mardi 30 novembre 2010

A qui profitent les « bombes médiatiques » de wikileaks ? A nous !!! Jubilent es israéliens

Lundi 29 Novembre 2010
Les médias Occidentaux qui ont l’exclusivité des « fuites » de Wikileaks les trient pour les transformer en armes de guerre de l'information contre leurs cibles favorites : l’Iran, les pays arabes, et musulmans, pour le plus grand bénéfice d’Israël dont le premier ministre a avoué avec jubilation qu’Israël avait connaissance depuis longtemps de l’éventualité de ces "fuites " . Trop d’ »informations » détruit l’Information : quelques questions et remarques sur la méthode dite des « fuites » de Wikileaks.
Israël avait été le premier bénéficiaire des attentats du 11 Septembre dont s’était d’ailleurs réjoui à l’époque l’actuel premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.
Certains ont comparé les fuites de Wikileaks à l’équivalent en «bombes médiatiques» des attaques du 11 Septembre. Ainsi le ministre des affaires étrangères italien, Franco Frattini, a - t-il évoqué à propos des « fuites » de Wikileaks un "11-Septembre de la diplomatie mondiale." alors même que son pays vient d’achever une semaine d’exercices conjoints avec la participation de l’aviation italienne et israélienne.
Aujourd’hui Netanyahou se félicite de nouveau mais cette fois de ces «bombes médiatiques» lancées par Wikileaks. Il a affirmé qu’elles n’affaiblissaient pas Israël mais au contraire renforçaient sa position contre la « menace de l’Iran » et que ces documents montrent que les pays du Moyen Orient craignent l’Iran.
« Israël n’a pas subi de dommage à cause des publications de Wikileaks… Les documents montrant que de nombreuses sources soutiennent les affirmations d’Israël particulièrement concernant l’Iran.
« Notre région a été l’otage d’une narration résultant de 60 ans de propagande qui ont dépeint Israël comme la plus grande menace.
« En réalité les dirigeants comprennent que ce point de vue n’ai plus crédible. Pour la première fois dans l’histoire il existe un accord comme quoi l’Iran est la menace. »

Les cibles principales des reprises journalistiques occidentales des « fuites » de Wikileaks ce sont l’Axe Iran, Syrie, Liban, les pays arabes et musulmans dont la Turquie. Concernant cette dernière le quotidien israélien Haaretz s’empressait de noter ce matin que l’Amérique était en accord avec l’affirmation d’Israël que le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est un « fondamentaliste non fiable dont les politiques sont motivées par une haine irrationnelle d’Israël. »
Tout à sa jubilation, Netanyahou fait lui aussi des « fuites » intéressantes.
Ainsi, toujours dans le quotidien israélien, Haaretz, on apprend que :
« Netanyahou a ajouté qu’Israël s’était préparé pour l’éventualité de fuites et avaient œuvré à l’avance pour en limiter les dégâts. »
Netanyahou a déclaré :
« chaque dirigeant israélien depuis des années savait que ces dépêches pouvaient être fuitées donc nous nous sommes adaptés à la réalité de ces fuites.
« Cela a un impact sur qui j’invite aux réunions. Aucun document classifié israélien n’a été exposé ».

Ainsi donc Israël s’est préparé depuis des années à ces « fuites » et s’en est protégé. Comment savait-il donc qu’il y aurait un jour des « fuites » notamment de dépêches diplomatiques ?
Le Département d’état américain agit de concert avec Israël et on est en droit de se demander dans quelle mesure toutes ces « fuites » ne sont pas le fait d’une opération américano sioniste dans le cadre d’une guerre de l’information visant principalement l’Iran.
Questions Journalistiques Sur Wikileaks Et SA Guerre De L’Information.
Si au départ l’initiative de Wikileaks de publier des documents classifiés afin que le public le plus large possible ait accès à ces documents était louable en soi, il n’en reste pas moins que depuis quelques temps déjà on assiste à une dérive. Les « fuites » de Wikileaks sont devenues une véritable opération médiatique qui s’apparente plus à une guerre de l’information plus qu’a un véritable travail journalistique de recherche de la vérité sur des faits répréhensibles parce que souvent qualifiés de crimes de guerre et dont le public doit absolument être informé.
Les premières victimes de ce genre de « fuites » c’est bien évidemment la Vérité que tout journaliste digne de ce nom doit rechercher - y compris au péril de sa vie et un grand nombre de journalistes ont payé le prix fort pour cela - et bien sûr le journalisme d’investigation à qui ce genre d’opération coup de poing médiatique qui se base sur l’instantané du scoop pour frapper les esprits assène effectivement un sérieux coup .
Est-ce là l’un des objectifs de ces « fuites » de Wikileaks ? Tuer le journalisme d’investigation, un travail de terrain de longue haleine qui recoupe ses sources et ses informations jusqu’à présenter un document irréfutable accusateur qui dérange au plus haut point les élites occidentales dirigeantes et dont sont encore capables de rares journalistes ?
Les dernières « fuites » de Wikileaks viennent corroborer les soupçons que certains ont pu avoir progressivement sur cette véritable entreprise de « fuites » de données brutes qui souvent sonnent comme du déjà connus et se basent sur des rumeurs et des données pas toujours dignes de foi la plupart du temps non vérifiées et non vérifiables.
Ces dernières « fuites « de dépêches diplomatiques ne font effectivement qu’accentuer ces soupçons à l’égard d’une entreprise qui fait exclusivement dans le narratif de presse (storytelling) l’« Hollywood du Net» qui en plus sème la confusion dans l’esprit de beaucoup de personnes, peut être là aussi un autre objectif de ces « fuites ». Celui de raconter des histoires au lieu de véritablement informer pour endormir l’opinion publique et laisser aux élites dirigeantes le soin de mener à leur guise les guerres qu’elles projettent selon des plans préétablis qui incluent bien évidemment ce genre de campagne médiatique véritable guerre de l’information.
Les Russes d’ailleurs ne s’y sont pas trompés de même que les Iraniens, les premiers habitués avec le KGB à ce genre de trafic de données et les seconds ayant pris leurs distances contre une guerre de l’information dont ils sont les cibles principales.
Trop d’ »informations » tue l’Information
On voudrait dissimuler sous un monticule de données brutes incluses ces dépêches diplomatiques la réalité et vendre en même temps du « temps de cerveau disponible » aux conglomérats de presse qui comme on peut de nouveau le constater se sont précipités pour sélectionner les « informations » trouvées dans ces « fuites » à des fins de propagande médiatique désormais qualifiée de guerre de l’information qu’on ne s’y prendrait pas mieux.
Tout le tapage médiatique fait avant ces « fuites » notamment par les autorités américaines qui savaient précisément quand elles seraient publiées tenues au parfum par le NYT qui a trié avec elles ce qui devait être publié laisse pour le moins profondément dubitatif.
De même le fait que le boss de Wikileaks, Julian Assange, soit disant pourchassé par la CIA, et qui n’a trouvé d’autre pays refuge pour tenir sa conférence de presse pour le lancement de sa campagne de guerre de l’information que la Jordanie une colonie américaine au Moyen Orient alliée inconditionnelle du régime sioniste et dont les services secrets travaillent sous contrôle total de la CIA en collaboration avec le Mossad israélien.
Autre question qui vient également à l’esprit :
Pourquoi accorder au NYT, au quotidien français Le Monde, au quotidien allemand Der Spiegel, au quotidien britannique Guardian, tous médias sous emprise américano sioniste, une exclusivité sur ces dites « fuites » ?
C’est là une dérive sans équivoque de Wikileaks qui montre bien l’intégration de cette organisation au plan de guerre de l’information américano sioniste et consorts menée principalement contre l’Iran.
Tout ce tapage médiatique alors même que les journalistes désertent de plus en plus le terrain des conflits en Afghanistan, au Pakistan, En Irak, en Palestine etc. les médias préférant diffuser des dépêches d’agence de presse dont l’uniformité n’a d’égal que celle de la propagande qu’elles véhiculent et donc l’objectif principal c’est de dissimuler la Vérité.
Discréditer aux yeux de l’opinion publique encore un peu plus les médias qui se précipitent avides de sensationnel sur ces « fuites » n’est ce point là encore un objectif de ceux derrière Wikileaks ?
La Vérité mérite mieux que ces « fuites » d’alcôves diplomatiques et autres but ultime des journalistes respectueux de l’éthique de leur profession - ils en restent n’en déplaise aux pirates de l’information - malgré les mines médiatiques que constituent ces « fuites » de Wikileaks qui jonchent leur parcours du combattant. 
Mireille Delamarre

Révélations sur l’assassinat de Rafiq Hariri

29 novembre 2010
par Thierry Meyssan*
Alors que la presse occidentale annonce l’imminente inculpation de dirigeants du Hezbollah par le Tribunal spécial pour le Liban, la revue russe Odnako remet en cause l’ensemble de l’enquête réalisée par les Nations Unies. Selon Thierry Meyssan, l’ancien Premier ministre libanais Rafiq Hariri aurait été assassiné avec une arme fournie par l’Allemagne. L’ancien procureur allemand et premier responsable de l’enquête onusienne, Detlev Mehlis, aurait falsifié un indice pour masquer la responsabilité de son pays. Ces révélations embarrassent le Tribunal et renversent la donne au Liban.
Les multiples conflits du Proche-Orient se cristallisent désormais autour du Tribunal spécial pour le Liban (TSL). La paix et la guerre dépendent de lui. Pour les uns, il doit permettre de démanteler le Hezbollah, de soumettre la Résistance et d’instaurer la Pax Americana. Pour les autres, il bafoue le droit et la vérité pour assurer le triomphe d’un nouvel ordre colonial dans la région.
Ce tribunal a été créé, le 30 mai 2007, par la Résolution 1757 du Conseil de sécurité pour juger les commanditaires supposés de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Dans le contexte de l’époque, cela signifiait ni plus, ni moins, juger les présidents syrien et libanais en exercice Bachar el-Assad et Emile Lahoud, les bêtes noires des néoconservateurs. Cependant il s’avéra que cette piste ne reposait sur aucun élément concret et qu’elle avait été alimentée par de faux témoins. N’ayant plus personne à juger, le Tribunal aurait pu disparaître dans les limbes de la bureaucratie lorsqu’un coup de théâtre le plaça à nouveau au cœur des conflits politiques régionaux. Le 23 mai 2009, le journaliste atlantiste Erich Follath révéla dans le Spiegel Online que le procureur s’apprêtait à inculper de nouveaux suspects : des dirigeants militaires du Hezbollah. Depuis 18 mois, son secrétaire général, Hassan Nasrallah clame l’innocence de son parti. Il affirme que cette procédure vise en réalité à décapiter la Résistance pour offrir la région à l’armée israélienne. De son côté, l’administration états-unienne se pose soudain en défenseur du droit et assure que nul ne saurait se soustraire à la Justice internationale.
Quoi qu’il en soit, la mise en accusation —que tous s’accordent à dire imminente— de leaders chiites pour l’assassinat d’un leader sunnite est de nature à enflammer la fitna, c’est-à-dire la guerre civile musulmane, plongeant la région dans de nouveaux soubresauts sanglants.
En visite officielle à Moscou, les 15 et 16 novembre, Saad Hariri —actuel Premier ministre et fils du défunt— a répété que la politisation du tribunal risquait d’enflammer une nouvelle fois son pays. Le président Medvedev lui a répondu que la Russie voulait que la Justice passe et réprouvait tout effort pour discréditer, affaiblir ou retarder le travail du tribunal. Cette position de principe repose sur la confiance accordée a priori par le Kremlin au TSL. Or celle-ci sera sûrement ébranlée par les révélations d’Odnako.
En effet, nous avons souhaité faire le point sur l’assassinat de Rafiq Hariri. Les éléments que nous avons découvert font apparaître une nouvelle piste dont on se demande pourquoi elle n’a jamais été explorée jusqu’ici. Au cours de notre longue enquête, nous avons rencontré de nombreux protagonistes, trop sans doute, de sorte que nos investigations se sont ébruitées et ont affolé ceux pour qui la piste de la Résistance armée libanaise est une bonne aubaine. Tentant de nous intimider, le Jerusalem Post a lancé une attaque préventive, le 18 octobre, sous la forme d’un long article consacré à notre travail. De manière purement diffamatoire, il y accuse l’auteur de cet article d’être payé un million de dollars par l’Iran pour disculper le Hezbollah.
Venons-en aux faits, le convoi de Rafiq Hariri a été attaqué à Beyrouth le 14 février 2005. L’attentat à fait vingt-trois morts et une centaine de blessés. Un rapport préliminaire diligenté par le Conseil de sécurité souligne les réactions peu professionnelles des policiers et magistrats libanais. Pour y pallier le Conseil missionne ses propres enquêteurs et leur fournit des moyens très importants dont le Liban ne dispose pas. Dès le départ de ces investigations, il a été admis que l’attentat avait été perpétré par un kamikaze qui conduisait un camionnette bourrée d’explosifs.
La commission des Nations unies ayant été créée pour apporter le professionnalisme qui manquait aux Libanais, on s’attend à ce qu’elle ait suivi scrupuleusement les procédures criminelles classiques. Or, il n’en est rien. L’analyse de la scène du crime, en se basant sur sa topographie qui est intacte et sur les photos et vidéos du jour, n’a pas été réalisée en détail. Les victimes n’ont pas été exhumées et autopsiées. Pendant longtemps, rien n’a été entrepris pour vérifier le modus operandi. Après avoir écarté l’hypothèse d’une bombe enfouie dans le sol, les enquêteurs ont considéré comme certaine la version de la camionnette sans la vérifier.

