vendredi 3 décembre 2010

L'acide toxique de Wikileaks fuit dans toutes les directions, sauf vers Israël

Monde - 02-12-2010
Par Tariq Shadid

Tariq Shadid est un chirurgien palestinien, qui travaille actuellement comme chef de service dans un hôpital au Moyen-Orient. Il est né et a grandi aux Pays-Bas, et a écrit de nombreux articles d'analyse politique pour "Palestine Chronicle" dans les premières années de l'Intifada Al Aqsa, qui sont maintenant regroupés dans le livre "Understanding Palestine", disponible sur Amazon. Pendant plusieurs années, il a fait activement partie du conseil d'administration de l'organisation néerlandaise "de Bezetting Stop" (Stop à l'occupation), dirigée par l'éminente militante pro-palestinienne Gretta Duisenberg. Pendant presque cinq ans, il a été le porte-parole officiel pour les médias du conseil d'administration de la Communauté Palestinienne aux Pays-Bas (PGN), et est devenu un défenseur bien connu de la cause palestinienne dans les médias nationaux néerlandais tels que la télévision, la radio et les journaux. Chanteur-auteur-compositeur prolifique, il produit des chansons sur la cause palestinienne, qu'on peut trouver sur son site internet DocJazz.
Réfléchissons un instant au sens de "fuir". Quand quelque chose fuit, on comprend habituellement qu'une substance fluide supposée couler dans une certaine direction s'échappe de sa trajectoire prévue à cause d'un défaut de la structure construite pour la guider. Habituellement, si un tuyau fuit dans votre circuit d'eau, votre problème principal est que vous ne parvenez pas à contrôler son débit, et l'eau va dans des directions où vous ne voulez pas qu'elle aille.

Toutefois, la définition du "Wikileaking" semble suivre des lois naturelles entièrement différentes. Bien sûr, les informations fuient des conduites secrètes où elles s'écoulaient avant. Cependant, ce qui est étrange au sujet du "Wikileaking", c'est qu'Israël, pays bien connu pour ses tractations secrètes et son service de renseignement rusé, parvient à garder les pieds au sec, en dépit de l'inondation politique massive soi-disant provoquée par le père fondateur de Wikileaks, Julian Assange. La perte de contrôle qui est si typique des autres formes de "fuites" ne semble pas s'appliquer au Wikileaking – au lieu de cela, les fuites semblent être sous contrôle parfait, et soigneusement guidées de telle façon qu'elles ne servent les intérêts que d'un seul Etat, à savoir celui d'Israël.
Assange pisse, le monde bondit
Pratiquement aucun pays au monde activement impliqué au Moyen-Orient et autres affaires internationales, soit par choix soit par situation géographique, n'a été épargné par les dernières ouvertures de la boîte de Pandore de révélations d'Assange. Difficile de parcourir une source d'information, ces jours-ci, sans que le mot "Wikileaks" ne vous saute aux yeux au moins une fois, révélant quelque combine scandaleuse de coulisses, accord secret ou relation cachée embarrassante entre gouvernements qui, en surface, semblent être diamétralement opposés les uns des autres dans le paysage politique.
Depuis que la liste des pays confrontés à ces embarras inclut les Etats-Unis d'Obama, beaucoup d'activistes anti-impérialistes du monde entier attendent anxieusement les dernières fuites, et se lancent maintenant dans des discussions sur les implications de nombre de ces révélations prétendument fracassantes. Julian Assange est salué dans le monde entier par des gens qui critiquent leurs gouvernements comme l'activiste qui a été capable d'embarrasser des gouvernements, seulement aidé par un petit groupe de supporters indépendants. Son étoile s'élève rapidement, et bien qu'on puisse entendre ça et là quelques notes cyniques, le bruit retentissant omniprésent dans les cercles progressistes est celui d'applaudissements fournis pour ce "champion de l'homme ordinaire" tant attendu.
Ce que beaucoup semblent ne pas remarquer cependant, c'est que bien que la liste des pays qui ont été douloureusement embarrassés par la publication de leurs câbles secrets et notes de réunions, comprennent l'Autorité Palestinienne, l'Arabie Saoudite et autres Etats du Golfe, l'Egypte et les Etats-Unis – où Obama souffre de graves problèmes à cause d'une réunion du "Tea Party" où il n'a pas été invité – un des principaux acteurs du jeu politique peu ragoûtant des animosités et alliances du Moyen-Orient reste complètement indemne : Israël.
Beaucoup de bruit pour de vieilles nouvelles
Que nous dit Wikileaks ? Que l'Arabie Saoudite a versé de l'huile sur le feu contre l'Iran ? Nous le savions déjà. Que l'administration d'Abbas, comme le gouvernement égyptien, était parfaitement au courant de l'attaque militaire génocidaire d'Israël sur Gaza l'hiver 2009 ? Il n'y a rien de neuf là non plus. La liste s'allonge encore et encore, et les principales victimes de l'embarras sont les dirigeants des gouvernements arabes. Mais qu'est-ce que tout ceci a de bien neuf ? Est-ce que chaque arabe dans le monde qui lit les journaux, regarde Al-Jazeera et a un certain niveau de compréhension des politiques moyen-orientales, ne connait pas déjà l'étendue et la portée des relations secrètes dans la région ? Même les gens qui vivent en dehors du monde arabe sont largement au courant de tout ceci.
Oana Lungescu, porte-parole de l'OTAN, a dit le 29 novembre que les révélations de Wikileaks sur la présence de missiles nucléaires américains en Europe – principalement aux Pays-Bas, en Belgique et en Allemagne – étaient "dangereuses". Pourquoi exactement quelque chose serait dangereux, si c'est un fait bien connu qui n'a été confirmé encore qu'une fois ? Si des révélations antérieures n'ont eu aucun effet, pourquoi ces nouvelles en auraient ? Est-ce que le fait qu'Obama, Sarkozy et les dirigeants chinois aient tous condamné Wikileaks et son créateur fait une différence significative ? La réponse à ces questions est : oui, ces révélations provoquent bien sûr des situations internes désagréables dans le monde entier, et créent des problèmes électoraux et des embarras politiques pour les gouvernements partout – sauf dans un endroit, Israël.
Pas de soucis : Assange vous dira à qui faire confiance
Julian Assange, le "maître en révélation" des conspirations internationales, semble être hautement irrité par les gens qui remettent en question les événements du 11 septembre. Dans un entretien avec le Belfast Telegraph, le 19 juillet 2010, interrogé sur l'attaque du 11/9, il a répondu : "Je suis toujours agacé que des gens soient distraits par de fausses conspirations comme le 11/9, quand nous fournissons des preuves de conspirations réelles, sur la guerre ou sur des fraudes financières massives."
Apparemment, Julian "Robin des Bois" Assange trouve l'histoire de pilotes qui ont foncé, avec leur avion directement dans un gratte-ciel gigantesque plein de citoyens sans méfiance, juste parce qu'un pirate de l'air hystérique tenait un cutter contre leur veine jugulaire parfaitement crédible. Il croit aussi, semble-t-il, que lorsque vous éventrez en avion les étages supérieurs d'un des plus grands immeubles du monde, à l'horizontale, le bâtiment ne va pas seulement s'effondrer spontanément sur son socle, à la verticale, mais sera aussi bien sûr transformé en menue poussière, ne laissant pas même un morceau de débris plus gros qu'une pointe de stylo à bille – à part bien sûr le passeport intact d'un des soi-disant pirates de l'air, qui a été miraculeusement trouvé intact dans les ruines du World Trade Center.
A moins que vous aussi, cher lecteur, ne croyiez aux contes de fée, cela devrait certainement vous faire vous poser quelques questions. Tant pis pour votre crédibilité, M. Assange.
Cui Bono ?
En politique, il y a une règle d'or pour comprendre ce qui peut être la force motrice qui se cache derrière des événements mystérieux et inattendus. Cette règle est connue sous le nom de "Cui Bono", en latin "bon pour qui" ["A qui profite le crime ?", ndt].
Naviguez à travers toutes les sources d'information disponibles sur les dernières révélations de Wikileaks, et essayez de trouver une seule révélation qui fasse réellement du tort à Israël, alors même que tant de documents révélés sont directement ou indirectement reliés aux politiques du Moyen-Orient, et, dans une large mesure, aux affaires israéliennes. Avez-vous trouvé le moindre document qui crée des difficultés au gouvernement de l'entité sioniste, ou même l'embarrasse légèrement ? Réfléchissez, et vous vous rendrez compte que la réponse est un très simple "non".
Ne trouvez-vous pas intéressant ou remarquable que beaucoup des révélations concernant les affaires du Moyen-Orient bénéficient directement à Israël ? Si ça ne vous a pas frappé, relisez-les et pensez-y.
Cui bono ? Israël. Par conséquent, qui est le premier suspect derrière le phénomène "Julian Assange" ? Dites-le moi, ou prouvez-moi juste que je me trompe en me montrant un document Wikileaks qui feraient s'arracher les cheveux à Benjamin Netanyahu et à ses compagnons voyous , ou même les mettraient légèrement mal à l'aise. Mes soupçons se renforcent chaque jour, et l'annonce d'Interpol du 1er décembre selon laquelle Julian Assange est recherché pour une affaire de harcèlement sexuel en Suède ne les écarte pas. Il est évident qu'il est l'homme qui a provoqué la colère de beaucoup de gens au pouvoir, indépendamment du fait qu'il est ou non coupable dans cette affaire de harcèlement. Le problème cependant est qu'aucun de ces personnages au pouvoir n'est israélien, ce qui en dit long. Vous ne mordez pas la main qui vous nourrit, n'est-ce pas, Julian ?
Traduction : MR pour ISM 

