dimanche 19 septembre 2010

Proche-Orient - ONU : «L'implantation de colonies de peuplement israéliennes dans les territoires palestiniens est illégale»

18-09-2010 | 20:49
L'Onu a, par la voix de son coordinateur spécial pour le processus de paix au Proche-Orient, qualifié d'"illégale" l'implantation des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés, au regard du droit international, ont rapporté hier des médias. "L'implantation de colonies de peuplement est illégale au regard du droit international", a indiqué Robert Surrey devant le Conseil de sécurité onusien confirmant la position de l'Onu en faveur de la prorogation du moratoire sur le gel de la construction de colonies en Cisjordanie au-delà de fin septembre. Le représentant du secrétaire général de l'Onu a également estimé que la reprise des pourparlers de paix directs entre Israéliens et Palestiniens "constitue un moment d'espoir renouvelé pour la recherche de la paix au Proche-Orient". "Avec la reprise des pourparlers directs de paix, l'opportunité est grande et les enjeux sont importants", a souligné M. Serry. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, doit accueillir le 21 septembre une réunion du Quartette international pour le Proche-Orient et rencontrera les membres du Comité de suivi de l'Initiative de paix arabe de la Ligue des pays arabes, a rappelé le responsable onusien.

Israël fait avorter les négociations

le 18.09.10 | 03h00
Comme il fallait bien s’y attendre, ce simulacre de négociations a tourné court face à l’intransigeance israélienne, assuré du parapluie américain. 
Israël a réitéré, hier, son refus de prolonger le moratoire sur la construction dans les colonies en Cisjordanie, en dépit des pressions internationales et des avertissements des Palestiniens qu'ils quitteraient les négociations de paix à peine entamées. Israël n'envisage pas de prolonger le moratoire sur la construction dans les colonies en Cisjordanie, qui s'achève fin septembre, a indiqué un haut responsable israélien. «Le Premier ministre (Benjamin Netanyahu) n'a pas changé de position sur cette question : il n'y a aucune décision de prolonger le moratoire au-delà de la date prévue», a déclaré ce responsable, qui a requis l'anonymat. Selon le quotidien gratuit Israël Hayom, proche du chef du gouvernement, M. Netanyahu a consulté cette semaine le «forum des sept principaux ministres», qui a décidé de ne pas prolonger le gel partiel de la colonisation, et en a informé la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton.
Le ministre de la Défense Ehud Barak, qui proposait d'attendre un accord avec les Palestiniens sur le tracé des frontières, a été mis en minorité, selon le journal. Même sans prolongation officielle du moratoire, le gouvernement pourrait continuer à freiner de nouvelles constructions, la Cisjordanie occupée relevant de l'armée et donc du ministère de la Défense, qui donne en dernier ressort son feu vert aux mises en chantier. M. Netanyahu a évoqué, le 12 septembre, un moyen terme : «Israël ne poursuivra pas le gel, mais ne construira pas non plus les dizaines de milliers de logements planifiés», a-t-il déclaré. Mme Clinton a indiqué jeudi «espérer» une prolongation du moratoire, à laquelle a publiquement appelé, le 10 septembre dernier, le président américain, Barack Obama.
Clinton dit «espérer»…une prolongation !
L'Administration américaine «travaille dur à faire en sorte que demeure une atmosphère propice à des discussions constructives», a-t-elle ajouté, après avoir participé à deux jours de négociations israélo-palestiniennes, sans avoir réglé le différend sur la colonisation. Un haut responsable palestinien a affirmé que lors de ces discussions, les responsables américains avaient proposé une prolongation de trois mois du moratoire, le temps que les deux parties s'entendent sur les frontières, en vue de «cesser la colonisation sur le territoire du futur Etat palestinien». «La partie palestinienne veut se concentrer sur la question des frontières afin de résoudre celle de la colonisation», a dit le responsable palestinien, sous le couvert de l'anonymat. Israël escompte conserver, aux termes d'un accord de paix, les blocs d'implantations où vivent plus de 200 000 colons hors Jérusalem-Est, de sorte que la construction n'y concernerait plus les Palestiniens.
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a prévenu à plusieurs reprises qu'il se retirerait des négociations en cas de relance de la colonisation. Les Palestiniens, soutenus par la communauté internationale, considèrent que la poursuite de la construction dans les colonies crée des faits accomplis, qui vident de leur sens les pourparlers.