Pourtant, cette version est impossible : chacun peut observer sur la scène du crime un profond et vaste cratère qu’une explosion en surface ne peut creuser. Devant l’insistance des experts suisses qui refusent d’avaliser la version officielle, le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a procédé à une reconstitution à huis clos, le 19 octobre dernier. Elle ne s’est pas tenue au Liban, ni même aux Pays-Bas où siège le TSL, mais en France, un des principaux Etats à financer le Tribunal. Les bâtiments de la scène du crime y ont été reconstruits et de la terre de Beyrouth y a été transportée. Le convoi a été reconstitué y compris avec une voiture blindée. Il s’agissait de démontrer que la hauteur des immeubles en béton avait confiné l’explosion, de sorte que le souffle avait pu creuser le cratère. Les résultats de cette coûteuse expérience n’ont pas été divulgués.

Ce qui frappe en regardant les photos et les vidéos prises juste après l’attentat, c’est d’abord l’incendie. Partout des carcasses de voiture et des objets de toutes sortes brûlent. Puis, ce sont les corps des victimes : ils sont carbonisés d’un côté et intacts de l’autre. C’est très étonnant et cela n’a rien à voir avec ce que provoquent des explosifs classiques.
La théorie d’un mélange de RDX, PETN et TNT dans la camionnette du kamikaze n’explique pas ces dégâts.
Si l’on observe de près les photos du cadavre de Rafiq Hariri, on remarque d’étranges détails : sa riche montre en or massif a fondu sur son poignet, au contraire, le col en tissu raffiné de sa chemise de luxe est intact autour de son cou.
Que s’est-il donc passé ?
L’explosion a dégagé un souffle d’une chaleur exceptionnellement intense et d’une durée exceptionnellement brève. Ainsi, les chairs exposées au souffle ont été instantanément carbonisées, tandis que l’envers des corps n’a pas été brûlé.
Les objets à forte densité (comme la montre en or) ont absorbé cette chaleur et ont été détruits. Au contraire, les objets à faible densité (comme le linge fin du col de chemise) n’ont pas eu le temps d’absorber la chaleur et n’ont donc pas été touchés.
JPEG - 31.1 ko
La dépouille de Rafiq Hariri.
Sur les vidéos, on voit également que des membres de certains cadavres ont été sectionnés par l’explosion. Curieusement, les coupes sont nettes, comme s’il s’agissait de statues de calcaire. On ne voit pas d’os brisés et proéminents, ni de chairs arrachées. C’est que l’explosion a absorbé l’oxygène et déshydraté les corps qui sont devenus friables. Plusieurs témoins, présents à proximité de l’attentat, ont d’ailleurs fait état de troubles respiratoires dans les heures qui suivirent. A tort, les autorités ont interprété cela comme la somatisation d’un traumatisme psychologique.
Ces constatations sont le b. a.-ba de toute enquête criminelle. Il fallait commencer par cela, mais elles ne figurent pas dans les rapports des « professionnels » au Conseil de sécurité.
Lorsque nous avons demandé à des spécialistes militaires quels explosifs pouvaient provoquer ces dégâts, ils ont évoqué un nouveau type d’arme qui fait l’objet de recherches depuis des décennies et de compte rendus dans des revues scientifiques. En combinant des connaissances nucléaires et nanotechnologiques, on parvient à créer une explosion dont on contrôle précisément la puissance. On programme l’arme pour qu’elle détruise tout dans un périmètre donné, calculé au centimètre près.
Toujours selon nos spécialistes militaires, cette arme provoque aussi d’autres dégâts : elle exerce une forte pression sur la zone de l’explosion. Lorsque celle-ci s’interrompt, les objets les plus lourds sont projetés vers le haut. Ainsi, des voitures se sont élevées dans les airs.
Un détail ne trompe pas : cette arme utilise une nano quantité d’uranium enrichi dont les radiations sont mesurables. Or, un passager de la voiture blindée de Rafiq Hariri a survécu. L’ancien ministre Bassel Fleyhan a été transporté dans un prestigieux hôpital militaire français pour y être soigné. Les médecins ont constaté avec étonnement qu’il avait été en contact avec de l’uranium enrichi. Personne n’a fait le lien avec l’attentat.
Techniquement, cette arme prend la forme d’un petit missile de quelques dizaines de centimètres de long. Il doit être tiré depuis un drone. En effet, plusieurs témoins ont assuré avoir entendu un aéronef survolant la scène du crime. C’est pourquoi les enquêteurs ont demandé aux Etats-Unis et à Israël qui disposent de satellites d’observation positionnés en permanence de leur transmettre les clichés dont ils disposent. Les Etats-Unis avaient également déployé des avions AWACS sur le Liban ce jour-là. Ces enregistrements permettraient de vérifier la présence d’un drone et peut-être même de suivre son trajet. Mais Washington et Tel-Aviv —qui ne cessent d’exiger la coopération judiciaire de tous avec le TSL— ont refusé ce service.
JPEG - 21.7 ko
Le Hezbollah a intercepté et publié des vidéos des drones israéliens effectuant des repérages des habitudes de Rafiq Hariri et de la scène du crime.
Lors d’une conférence de presse, le 10 août dernier, Hassan Nasrallah a projeté des vidéos tournées selon lui par des drones israéliens et interceptées par son organisation. Ils auraient observé durant des mois les déplacements de Rafiq Hariri, avant de concentrer leur surveillance sur le virage où l’attentat a eu lieu. Tel-Aviv aurait donc réalisé les repérages préalables à l’assassinat. Ce qui, ainsi que le souligne M. Nasrallah, ne veut pas dire qu’il l’ait perpétré.
Qui donc a tiré le missile ?
C’est là que les choses se compliquent. Selon les experts militaires, en 2005, seule l’Allemagne était parvenue à maîtriser cette nouvelle technologie. C’est donc Berlin qui aurait fourni et programmé l’arme du crime.
Dès lors, on comprend mieux pourquoi l’ancien procureur berlinois Detlev Mehlis —un magistrat très controversé au sein de sa profession— a tenu à présider la Commission d’enquête onusienne. Il est en effet notoirement lié aux services secrets allemands et états-uniens. Chargé en 1986 d’élucider l’attentat contre la discothèque berlinoise La Belle, il n’avait pas hésité à masquer les implications israélienne et états-unienne pour accuser mensongèrement la Libye et justifier le bombardement du palais de Mouammar Khadafi par l’US Air Force. Au début des années 2000, M. Mehlis a été grassement rémunéré comme chercheur par le Washington Institute for Near East Policy (le think-tank du lobby pro-israélien AIPAC) et par la Rand Corporation (le think-tank du complexe militaro-industriel états-unien). Autant d’éléments qui jettent un doute sur son impartialité dans l’affaire Hariri et auraient dû le faire récuser.
Mehlis était assisté du commissaire Gehrard Lehmann. Cet officier est lui aussi un agent notoire des services secrets allemands et états-unien. Il a été reconnu formellement par un témoin comme participant au programme d’enlèvement, de séquestration et de tortures, mis en place en Europe par l’administration Bush. Son nom est cité dans le rapport ad hoc du Conseil de l’Europe. Cependant, il a échappé à toute poursuite judiciaire grâce à un alibi aussi solide que peu crédible, fourni part ses collègues de la police allemande.
Mehlis et Lehmann ont promu la thèse du kamikaze et de sa camionnette bourrée d’explosifs afin d’écarter toute investigation sur l’arme allemande qui a servi à commettre le crime.
Des échantillons de terre, ont été prélevés sur la scène du crime. Après avoir été mélangés, ils ont été divisés en trois bocaux qui ont été envoyés à trois laboratoires différents. Les deux premières analyses n’ont trouvé aucune trace d’explosif. Le troisième bocal a été pris par Mehlis et Lehmann, et envoyé par leur soin au troisième laboratoire. Celui-ci y a trouvé les traces d’explosifs recherchés. En principe, si l’on décide de recourir à trois experts judiciaires, c’est qu’en cas de désaccord entre eux, on se reportera à l’avis majoritaire. Que nenni ! Mehlis et Lehmann ont violé les protocoles. Ils ont considéré que seul leur bocal était fiable et ont emmené le Conseil de sécurité sur une fausse piste.
Le caractère profondément malhonnête des investigations du duo Mehlis-Lehman n’a plus besoin d’être démontré. Leurs successeurs l’ont reconnu à demi-mots et ont annulé des pans entiers de procédure.
Parmi leurs manipulations, la plus célèbre est celle des faux témoins. Cinq individus ont prétendu avoir été témoins de la préparation de l’attentat et ont mis en cause les présidents Bachar el-Assad et Emile Lahoud. Alors que ces imputations faisaient chauffer le chaudron de la guerre, leurs avocats démontrèrent qu’ils mentaient et l’accusation se dégonfla.
JPEG - 16.3 ko
Le président de la Commission d’enquête de l’ONU, Detlev Mehlis, a violé les règles de procédure pénale, fabriqué de fausses preuves et utilisé de faux témoignages, pour disculper l’Allemagne et accuser la Syrie.
Sur la base de ces faux témoignages, Detlev Mehlis arrêta, au nom de la Communauté internationale, quatre généraux libanais et les fit incarcérer durant quatre ans. Pénétrant avec ses cow-boys au domicile de chacun, sans mandat de la justice libanaise, il interpella également les membres de leur entourage. Avec ses assistants —qui s’expriment entre eux en hébreu— il tenta de manipuler les familles. Ainsi, au nom de la Communauté internationale, il présenta des photos truquées à l’épouse d’un des généraux pour le convaincre que son mari non seulement lui cachait son implication dans le meurtre, mais la trompait. Simultanément, il tenta une manoeuvre similaire auprès du fils du « suspect », mais cette fois pour essayer de le convaincre que sa mère était une femme légère et que son père, désespéré, venait de sombrer dans une sorte de folie meurtrière. L’objectif était de provoquer un crime d’honneur au sein de la famille et de ternir ainsi l’image de gens respectables et respectés.
Plus incroyable encore, Lehmann proposa à un des quatre généraux incarcérés de le libérer s’il acceptait de porter un faux témoignage contre un dirigeant syrien.
Par ailleurs, le journaliste allemand Jürgen Cain Külbel mit en évidence un détail troublant : il était impossible de provoquer l’explosion avec une télécommande ou d’utiliser une balise sur la cible sauf à désactiver le puissant système de brouillage dont le convoi de Rafiq Hariri était équipé. Un système parmi les plus sophistiqués au monde, fabriqué… en Israël.
Külbel fut sollicité par un militant pro-palestinien connu, le professeur Said Dudin, pour promouvoir son livre. Mais Dudin, en multipliant les déclarations outrancières, s’appliqua surtout à le saboter. Külbel, ancien officier de police criminelle d’Allemagne de l’Est, ne tarda pas à découvrir que Dudin était connu de longue date pour être un agent de la CIA infiltré dans la gauche allemande. Il publia d’anciens rapports est-allemands attestant du fait et fut alors condamné pour divulgation illégale de documents et brièvement incarcéré ; tandis que Dudin s’installait à l’ambassade d’Allemagne à Beyrouth et tentait d’infiltrer les familles des quatre généraux.
Passé inaperçu au Proche-Orient le rôle de l’Allemagne dans cette région doit être souligné. La chancelière Angela Merkel a envoyé un contingent très important pour participer à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) après la guerre entreprise par Israël contre le pays du Cèdre à l’été 2006. Les 2 400 soldats allemands contrôlent de dispositif maritime pour empêcher l’approvisionnement en armes de la Résistance via la Méditerranée. A cette occasion, Mme Merkel a déclaré que la mission de l’armée allemande était de défendre Israël. Ce discours a provoqué un vent de fronde parmi les officiers. Par centaines, ils lui ont écrit pour lui rappeler s’être engagés pour défendre leur patrie et non un Etat étranger, fusse t-il allié.
Fait sans précédent, le 17 mars 2008 à Jérusalem et le 18 janvier 2010 à Berlin, les gouvernements allemand et israélien ont tenu un conseil des ministres commun. Ils y ont adopté des programmes divers, notamment en matière de défense. A ce stade, il n’y a plus beaucoup de secrets entre Tsahal et la Bundeswehr.
L’enquête de Detlev Mehlis a sombré non seulement dans le ridicule des faux témoins, mais dans l’illégalité de l’arrestation des quatre généraux. Au point du le Groupe de travail sur les détentions arbitraire du Conseil des droits de l’homme de l’ONU est intervenu pour condamner fermement cet excès de pouvoir.
Toutefois, l’opprobre qui frappe le travail de M. Mehlis ne doit pas éclabousser le Tribunal spécial pour le Liban qui n’est aucunement responsable de ses manipulations. Mais, là encore, les choses se compliquent. La crédibilité du TSL dépend de sa capacité à réprimer en premier lieu tous ceux qui ont tenté de masquer la vérité et d’accuser mensongèrement les présidents Bachar el-Assad et Emile Lahoud pour provoquer une guerre. Or, le Tribunal refuse de juger les faux témoins, donnant l’impression qu’il couvre les manipulations de la période Mehlis et poursuit des objectifs politiques similaires (cette fois contre le Hezbollah, peut-être demain contre d’autres). Pis, le Tribunal refuse de remettre, à Jamil Sayyed (un des quatre généraux illégalement emprisonné), les procès-verbaux d’audition des personnes qui l’ont accusé, lui interdisant ainsi de demander réparation et donnant l’impression qu’il couvre quatre années de détention arbitraire.
De manière plus prosaïque, le Tribunal fuit ses responsabilités. D’un côté, il doit juger les faux témoins pour dissuader de nouvelles manipulations et pour manifester son impartialité ; d’un autre il ne veut pas se lancer dans une opération « mains propres » au cours de laquelle il lui faudrait peut-être arrêter le procureur Mehlis. Cependant, les révélations d’Odnako sur la piste allemande rendent cette stratégie intenable. D’autant qu’il est déjà bien tard : le général Jamil Sayyed a déposé une plainte en Syrie et un juge d’instruction syrien a déjà inculpé le procureur Detlev Mehlis, le commissaire Gerhard Lehman et les cinq faux témoins. On imagine la confusion qui s’abattra sur le TSL si la Syrie saisit Interpol pour les faire arrêter.
De même que la commission Mehlis devait apporter le professionnalisme qui manquait aux forces de l’ordre libanaises, de même le TSL devait apporter l’impartialité qui risquait de faire défaut aux juridictions libanaises. On est loin du compte et ceci soulève la question de la légitimité de cette institution.
Kofi Annan souhaitait que le Tribunal pour le Liban ne soit pas une juridiction internationale, mais un tribunal national libanais à caractère international. Il aurait été régi par le droit libanais tout en étant composé pour moitié de juges internationaux. Cela n’a pas été possible car la négociation a tourné court. Ou plutôt, un accord a été trouvé avec le gouvernement libanais de l’époque, présidé par Fouad Siniora, l’ancien fondé de pouvoir des entreprises Hariri, mais n’a pas été ratifié ni par le Parlement, ni par le président de la République. Du coup, cet accord a été avalisé unilatéralement par le Conseil de sécurité (Résolution 1757 du 30 mai 2007). Par conséquent, le TSL est hybride et fragile.
Ainsi que l’a précisé Kofi Annan, ce tribunal n’est comparable à aucun des tribunaux mis en place jusqu’ici par les Nations Unies. « Il n’est pas un organe subsidiaire de l’ONU, ni un élément de l’appareil judiciaire libanais », c’est tout juste « un organe conventionnel » entre l’exécutif des Nations Unies et l’exécutif libanais. Si l’on se réfère à l’exigence internationale de séparation des pouvoirs et d’indépendance de la Justice face à l’Exécutif, on ne peut pas considérer le TSL comme un véritable tribunal, juste comme une commission disciplinaire conjointe des exécutifs libano-onusiens. Quelque soient ses décisions, elles seront donc frappées de suspicion.
Pis, à tout moment, n’importe quel gouvernement libanais peut y mettre fin, puisque l’accord n’ayant pas été ratifié n’engageait que l’ancien gouvernement. Du coup, l’actuel gouvernement de coalition libanais s’est transformé en champ de bataille entre partisans et adversaires du tribunal. Tentant de préserver la stabilité gouvernementale, le président de la République, Michel Sleimane, dissuade semaine après semaine le Conseil des ministres de passer au vote sur toute question relative au TSL. Ce barrage ne tiendra pas éternellement.
Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, la suspicion atteint maintenant le président du TSL, Antonio Cassese. Ce spécialiste réputé du droit international fut président du Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie. Or M. Cassese est un fervent partisan de la colonisation juive de la Palestine. Ami personnel d’Elie Wiesel, il a reçu et accepté un prix honorifique de sa main. Il aurait donc dû se récuser et démissionner lorsque Hassan Nasrallah a révélé que des drones israéliens avaient repéré durant des mois les habitudes de la victime et la scène du crime.
JPEG - 15.6 ko
Selon le président du Tribunal spécial pour le Liban, Antonio Cassese, la Résistance armée en Palestine, Liban, Irak et Afghanistan doit être jugée pour « terrorisme ».
Plus grave, le juge Cassese incarne une conception du droit international qui fait clivage au Proche-Orient. Bien qu’il ait retiré ce point de son curriculum vitae officiel, il participa en 2005 aux négociations entre les Etats membres de l’Union européenne et ceux de la Méditerranée (« Processus de Barcelone »). Sa définition du terrorisme bloqua les discussions. Selon lui, le terrorisme est exclusivement le fait d’individus ou de groupes privés, jamais d’Etats. Il s’ensuit que la lutte contre une armée d’occupation ne saurait être considérée comme de la « résistance », mais comme du « terrorisme ». Dans le contexte local, cette position juridique relève de l’ordre colonial et disqualifie le TSL.
Les méthodes du Tribunal spécial ne diffèrent guère de celles de la Commission Mehlis. Ses enquêteurs ont collecté des fichiers de masse : sur les étudiants libanais, les bénéficiaires de la Sécurité sociale, les abonnés d’Electricité du Liban et de l’Office des eaux. Le 27 octobre, ils ont même tenté, hors de la présence de magistrats libanais, de s’emparer par la force des dossiers médicaux d’une clinique gynécologique fréquentée par les épouses de membres du Hezbollah. Toutes ces investigations sont évidemment sans lien avec l’assassinat de Rafiq Hariri. Tout porte les Libanais à croire que ces informations sont destinées à Israël dont le TSL n’est à leurs yeux qu’une simple émanation.
Tous ces problèmes avaient été parfaitement anticipés par le président Poutine qui avait vainement proposé, en 2007, une autre rédaction de la résolution instituant le Tribunal spécial. L’ambassadeur Vitaly Churkin avait dénoncé les « lacunes juridiques » du système. Il s’était indigné que le Conseil de sécurité menace de recourir à la force (Chapitre VII) pour créer unilatéralement cet « organe conventionnel ». Il avait souligné que le Tribunal devait œuvrer à la réconciliation des Libanais, mais était conçu de sorte qu’il les opposerait un peu plus. En définitive, la Russie — comme la Chine— avait refusé d’approuver la Résolution 1757.
Reste que la vérité émerge peu à peu. Les interceptions de vidéos de drones israéliens, rendues publiques par le Hezbollah, montrent une préparation israélienne du crime. Les faits révélés par Odnako montrent l’usage d’une arme allemande sophistiquée. Le puzzle est presque complet.
Source Odnako (Fédération de Russie)
Hebdomadaire d’information générale. Rédacteur en chef : Mikhail Léontieff.

