samedi 18 décembre 2010

Moscou appelle à une réunion urgente du Quartette

15:31 17/12/2010
MOSCOU, 17 décembre - RIA Novosti
La Russie souhaite convoquer d'urgence une réunion ministérielle du Quartette de médiateurs internationaux pour le Proche-Orient (ONU, UE, Russie, Etats-Unis) afin de relancer les négociations palestino-israéliennes, a déclaré vendredi le porte-parole adjoint de la diplomatie russe, Alexeï Sazonov.
"Compte tenu de la complexité de la situation dans la région, il est indispensable d'accroître les efforts conjoints de la communauté internationale pour débloquer les négociations palestino-israéliennes", a-t-il affirmé.
Selon le diplomate, "le Quartette doit se réunir d'urgence pour dénouer, en coopération avec la Ligue arabe, cette crise dans les meilleures conditions".
La nécessité de convoquer une nouvelle réunion du Quartette s'est imposée après l'échec des démarches américaines pour convaincre Israël de geler l'implantation de colonies juives dans les territoires palestiniens. Le 8 décembre, après plusieurs mois de tentatives infructueuses, Washington a cessé d'exhorter l'Etat hébreu à proroger le moratoire sur la colonisation de la Cisjordanie.
Les autorités palestiniennes ont pour leur part annoncé qu'elles ne reprendraient pas les négociations tant que la construction de logements pour les colons juifs se poursuivrait.
Le Quartette de médiateurs internationaux a invité à plusieurs reprises les autorités israéliennes à stopper cette construction. Israël a toujours répondu que les négociations avec les Palestiniens pouvaient se dérouler, sans que la question des colonies soit mise sur le tapis.
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L'Autorité Palestinienne soupçonne Dahlan de recruter une milice

Cisjordanie - 17-12-2010

Par Maan News
L'ancien homme fort du Fatah à Gaza, Mohammad Dahlan, serait en train de recruter, de payer et d'envisager de prendre le commandement d'une nouvelle milice en Cisjordanie, rapporte le Ha'aretz aujourd'hui.

Selon l'article, le plan a été découvert par des agents de sécurité de l'Autorité Palestinienne qui interrogeaient des hommes suspectés d'être en contact avec Dahlan pour être recruté dans un groupe armé.
Des sources au sein du parti au pouvoir Fatah en Cisjordanie, que dirige le président Mahmoud Abbas, ont dit au quotidien que ceux qui avaient été recrutés ont reçu de l'argent en espèces pour acheter des armes, et les instructions pour faire ces achats.
L'article arrive au milieu de tensions accrues entre Dahlan, membre du Comité central du Fatah, le principal organe directeur du parti, et Abbas. En décembre, une chaîne de télévision considérée comme affiliée à Dahlan a été fermée, des responsables de l'Autorité Palestinienne disant que la chaîne n'avait pas réglé les frais de licence.
Au début du mois, des articles dans la presse en hébreu ont dit que les tensions entre les deux augmentaient, ce à quoi Dahlan a répondu, sur la radio Ma'an, que "il y en a qui cherchent à nuire à notre relation," mais que lui, en tant que membre du Fatah, continuait à soutenir le président.
Dahlan, nommé commissaire de l'information média au Comité central du Fatah, a dit que des rapports récents affirmant que le torchon brûlait entre lui et le président étaient "des fuites" qui "nuisaient aux relations" avec Abbas, mais a insisté sur le fait que le problème ne s'était pas transformé en différend entre eux.
Jusqu'à présent, des rumeurs non confirmées que Dahlan chercherait à déposer Abbas demeurent.
Selon le Ha'aretz, l'Autorité Palestinienne a pris des mesures pour réduire le statut de Dahlan, retirant d'abord le personnel de sécurité assigné à son domicile et à son bureau, puis ensuite retirant ses amis et alliés des postes gouvernementaux.
Dahlan s'est également séparé du gouvernement quand il s'est prononcé contre le projet de pourparlers de paix directs avec Israël, une offre sous médiation états-unienne acceptée plus tard par Abbas. Les pourparlers ont capoté 24 jours après leur démarrage et, jeudi dernier, les responsables de l'AP ont déclaré qu'ils ne souscriraient pas à l'exigence US de revenir à des pourparlers indirects.
Traduction : MR pour ISM 

Une prisonnière palestinienne en grève de la faim dans une prison israélienne


Israel - 18-12-2010
Par Middle East Monitor 
Linan Abu Ghalma, 28 ans, de Naplouse, est en grève de la faim dans une prison israélienne depuis le 1er décembre. Elle a été enlevée à son domicile par les forces d'occupation israéliennes en juillet dernier, en même temps que sa sœur Taghreed. Il semble que son état de santé se détériore gravement.
Le Haut comité national de soutien aux détenus a dit qu'il tenait les autorités d'occupation pour responsables de la vie de Linan. Sa détention, a-t-il affirmé, fait partie d'une campagne de masse contre les activistes du Front populaire à Naplouse.
Le mari de Linan, Amjat Maltyat, un des dirigeants des Brigades Abu Ali Mustafa, la branche armée du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a été tué en juillet 2004.

Dans un communiqué, le directeur de la communication au Haut comité, Riyadh Al-Ashkar, a dit : "Après que les Israéliens aient soumis les deux sœurs à un interrogatoire, ils les ont placées en détention administrative et les ont séparées ; Linan a été incarcérée à la prison Hasharon et sa sœur a été envoyée à Damon." Linan, a dit M. Al-Ashkar, a demandé d'être emprisonnée avec sa sœur mais les autorités ont refusé, provoquant le début de la grève de la faim. Lorsque l'autorité carcérale a promis de mettre fin à sa souffrance, elle a interrompu sa grève. Elle l'a reprise le 1er décembre, lorsqu'elle a réalisé que les Israéliens ne tiendraient pas leur promesse. Elle a dit qu'elle resterait en grève de la faim jusqu'à ce que sa demande soit satisfaite.
M. Al-Ashkar a souligné que la santé de Linan "se détériorait et que sa vie était menacée parce que l'autorité carcérale l'a placée en isolement pour la punir."
Le porte-parole du Comité a confirmé que Linan Abu Ghalma a été arrêtée pour la première fois au checkpoint militaire d'Huwwara en 2004, alors qu'elle allait voir son frère Ahed Abu Ghalma, un des dirigeants du FPLP condamné à la prison à perpétuité. Linan a été condamnée à 6 ans de prison, et au cours de sa 5ème année de prison, elle a été libérée en octobre 2009 (photo ci-dessous) dans le cadre d'un marché prévoyant la libération de 20 prisonnières contre une vidéo de deux minutes du soldat israélien Gilad Shalit, détenu à Gaza.

Le Haut Comité a appelé les organisations internationales œuvrant dans le domaine des droits des femmes et les organisations internationales pour les droits de l'homme à "intervenir pour mettre fin aux souffrances de Lina Abu Ghalma, qui est détenue sans charge en vertu de la soi-disant détention administrative."
Traduction : MR pour ISM 

Ibrahim, Hassan and Zaydoon ont été libérés

Ramallah - 18-12-2010
entretien avec les leaders du Comité populaire de Ni'lin contre le mur d'annexion

Par ISM 
Le 3 décembre 2010, trois dirigeants du Comité populaire de Ni'lin contre le mur de séparation (1) ont été libérés de détention militaire israélienne : Ibrahim Amireh, coordonnateur du Comité populaire, Hassam Mousa, porte-parole et Zaydoon Srour.
Israël les a, en toute illégalité, emprisonnés pendant 11 mois en représailles pour leurs rôles de leaders du mouvement non violent. Pendant leur emprisonnement, Saeed Amireh, 19 ans, fils d'Ibrahim, a pris la tête de la campagne de libération de son père (2).
ISM a interviewé les quatre activistes le 15 décembre.

















Saeed Amireh
Je voudrais parler de la stratégie de l'occupation israélienne ici à Ni'lin. En 2004, Israël a commencé à construire le mur de séparation. A cette époque, il n'y avait pas de manifestations organisées et aucune organisation comme le Comité populaire que nous avons aujourd'hui. Nous allions juste sur le site, des milliers d'entre nous, pour empêcher la construction. Un des manifestants a perdu un œil par balle caoutchouc-acier.
Nous n'avons pas abandonné ; nous avons continué nos protestations contre le mur d'annexion parce qu'il n'est rien d'autre qu'un moyen de voler davantage de notre terre. Si nous restons silencieux, ils continueront de voler notre terre.
En 2008, la construction du mur a commencé et nous les avons surpris par un grand nombre de manifestations. Lors de notre manifestation du 27 mai 2008, les Israéliens ont inauguré une nouvelle stratégie : une très grande violence contre nous, avec un très grand nombre de soldats. Si nous étions 400 manifestants, il y avait 300 soldats. Nous avons manifesté tous les jours, nous arrivions à stopper la construction pendant disons 5 minutes, mais alors, ils nous attaquaient à coups de balles réelles, de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et de balles caoutchouc-acier. Ils ont été surpris que nous revenions chaque fois le lendemain, et en plus grand nombre !

