jeudi 30 décembre 2010

Indésirable à Ramallah, Mohammed Dahlan serait réfugié en Serbie

Mais où est donc passé Mohammed Dahlan ? Indésirable à Ramallah en Cisjordanie, l’ex-homme fort de la bande de Gaza serait réfugié en Serbie, nous affirme un diplomate européen, qui rentre des territoires palestiniens.
Hier, à l’unanimité, le comité central du Fatah, le parti du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a suspendu Dahlan des réunions de cette instance, jusqu’à la fin des travaux de la commission d’enquête, créée récemment sur l’origine de sa fortune. Depuis des mois, le torchon brûlait entre Abbas et l’ancien chef de la sécurité préventive palestinienne dans la bande de Gaza.
L’ancien « protégé » des Américains était tombé en disgrâce après l’humiliante déroute de ses troupes en juin 2007 face aux combattants islamistes du Hamas à Gaza. Mais il était parvenu ensuite à revenir dans le jeu politique à la faveur de son élection au comité central du Fatah, lors du Congrès du parti en août 2009.
Pour Israël et les Etats-Unis, Dahlan serait un successeur tout à fait acceptable de Mahmoud Abbas.
Détesté par le Hamas – il avait infiltré le mouvement islamiste dès les années 1995 – Dahlan avait ensuite poussé très loin la collaboration et le partage du renseignement avec le shin bet, le service de sécurité intérieure israélien. A Gaza, ses ennemis islamistes ont pris le pouvoir par les armes en juin 2007, après des informations avérées sur un achat d’armes occidentales par le clan Dahlan, afin de soumettre le Hamas.
Abou Fahdi - son surnom - a longtemps été très apprécié des services de renseignements occidentaux, même si les Français, par exemple, avaient fini par s’en méfier. « Tony Blair l’aimait beaucoup », remarque un autre diplomate européen à Jérusalem, qui a mis en garde le responsable du Quartet contre « les nombreuses casseroles » accumulées par Dahlan, depuis quinze ans.
« Mahmoud Abbas veut montrer qu’il est plus blanc que blanc », ajoute ce diplomate, qui évoque d’autres affaires de corruption, non encore mises au jour, au sein de la direction palestinienne.
Cette éviction s’inscrit dans les manœuvres inter palestiniennes en vue d’une réconciliation entre factions. Et pas seulement entre le Fatah et le Hamas, l’ennemi juré de Dahlan. Mais aussi entre Mahmoud Abbas et Farouk Qaddoumi, haut-responsable de l’OLP, hostile à Dahlan et au processus de paix avec Israël depuis son lancement en 1994. Qaddoumi et Abbas viennent d’enterrer la hache de guerre à Amman en Jordanie.

La Grande-Bretagne craignait qu'Israël n'utilise l'arme atomique

29 décembre 2010 à 19h25
Agence France-Presse
Londres
Les diplomates britanniques craignaient en 1980, sous le gouvernement de Margaret Thatcher, qu'Israël n'utilise la bombe atomique en cas de conflit avec ses voisins arabes, selon des télégrammes diplomatiques rendus publics jeudi, après la levée du secret défense.
Ces documents, qui comprennent des télégrammes de l'ambassade britannique à Tel Aviv, montrent qu'en dépit de la paix signée avec l'Egypte l'année précédente, les diplomates britanniques étaient inquiets d'un usage éventuel de l'arme atomique par Israël.
«La situation se dégrade dans la région, et s'accompagne d'un sentiment croissant d'isolation et de méfiance d'Israël», mettait en garde le 4 mai un télégramme de l'ambassade britannique.
«S'ils (Israël) risquent d'être détruits, ils contre-attaqueront cette fois. Ils seront prêts à utiliser leur arme atomique. Parce qu'ils ne peuvent pas mener une guerre longue, il devraient l'utiliser au début», poursuit le télégramme.
Israël n'a jamais confirmé ou démenti avoir des têtes nucléaires.
Les documents publiés jeudi montrent aussi que Margaret Thatcher, devenue Premier ministre l'année précédente, trouvait la diplomatie au Proche Orient exaspérante. Elle a confié au Président français Valéry Giscard d'Estaing qu'elle «n'avait jamais eu d'interlocuteur plus difficile» que le Premier ministre israélien Menahem Begin.
Elle a aussi tenté de convaincre Begin que sa politique de colonisation dans les territoires occupés était «irréaliste» et «absurde».
«Sa réponse était que la Judée et la Samarie étaient juives dans les temps bibliques, et qu'elles devraient l'être aujourd'hui», a-t-elle confié à Giscard.
Mais la Dame de fer était aussi sourde aux arguments de ses conseillers selon lesquels l'OLP ne devait pas être perçue «purement comme une organisation terroriste», mais aussi comme un mouvement politique.
«Cette analyse ne tient pas debout. Elle est pleine de contradictions», avait-elle gribouillé en marge d'une note diplomatique.

Des colons israéliens mettent le feu à un campement dans le village palestinien de Susiya

Hébron - 29-12-2010

Par AtTuwani Project 
Dans la nuit du mardi 28 décembre 2010, des colons israéliens ont attaqué le village palestinien de Susiya, dans les collines au sud d'Hébron.
Vers 3h du matin, les villageois ont été réveillés par l'incendie provoqué par des bouteilles enflammées lancées semble-t-il par trois hommes qu'ils ont vu s'enfuir en voiture.
Selon les témoins, ces hommes sont des colons israéliens de la colonie voisine de Suseya.
C'est le dernier de plusieurs actes de violence perpétrés par les colons israéliens contre les communautés palestiniennes des collines du sud d'Hébron.
Traduction : MR pour ISM
Lien 

Un bateau d'aide à Gaza exhorte l'Egypte à l'autoriser à accoster à Al-Arich

29/12/2010    
Un bateau chargé d'aide humanitaire pour Gaza, ancré au port syrien de Lattaquié, a exhorté mercredi les autorités égyptiennes à l'autoriser à accoster au port d'Al-Arich.  
"Nous avons répondu aux requêtes de l'ambassade d'Egypte à Damas, notamment celle concernant la liste nominative des militants pacifistes et avons effectué toutes les formalités nécessaires pour le voyage à Al-Arich mais nous attendons toujours l'autorisation égyptienne", a déclaré un porte-parole du convoi d'aide dans un communiqué à l'AFP.  
Les organisateurs du convoi exhortent "les autorités égyptiennes concernées à nous autoriser rapidement à partir pour le port d'Al-Arich", ajoute le communiqué.  
Une fois l'aide arrivée au port d'Al-Arich, des véhicules la transporteront par voie terrestre vers la bande de Gaza, via le point de passage de Rafah, avait déclaré lundi Khaled Abdel-Majid, secrétaire général du Front de lutte populaire palestinien (FLPP) basé à Damas.  
De nombreuses associations asiatiques, en particulier indiennes, sont à l'origine de cette initiative, selon lui.  
Le bateau baptisé "Asie 1" et battant pavillon de la Sierra Leone, transporte des produits médicaux et alimentaires, des jouets, quatre autobus et dix groupes électrogènes pour les hôpitaux, d'un coût d'un million de dollars, selon le responsable palestinien.  
Le bateau aura à son bord une dizaine de militants asiatiques. Plus d'une centaine d'autres, originaires du Japon, Pakistan, Liban, de l'Iran, Indonésie, Afghanistan, de la Malaisie, Turquie, Syrie et Jordanie, doivent se rendre en Egypte par avion pour rejoindre le convoi à Al-Arich.  
Imposé depuis juin 2006 à la suite de la capture d'un soldat israélien par des groupes palestiniens, le blocus israélien de la bande de Gaza a été renforcé en juin 2007 après sa prise de contrôle par le Hamas au détriment du mouvement rival Fatah.  
Israël l'a par la suite assoupli, notamment à la suite d'intenses pressions internationales après la mort de neuf Turcs dans l'assaut de sa marine le 31 mai dernier contre une flottille humanitaire qui tentait d'atteindre le territoire palestinien. L'Etat hébreu a cependant maintenu un strict blocus maritime.
Lien 

Les dessous de l'arrestation de l'agent égyptien du Mossad (3ème partie)

29/12/2010  
Les aveux de l’agent du Mossad égyptien Tarek Abdel Razek font toujours la Une de la presse égyptienne mais aussi arabe. Selon les dernières informations, ce collaborateur a reconnu la présence d’un autre agent égyptien connu pour « la maitre » par le Mossad israélien ! Pendant vingt ans, celui-ci a recruté des centaines de jeunes égyptiens pour travailler pour le compte du Mossad en Afghanistan.  
Selon le quotidien égyptien « Al Masri l’Yawm », Abdel Razek a raconté qu’au début de sa collaboration avec l’ennemi israélien, le Mossad lui a demandé de travailler avec un autre égyptien oeuvrant au Caire, mais celui-ci a refusé parce qu’il ne voulait pas rentrer à ce pays.
Alors l’officier israélien lui a présenté une personne connu sous le pseudonyme « le maitre ». Il s’agissait d’un Egyptien qui collaborait avec le Mossad depuis 20 ans, et qui a recruté des centaines de jeunes pour servir le Mossad en Afghanistan. D’après Abdel Razek, cet autre collaborateur égyptien fréquentait un café dans la rue de la Ligue Arabe.  
« Après l’assassinat du dirigeant du Hamas à Dubaï Mahmoud Mabhouh et l’infiltration du Hezbollah au Liban, j’ai été choqué par l’annonce faite par l’officier du Mossad de suspendre mes activités, bien qu’ils s’apprêtaient à m’envoyer au Caire pour y rencontrer un autre collaborateur dont je ne connais pas le nom ».