Al-Mouallem appelle l'ONU à appuyer l'action du comité de la pratique des droits inaliénables par les Palestiniens

29 Nov 2010
Damas / À l'occasion de la Journée mondiale de la solidarité avec le peuple palestinien, le ministre des Affaires étrangères, M. Walid al-Mouallem, a adressé un message à M. Abdel Salam Dialo, chef du comité de la pratique par le peuple palestinien de ses droits inaliénables.
   Dans ce message, le chef de la diplomatie syrienne exprime à M. Dialo l'appréciation pour le rôle que joue son comité dans l'organisation de cette rencontre annuelle qui constitue un soutien important au peuple palestinien et à sa lutte juste pour la récupération de ses droits légitimes, dont son droit à l'établissement de son Etat indépendant souverain ayant al-Qods pour capitale.
   "Aujourd'hui, au moment où on célèbre la Journée mondiale de la solidarité avec le peuple palestinien, Israël persiste de commettre les crimes les plus odieux à l'encontre du peuple palestinien", a dénoncé M. al-Mouallem.
   "Il est déplorable que les pratiques israéliennes se déroulent au vu et au su du monde tout entier et en appui de quelques Grandes Puissances", a-t-il poursuivi.
   Il a par ailleurs affirmé que la Knesset israélienne, en approuvant l'organisation d'un référendum général avant le retrait du Golan syrien occupé et d'al-Qods est, fait fi du droit international et de la communauté internationale.
   "Les décisions israéliennes d'annexer le Golan et al-Qods sont nulles et non avenues", a-t-il dit, affirmant que Damas poursuivra son soutien au comité de la pratique par le peuple palestinien de ses droits.
     A.A./ R.Jorf
Lien