Ibrahim et Saeed Amireh
Ils voulaient nous empêcher de manifester parce que les autres villages se sont regroupés et la lutte populaire non violente s'est développée. Nous avions avec nous des activistes internationaux, des Israéliens et les médias.
Hassan Mousa
Avant notre arrestation, il n'y avait que 4 ou 5 lieux de protestations organisées en Cisjordanie. Aujourd'hui, il y en a environ 50. Si vous réprimez le peuple, il se soulève. Israël a commis des crimes très brutaux contre notre peuple, mais notre réaction fut l'inverse de ce à quoi il s'attendait. Quand ils tirent sur notre peuple, le peuple sait qui est son ennemi. De plus en plus d'oppression crée de plus en plus de résistance.
Saeed Amireh
Notre organisation, le Comité populaire, représente les familles et les agriculteurs. Parce que nous avons pensé que les manifestations non violentes étaient la forme de protestation la plus efficace, tout le monde nous a suivi. Nous arrivions à bloquer les bulldozers pendant des heures, et ça contrariait l'armée israélienne.
Leur nouvelle stratégie contre nous fut le couvre-feu. A partir du 5 juillet 2008, personne ne pouvait quitter sa maison sans être menacé de recevoir une balle.
Au troisième jour du couvre-feu, les autres villages sont venus nous soutenir et briser le couvre-feu – nous sommes tous sortis des maisons ! L'armée a tiré, deux manifestants ont été blessés et l'un d'entre eux a passé six mois à l'hôpital, mais ils sont tous les deux vivants. Quand ils ont vu que les tirs ne marchaient pas, ils ont arrêté des gens pour avoir violé le couvre-feu. Quand ils ont vu que les arrestations ne marchaient pas, ils ont tiré et tué Ahmed Mousa, 10 ans, pendant la manifestation du 29 juillet 2008. [Ahmed était le neveu de Hassan Mousa]

Ahmed Mousa
Hassan Mousa
J'ai perdu mon neveu dix ans. Pour moi, ça a été terrible. Il était mon neveu préféré et il faisait partie de notre famille. Les soldats israéliens lui ont tiré une balle dans la tête et il est mort sur le coup. Je ne souhaite à personne – pas même aux Israéliens ni à personne au monde – de perdre un être cher à cause d'un conflit.
Saeed Amireh
Ils ont pensé que nous aurions peur, mais après les funérailles – le même jour ! – nous avons organisé une protestation contre ce qu'ils avaient fait à Ahmed et contre le mur d'apartheid.
Les soldats ont commencé les raids nocturnes contre notre village, et la maison de notre famille a été attaquée 25 fois. Mon père a été ciblé par qu'il avait été élu coordonnateur du Comité populaire. Ils l'ont arrêté et l'ont envoyé dans le sous-sol d'une prison militaire à Jérusalem, dans des conditions très dures. Ils l'ont frappé, insulté, et ont essayé de lui faire signer des déclarations contre ceux qui participaient aux manifestations.
Ils ont continué les raids nocturnes et ont arrêté 150 gars qui avaient participé aux manifestations, pour en réduire la taille. Ils ont été surpris de voir que les femmes continuaient à la place des hommes. Impossible de briser notre détermination !
J'ai été arrêté pendant un des horribles raids nocturnes. J'ai été incarcéré du 22 décembre 2008 à avril 2009. C'était pendant ma dernière année de collège et tout mon avenir dépendait de mes résultats. J'avais une moyenne de 94/100 à tous mes cours. Ils voulaient détruire mon avenir et punir mon père, qui voulait que ses enfants soient instruits.
Hassan Mousa
Avant mon arrestation, le village a été envahi par des dizaines de soldats, pendant un raid nocturne. J'ai parlé à un des commandants, quand il m'a demandé pourquoi nous protestions, je lui ai dit que le mur nous provoquait tellement de souffrances. Je lui ai dit : rendez-moi ma terre et j'arrêterai de protester.
Quand ils m'ont arrêté et m'ont jugé, j'ai été étonné d'entendre de quoi j'étais accusé. Ils m'ont accusé d'avoir jeté des pierres. J'ai dit, "comment une personne de 37 ans, professeur d'anglais, peut-elle jeter des pierres ? Je suis quelqu'un qui n'a jamais levé la main contre une autre personne. Si je jette quelque chose, ce sont mes paroles, en disant la vérité aux soldats."
Ils m'ont accusé d'avoir des contacts avec des étrangers. Si c'est illégal, alors cet entretien est illégal ! Je leur ai dit que ces étrangers étaient venus en Palestine en passant par leur aéroport israélien et qu'ils étaient venus ici pour travailler pour la paix et la liberté.
En troisième, ils m'ont accusé d'incitation. Je leur ai demandé de définir le mot et ils ont refusé. Si vous considérez que l'incitation, c'est d'aider les blessés, de s'occuper des prisonniers, d'aider ceux qui souffrent parce qu'ils ont perdu leur terre à cause du mur d'annexion -, alors, dites au monde entier que je suis coupable.
En dernier, ils m'ont accusé d'avoir participé à une manifestation interdite. Il y a là une belle ironie. Ils s'emparent de ma terre, et maintenant, ils veulent que je demande une autorisation pour exprimer mon désaccord. Je ne demanderai jamais la permission de protester sur ma propre terre. Je ne protestais pas dans une ville israélienne.
Ils m'ont envoyé en prison pendant un an et 9000 shekels d'amende. Mais tout le temps où nous étions en prison, les protestations n'ont jamais cessé.
Etre en prison est au-delà de toute description. Notre moral était au plus bas. Nous pensions tout le temps à nos familles, à nos enfants. Les autres prisonniers nous réconfortaient, avec des histoires et des blagues. Mais je leur ai dit que je ne voulais pas partager mes sentiments. Je veux oublier. C'est au-delà de toute description.
Il y a beaucoup d'injustices contre nous. Nous voulons la paix et la justice, mais Israël ne respecte pas ça. Le peuple palestinien n'a pas le droit d'expression, le droit de culte, le droit à circuler. Je pense que le peuple palestinien a le droit de résister de façon non violente.
Quand vous avez un objectif, vous devez avancer dans ce sens. Malgré le vol de notre terre, la répression, les raids nocturnes, nous ne chercherons jamais à nous venger ; nous voulons la justice. Je veux que la paix et la tranquillité l'emportent sur cette terre, pour mettre fin à la haine. Je continuerai à avancer vers ce rêve. Même si nous ne réussissons pas rapidement, même si je meurs, au moins j'aurais planté les racines.
Il reste beaucoup de défis et d'obstacles, mais j'espère que nous les surmonterons.
Saeed Amireh
Dans notre lutte non violente à Ni'lin, des centaines de personnes ont été blessés, des centaines ont été arrêtées et cinq ont été tuées par les soldats. Ils font ce qu'ils veulent, mais notre espoir, c'est d'abattre le mur, et nous espérons de tout cœur atteindre cet objectif.
Chronologie de la lutte à Ni'lin
2004: Début de la construction du mur d'annexion, puis interruption à cause des protestations non violentes. Le Cour suprême israélienne et la Cour internationale de Justice prennent parti pour les villageois de Ni'lin et jugent le mur "illégal".
2008: Reprise de la construction du mur. Lorsqu'il sera terminé, il volera près d'un tiers de la terre de Ni'lin. Le village crée le Comité populaire contre le mur de séparation. La répression augmente contre Ni'lin ; des centaines de personnes sont arrêtées lors de raids nocturnes et le permis de travail en Israël d'Ibrahim Amireh est révoqué.
28 mai 2008 : Début des manifestations non violentes, qui cherchent à bloquer la construction du mur.
5 juillet 2008 : L'armée israélienne impose un couvre-feu total à Ni'lin.
8 juillet 2008 : Trois jours après, les villageois des alentours rejoignent les habitants de Ni'lin dans une manifestation pour briser le couvre-feu. L'armée israélienne tire sur deux manifestants, qui survivent.
29 juillet 2008 : Ahmed Mousa (10 ans), neveu d'Hassan Mousa, est tué par balle pendant la manifestation non violente.
30 juillet 2008 : Yousef Amira (17 ans, photo ci-dessous) est tué par balle pendant la manifestation non violente.

22 décembre 2008 : Saeed Amireh est arrêté au cours d'un raid nocturne.
31 décembre 2008 : Arafat Rateb Khawaje (22 ans) et Mohammed Khawaje (20 ans) (photos ci-dessous) sont tués par balle pendant une manifestation.