 « A ce moment, j’ai eu des soupçons, je suis allé chez le  responsable sécuritaire à l’ambassade égyptienne en Chine et je l’ai informé de la nécessité de rencontrer l’ambassadeur égyptien le plus vite possible. Je lui ai laissé une lettre dans laquelle j’avoue que je travaille pour le compte du Mossad et que je voudrais informer les autorités sécuritaires en Egypte. Après avoir rencontré l’ambassadeur, je lui ai demandé si je réserve un billet d’avion aller-retour, et l’ambassadeur m’a promis de rentrer en Chine. Je voulais être un double agent au profit de l’Egypte », avoue le collaborateur. 
Et d’ajouter : « Je suis arrivé au Caire, j’ai réservé un hôtel pour deux jours sans contacter qui que ce soit, ma famille non plus. Je passais tout le temps au café. Le dernier jour, j’ai plié bagage et je suis allé à l’aéroport et là-bas on m’a arrêté ».
Le parquet général égyptien a interrogé l’agent Abdel Razek sur les débuts de sa collaboration avec l’entité sioniste. Celui-ci a raconté qu’après son voyage en Chine, il n’a pas pu recevoir d’offre d’emploi, alors il a emprunté une grosse somme d’argent de sa femme.
Il poursuit: «En surfant sur internet, j’ai lu dans un site une annonce sur une chance de gagner un million de livres. En entrant dans ce site, j’ai constaté qu’il appartenait au Mossad…J’ai alors déposé une demande de travail . 
J’ai reçu un appel téléphonique étonnant de la part du deuxième accusé Elias Joseph (un officier israélien), quarante jours après la présentation de la demande. Il m’a demandé de le rencontrer en Thaïlande. Quelques heures avant le rendez-vous, il m’a appelé pour changer le lieu de la rencontre, et d’aller vers l’Inde. Je luis ai dit que je n’avais pas assez d’argent pour le voyage. Sa réponse fut : « Je te rends les frais du voyage plus tard ». Alors j’ai emprunté de l’argent de mon épouse et j’ai voyagé pour l’Inde. Avant même de descendre du taxi vers l’ambassade, un membre de la sécurité s’est approché de moi et m’a demandé si je m’appelle Tarek. Il m’a conduit à l’intérieur de l’ambassade après avoir payé au chauffeur du taxi ».
Abdel Razek poursuit : « J’ai passé près d’une demi-heure avec le deuxième accusé Joseph, puis il m’a laissé avec Edi Moshé (un officier israélien). Celui-ci m’a ensuite réservé une chambre dans un hôtel cinq étoiles et m’a dit qu’il va me contacter dans quelques jours. Je n’avais pas un sou à ce moment, alors j’ai obtenu le reste de la facture payée et j’ai ménagé pour un autre hôtel 3 étoiles ».
Après un interrogatoire de trois heures sur les motivations de la collaboration de Razek, Moshé lui offre un ordinateur et lui indique qu’il rencontrera « le professeur » à Pékin. Ce dernier le chargea de recruter et de recueillir des informations sur les employés dans le secteur des télécommunications en Syrie, au Liban et en Egypte, de détecter la situation sécuritaire à l’aéroport de Damas, et la qualité des connections internet au Liban et en Syrie.  Il a voyagé en Syrie où il a rencontré le responsable sécuritaire recruté pour le compte du Mossad. Il lui a donné une grosse somme d’argent et a reçu de sa part plusieurs dossiers de renseignements qu’il a livrés à l’officier israélien.
 Sur le plan juridique, la cour d’appel au Caire a fixé le 15 janvier prochain pour commencer le jugement
d’Abdel Razek, pour espionnage au profit du Mossad, avec la collaboration de deux Israéliens, dont un officier. 
Lien 

Tambours de guerre en Israël

jeudi 30 décembre 2010 - 08h:06
Ilan Pappé
Les tambours de guerre se font entendre à nouveau en Israël et s’ils sont audibles, c’est qu’une fois de plus l’invincibilité d’Israël est en cause.
(JPG)
Gaza, janvier 2009 - Jeune garçon palestinien tué lors de l’offensive israélienne - L’armée sioniste est une armée composée de pleutres et de lâches - dirigée par des criminels endurcis - et qui ne sent à son affaire que lorsqu’elle massacre des civils sans défense, en usant d’une force militaire hors de toute mesure - Photo : EPA
En dépit de la rhétorique triomphaliste que l’on trouve dans les rapports commémoratifs des différents médias, deux ans après l’opération « Plomb durci », le sens qui domine est que cette campagne a été un échec comme l’a été la deuxième guerre contre le Liban en [juillet] 2006. Malheureusement, les dirigeants, les généraux et le grand public dans l’Etat juif ne connaissent qu’un moyen de traiter les débâcles militaires et les fiascos. Ils ne peuvent être dépassés que par une autre opération ou guerre qui réussisse, à condition qu’elle soit menée avec plus de force et soit plus impitoyable que la précédente, avec l’espoir de meilleurs résultats.
La force, comme l’expliquent les commentateurs de premier plan dans les médias (se faisant les perroquets de ce qu’ils entendent dire par les généraux de l’armée), est nécessaire afin de « dissuader », de « donner une leçon » et « d’affaiblir » l’ennemi.
Il n’y a pas de nouveau plan pour la bande de Gaza - il n’y a pas de volonté réelle de l’occuper et de la placer sous occupation israélienne directe. Ce qui est suggéré est de meurtrir la bande de Gaza et son peuple une fois de plus, mais avec plus de brutalité et dans un temps plus court.
On peut se demander, pourquoi ceci porterait-il des fruits différents que « l’Opération Plomb durci » ? Mais ce n’est pas la bonne question. La bonne question est : que peut vouloir faire d’autre l’élite politique et militaire d’Israël (qui comprend le gouvernement et les principaux partis d’opposition) ?
Cela fait des années qu’ils savent comment procéder en Cisjordanie - coloniser, pratiquer le nettoyage ethnique et disséquer la région jusqu’à sa mort, tout en restant publiquement fidèle au discours futile sur la paix ou plutôt sur « le processus de paix ». Le résultat final devrait être une Autorité palestinienne aux ordres dans une Cisjordanie judaïsée à l’extrême.
Mais ils sont en panne complète d’idées sur la façon de gérer la situation dans la bande de Gaza, depuis qu’Ariel Sharon a fait son « désengagement ». Le refus de la population de Gaza de se séparer de la Cisjordanie et du reste du monde semble plus difficile à vaincre, même après le prix horrible en vies humaines que les Gazaouis ont payé en décembre 2008 pour leur résistance.
Le scénario pour le prochain tour se déroule devant nos yeux et il ressemble tristement à la même dégradation de la situation qui a précédé le massacre de Gaza il y a deux ans : des bombardements quotidiens sur la bande de Gaza doublés d’une politique qui cherche à provoquer le Hamas afin de tenter de justifier davantage de voies de fait.
Comme l’explique un général, il est maintenant nécessaire de prendre en compte les effets néfastes du rapport Goldstone, à savoir que la prochaine attaque majeure devrait sembler plus justifiée que celle de 2009 (mais cette préoccupation n’est peut-être pas essentielle à ce gouvernement, et ne représente en rien un obstacle).
Comme toujours dans cette partie du monde, d’autres scénarios sont possibles - moins sanglants peut-être et porteurs de plus d’espoir. Mais il est difficile de voir qui peut être à l’initiative d’un autre avenir à court terme : la perfide administration Obama ? Les régimes arabes sans défense ? L’Europe sans caractère, ou les Nations Unies handicapées ? La fermeté de la population de Gaza ainsi que celle du peuple palestinien dans son ensemble font que la grande stratégie israélienne pour les faire disparaître - comme le fondateur du mouvement sioniste, Théodore Herzl, espérait le faire avec le peuple indigène de la Palestine déjà à la fin du XIXe siècle - sera toujours tenue en échec.
Mais le prix à payer pour cela peut encore s’élever, et il est temps pour tous ceux qui ont protesté d’une voix puissante et efficace APRES le massacre de Gaza il y a deux ans, qu’ils le fassent MAINTENANT et tentent de prévenir la prochaine guerre.
Cette voix est décrite en Israël comme une tentative de « délégitimer » l’État juif. C’est la seule voix qui semble soucier sérieusement le gouvernement et l’élite intellectuelle d’Israël (beaucoup plus gênant pour eux que toute condamnation insipide venant d’Hillary Clinton ou de l’Union Européenne). La première tentative pour contrer cette voix a été de prétendre que la délégitimation était de l’antisémitisme déguisé. Cela semble avoir fait long feu depuis qu’Israël a exigé de savoir qui dans le monde appuyait sa politique.
Et bien, il est apparu que les seuls sympathisants enthousiastes de la politique israélienne dans le monde occidental d’aujourd’hui sont les courants, les organisations et les politiciens d’extrême droite, traditionnellement anti-sémites.
La deuxième tentative a été d’essayer de prétendre que les tentatives ayant la forme du Boycott, du Désinvestissement et des Sanctions, rendraient Israël plus déterminé à poursuivre sur sa voie et à agir en État voyou [rogue state]. Toutefois, cela représente une menace vide de sens : la politique israélienne ne dépend pas de cette voix de moralité et de décence ; au contraire, cette voix est l’un des rares facteurs qui puissent limiter la politique agressive israélienne.
Et qui sait quand ?... Si les prochains gouvernements occidentaux s’alignent sur leur public comme ils ont fini par le faire concernant l’apartheid en Afrique du Sud, il peut être mis un terme à cette politique et rendu possible aux Juifs et Arabes de vivre en paix en Israël et en Palestine.
Cette voix est efficace parce qu’elle indique clairement le lien entre le caractère raciste de l’État juif et la nature criminelle de ses politiques envers les Palestiniens. Cette voix s’est récemment structurée dans une campagne organisée et bien définie avec un message clair : Israël restera un Etat paria aussi longtemps que sa constitution, les lois et ses politiques continueront à violer les droits fondamentaux de l’homme et de la société civile pour les Palestiniens où qu’ils se trouvent, incluant le simple droit de vivre et d’exister.
Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est que l’énergie - honorable mais totalement futile - investie par le camp de la paix israélien avec ses notions importées d’occident sur la « coexistence » et les projets de « dialogue », soit réinvestie avant qu’il ne soit trop tard dans une tentative d’empêcher un autre chapitre génocidaire dans l’histoire de la guerre d’Israël contre les Palestiniens.
(JPG)
* Ilan Pappe est un historien israélien, il est président du Département d’Histoire à l’Université d’Exeter et co-directeur du Centre des Etudes Ethno Politiques d’Exeter.
En 2007 il a publié « The Ethnic Cleansing of Palestine ».
27 décembre 2010 - CounterCurrents - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.countercurrents.org/papp...
Traduction : Samer
Lien 