Blocus de Gaza: 21 ONG demandent une action internationale

29 novembre 2010
Agence France-Presse
Jérusalem
Une vingtaine d'organisations de défense des droits de l'Homme appellent à «une action internationale renouvelée pour assurer une levée immédiate, inconditionnelle et complète du blocus» de Gaza, dans un rapport rendu public mardi.
«Les mesures prises par Israël afin "d'assouplir" le blocus illégal de Gaza face à l'importante pression internationale ont peu changé le sort de la population civile», disent 21 organisations dans ce rapport intitulé «Des espoirs réduits à néant - Prolongement du blocus à Gaza».
«La communauté internationale a allégé sa pression sur Israël, mais trop peu a été fait pour assouplir efficacement les restrictions imposées sur la vie quotidienne de 1,5 million de Palestiniens», disent ces organisations, parmi lesquelles Amnesty International, Oxfam, la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) ou le Norwegian Refugee Council.
«Israël avait promis d'augmenter et d'accélérer les importations de matériaux de construction nécessaires aux projets des Nations unies ou à d'autres projets internationaux pour des écoles, centres de santé, maisons ou stations d'épuration», rappellent les ONG, en référence aux décisions annoncées par Israël sous intenses pressions internationales après son assaut meurtrier le 31 mai contre une flottille humanitaire qui tentait d'atteindre Gaza.
«Seuls 25 projets UNRWA ont reçu un accord de principe, soit 7% du plan de construction de l'UNRWA» (Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens) selon le rapport, ajoutant que «les importations de matériaux de construction ne sont encore qu'à 11% des niveaux enregistrés avant le blocus» en 2007.
Imposé en juin 2006 à la suite de l'enlèvement d'un soldat israélien, ce blocus a été considérablement renforcé après la prise de contrôle du territoire en juin 2007 par les islamistes du Hamas.
Les ONG reprochent à Israël de n'avoir depuis pas assez accéléré les importations de matériaux de construction. Elles disent n'avoir constaté «aucune incidence sur les exportations» et n'avoir vu que «peu d'évolution» concernant la circulation des personnes.
Outre les matériaux destinés à «des projets approuvés par l'Autorité palestinienne et mis en oeuvre par la communauté internationale», l'Etat hébreu affirme désormais laisser passer tous les produits sauf les armes et les biens susceptibles d'utilisation militaire mais restreint toujours strictement la circulation des personnes et interdit les exportations à partir de Gaza.
Cet appel est lancé alors qu'un responsable militaire a annoncé jeudi à l'AFP qu'Israël envisageait d'autoriser les exportations l'année prochaine, à condition que «les produits ne présentent pas une menace pour la sécurité» et que les marchandises soient contrôlées par l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas.
Plus de 180 roquettes et obus ont été tirés de Gaza vers Israël depuis le début de l'année, selon l'armée israélienne.
Lien 

Les attaques dans la zone tampon continuent : trois travailleurs de plus blessés par des tirs israéliens

Gaza - 30-11-2010

Par ISM Gaza 
La zone frontalière nord de la Bande de Gaza est, pour le deuxième jour consécutif, sous attaque des snipers des forces d'occupation. Le 27 novembre, trois personnes ont été blessées, dont un garçon de 12 ans et un homme en état grave. Aujourd'hui, 28 novembre, trois autres Palestiniens ont été blessés par les tirs israéliens alors qu'ils travaillaient dans la zone tampon, et parmi eux encore un enfant. Mokles Jawad al-Masri, 15 ans, Mamdoe Ajesh Alsoes, 20 ans et Mohamed Khalil Zanin, 21 ans, ont été blessés à Beit Hanoun, au nord de Gaza.














Mokles Jawad Al Masri, 15 ans
Les tirs ont touché Mokles Jawad al-Masri à 7h du matin, pendant qu'il ramassait des gravats à environ 500m du passage d'Erez. Il a été blessé à la jambe et il est maintenant hospitalisé à Beit Lahyia avec une fracture. Selon le médecin, sa convalescence prendra entre un et deux mois.
"A cause du blocus, ma famille n'a pas beaucoup de choix pour survivre. Nous sommes 17 à la maison et j'apporte la nourriture en ramassant et en vendant des gravats. C'est dangereux et je ne me fais que 50 shekels (10€) par jour, mais c'est tout ce que je peux faire pour aider. J'ai un frère aîné en dernière année de collège. Je vais aussi à l'école, mais c'est encore facile, alors j'ai plus de temps libre que mon grand frère. Il a besoin de se concentrer à l'école pour avoir de bons résultats, et il pourra alors avoir un bon boulot."
Mokles va régulièrement dans le secteur du passage d'Erez pour son travail quotidien de collecte de déchets. Aujourd'hui, lui et un ami sont sortis avec un âne qu'ils avaient loué lorsque soudain les tirs sont partis.
Le père de Mokles travaillait comme ouvrier du bâtiment en Israël, mais depuis 2003, les autorités israéliennes n'ont pas renouvelé son permis de passer en Israël. Comme 42% de la population de Gaza, il est sans emploi. Selon l'OCHA, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, le nombre de personnes vivant en grande pauvreté à Gaza est passé de 100.000 à 300.000 au cours des deux dernières années.
"Tous les jours, nous vivons dans la crainte dès qu'il part travailler. Mais c'est tout ce que nous avons… Nous avons tous le temps peur que quelqu'un vienne nous avertir que les soldats l'ont arrêté ou lui ont tiré dessus," nous dit son père, désespéré.
Quelques heures après, vers 9h30, les forces d'occupation ont à nouveau attaqué et fait la deuxième victime de la journée : Mamdoe Ajesh Alsoes, 20 ans, a été visé par les snipers. Il a été touché au genou et a pu quitter l'hôpital le même jour.

Mohamad Khalil Zanin, 21 ans
Mohamad Khalil Zanin, 21 ans, travaillait sur sa terre lorsqu'il a entendu un tir et vu quelqu'un qu'on transportait au loin. Une heure après, vers 10h30, c'est lui qui a été blessé à la jambe. Et toujours sans avertissement. La balle a traversé sa jambe mais a provoqué une fracture comminutive de l'os et il a dû être opéré : six clous métallique ont été fixées dans sa jambe. Sa convalescence prendra de 6 mois à un an, selon le médecin.
La terre agricole de la famille Khalil Zanin est située près de la frontière ; ils cultivent des orangers et des oliviers.
"Je devais être à 130m de la grille. C'est près, mais c'est notre terre. Nous avons une centaine d'oliviers qui ont besoin de soins. J'y vais souvent, cette semaine tous les jours. C'est sûr, les soldats me connaissent, grâce à leurs caméras. Je ne comprends pas pourquoi ils m'ont fait ça.
"Je venais de terminer mon travail et je rentrais chez moi quand tout d'un coup, ils m'ont tiré dessus avec un M16. Je ne pouvais plus marcher, alors mon ami a dû me porter jusqu'à une voiture pour aller à l'hôpital."
Mohamed, 21 ans, subvient seul aux besoins de ses trois jeunes frères et de ses parents. Son père a eu une attaque cardiaque il y a 13 ans et il a un côté du corps paralysé.
"Je ne sais pas ce qui va arriver maintenant. Personne ne peut aller travailler la terre à part moi. C'est la première fois qu'ils me tirent dessus. Mais qui sait ce qui va se passer ? Je ne veux pas non plus que des gens aillent risquer leurs vies."
Les tirs du 28 portent à 15 le nombre de personnes qui ont été blessées, ce seul mois, pendant qu'elles travaillaient dans la zone tampon.  
Traduction : MR pour ISM
Lien

Deux histoires palestiniennes : celles de Mona Samouni et du docteur Mona El Farra

Gaza - 30-11-2010
Par Adie Mormech

Article publié le 11/11/2010. Adie est un activiste britannique qui fait partie de l'équipe ISM-Gaza. 
Lorsque l'histoire de la famille Samouni, du quartier Zeytoun, dans la banlieue de Gaza-ville, a éclaté, les radios et les médias ont de concert couvert ce qui fut un résumé de la tragédie qui a frappé Gaza pendant l'Opération Cast Lead – les 3 semaines de bombardements et d'attaques terrestres militaires israéliennes de fin 2008-début 2009. Le très grand nombre d'enfants laissés orphelins au milieu des gravats de la "Rue Samouni" a touché le public dans le monde entier. A Gaza, les familles élargies sont grandes et proches ; les Samounis, une famille constituée principalement d'ouvriers agricoles, étaient plus de cent et occupaient toute une rue. En seulement 3 jours de bombardements israéliens intenses sur leur quartier, 29 membres de la famille sont morts, leurs maisons complètement rasées. La famille Samouni mérite notre attention, surtout pour la détermination des membres de la famille qui restent et la manière dont ils font face. Les garçons et les filles prennent maintenant soin les uns des autres, mères et tuteurs à l'âge de dix ou onze ans.
















Les enfants Samouni dans les décombres de leurs maisons de Gaza après avoir perdu 29 membres de leur famille dans les bombardements de début 2009..
Je vais les voir deux fois par semaine pour leur apprendre l'anglais, et pour jouer et dessiner avec eux. Au début, c'était juste pour Mona Samouni, 11 ans, mais aujourd'hui, c'est une classe de 6 enfants avides d'apprendre. Chaque fois que je parcours les quelques centaines de mètres le long de la rue Samouni, j'éprouve un sentiment étrange, je me souviens des images de la télévision montrant les nuages de poussière autour des rangées de maisons par terre, les barres de métal tordues, les tas de parpaings brisés sur des morceaux de vêtements et des livres de classe. Quels flashbacks évoquent-ils pour les familles vivant toujours ici, je ne le saurai jamais.
Mais je ne marche pas seul très longtemps. De nombreux enfants arrivent et gentiment, me prennent la main et nous marchons jusqu'à l'immeuble de trois étages, au bout de la rue. Seul resté debout après l'attaque, il a été évacué de force par les forces israéliennes pour l'utiliser comme base militaire. C'est là que je retrouve Mona Samouni. Elle est réfléchie, toujours très joueuse, et elle veut parler anglais. Je l'ai connue grâce à un documentariste gazaoui qui a relaté son histoire. Elle avait emmené Jeremy Bowen au milieu des ruines de sa maison dans le documentaire de la BBC "Gaza, Out of the Ruins".
Je ne pose pas de questions à Mona sur ce qui lui est arrivé il y a un an et demi, mais chaque fois qu'elle dessine, elle n'a qu'une chose en tête. Elle fait des dessins d'elle avec ses parents et ses frères, avec un grand soleil. Puis elle les dessine, sans vie, à côté d'elle dans les décombres. A part ses cousins, oncles et tantes, elle a perdu 3 frères et ses deux parents.

Mona Samouni montrant les cartes d'identité de son père et de sa mère peu de temps après qu'ils étaient tués dans les bombardements de janvier 2009 (photo Adie Mormech)
Mona faisait partie des plus de 100 membres de la famille Samouni qui ont été raflés par les soldats israéliens au début de l'attaque et forcés d'aller dans la maison de Wael Samouni. Pendant la nuit du 4 janvier 2009, une pluie de munitions est tombée sur la rue Samouni, et trois missiles d'hélicoptères Apache ou de chars (selon les rapports) ont frappé la maison de plain pied dans laquelle les Samounis avaient été parqués. 21 personnes ont été tuées et plus de 30 ont été blessées. 8 autres ont été tuées lors d'incidents séparés : ceux qui ont fui le secteur l'ont fait contre les ordres et les tirs des soldats postés qui criaient, en arabe classique, "Repartez mourir". Ils ont répondu qu'ils continueraient et "mourraient sur la route". La famille Samouni a eu plus de morts pendant les deux jours d'attaque que le total des victimes israéliennes des roquettes tirées par les militants pendant 9 ans (16 Israéliens). Ce qui s'est passé rue Samouni ne fait plus l'objet de contestations ; la version de la famille a été corroborée par le Comité international de la Croix Rouge et par le Rapport Goldstone pour les Nations Unies.
La première victime de la famille fut l'oncle de Mona, Ateya al-Samouni, le 4 janvier 2009. Il était dehors lorsque les troupes israéliennes ont commencé à tirer sur sa maison et à demander le propriétaire. Les bras en l'air, sa carte d'identité dans une main et son permis de conduire israélien dans l'autre, il a été tué à bout portant devant ses enfants. Pendant les tirs, son fils de 4 ans, Ahmad, a été grièvement blessé, ainsi que deux autres plus légèrement. L'ambulance du Croissant Rouge qui est venue les chercher – répondant à un des 145 appels du quartier – a été bloquée jusqu'au 7 janvier. Ahmad est mort le lendemain, interdit de quitter la maison de Wael.