13 mars 2009 : L'activiste ISM Tristan Anderson est grièvement blessé par une grenade lacrymogène à haute vélocité, qui le frappe à la tête.
2009 : Israël installe des checkpoints autour de Ni'lin pour tenter d'empêcher les activistes internationaux et israéliens de participer aux manifestations.
5 juin 2009 : L'armée israélienne tire sur les manifestants, blessant quatre personnes et tuant Yousef Akil Srour (photo ci-dessous)

Octobre 2009 : Les manifestants non violents abattent une partie du mur en béton. Les soldats israéliens le renforcent avec des poutres métalliques.
12 janvier 2010 : Ibrahim Amireh, Hassan Mousa et Zaydoon Srour – dirigeants du Comité populaire – sont arrêtés à leurs domiciles pendant un raid nocturne.
3 décembre 2010 : Après 11 mois de prison, ils sont libérés. 10 autres prisonniers politiques de Ni'lin sont toujours derrière les barreaux.
(1) Site "Ni'lin Village"
(2) Site "Support my father, peace & freedom activist Ibrahim Amireh"
Traduction : MR pour ISM 

Lettre ouverte des membres du Conseil législatif palestinien à Jérusalem


Jérusalem - 18-12-2010
"Nous sommes menacés d'expulsion de Jérusalem, notre ville natale"
Par Députés de Jérusalem
15 décembre 2010. 
Vous savez peut-être que les dernières élections au Conseil législatif palestinien (CLP) ont eu lieu le 25 janvier 2006. Elles ont été organisées sur la base d'un accord avec tous les partis concernés et en pleine coopération avec des observateurs nationaux et internationaux, qui les ont jugées transparentes, libres et équitables, en accord avec les critères internationaux.













 
Les résultats ont été contraires aux attentes des autorités de l'occupation israélienne et de leurs soutiens occidentaux, en conséquence de quoi Israël a entrepris une campagne de discrédit et de sape du processus démocratique palestinien. La première à être visée fut l'unité palestinienne, suivie par l'élimination des dirigeants palestiniens. Dans un geste sans précédent, Israël a également arrêté 64 membres nouvellement élus au CLP, ainsi que des ministres servant dans le 10ème gouvernement palestinien.
Nous, membres soussignés du CLP représentant Jérusalem, avons enduré ce que nos autres collègues du CLP et ministres ont enduré. Nous avons été arrêtés, emprisonnés pendant 3-4 ans et soumis à toutes les formes de chantage et de menaces de révocation de notre lieu de séjour si nous ne démissionnions pas du CLP et du gouvernement. Nous avons refusé de nous incliner devant de telles menaces et avons juré de continuer à servir notre peuple et notre juste cause.
Après notre libération, la police israélienne nous a remis des ordres d'expulsion pour que nous quittions Jérusalem. La validité des ordonnances émises le 19 mai 2010 était d'un mois, après quoi notre séjour à Jérusalem serait considéré comme illégal. La police a précisé que si nous ne quittions pas notre ville volontairement, nous serions expulsés par la force.
Avant la fin de cette période, nous avons rencontré, à sa demande, le Président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas, qui nous a confirmé un accord avec les autorités israéliennes selon lequel elles annuleraient l'ordre d'expulsion. Toutefois, le 30 juin 2010, quelques jours après cette rencontre, les forces d'occupation israélienne ont arrêté notre collège Mohammad Mahmoud Abu Teir ; nous avons alors cherché refuge dans l'enceinte du quartier général de la Croix-Rouge Internationale, à Jérusalem Est, le 1er juillet.
Israël, la puissance occupante, en violation de ses obligations selon la quatrième Convention de Genève de 1949, veut nous bannir de notre ville. Cette mesure est une nouvelle expression de la politique de l'Etat sioniste de "nettoyage ethnique" dans toute la Palestine occupée. Israël veut expulser le plus possible de Palestiniens, musulmans et chrétiens, pour réaliser son rêve d'une Jérusalem exclusivement judaïsée.
La résolution 799 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, datée du 18 décembre 1992, 2ème partie, "réaffirme que la quatrième Convention de Genève du 12 août 1949 s'applique à tous les territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967, y compris Jérusalem, et souligne que l'expulsion de civils contrevient aux obligations que la Convention impose à Israël."
Notre expulsion crée un précédent dangereux qui ouvre la voie à l'expulsion de Jérusalem de davantage de dirigeants palestiniens, personnalités publiques et de milliers de citoyens palestiniens. Cela conduira sans aucun doute à une nouvelle détérioration de la qualité de la vie pour les Jérusalémites et portera atteinte à leurs droits à vivre dans la sécurité et la dignité.
Cette action illégale, conjuguée à d'autres mesures prises par Israël, vise à défaire le tissu social de la communauté palestinienne de Jérusalem, à diviser les familles et à séparer les enfants de leurs parents. Si elle n'est pas combattue et arrêtée, cette politique conduira à davantage d'expulsions de Jérusalem.
Le monde ne peut pas rester silencieux tandis qu'Israël détruit l'identité nationale des Palestiniens et leur présence à Jérusalem, démolit les maisons, confisque la terre et les biens, construit des colonies, impose un siège et construit des murs et des checkpoints militaires autour de la Ville Sainte. Ces actions créent de nouvelles perturbations à la stabilité de la communauté de Jérusalem et mettent sa sécurité en danger.
En tant que députés élus, nous pensons que nous avons le plein droit de vivre dans notre ville et de représenter notre peuple sur la base de toutes les conventions et pactes internationaux.
Nous resterons donc dans l'enceinte du quartier général du Comité international de la Croix-Rouge à Jérusalem jusqu'à ce que les autorités israéliennes annulent l'ordre d'expulsion illégal, nous rendent nos papiers d'identité et nos droits à résidence, et rapatrient Mohammad Abu Teir chez lui à Jérusalem.
Le droit international garantit le droit d'une population sous occupation à maintenir son statut légal et sa nationalité, y compris le droit à vivre dans ses villes et cités, et interdit à la puissance occupante de modifier ce statut.
Nous nous tournons vers vous et vos organisations, en tant que soutiens et défenseurs de la cause juste et légale des Palestiniens, pour faire tout ce qui est nécessaire pour mettre fin aux mesures arbitraires et illégales d'Israël.
Avec nos meilleurs sentiments,
Mohammad Mahmoud Abu Teir, membre du CLP (expulsé en Cisjordanie)
Ahmad Mohammad Attoun, membre du CLP
Mohammad Imran Totah, membre du CLP
Khaled Ibrahim Abu Arafeh, ex-Ministre de Jérusalem
Traduction : MR pour ISM 

Un livre d'ex-soldats israéliens dénonce la complicité armée/colons

17/12/2010  
Un livre regroupant des témoignages d'anciens soldats israéliens, à paraître la semaine prochaine, dénonce la complicité entre soldats et colons en Cisjordanie occupée.  
L'ouvrage, intitulé "Briser le silence", est l'œuvre de l'association éponyme, qui collecte depuis des années des témoignages de soldats israéliens ayant servi en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.  
"Le livre présente les méthodes opérationnelles de l'armée israélienne en Cisjordanie et à Gaza, et l'impact de ces méthodes sur la vie quotidienne des habitants de ces régions, Palestiniens, colons et soldats", précise l'introduction obtenue par l'AFP, avant la sortie prévue le 21 décembre.  
Une des quatre sections du livre dénonce le fait que "l'armée sert les intérêts des colons aux dépens de la population palestinienne".
Elle décrit des colons attaquant des Palestiniens, sans que l'armée ne les poursuive, ainsi que des soldats recevant des ordres des colons, en ce qui concerne la politique appliquée à leurs voisins palestiniens.
"C'est le responsable de sécurité de la colonie qui décide ce qui est permis et ce qui est interdit. C'est une situation assez amusante, quand on y pense, dans laquelle un civil dit à l'armée ce que sont ses limites et quelles sont les lois", observe un soldat gardant une implantation près d'Hébron (sud).  
Le livre compile plus de 100 témoignages, anonymes, d'anciens soldats, sur les 700 recueillis par les auteurs, selon Yehouda Shaoul, l'un des fondateurs de l'association lancée en 2004.
"Nous avons déjà publié une partie de ces témoignages, mais la majorité sont nouveaux et permettent d'avoir une image précise de ce qu'il s'est passé sur le terrain ces dix dernières années", a-t-il affirmé à l'AFP.  
Des soldats révèlent qu'au nom de la prévention d'attentats, des opérations arbitraires sont menées contre des civils.
"On nous a demandé d'installer un barrage au milieu du village, juste pour montrer notre présence, pour faire peur à la population", raconte l'une des personnes interrogées.
En réaction, l'armée israélienne a accusé dans un communiqué l'ONG d'avoir un "comportement malhonnête qui fait peser des doutes sur ses intentions".  
Elle reproche à "Briser le silence" de ne pas communiquer ces témoignages aux institutions en charge de faire respecter la loi, ce qui qui permettrait de mener une enquête approfondie.
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Découverte des engins d’espionnage : conséquences nuisibles