Israël exporte son savoir-faire meurtrier vers les pays africains

jeudi 30 décembre 2010 - 07h:07
D’après Afrique Redaction
Janvier 2009. La scène se déroule dans un somptueux restaurant du bord de mer à Tel-Aviv.
(JPG)
4 septembre 2009 - Le fasciste Liberman, entouré d’une clique de trafiquants et marchands de canons, fait un voyage d’affaires au Kenya
Assis nerveusement au coin d’une table, Samuel Sternfeld avise une dernière fois son équipe. Dans quelques heures, cet habile homme d’affaires israélien reconverti en marchand d’armes doit accueillir une délégation officielle de Centrafrique. Bien que l’État hébreu n’entretienne aucun lien diplomatique avec Bangui, tout est organisé comme une visite d’État  : accueil des ministres à l’aéroport Ben-Gourion, transport avec chauffeur, rencontre avec des officiers de l’état-major de Tsahal et inspection des principaux sites d’armements israéliens.
Chaque étape du voyage est minutieusement planifiée. Soudain, le téléphone de Sternfeld retentit. Des rebelles viennent d’attaquer un détachement des forces centrafricaines dans la région de Ndélé, frontalière du Soudan. Il y a des morts, la visite est annulée. Coup dur pour cet homme d’affaires mandaté par le ministère israélien de la Défense et qui avait financé de sa poche le déplacement de la délégation envoyée par le président François Bozizé. Pour parfaire son « opération séduction », Samuel Sternfeld avait même sollicité le général Amos Gilad, alors négociateur israélien dans les pourparlers avec le Hamas. Gilad était chargé de transmettre l’assentiment officiel de son gouvernement et de mettre en confiance la délégation centrafricaine.
Fini l’eldorado subsaharien ?
Complexe à réaliser sans l’aval de la France, qui a toujours soutenu militairement les troupes de François Bozizé, l’accord avec Israël ne verra finalement jamais le jour. L’enjeu était pourtant de taille pour le président centrafricain. Confronté à diverses rébellions aux frontières nord et est, le général s’était laissé convaincre par Samuel Sternfeld de la nécessité de bâtir une armée plus imposante que sa garde présidentielle composée d’un petit millier d’hommes. Bozizé y voyait aussi l’occasion de se détacher de la pesante tutelle fran­çaise. Pour ce faire, l’industrie militaire israélienne était prête à tourner à plein régime  : drones, blindés, armes légères et vedettes de la marine ont été proposés au régime de Bangui, de même que du matériel d’écoute et de renseignement. Sans grandes ressources financières, le gouvernement centrafricain envisageait en contrepartie de régler l’État hébreu en bois et en diamants.
Inconnu jusqu’ici, cet épisode illustre la nature actuelle des relations entre Israël et les pays d’Afrique subsaharienne, du moins sur le plan sécuritaire. Officieuses, aléatoires, elles obéissent en priorité à une logique d’intérêts politiques et économiques. Comme dans beaucoup d’autres zones géographiques instables, les Israéliens ont su faire valoir leur expérience militaire. « Aujourd’hui, des dizaines de sociétés de sécurité travaillent sur ce continent, toutes dirigées par d’anciens officiers de Tsahal, explique le journaliste d’investigation Ronen Bergman (éditorialiste au Yediot Aharonot). La présence israélienne y est exclusivement privée, c’est un phénomène qui remonte aux années 1970. »
Au lendemain de la guerre de Kippour (1973), lorsque la plupart des pays africains rompent leurs liens avec l’État hébreu, le Mossad décide de se substituer aux diplomates en servant d’interlocuteur auprès des dirigeants africains et des mouvements d’opposition. Isolé sur la scène internationale, Israël cherche avant tout à bénéficier d’appuis au sein de l’ONU. « C’est à ce moment-là que les hommes d’affaires et les marchands d’armes israéliens ont fait irruption en Afrique », raconte l’ancienne députée Naomi Hazan. Au Liberia, au Zaïre, au Togo ou encore au Cameroun, des centaines d’instructeurs israéliens commencent à assurer la formation de gardes présidentielles et d’unités d’élite.
À la fin des années 1970, plus d’un tiers des ventes d’armes israéliennes se réalise sur le continent noir. Mais dans certains pays, l’ingérence est parfois lourde d’implications. En Afrique du Sud, l’État hébreu est accusé ouvertement de fermer les yeux sur l’apartheid et d’aider Pretoria a se doter d’armes nucléaires. Tandis que, face à la rébellion érythréenne en Éthiopie, il conditionne son soutien militaire à Addis-Abeba à l’émigration vers Israël des Falashas, les juifs éthiopiens. « L’effondrement de l’URSS a changé la donne, estime Naomi Hazan. D’autres marchés se sont ouverts aux États-Unis, en Inde et en Chine. Ils rapportent chaque année des milliards de dollars à l’industrie militaire israélienne. L’Afrique n’est plus une priorité. »
Nigeria, kenya, éthiopie...
Et pourtant, en septembre 2009, Avig­dor Lieberman est venu démentir cette allégation en effectuant une tournée africaine. Officiellement, la visite du chef de la diplomatie israélienne visait à renforcer la coopération sur le plan agricole et proposer des solutions liées à la purification des eaux. « Il ne fait aucun doute que le plus important pour l’Afrique, c’est la lutte contre la pauvreté et la sécheresse, pas les armes », déclarait Haim Dibon, l’un des proches de Lieberman. Ce déplacement officiel cachait néanmoins d’autres ambitions moins avouables. Au sein de la délégation israélienne figurent une équipe du Mossad, des représentants du Sibat, l’organisme en charge des exportations d’armes israéliennes, de même que plusieurs responsables d’industries de défense, comme les sociétés Elbit, Soltam, Silver Shadow et l’Israel Aerospace Industries (IAI).
Les pays visités par Avigdor Lieberman représentent quant à eux un intérêt sécuritaire majeur. Au Nigeria, principal producteur de pétrole en Afrique, en proie à une rébellion dans le Delta et des conflits communautaires dans l’État de Plateau, les ventes d’armes ont rapporté 500 millions de dollars à Israël ces dernières années. Au Kenya, cible par le passé de plusieurs attentats, la coopération antiterroriste a été longuement évoquée. Enfin, l’Éthiopie, partenaire stratégique de l’État hébreu, est positionnée sur la Corne africaine, au carrefour de la mer Rouge, à proximité du Soudan et de l’Égypte, un axe où l’Iran fait régulièrement transiter ses cargaisons d’armes à destination du Hamas et du Hezbollah.
Activités illégales en Guinée
Éditorialiste au quotidien Haaretz, Yossi Melman refuse néanmoins de penser qu’Israël a signé son retour sur le continent noir. Il prône une doctrine plus pragmatique  : « En Afrique, là où il y a de l’argent, il y a des armes israéliennes », clame-t-il. Ce spécialiste des questions de défense a récemment révélé les activités de la société de sécurité privée Global CST en Guinée.
En décembre 2008, lorsque le capitaine Moussa Dadis Camara s’autoproclame successeur du défunt président Lansana Conté, il connaît la méfiance qu’éprouve à son égard une partie de la population. N’accordant guère plus de confiance à l’armée guinéenne, dont il est pourtant issu, le chef de la junte décide de s’attacher les services d’un expert en sécurité qui assurera l’encadrement de sa garde prétorienne, les Bérets rouges. Via le diamantaire israélien Beny Steinmetz, qui possède une mine d’exploitation en Guinée, Dadis Camara reçoit Israel Ziv, patron de la société privée Global CST. Ancien commandant des forces spéciales, Ziv possède un profil impressionnant. Connu pour avoir encadré l’armée colombienne lors de la libération d’Ingrid Betancourt, il a également servi de conseiller militaire en Géorgie en 2008, juste avant que n’éclate la guerre en Ossétie du Sud.
Dadis et Israel Ziv concluent un accord qui s’élève à 10 millions de dollars. Mais la transaction est illégale  : « Ziv a vraisemblablement agi sans le feu vert du ministère israélien de la Défense et a enfreint les règles d’exportation d’armes », explique Yossi Melman. Si le gouvernement israélien a décidé d’ouvrir une enquête, l’affaire est d’autant plus embarrassante que Global CST n’a pas remis en question sa coopération avec Dadis Camara après la répression sanglante de l’opposition, le 28 septembre 2009. « La société Global emploie toujours en Guinée des experts militaires, agricoles, des conseillers politiques et toutes sortes d’ingénieurs civils », affirme Yossi Melman.
Stratégie d’Infiltration
À défaut d’y avoir déterminé une politique claire, les Israéliens ont, semble-t-il, opté pour une stratégie d’infiltration en Afrique. Ainsi, l’aide militaire proposée par des entrepreneurs privés ou publics ne constitue souvent qu’un premier pas. En septembre 2002, cette logique est à l’œuvre lorsque le président ivoirien, Laurent Gbagbo, fait face à une offensive rebelle. Déçu des Français et à la recherche d’un appui militaire, le chef d’État ivoirien se tourne vers son fidèle avocat parisien Sylvain Maier, qui le met en contact avec plusieurs spécialistes israéliens. En quelques semaines, Laurent Gbagbo obtient la livraison d’hélicoptères, de drones tactiques et de matériel d’écoute. Une cinquantaine d’experts israéliens du renseignement opèrent alors à Abidjan pour espionner les communications des rebelles.
Les Israéliens ont prêté la main à l’assassinat de soldats français
Le 6 novembre 2004, cette implication éclate au grand jour lorsque l’aviation progouvernementale bombarde une position française à Bouaké, tuant neuf soldats de l’opération « Licorne ». Paris découvre que des avions sans pilote israéliens ont survolé le secteur peu de temps avant l’attaque. La France demande alors des comptes à l’État hébreu et exige qu’il cesse son assistance militaire à Laurent Gbagbo. Entre-temps, l’homme d’affaires Moshe Rothschild, principal acteur des ventes d’armes à la Côte d’Ivoire, a déjà monté sur place plusieurs entreprises et décroche des projets liés au développement d’infrastructures civiles. À la fin du mois de juillet dernier, c’est Ehoud Olmert en personne qui s’est rendu à Yamoussoukro, pour une visite restée plus que discrète. Organisé par l’ancien ambassadeur israélien en Côte d’Ivoire, Daniel Kedem, le déplacement de l’ex-Premier ministre était lié à des affaires sécuritaires, telles que la mise en place d’un Shin Bet ivoirien pour renforcer la sécurité autour de Gbagbo et surveiller certains éléments hostiles de l’armée ivoirienne. Les Israéliens, en effet, via la société privée Omega, appuient et forment les services ivoiriens, ainsi que la garde présidentielle.
« Les Israéliens sont derrière tous les conflits en Afrique », s’écriait en août 2009 le colonel Kaddafi, en marge d’un sommet de l’Union africaine, à Tripoli. La réalité est autrement plus subtile. Très réactives, habituées aux situations de crise, les entreprises israéliennes sont souvent les premières à proposer leurs services à des pays en guerre  : conseil militaire, soutien logistique et armement. Avec seulement neuf ambassades en Afrique, l’État hébreu est contraint de recourir au secteur privé pour exister sur ce continent.
6 mai 2010 - Vous pouvez consulter cet artucle à :
http://www.afriqueredaction.com/art...
Lien 