L'Union européenne a également appelé jeudi à «une extension du moratoire décidé par Israël», réitérant leur demande d'un «arrêt complet de toute violence».   
R. I. et agences
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Israël préfère la guerre

le 18.09.10 | 03h0
Israël a pris le risque de plonger le Proche-Orient dans une nouvelle phase d’incertitude. Ou plutôt l’inverse, car pour être juste, personne n’a réellement cru aux discours de paix de ses dirigeants. En venant aux nouvelles négociations qu’ils ont décidées ainsi d’abréger, Benjamin Netanyahu et ses ministres ont énoncé tellement de conditions qu’il n’y avait plus la moindre place pour la négociation. Négocier quoi, se demandait-on à juste titre, du moment qu’Israël refusait l’essentiel, c'est-à-dire restituer les territoires palestiniens. Bien au contraire, la colonisation n’a jamais été aussi intense que cette année, et en accepter le gel temporaire, c’est vraiment accepter une condition de trop, celle qui consiste à entériner les exigences israéliennes et renoncer à ses propres revendications légitimées par ce qui tient lieu de légalité internationale.
Les Palestiniens ont été placés dans cette position qu’ils ont fini par accepter, certainement pour refuser d’endosser l’inévitable échec. Ils savaient que les négociations, auxquelles ils prenaient part, ne bénéficiaient d’aucun préjugé favorable, et qu’ils risquaient de cautionner une mystification si rien n’était fait, entre-temps, pour en corriger la trajectoire. Le gel a été opposé à l’arrêt de la colonisation, comme le réclame notamment l’ONU tenue à l’écart de ces négociations, alors qu’elle était sollicitée en d’autres circonstances. Pour dire le droit, finit-on par s’en rappeler. Mais pas toujours, et cela rappelle le traitement au cas par cas, avec tout ce que cela implique comme mécanismes d’application de ce même droit. Il s’agit de la contrainte à laquelle Israël a toujours échappé, contrairement à d’autres pays qui ont payé très cher certains écarts.
Israël a donc mis fin, hier, à ce faux suspense en annonçant son refus de prolonger le moratoire sur la construction dans les colonies en Cisjordanie, en dépit des pressions américaines et des avertissements des Palestiniens qu’ils rompraient des négociations qui en étaient, cette semaine, à leur second round, et très probablement le dernier. Cela rappelle, point par point, l’incident du printemps dernier provoqué par l’annonce de la décision israélienne de lancer la construction de centaines de logements, alors même que le vice-président américain se trouvait dans la région, pour justement faire avancer le processus de paix. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a indiqué jeudi «espérer» une prolongation du moratoire, après avoir participé à deux jours de négociations israélo-palestiniennes sans avoir réglé le différend sur la colonisation juive en Cisjordanie.
Ce n’est plus de la négociation, alors même que la règle de droit est tout simplement bafouée. Aucune référence aux textes de l’ONU qui cernent avec exactitude les droits nationaux du peuple palestinien, mais un invraisemblable rapport basé sur la force qui contraindra les Palestiniens à renoncer à leurs aspirations. Tout compte fait, Israël agit comme bon lui semble, même si une telle politique met en danger les intérêts de ses alliés, les Etats-Unis l’ayant même fait savoir. Ce sont ces derniers qui sont cette fois interpellés. Les simples appels au bon sens ne suffisent plus. Il est clair, en effet, que la poursuite de la colonisation est une déclaration de guerre.    
Mohammed Larbi
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Assad: les négociations entre la Syrie et Israël nécessitent plus de garanties

17/09/2010  
Le président syrien, Bachar Assad a insisté, jeudi, devant son hôte l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, que la reprise des négociations dites de paix entre la Syrie et « Israël » nécessitent l’établissement de bases bien définies et des garanties exécutables.  
M.Assad a expliqué que Damas demande à Tel-Aviv de restituer ses droits usurpés et non pas de lui présenter des concessions. « La Syrie exige la restitution des terres occupées aux vrais propriétaires », a-t-il précisé. 
Le président syrien a en outre réitéré l'engagement de la Syrie à l'option de la paix comme garantie à la sécurité et à la stabilité régionales. 
De son côté, l'émissaire américain pour le Proche-Orient, qui a participé aux négociations directes entre Israéliens et Palestiniens, a indiqué que l'objectif américain restait "une paix globale" dans la région, "incluant la paix entre Israël et la Syrie".  