Les révélations de Wikileaks profitent à Israël (ministre turc)

2/12/2010    
Le ministre turc de l'Intérieur Besir Atalay a estimé jeudi qu'Israël semblait avoir "tiré profit" de l'impact des documents diplomatiques américains publiés par le site internet Wikileaks.  
"Il faut analyser pourquoi cela s'est produit, qui l'a fait et pourquoi, qui en a tiré profit et qui en a été la victime", a affirmé M. Atalay en réponse à la question d'un journaliste sur les bénéficiaires des fuites organisées par Wikileaks.  
"Il nous semble que le pays qui (...) n'est pas beaucoup mentionné, en particulier au Proche Orient, ou que ce développement semble favoriser est Israël (...) C'est comme cela que je le perçois, quand je regarde le contexte, qui profite et qui est victime", a-t-il déclaré.  
Le ministère des Affaires étrangères a mis en place une équipe pour analyser l'incident, a ajouté le ministre.
Un cadre du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) au pouvoir a avait déjà pointé du doigt Israël mercredi.
 "Il faut voir quel pays est satisfait (des fuites). Israël est extrêmement satisfait", a déclaré le vice-président de l'AKP Hüseyin Celik, cité par l'agence de presse Anatolie.  
Les relations entre la Turquie et Israël, autrefois alliés stratégiques, connaissent de vives tensions depuis l'offensive israélienne menée fin 2008/2009 contre la bande de Gaza contrôlée par le mouvement islamiste Hamas.
Elles se sont encore détériorées après l'assaut donné par l'armée israélienne contre une flottille d'aide humanitaire à destination de Gaza, qui s'est soldé par la mort de neuf pacifistes Turcs le 31 mai.  
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé lundi "qu'Israël n'avait subi aucun dommage" après la publication des câbles diplomatiques.
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Craintes américaines de "l'influence croissante et la menace du Hezbollah"

02/12/2010  
A l’approche de la publication de l’acte d’accusation (sur l’assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri), les responsables américains s’attellent à empoisonner la situation au Liban avec leurs déclarations.
Mardi, l'élue républicaine de la Chambre des représentants Ileana Ros-Lehtinen a exprimé ses inquiétudes au sujet de « l'influence du Hezbollah au Liban ». 
A l’issue de son entretien avec l'envoyé spécial de l'ONU pour le Proche-Orient, Terje Roed-Larsen, Ros-Lehtinen, s’est dit inquiète du fait « que les efforts américains et internationaux au Liban ne fassent pas avancer les objectifs cruciaux concernant la souveraineté libanaise, la sécurité régionale ».
Elle a, dans ce contexte, mis en garde contre les soi-disant « influence croissante et menace du Hezbollah » au Liban.  « Le Hezbollah, avec l'aide de l'Iran, de la Syrie, est en train de se réarmer massivement », a-t-elle déclaré avant de prétendre que: « le gouvernement libanais devient de plus en plus subordonné à l'Iran et la Syrie ».
Ros-Lehtinen a en outre appelé à « la protection de la sécurité des Etats-Unis et de ses alliés et à soutenir la souveraineté du Liban et à s'assurer que les commanditaires de l'assassinat du Premier ministre Rafic Hariri en soient jugés responsables ».
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Le TSL, planche de secours d'Israël contre le Hezbollah

02/12/2010  
Israël mise plus que jamais sur l’acte d’accusation du TSL, pour se débarrasser de son ennemi numéro un : le Hezbollah
Ce constat se confirme de jour au fur et à mesure que fourmillent les déclarations israéliennes dans ce sens, officielles et non officielles.
Mercredi soir, la première chaîne de télévision israélienne a elle aussi mis du sien, dans un débat assez long,  ses intervenants exprimant aussi bien leurs espoirs de voir le Hezbollah accusé, que leurs craintes qu’il ne parvienne à  échapper au TSL.
Parmi les interventions les plus flagrantes dans ce sens fut celle de l’ancien président de la commission des affaires étrangères et de la sécurité nationale à la Knesset, Tzahi Hanegbi.
 Il souhaite voir le tribunal international ouvrir une fois pour toutes les dossiers du Hezbollah, et l’échec des efforts arabes en vue de parvenir à un compromis.
«  Sinon, Israël aura perdu une occasion d’or et serait amené à entamer un conflit direct contre le Hezbollah », a-t-il prévu.
Prétendant qu’Israël est particulièrement « concerné par le fait que la communauté internationale juge les assassins de l’ancien Premier ministre libanais », Hanegbi a souligné qu’il n’est pas important pour lui que les libanais livrent les assassins de Hariri, mais de mettre le Hezbollah sur le banc des accusés du TSL, et de le présenter « comme un parti terroriste qui a tué un leader chéri et populaire au Liban ».
Ce député du Likoud qui a quitté son poste depuis deux semaines a dit s’attendre à ce que le TSL puisse imposer des freins au Hezbollah et  l’affaiblir à long et court terme. En revanche, il appréhende que les pressions exercées par le Hezbollah sur le Premier ministre Saad Hariri ne soient efficaces pour calmer le jeu, et en appelle le gouvernement israélien à s’en rendre compte.
Même son de cloche de la part du deuxième invité du débat télévisé, le correspondant expert dans les questions militaires de la première chaîne, Audid Granott.
«  Si les pressions du Hezbollah parviennent à intimider l’autre partie, et à la dissuader de publier l’acte d’accusation, ou de se contenter de publier des recommandations non contraignantes pour le Hezbollah de s’avouer coupable, il deviendra encore plus fort. Ce qui devrait inquiéter Israël », a-t-il signifié.
Interprétant cet attachement israélien à l’acte d’accusation, une source  libanaise proche du Hezbollah a assuré qu’il constitue un signe de  faiblesse de la part de l’entité sioniste, car elle voudrait que les autres effectuent ce qu’elle a été incapable de faire : affaiblir le Hezbollah.
Parfaitement consciente que le Tribunal a été conçu pour porter secours à Israël, elle a affirmé que ces déclarations confirment les doutes du Hezbollah qu’il est israélien.
  « Plus les pressions contre le Hezbollah seront fortes, et qu’il parviendra à les surmonter, plus il en sortira renforcé », a-t-elle toutefois conclu, d’un ton rassurant.  
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C’est plus qu’un pot-de-vin : Obama laisse tomber les droits palestiniens