Un militant israélien emprisonné pour avoir protesté contre le blocus de Gaza

mercredi 29 décembre 2010 - 16h:35
Ana Carbajosa - The Guardian
Jonathan Pollak prend trois mois de prison pour avoir participé à une manifestation cycliste à Tel Aviv, en janvier 2008
(JPG)
Jonathan Pollak
Photo : Bernat Armangue/AP
Le militant israélien très engagé, Jonathan Pollak, a été condamné aujourd’hui à trois mois de prison par un tribunal de Tel Aviv pour avoir participé à une manifestation à vélo contre le blocus de la bande de Gaza, il y a près de trois ans.
Les militants des droits de l’homme dénoncent cette peine de prison, pour eux il s’agit d’une punition sévère inhabituelle pour une inculpation qui conduit généralement à une peine non privative de liberté.
Pollak, 28 ans, est l’un des fondateurs d’une organisation israélienne de gauche, Les Anarchistes contre le Mur, qui manifeste aux côtés des militants palestiniens dans les Territoires occupés.
En janvier 2008, il participait avec 30 autres de ses camarades à un « défilé cycliste de protestation de masse » à travers Tel Aviv. C’est pendant la manifestation que la police a arrêté Pollak mais elle a laissé les autres militants poursuivre la manifestation, dit son avocate.
Pollak n’a rien perdu de son verve après sa condamnation. « Je n’ai aucun doute que ce que nous faisons est juste, et qu’au contraire, cela ne suffit pas au regard de ce qui est fait en notre nom », a-t-il dit lors d’une interview téléphonique. « S’il me faut aller en prison pour résistance à l’occupation, j’y vais volontiers ».
Pollak présente sa condamnation comme « un élément de la dégradation générale du droit à contester le discours dominant israélien sur l’occupation ».
Pour son avocate, Gaby Lasky, qui a défendu de nombreux militants arrêtés lors de manifestations contre la politique israélienne dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, cette condamnation est inhabituelle.
« Il n’est pas courant qu’une personne jugée coupable de rassemblement non autorisé soit envoyée en prison, » dit Lasky, qui a milité elle-même sur ce terrain pendant huit ans.
« Nous sommes au beau milieu d’une déferlante de détentions de militants » ajoute-t-elle. « La criminalisation des manifestations de gauche est la politique qui s’applique ces temps-ci ».
Un fonctionnaire du tribunal de première instance de Tel Aviv, qui a demandé à rester anonyme, indique qu’il est extrêmement rare pour les juges de prononcer une peine d’emprisonnement dans une affaire de rassemblement illégal.
Le fonctionnaire fait néanmoins remarquer que Pollak avait déjà eu trois condamnations précédemment, dont l’une pour « trouble à l’ordre public et vandalisme », et une peine de trois mois de prison avec sursis pour avoir manifesté contre la clôture de séparation en Cisjordanie.
La police et le ministère de la Justice israéliens n’ont pas voulu faire de commentaires.
L’Association pour les droits civils en Israël a critiqué la condamnation. « Mettre Pollak derrière les barreaux pour avoir participé à un défilé cycliste de protestation de masse est une punition excessive et une mesure inhabituellement sévère, » déclare Dan Yakir, premier conseiller juridique de l’organisation dans un communiqué.
« Toute cette affaire nous fait soupçonner que Pollak a été ciblé personnellement à cause de ses opinions pour tenter de le réduire au silence et de l’empêcher de participer à diverses actions de protestation ».
Site des Anarchistes contre le Mur : http://www.awalls.org/ ; présentation du groupe par wikipédia
Jérusalem, le 27 décembre 2010 - The Guardian - traduction : Info-Palestine.net
Lien 