Mona Samouni en train de dessiner (photo Adie Mormech)
Mahmoud, 12 ans, et sa sœur Amal, 10 ans, sont toujours hantés par le souvenir de leur père tué devant la maison. Amal nous dit, "Notre mère s'est mise à crier et à pleurer. Les soldats sont entrés et ils ont détruit les meubles de la chambre, mis le feu aux meubles dans une autre pièce. Nous les avons suppliés de ne pas tirer, nous sommes des enfants, s'il vous plaît, ne tirez pas. Alors ils se sont mis à tirer. C'est comme ça qu'Ahmad, Farraj et Fauzi ont été blessés." Leur histoire est présentée dans le documentaire de Channel 4 "Dispatches – Children of Gaza".
Almaza Samouni, 13 ans, se souvient des membres de sa famille empilés les uns sur les autres dans les ruines de la maison bombardée, en sang, ses deux parents morts. Son histoire a été relatée dans le document Al-Jazeera, "A Girl Called Jewel".
Lorsque le Croissant Rouge est enfin arrivé dans le secteur des Samouni avec d'autres membres de la famille, ils ont découvert que la rue entière avait été détruite au bulldozer. En cherchant parmi les décombres, ils ont trouvé un adulte et deux enfants, vivants, dans ce qui restait de la maison de Wael : Nafez al-Samouni, que sa femme croyait mort, Ahmed Samouni, 16 ans, et Amal, 10 ans. Ahmed gisait, blessé, incapable de marcher, sur sa mère et ses frères morts. Comme beaucoup d'autres enfants, Amal et Ahmed ont conservé des cicatrices psychologiques et physiques. Des éclats d'obus sont toujours logés dans le cerveau d'Amal et lui provoquent des maux de tête, des saignements de nez et des problèmes de vision. Bien qu'elle ait finalement pu sortir de Gaza pour être soignée, tant Ramallah que Tel Aviv lui ont dit qu'on ne pouvait rien faire pour elle.

Dessin de Mona Samouni (photo Adie Mormech)
De tout le temps que je passe avec eux, il est clair que les enfants Samouni ont le courage de continuer. Ce qui m'a surpris, c'est le peu d'aide mise à leur disposition ; certains vivent toujours sous des tentes ou des abris en amiante. Et plus que tout, j'ai été choqué de voir comment les enfants doivent se débrouiller par eux-mêmes. Après toute l'attention des médias, et à part quelques visites occasionnelles de kinésithérapeutes ou de conseils, il n'y a eu aucun remplacement de l'énorme perte qu'ils ont subie. Littéralement aucun.
Comme l'a dit le Centre palestinien pour les droits de l'homme, "L'attaque de la famille al-Samouni a été largement médiatisée. Pourtant, les survivants n'ont reçu aucune aide réelle. Le peu qu'ils ont reçu est maintenant stoppé, à part une aide limitée d'organisations locales. La famille vit maintenant dans une grande pauvreté, sans source de revenus, et sans publicité sur son calvaire."
Fida Qishta, documentariste indépendante gazaouie, a réalisé un court-métrage très émouvant, "Where Should the Birds Fly" à partir de vidéos qu'elle a prises pendant l'Opération Plomb Durci sur Mona Samouni et ce qui est arrivé à sa famille. On l'entend, marchant dans les ruines de sa maison, réciter quelques vers de l'écrivain palestinien Lufti Yassini :
"Je suis l'enfant palestinien,
J'ai porté tôt la douleur,
Le monde entier m'a oublié,
Ils ont fermé les yeux sur mon oppression,
Je suis inébranlable,
Je suis inébranlable
."
Heureusement, grâce à une autre Mona intrépide de Gaza, un groupe de la base populaire palestinienne travaillant en étroite collaboration avec un partenaire international offre un peu de répit. Leur travail fait honte à tous ceux, nombreux, qui ont fermé les yeux et ont oublié Mona et les autres enfants Samouni.
Le docteur Mona El Farra et l'Alliance pour les enfants du Moyen-Orient
Lorsque Ahmed Samouni m'a demandé si je pouvais organiser une classe d'été pour les enfants Samouni, j'ai d'abord essayé avec l'UNRWA. Bien que vivant dans un quartier pauvre et avec l'essentiel de leur vie et de leurs maisons en ruines après les bombardements, les Samounis n'ont pas droit à l'aide, parce que, contrairement à beaucoup de Gazaouis, ils ne font pas partie des réfugiés qui ont été forcés de fuir de Palestine 48 par l'armée de l'Israël alors naissant.

Les enfants Samouni, Mona et Amal (au centre) avec le docteur Mona el-Farra (photo Adie Mormech)
J'ai donc discuté avec le docteur Mona el-Farra, dermatologue gazaouie qui se consacre avec ténacité à la santé, aux problèmes des enfants et des femmes à Gaza depuis plus de 20 ans, en tant que bénévole au Croissant rouge palestinien. Elle est directrice de projet à l'Alliance des enfants du Moyen-Orient (Middle East Children’s Alliance -MECA) et j'avais entendu parler de son travail à MECA par son organisation partenaire à Gaza, "Afaq Jadeeda", ou "Nouveaux horizons", où je donne également des cours.
Femme remarquable et résolue, le docteur Mona est impliquée dans de nombreuses organisations ancrées dans la population de tout Gaza, qui procure de l'aide aux plus vulnérables. Originaire de Khan Younis, au sud de la Bande, elle continue à travailler avec le Croissant Rouge palestinien et avec MECA, qui a récemment créé le programme de soutien de "Nouveaux horizons" : "Let the Children Play and Heal" ("Que les enfants jouent et guérissent").
L'année dernière, le programme a touché plus de cent mille enfants, en aidant à répondre à leurs besoins psychologiques après les attaques israéliennes de 2009 par l'expression et la participation à des activités de peinture, danse, musique, contes, théâtre et marionnettes.
Dès qu'ils ont appris la situation des enfants Samouni, le docteur Mona et le coordinateur de "Horizons nouveaux", Ehab Abu Msalam, sont immédiatement venus les voir pour discuter avec Ahmed de son souhait de projet éducatif.
"Nous avons donc eu l'idée de leur organiser des cours d'école primaire", dit Ehab, "pour les soutenir dans les matières les plus importantes : arabe, anglais et mathématiques".
Ils ont agi très vite. Il n'a fallu que quelques jours pour que Nouveaux horizons monte un programme d'un mois, "Apprendre sur les décombres", des classes sous chapiteau au bout de la rue Samouni. Ouvertes quatre jours par semaine, ils ont fourni l'enseignement, des repas et des voyages organisés pour plus de 120 enfants du quartier. Certains des enfants plus âgés, comme Mona Samouni, ont aidé à organiser les voyages des plus jeunes.

Plus de 100 enfants Samouni ont suivi des cours sous la tente "Apprendre sur les décombres" montée rue Samouni.
"Nous avons décidé de l'appeler 'Apprendre sur les décombres'", dit le docteur Mona, "parce que tout ce qu'on voit dans le quartier, ce sont des ruines de maisons, des gens vivant sous des tentes. Nous avons pensé qu'il était important de donner ce nom malgré ce qui s'est passé, pour montrer que le désir et le souhait de la population de vivre et de se dresser sur les ruines est plus fort que la mort."
Lorsque j'y suis allé, la tente vert brillant près de la maison de Mona Samouni était une ruche d'activité ; doigts levés dans les salles de classe, chants et exercices physiques dans la salle d'activités, et quelques autres gamins distribuant des canettes de boisson et des sandwiches.
J'ai demandé au docteur Mona comment ils avaient réussi à organiser, aussi rapidement, un tel programme bien adapté. "Je suis allée voir les familles," dit-elle, "je leur ai demandé ce dont elles avaient besoin. Ce qui les inquiétait le plus, c'est que les enfants aient manqué l'école à cause du traumatisme – perdre son père ou sa mère ou les deux est un traumatisme grave – et je me suis demandée combien d'années il faudrait pour qu'ils reviennent à un état normal. Alors j'ai réuni rapidement l'équipe de Nouveaux horizons, j'ai discuté avec MECA, qui travaille avec des enfants dans tout le Moyen-Orient. D'un côté, la rapidité vient de notre travail avec la base populaire, l'expérience de nombreuses années, la confiance des gens à l'intérieur et à l'extérieur de Gaza. De même, MECA croit au travail de ses partenaires palestiniens et, en soutien, nous a procuré immédiatement les fonds nécessaires ; nous avons donc pu franchir les lignes bureaucratiques, mettre tout en place avant Ramadan et commencer les cours."
"Les cours sont éducatifs mais aussi amusants, à l'air libre, avec un mélange d'enseignement formel et de cours informels. Le programme a également permis d'embaucher 6 enseignants qui étaient d'accord pour continuer en tant que bénévoles tant l'accueil des enfants Samouni était chaleureux. C'est la beauté de ce projet ; nous arrivons à avoir des bénévoles dans des circonstances difficiles parce que les gens voient que la valeur du travail, de l'autonomisation et de la participation sont au centre de notre philosophie, et non la dépendance et la charité. Je suis allée les voir trois ou quatre fois et chaque fois, j'ai eu le sentiment que c'était un programme formidable."
Et les enfants ? La plupart de ceux que j'ai vu étaient excités, montrant un énorme appétit d'apprendre et profitant à plein de l'opportunité offerte. "Nous sommes heureux de ces cours parce que c'est important de savoir lire et écrire, il nous faut une bonne éducation pour continuer à lutter pour notre terre qui a été volée," dit Mohammed Samouni, 10 ans. "Nous apprenons les mathématiques, l'anglais et l'arabe pour être meilleurs à l'école. Nous espérons que ces cours vont continuer," dit Amal.
Selon Ehab, ce fut aussi une occasion de comprendre les besoins réels des enfants :
"Les enfants ont peur, ici, parce que chacun d'entre eux y a perdu quelqu'un ; tu verras qu'ils veulent être près de nous pour se sentir en sécurité. Alors nous avons essayé de leur donner tout ce que nous pouvions et nous les avons aidés à voir comment ils peuvent s'aider eux-mêmes."
Sans aucun doute, le plus amusant, ce furent les sorties, avec plus de 100 enfants Samouni et quelques autres de familles du quartier emmenés en voitures à la plage – un jour consacré aux jeux. Ils ont fait du bateau, se sont baignés, ont assisté à des spectacles de magie, de chant et de marionnettes avant l'arrivée du repas et des rafraichissements. "Nous avons nagé, nous sommes très heureux de cette journée, c'est très important d'avoir toute une journée de jeux et de bonheur," dit Maysaa Samouni, 11 ans.

Majdy en plein tour de magie pour les enfants Samouni.
Un des bénévoles et magicien, Majdy, dit : "Nous sommes heureux d'aider tous les enfants palestiniens qui ont besoin d'aide – pas seulement la famille Samouni, c'est notre devoir. Nous demandons à tous, dans le monde entier, et à tous les organismes, de faire de même pour aider les enfants en Palestine et à Gaza."
Mais le docteur Mona ajoute que traiter de tels traumatismes nécessite beaucoup plus que ce qu'ils peuvent offrir en un laps de temps si court : "L'importance est dans le suivi des enfants, ce qui demande beaucoup d'efforts. Un mois, ce n'est pas suffisant. Nous devons essayer et ré-essayer à faire ce suivi. Pour ce faire, nous n'avons pas besoin d'énormément d'argent. Comme nous avons déjà les communications avec la base populaire, nous avons besoin de volonté, de vision et de décider comment investir l'argent de la meilleure façon possible. C'est comme ça que ça a commencé."
"Ces enfants ont besoin d'amour, de compassion et de soin et, malgré leurs visages souriants, ils sont passés par beaucoup d'histoires d'horreur et d'agonie. Nous essayons de les aider à guérir. A oublier. Je ne suis pas sûre qu'ils puissent pardonner. Parce que ce qui s'est passé, ce fut un crime contre l'humanité et contre les familles de civils qui vivaient ici."
Pour quelqu'un de si jeune, Mona Samouni a beaucoup réfléchi sur la façon d'exprimer sa perte, avec ses mots et ses dessins pleins de réflexions et de clarté. Lorsque je lui demande quel message elle veut envoyer aux enfants des pays occidentaux, elle me dit :
"Mon message, c'est de montrer autant d'amour que possible à vos parents, parce que j'ai perdu les miens et que je ne peux plus prendre soin d'eux."
La nature bienveillante et tournée vers l'extérieur du message montre que les enfants n'ont pas encore succombé à l'introspection et à l'amertume qu'une telle perte pourrait entraîner. Ce qui transparaît, quand on les observe, c'est le soutien qu'ils s'apportent les uns les autres, en l'absence de tant de figures parentales, les mains ouvertes qu'ils nous tendent lorsque nous allons les voir. Mes cours d'anglais finissent souvent en cours d'arabe pour moi, entrecoupés de parties de cache-cache derrière les canapés.