17/12/2010  
Le quotidien israélien Yediot Aharonot a mis en garde contre les conséquences nuisibles causées par la découverte des appareils d’espionnage israéliens au Liban.
Dans son article intitulé «  Dégâts pour les renseignements dans un moment délicat »,  Ron Ben Yashaï commentait la découverte par la résistance au Liban de deux engins d’espionnage israéliens dissimulés dans les montagnes de Sannine et de Barouk, dans le Chouf, et qui ont été démantelés par l’armée libanaise.
Il précise que ces deux montagnes sont les plus hautes du Liban et surplombent la plupart du territoire libanais, dont le sud et la Békaa, voire même la capitale Beyrouth et la ville sudiste Saïda.
 Yashaï a signalé que les deux appareils étaient très bien cachés, précisant que l’un d’entre eux étant un appareil électronique servant à collecter des informations, alors que le second comprenait des caméras capables de prises de vue pour  des cibles au sud, dans la Békaa, au sud et à l’est de Beyrouth. Ils étaient également dotés d’un laser capable d’évaluer les distances et de préciser peut-être des cibles en cas d’attaque.
Selon lui, ces engins étaient connectés à des appareils d’émission et de réception de longue portée, et peuvent être télécommandés à distance pour leur soutirer les informations collectées.
«  Si c’est Israël qui a planté ces appareils, cela relèverait  d’un exploit de premier degré, vu que les positions où ils ont été plantés lui permet de contrôler la région et de collecter des informations électroniques, non seulement sur l’espace aérien libanais et l’est de la Syrie, mais aussi sur les sites du Hezbollah et de l’armée libanaise à Beyrouth aussi » a ajouté ce chroniquer israélien, indiquant que le Hezbollah détient des centres qui contiennent des équipements de combat importants.
Les appareils ont permis selon l’auteur d’espionner le transport de convois d’armement de la Syrie au Hezbollah, ce qui devrait permettre à Israël lui faciliter de bombarder les dépôts en temps de guerre.
En comparaison avec les systèmes d’espionnage aériens, Yeshaï précise que les appareils terrestres sont beaucoup moins et couteux, et permettent une continuité qui fait défaut aux appareils sur avions.
Raison pour laquelle, estime-t-il, il en conclut que la découverte de ces appareils cause des dommages très graves pour Israël.
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"Israël" impliqué dans un trafic d'organes au Kosovo

17/12/2010  
D’après un article, un procureur de l'Union européenne, selon qui Israël est en cheville avec un réseau de trafic d'organes au Kosovo, a porté l'affaire devant la Cour du district de Pristina.
Selon Associated Press, Jonathan Ratel, qui sert au Kosovo dans le cadre de la mission d’État de droit de l'UE, a annoncé que les sept Kosovards soupçonnés de travailler comme médecins d'une clinique appelée Medicus dans la capitale Pristina, appartiennent à un réseau international qui fait commerce d’organes de gens affligés de pauvreté extrême.
Venant de Moldavie, du Kazakhstan, de Russie et de Turquie, les donneurs étaient attirés par la fausse promesse d’une rétribution de pas moins de 20.000 dollars. Seulement, ils n'ont jamais eu cet argent.
Des charges sont également retenues contre un individu israélien et un médecin turc qui n'ont toujours pas été arrêtés.
 Prélevés illégalement sur les victimes, les organes étaient greffés sur de riches bénéficiaires venant pour la plupart d'Israël, du Canada, d'Allemagne et de Pologne.
 Parmi les suspects, on trouve quelques-uns des médecins les plus célèbres du Kosovo. L'un d'eux, le secrétaire permanent à la santé avait l’habitude de fournir une fausse licence à la clinique. De plus, le Dr Lutfi Dervishi, un professeur d'université, qui est considéré comme le meneur du groupe, organisait les opérations.
  La police a été prévenue du réseau en novembre 2008, quand, avant de s’embarquer pour rentrer chez lui, un Turc, Yilmaz Altun, a semblé épuisé à l'aéroport de Pristina. Interrogé par la police, il a dit avoir fait don d’un rein pour un receveur israélien. La loi du Kosovo interdit le prélèvement et la transplantation d'organes.
Le Conseil de l'Europe a lancé une enquête sur la question et son rapport sera rendu public en France jeudi.
Original : previous.presstv.ir/detail.aspx?id=155676&sectionid=351020202
Traduction copyleft de Pétrus Lombard
Source: Alterinfo

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France-Diplomatie - Point de presse

vendredi 17 décembre 2010 - 09h:05
Ministère Affaires étrangères - France
Point de presse du 14 décembre 2010
Extraits
6 - DERNIERS DEVELOPPEMENTS DU PROCESSUS DE PAIX AU PROCHE-ORIENT
La France salue le discours prononcé par Hillary Clinton le 10 décembre à Washington. Nous relevons avec satisfaction la détermination de l’Administration américaine à poursuivre ses efforts sur le dossier du processus de paix au Proche-Orient, en dépit des obstacles rencontrés. Les seuls vainqueurs d’une absence de paix, ce sont les extrémistes et les seules victimes, les populations de la région.
Nous apporterons naturellement notre plein appui à la poursuite des efforts américains. Il importe que la communauté internationale, notamment l’Union européenne, y soient pleinement associées. Leur objectif demeure la conclusion d’un accord cadre d’ici fin 2011 en vue de la création d’un Etat de Palestine souverain, indépendant, démocratique, contigu et viable, vivant en paix et en sécurité aux côtés d’Israël. Ceci implique que soient rapidement définis les principaux paramètres du règlement final.
Dans ce contexte, l’Union européenne a adopté hier des conclusions lors de son Conseil Affaires étrangères qui portent des signaux politiques forts sur le processus de paix et sur Gaza :
-  elle rappelle l’urgence de parvenir à une solution négociée ainsi que les paramètres qui devraient y présider ;
-  elle rappelle l’importance d’une coordination plus étroite au sein du Quartet ;
-  elle se félicite des progrès substantiels réalisés par l’Autorité palestinienne dans la construction des institutions du futur Etat et rappelle sa disponibilité à le reconnaître, le moment venu ;
-  elle affirme que la légitimité de l’Etat d’Israël et le droit des Palestiniens à disposer d’un Etat ne doivent pas être remis en question, à un moment où la pertinence de la solution des deux Etats est parfois contestée sur la scène internationale ;
-  elle salue les récentes mesures israéliennes destinées à faciliter les exportations depuis Gaza, tout en soulignant l’insuffisance des progrès obtenus et la nécessité d’un changement fondamental de politique qui ne remettrait pas en cause les préoccupations sécuritaires légitimes d’Israël ;
-  elle rappelle sa disponibilité à contribuer, en lien avec les parties, à la reconstruction et au développement de Gaza.
Q - Vous avez annoncé hier la reconnaissance de l’Etat palestinien. Vous n’avez pas donné de date exacte. Par contre, les Allemands disent que cela adviendra dans un an. Quelle est la position de la France ? Cela va-t-il être dans quelques mois ou dans un an ?
R - La position de la France est qu’il faut travailler comme je viens de l’indiquer. En soutenant et en accompagnant les efforts américains qui ont été réaffirmés par Mme Clinton il y a quelques jours, en mobilisant nos partenaires européens, en travaillant sur le terrain, en passant les messages aux Israéliens, en passant les messages aux Palestiniens, en continuant à travailler pour la construction d’un Etat palestinien et en continuant à travailler avec tous les pays arabes de la région. La priorité aujourd’hui, pour nous, est à l’effort, à la mobilisation. Ce n’est pas le moment de baisser les bras, c’est difficile, c’est compliqué, mais c’est précisément une raison de plus pour rester plus engagé que jamais. Je le rappelle, les seuls vainqueurs d’une absence de paix, ce sont les extrémistes et les seules victimes, les populations de la région, et c’est pour cela qu’il faut être véritablement mobilisé. Pour nous, le calendrier, c’est l’effort, l’effort immédiat.
Q - Hier vous avez parlé des problèmes de boycott des produits israéliens et vous avez fait une différence entre les produits israéliens et les produits fabriqués dans les colonies. Est-ce qu’il y a un moyen technique de connaître le pourcentage qui est intégré dans un produit ou est-ce qu’il suffit de mettre l’étiquette « made in Israël » pour que ça passe ?
R - Nous devons vérifier ce point. Ce sont des considérations douanières et de traçabilité sur lesquelles je n’ai pas d’informations. Le troisième point que je déduis de votre question c’est le processus à l’entrée des frontières européennes.
Q - Est-ce que la France souhaite une réunion du Quartet le plus rapidement possible comme l’a demandé un dirigeant palestinien ?
R - Ce sera à discuter avec tous ceux qui sont membres du Quartet. Avec tous nos partenaires européens hier nos avons rappelé l’importance d’une coordination plus étroite au sein du Quartet. On trouve cela dans toutes les déclinaisons de cet effort qu’on met au centre de notre position aujourd’hui. C’est précisément dans le cadre de cette coordination que l’on pourra déterminer quel sera le rythme et la gestion du temps. Aujourd’hui, notamment après le discours d’Hillary Clinton, ce qui importe c’est de rester plus mobilisés que jamais.
Q - C’est un rappel très clair de la position française, mais il n’y a pas beaucoup de nouveau. Si j’étais Palestinien, où pourrais-je trouver encouragement et assurance dans cette déclaration ?
R - Si j’étais Palestinien, je serais particulièrement déprimé si le porte-parole du Quai d’Orsay ne faisait pas de déclaration aujourd’hui sur ce sujet.
Q - Oui, mais y-a-t-il du nouveau ? Je n’en vois pas.
R - Le nouveau c’est premièrement la réaffirmation de l’engagement américain. Il a été réaffirmé au plus haut niveau il y a quelques jours. Deuxièmement, nous disons que nous sommes face à une situation compliquée, face à des obstacles, face à des difficultés et qu’il faut se ressaisir, il faut se mobiliser. C’est un signal fort, que l’on envoie à tout le monde, à commencer par nos partenaires. Ça a été réaffirmé à nouveau par les Européens hier.
Q - Mais avant dans une déclaration française, on aurait au moins vu mention du problème des implantations qui est le problème le plus grave pour les Palestiniens et qui n’est même pas mentionné ici.
R - Nous nous sommes à nouveau exprimés sur les colonisations il y a quelques jours à peine.
Q - Où est la nouvelle approche, le changement de méthode, préconisé par le président de la République ?
R - La première étape du changement de méthode, c’est de rester plus que jamais engagé. Et si on a ces conclusions hier du Conseil Affaires étrangères à Bruxelles, je peux dire que dans tout cela il y a un input français qui est très important en matière de mobilisation de nos partenaires européens. Souvenez-vous, on l’avait fait au Conseil européen de décembre 2009. Je vous renvoie à ce texte qui était très important. Et on ne cesse d’être en situation de mobilisation de nos partenaires européens. On ne cesse d’être en situation de soutien de nos partenaires américains et on ne cesse d’être en situation de dialogue avec les deux principaux protagonistes pour leur envoyer des messages. Sur la colonisation, nous en avons envoyé. Avec les Palestiniens, nous travaillons très concrètement. M. Duquesne s’occupe du suivi de la Conférence de Paris de 2008 et est impliqué dans ce suivi tous les jours. Et enfin, nous travaillons avec tous nos partenaires arabes. Il est important aujourd’hui de réaffirmer notre engagement et notre mobilisation.
Q - Je souhaiterais relire attentivement vos déclarations d’hier. J’ai été étonné par le communiqué. Deuxièmement, les Américains coopèrent-ils avec vous ? M. Mitchell va-t-il passer à Paris au retour du Proche-Orient pour discuter avec les Français ?
R - Vendredi dernier j’avais dit deux choses. Premièrement j’avais rappelé que Mme Alliot-Marie venait de s’entretenir au téléphone avec M. Mitchell et je vous avais dit que nous restions en contact avec lui.
8 - ISRAEL - DROITS DES ENFANTS
Q -Depuis quelques jours, l’ONG israélienne B’Tselem a porté plainte et va entamer un procès contre le gouvernement israélien, contre la police israélienne pour l’arrestation des enfants dans des conditions enfreignant la loi. Ils auraient arrêté des enfants la nuit et les auraient battus. Avez-vous des informations et avez-vous une réaction ?
R - Non. Si la justice israélienne est saisie, il faut la laisser faire son travail. En Israël, il y a des lois, c’est à la justice israélienne, en toute indépendance de se prononcer sur ces plaintes.
Q - N’y a-t-il pas d’accord sur le principe concernant les arrestations d’enfants ?
R - Nous devons analyser cela au regard de la légalité israélienne.
14 décembre 2010 - France Diplomatie
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Comment gérer l’échec ?