Le massacre de Gaza et la lutte pour la justice

jeudi 30 décembre 2010 - 07h:34
Ali Abunimah - The Electronic Intifada
Il y a deux ans, Israël a été l’auteur de ce que nous appelons « Le massacre de Gaza ». Cette offensive, bien qu’officiellement terminée le 18 janvier 2009, se poursuit en réalité jusqu’au jour d’aujourd’hui.
(JPG)
27 décembre 2009 : Israël lance son assaut meurtrier et long de 3 semaines contre la bande de Gaza - Photo : Hatem Omar/MaanImages
En analysant profondément les faits, on remarquera qu’il ne s’agissait pas seulement d’un massacre perpétré contre des corps humains, mais aussi contre la vérité et la justice. Ainsi, seules nos actions sont capables de mettre un terme à ce qui se passe et à changer le cours de l’histoire.
Le rapport de la commission Goldstone a présenté des preuves accusant Israël de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, commis lors d’une attaque visant toutes les « bases de la vie civile à Gaza » entre écoles, infrastructures industrielles, eau, installations sanitaires, minoteries, mosquées, universités, postes de police, ministères, agriculture et des milliers de maisons. Or, comme il est de coutume lorsqu’il s’agit d’enquêtes touchant aux crimes d’Israël, le rapport Goldstone est tombé dans l’oubli puisque les Etats-Unis, l’Union Européenne, l’Autorité Palestinienne et certains gouvernements arabes se sont entendus pour que le rapport ne se concrétise jamais.
Pour rappel, l’attaque d’Israël a été lancée après la rupture du cessez-le-feu, négocié quelque mois auparavant, c’est-à-dire en juin, avec le Hamas, sous le prétexte bidon de vouloir mettre un terme aux tirs de rockets à partir de Gaza.
En effet, le Centre Palestinien des Droits de l’Homme, sis à Gaza, relève qu’en l’espace de quelques semaines horrifiantes (soit du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009), les bombardements impitoyables et cruels menés par Israël ont coûté la vie à 1417 personnes.
Un chiffre alarmant sachant que ces vies humaines disparues sont de tous les âges. Il y avait des bébés, à l’instar de Farah Ammar al-Helu âgée d’à peine une année, tuée à Al-Zaytoun. Il y avait des écoliers et des écolières comme l’enfant de Shajaiyeh Islam Khalil, âgé de 12 ans ou encore Mahmoud Khaled al-Meshharawi, 13 ans habitant al-Daraj.
Il y avait aussi les moins jeunes à l’instar de Kamla Ali al-Attar, 82 ans de Beit Lahiya et de Madallah Ahmed Abu Rukba, 81 ans de Jabaliya. On peut également citer des pères et époux comme Dr Ehab Jasir al-Shaer. Les victimes étaient aussi du corps de la police, dont l’officier Younis Mohamed al-Ghandour, âgé de 24 ans. Il y avait des ambulanciers et des agents de la sécurité civile. Il y avait également des femmes au foyer, des enseignants, des fermiers, des éboueurs et des maçons.
Et oui, certains d’entre eux étaient des combattants qui luttent comme tout autre peuple aurait lutté pour défendre la société à l’aide d’armes légères et primitives contre les attaques d’Israël qui, s’appuyant sur les Etats-Unis et l’Union Européenne, se dote d’un matériel de guerre très avancé.
Hélas, les noms des victimes rempliront une centaine de pages, mais rien au monde ne pourra remplir le vide laissé derrière eux, au sein de leurs familles et de la société (« The Dead in the course of the Israeli recent military offensive on the Gaza strip between 27 December 2008 and 18 January 2009 » - PDF - Palestinian Centre for Human Rights, 18 March 2009) (« Liste des morts pendant la dernière offensive armée israélienne contre la Bande de Gaza entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier 2009 », [PDF] Centre Palestinien des Droits de l’Homme, le 18 mars 2009).
Ces personnes n’étaient pas les premières à périr dans les massacres israéliens et elles ne seront, malheureusement pas les dernières. Des douzaines de personnes ont été tuées depuis la fin de l’opération israélienne « Plomb Durci » ; la toute dernière victime est un berger de 20 ans. Salameh Abu Hashish a été tué la semaine dernière par les forces de l’occupation israélienne alors qu’il gardait ses animaux au nord de Gaza.
Mais ces pertes humaines ne mettent pas fin à la tragédie. Aux milliers de blessés permanents s’ajoute le coût psychologique incommensurable qui s’abat sur les enfants contraints de grandir sans parents, sur des parents qui enterrent leurs enfants, ainsi que le traumatisme psychologique qui frappe la plupart des habitants à la suite de l’offensive israélienne et du blocus actuel sur Gaza. En outre, il y a les conséquences non encore élucidées du fait de soumettre, et depuis très longtemps, 700 000 enfants gazaouis à des réserves d’eau toxique.
Il faut reconnaitre que du fait du blocus, 1,5 million de personnes vivent dans la privation et dans le besoin. Outre les produits de base, les matériaux de construction (aucune reconstruction n’a pratiquement pu émerger à Gaza) et le droit d’accéder aux soins médicaux, la population est privée de ses droits fondamentaux et des libertés de voyager, d’étudier, de tout simplement faire partie de ce monde. Le blocus arrache aux jeunes gens dont l’avenir est prometteur tout ce qui a trait à leurs ambitions et à leur avenir. Mettre Gaza sous siège signifie aussi priver la planète des talents de tant de personnes capables de créer et d’offrir. Enfin, en isolant Gaza, Israël souhaite tout simplement nous faire oublier que ceux qui se trouvent à l’intérieur sont, avant tout, des êtres humains.
Ainsi, deux ans après le crime, Gaza demeure une grande prison renfermant une population dont l’unique péché impardonnable aux yeux d’Israël et de ses alliés est le fait qu’elle soit une population réfugiée venant de terres prises par Israël dans le cadre d’un nettoyage ethnique.
La violence d’Israël contre Gaza, comme sa violence contre les Palestiniens où qu’ils soient, est le résultat logique du racisme qui forme le noyau inséparable de l’idéologie sioniste et de sa mise en pratique : les Palestiniens ne sont qu’une nuisance, comme des broussailles ou des roches devant être éliminés face à la conquête acharnée des terres par le sionisme. C’est ce contre quoi luttent tous les Palestiniens, comme nous le rappelle une lettre ouverte publiée aujourd’hui par des dizaines d’organisations de la société civile à Gaza :
« Nous, Palestiniens de Gaza, voulons vivre avec la liberté de rencontrer des amis palestiniens ou de la famille de Tulkarem, Jérusalem ou Nazareth ; nous voulons avoir le droit de circuler et voyager librement. Nous voulons vivre sans la crainte d’une autre campagne de bombardements qui laissera des centaines de nos enfants morts et beaucoup d’autres blessés ou atteints de cancers dus à la contamination des bombes israéliennes au phosphore et autres chimies. Nous voulons vivre sans les humiliations aux barrages israéliens ou l’indignité de ne pas subvenir aux besoins de nos familles à cause du chômage provoqué par le contrôle économique et le siège illégal. Nous appelons à la fin du racisme qui est à la base de toute cette oppression. »
Ceux d’entre nous qui vivent en dehors de Gaza peuvent se tourner vers ceux qui sont à l’intérieur, pour en tirer inspiration et force, car même après toute cette cruauté délibérée, ils n’ont pas cédé. Mais nous ne pouvons pas attendre d’eux qu’ils supportent ce fardeau seuls ou ne tiennent pas compte du coût effroyable des implacables persécutions d’Israël sur les esprits et les corps des gens de Gaza ou sur la société elle-même. Nous devons également tenir compte de leurs appels à l’action.
Il y a de cela un an, j’ai rejoint plus d’un millier de personnes venues de dizaines de pays participer à la Marche pour la Liberté de Gaza et pour tenter de parvenir à Gaza pour commémorer le premier anniversaire du massacre. Nous avons trouvé notre chemin bloqué par le gouvernement égyptien qui agit en complice, avec l’appui des Etats-Unis, du siège israélien. Et même si nous n’avons pas atteint la bande de Gaza, d’autres convois l’ont fait, avant puis après, comme l’a fait Viva Palestina seulement après de sévères obstructions et limitations de l’Egypte.
Hier, le Marmara Mavi est retourné à Istanbul où il a été accueilli à quai par des milliers de personnes. En mai, le navire faisait partie de la Flottille de La liberté de Gaza qui visait à briser le siège par la mer, mais qui a été attaquée et détournée dans les eaux internationales par des commandos israéliens qui ont assassiné neuf personnes et blessé des dizaines d’autres. Même ce massacre n’a pas empêché encore plus de personnes de chercher à briser le siège. Le Convoi d’Asie vers Gaza est en route, et plusieurs autres initiatives sont en cours d’organisation.
Nous pouvons contempler toutes ces initiatives et nous dire que, malgré leur coût énorme - notamment en vies humaines - le siège demeure intact, car les gouvernements du monde - la soi-disant « communauté internationale » - persiste à assurer l’impunité d’Israël. Deux ans plus tard, la bande de Gaza reste sous les décombres, et Israël maintient toujours délibérément la population au bord d’une catastrophe humanitaire tout en permettant l’entrée de juste assez de produits pour calmer l’opinion internationale. Il serait facile de se décourager.
Nous devons cependant nous rappeler que le peuple palestinien à Gaza n’est pas l’objet d’une cause humanitaire isolée, mais qu’il est un partenaires dans la lutte pour la justice et la liberté dans toute la Palestine. Briser le siège de Gaza sera une étape décisive sur cette voie.
Haneen Zoabi, membre palestinienne du parlement israélien et passagère sur le Mavi Marmara, a expliqué en octobre dernier dans un entretien avec The Electronic Intifada que la société israélienne et son gouvernement ne considèrent pas leur conflit avec les Palestiniens comme devant être traité en rendant la justice et en assurant l’égalité pour les victimes, mais simplement comme un problème de « sécurité ». Zoabi fait observer que la grande majorité des Israéliens pensent qu’Israël a largement « résolu » le problème de sécurité : en Cisjordanie avec le mur d’Apartheid et la « coordination sécuritaire » entre les forces israéliennes d’occupation et les collaborateurs de l’Autorité palestinienne à Ramallah, et par le blocus dans la bande de Gaza.
La société israélienne, conclut Zoabi, « ne se sent pas le besoin de paix. Ils ne perçoivent pas l’occupation comme un problème. Ils ne perçoivent pas le siège comme un problème. Ils ne perçoivent pas le fait d’opprimer les Palestiniens comme un problème, et ils ne paient pas le prix de l’occupation ou le prix de [l ’] état de siège [de Gaza]. »
Par conséquent, les convois et les flottilles sont une partie essentielle d’un plus large effort pour faire comprendre à Israël qu’il a un problème et qu’il ne pourra jamais être considéré comme un état normal, jusqu’à ce qu’il cesse son oppression et l’occupation des Palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, et respecte pleinement les droits des citoyens palestiniens d’Israël et des réfugiés palestiniens. Et même si les gouvernements persistent dans leur laisser-faire, la société civile mondiale montre la voie avec toutes ces initiatives pour briser le siège, et à travers la large campagne, sous initiative palestinienne, pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions (BDS).
Au milieu de toutes les souffrances, les Palestiniens n’ont pas eu à célébrer beaucoup de victoires durant les deux années qui ont suivi le massacre de Gaza. Mais il y a des signes d’une évolution dans la bonne direction. Israël a besoin « des négociations de paix » sponsorisées par les Etats-Unis, précisément parce qu’il sait que tout le « processus de paix » lui procure une couverture pour tous ses crimes, il ne sera jamais tenu de restituer quoi que ce soit ou d’accorder des droits aux Palestiniens dans le cadre d’un tel « processus ».
Aujourd’hui Israël mobilise toutes ses ressources pour lutter contre le mouvement mondial pour la justice, en particulier la campagne BDS, qui a pris tant d’ampleur depuis le massacre de Gaza. Il ne peut y avoir meilleure confirmation que ce mouvement place la justice à notre portée. Notre hommage à toutes les victimes ne doit pas être seulement une commémoration annuelle, mais aussi notre travail de chaque jour pour que les rangs de ce mouvement se renforcent.
* Ali Abunimah est rédacteur en chef de The Electronic Intifada et l’auteur de One Country : A Bold Proposal to End the Israeli-Palestinian Impasse.
(JPG)
27 décembre 2010 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction de l’anglais Niha & al Mukhtar
Lien 