Dessin de Mona Samouni avec ses parents ((photo Adie Mormech)
Il faut que nous fassions beaucoup plus, nous, dans les pays européens, pour aider à adoucir un peu des souffrances provoquées par la politique de nos gouvernements, et, plus important, pour faire en sorte que des familles palestiniennes comme les Samounis n'aient jamais à le revivre. Le message du docteur Mona el-Farra au monde est un rappel important que ce qui arrive aux Palestiniens n'est pas un problème humanitaire, mais un tort ininterrompu qui ne sera réparé que lorsque les gens, à l'extérieur, commenceront à le comprendre :
"Je voudrais que les gens essaient d'apprendre sur nous, et essaient de comprendre qu'une injustice a été imposée au peuple palestinien. Pas seulement à cause du blocus, mais à cause de ce qui dure depuis plus de 60 ans, lorsqu'Israël a été créé sur les ruines des réfugiés palestiniens. Nous voulons et nous travaillons pour la paix malgré les conditions difficiles – mais la paix sans justice n'est pas la paix."
Dons pour Zeinat Samouni
Nous lançons une collecte de fonds pour aider à reconstruire et à améliorer la maison de Zeinat Samouni, la mère d'Amal, 11 ans, maintenant veuve. Depuis que son mari et son fils ont été tués dans les bombardements, elle continue à vivre dans une seule pièce, avec ses 8 enfants. Des carreaux d'amiante fissurés couvrent le toit, qui fuit lorsqu'il pleut. Cet été qui a battu des records de chaleur, la transpiration des enfants formait de la condensation qui gouttait la nuit. Elle ne peut pas acheter de réchaud à gaz, et cuisine sur un feu. Le matériel pour améliorer la maison de Zeinat et de ses enfants ne coûterait pas très cher et améliorerait énormément leurs conditions de vie.
Nous essayons aussi d'aider Amal à trouver un neurochirurgien en Europe qui ferait un diagnostic plus approfondi sur les éclats d'obus toujours logés dans son cerveau. Elle souffre en permanence de maux de tête, d'inflammation, de saignements de nez et de fatigue, et nous sommes très inquiets sur les effets des éclats quand elle va grandir.
Si vous souhaitez soutenir et aider Zeinat et sa famille, prenez contact avec moi : adie_mormech@hotmail.com.
Traduction : MR pour ISM
Lien

Oglo prévoit la disparition de "l'Etat indépendant illégal d'Israël"!

29/11/2010  
Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmad Daoud Oglo aurait prédit la disparition d' « Israël « en tant qu'Etat indépendant illégal. C'est ce qu'a rapporté le correspondant politique au quotidien Maariv Elie Bernstein. Selon lui, Oglo avait fait cette déclaration dans plusieurs rencontres avec des journalistes et des académiciens en Turquie.  
"Oglo prévoit que la Turquie sera la première force au Moyen Orient et son entourage, et qu'elle parrainera dans les années à venir un Etat à double nationalité en Palestine", rapporte le correspondant, citant le responsable turc.  
Et d'ajouter: "Israël ne peut pas rester un Etat indépendant pour longtemps, pour cette raison, il sera nécessaire d'établir un Etat à double nationalité qui rassemblera les Palestiniens et les juifs dans toute la région située entre la Méditerranée et la Jordanie". 
De même source on révèle que lors des rencontres qui ont eu lieu à la suite de l'assaut israélien contre la flottille de la liberté, Oglo avait estimé qu'Israël ne pourra pas parvenir à la paix avec ses voisins, dont l'Etat qui sera établi sur les territoires palestiniens. 
Pour le chef de la diplomatie turc, "la paix ne règnera pas au Proche-Orient sans une influence turque profonde et essentielle".
D'après l'analyse du journaliste israélien, David Oglo ainsi que le Premier ministre turc Recep Tayyib Erdogan tentent de construire un nouveau système: Erdogan prêche alors des discours populaires et consolide les relations avec les pays voisins, la Syrie et l'Iran, et Daoud Oglo prône le langage idéologique. 
Oglo a par ailleurs accusé la Grande-Bretagne et la France d'être responsable de la situation difficile dans la région, parce qu'elles ont délimité les frontières selon leurs intérêts politiques et militaires sans prendre en considération les appartenances démographiques des habitants de la région.  
Concernant les négociations de paix entre la Syrie et l'entité sioniste, Oglo a indiqué que "la guerre israélienne sur Gaza a mis fin à tous les préparatifs turcs à ce sujet".  Pour lui, "il est possible de résoudre tous les problèmes, si les parties concernées respectent nos valeurs. Mais ceci ne veut pas dire que nous allons rester silencieux pour garder des relations positives avec toutes les parties". 
Lien 

Un policier qui avait tiré sur une militante pacifiste états-unienne, la blessant à l’œil, est disculpé

lundi 29 novembre 2010 - 19h:20
Saed Bannoura - Imemc et Agences
La police de district israélienne en Cisjordanie occupée a disculpé un policier israélien qui avait tiré sur une militante pacifiste états-unienne, l’a blessant à l’œil, durant une manifestation au terminal de Qalandya, au nord de Jérusalem, il y a six mois.
Le 31 mai dernier, la jeune états-unienne de 21 ans, Emily Henochowicz, étudiante en art, était touchée à l’œil par une grenade lacrymogène lancée par un policier israélien lors d’une manifestation non violente.
Henochowicz, étudiante au collège de la Cooper Union à New York, participait à une manifestation contre l’agression israélienne de ce même 31 mai contre le navire turc, Marmara, qui se rendait à Gaza pour y apporter des fournitures humanitaires. Neuf militants pacifistes turcs ont été tués dans l’attaque.
Elle brandissait un drapeau turc dans la manifestation quand elle fut touchée à l’œil par une grenade lacrymogène lancée par un policier israélien. Son œil fut perdu et elle souffrit de plusieurs fractures.
Sa famille a déposé plainte auprès de la police israélienne arguant que le policier avait délibérément lancé la grenade sur elle.
Mais le policier, le commandant du bataillon de la Police des frontières et le commandant de compagnie prétendirent que la grenade avait touché l’œil après avoir ricoché sur une barricade, indique le quotidien israélien Ha’aretz. Selon eux, leurs allégations seraient « confirmées par une vidéo ».
Représentant Henochowicz et sa famille, l’avocat israélien, Michael Sfrad, dénonce avec force l’enquête de la police, déclarant qu’elle a été négligée et la décrivant comme une « station d’épuration de la Police des frontières », indique Ha’aretz.
Sfrad indique également que la police n’a pas discuté avec le journaliste de Ha’aretz, Avi Issacharoff, et le photographe, Daniel Baron, qui, tous deux, étaient sur les lieux et ont couvert l’agression, par écrit et en photos, ajoute Ha’aretz.
Pour Sfrad, le fait de ne pas avoir interrogé des témoins impartiaux, selon lesquels le policier avait visé directement Henochowicz, doit être considéré comme une obstruction à l’enquête et un « aveu du manque d’intérêt à rechercher la vérité ».
Le dossier est actuellement entre les mains du bureau du procureur du district, a déclaré la police à Ha’aretz, sans donner de plus amples informations.
Emily étudiait alors à l’école des Arts à Jérusalem ; elle détient la citoyenneté israélienne, son père est né en Israël, et ses grands-parents sont des survivants du génocide des juifs.
A son arrivée en Israël, elle est restée quelques temps à Jérusalem-Est et dans le reste des territoires occupés, et ses dessins commencèrent à exprimer la souffrance de la vie palestinienne dans les Territoires occupés.
Israël a refusé de payer les 37 000 dollars US (environ 28 000 €) qu’a coûté son traitement médical à Jérusalem, il a prétendu qu’elle n’avait pas été touchée intentionnellement et « qu’elle s’était mise elle-même en danger en participant à la manifestation ».
(JPG)
28 novembre 2010 - Imemc - traduction : Info-Palestine.net
Lien

L’AP de Ramallah avait été prévenue par Israël de l’imminence de l’offensive de l’hiver 2008/2009

lundi 29 novembre 2010 - 14h:47
Ma’an News
Israël a consulté l’Autorité palestinienne et l’Égypte sur la possibilité que ceux-ci prennentle contrôle de la bande de Gaza après une « défaite » [théorique] du Hamas, avant le déclenchement de la guerre israélienne de l’hiver contre Gaza, a révélé une fuite diplomatique américaine ce dimanche.
(JPG)
Nations Unies, septembre 2010 - Chaleureuses retrouvailles entre Abbas et Barak...
Rendu public par le New York Times, le document est un rapport d’une conversation entre le sénateur américain Bob Casey, le représentant Gary Ackerman, et le ministre de la Défense israélien Ehud Barak en juin 2009.
Le document fait partie d’une mine sans précédent de plus d’un quart de million de dépêches produites dans les ambassades américaines, obtenues par Wikileakset et auparavant classées. L’organisation a fourni les documents à plusieurs quotidiens pour qu’ils soient publiés ce dimanche.
Dans le rapport, les responsables américains disent que Barak a expliqué : « le GOI [gouvernement d’Israël] a consulté l’Egypte et le Fatah avant l’opération Plomb durci, leur demandant s’ils étaient prêts à prendre le contrôle de Gaza après qu’Israël ait battu le Hamas. »
« Sans surprise, a dit Barak, le GOI a reçu des réponses négatives des deux côtés », indique le document.
Le gouvernement des États-Unis a demandé en 2008 à son personnel à travers le Moyen Orient de recueillir des renseignements minutieux sur le Hamas et les responsables palestiniens de l’Autorité [de Ramallah], révèle une autre fuite diplomatique.
Les Etats-Unis espionnent le Hamas et l’AP de Ramallah
Un câble distinct, fourni à The Guardian par Wikileaks, fait part d’une « directive de collecte de renseignements » demandant au personnel des États-Unis d’obtenir des « détails des plans de voyage tels que les routes et les véhicules utilisés par les dirigeants de l’Autorité palestinienne et des membres du Hamas. »
Le câble demande « [des informations] biographiques, financières et biométriques sur les principaux responsables de l’AP et du Hamas, y compris la jeune garde à l’intérieur de Gaza, la Cisjordanie et à l’extérieur. »
Le document, résultat d’un échange du Département d’État à Washington avec l’ambassade américaine à Tel-Aviv, montre que les États-Unis cherchaientsur une grande échelle des informations détaillées sur tous les aspects de la gouvernance, la sécurité, les politiques, les attitudes et les capacités de l’Autorité palestinienne à Ramallah, ainsi que sur le gouvernement du Hamas à Gaza.
Un passage du document demande au personnel de recueillir des informations sur : « les plans, les intentions, les intérêts et les rivalités des responsables des forces de sécurité de l’AP, y compris l’Organisation des renseignements généraux (Mukhabarat), de la Sécurité préventive Organisation (PSO), du renseignement militaire (Istikhbarat), de la Force de sécurité nationale (NSF), et de la police civile, ainsi que sur la Force de Sécurité du Hamas dans la bande de Gaza. »
29 novembre 2010 - Ma’an News - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/eng/ViewDet...
Traduction : Info-Palestine.net
Lien 

Quel processus de paix ? Quelle paix ?