"J'ai assuré au président Assad que nos efforts pour résoudre le conflit israélo-palestinien ne contredisaient pas et ne s'opposaient en aucune manière à notre objectif en faveur d'une paix globale incluant la paix entre Israël et la Syrie", a-t-il dit, à l'issue de son  entretien avec M.Assad. 
L'émissaire américain qui a qualifié de "très utiles" ses discussions avec M. Assad, a affirmé également qu’"une bonne négociation entre Israéliens et Palestiniens peut et doit constituer la base (...) d'une paix globale" dans la région. 
Notons que la Syrie, par la voix de sa presse officielle, a critiqué les négociations directes entre "Israël" et les Palestiniens, en affirmant qu'elles sont "une perte de temps" et ne servent qu'à "brader les droits palestiniens".

Barak :"restez éveillés pour éviter toute surprise du Hezbollah"

17/09/2010  
Ehoud Barak a mis en garde les militaires israéliens contre toute attaque surprise du Hezbollah contre l’entité sioniste, lors d'une visite jeudi à la frontière Nord avec le Liban.
Barak a souligné que «la situation semble maintenant calme et confortable, mais elle peut changer rapidement. Malheureusement, de telles choses ont eu lieu dans le passé».
S’adressant aux soldats israéliens postés sur la fontière nord de la Palestine occupée, il a mis en garde contre l'absence de vigilance: «à certains moments vous serez amenés à montrer les capacités que vous avez aquis  durant votre service. Le Hezbollah n'est pas moins intelligent que nous, il pense à toutes les étapes et essaye de montrer qu’il est capable de nous  frapper et nous surprendre ».
A ce titre, Barak a rappelé « le kidnapping  des soldats israéliens qui a eu lieu à la frontière », en juillet 2006, soulignant « la nécessité de prévenir qu’une telle opération ne se reproduise ».
« Vous avez les meilleurs dirigeants, et vous êtes prêts. Nous attendons beaucoup que vous », a-t-il ajouté.
Et d’affirmer :  «Je suis convaincu que vous ne serez pas surpris de nouveau. Nous misons sur vous. Vous vous êtes engagés dans  une course qui se transmet de génération en génération pour défendre la sécurité de l'Etat. Aujourd'hui, c’est votre rôle ».
Barak n’a pas hésité à rappeler la guerre d'Octobre de 1973 : «Nous vivons maintenant à la veille de Yom Kippour, un jour de grande importance pour tout le peuple d'Israël, mais aussi pour l'armée israélienne. Vous ne pouvez pas vous rappeler, même le général assis parmi vous était encore un  élève à l’époque. Nous avons été surpris il y a 37 ans par  une attaque coordonnée sur les hauteurs du Golan et dans le Sinaï par  la Syrie et l'Égypte. Ici, dans le secteur du Nord , quelques chars sont restés , témoins de la bataille pour l'occupation du mont Hermon ».
Pour ce qui est du processus de paix dans la région, Baraq a affirmé : "Nous sommes actuellement en train de négocier avec les Palestiniens et nous espérons parvenir à surmonter tous les obstacles qui se présenteront."
"Je pense que la paix avec le Liban et la Syrie est possible. Nous ne pouvons pas perdre espoir un seul instant. Qui aurait pensé, dans le passé, que nous signerions la paix avec l'Egypte et que nous pourrions aller voir les pyramides de nos propres yeux?"
Et d'ajouter : "Nous avons également conclu un accord avec la Jordanie. L'armée a parfaitement l'intention de faire la paix."
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Eid Mubarak, Gaza ! Shana Tovah, Israel !

vendredi 17 septembre 2010 - 06h:36
Vittorio Arrigoni 
Israël a décidé de fêter le nouvel an juif en tirant ses pétards sur une Bande de Gaza qui au même moment se consacrait aux préparatifs de l’Aïd el-Fitr... écrit Vittorio Arrigoni.
Lorsqu’un missile d’une tonne s’écrase à 200 mètres de vous, la douleur aux tympans est forte et la sensation d’étourdissement est proche de celle que cause le coup imprévu du poing de Mike Tyson.
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Jeudi dernier, vers 22h, Israël a décidé de fêter le nouvel an juif en tirant ses pétards sur une Bande de Gaza qui au même moment se consacrait aux préparatifs de l’Aïd el-Fitr, l’importante fête musulmane marquant la fin du jeûne du Ramadan.