En finir avec la politique de la peur

publié le mercredi 29 décembre 2010
Akiva Eldar

 
Dans Ha’Aretz, [repris en français par Courrier international ] le journaliste israélien Akiva Eldar fustige la politique du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, fondée selon lui uniquement sur l’entretien de la "haine de l’autre". Il estime qu’il faut cesser d’inquiéter la population avec de fausses menaces, mais plutôt l’alerter sur l’urgence d’une paix durable.
Des flots de réfugiés soudanais menacent de détruire ce que nous avons construit et de ruiner notre existence en tant qu’Etat juif et démocratique. Cela fait peur. L’Iran menace de nous anéantir et le monde, encore une fois, n’intervient pas. Cela fait peur. Si nous partons de Judée et Samarie [Cisjordanie], les Palestiniens enverront des missiles antiaériens sur l’aéroport international Ben Gourion. Cela fait peur. Les Palestiniens refusent de reconnaître Israël comme l’Etat-nation du peuple juif afin de pouvoir inonder l’Etat d’Israël de réfugiés arabes et faire main basse sur une partie de la Galilée et du Néguev. Ceux qui veulent détruire Israël ont entamé une campagne de délégitimation contre l’Etat juif dans ses frontières de 1948. Cela fait peur.
Cette collection de scénarios catastrophe est issue de l’école de pensée de Benyamin Nétanyahou.
En 1996, la campagne de peur contre le terrorisme palestinien et la crainte que Shimon Peres ne divise Jérusalem ont porté Nétanyahou au pouvoir. A défaut de kamikazes et pendant que Peres sommeille dans sa résidence présidentielle, Nétanyahou invente de nouvelles peurs.
Il y a plus d’un siècle, le rabbin Abraham Isaac Kook écrivait qu’une peur exagérée est la source de toutes les faiblesses – physique, morale et intellectuelle. Une telle peur, disait-il, est si pétrifiante que ceux qui l’éprouvent ne pourraient même pas bouger le petit doigt pour sauver leur peau. Il ne fait aucun doute que, d’un point de vue intellectuel, le Premier ministre est conscient des ravages considérables causés par la politique actuelle d’Israël et de ceux qu’elle causera dans le futur. Mais il est paralysé par la peur de prendre des décisions dures et comportant nécessairement des risques. Nétanyahou a plus peur du gel des constructions dans les colonies – qui entraînerait des dissensions au sein de la coalition – que du gel des négociations – qui provoquerait une crise du statut d’Israël dans le monde.
La peur s’est avérée un outil politique remarquablement efficace. Asher Arian – professeur de sciences politiques à l’origine de l’indice annuel de la démocratie, qui est établi chaque année par l’Institut israélien de la démocratie et fournit des données sur la qualité et le fonctionnement de la démocratie et sa perception par la population – a découvert que plus les Israéliens ont l’impression que les Arabes sont une menace, moins ils sont disposés à négocier avec eux ou à renoncer à des territoires. Arian, décédé en juillet dernier, avait également découvert l’existence d’un lien étroit entre une position dure et un niveau de peur élevé. Tout cela s’est manifesté dans les résultats des dernières élections et dans les sondages de l’opinion publique.
La peur est une émotion humaine légitime, et elle peut même être utile. La gauche israélienne essaie, sans grand succès, de faire peur au public en affirmant qu’il faut faire la paix sous peine de voir le risque de guerre augmenter et le pays perdre son identité juive et démocratique. Si Nétanyahou présentait un plan de paix courageux et réaliste, il pourrait mettre à profit la grande expérience qu’il a acquise dans la propagation de la peur.
Mais au lieu d’avertir des dangers qu’il y a à poursuivre le conflit, Nétanyahou a choisi d’exploiter la peur primitive de l’autre. Au lieu de mettre en garde contre l’isolement croissant d’Israël, il accroît la peur de l’inconnu dans la population. Ceux que l’on hait sont ceux que l’on craint, et ceux que l’on tue sont ceux que l’on hait, a dit Nelson Mandela.
Nétanyahou sème la peur, nous récoltons la haine et nos enfants tuent et sont tués.