lundi 29 novembre 2010 - 11h:25
As’ad AbuKhalil
A chaque nouveau gouvernement étasunien, particulièrement quand le mandat du président des USA approche de la fin, le débat sur la « paix arabo-israélienne » gagne en intensité.
Habituellement, les gens sont invités à Washington pour assister à une cérémonie de discours. Les anticipations officielles arabes augmentent généralement, alors que les gouvernements israéliens s’habituent à résister à tous les signes de pression des USA. Les pressions ne s’exercent jamais, mais l’anticipation de pressions imminentes de la part des USA est délibérément diffusée pour susciter l’enthousiasme des délégations arabes officielles.
(JPG)
As’ad AbuKhalil
Il est grand temps de se rendre à l’évidence : il n’y a pas eu de processus de paix depuis son début dans les années 70 avec le plan Rogers. On oublie habituellement que le conseiller de sécurité nationale, Henry Kissinger, a bousillé le plan Rogers et que le secrétaire d’État William Rogers lui-même a dû démissionner. Ce que nous appelons le « processus de paix » n’est qu’une couverture politique et diplomatique US fournie à Israël pour lui donner le temps d’atteindre ses objectifs par le biais de la guerre, de l’occupation, et des assassinats. Le « processus de paix » a été également employé vers le milieu des années 70 afin de donner à Anwar Sadat le temps nécessaire pour préparer son voyage à Jérusalem.
Ce long et interminable processus de paix réfute les affirmations (faites par chaque gouvernement étasunien) au sujet de la nécessité de mettre fin une fois pour toutes au conflit arabo-israélien. Habituellement, lors du deuxième mandat présidentiel, l’administration intensifie ses efforts et fait des offres de nature à inciter Israël à faire un minimum de concessions, tandis qu’elle fait pression sur les négociateurs arabes (habituellement des Palestiniens) et les menacent pour qu’ils acceptent les conditions humiliantes qu’ils leurs imposent. Cependant, ces conditions sont typiquement trop humiliantes et bien en deçà des normes minimum du consensus national pour que n’importe quel leadership palestinien puisse les accepter. Et même lorsqu’un leadership palestinien se rapproche tant soit peu de ces conditions, comme celui d’Arafat aux négociations de Taba vers la fin du deuxième mandat de Clinton, le gouvernement israélien dit alors clairement qu’il n’acceptera pas les demandes minimales de la délégation palestinienne.
Le conflit arabo-israélien n’est pas à un carrefour. Il n’est pas terminé Cependant, les défenseurs d’Israël veulent croire que l’affaiblissement du leadership palestinien (dans les camps rivaux) suffit pour annoncer la fin du mouvement national palestinien. Le chef du bureau du New York Times à Jérusalem, Ethan Bronner, a récemment écrit que « ces dernières années, le conflit palestino-israélien a été en grande partie vidé de sa violence mortelle ». Bronner n’a peut-être pas remarqué que les Palestiniens —civils et combattants— sont régulièrement pris en chasse par les tirs israéliens. Cependant, l’Israël peut se féliciter de ce que la maison palestinienne soit divisée et qu’un parti palestinien (le Fatah) soit maintenant en grande partie financé, armé et soutenu par les partisans d’Israël aux USA et dans l’UE
Bien sûr, les gouvernements arabes ne cessent jamais de prendre la paix proposée par les USA au sérieux—plus qu’un peu trop au sérieux. Depuis le Plan du Roi Fahd (plus tard modifié et repris sous le nom de plan Reagan), l’Arabie Saoudite a jeté son poids et son argent derrière les efforts diplomatiques des USA dans la région, en imposant ses normes pour la paix arabo-israélienne aux gouvernements arabes. Le prétendu plan de paix arabe est l’apogée des efforts saoudiens pour contrôler le système d’Etat arabe pour le compte des USA afin de faciliter les initiatives de ce dernier en matière de politique étrangère et de réparer les fautes saoudiennes antérieures au 9 septembre. Ce plan, il semble que personne ne le prenne au sérieux, à l’exception du roi saoudien et de ses propagandistes dans les médias. Le gouvernement saoudien espérait retenir l’intérêt de l’Occident, mais celui ci n’en n’a manifesté aucun . Le gouvernement saoudien a même fait publier à grand frais des annonces d’une page dans les principaux journaux occidentaux, mais elles ont été ignorées. Maintenant, le gouvernement saoudien en est réduit à répéter sa litanie sur la nécessité de fonder les entretiens futurs sur cette initiative. Quant au public arabe, il ne s’est jamais identifié à cette initiative de paix. On a vu celle-ci à juste titre comme l’effort désespéré d’un gouvernement arabe d’obtenir le soutien et l’approbation des USA.
Israël a un programme différent : son programme est de s’en tenir à la formule sioniste classique : les Arabes ne comprennent que le langage de la force. Comme Hannah Arendt l’ a fait observer en 1951 : « contrairement à tous les espoirs, il semble qu’il y ait UN argument que les Arabes sont incapables de comprendre et c’est celui de la force »
Israël a eu l’occasion de conclure un marché inéquitable et injuste avec Yasser Arafat. Au lieu de cela, il l’a combattu à tous les tournants. Le sionisme est persuadé de l’infériorité fondamentale de l’ennemi (arabe) à tous les égards. Même l’impulsion nationaliste a été ignorée par les Sionistes dans leurs échanges avec les Arabes. Le conflit arabo-israélien est parmi ceux qui ne pourront être résolus que par une guerre sanglante et totale —et elle peut se produire graduellement. La performance de l’armée israélienne face aux centaines de volontaires du Hezbollah en 2006 va dans un sens totalement défavorable pour Israël. En dépit de la réalisation du rêve sioniste sur la Terre Sainte, les années d’Israël sont peut- être comptées. La paix pourra alors survenir, mais cela dépendra de la manière dont les vainqueurs façonneront leur nouvel état politique.
(JPG)
As’ad AbuKhalil
* As’ad AbuKhalil est professeur de Science Politique à la California State University Stanislaus et auteur du blog Angry Arab
24 novembre 2010 - Bitterlemons - Cet article peut être consulté ici : http://bitterlemons-api.org/inside....
Traduction : Anne-Marie Goossens
Lien 

Horizons de la résistance en Cisjordanie : entre la coordination sécuritaire et l’impasse du règlement