Comme en proie à une légère commotion cérébrale, j’ai marché jusqu’au lieu du bombardement occupé par les forces de sécurité du Hamas visiblement agitées ; à mes côtés, des journalistes locaux, des pompiers et des ambulances. Il y a maintenant un énorme cratère dans la remise devant le port où la police garde les carcasses rouillées des véhicules détruits sous les bombardements israéliens de Plomb Durci en janvier 2009.
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Le missile a touché un vieux char d’assaut de l’Autorité Palestinienne, le blindé a fait un vol de cent mètres et se trouve maintenant renversé comme une épave au milieu de la rue, cela donnant une idée de la puissance de l’explosion.
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Il fait encore très chaud à Gaza, mes fenêtres étaient grandes ouvertes, contrairement à celles de certains de mes voisins qui, elles, ont volé en éclats.
D’autres bombardements ont touché au même moment les tunnels à la frontière de Rafah, heureusement sans faire de blessés graves, mais en ne causant que des dégâts aux immeubles des alentours. Ce n’est pas ce qui est arrivé samedi, lorsque les missiles lancés par les F16 ont tué deux personnes et blessé deux hommes ayant dû être hospitalisés pour brûlures graves.
Vendredi dernier, l’employeur d’Ali Al Khodary, l’un des Palestiniens blessés, avait accordé à ses travailleurs un jour de congé, quitte à les rappeler ensuite à l’improviste samedi soir sur leur lieu de travail. Le tunnel où Ali travaillait depuis trois semaines pour financer ses études en sociologie à l’Université d’Al Quds a été bombardé quelques minutes à peine après son arrivée :
« Je venais d’enlever mon t-shirt et je me préparais à descendre sous terre lorsqu’une explosion m’a projeté à plusieurs mètres de distance. À mon réveil, mon corps était en proie aux flammes et une femme s’est précipitée vers moi en me lançant de l’eau ».
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Le père d’Ali, que j’ai rencontré à l’hôpital, s’opposait au choix d’un travail aussi dangereux, mais le jeune homme déterminé à poursuivre ses études n’avait pas d’autre option dans une Gaza qui, assiégée depuis quatre ans, ne peut pas offrir d’autres emplois.
Les jeunes hommes et les adolescents ne sont pas les seuls à travailler sous la terre de Rafah pour se procurer les marchandises nécessaires à la vie quotidienne des Palestiniens de la Bande.
Hassan Abu Armana, quarante-cinq ans, est allongé non loin du lit d’Ali avec des brûlures au troisième degré sur tout le corps : avec son travail de chauffeur de taxi, il n’était plus en mesure de nourrir sa famille nombreuse.
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D’après les témoins, les F16 israéliens ont commencé à survoler Rafah samedi vers 23h30 et, peu avant minuit, ils ont largué deux missiles sur deux tunnels : l’un était utilisé par les Palestiniens pour s’approvisionner en biens de première nécessité, l’autre pour fournir de l’essence à la Bande qui autrement resterait privée de carburant.
Les missiles sont descendus sous terre en profondeur avant d’exploser et tuer deux travailleurs : Salim Al Khatab, dix-neuf ans, du camp de réfugiés de Bureij, il avait tragiquement commencé à travailler depuis quelques jours, ne supportant plus misère et privation continues ; et Khalid Abed Al-Kareem Al-Khateeb, trente-cinq ans, venant également de Bureij, marié et père de quatre enfants.
Les deux survivants sont hospitalisés dans un état grave à l’hôpital al Nasser de Khan Younis. Un ventilateur est le seul remède aux brûlures qui, sous l’épiderme, leur dévorent lentement la chair.
C’est peut-être parce qu’il ne s’agit pas de colons, plus probablement parce qu’ils ne sont pas israéliens, mais la vie et la mort de ces dernières victimes civiles ne suscitent aucune vague d’indignation, elles ne rencontrent que l’indifférence générale, comme cela arrive d’ailleurs souvent envers quiconque parle arabe avec l’accent de Gaza.
Et cela d’autant plus qu’il s’agit de travailleurs des tunnels : ils survivent dans la terre, loin de la lumière du soleil, et lorsqu’ils sortent la nuit, la terre complice d’un ciel de plomb s’empare à nouveau d’eux.
Chaque fois qu’un cure-dent tombe sur le désert du Néguev, les agences de presse crachent des dépêches en continu : hier, peu après qu’environ 4 tonnes d’explosif se sont abattues depuis dix mille mètres de hauteur sur la Bande de terre avec la plus grande densité de population au monde, j’ai parié avec un ami palestinien qu’aucun média occidental n’y aurait fait allusion.
