurait des victimes. Israël pourra toujours dire qu'il a donné un avertissement», a expliqué un ministre au quotidien.
«La seconde raison est de faire pression sur la communauté internationale afin que les gouvernements impliqués empêchent des bateaux de prendre part à la flottille», a-t-il ajouté.
En mai 2010, une première tentative d'une flottille d'aide internationale  de s'approcher des côtes de la bande de Gaza avait coûté la vie à neuf personnes après un assaut des commandos de marine israéliens contre le ferry turc Mavi Marmara, navire amiral de la petite armada.
Il est «inconcevable» que l'armée israélienne «livre aux médias des informations complètement contraires à ce que l'on nous a raconté. Il y a des raisons de croire qu'il s'agit de propagande. Rien de ce qui a été disséminé dans les médias ne nous a été présenté», a dit un autre ministre au Maariv sous couvert de l'anonymat.
Les organisateurs de la deuxième «flottille de la liberté» nient la présence d'un «noyau d'extrémistes» à bord des navires.
L'expédition devrait rassembler quelque 300 militants pro-palestiniens originaires de 22 pays, des députés français, suédois, norvégiens et espagnols, des artistes, des écrivains, dont l'auteur de romans policiers suédois Henning Mankell, ainsi que 35 journalistes.
Initialement, les organisateurs avaient annoncé la mobilisation d'une vingtaine de bateaux et de 1500 militants.
Ils ont dénoncé «des obstacles administratifs provenant des autorités grecques», qui sont selon eux «sous pression d'Israël», ainsi que des actes de sabotage contre un des navires.
L'opération a pour objectif de briser le blocus de Gaza imposé depuis cinq ans par Israël.
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Un faux témoignage sur le web crée la polémique

30 juin 2011
Janie Gosselin
La Presse
(Jérusalem) Une vidéo mise en ligne sur YouTube la semaine dernière vient de mettre le gouvernement israélien dans l'embarras. Le témoignage d'un jeune militant pour les droits des gais, qui dit avoir été mis à l'écart de la flottille pour briser le blocus dans la bande de Gaza, s'est révélé être faux.
Le jeune homme, qui se présente comme un Américain du nom de Marc, serait en fait l'acteur israélien Omer Gershon. La source de la vidéo demeure inconnue, mais le bureau gouvernemental de la presse et le ministère des Affaires étrangères israélien ont dû reconnaître avoir commis une erreur en reprenant le lien sur leurs comptes Twitter.
La supercherie a été rapidement mise au jour par des blogueurs et des journalistes, intrigués notamment par la facture léchée du clip. Le jeune homme y affirme que sa participation au projet a été refusée parce qu'elle n'était pas «dans l'intérêt de la flottille». Il poursuit en accusant les organisateurs de copiner avec le Hamas, mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza.
Après le scandale causé par le blogue d'une jeune lesbienne à Damas, qui s'est avérée être un Américain hétérosexuel en Écosse, le président de l'Association nationale des lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres (LGBT) d'Israël a dénoncé cette nouvelle utilisation d'un personnage faussement victime d'homophobie à des fins politiques. «Il y a assez d'abus de la communauté LGBT en Israël, en Cisjordanie et à Gaza sans que ce soit utilisé sous d'autres prétextes. Ça n'a rien à voir avec la flottille», a dit Mike Hamel dans une entrevue téléphonique.
Guerre de l'image
La vidéo n'est qu'un nouvel exemple dans la guerre de l'image entre Israël et les organisateurs de la flottille.
«L'image que le monde a de nous, Israéliens, devient de plus en plus importante, note Elad Segev, spécialiste des nouveaux médias à l'Université de Tel-Aviv. Les politiciens le comprennent. Mais ça peut aussi desservir leur but, comme on peut le voir dans la guerre de propagande entre le Hamas et Israël. Les gens sont plus méfiants qu'avant.»
Il minimise cependant la portée de la vidéo mise en ligne par le faux militant.
«Nous en sommes venus à croire que ce genre de message a beaucoup d'influence, mais en réalité, ça reste limité», souligne-t-il.
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