samedi 18 décembre 2010 - 03h:53
Khalid Amayreh - Al Ahram
Après que les États-Unis ait admis ne pas être en mesure d’obliger Israël à prendre au sérieux les négociations de paix, les Palestiniens se tournent vers d’autres voies pour obtenir leurs droits nationaux, écrit Khaled Amayreh depuis Ramallah.
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Un Netanyahu jubilatoire accueille son obligé Mitchell (envoyé US au Proche-Orient) - Photo : AP
Après avoir déclaré son incapacité à convaincre Israël de renouveler un gel de l’expansion des colonies, même pour une période limitée de 90 jours, et avec Israël refusant une offre d’armement des Etats-Unis ainsi que de scandaleuses et excessives concessions diplomatiques, l’administration Obama a de nouveau expédié au Moyen-Orient son envoyé George Mitchell pour un ultime effort pour sauver un processus de paix déjà mort.
Comme à l’accoutumée, Mitchell a eu des entretiens avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne de Ramallah. Cependant, il est apparu une fois de plus que Mitchell n’apportait rien de nouveau avec lui, ce qui a conduit ses hôtes à Jérusalem-ouest et à Ramallah à le recevoir avec des sentiments mitigés et peut-être un relent de mépris.
Netanyahu, conscient - ou peut-être tirant parti - de sa victoire sur l’administration Obama, au moins en ce qui concerne la question de l’expansion des colonies, a parlé de sa volonté de discuter non seulement du conflit israélo-palestinien, mais aussi de « toutes les questions moyen-orientales essentielles ». Mitchell a proposé un retour aux ainsi-nommés « pourparlers indirects », mais il lui a été répondu, notamment à Ramallah, qu’il était peu probable pque des négociations indirectes réussissent là où des pourparlers directs ont échoué.
Les dirigeants palestiniens ont déclaré à l’émissaire américain que Washington devrait donner des garanties réelles aux Palestiniens, faire arrêter la construction de colonies israéliennes et s’abstenir de décourager d’autres Etats de reconnaître un Etat palestinien. Les États-Unis ont dénoncé la reconnaissance de la Palestine par deux Etats d’Amérique du Sud, le Brésil et l’Argentine, la présentant comme contre-productive et prématurée. Mitchell a dit aux dirigeants palestiniens : « Je comprends que vous soyez en colère et déçus, mais je vous promets que le président Obama et la secrétaire d’Etat Hillary Clinton ne ménageront aucun effort pour faire avancer le processus de paix et veilleront à ce qu’un Etat palestinien viable voit le jour dès que possible. »
Même Mahmoud Abbas n’a pas été impressionné ou flatté par ce discours. Un proche collaborateur d’Abbas, qui a requis l’anonymat, a dit : « On nous a dit la même chose cent fois. Croit-il que nous soyons des enfants qui peuvent être calmés ou trompés avec une poignée de bonbons ? » Pourtant, c’est exactement ce que Mitchell semble faire, du moins à en juger par le résultat de ses nombreux voyages dans la région pour maintenir un processus, même si zéro-aboutissement se profile à l’horizon.
Cette approche américaine, même si elle repose sur une certaine bonne volonté, est exaspérante pour les dirigeants palestiniens tandis qu’un nombre croissant d’officiels de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) poussent fortement Mahmoud Abbas à cesser de « courir après l’illusion américaine ». La semaine dernière, il a été rapporté que l’OLP, y compris sa faction du Fatah, insistait pour mettre fin de façon unilatérale à tous les engagements d’Oslo et à la feuille de route, et même à la coordination sécuritaire avec Israël.
« Nous ne pouvons rester engagée vis-à-vis d’accords que les Israéliens eux-mêmes ne respectent pas. Une partie ne peut pas rester engagée tandis que l’autre les détruits », a déclaré Yasser Abed Rabbo, un proche collaborateur du chef de l’OLP, Mahmoud Abbas.
Toutefois, cesser les accords de sécurité avec Israël constituerait une sorte de suicide politique pour l’Autorité palestinienne. Israël serait forcé de réoccuper les parties de la Cisjordanie qui sont symboliquement contrôlées par le gouvernement de l’AP. C’est pourquoi le gouvernement israélien ne prend pas ce genres déclarations venant de l’AP au sérieux.
Une source israélienne, citée par le journal de droite, The Jerusalem Post, a été citée comme disant : « Nous entendons ce genre de choses maintenant et à nouveau du côté palestinien, que Mahmoud Abbas va démissionner, qu’ils vont démanteler l’Autorité palestinienne, qu’ils vont tout remettre à l’ONU, qu’ils vont renoncer à une solution à deux Etats. Mais ils ne sont pas vraiment sérieux. »
Un peu plus tôt, l’Autorité palestinienne avait réagi avec colère à l’annonce de son échec par l’administration Obama, disant qu’il était inconcevable que la seule superpuissance au monde accepte son incapacité à faire pression sur Israël.
Des officiels de l’OLP ont également réaffirmé leur attachement au droit au retour en vertu de la résolution 194 qui stipule le rapatriement et l’indemnisation des réfugiés palestiniens. L’Autorité palestinienne, en particulier depuis la conclusion des Accords d’Oslo, a montré une certaine propension à faire des compromis - ou au moins à faire preuve de flexibilité - en ce qui concerne le sort des réfugiés.
la réaffirmation par l’OLP des questions clés telles que le droit au retour ainsi que le rejet croissant de la notion d’échange de terres, montrent que l’Autorité palestinienne et l’OLP pourraient radicaliser leur position sur les conditions de la paix avec Israël, au point même de reprendre la résistance armée, surtout si le processus de paix continue à tourner à vide.
En outre, de nombreux Palestiniens accusent à présent Washington de ne pas prendre la cause de la paix en Palestine suffisamment au sérieux.
Le scénario qui est celui de la direction palestinienne à Ramallah semble pour l’instant être de compter sur la création d’un mouvement vers la reconnaissance internationale d’un futur Etat palestinien. Au départ, l’Union européenne (UE) avait déclaré dans un communiqué qu’elle pourrait reconnaître un tel Etat dans un an ou deux si les efforts de paix sous direction américaine restaient dans une impasse. Mais les fonctionnaires de l’UE ont par la suite précisé que la reconnaissance européenne n’était par pour bientôt, de peur qu’elle ne sape les [dits] efforts de paix en cours.
Cependant, il y a peu ou pas d’efforts de paix réels qui seraient compromis par une possible reconnaissance européenne d’un Etat palestinien, ce qu’un journaliste israélien décrit comme « une atmosphère de ’ramasser ce que l’on peut’ ». Tout cela alors que les colons, soutenus par leur gouvernement, lancent la campagne de colonisation la plus frénétique depuis 1967. Par conséquent, il serait plus probable que la reconnaissance européenne d’un Etat palestinien aurait pour effet de perturber les activités illégales de colonisation plutôt que des efforts pour la paix.
Pour détourner l’attention de son échec plutôt humiliant pour ce qui d’amener Israël à geler l’expansion des colonies, l’administration Obama ressort comme neuf une vieille proposition permettant d’éluder la question des colonies, au lieu de les geler et de se concentrer sur d’autres questions. D’autres problèmes incluant les réfugiés, Jérusalem et les frontières, ont été discutés ad nauseam depuis le début des années 1990 avec Israël, lequel refuse de renoncer à son occupation. Tout au contraire, Israël, avec l’assentiment des États-Unis, a continué à boucher les horizons palestiniens dans la mesure où la solution à deux Etats a été pratiquement rendue inapplicable.
Dans ce contexte, l’AP est tentée dans les semaines à venir de réévaluer sa position et pourrait opter pour demander à plus de pays - en particulier des poids-lourds comme la Chine et l’Inde - de se prêter à la reconnaissance d’un Etat palestinien. Ce scénario est de plus en plus encouragé dans de nombreux cercles dirigeants de Ramallah, en particulier après que le Brésil et l’Argentine aient reconnu la Palestine sur la base des frontières de 1967. Une raison supplémentaire de prendre ce chemin est de plus en plus liée à la certitude que les États-Unis sont incapables de contribuer à une paix juste entre Israël et les Palestiniens.
(JPG) Khalid Amayreh est un journaliste qui vit à Dura, dans le district d’Hébron, Cisjordanie, Palestine occupée. Il a un bachelor en journalisme de l’université d’Oklahoma (1981) et un master en journalisme, de l’université de Southern, Illinois (1983).
http://weekly.ahram.org.eg/2010/102...
TRaduction : Naguib
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Un « bateau pour Gaza » : Le droit à l’éducation pour tous