Alors qu’il faudra encore plusieurs heures à mes tympans pour se remettre d’aplomb, il ne me reste qu’à encaisser le pari.
Restons Humains.
Photos : Tilde de Wandel et Vittorio Arrigoni
* Vittorio Arrigoni réside à Gaza ville. Journaliste freelance et militant pacifiste italien, membre de l’ISM (International Solidarity Movement), il écrit notamment pour le quotidien Il Manifesto. Il vit dans la bande de Gaza depuis 2008. Il est l’auteur de Rester humain à Gaza (Gaza. Restiamo umani), précieux témoignage relatant les journées d’horreur de l’opération « Plomb durci » vécues de manière directe aux côtés des ambulanciers du Croissant-Rouge palestinien.
Son blog peut être consulté à :
http://guerrillaradio.iobloggo.com/
9 Septembre 2010 - Communiqué par l’auteur - Traduction de l’italien : Y. Khamal
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Israël à nouveau impliqué dans un trafic d’organes

samedi 18 septembre 2010 - 07h:05
Al Jazeera
Une chaîne d’hôpitaux de premier plan en Afrique du Sud, ainsi que son directeur général, ont été inculpés en relation avec un trafic d’organes humains dans une affaire que les autorités disent être liée à Israël et aussi au Brésil.
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Le marché noir des organes pour transplantation est un marché florissant au niveau international
Vish Naidoo, porte-parole de la police, a déclaré à l’agence Associated Press ce jeudi que 11 suspects comparaîtront devant la justice en Novembre.
Il a refusé de les nommer, mais le conseil d’administration de la chaîne de l’hôpital Netcare a déclaré dans un communiqué que la société mère, son directeur général, Richard Friedland, et sa filiale dans la province orientale du KwaZulu-Natal, ont reçu des assignations mercredi.
« Le conseil a été informé que les accusations sont injustifiées et que ni Netcare ni le Dr Friedland se sont rendus coupables d’aucune faute, » dit le communiqué.
Greffes de rein illégales
Cinq médecins sud-africains ont également été inculpés dans le cadre de l’affaire, pour avoir procédé à des greffes de rein illégales pour le compte de riches Israéliens en utilisant des organes achetés auprès de Brésiliens et de Roumains pauvres, signalent les journaux africains.
Le quotidien Star a rapporté jeudi que les procureurs ont découvert que 109 opérations illégales ont été réalisées entre 2001 et 2003.
Le journal The Times a rapporté que « les citoyens israéliens qui ont besoin d’une greffe de rein se rendent en l’Afrique du Sud pour des greffes à l’hôpital St-Augustin. Ils ont payé des fournisseurs de rein pour ces opérations ».
Les reins « venaient d’abord de citoyens israéliens, mais plus tard, des citoyens roumains et brésiliens ont été recrutés et leurs reins ont été obtenus à des coûts nettement inférieurs à ceux des fournisseurs israéliens ».
Les donneurs israéliens étaient payés environ 20 000 dollars pour un rein, tandis que les donneurs brésiliens et roumains ont été payés en moyenne 6000 dollars, selon l’accusation.
JP Du Plessis, journaliste connu des Eyewitness News à Johannesburg, a déclaré qu’un grand réseau international était impliqué dans le trafic d’organes en question.
« Ils ont des personnes opérant dans trois pays différents », a-t-il déclaré à Al Jazeera.
« Les gens qui veulent trouver des reins auprès de gens pauvres, organisent des paiements, organisent le retrait des organes et leur transport depuis ces pays vers l’Afrique du Sud, ce qui n’est pas un mince exploit en lui-même. Pour les faire passer par la douane vous avez évidemment besoin des bons documents. »
Forte demande
Il y a cinq ans, la police d’Afrique du Sud a essayé d’introduire un recours contre Ilan Perry, un Israélien qui était considéré comme la tête de l’organisation.
Cette affaire n’a jamais été présentée [devant la justice], mais Perry s’est transformé en témoin à charge, selon le Times.
« Il fournit des données essentielles qui permettent à la police de se concentrer sur des suspects dans les hôpitaux sud-africains, » a déclaré Barnaby Phillips, correspondant d’Al Jazeera à Johannesburg.
« La police affirme qu’il a été ce qu’on appelle un ’courtier en organes’, l’intermédiaire, dans une organisation très complexe impliquant les pays comme le Brésil et la Roumanie où il trouvait des gens pauvres qui étaient prêts à vendre leurs reins, aidant à les amener à Afrique du Sud avec l’aide de bandes criminelles locales et infiltrées apparemment dans les hôpitaux. »
Netcare a dit vouloir se défendre contre les accusations portées devant les tribunaux.