jeudi 2 décembre 2010 - 06h:21
Ramzy Baroud - ArabNews
Le temps est-il venu pour les Palestiniens de réfléchir hors des sentiers battus états-uniens ? Les Arabes peuvent-ils enfin s’en écarter pour rechercher d’autres partenaires et alliés dans la région et dans le monde ?
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Mahmoud Abbas doit actuellement vivre les moments les plus humiliants et les plus difficiles
de sa si peu éminente carrière.
La politique pour le Moyen-Orient du Président US, Barack Obama, pourrait bien s’avérer la plus néfaste jusqu’à présent dans l’histoire, surpassant même la politique de droite du Président George W. Bush. Même ceux qui ont mis en garde contre l’optimisme patent qui a accueilli l’arrivée d’Obama à la Maison-Blanche, même ceux-là doivent aujourd’hui être stupéfiés de voir jusqu’où descend le Président US pour apaiser Israël - tout cela dans une dangereuse logique selon laquelle il faut absolument faire avancer le processus de paix.
L’ancien diplomate pour la paix au Moyen-Orient, Aaron David Miller, prétend qu’en politique étrangère, « toute avancée dans le monde atrocement douloureux des négociations arabo-israéliennes est importante ». Et d’ajouter : « L’administration Obama a beaucoup de mérite de garder à bord du navire les Israéliens, les Palestiniens et les Etats arabes clés pendant les moments très difficiles. Le Président US s’est emparé de cette question et il s’accroche - exigence incontournable pour le succès. »
Mais à quel prix, Miller ? Et ne croyez-vous pas que le succès d’une partie peut aussi signifier l’échec total et lamentable d’une autre ?
La secrétaire d’Etat US, Hillary Clinton, aurait passé huit heures avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, rien que pour le persuader d’accepter l’un des plus généreux pots-de-vin jamais offerts par les Etats-Unis à une puissance étrangère. L’accord inclut de céder à Israël des avions de combat américains pour une valeur de trois milliards de dollars (en plus des milliards de dollars d’aides dans le cadre du programme annuel), de couvrir Israël par un veto contre toute résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui serait jugée lui être défavorable, d’exclure Jérusalem-Est de tout gel de la colonisation (donc de tolérer l’occupation illégale de la ville et son nettoyage ethnique en cours). Et, plus dangereux encore, « la promesse écrite des Etats-Unis que ce sera la dernière fois que le Président Obama demandera par voies officielles aux Israéliens de mettre fin à toute construction coloniale ».
Importante. Apaiser. Succès. Sont-ce vraiment là les justes termes pour décrire cet odieux scandale ? Même le terme de « pot-de-vin », qui est abondamment utilisé pour qualifier la générosité américaine, n’est pas celui qui convient ici. Les pots-de-vin ont défini la relation entre la toujours plus généreuse Maison-Blanche et un Congrès de collaborateurs pour gagner les faveurs d’un Israël toujours plus exigeant et de son lobby de Washington toujours plus menaçant. Ce n’est pas le concept de corruption qui doit nous choquer, mais l’ampleur de celle-ci et le fait que le pot-de-vin soit proposé par un homme qui se positionne lui-même comme un artisan de la paix (et qui fut, en effet, authentifié comme tel, avec la gracieuse permission du Comité du prix Nobel de la paix).
Ce qui est également choquant, c’est le maigre retour qu’Obama peut attendre en échange de tous ces dollars durement gagnés par les contribuables US. Selon Atlantic Sentential, ce ne sera qu’ « un simple prolongement de trois mois du moratoire sur la colonisation expiré depuis fin septembre ». Admettant d’emblée que ce n’était que pures « manœuvres de mi-mandat », Noah Feldman, dans le New York Times, pose la question : « Obama peut-il réussir là où tant d’autres ont échoué ? ». Il donne un avant-goût de sa réponse : « Israël et l’Autorité palestinienne ne rendront pas, bien entendu, les choses faciles ».
Vous êtes sérieux, Feldman ?
Le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, dont le mandat a déjà pris fin, doit actuellement vivre les moments les plus humiliants et les plus difficiles de sa si peu éminente carrière. Un moment, il avait espéré que l’arrivée du Président Obama lui épargnerait, à lui et à son Autorité, plus de hontes. Imaginant que le Président se rangerait à son côté dans sa position « modérée », il a mis tous ses œufs dans le panier Obama, il a même défié le gouvernement démocratiquement élu des Palestiniens dans les territoires occupés. Il est même allé jusqu’à mettre fin à l’enquête internationale sur les crimes israéliens lors de la récente guerre israélienne contre Gaza, rien que pour ne pas contrarier le gouvernement de Netanyahu ni heurter les sensibilités proisraéliennes du Congrès US.
Certes, Abbas a essayé, à certains moments, d’apparaître comme un dirigeant déterminé et sûr de lui. Il a recherché l’occasion de reprendre les pourparlers de paix, il a conditionné son acceptation à des actions israéliennes qui ne se sont en réalité jamais concrétisées, et finalement, il a sollicité l’aide de la Ligue arabe, une organisation aux abois et indécise, qui n’a aucun mandat politique.
Comment Abbas et son Autorité ont-ils pu rendre les choses « difficiles » pour les Etats-Unis, Feldman ? Un gouvernement qui se respecte doit-il accepter des concessions, faites en son nom, sans avoir la possibilité de donner son propre avis ? Mais c’est exactement ce qu’a fait l’Autorité palestinienne, et à maintes reprises, avec Abbas.
Et pourtant, bien des Israéliens ne sont pas satisfaits de ce marchandage. Caroline B. Glick, écrivant dans le Jerusalem Post, décrit le gel des constructions dans les colonies juives illégales en Cisjordanie comme « un viol discriminatoire des droits de propriété de citoyens respectueux des lois (qui est) à vous en couper le souffle ». Elle a même l’outrecuidance d’assimiler ce pitoyable moratoire à un « abandon de terres ».
Pour ce qui est de cet important marché des F-35, c’est « tout simplement bizarre », soutient-elle car après tout, « Israël a besoin des F-35 pour se défendre contre des ennemis comme l’Iran ».
Stupéfiant. Les USA offrent généreusement les droits palestiniens sur un plateau d’argent à Israël, et la mentalité d’extrême droite, qui imprègne aujourd’hui les grands courants politiques et la société en Israël, trouve cela encore inacceptable.
Mais, à part cette réponse israélienne arrogante, et les tentatives des médias US à trouver du positif dans ce scandale Obama, une question doit être soulevée. Que va-t-il arriver maintenant qu’Obama a finalement montré qu’en réalité, il n’était pas différent de ses prédécesseurs ? maintenant que les Etats-Unis ont perdu le contrôle de leur propre politique étrangère au Moyen-Orient ? que, franchement, Netanyahu s’est avéré plus déterminé, plus tenace et avec plus de ressources que le Président américain ?
Allons-nous poursuivre le même raisonnement, encore et toujours, ou enfin le temps est-il venu pour les Palestiniens de réfléchir hors des sentiers battus états-uniens ? Les Arabes peuvent-ils enfin s’en écarter pour rechercher d’autres partenaires et alliés dans la région et dans le monde qui ont compris le lien entre paix, stabilité politique et prospérité économique ? Il est peut-être temps pour eux de faire avancer leur relation avec la Turquie, d’établir des contacts avec l’Amérique latine, de demander des comptes à l’Europe et d’essayer de comprendre et d’engager la Chine.
Les récentes élections US ont montré que le battage médiatique d’Obama avait fait son temps aux Etats-Unis mêmes. Peut-on au moins espérer que les Palestiniens, les Arabes et leurs amis se rendront compte que tout cela n’était, effectivement, que du battage médiatique - avant qu’il ne soit trop tard ?
(JPG) Ramzy Baroud (http://www.ramzybaroud.net) est un journaliste international et le directeur du site PalestineChronicle.com. Son dernier livre, Mon père était un combattant de la liberté : L’histoire vraie de Gaza (Pluto Press, London), peut être acheté sur Amazon.com.
28 novembre 2010 - ArabNews - traduction : JPP
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Pour parler net : la désionisation des Juifs anglais