publié le vendredi 17 décembre 2010
CGT-FERC

 
la FERC décide de s’associer à l’initiative un « Bateau pour Gaza ». Le bateau français rejoindra la flottille internationale en mai/juin 2011.
Le congrès de la FERC, réuni à Montdidier du 22 au 26 novembre 2010, après avoir débattu de la situation en Palestine tient à marquer sa solidarité avec le combat des palestiniens pour un droit à l’éducation et à la paix.
La fermeture des écoles, la censure sur les programmes, la casse systématique des installations scolaires et universitaires témoignent de la volonté du gouvernement israélien d’entraver les efforts de l’autorité palestinienne de mise en place et de renforcement d’un Service Public d’éducation, d’enseignement et de formation pour la jeunesse palestinienne.
La FERC se félicite de la réussite du Forum Mondial de l’Education à Ramallah du 28 au 31 octobre 2010. Il a réuni celles et ceux qui luttent pour la paix et la justice sociale à travers le monde et plus particulièrement en Palestine.
En conséquence la FERC décide de s’associer à l’initiative un « Bateau pour Gaza ». Le bateau français rejoindra la flottille internationale en mai/juin 2011.
Cette initiative permettra de dénoncer la répression et la volonté explicite de détruire le système éducatif palestinien. La paix ne peut exister que par l’arrêt des violences, la reconnaissance des droits des palestiniens, le démantèlement du mur de la honte, avec la création d’un Etat palestinien.
Le soutien international pour ces revendications est indispensable. Le « Bateau pour Gaza » en sera une nouvelle manifestation pour exiger un droit à une éducation pour tous.
Montdidier, le 26 novembre 2010.
Fédération CGT de l’Education, de la Recherche et de la Culture

« Face au déni international, il n’y a que la résistance »

publié le vendredi 17 décembre 2010
entretien avec Georges Corm (P. Barbancey)