« Après plusieurs années de pleine coopération avec les services de la police sud-africaine, c’est une grande surprise et une déception de voir que les autorités aient décidé de poursuites et aient jugé bon de porter des accusations » a déclaré Netcare dans un communiqué.
Il y a une forte demande et l’offre en reins est faible, ceux-ci pouvant être pris sur un donneur vivant.
Il semble que le marché noir est florissant à travers le monde. L’Organisation Mondiale de la Santé qualifie la pénurie d’organes de « problème universel ».
17 septembre 2010 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/a...
Traduction : Info-Palestine.net
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Tout ce que vous avez fait : colonialisme, nettoyage ethnique et le Web

vendredi 17 septembre 2010 - 09h:01
Roger Sheety - Palestine Chronicle
Derrière la façade d’un nouvel épisode de faux pourparlers de paix, le gouvernement israélien et ses défenseurs attitrés paniquent. Pas une semaine ne se passe sans qu’on entende leur complainte sur "l’isolement" d’Israël, ou sur la campagne de "délégitimation" qu’il subit.
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Bassem Abu RAhma a été assassiné par l’armée israélienne lors d’une manifestation pacifique à Bi’lin en avril 2009.
En février dernier the Reut institute, un think tank israélien a publié un article de propagande particulièrement délirant en matière de désinformation qu’il a présenté comme un rapport académique et qui dénonçait l’existence d’un effort international concerté pour "miner" le statut diplomatique d’Israël, effort qui "pourrait en arriver à poser une menace existentielle de grande envergure dans les années qui viennent." (*) Pour eux, tout individu ou organisme qui critique la politique d’Israël dans les territoires occupés de Palestine est de facto un membre de ce menaçant réseau de délégitimation. Comme toute la Hasbara (explication) israélienne, the Reut Institute blâme d’abord les Palestiniens et ensuite tous ceux qui relatent ou font connaître leurs épreuves.
Depuis, différents officiels israéliens ont consciencieusement répété les soi-disant découvertes de ce rapport. C’est ainsi que le 21 juin, une édition du Jerusalem Post rapporte les propos de l’Ambassadeur israélien à l’ONU, Gabriella Shalev, selon lesquels Israël serait "le pays le plus isolé et le plus seul au monde". "La pire menace à l’existence [d’Israël] n’est pas la prolifération nucléaire de l’Iran" continue l’article, "mais les efforts internationaux pour délégitimiser Israël." Voyez comme Shalev tout comme l’auteur de l’article répètent mot pour mot les allégations du Reut Institute avec le même vocabulaire apocalyptique.
Plus récemment encore, Tony Blair, qui s’est depuis longtemps couvert de honte et d’opprobre, a utilisé exactement le même langage. La délégitimation d’Israël est un "affront" non seulement aux Israéliens mais "à tous ceux qui dans le monde partagent les valeurs humaines de liberté et d’indépendance" a dit Blair dans un discours dans un colloque qui s’intitulait, oui, la délégitimation d’Israël.
Mais où exactement trouve-t-on des manifestations probantes de cette campagne malveillante visant à isoler et à délégitimer Israël ? Certainement pas au gouvernement américain. Le 16 juillet 2010 le Secrétaire d’Etat des USA, Andrew J. Shapiro a fièrement annoncé que "pour l’année fiscale 2010 l’Administration avait demandé au Congrès d’octroyer 2 775 milliards de dollars à Israël au titre de l’assistance sécuritaire, la plus importante demande de cette nature dans l’histoire des USA." Il a ajouté "Le Congrès a donné son accord pour l’année fiscale 2010 et nous avons demandé encore plus - 3 milliards de dollars- pour 2011. Ces demandes sont conformes à l’engagement de l’Administration de donner 30 milliards d’assistance sécuritaire à Israël sur 10 ans selon l’accord de coopération signé en 2007 par les deux pays."
Une étude des Conservateurs publiée il y a deux ans par le Washington Report on Middle East affairs (rapport de Washington sur les Questions du Moyen-Orient) indique que le montant de l’aide financière officielle des USA à Israël de 1949 à 2008 s’élève à presque 114 milliards de dollars.