jeudi 2 décembre 2010 - 06h:22
Alan Hart - Uruknet
Ce titre était celui d’un article - annonçant une nouvelle merveilleuse si elle est vraie - du Jérusalem Post en Anglais du 25 novembre dernier.
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Débarquement à Tel Aviv - sous les appaludissement de la soldatesque sioniste - de nouveaux colons venus participer à la spoliation du peuple de Palestine
Au nom du projet colonial sioniste en Palestine, l’auteur, Isi Leibler, crucifiait verbalement un des leaders juifs les plus influents d’Angleterre pour avoir osé critiquer publiquement Netanyahu et dire, entre autres choses, que la politique et les actions d’Israël causaient du tort aux intérêts vitaux des Juifs anglais et par extension à ceux des juifs non israéliens de la diaspora.
La cible des attaques de Leibler était Mick Davis. Pour ceux qui ne le savent pas, c’est un homme d’affaire très important. C’est le directeur exécutif de Xstrata, un des plus grands groupes miniers mondiaux aux activités diversifiées (alliages, charbon, cuivre, nickel et zinc) qui est côté en bourse à Londres et en Suisse et qui définit sa mission comme étant "d’avoir l’unique objectif de rapporter aux actionnaires les profits les plus élevés de l’industrie". Mais Mick Davis est plus important que ça encore.
Il est le président de Anglo Jewry’s United Jewish israel Appeal (UJIA). C’est la principale organisation juive de collecte de fonds pour Israël de la Grande Bretagne. Il dirige aussi un organisme qui s’appelle le Jewish leadership Council (JLC) et qui d’après Leibler "regroupe de riches Juifs anglais et leurs amis qui grâce à leurs largesses financières exercent plus d’influence que n’importe qui d’autre sur plusieurs niveaux de la vie sociale". Leibler ajoute (C’est moi qui souligne) : "Le pouvoir que leur confère la richesse qu’ils détiennent tous ensemble est tel qu’il leur permet de ne pas avoir de compte à rendre à personne et que peu de gens osent remettre en cause leurs stratégies."
Leibler reconnaît que beaucoup de Juifs critiquent Israël mais Davis, écrit-il "incite sans honte ses frères juifs à critiquer Israël."
Leibler continue :
"Quand il occupait le poste de président de l’UIJA de Londres, il a eu la chutzpa (mot hébreu qui signifie "toupet" NdT) de reprocher au Premier Ministre israélien "son manque de courage pour prendre les mesures" nécessaires pour faire avancer le processus de paix en déclarant : "Je ne comprends pas le manque de stratégie d’Israël.". Il a aussi employé la terminologie de nos ennemis, en prédisant un "état d’apartheid" si Israël ne parvenait pas à mettre en place la solution de deux états - et il a accusé cyniquement les Israéliens, et pas les Palestiniens, de faire obstacle à la paix." *
"Son extrême arrogance se révèle encore mieux dans cette remarque des plus scandaleuses : ’Je pense que le gouvernement d’Israël doit reconnaître que ses actions ont des répercussions directes sur moi qui suis un Juif qui vit à Londres, au Royaume Uni. Quand ils font de bonnes choses cela m’est profitable, quand ils font de mauvaises choses, cela m’est préjudiciable... Je veux qu’ils le reconnaissent."
Davis, a ajouté Leibler, non seulement impliquait "qu’Israël est responsable de l’antisémitisme qu’il rencontre," mais " il demandait aussi qu’en prenant des décisions relatives à la Défense, un domaine qui est une question de vie ou de mort pour les Israéliens, le gouvernement israélien s’assure qu’il ne lui crée pas de problèmes à lui dans sa vie sociale avec les non Juifs. De sa gentilhommière de Londres, il balaie gaiement d’un revers de manche les attentats suicides les roquettes envoyées pour tuer nos enfants et la menace d’annihilation nucléaire parce que les amis qu’il a parmi les Gentils pourraient se plaindre de la conduite de ses amis israéliens."
L’idée même qu’Israël soit menacé de désintégration nucléaire est une absurde énormité de la propagande sioniste mais Leibler ne s’arrête pas là. " De la part d’un leader juif vivant en Angleterre, ce pays antisémite où des campagnes pour boycotter et délégitimer Israël font plus que jamais rage, et à un moment où Israël est assiégé et menacé dans son existence même, cela (la contribution de Davis au débat) atteint sans aucun doute un niveau de vulgarité sans précédent."
Et je n’ai pas pu m’empêcher de rire en lisant la suite. La dernière sortie de Davis, écrit Leibler "n’est ni intéressante du point de vue intellectuel ni convaincante." Alors me suis-je demandé pourquoi Leibler se donnait-il la peine d’en parler et de lui donner par le fait même de la publicité ?
La réponse est que Leibler a raison au moins pour une chose. En Palestine, qui est devenue Israël principalement à cause du terrorisme et du nettoyage ethnique sionistes, le Sionisme est assiégé, mais pas par des hordes d’arabes ou de musulmans. Israël est sur la sellette à cause de sa politique raciste et de ses actions criminelles. En d’autres termes, de plus en plus de citoyens du monde (à défaut de leurs gouvernements) commencent à se rendre compte que les leaders sionistes d’Israël ne sont pas intéressés par une paix selon des termes qui seraient à peu près acceptables par la vaste majorité des Palestiniens et de beaucoup d’autres Arabes et musulmans.
Ce qui est encore plus symptomatique encore, c’est qu’un nombre grandissant, même s’il est encore infime, de Juifs du monde entier sont en train de se rendre compte de deux choses. La première, c’est que même s’ils ne peuvent pas encore se résoudre à le lire, le titre de mon livre "Sionisme : Le vrai ennemi des Juifs" représente la réalité. L’autre est le danger (à mon sens extrême) de la montée d’une vague d’anti-israélisme qui se transformera à moment donné en violent antisémitisme si les juifs de la diaspora en particulier ceux des USA et d’Europe sont perçus comme les complices des crimes sionistes.
Il est peut-être trop tard pour sauver d’eux-mêmes les Juifs israéliens auxquels la propagande sioniste a lavé le cerveau, mais il n’est pas trop tard pour que les Juifs de la diaspora se libèrent de l’entreprise coloniale sioniste et de tous les maux qu’elle a engendrés et qu’elle engendre encore.
Si la dé-sionisation des Juifs anglais et peut-être des Juifs occidentaux est bien en toute, je crois qu’il faut se poser les questions suivantes. Que peuvent faire les Gentils parmi lesquels la plupart des Juifs vivent pour aider au processus si tant est qu’ils puissent faire quelque chose ?
Dans la première édition anglaise en deux volumes de mon livre, j’ai appelé à une Nouvelle Alliance, pas entre les Juifs et leur Dieu mais entre les Juifs et les Gentils. Dans l’édition américaine de mon livre en trois volumes, j’ai renoncé à cet appel, car je me suis dit que c’était finalement un peu naïf.
J’ai à nouveau changé d’avis et maintenant je crois qu’une Nouvelle Alliance devrait être conclue.
D’un côté les Juifs de la diaspora s’engageraient à faire cause commune avec les Israéliens rationnels dans le but de dé-sioniser Israël et la Palestine. De leur côté, les Gentils s’engageraient à éradiquer le monstre de l’antisémitisme. Comme je l’ai écrit dans mon premier texte : "Il ne suffirait pas de laisser le monstre mourir dans son sommeil. Il faudrait le transpercer au coeur."
Pourquoi suis-je certain qu’un engagement de ce type serait - en esprit au moins- à la fois utile et nécessaire ?
Parce la principale raison du silence des Juifs est la peur indicible
-  qui résulte de siècles de persécution et, après l’holocauste nazi, de la manipulation sioniste de cette peur- qu’on se lèvera à nouveau inévitablement contre eux. Et donc, au moins inconsciemment, ils ressentent le besoin d’avoir un ultime refuge en cas de problème majeur, Israël. Alors ils ne disent rien et ne font rien qui pourrait aider les ennemis d’Israël et mettre en danger leur police d’assurance.
Il s’ensuit que pour que les Juifs de la diaspora jouent le rôle qu’ils doivent jouer dans la dé-sionisation d’Israël et de la Palestine, il faut que leur sécurité et leur bien-être soient garantis dans les pays où ils habitent. Pour la plupart des Juifs il s’agit de pays peuplés par des Gentils. (La plupart des Arabes et de Musulmans qui vivent aussi dans ces pays ont toujours su qu’elle était la différence entre le sionisme et le judaïsme, la plupart des Gentils ne la connaissent pas).
Note :
* Je viens de regarder la bande annonce de 15 minutes du documentaire de Mustafa Barghouti "Notre histoire". Elle contient certains détails qui permettent d’arriver à la conclusion que l’occupation israélienne n’est pas seulement illégale mais monstrueuse. Ce documentaire devrait être montré à tous les Juifs du monde entier. Et j’espère que cela les rendra assez furieux pour faire cause commune avec Mick Davis et tous ceux qui ont l’intégrité et le courage de dire ce qu’ils pensent. On peut commander le DVD à palestineourstory@gmail.com
28 novembre 2010 - Uruknet - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.uruknet.info/?p=m72289&a...
Traduction de l’anglais : Dominique Muselet
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L’hiver à Gaza

publié le mercredi 1er décembre 2010

Ziad Medoukh

 
L’hiver à Gaza N’est pas l’hiver d’ailleurs, C’est un hiver très doux, Un hiver sans orage ni vent, Un hiver aux rares pluies Un hiver plein d’étoiles.
L’hiver à Gaza est si particulier Que même la poésie la plus colorée Ne pourrait décrire, Cet hiver gazaoui, Cet hiver ensoleillé !
Pendant l’hiver, à Gaza A l’horizon, peu de nuages Et dans le ciel, l’ombre chuchote Aucun arbre n’est coiffé de blanc. En hiver, à Gaza Le soleil est ardent.
Il est magnifique l’hiver à Gaza ! Les arbres fruitiers Sont couronnés de mille fleurs. L’olivier se prépare à donner Les fruits de l’automne suivant. A Gaza, l’hiver est un printemps.
A Gaza, l’hiver semble s’éterniser. Les soirées sont longues Sans lumière sans électricité. Seules les étoiles tentent De briser l’obscurité De ce morceau de terre enfermé, Soumis aux atroces mesures D’une occupation qui aime les ténèbres Et déteste la clarté.
L’hiver à Gaza serait l’occasion rêvée De mettre fin à l’assassinat du ciel, De mettre fin au vrombissement des avions, Ces engins qui sèment la terreur et la mort, Ces machines qui éparpillent dans le ciel Des cadavres d’oiseaux. Les cerfs-volants n’y peuvent plus danser.
En hiver, les femmes de Gaza Brodent les robes traditionnelles Pour les mariages de l’été. En cette Palestine Qui vit de l’espérance, Elles préparent pour la famille La tisane aux multiples arômes Et le thé à la sauge.
En hiver, une pauvre pluie Arrose les oliviers, les orangeraies Et les feuilles desséchées de nos arbres si beaux. Elle estompe les ruines et les décombres Des maisons détruites en plein hiver Par les missiles et par les bulldozers Des soldats de l’armée de l’occupant.
Gaza la prisonnière, comme L’oiseau en cage, Se souvient d’un autre hiver peu pluvieux, C’était en 2008 ! Quand la guerre a commencé, C’était le début de l’hiver ! Mais la guerre ignore les saisons.
Les combats faisaient rage Les bombes au phosphore blanc illuminaient le ciel Et les missiles s’enfonçaient dans les champs d’herbe verte.
Lors de ce dramatique hiver Une nappe de brouillard s’étendait Sur le nord de Gaza Et le vent soufflait vers le sud Quand une pluie de feu S’abattit sur la colline de Jabalya Rayant de la carte Un village nommé Ezbat Abd Rabou.
Lors de cet hiver meurtrier, L’oiseau ne chantait plus, L’hirondelle ne volait plus Et sur les troncs calcinés, La pluie a fait place aux bombes. Les pilonnages rendaient fou La peur étreignait le cœur de nos enfants.
En chaque début d’hiver, Confronté à sa réalité de prisonnier Et à ses souvenirs douloureux Chaque Gazaoui s’interroge : Quand la pluie reviendra-t-elle ? Quand aurons-nous un hiver Comme les autres hivers ? Quand retrouverons-nous la liberté ? Quand retrouverons-nous la paix ? Quand ? Quand ?...