La « guerre de la légitimité » palestinienne

publié le mercredi 29 décembre 2010
Richard Falk

 
Des mouvements civils dans le passé ont conduit à des changements positifs au niveau mondial, créant un précédent pour le mouvement BDS
Certains plaident depuis longtemps pour l’idée que les juges des tribunaux nationaux peuvent contribuer à faire respecter les normes mondiales en étendant la portée de leur droit national, spécialement en ce qui concerne les crimes graves qui ne peuvent être poursuivis par ailleurs.
Le pouvoir d’utiliser les tribunaux nationaux contre la piraterie en haute mer a été largement approuvé, et constitue la base jurisprudentielle pour ce que l’on appelle aujourd’hui la « compétence universelle », c’est-à-dire que, nonobstant le lieu où le crime a été commis et la nationalité de son auteur présumé et de sa victime, un tribunal national a autorité pour y rattacher sa législation.
Ce recours à la compétence universelle a été grandement stimulé à la suite des procès pour crimes de guerre à la fin de la Deuxième Guerre mondiale contre les dirigeants survivants politiques et militaires allemands et japonais, un cadre juridique qui fut institutionnalisé au niveau international en 2002 avec la création de la Cour pénale internationale.
Une justice collective
La logique sous-jacente veut que la guerre d’agression, les crimes contre l’humanité, et les graves violations des lois de la guerre et du droit humanitaire international sont des crimes contre l’humanité tout entière, et pas seulement contre la victime, État ou individu. Bien que le Jugement de Nuremberg ait été vicié, « justice des vainqueurs », il a généré des normes mondiales sous la forme des Principes de Nuremberg, normes considérées par un consensus juridique international comme contraignantes.
Ces idées sous-tendent les récentes inculpations contre des parias géopolitiques comme Saddam Hussein ou Slobodan Milosevic, et plusieurs personnages tyranniques africains. Mais dès qu’il s’agit d’acteurs politiques de premier plan, au sens de la hiérarchie hégémonique dirigée par les Américains, alors ces dirigeants du reste du monde jouissent de l’impunité, étant exemptés en fait de toute responsabilité au regard du droit pénal international.
C’est un exemple éloquent du deux poids-deux mesures qui imprègne l’ordre du monde actuel, sans doute illustré avec la plus grande évidence quand il est en relation avec le droit de veto accordé aux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, ou le régime de non-prolifération qui régit l’armement nucléaire. Un deux poids deux mesures qui rompt tout lien entre le droit, tel qu’instauré par le système étatique au niveau mondial, et les prétentions à une justice mondiale. Le défi pour ceux qui recherchent une justice mondiale fondée sur un droit international lui aussi équitable est d’écarter en toutes circonstances importantes le deux poids-deux mesures et l’impunité.
Le monde des États souverains et des Nations unies n’a pas été capable de lancer un tel défi. Dans ce vide s’est créé un mouvement croissant de la société civile mondiale qui a fait ses débuts dans la lutte mondiale contre le colonialisme, spécialement contre la guerre au Vietnam, et qui a progressé de façon spectaculaire à la suite de la campagne anti-apartheid.
La puissance de la solidarité
Ce mouvement s’est appuyé sur différents instruments, notamment les campagnes de solidarité pour les boycotts, les désinvestissements et les sanctions, les tribunaux informels composés de citoyens pour juger les crimes de guerre (à commencer par le Tribunal Russell pendant la guerre du Vietnam, qui a inspiré les Tribunaux permanents des Peuples à Rome et, en 2005, le Tribunal mondial sur la guerre en Irak qui a tenu 20 sessions à travers le monde, parachevées par une session ultime à Istanbul), la désobéissance civile sous différentes formes, spécialement en refusant de servir lors d’opérations militaires violant le droit international.
C’est une coalition de la société civile qui a créé le climat politique qui, de façon quelque peu surprenante, a permis à la Cour pénale internationale de voir le jour en 2002, mais sans la participation, et là, ce n’est pas une surprise, des États-Unis, ni d’Israël, ni de la plupart des membres les plus importants du plus haut niveau géopolitique.
C’est sur ce fond là qu’apparaissent deux mises au point contradictoires qui seront débattues plus en détail dans des articles ultérieurs : mener une guerre totale de légitimité contre Israël au nom du combat palestinien pour une paix juste, et mener une campagne virulente réactive contre ce que les extrémistes israéliens appellent « Lawfare » (guerre juridique à outrance). Une stratégie de guerre de légitimité recherche la mobilisation populaire sur la base d’une coercition non violente pour atteindre des objectifs politiques, en s’appuyant sur la pertinence du droit international et la responsabilisation de ceux qui agissent au nom des États dans la perpétration de crimes d’État.
Légitimité c/Guerre juridique à outrance
Le rapport Goldstone illustre bien cette jonction entre guerre de légitimité et guerre juridique à outrance, renforçant les assertions palestiniennes comme quoi leur persécution relève de l’usage de la force par Israël notamment dans la tristement célèbre opération Plomb durci (2008/2009), et provoquant chez les plus hauts dirigeants d’Israël une furie vindicative dans leurs tentatives de discréditer l’éminent juriste, Richard Goldstone, qui dirigea la mission des Nations unies chargée du rapport et dont les conclusions furent établies de façon convaincante.
Avec une impunité israélienne de plus en plus menacée, des pressions particulières furent exercées sur les États-Unis pour qu’ils utilisent leur poids géopolitique au sein des Nations unies pour maintenir l’impunité sur le dossier bien élaboré des crimes israéliens, et s’assurer que les Nations unies restent bien un sanctuaire sélectif pour de telles scandaleuses garanties d’impunité. Ces questions de responsabilité pénale sont en première ligne pour la guerre de légitimité, et fournissent les bases pour agir dans le monde en lien avec la campagne grandissante du BDS (boycotts, désinvestissements et sanctions).
La contre-attaque Lawfare à un niveau reconnaît la force des efforts de la société civile, mais elle s’est aussi engagée avec cynisme et polémique pour discréditer le recours au droit international par ceux qui sont les victimes des usages abusifs et oppressifs des pouvoirs militaire et policier.
Les Palestiniens ont été persécutés ainsi pendant plus de 62 ans, et leurs efforts pour mettre fin à toute cette succession insupportable de réalités en recourant de façon novatrice à la résistance non violente et à la légitime défense méritent le soutien de toutes les personnes de conscience à travers le monde.
Que ce recours à une guerre de légitimité puisse au bout du compte parvenir à la justice pour le peuple palestinien et à la paix pour les deux peuples, seul l’avenir nous le dira, mais il ne fait aucun doute que cette bataille est le meilleur exemple contemporain d’une « guerre juste ».
Richard Falk est professeur émérite Albert G. Milbank de droit international à l’Université de Princeton et professeur éminent invité en études mondiales et internationales à l’université de Californie à Santa Barbara. Il a écrit et dirigé de nombreuses publications portant sur une période de cinq décennies, il a publié récemment le volume « Droit international et tiers-monde : réorganiser la justice » (Routledge – 2008).
Il est actuellement à sa troisième d’un mandat de six ans comme rapporteur spécial des Nations unies sur les droits humains palestiniens.
publié par al Jazeera
traduction : JPP pour l’Afps

Israël : l'ex-président Katzav reconnu coupable de viols

30/12/2010 | 10h32
L'ex-président israélien Moshé Katzav a été reconnu coupable jeudi de deux viols, selon le verdict du tribunal de district de Tel-Aviv rendu à l'issue d'un procès de plus de quatre ans.
L'ex-chef de l'Etat, 65 ans, a été reconnu coupable de deux viols sur une de ses subordonnées à l'époque où il était ministre du Tourisme dans les années 1990. Il répondait aussi d'"actes indécents, harcèlement sexuel, subornation de témoin et entrave à la Justice", et avait plaidé l'innocence.
Le 19 mars 2009, M. Katzav avait été formellement inculpé pour "viol", "harcèlement sexuel" et "actes indécents" contre trois de ses employées alors qu'il exerçait les fonctions de ministre du Tourisme puis de chef de l'Etat après son élection en 2000.
M. Katzav risque un maximum de 16 ans de prison et au moins quatre ans de prison pour chaque acte de viol, la peine devant être prononcée ultérieurement.
Il peut faire appel devant la Cour suprême, "mais ses chances de succès seraient nulles", selon Moshé Negbi, expert juridique de la radio publique israélienne.
L'ex-président a blêmi et murmuré "non, non" à la lecture des attendus du jugement par le président du tribunal, le juge George Kara.
"Si quelqu'un a utilisé le double langage, c'est l'accusé et ses arguments selon lesquels il avait un alibi se sont effrités" à propos des deux accusations de viols, a affirmé le juge Kara. 