Peut-être alors que c’est l’Europe la coupable ? Pas du tout, selon Robert Fisk qui a récemment écrit que Israël était devenu une membre de l’Union Européenne à qui il ne manquait que la reconnaissance officielle. Fisk cite David Cronin selon lequel "Israël a développé des liens politiques et économiques puissants avec l’UE pendant ces dix dernières années qui ont fait de lui un état membre de l’Union à qui il ne manque que le titre officiel".
Vu que les gouvernements américains et Européens restent clairement déterminés à récompenser Israël de ses crimes, qu’est-ce qui peut donc effrayer le seul état doté de la puissance nucléaire au Moyen-Orient et la quatrième puissance militaire mondiale ? Le grand poète palestinien Mahmoud Darwish a écrit un jour : "Tout ce que vous avez fait à notre peuple est inscrit dans des carnets." Mais même Darwish ne pouvait pas se rendre compte de ce que ses paroles avaient de prophétique. Car aujourd’hui ce qui est fait au peuple palestinien n’est pas seulement recensé par des universitaires et des journalistes, mais aussi par les Palestiniens eux-mêmes sur Youtube, Google video, et sur mille autres sites web de vidéos, et par des sites indépendants d’Internet, des organisations humanitaires et des blogs.
Aujourd’hui on peut être témoin du processus de colonisation et de nettoyage ethnique à l’oeuvre en Palestine, dans son contexte et sans censure, en naviguant sur le Net. Bien qu’on puisse citer littéralement des centaines de situations de ce genre dans l’histoire de la Palestine, je vais me concentrer sur trois cas récents :
Premier cas - le village de Bil’in
C’est un cas clair de colonialisme, ce qui arrive à Bil’in, un village de 2000 habitants situé dans les territoires occupés palestiniens. On peut le considérer comme un microcosme de ce qui arrive dans toute la Cisjordanie. Depuis 1995 ses habitants ont organisé chaque semaine des marches pacifiques pour protester comme la construction illégale du mur d’annexion qui les a séparés de 60% de leurs terres de culture. Récemment les villageois ont été rejoints par des citoyens israéliens ainsi que par des internationaux. Les manifestants sont à chaque fois attaqués par les Forces d’Occupation Israéliennes et il y a souvent des blessés et même des morts. Le 17 avril 2009, pendant une marche, Bassem Abu Rahma, qui était désarmé a été tué par balles par un soldat israélien. Ce meurtre gratuit entièrement enregistré sur une vidéo a été balayé par un juge israélien l’année suivante. Ceux qui sont encore assez naïfs pour demander : "Où est le Gandhi palestinien devraient commencer par regarder à Bil’in -il y a quelques 2000 Gandhi là-bas.
Second cas - Shekh Jarrah, Jérusalem Est
Selon le droit international, Jérusalem Est fait partie des territoires occupés palestiniens. En tant que tels, l’état israélien n’a pas le droit de transférer une partie de sa propre population dans ces territoires ni de déporter les habitants de ces territoires. Rien qu’en 2008, l’état d’Israël a annulé le droit légal de résidence de 4 577 Palestiniens de Jérusalem Est afin que les Forces Israéliennes d’Occupation puissent les déporter. Comme on le voit dans les reportages incroyables de Sherine Tadros et Jacky Rowland de Al Jazeera, le quartier de Sheikh Jarrah a été la victime de cet incessant nettoyage ethnique "maison par maison, famille après famille". Les Palestiniens en larmes sont littéralement expulsés de leurs maisons et leurs affaires sont jetées dans la rue pendant qu’ils regardent impuissants les colons juifs prendre possession de leur domicile sous la protection de l’armée d’Israël. Ce que nous voyons là n’est pas la conséquence de quelque désastre naturel mais la conséquence de politiques gouvernementales qui sont soutenues et financées par les gouvernements américains et européens. Quand Tony Blair pontifie sur "les valeurs humaines partagées de liberté et d’indépendance" on se demande s’il a jamais mis les pieds à Jérusalem Est.