Un Etat policier en construction

publié le jeudi 2 décembre 2010
Samah Jabr

 
Les mesures sécuritaires, sous parrainage des Etats-Unis, empêchent toute avancée vers un accord de réconciliation entre les deux partis principaux en Palestine, le Hamas et le Fatah.
Bien que la coordination sécuritaire sous le parrainage des Etats-Unis ait commencé dans les années 1990, l’étendue et la nature de l’intervention des Etats-Unis dans les affaires internes palestiniennes se sont intensifiées à travers le programme mené par le Lt. Gen. Keith Dayton, lancé par l’administration Bush en 2005. Quand le Hamas a chassé le Fatah de la bande de Gaza en juin 2007, l’ambiance était mûre pour une escalade de la mutation politique qui transforma d’anciens « héros nationaux » en « « terroristes ».
Alors que les forces de sécurité du Hamas à Gaza sont jugées illégales, les gouvernements d’Europe et d’Amérique du Nord apportent une aide financière généreuse à l’Autorité palestinienne et ses forces de sécurité. Dans un discours à Washington, à l’Institut sur la politique au Proche Orient, Dayton déclara (comme si c’était un compliment) que son programme avait créé une « nouvelle sorte de Palestinien ».
Trois bataillons de 500 hommes chacun ont été au bout de ce programme et d’autres sont actuellement en formation pour entamer une série d’offensives contre les membres des groupes de la résistance en Cisjordanie.
De hauts gradés israéliens ont été si impressionnés par les troupes palestiniennes, selon Dayton, qu’ils lui ont demandé, "Combien de ces nouveaux Palestiniens pouvez vous créer de plus, et dans combien de temps ?" Dayton a promis d’investir environ 1,3 milliard de dollars dans la mise en place de l’appareil de sécurité palestinien ; de former 4,700 militaires ; de fournir la formation et l’équipement et de faciliter la capacité de se développer de 15 000 soldats supplémentaires ; de restaurer la structure organisationnelle des institutions sécuritaires de l’ANP. Les Etats-Unis n’investissent pas d’argent dans le bien-être de la population palestinienne -pour construire des écoles, des hôpitaux qui soutiennent la détermination du peuple palestinien, par exemple- mais préfèrent utiliser cet argent pour acheter des Palestiniens par le pouvoir, l’argent et les privilèges qui renforcent le conflit interne et la désunion des Palestiniens. Ils créent des « contras » palestiniens pour faire le sale travail de l’occupation israélienne et imposer l’agenda et les décisions politiques américains à la population palestinienne épuisée, terrifiée et paupérisée qui subit ce chantage.
En août, les services de la Sécurité préventive et des Renseignements généraux ont raflé plus de 700 sympathisants des groupes de la résistance palestinienne après une attaque meurtrière contre des colons en Cisjordanie.
Et on se demande : qui les forces de sécurité servent-elles ? Où disparaissent- elles quand les soldats de l’occupant israélien envahissent nos villes et nos cités pour kidnapper, blesser et tuer des Palestiniens ? Est-ce qu’elles intimident quiconque hormis des Palestiniens ? Est-ce qu’elles attaquent des bases militaires israéliennes ou seulement les institutions caritatives du Hamas ? Ont-elles jamais arrêté ou interrogé des colons israéliens qui attaquent les villageois en Cisjordanie ? Est ce que les interrogatoires, les arrestations et la torture sont exclusivement réservés aux Palestiniens ?
La Cisjordanie est en train de devenir un Etat policier. Al Haq, la Commission palestinienne indépendante pour les Droits humains, Human Rights Watch, et le journal le Guardian sont tous des références crédibles qui témoignent qu’un nombre significatif de détenus sont torturés en toute impunité pendant les interrogatoires par les forces des Renseignement généraux et de la Sécurité préventive.
Dayton peut bien être parti maintenant mais ses arrangements sécuritaires brutaux ont endommagé la crédibilité de l’Autorité palestinienne et déclenché du ressentiment à son encontre. Plus important encore, ces arrangements ont brouillé et érodé la structure sociale palestinienne.
Alors qu’il existait précédemment un consensus pour dénoncer les violations des droits humains par les autorités israéliennes, ça a été une expérience humiliante et démoralisante à vous briser le coeur de voir des Palestiniens torturer et maltraiter leurs concitoyens.
Les mesures sécuritaires empêchent toute avancée vers un accord de réconciliation entre les deux partis principaux en Palestine, le Hamas et le Fatah. Pendant ce temps l’Autorité palestinienne n’arrive pas à trouver le saint Graal que représentent la croissance économique ou de la construction des institutions palestiniennes.
Les négociations de paix semblent être la dernière chance pour l’Autorité palestinienne- et elles ne semblent guère porteuses d’espoir. Je me demande combien de temps l’Autorité palestinienne va survivre quand l’Administration américaine décidera qu’elle n’est pas un partenaire pour la paix.
Samah Jabr , écrivain indépendant, est psychiatre. Publié par bitterlemons le 22 novembre 2010
traduction : C. Léostic, Afps