Sortir du labyrinthe au Moyen-Orient

Par Joschka Fischer | 30/12/2010
Deux années ont passé depuis l'élection à la présidence américaine de Barack Obama. Tout à son crédit - et contrairement à son prédécesseur -, Obama a œuvré dès son premier jour en poste pour une résolution du conflit entre les Israéliens et les Palestiniens. Après deux ans, la nouvelle politique de Barack Obama n'a-t-elle autre chose de mieux à proposer que de bonnes intentions ? Car rien de bien extraordinaire n'en a résulté. Pire encore, compte tenu du fait que les efforts d'Obama pour imposer un moratoire sur les nouvelles colonisations en Cisjordanie ont échoué, les négociations directes entre les acteurs du conflit ont échoué. Les bonnes intentions ne valent pas grand-chose dans la vie - et encore moins en politique. Ce qui compte avant tout, ce sont les résultats.
Le président George W. Bush estimait qu'il n'avait besoin de tenir compte que d'une part du double rôle de l'Amérique au Moyen-Orient, c'est-à-dire l'alliance avec Israël. Au cours de ses huit années à la présidence, il n'a pas eu de temps pour le second aspect du rôle américain, celui de médiateur essentiel de la paix entre Israéliens et Palestiniens. Toutes ses initiatives n'ont été destinées qu'à calmer l'opinion publique mondiale. Nous savons tous où cela a mené.
Dès ses débuts, Obama voulait faire les choses de manière différente en poursuivant une politique active au Moyen-Orient. Mais les résultats sont jusqu'à présent assez similaires à ceux de l'ère Bush. Dans les deux cas, l'immobilisme a triomphé du progrès.
Compte tenu de cela et d'une intransigeance de part et d'autre, beaucoup se retireraient et tenteraient d'oublier le conflit pour de bon. Mais ce n'est pas si simple, car un maintien du conflit (ce que signifierait « oublier le conflit pour de bon ») ne prolongerait pas seulement ce qui constitue une tragédie à la fois pour les Palestiniens et les Israéliens, mais serait aussi trop dangereux pour la région. Et surtout, ce qui ne présage rien de bon, la fenêtre d'opportunité pour une solution à deux États pourrait se refermer pour de bon parce que les réalités du terrain ne le permettraient plus.
Pour les Israéliens, cela impliquerait une occupation permanente de Jérusalem-Est et de la Cisjordanie ; donc de devoir faire avec une majorité arabe, ce qui fragiliserait les fondations de leur État - démocratie et autorité de la loi - et par conséquent, sa légitimité. Un tel développement constitue la plus grande menace pour Israël à moyen terme, ce qui rend la solution à deux États vitale pour ses propres intérêts. Bien sûr, du point de vue des dirigeants israéliens, le statu quo, avec son absence de terreur et de frappes de missiles, est tout sauf négatif. Mais cela ne durera pas. En outre, la situation stratégique du pays se détériore progressivement compte tenu de la redistribution globale du pouvoir et de l'influence de l'Ouest vers l'Est qui ne peut qu'affaiblir la position d'Israël.
Pour les Palestiniens, la situation est oppressive, et pour Gaza, un incontestable désastre humanitaire. Ils sont divisés entre le Fateh et le Hamas au plan interne, sous occupation israélienne à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, isolés du reste du monde à Gaza, désespérés dans les camps de réfugiés de la région et rabroués par leurs voisins arabes. Compte tenu d'un tel contexte, la perte de la perspective de deux États n'augurerait que misère plus profonde encore et indignités supplémentaires.
Mais si les Israéliens et les Palestiniens partagent le même intérêt vital pour la solution à deux États, ils ont des intérêts très différents et parlent donc de choses très différentes lorsqu'ils évoquent un même sujet. La sécurité est la principale priorité pour Israël ; pour les Palestiniens, ce qui importe le plus est la fin de l'occupation israélienne. Israël ne peut se permettre un second Gaza en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ; un État avec une présence militaire israélienne permanente ne vaudrait rien pour les Palestiniens.
La principale erreur d'Obama a peut-être été de donner une signification primordiale à une question mineure - mettre un terme à de nouvelles colonisations. Un gel indéfini des constructions entraînerait la fin immédiate de la coalition gouvernementale du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem, sans donner à Israël ou à Netanyahu quoi que ce soit de tangible en retour. Il aurait dû être clair que Netanyahu n'aurait pas prolongé le gel. La question cruciale que les États-Unis doivent poser à la fois à Netanyahu et au président palestinien Mahmoud Abbas est de savoir s'ils donneraient leur accord - ici et maintenant - pour une sérieuse négociation au sujet du statut final. Si c'est le cas, une porte de sortie de ce qui semble être un conflit insoluble entre la sécurité israélienne et un État palestinien serait alors ouverte.
La formule pourrait être la suivante : un accord détaillé sur le statut final aujourd'hui (prenant en compte toutes les questions ouvertes, y compris Jérusalem-Est comme capitale de la Palestine) ; la mise en œuvre de l'accord par étapes prédéfinies sur un laps de temps plus long ; et la surveillance du processus via un mécanisme basé sur la présence sur le terrain d'une tierce partie (menée par les États-Unis). Cela donnerait aux Palestiniens une garantie sur les frontières de leur État, sa capitale et le terme prédéterminé de l'occupation israélienne. Ce temps imparti pourrait être utilisé, avec l'aide internationale, pour forger des institutions d'État efficaces, aborder le développement économique et apaiser les tensions entre la Cisjordanie et Gaza. Sur ces bases nouvelles et pérennes, une solution pour les réfugiés palestiniens pourrait être trouvée et une avancée effectuée dans le sens d'une réconciliation entre le Fateh et le Hamas. Israël aurait la garantie que sa sécurité ne serait pas mise en danger par un accord sur un statut final et la mise en place d'un État Palestinien ; que son retrait des territoires palestiniens serait progressif, sur plusieurs années, et surveillé sur le terrain par une tierce partie. Le pays aurait alors des frontières claires, reconnues internationalement, lui permettant de mettre fin de manière définitive au conflit avec ses voisins arabes.
Alors que la situation au Moyen-Orient paraît aujourd'hui désespérée, une nouvelle tentative qui se concentrerait sur les points essentiels, et non sur des questions mineures, mérite d'être soutenue. L'autre alternative serait la perte de la solution à deux États et la perpétuation d'un terrible - et périlleux - conflit.
© Project Syndicate/Institute of Human Sciences, 2010. Traduit de l'anglais par Frédérique Destribats.

Netanyahu ménage Lieberman pour sauver sa coalition

30/12/2010
Le projet de budget doit être voté la semaine prochaine ; la survie du gouvernement israélien en dépend.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, soucieux d'assurer la cohésion de sa coalition avant le vote sur son projet de budget, la semaine prochaine, a joué la carte de l'apaisement dans sa confrontation avec le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman. Nombreux sont les observateurs qui l'accusent d'avoir écorné un peu plus l'image de l'État hébreu à l'étranger en cédant aux pressions du chef de file du parti ultranationaliste Israël Beitenou. Pariant sur l'adoption du projet de loi de finances pour 2011, ils reconnaissent toutefois qu'il a su éviter une crise politique.
Le ministre des Affaires étrangères a jeté un nouveau pavé dans la mare dimanche en affirmant que les autorités israéliennes n'avaient pas à présenter d'excuses à Ankara pour l'assaut de la « flottille pour la paix » qui a fait neuf morts, en mai, parmi les militants turcs propalestiniens qui tentaient de forcer le blocus de la bande de Gaza. Évoquant le processus de paix israélo-palestinien au point mort depuis octobre, Avigdor Lierberman a en outre jugé impossible de parvenir à un règlement définitif et a plaidé pour un « plan B » sous la forme d'un accord intérimaire à long terme.
Benjamin Netanyahu s'était quant à lui prononcé pour l'apaisement des tensions israélo-turques et pour la poursuite des négociations avec les Palestiniens sous l'égide des États-Unis. « La position du gouvernement israélien est exclusivement celle qu'expriment le Premier ministre (...) et les résolutions du cabinet », ont rappelé les services de ce dernier, quelques heures après le discours du ministre des Affaires étrangères. Dans un rare entretien accordé le lendemain à une chaîne de télévision israélienne, Benjamin Netanyahu a toutefois fait écho aux propos d'Avigdor Lieberman, assurant qu'Israël n'avait pas à présenter d'excuses à la Turquie et jugeant qu'un accord intérimaire avec les Palestiniens ne pouvait être exclu.
« Lieberman sait qu'à la veille du vote sur le budget, personne n'oserait lui chercher noise, même s'il accusait publiquement Netanyahu de vol à l'étalage. Il ne veut pas faire tomber le gouvernement, mais montrer à Netanyahu qui est le patron », a écrit l'éditorialiste Yossi Verter dans les colonnes du quotidien Haaretz. « Netanyahu continue à marcher dans les pas de Lieberman. Les propos de Lieberman aujourd'hui sont les convictions de demain pour Netanyahu. Netanyahu ne veut pas perdre contre Lieberman lors des prochaines élections. C'est son cauchemar », a renchéri son confrère Ben Caspit dans le quotidien Maariv.
Le vote sur le projet de loi de finances devrait avoir lieu mercredi prochain. Si le gouvernement n'obtient pas son adoption avant mars, il devra convoquer des élections anticipées.
Lien

Le régime sioniste détruit une mosquée, à la noble Qods

29 Décembre 2010 20:03 
IRIB- Le régime sioniste a décidé de détruire une mosquée, à la noble Qods. Selon le Centre d'informations de la Palestine, les militaires sionistes ont émis l'ordre de la destruction de la mosquée d'As-Sahaba, dans le quartier As-Savana de la noble Qods, sous prétexte de l'absence de permis de construction. Par ailleurs, les colons sionistes ont détruit la mosquée de Rouïn, dans la ville d'Ar-Ramla, dans les territoires occupés de 1948. De même, des sources palestiniennes ont rapporté que les bulldozers du régime sioniste ont détruit plusieurs ateliers industriels et des terres agricoles, dans le quartier Sheikh Anbar. Les militaires israéliens ont, ensuite, bouclé la région, empêchant les journalistes et les habitants de s'y rendre.
Lien 

Etat indépendant palestinien, au Conseil de sécurité

29 Décembre 2010 20:47 
IRIB- Les Palestiniens mettront en avant leur demande pour la reconnaissance de l'Etat indépendant palestinien, au Conseil de sécurité. Saeb Erekat, le négociateur en chef palestinien, a déclaré que les Palestiniens ont décidé de remettre leur demande, au début de janvier, concernant la création de l'Etat indépendant palestinien, dans les frontières de 1967. Les négociations directes entre Mahmoud Abbas, le Chef de l'Autorité autonome, et Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, ont débuté, le 2 septembre, mais elles ont été arrêtées, trois semaines après, avec la fin du gel de la colonisation et la reprise de la politique de colonisation du régime sioniste.
Lien