 
Économiste 
et historien libanais, Georges Corm est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés au Proche-Orient et à la question religieuse. Il vient de publier le Nouveau Gouvernement du monde. Idéologies, structures, contre-pouvoirs, aux Éditions La Découverte. Rencontre autour de la question palestinienne.
Des négociations directes avaient débuté entre Palestiniens et Israéliens. Elles sont maintenant stoppées en raison 
de la poursuite de la colonisation. Quel est le contexte politique, notamment dans le cadre 
de la stratégie américaine  ?
Georges Corm. Cette histoire de négociations de paix est un mauvais théâtre. C’est ce que j’ai appelé un «  processus de paix qui vient remplacer la paix qui ne viendra jamais  ». À chaque fois, ces processus permettent à l’État d’Israël de continuer la colonisation, d’affaiblir et de marginaliser encore plus les Palestiniens et, à chaque fois qu’on redémarre des négociations, d’avoir de nouvelles exigences qui sont, en général, inacceptables au regard du droit international et au regard des droits légitimes du peuple palestinien sur sa terre. Rappelons-nous  : le président Clinton avait, en 2000, refait des négociations à Camp David qui avaient fait couler beaucoup d’encre puisque les Israéliens avaient accusé la partie palestinienne d’avoir refusé une offre extrêmement généreuse. Heureusement que Robert Malley, alors conseiller de Clinton, a rétabli la vérité en montrant que rien de sérieux n’avait été offert aux Palestiniens. George W. Bush refait le coup à Annapolis, en novembre 2007. Il est en fin de mandat et tout le monde sait que ça ne peut déboucher sur rien. Un grand spectacle médiatique.
L’arrivée d’Obama à la Maison-Blanche n’a-t-elle pas représenté 
une rupture  ?
Georges Corm. Qu’a fait Barack Obama  ? Il a changé le ton de George W. Bush. Il a prononcé un discours au Caire en juin 2009, lequel confirme le cadre culturel et intellectuel  : «  Je parle à tous les musulmans du monde.  » Ce qui confirmerait une thèse un peu Huntington (auteur du Choc des civilisations – NDLR) qui serait qu’il y a un problème avec des musulmans, donc un Occident judéo-chrétien, comme il se définit maintenant, qui a un problème avec un Orient arabo-musulman. Entre parenthèses, quand vous mettez vos valeurs démocratiques sous un chapeau religieux, les valeurs judéo-chrétiennes, on est dans l’incohérence la plus totale. D’autant que le christianisme s’est bâti contre le judaïsme. Parler de valeurs judéo-chrétiennes ne me paraît pas très sérieux. On m’avait appris que les racines de l’Europe étaient gréco-romaines. Elles le sont restées jusqu’à la fin des années soixante-dix  ! J’ai appelé ça un «  coup d’État culturel  ». Pour revenir à Obama, le fond de son discours était fort aimable, la rhétorique est très belle. Il a en plus appuyé son propos avec des sourates du Coran, ce qui lui a valu beaucoup d’applaudissements. Mais quand vous analysez le discours, vous vous rendez compte que, sur le fond, par rapport aux gouvernements américains précédents, il n’a rien cédé. Il a dit qu’il compatissait aux souffrances palestiniennes. Mais il n’a rien dit de plus. Comme d’habitude, il a appuyé les revendications de l’État d’Israël. Et comme d’habitude, on demande aux Palestiniens de ne pas tirer un seul coup de feu sur qui que ce soit. Ni sur l’armée occupante ni sur les colons. Ce qui est une logique qui ne débouche sur rien. Le discours en lui-même n’a rien apporté de nouveau. Au contraire. Il a confirmé une politique américaine devenue traditionnelle  : soutien sans limite à l’État d’Israël. Bush faisait cela avec un mépris très fort des Arabes, avec une rhétorique islamophobe. Barack Obama a rectifié le ton, un ton poli, gentil, mais sur le fond, rien n’a changé. Il a bien un envoyé spécial pour le Proche-Orient, George Mitchell. Mais si vous faites l’historique des envoyés spéciaux au Moyen-Orient, qu’ils aient été des Nations unies, de l’Union européenne ou des États-Unis, je crois que trente volumes ne suffiraient pas. Tout ça n’a pas fait avancer d’un pas un quelconque respect des droits palestiniens. Rien n’a dissuadé Israël de poursuivre sa colonisation ou, plus récemment, de continuer d’encercler Gaza, en dépit de toutes les lois humanitaires.
On a d’abord parlé de négociations indirectes. Autant dire qu’on est dans le surréalisme complet. Et puis, grande victoire, enfin on arrache à Mahmoud Abbas – dont le mandat comme président de l’Autorité palestinienne est échu – le fait qu’il retourne négocier directement et sans condition alors que lui parle de l’arrêt de la colonisation. Donc, une nouvelle fois, on a eu droit au théâtre. De Washington, la scène se transporte à Charm el-Cheikh puis, comble de l’horreur, à Jérusalem. Car il s’agit d’abord de faire accepter le fait accompli d’Israël à Jérusalem, côté Palestiniens, alors qu’eux-mêmes ne peuvent pratiquement plus y accéder ou y résider  ! Alors que les saisies de propriétés palestiniennes à Jérusalem n’ont jamais été aussi importantes, l’expansion des colonies de peuplement autour de Jérusalem continue. Ces négociations sont très payantes, électoralement, aussi bien pour 
M. Obama que pour M. Netanyahou, dont le gouvernement boite un peu et qui reçoit un appui américain, ce qui lui permet de survivre. Pour les deux partenaires concubins, l’opération est extrêmement payante. Pour les Palestiniens, absolument rien n’est changé. Il est absolument évident que ça ne va déboucher sur rien. Les Européens sont absents. Et puis, «  business as usual  » (business comme d’habitude – NDLR). Une fois les négociations échouées, on refera des campagnes médiatiques pour dire que les Palestiniens ont, une fois de plus, loupé le coche, ou on mettra ça sur le compte de la division interpalestinienne… Cela dure depuis 1948.
Les Palestiniens ont-ils vraiment 
les moyens de s’opposer à cela 
et de refuser de retourner à la table des négociations  ?
Georges Corm. Bien sûr  ! Ils n’ont qu’à dire  : «  On va négocier pour quoi  ?  » Aujourd’hui, tout le monde le dit  : il y a eu des rapports des Nations unies, de l’Union européenne, mis dans des tiroirs, des articles comme ceux de Régis Debray, qui le montrent  : il n’y a pas de possibilité de créer un État palestinien en Cisjordanie. On sait très bien qu’un échange de territoires, s’il a lieu, ce sera quelques arpents de désert pour les Palestiniens contre des superficies très importantes de la Cisjordanie pour les Israéliens où l’agriculture est possible et où se trouvent les nappes phréatiques qu’Israël pille déjà et qui diminuent rapidement. Il est illogique de demander à un peuple occupé de négocier avec son occupant, de protéger l’armée de l’occupant et les implantations que l’occupant développe en violation du droit international. Dès le départ, nous sommes dans une situation complètement viciée. C’était déjà le problème des accords d’Oslo. Avec Edward Saïd et d’autres, je les avais dénoncés à l’époque, en faisant remarquer que les Palestiniens se mettent la corde autour du cou. Un occupant, on le chasse. Et quand il n’obéit pas aux résolutions des Nations unies et aux principes du droit international, il n’y a que la résistance armée. Il n’y a pas autre chose.
Les implications régionales 
sont évidemment multiples  : l’Irak, l’Afghanistan, l’Iran…
Georges Corm. Tout ça nous éloigne du problème principal. Les intellectuels admirateurs d’Israël essaient de tout lier ensemble ou parfois de tout séparer, en disant que les dossiers n’ont rien à voir les uns avec les autres. Il est certain que lorsqu’il y a un mouvement de résistance à une occupation, ce mouvement de résistance a besoin d’appuis extérieurs. Le FLN algérien était soutenu par l’Égypte, les Palestiniens ont utilisé le territoire jordanien quelques mois, puis le territoire libanais. Puis ils ont reçu des moyens financiers venus d’un peu tous les États arabes, c’était la belle époque de l’OLP au Liban. Aujourd’hui, l’aide arabe ne va plus au Hamas, qui continue la lutte armée, et donc l’Iran a rempli un vide. Ça fait crier mais moi, en tant que Libanais, je ne peux pas en vouloir à l’Iran d’avoir aidé le Hezbollah à libérer un territoire occupé. Si les Européens et les Américains ont un problème avec l’Iran, ce n’est pas le mien.
Comment sortir de l’impasse  ?
Georges Corm. Cela prendra des décennies. Si on regarde la carte de la Palestine, il est bien évident qu’à long terme, quand les choses auront mûri dans la psychologie israélienne et chez les décideurs européens et américains, la seule porte de sortie pour tout le monde est une solution à la sud-africaine. Continuer à parler de deux États est surréaliste. Plus la situation traîne, plus vous aurez des opinions publiques arabes et, comme on dit, musulmanes ou islamiques, qui vont devenir «  anti-occidentales  ». Parce que cette politique de deux poids deux mesures depuis 1947 en faveur d’Israël et à l’encontre des droits des peuples de la région, des Palestiniens mais autrefois aussi des Libanais, n’est pas supportable. Tout le monde oublie le nombre d’années où le Liban a été occupé. Par rapport aux 30 000 morts qu’Israël a faits l’été 1982 à Beyrouth, les choses sont presque meilleures aujourd’hui. 2006, attaque du Sud Liban, il y a eu 1 400 victimes, plus de 3 000 blessés et de nombreuses destructions. À Gaza, il y a eu plus de 1 500 morts. En tant que libanais, je me souviens des 30 000 morts et des trois mois pendant lesquels Beyrouth-Ouest a été assoiffée, encerclée, bombardée par terre, par mer et par air, sans interruption. Dans un certain sens, la machine de guerre israélienne n’a plus les capacités de faire ce qui a été fait au Liban en 1982. Et en 2006, cette machine a dû s’arrêter. Elle n’a pas pu continuer. L’État d’Israël est entrain de trouver les limites de sa puissance. Évidemment, l’élément iranien est présent. On joue beaucoup dessus en disant que si l’Iran a la bombe atomique, l’existence d’Israël est menacée. Le raisonnement est très spécieux. Vous avez un État ultra-islamique, le Pakistan, dont on pense tous les jours qu’il va s’effondrer dans les quarante-huit heures qui suivent, qui a la bombe atomique et ça n’empêche personne de dormir.
Vous avez noté que l’Union européenne était singulièrement absente des discussions. 
Comment expliquez-vous cela  ?
Georges Corm. Cela arrange beaucoup l’Europe. Parce qu’il y a la mauvaise conscience européenne et les Européens préfèrent laisser faire les Américains. Quant à la France, si vous enlevez l’épisode du général de Gaulle… Tant qu’Israël est un espace sacré de nature eschatologique par rapport aux Européens, il n’y a pas de solution. Si l’Europe ne revient pas à un républicanisme laïc dans l’approche du conflit, il n’y a pas de solution. L’approche du conflit ne peut être que profane.
Entretien réalisé pour l’Humanité par 
Pierre Barbancey, envoyé spécial, Beyrouth (Liban). [1]
[1] voir aussi le commentaire de Pierre Barbancey :

L’échec d’une approche de la paix

Cet entretien avec Georges Corm prend encore plus de relief lorsqu’on sait qu’il a été réalisé alors que des négociations directes démarraient entre Israéliens et Palestiniens, sous supervision américaine. L’actualité va vite. 
Très vite. Et elle donne raison à cet observateur politique qui prédisait l’échec d’un tel processus. Non pas qu’il s’en réjouisse, comme on peut s’en rendre compte. Mais à force de s’accrocher à la même approche du conflit, à force 
de refuser toute pression réelle sur Israël, le constat est amer. 
L’occupation se poursuit et le territoire palestinien est grignoté toujours 
un peu plus par la colonisation. En annonçant qu’il ne demandait plus à Israël un moratoire sur la colonisation, Barack Obama montre qu’il ne veut pas utiliser d’autres armes politiques. Ce faisant, il déstabilise la direction palestinienne et singulièrement Mahmoud Abbas, en porte-à-faux par rapport à son opinion publique. Il faudrait au contraire mettre en place des sanctions contre Israël 
et, parallèlement, une décision de l’ONU de reconnaître un État palestinien 
dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.