L’absence de perspectives, telle est la situation actuelle à Gaza

publié le jeudi 2 décembre 2010
Ziad Medoukh

 
La situation actuelle dans la bande de Gaza, deux ans après l’agression israélienne contre la population civile, est marquée par l’absence de perspectives pour ses habitants. Soumis à l’occupation et au blocus, ils attendent toujours un changement dans leur vie d’enfermement, de souffrance et de précarité extrême.
Cette situation est actuellement difficile à tous les niveaux, et surtout elle stagne, les choses n’avancent pas. Parfois, des événements viennent troubler l’existence du million et demi de Gazaouis, qui vivent dans l’inquiétude, la menace et l’attente.
Coté politique, deux aspects à souligner :
-  D’abord, les forces de l’occupation israélienne poursuivent leurs attaques, bombardements, raids, et incursions à Gaza. Il y a toujours des morts et des blessés palestiniens, victimes dont les médias ne parlent jamais, parce que leur nombre a diminué. Tout cela malgré une trêve toujours respectée par les factions palestiniennes, mais souvent violée par l’armée israélienne. On doit signaler ici que plus de 120 Palestiniens de Gaza ont été tués en deux ans par ces attaques, bombardements et incursions.
-  Ensuite, sur le plan de la réconciliation entre les deux partis politiques rivaux, le Fatah et le Hamas, les choses non plus n’avancent pas. On remarque une réelle absence de volonté d’aboutir dans les deux camps : chacun essaie d’augmenter son pouvoir soit à Gaza, soit en Cisjordanie ; il faut dire qu’ils subissent beaucoup de pressions de la part des pays voisins et des autres puissances dont le but est de maintenir cette division, qui a des conséquences graves sur la population civile, à Gaza comme en Cisjordanie, et sert les objectifs de l’occupation israélienne.
Rien n’a changé à Gaza. Le blocus est maintenu. Il n’a pas été levé. Il est certes allégé avec l’augmentation du nombre de camions qui y entrent et qui est passé de 20, il y a six mois, à 120 aujourd’hui, avec davantage de produits acheminés par les passages israéliens. Mais, en général, les frontières sont toujours fermées et les passages qui les relient à l’extérieur s’ouvrent une ou deux fois par semaine pour permettre à quelques camions d’y amener une petite quantité de médicaments et de produits alimentaires, bien en deçà des besoins de la population. Par ordre militaire israélien, beaucoup de produits sont interdits d’entrée, en particulier les matériaux de construction qui permettraient de rebâtir les maisons que l’armée israélienne a détruites fin 2008, début 2009 ; ce qui laisse les habitants dans un état de dénuement extrême : plus de 10.000 personnes continuent de vivre sous des tentes, notamment au nord et au sud de la bande de Gaza. Il ne faut pas oublier non plus une longue liste de matériel toujours interdit, tel que, entre autres, le matériel informatique, les livres, et les fournitures scolaires.
Coté économique, la situation ne cesse de se dégrader, malgré l’allègement du blocus : le chômage atteint 80% de la population active ; plus de 65% des Gazaouis vivent grâce aux aides alimentaires accordées par les organisations internationales, notamment le programme des Nations-Unies pour les réfugiés palestiniens : l’UNRWA ; 90 % des usines privées ont fermé leurs portes. Ces usines ont été touchées par les bombardements israéliens, et souffrent du manque de matières premières qui sont interdites d’entrée à Gaza à cause du blocus, ce qui les a conduites à licencier des milliers d’ouvriers, et de ce fait, a augmenté encore davantage le nombre des chômeurs.
En dépit de toutes ces difficultés, la solidarité familiale et la participation massive des gens aux fêtes, aux mariages, manifestent que les Palestiniens de Gaza aiment la vie, et continuent d’espérer en des lendemains meilleurs.
L’aspect le plus positif se trouve dans l’éducation : plus de 300.000 élèves vont à l’école chaque jour, avec un taux de scolarisation qui dépasse 97%, et plus de 70.000 étudiants, encouragés par leurs familles, fréquentent les cinq grandes universités de la bande de Gaza, ainsi que les instituts et les centres de formation. Tout cela témoigne de l’importance donnée par les familles palestiniennes à l’éducation, d’une part, comme forme de résistance et d’autre part, comme signe d’espoir.
En général, la situation est toujours très pénible à Gaza, et deux ans après la guerre, on peut la résumer en une seule phrase :
"Rien n’y a changé : les Palestiniens de Gaza se sentent de plus en plus enfermés, de plus en plus isolés et de plus en plus abandonnés par les décideurs d’une communauté internationale complice de la politique israélienne ".
La visite de délégations et l’entrée de convois humanitaires, n’ont pour l’instant encore fondamentalement rien changé à la situation.
Face à leur sort, les Palestiniens de Gaza résistent et ils n’ont rien d’autre à faire que de résister ! Ils résistent chaque jour par leurs sacrifices, par leur détermination et leur courage, ils pratiquent la non- violence comme forme de résistance contre les mesures atroces de l’occupation, contre le blocus, et contre les conséquences de la division.
C’est une résistance quotidienne pratiquée par toute une population courageuse :
-  Par les étudiants qui, encouragés par leurs familles, fréquentent les universités ; c’est leur façon à eux de continuer à résister.
-  Par les paysans qui vont tous les jours, malgré les menaces israéliennes, travailler dans leurs champs, y compris dans les champs des villages frontaliers ; résistance non violente obstinée et courageuse, car beaucoup la payent de leur vie !
-  Par les pêcheurs qui, avec le même courage, continuent d’aller pêcher sur la plage de Gaza, même s’ils ne peuvent dépasser les 400 mètres imposés par la marine israélienne, qui n’épargne pas non plus leurs vies !
Les Gazaouis qui ont décidé de rester sur leur terre, dans leurs villes et leurs villages en dépit de toutes les difficultés, toutes les menaces, résistent par la non-violence.
En l’absence de perspectives chez eux, avec la poursuite de leurs souffrances, et avec le silence complice d’une communauté internationale qui ferme les yeux, les Palestiniens de Gaza espèrent et continuent d’attendre qu’une solution basée sur la justice et rien que la justice, arrive enfin !
C’est l’espoir, la persistance de cet espoir, qui guide actuellement les Gazaouis et donne sens à leur résistance.
ajout de note : CL, Afps

Le Hamas prêt à accepter l’issue d’un référendum sur un accord de paix

02/12/2010
Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas, a déclaré hier, lors d’une conférence de presse, que son mouvement serait prêt à accepter un accord de paix avec Israël, si cet accord était approuvé par référendum par les Palestiniens de Gaza, de Cisjordanie et de la diaspora.
Le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a affirmé hier que son mouvement respecterait les termes d'un accord de paix avec Israël s'il était approuvé par référendum. Cette déclaration, faite lors d'une rencontre avec les représentants des médias étrangers à Gaza, pourrait marquer une inflexion dans la position du groupe islamiste palestinien qui a maintes fois appelé le président Mahmoud Abbas, dont il conteste la légitimité, à cesser les négociations avec Israël.
« Nous acceptons un État palestinien avec entière souveraineté sur les territoires occupés en 1967 et Jérusalem pour capitale, et une solution à la question des réfugiés », a-t-il dit, citant le « document d'entente nationale » adopté en 2006, élaboré par les cadres des principaux mouvements palestiniens emprisonnés en Israël. Ce texte prévoyait un État palestinien dans les territoires occupés, soit une reconnaissance implicite d'Israël, un changement significatif de la part du Hamas.
Le mouvement « respectera le résultat d'un référendum populaire sur tout accord, même si les résultats contredisent les convictions politiques du Hamas, et c'est le plus haut degré de la démocratie », a affirmé M. Haniyeh, qui a néanmoins mis en doute les chances de succès des négociations avec Israël. « Il n'existe pas de solution à deux États sur le terrain (...). Israël veut à la fois la terre, la paix et la sécurité, et cela n'est pas possible », a-t-il souligné.
Le Hamas, a-t-il encore dit, est prêt à coopérer avec les pays occidentaux « qui veulent aider le peuple palestinien à retrouver ses droits ». États-Unis et Union européenne le considèrent comme un mouvement terroriste et ne reconnaissent pas l'administration qu'il a mis sur pied dans la bande de Gaza. « Nous exhortons les ministres européens des Affaires étrangères à revoir leur position en ce qui concerne les rapports avec le gouvernement élu », a plaidé Ismaïl Haniyeh, ajoutant que des contacts avaient été établis à ce sujet avec les Nations unies.
Le Hamas a déjà exprimé des positions similaires lors d'entretiens avec des visiteurs étrangers, sans pour autant les assumer publiquement. En avril 2008, l'ex-président américain Jimmy Carter avait assuré, après une rencontre avec le chef du Hamas en exil, Khaled Mechaal, que le groupe pourrait reconnaître un accord de paix à condition « qu'il soit soumis à l'approbation des Palestiniens, même si le Hamas devait être en désaccord sur certains termes ». M. Mechaal s'était distancié de ces propos en déclarant que le Hamas ne reconnaîtrait pas Israël.
De son côté, le président Abbas a indiqué hier espérer être fixé aujourd'hui sur les résultats des efforts américains pour obtenir d'Israël un nouveau moratoire sur la colonisation, réaffirmant disposer d'alternatives en cas d'échec. « Nous attendons de passer à des négociations directes pour aborder les deux questions de fond dans un délai déterminé : les frontières et la sécurité, délimiter les frontières, avant d'achever les négociations directes », a expliqué le dirigeant palestinien.
Les pourparlers de paix ont repris le 2 septembre 2010 à Washington, pour s'interrompre le 26 septembre à l'expiration d'un moratoire israélien sur les nouvelles constructions dans les colonies juives de Cisjordanie occupée. Les Palestiniens exigent pour les poursuivre un nouveau gel de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupée, auquel se refuse jusqu'à présent le gouvernement israélien.
Parallèlement, sur le terrain, Nayef Rajou, un député du Hamas, a été arrêté dans la nuit de mardi à mercredi par l'armée israélienne près de Hébron, en Cisjordanie, a-t-on appris de sources concordantes. L'ancien ministre des Affaires religieuses et frère du dirigeant du Fateh Jibril Rajoub avait été relâché en juin par Israël après quatre ans de détention, a indiqué Omar Abdelrazaq, un haut responsable du Hamas en Cisjordanie. L'armée israélienne a confirmé l'arrestation dans la nuit de sept personnes sans révéler leur identité.  

L’ONU appelle à l’aide pour des millions de Palestiniens toujours dans une situation précaire

03/12/2010
Des millions de Palestiniens vivent toujours dans des conditions précaires et auront besoin dans les années qui viennent d'une assistance pour survivre, a estimé hier l'ONU qui a lancé un appel de fonds de 575 millions de dollars pour 2011.
Malgré quelques avancées récentes dans la bande de Gaza, la situation globale « ne s'améliore pas » réellement pour les quelque 4,5 millions d'habitants des territoires palestiniens, a expliqué le coordonnateur spécial adjoint des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Maxwell Gaylard. Les raisons sont « la poursuite du blocus de Gaza (par les autorités israéliennes), l'occupation elle-même (de la Cisjordanie) et les colonies », a-t-il poursuivi lors d'un point de presse.
Dans la bande de Gaza, une légère amélioration est perceptible ces derniers mois depuis l'allègement du blocus d'Israël sur des produits de consommation courante en juin. Toutefois, les agences humanitaires continuent de fournir une aide sous une forme ou une autre à 75 % de Gazaouis qui sont toujours 25 % à vivre en dessous du seuil de pauvreté, a ajouté le responsable onusien.
En Cisjordanie, le tableau n'est pas meilleur, avec des « poches de pauvreté ». Quant à Jérusalem-Est, il est confronté à un problème grandissant de surpopulation. Ainsi, 10 000 enfants palestiniens y habitant n'ont pas un accès normal à l'école. 