publié le lundi 29 novembre 2010
al Zaytouna

 
Dans la situation présente en Cisjordanie qui s’ajoute à l’impasse des négociations, la scène palestinienne pourrait donner naissance à la résistance, si Mahmoud Abbas se retirait, ou si la déception augmentait en Cisjordanie, si on assistait à l’effondrement de l’Autorité ou à la réalisation d’une réconciliation palestinienne qui adopte la résistance comme alternative au règlement.
Résumé : la résistance palestinienne en Cisjordanie vit actuellement une terrible situation, où le déploiement de la résistance armée contre l’occupation israélienne semble difficile. La présidence de l’Autorité palestinienne et le gouvernement de Ramallah se sont engagés, et de manière répétée, à refuser la résistance armée et à poursuivre ses membres. Ils ont mis en action la coordination sécuritaire avec « Israël » comme un des engagements envers la Feuille de route.
Alors que le mouvement Fateh a accordé son soutien et sa couverture politique à l’Autorité, celle-ci a démantelé et frappé, sinon neutralisé, les cellules de la résistance dans le Fateh au cours de cette période. Quant aux autres organisations de l’OLP, non seulement elles subissent la poursuite par l’Autorité de leurs éléments, mais leurs faibles capacités et leur situation politique affaiblissent leur aptitude à l’initiative militaire. Bien que les mouvements du Hamas et du Jihad islamique aient maintenu leur liberté de décision politique et militaire, les mesures sécuritaires mises en place par les appareils sécuritaires de l’Autorité, par le biais de la coordination sécuritaire avec les forces de l’occupation, leur rendent difficile la tâche de mener une résistance efficace à l’intérieur de la Cisjordanie.
Dans la situation présente en Cisjordanie qui s’ajoute à l’impasse des négociations, la scène palestinienne pourrait donner naissance à la résistance, si Mahmoud Abbas se retirait, ou si la déception augmentait en Cisjordanie, si on assistait à l’effondrement de l’Autorité ou à la réalisation d’une réconciliation palestinienne qui adopte la résistance comme alternative au règlement.
Introduction : Etudier le thème des horizons de la résistance en Cisjordanie nécessite obligatoirement la recherche d’une décision politique.
Premièrement : au niveau de la présidence de l’Autorité :
le président Mahmoud Abbas adopte une position stratégique avouée consistant à refuser la résistance. Il considère que l’intifada a eu des conséquences négatives profondes sur le peuple palestinien et sa cause. Il est fermement décidé à adopter le choix des négociations, rien que les négociations.
Deuxièmement : au niveau du gouvernement à Ramallah :
le premier minisre M. Salam Fayyad affirme son respect de la Feuille de route et ses exigences politiques et sécuritaires, y compris la répression de la résistance et la coopération sécuritaire avec les Israéliens. Tout comme il affirme vouloir proclamer l’Etat palestinien d’ici deux ans, alors qu’un an est déjà passé. Le plan de Salam Fayyad comprend deux points : former les appareils ministériels palestiniens et exécuter un développement (projets) centrés sur l’infrastructure, qui permettent de proclamer l’Etat.
Ce plan se déroule sous occupation israélienne qui a imposé des réalités sur le terrain, la plus importante étant les barrages dont le nombre dépasse les 600 barrages, et les colonies installées en Cisjordanie, ainsi que les routes de contournement spécifiques aux Israéliens, le mur de l’apartheid, les denses programmes de judaïsation d’al-Qods, et la domination administrative et sécuritaire israélienne sur la majeure partie de la Cisjordanie (zone C). C’est pourquoi le processus de développement et la préparation d’un tel type d’Etat palestinien se fait sur la base d’une coopération stratégique avec « Israël ». Cette situation mène au danger issu de l’approbation du plan de la paix économique, que le chef de gouvernement israélien Benyamin Netanyahu avait proposé. Il est évident que le plan de la paix économique est une décision politique qui s’oppose au principe de la résistance à l’occupation.
Troisièmement : au niveau du mouvement Fateh :
il faut d’abord préciser que le mouvement dont il s’agit est le mouvement Fateh en Cisjordanie. Cela a été entériné lors du 6ème congrès du mouvement (Bethlehem). Le mouvement souffre d’un état de décrépitude et de dislocation. Théoriquement, le mouvement Fateh en Cisjordanie adopte le slogan du droit du peuple palestinien à exercer toutes les formes de lutte, y compris la lutte armée, mais sur le plan pratique, il n’encourage que la lutte pacifique (manifestations et protestations). Même dans ce cadre, son rôle n’est ni actif ni dirigeant. Mais il est possible de dire que le mouvement Fateh, en Cisjordanie, n’est pas un mouvement de la résistance armée à l’occupation, et sa structure actuelle ne peut contribuer à une résistance de ce type.
Quatrièmement : au niveau des organisations armées :
les organisations armées présentes en Cisjordanie vivent une étrange situation, puisqu’elles sont une extension des organisations présentes à l’extérieur, à Damas précisément, filiales ou dissidentes. Celles qui sont à Damas critiquent l’Autorité et affirment l’option de la résistance, alors que celles qui sont présentes en Cisjordanie ne dépassent pas le cadre général imposé par l’Autorité, ou jouent parfois le rôle consistant à lui assurer une couverture politique, relative notamment à la question des négociations.
A l’origine de cette situation se trouve le financement, car le financement des organisations provient de Mahmoud Abbas, en tant que président du comité exécutif de l’OLP qui est chargé depuis 1979 (sommet arabe après Camp David) de financer les organisations de la résistance, à partir de sommes que se sont engagés à payer les Etats arabes, pendant dix ans (50 millions de dollars annuellement). Lorsque l’engagement arabe a pris fin, la présidence de l’OLP (Arafat) a poursuivi le financement. C’est à cause de ce financement que les filiales présentes en Cisjordanie ou dans la bande de Gaza sont contrainte de s’aligner sur la ligne politique de Abbas, craignant sa suppression, alors que les filiales se trouvant à l’extérieur penchent parfois vers d’autres positions.
Ce financement a débuté arabe, mais dépend aujourd’hui dans une grande mesure des Etats donateurs. Même le président Abbas ne possède pas un financement spécifique pour l’OLP ou le mouvement Fateh. Lorsqu’il a besoin d’argent, il le demande à Salam Fayyad et au ministère des finances. A son tour, Abbas en donne une partie aux organisations qui l’entourent pour gérer leurs affaires (salaires des permanents, bureaux et déplacements). Il est difficile pour les organisations palestiniennes, avec ces données, de quitter l’administration politique du président Abbas et du gouvernement de Fayyad, d’autant plus que la répression sécuritaire les attend.
Cinquièmement : l’Organisation de libération de la Palestine :
l’OLP n’est plus une institution présente sur le terrain. Historiquement, elle fut la direction politique du peuple palestinien, mais à présent, elle est une institution sans véritable contenu. Ses institutions officielles (conseil national) ne s’est pas réuni depuis environ vingt ans, et il ne reste que le comité exécutif qui a perdu son quota légal, dont les nouveaux membres ont été choisis en août 2009, en violation de son règlement intérieur, qui impose de choisir ses membres au cours d’une réunion officielle du conseil national. C’est plutôt l’article d’urgence qui a été adopté pour convoquer à une réunion et désigner parmi les présents. Depuis l’accord d’Oslo jusqu’à présent, cette institution n’a eu que des rôles marginaux ; elle se réunit chaque fois que le président de l’Autorité souhaite prendre une nouvelle décision, afin de l’approuver (à l’exception de la récente position de quelques organisations lors de la discussion sur les négociations directes). Malgré cette dernière position, le comité s’est réuni et a pris la décision de participer aux négociations, avec l’approbation de cinq membres sur neuf, qui ont assisté à la réunion. Le nombre total de ses membres est cependant 18, ce qui montre encore une fois la faible représentativité de l’OLP et sa place pour l’Autorité et sa présidence.
De plus, les autres institutions de l’OLP ont été démantelées et certaines ont été rattachées (le fonds national) à l’Autorité palestinienne et au ministère des finances. Quant au département politique, il assume le rôle d’ambassadeurs de l’Autorité et non de l’OLP, indépendante de l’Autorité. Par conséquent, l’OLP n’est plus l’institution apte à prendre des décisions politiques palestiniennes, et ne peut jouer un rôle pour concevoir une nouvelle politique de résistance à l’occupation, même lorsque l’échec des négociations est reconnu par les parties négociatrices.
Sixièmement : les appareils sécuritaires de l’Autorité
Les Etats-Unis qui avaient adopté la Feuille de route, au temps du président Bush, ont pris l’initiative de nommer un gouverneur (le général Keith Dayton) pour définir les horizons d’une relation stratégique israélo-palestinienne. Ce général a entrepris, avec l’accord des deux parties, de mettre un plan de formation d’un nouvel appareil sécuritaire palestinien, où les jeunes entre 18 et 25 furent choisis parmi ceux qui ne vivent pas dans les milieux de la résistance armée à l’occupation. Il s’est engagé à les former selon un nouvel horizon politique, où ils constituent un appareil sécuritaire malléable, pouvant mettre fin à l’action de la résistance palestinienne sous le prétexte de protéger la sécurité et l’autorité unique. Pour arriver à cette nouvelle personnalité de l’homme sécuritaire, il fut donné à ces jeunes un solgan patriotique satisfaisant leur conscience et consistant à dire : l’intifada palestinienne a semé le désordre et l’insécurité, empêchant ainsi l’établissement d’un Etat palestinien, votre rôle donc est d’imposer l’ordre et la sécurité et de supprimer « les fauteurs de troubles », pour instaurer l’Etat palestinien. C’est ce qui explique la sauvagerie de cet appareil sécuritaire dans les poursuites, les arrestations, les interrogatoires et la torture.
Cette politique fut accompagnée d’un vaste programme pour se débarrasser de la génération de la réssitance ou de toute personne ayant vécu la période de la résistance, par le biais des organisations ou sur le terrain, par les moyens suivants : proclamer l’abandon de la résistance et obtenir une promesse de non –poursuite par la sécurité israélienne, et la retraite dans les ministères, les départements et les anciens appareils sécuritaires pour tous ceux qui ont atteint l’âge de 60 ans, sans nommer d’autres à leur place, sauf s’il s’agit d’institutions prévues dans le plan de reconstruction, selon la nouvelle vision. L’application du système de retraite, dans les appareils sécuritaires, selon une règle plus vaste et plus globable, à partir de 45 ans, par la séduction de plusieurs personnalités par un échelon plus élevé et un salaire plus important si elle acceptait de prendre sa retraite plus tôt.
L’éloignement de la génération de la résistance aux confins de la vie militante et politique, et même salariale, et la formation de nouveaux appareils sécuritaires et administratifs, d’après les conceptions du général Dayton, ont imposé, dans les faits, une nouvelle réalité palestinienne encadrant l’action de la présidence, de l’Autorité et des ministères, puis ont instauré une politique répressive organisée et permanente contre toute opposition à cette nouvelle politique.
A partir de là, une coopération sécuritaire entre l’Autorité palestinienne et les appareils sécuritaires israéliens a été instaurée, avec un échange d’informations et une participation commune à la répression, et où toute information sur l’activité contre l’occupation est transmise. L’Autorité informe Israël pour que ce dernier procède aux arrestations et Israël informe l’Autorité pour que celle-ci agisse de même.
Parmi les premières victimes de l’appareil sécuritaire formé par Dayton figure l’organisation de la résistance dans le mouvement Fateh qui a été entièrement liquidée, puis a eu lieu la tentative de mettre la main sur la bande de Gaza, qui a échoué, et ensuite furent ciblées les autres organisations de la résistance agissant en Cisjordanie.
Septièmement : au niveau du mouvement Hamas
Contrairement à l’ensemble des organisations de lutte et notamment celles qui se trouvent dans l’OLP, le mouvement Hamas possède ses propres ressources financières qui lui permettent de jouir d’une décision politique et militaire plus indépendante des engagements et des politiques de l’Autorité palestinienne. C’est pourquoi, malgré l’arrestation par le gouvernement de Fayyad de milliers de cadres du Hamas et l’assassinat de plusieurs résistants des Brigades d’al-Qassam, et malgré les milliers de raids et de destructions et le démantèlement de l’infrastructure de l’aile militaire du Hamas en Cisjordanie, plusieurs dirigeants et porte-paroles du mouvement continuent à affirmer leur refus des politiques de l’Autorité et à dénoncer les pratiques des appareils sécuritaires qui en dépendent, et promettent des actes de revanche contre l’armée de l’occupation.
Les Brigades d’al-Qassam n’ont exécuté que quelques opérations militaires au cours des cinq dernières années (depuis l’arrêt de l’intifada al-Aqsa), ce qui prouve la difficulté de mener des actions de résistance dans les conditions actuelles. Il est difficile de prévoir la capacité de l’Autorité à poursuivre l’interdiction de la résistance armée, surtout après l’arrêt des négociations, l’impasse à laquelle est arrivé le règlement et la montée de la colère populaire envers les excès des appareils sécuritaires de l’Autorité, les violations de l’ennemi des lieux saints, de la terre et des propriétés, la chute du slogan affirmant que la protection de la sécurité de l’occupation serait un prélude à l’instauration de l’Etat palestinien. Ce qui concerne le Hamas, les poursuites, les difficultés et l’encerclement sécuritaire s’applique également au mouvement du Jihad islamique.
Résumé
Une résistance à l’occupation à partir de l’intérieur des appareils sécuritaires, ou de l’intérieur des centres du pouvoir présent en Cisjordanie n’est pas envisageable.
Nous faisons face, à présent, à une situation quelque peu étrange, qui n’a jamais eu lieu dans l’histoire des révolutions, où la direction actuelle, issue de la révolution palestinienne, a fini par adopter des politiques sécuritaires interdisant la résistance, sous prétexte de respecter un projet de règlement pacifique, et s’appuie, dans une large mesure, financièrement et politiquement, sur le soutien des Etats-Unis et des Etats donateurs qui ont publiquement agi pour la détruire, changer sa structure et modifier ses objectifs, car il n’est pas possible que les Etats donateurs acceptent de financer des institutions et des organisations qui agissent contre l’occupation israélienne.
L’un des défis qu’affrontent la situation palestinienne en Cisjordanie est qu’elle est infiltrée par un ensemble de pouvoirs, présents dans le gouvernement de Ramallah, dans le comité exécutif de l’OLP, dans le mouvement Fateh et dans les appareils sécuritaires, qui sont prêts à écarter Abbas ou d’autres si jamais ces derniers envisagent d’adopter la position du président Arafat lorsque le processus de négociations a été stoppé et qu’il a recouru à l’intifada armée. Ces forces influentes vont essayer de poursuivre les négociations, et même finalement accepter ce que proposerait Israël.
Les scénarios possibles :
1 – Abou Mazen refuse les propositions israéliennes et américaines et exprime son refus en s’isolant chez lui, comme il l’a souvent répèté. Il faut alors rechercher la personne qui peut le remplacer.
2 – Abou Mazen accepte les pressions et signe la proposition américano-israélienne, qui serait un accord-cadre pour être exécuté sur dix ans.
3 – Mahmoud Abbas annule l’Autorité, ce qui nécessite de revoir plusieurs échéances et de prendre les positions adéquates, comme les accords d’Oslo, les messages de reconnaissance et la modification de la charte.
4 – La possibilité d’émergence d’une nouvelle position arabe, qui décide d’abandonner (la stratégie de la paix) pour entamer une période de pression politique et économique sur les Etats-Unis et l’Occident en général, dans l’espoir d’obtenir une nouvelle position de leur part envers l’occupation israélienne, tout en remarquant que si une telle voie est adoptée, même sur le long terme, elle peut entraîner une nouvelle confrontation militaire arabo-israélienne.
5 – L’intensification des efforts pour ordonner l’intérieur palestinien et trouver une direction politique (référence) du peuple palestinien. Pendant de longues années, l’OLP fut, avec sa charte et sa stratégie, la direction, mais celle-ci a périclité parce qu’elle a été marginalisée et démantelée, ce qui a entraîné l’émergence de la demande de reconstruction de l’OLP. Cette demande peut être réalisée par deux moyens : l’entente de tous sur la reconstruction, mais si cela semble difficile, la reconstruction de l’OLP par l’entente entre quelques parties seulement.
6 – Possibilité de la reprise de la résistance palestinienne à l’intérieur de la Cisjordanie, à cause de l’état de frustration et d’impasse du projet de règlement. Nous assistons, dès à présent, à certains de ses balbutiements, malgré la gravité du plan opposé dont nous avons vu les éléments.
Propositions
1 – Reconsidérer (sur le plan national) le choix de la résistance et la cessation par l’Autorité de décrire les résistants par « terrorisme » et la résistance par « violence ».
2 – La cessation par le gouvernement de Ramallah des mesures d’interdiction des branches de la résistance et la cessation de leur poursuite et des mesures prises pour briser l’infrastructure de la résistance, l’abandon du programme de coordination sécuritaire qui nuit, à la fois, à la résistance et à l’unité nationale.
3 – Les organisations de l’OLP ne doivent pas se plier aux conditions politiques et sécuritaires de l’Autorité en contrepartie du soutien financier, et doivent tenter d’ordonner la situation interne palestinienne. Elles peuvent adopter les pas suivants :
A – déclarer leur retrait du comité exécutif de l’OLP ou à la rigueur, geler leur participation, ce qui menace la légitimité de sa direction et de ses décisions.
B – Mener un processus de réforme de l’OLP et l’activer sur les bases de la déclaration du Caire en 2005.
(Le centre al-Zaytuna remercie M. Bilal Hassan dont le texte original a servi de trame pour ce rapport).
[->/http://www.alzaytouna.net/arabic
30/10/2010