Deux ans après l’opération Plomb durci, l’inauguration d’une partie de l’hôpital Al-Qods à Gaza

publié le vendredi 17 décembre 2010

Nicolas Falez, RFI

 
Près de deux ans après l’opération militaire israélienne Plomb durci qui a coûté la vie à 1 400 personnes dans le territoire palestinien, Gaza continue de panser ses plaies. Ce mercredi 15 décembre, a eu lieu l’inauguration d’une partie de l’hôpital Al-Qods, détruite lors d’un bombardement et dont la France a financé la rénovation.
Le docteur Bachar Mourad se souvient de cette nuit du 15 janvier 2009 à Gaza. « Dans la nuit nous avons été frappés une deuxième fois, raconte le médecin palestinien. Le feu a pris sur le toit de l’hôpital et dans le bâtiment des urgences. Nous avons commencé à évacuer les patients dans la rue, en pleine nuit. Deux heures plus tard, l’hôpital était évacué et 3 étages avaient été détruits dont le local des urgences ».
Pour rénover les installations détruites, la France a dépensé 2 millions d’euros. Et aussi pas mal d’énergie pour faire entrer les matériaux nécessaires malgré le blocus israéliens comme l’explique Hervé Conan de l’Agence française de développement.
« Nous avons été à Karem Shalom pour chaque passage de camion, se souvient Hervé Conan. Vous avez une quantité de matériaux qui est indiquée et qui doit être transmise aux Israéliens deux jours avant le passage du camion. En général c’est un peu comme le passage de personne vous avez l’autorisation la veille au soir et c’est toujours un peu dans l’urgence et dans l’attente d’être sûr que le camion passera. C’est-à-dire il y a toujours cette insécurité quant à savoir si on va réussir ou non le passage des matériaux. »
L’hôpital al-Qods est le plus grand hôpital du Croissant-Rouge dans la bande de Gaza. Le Qatar et le Maroc sont également engagés dans la rénovation de parties détruites pendant la guerre de l’hiver 2008-2009.

Le Hamas s’installe dans la durée à Gaza

18/12/2010
Pour le dirigeant et idéologue du Hamas à Gaza, Mahmoud Zahar, le mouvement a le temps pour lui. « Nous ne sommes pas pressés d'acheter ou de vendre notre intérêt national parce que nous ne traficotons pas sur ce genre de marché », explique à l'AFP le Dr Zahar, 66 ans, considéré comme le leader le plus influent du Hamas à Gaza. « Le temps n'a aucune importance quand on ne le gaspille pas. Il y a un proverbe qui dit : "Le temps guérit tout" », résume ce chirurgien de profession, féru d'histoire - il écrit des essais et des scripts de cinéma -, sûr de la victoire ultime des islamistes palestiniens sur Israël.
Pourtant, le Hamas reste un paria de la communauté internationale, recensé comme une « organisation terroriste » par les États-Unis et l'Union européenne qui refusent de lui parler officiellement. « L'Amérique n'est pas notre Dieu, elle ne sert pas nos intérêts », rétorque-t-il. « On me dit depuis cinq ans qu'il est impossible de rester isolé et que nous ne survivrons pas plus de deux mois. Cinq ans ont passé et nous avons survécu. Nous avons subi deux guerres (2006 et 2008/2009) et nous sommes toujours là. C'est la preuve que nous pouvons durer, tenir et gagner », affirme M. Zahar. « Nous reconstruisons partout. Pour la première fois, nous enregistrons un vrai progrès dans différents domaines. Au moins, donnons-nous un bon exemple d'administration non corrompue », dit-il, en fustigeant l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas qui administre les zones autonomes palestiniennes de Cisjordanie occupée. Le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en juin 2007 en chassant par un coup de force son rival, le Fateh laïc de M. Abbas, qu'il accuse de corruption et de collaboration avec Israël.
Issu des Frères musulmans, le Hamas est farouchement hostile aux négociations avec Israël, qu'il n'est pas question de reconnaître pour M. Zahar. « Nous ne sommes pas des mendiants ici. Je ne mendie pas. Personne ne nous fera don d'un État », insiste-t-il. Pour autant, le Hamas est-il prêt à rompre la trêve qu'il observe depuis la fin, en janvier 2009, de l'opération militaire israélienne pour stopper les tirs de roquettes palestiniennes de Gaza ? « Cela dépend d'Israël. Mais la priorité est de reconstruire ce qui a été détruit par Israël, les maisons, les hôpitaux, les écoles », répète le dirigeant islamiste qui reçoit dans un vaste salon, au coin duquel est garée en permanence une Mercedes prête à démarrer en cas d'attaque israélienne. 

L'Autorité autonome demande aux Européens de reconnaître l'Etat indépendant palestinien

17 Décembre 2010 11:26 
IRIB- L'Autorité autonome a demandé aux pays européens de reconnaître l'Etat palestinien, selon les frontières de 1967, avec Qods-Est, comme capitale. Le négociateur palestinien, Nabil Shaath, a expliqué avoir demandé à la France, la Grande-Bretagne, la Suède, le Danemark et à l'envoyé de l'UE pour le processus de paix, de reconnaître ses vraies frontières d'avant la guerre de 1967.
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Le Hamas prêt à faire face à toute nouvelle agression des sionistes

17 Décembre 2010 20:09 
IRIB- La branche militaire du Hamas a fait part de sa disponibilité totale à faire face à toute nouvelle agression de l'armée israélienne contre Gaza. Le Porte-parole des Brigades d'Ezeddin Qassam, Abu Obaida, a dit, vendredi, dans un communiqué de presse, que l'objectif des Sionistes, en menaçant de déclencher une nouvelle guerre contre Gaza, est de se lancer dans une guerre des nerfs avec les habitants de cette région. A l'approche du deuxième anniversaire de l'agression militaire israélienne contre Gaza, les responsables militaires et politiques du régime sioniste essayent de déclencher une guerre psychologique et de faire pression sur le peuple palestinien, pour qu'il renonce à soutenir la Résistance, d'après Abu Obaida.
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Le Comité exécutif de l’OLP s’en prend, vivement, à la décision américaine

17 Décembre 2010 22:05 
IRIB- Le Comité exécutif de l’OLP, l’Organisation de libération de la Palestine, a, vivement, critiqué la décision annoncée, par les Etats-Unis, d’apposer un veto à toute action en vue de la création d’un Etat indépendant palestinien.
« Il s’agit d’un parti pris total, en faveur des occupants sionistes. », a souligné, dans un communiqué, ce Comité. « La décision du sénat américain constitue un soutien directe au régime sioniste et s’inscrit dans le cadre de la politique hostile du régime sioniste. », a-t-il ajouté, estimant que cela affaiblira le rôle de Washington, en tant que facteur de l’établissement de la paix, dans la région.
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Un historien israélien vante le pragmatisme des saoudiens depuis Riyad !

18 Décembre 2010 02:00 
IRIB - Avi Shlaim, l’un des plus réputés historiens israéliens a affirmé que lors de sa visite à Riyad, avoir constaté que les Saoudiens jouissaient d’un "pragmatisme" en raison de leur volonté à reconnaître Israël en échange d'un Etat palestinien. Depuis la capitale saoudienne où il se trouve pour prononcer une conférence au Centre du Roi Faisal pour la Recherche et les Etudes Islamiques sur invitation du Prince Turki al-Faisal, ex-chef des services de renseignement saoudien, il a déclaré que l'Initiative de paix arabe représente la meilleure façon pour résoudre le conflit israélo-arabe. Toutefois, il a précisé qu’il est entré au Royaume saoudien via son passeport britannique parce que l'Arabie saoudite ne reconnaît pas « Israël ».A l’issue d’une série de réunions avec des diplomates, hommes d'affaires et universitaires Saoudiens, il a déclaré avoir noté chez eux un «pragmatisme» et qu’ils étaient prêts à reconnaître le droit d'Israël à exister si un Etat palestinien était reconnu dans les frontières de 1967.Shlaim a noté que sa visite à Riyad se poursuivra toute la semaine, ajoutant: "J'ai été surpris par l'absence de violence vervale dénonçant Israël. Nous n'avons pas entendu quelqu’un nier le droit d'Israël à exister ... et tout ce que les Saoudiens veulent, c'est de résoudre ce problème."Par ailleurs, il a critiqué l'intransigeance" du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a refusé d’exécuter la demande de Washington pour un gel de la colonisation comme condition nécessaire à la reprise des négociations avec les Palestiniens.Shlaim a souligné que "le président Barack Obama s'est réuni trois fois avec Netanyahu et ces trois fois ont échoué à régler la question des colonies." Il a dit que le président des États-Unis perd sa crédibilité dans le monde arabe."
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