Colonisation : les Palestiniens annoncent publiquement l’échec de la médiation de Washington

03/12/2010
Les États-Unis doivent publiquement faire porter à Israël la responsabilité de « l'effondrement » des négociations de paix, a déclaré hier Saëb Erakat, le principal négociateur palestinien, alors que les efforts américains pour obtenir d'Israël un nouveau gel de la colonisation restent infructueux.  
Les Palestiniens ont manifesté hier leur frustration face aux efforts américains infructueux pour obtenir d'Israël un nouveau moratoire sur la colonisation en annonçant publiquement l'échec de la médiation de Washington.
« Nous n'avons pas encore obtenu de réponse américaine définitive au sujet des discussions avec Israël », a néanmoins tempéré le porte-parole du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, Nabil Abou Roudeina, à l'issue d'une rencontre entre M. Abbas et le consul américain à Jérusalem, Daniel Rubinstein.
Ajoutant que les Palestiniens avaient été avisés de la « poursuite des consultations et contacts américains intensifs avec toutes les parties », M. Abou Roudeina a estimé « clair qu'Israël est encore en train de gagner du temps ».
« L'administration américaine nous a informés qu'Israël n'avait pas accepté un moratoire sur la colonisation », avait auparavant déclaré à l'AFP un responsable palestinien sous le couvert de l'anonymat.
Aucune confirmation n'a été apportée de source diplomatique américaine, et un responsable du bureau du Premier ministre israélien a renvoyé au discours prononcé la veille par ce dernier au Parlement. « Nous travaillons étroitement avec les États-Unis depuis plusieurs semaines pour trouver une voie afin de reprendre les négociations, et c'est un objectif commun », a déclaré M. Netanyahu, qui a imputé à l'Autorité palestinienne la responsabilité du blocage des négociations.
De son côté, le négociateur palestinien Saëb Erakat a accusé hier Israël d'avoir « répondu aux exigences palestiniennes d'un arrêt de la colonisation et aux efforts internationaux pour un nouveau moratoire par la poursuite de la colonisation ». « Nous n'avons pas besoin qu'on nous donne une réponse puisque la réponse du gouvernement de Netanyahu a été l'annonce de la construction de 625 logements dans la colonie de Pisgat Zeev, de 130 autres dans la colonie de Gilo et avant cela d'une liaison ferroviaire entre la colonie d'Ariel et Tel-Aviv », a-t-il estimé, en référence à des projets rendus publics ces derniers jours.
En effet, le ministère israélien de l'Intérieur a approuvé la veille la construction de 625 nouveaux logements dans le quartier de colonisation juive de Pisgat Zeev, à Jérusalem-Est, selon le site d'information Ynet. Selon des officiels du ministère, cités par Ynet, « ce plan avait été discuté il y a deux ans au niveau de la commission de district et avait été suspendu jusqu'à ce que ses déficiences aient été réglées conformément aux exigences de ladite commission ».
Après des entretiens marathon le 11 novembre avec la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, le Premier ministre israélien avait accepté le principe d'un moratoire de 90 jours en Cisjordanie, en échange de mesures de soutien sécuritaires et diplomatiques américaines. Mais Israël et les États-Unis ne sont pas parvenus à s'entendre sur la formulation de la confirmation écrite de ces engagements exigée par M. Netanyahu pour les soumettre au vote de son cabinet de sécurité.
M. Abbas a multiplié les déclarations sur les alternatives aux négociations de paix qu'il envisage en cas de persistance du désaccord sur la colonisation. « Si c'est accepté (le moratoire), nous sommes prêts, sinon nous annoncerons que cette option est terminée et nous nous tournerons vers d'autres », a-t-il répété mercredi.
Lors d'une réunion arabe le 8 octobre, M. Abbas avait exposé plusieurs alternatives aux négociations, à commencer par la présentation d'une demande de reconnaissance d'un État palestinien par les Nations unies. La Ligue arabe avait avalisé la position palestinienne, mais accepté d'attendre, pour se prononcer définitivement, le résultat de la médiation américaine, à laquelle elle avait fixé un délai d'un mois, largement dépassé depuis.
Les pourparlers de paix ont repris le 2 septembre 2010 à Washington pour s'interrompre le 26 septembre à l'expiration d'un moratoire israélien sur les nouvelles constructions dans les colonies juives de Cisjordanie occupée.
Les Palestiniens exigent pour les poursuivre un nouveau gel de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. 

Un incendie de forêt fait 40 morts dans le nord d'Israël

02 décembre 2010
Jack Guez
Agence France-Presse
Haifa
Au moins 40 personnes, presque tous des gardiens de prison, ont péri dans un gigantesque incendie de forêt qui continuait de ravager jeudi soir le mont Carmel, dans le nord d'Israël, le plus meurtrier de l'histoire du pays.
«En cette heure où le feu ravage le mont Carmel, il y a de nombreuses victimes. Toutes les forces de l'État sont mobilisées afin de sauver les blessés et stopper le feu. C'est un désastre sans précédent», a déclaré le premier ministre Benyamin Nétanyahou dans un communiqué.
M. Nétanyahou a appelé la Grèce, Chypre, l'Italie et la Russie à fournir un support aérien pour «aider à éteindre l'incendie du Carmel», un massif montagneux boisé près du port d'Haïfa.
Trente membres du corps spécial grec de lutte contre les catastrophes (EMAK) se préparaient dans la soirée à rallier Israël, de même que quatre canadairs CL-415 grecs.
La Bulgarie doit aussi dépêcher 90 pompiers et Chypre s'est déclaré prêt à «aider Israël».
«Il y a environ 45 victimes, dont une quarantaine de morts», a indiqué le  service des ambulances israélien dans un communiqué.
Ce dernier a ensuite confirmé formellement le décès de 22 victimes, ajoutant que les autres étaient portées disparues.
Trois personnes sont par ailleurs grièvement blessées.
Les gardiens de prison tués -dont un certain nombre appartenant à la communauté arabe druze- étaient en formation et se trouvaient à bord d'un bus pénitentiaire, selon une source policière.
Des photographes de l'AFP ont vu une vingtaine de corps calcinés -certains saisis dans un dernier geste désespéré- gisant à côté de la carcasse du véhicule, ceux de personnels de la maison d'arrêt de Damon, évacuée en raison de l'incendie.
«Le bus était en route pour renforcer le personnel de Damon afin de sécuriser le transfert de détenus vers d'autres prisons», a expliqué à la télévision Yaron Zamir, porte-parole de l'administration pénitentiaire.
«Quiconque a vu une tempête de feu saura ce que je veux dire. Ils (les gardiens de prison décédés,) n'avaient aucune chance de survie, aucune protection. Ils sont juste tombés sur la route et ont été brûlés vifs», a témoigné un pompier, Doudou Vanunu, sur Channel 2.
Des policiers et d'autres gardiens de prison étaient par ailleurs portés disparus, a indiqué le ministre de la Sécurité intérieure Yitzhak Aharonovitch à la télévision.
Le sinistre, qui s'est déclaré vers 11h30 (04h30, heure de Montréal) et dont l'origine n'était pas connue, n'était toujours pas maîtrisé en début de soirée. Il a parcouru près d'un millier d'hectares.
«Il se dirige vers l'ouest», a expliqué M. Aharonovitch, en précisant que la ville de Haïfa n'était pas menacée pour le moment.
«Nous nous concentrons sur l'évacuation des blessés et des corps», a-t-il encore dit.
Les 1500 soldats du feu israéliens ont été appelés à se mobiliser et l'armée a été mise à la disposition des secours.
L'Université de Haïfa a annoncé l'évacuation préventive du campus, soulignant toutefois que le site n'était pas menacé. Ont également été évacués un kibboutz, un hôtel de luxe, un hôpital psychiatrique et une prison militaire.
Le porte-parole de la police israélienne Micky Rosenfeld a affirmé que la police enquêtait sur une éventuelle origine criminelle mais prévenu qu'il était «prématuré» d'indiquer la cause du sinistre.
Le premier ministre palestinien Salam Fayyad a adressé ses condoléances au président israélien Shimon Peres, selon la présidence d'Israël.
Le Proche-Orient, déjà naturellement aride, connaît une sécheresse exceptionnelle depuis plus d'un mois. Les services météorologiques ont relevé à la mi-journée une température de 31 degrés dans la région de Haïfa, avec des vents de 30 km/heure.
Un ordre religieux de l'Église catholique romaine, l'Ordre du Carmel (Carmes et Carmélites), a été fondé au XIIe siècle sur le mont du Carmel, mentionné dans la Bible, qui y situe la résidence du prophète Elie.
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Incendie en Israël: Netanyahu sollicite l'aide de la Russie

20:44 02/12/2010
TEL-AVIV, 2 décembre - RIA Novosti
Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a demandé jeudi à la Russie un support aérien pour maîtriser un énorme incendie de forêt faisant rage dans le nord d'Israël et ayant déjà fait 40 victimes, rapporte la chancellerie de M.Netanyahu.
"Le premier ministre israélien… s'est adressé aux dirigeants de Russie, de Grèce, de Chypre et d'Italie, en leur demandant d'envoyer des avions de lutte anti-incendie pour aider Israël à éteindre les feux", lit-on dans le communiqué.
Le chef du gouvernement israélien a classé cet incendie parmi les plus grands désastres de l'histoire de l'Etat hébreu.
"Nous mobilisons toutes les forces possibles pour lutter contre les flammes et secourir les sinistrés", a-t-il déclaré.

Haniyeh critique les ingérences américaines

01 Décembre 2010 21:47 
IRIB- Le Premier ministre élu palestinien, Ismaïl Haniyeh, a critiqué les interventions des Etats-Unis, dans le processus de la réconciliation nationale palestinienne. Lors d'une rencontre avec les représentants des médias étrangers, à Gaza, Haniyeh a ajouté que la réconciliation nationale palestinienne n'avait pas progressé, en raison des ingérences américaines. Haniyeh a ajouté que les informations, publiées, par «Wikileaks», qui ont révélé la coordination entre le gouvernement de Mahmoud Abbas et certaines parties, dans la guerre de Gaza, sont une catastrophe nationale. Haniyeh a poursuivi: « Accepter la participation politique et sécuritaire, avancer dans le processus de paix, sans aucune ambition politique, et créer une ambiance appropriée, pour la réalisation de la réconciliation, sont les trois principaux éléments pouvant conduire à l'établissement de la paix.
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Le premier convoi d'aides asiatiques fera route vers Gaza

02 Décembre 2010 18:03 
IRIB - Le premier convoi d'aides humanitaires des pays asiatiques doit quitter la Nouvelle Delhi, à destination de la bande de Gaza.
125 organes populaires, de nationalités, iranienne, indienne, pakistanaise, nippone, népalaise, bahreïnie, turque, australienne, azerbaïdjanaise, malaisienne, indonésienne et singapourienne, ont apporté leur soutien au convoi d'aides asiatiques à Gaza.
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L’espace aérien libanais, à nouveau, violé

02 Décembre 2010 21:45 
IRIB- L’aviation sioniste a violé, à nouveau, l’espace aérien du Liban. Jeudi, tôt, dans la matinée, les appareils sionistes ont survolé, à basse altitude, les régions du sud du Liban. La veille, au soir, deux drones de reconnaissance israéliens avaient, déjà, pénétré l’espace aérien libanais, en violation flagrante de la résolution 1.701 du Conseil de sécurité.
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Une ONG de défense des droits de l’Homme critique Israël

02 Décembre 2010 21:45 
IRIB- L’Organisation de Solidarité internationale a condamné, dans les termes les plus vifs, les crimes commis, à l’encontre des Palestiniens. Dans un communiqué, publié, ce jeudi, repris, dans les colonnes du quotidien «Al Qods», cette ONG dénonce la violation systématique des droits de l’Homme, dans les territoires palestiniens, et, notamment, l’arrestation des enfants et des adolescents, par les militaires sionistes. Le texte appelle la communauté internationale, au même titre que les instances de défense des droits de l’Homme et des droits des prisonniers de guerre, d’exercer des pressions sur Israël, pour le contraindre à cesser ses violations.
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La police israélienne empêche les fidèles palestiniens d'accéder à la mosquée d'Al-Aqsa

02 Décembre 2010 21:56 
IRIB- La police israélienne a empêché, jeudi, les fidèles palestiniens, âgés de moins de 45 ans, d'accéder à la mosquée d'Al-Aqsa, de sorte que la plupart des fidèles n’ont pas pu s’y rendre, pour accomplir la prière. Et ce, alors que plus de 70 Sionistes extrémistes, épaulés par la police, et en se faisant passer pour des touristes étrangers, ont investi divers endroits de la mosquée d'Al-Aqsa. Sous prétexte que la Mosquée d'Al-Aqsa aurait été construite sur les vestiges du temple de Salomon, les Sionistes tentent de détruire ce lieu sacré des Musulmans du monde.
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Al Aqsa : Des Avertissement des incursions collectives sionistes qui la menacent

[ 01/12/2010 - 10:19 ]
Al Qods occupée - CPI
La Fondation d’« al-Aqsa » pour les legs pieux et le patrimoine a mis en garde des appels des plusieurs groupes  sioniste à l'assaut d'Al Aqsa, et d'organiser des journées d'études et de conférences autour du prétendu temple à l’intérieur de la Mosquée d’al-Aqsa, à partir de jeudi prochain.
L’association a déclaré dans un communiqué, mardi soir 30/11: «Les raids peuvent être durés plus d'une semaine complète à l'occasion de la fête hébreu" Al hanuka " que certains appellent la fête« purification du Temple » qui est lié, Selon leurs allégations, aux rituels de «purification du Temple."
Dans ce contexte, des groupes juifs ont commencé, au cours du début de cette semaine, à distribuer des invitations sur des sites Web appelant à l'assaut collectif contre la mosquée bénie d’al-Aqsa, annonçant une campagne spéciale pour toutes les personnes impliquées dans des raids de profiter des aliments et de boissons, également une campagne de sensibilisation et des conférences Talmudiques comme «les rituels du Temple", la catégorie dite des «jeunes ultra-orthodoxes », pour chacun des participants dans l'assaut, aura cinquante Shekels, ainsi que dans les jours de la fête " Al hanuka » qui débutera jeudi 2/12/2010 et se terminera jeudi 09/12/2010.
  « Les invitations à ces incursions et d'organiser des conférences talmudique sur la construction du temple sont en liaison avec les activités des tactiques frénétiquement par les groupes juifs, afin de construire un temple au détriment de la Mosquée d’al-Aqsa. Ils ont organisé dernièrement de nombreuses conférences dans les colonies sur la construction d'un temple, inclus la projection de films et de documentaires, ainsi des conférences talmudiques,  la diffusion de toutes les fatwas religieuses juives appelant à l'intensification pour s'emparer d'al-Aqsa et de l'escalade des activités, ainsi de les accélérer sur le terrain pour la construction du prétendu Troisième Temple", a ainsi ajouté la fondation d'Al Aqsa tout en avertissant de ses incursions criminelles sionistes menaçant la mosquée sainte.

Les forces occupantes israéliennes enlèvent 7 citoyens palestiniens en Cisjordanie

[ 01/12/2010 - 11:01 ]
Cisjordanie – CPI

Les forces de l’occupation ont enlevé, aujourd’hui à l’aube, mercredi 1/12/2010, sept Palestiniens dans différentes régions de la Cisjordanie.
La dixième chaîne de télévision sioniste a diffusé que des forces de l’armée sioniste ont envahi la ville de Naplouse et d’al-Khalil, ainsi que d’autres régions de la Cisjordanie, en exécutant une campagne d’incursion et de fouille dans plusieurs maisons avant d’arrêter 7 Palestiniens qui ont été emmenés vers des centres d’enquête et d’arrestations les plus proches.
De son côté, l’armée de l’occupation israélienne a annoncé qu’elle a trouvé un fusil de type (M16), lors des campagnes d’incursions et de fouilles dans ces maisons.
Il est à souligner que les forces de l’occupation ont arrêté depuis le début de cette semaine 33 citoyens palestiniens dont le député Naef Rejoub, et la sœur du captif leader Jamal Al-Hor, du village de Sourif, qui est condamné à la perpétuité.

De violents affrontements à al-Essawia après la démolition d'une maison palestinienne

[ 01/12/2010 - 12:33 ]
Al-Qods occupée – CPI
De violents affrontements ont éclaté dans plusieurs quartiers du village d'al-Essawia dans le centre de la ville occupée d'al-Qods après que les bulldozers de la municipalité de l'occupation à al-Qods aient démoli une maison palestinienne et une imprimerie sous prétexte de constructions sans permis.
Des sources palestiniennes ont déclaré que « de grandes forces des gardes-frontières et de la police sioniste ont envahi le village et ont encerclé plusieurs maisons. Les habitants leur ont fait face et de violents affrontements ont éclaté dans lesquels les forces occupantes ont ouvert le feu et ont lancé les bombes de gaz lacrymogène sur les résidents en protestation ».
Les sources ont ajouté que la maison démolie s’étend sur 125 mètres carrés et appartient au citoyen Atia Ismaïl Amteir, soulignant que la démolition a eu lieu sans aucun avertissement préalable.
Des sources sionistes ont reconnu un blessé au visage parmi les soldats des gardes-frontières lors des affrontements.
L'organisation d'al-Maqdissi pour le développement social dans la ville sacrée avait souligné dans un rapport publié le mardi 30/11, que les autorités de l'occupation ont démoli plus de 1485 maisons dans la partie orientale d'al-Qods dès 1967 et ont émis plus de 1300 avis de démolition au cours des deux dernières années.