Troisième cas - Le village de Al-Arakib
Situé dans le Naqab (Negev), Al-Arakib, un village de 300 Bédouins palestiniens, a été détruit plusieurs fois en l’espace de trois mois. En dépit du fait qu’ils sont citoyens d’Israël, l’état refuse de reconnaître leur droits de propriété sur la terre qui datent de la période ottomane. En fait, Al-Arakib est un des 50 villages bédouins dont Israël ne reconnaît pas la légalité. Pendant l’été de 2010 le gouvernement israélien a décidé de faire un exemple avec Al-Arakib, et comme le montre Max Blumenthal dans quelques reportages accablants, il a fait détruire le village à cinq reprises laissant ses habitants sans domicile et complètement démunis. Comme on le voit dans le reportage vidéo de Blumenthal, les maisons sont vidées et écrasées avec des bulldozers et des tracteurs sous les yeux des familles assises par terre. Dans un cas particulièrement odieux de démolition, les élèves d’un collège israélien ont été amenés sur le site, ils sont entrés dans les maisons et ont gribouillé les murs. Puis les affaires qui restaient dans les maisons ont été jetées dehors et les maisons ont été détruites. Israël se justifie en disant qu’il a besoin de la terre pour y planter de la forêt mais c’est une excuse profondément cynique et sans fondement. Les violentes expulsions qu’il fait subir à ses propres citoyens Palestiniens révèle toute la perversion des constantes réclamations d’Israël concernant "ses besoins sécuritaires". Les enquêtes comme celles de Jacky Rowland, Sherine Tadros, Max Blumenthal et beaucoup d’autres contrastent vivement avec la propagande israélienne usée que répètent comme des perroquets les journalistes grégaires et lâches. On a du mal à comprendre la raison pour laquelle les médias principales d’Amérique et Nord ignorent largement le mouvement palestinien de résistance non-violente à l’occupation israélienne. Bien sur ce que nous voyons aujourd’hui n’a rien de nouveau pour les Palestiniens qui sont dépossédés et expulsés depuis plus de 62 ans ; ce qui est nouveau c’est la méthode : Les "lois" byzantines israéliennes qui visent les quartiers et les villages arabes, les murs d’annexion et les barrages qui séparent les villageois de leurs terres et de leurs sources d’eau pour ensuite les donner aux colonies juives illégales construites à proximité.
Il ne faut pas être un expert en droit international ni posséder de multiples diplômes ou doctorats pour reconnaître le vrai du faux. Les gens ordinaires savent reconnaître le nettoyage ethnique et le colonialisme quand ils en voient. Ils comprennent sa profonde perversion et sa violence inhérente. C’est spécialement vrai des peuples du soit disant "tiers-monde" où la mémoire collective est encore vivement imprégnée de l’expérience du colonialisme et de sa brutalité. Des centaines de milliers de personnes du monde entier regardent encore et encore les images de ces vidéos. Leur contenu est impardonnable, leur impact émotionnel est énorme. De fait, même si on ne connaît pas bien le contexte, il faut avoir le coeur bien dur pour ne pas être touché par les souffrances que les Palestiniens endurent sous la botte des colons israéliens.
En réalité ce ne sont pas des reportages honnêtes et documentés qui obtiendront justice pour les Palestiniens. Cependant, quand ils se combinent avec la campagne de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), avec les efforts pour briser le monstrueux siège de Gaza et avec le mouvement pour faire appliquer le droit international, alors tout à coup les gouvernement israélien habitué depuis longtemps à commettre ses crimes en toute impunité commence à s’en rendre compte. Rien n’effraie davantage l’élite dirigeante et ses défenseurs attitrés que de voir les citoyens se forger une conscience politique, commencer à se poser des questions et à s’engager. Plus exactement rien n’effraie plus le colonisateur que des esprits décolonisés. La marée de la conscience des masses est en train de tourner et comme l’ont appris les ségrégationnistes du Sud des USA, l’Union Soviétique et l’Afrique du Sud de l’apartheid il n’y a pas si longtemps, aucune armée aussi puissante soit-elle, et aucun état aussi répressif soit-il, ne pourra l’endiguer.
Notes : (*) Voir Reut Institute document.
14 septembre 2010 - Palestine Chronicle - Pour consulter l’original :
http://www.palestinechronicle.com/v...
Traduction de l’anglais : Dominique Muselet
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La paix sans contrepartie

publié le samedi 18 septembre 2010
Kharroubi Habib

 
OPINION :

De fait, l’Etat hébreu se comporte et agit sur la scène internationale et régionale en tant qu’Etat-voyou, arrogant, qui ne s’estime pas comptable à l’égard de la communauté internationale pour ses outrances et méfaits qu’il multiplie.
Les Etats-Unis et l’Union européenne n’ont pas trouvé à redire sur le refus d’Israël du plan de paix global que les pays arabes lui ont proposé au début des années deux mille. Pourtant, ce plan ne faisait qu’entériner le concept de la paix en échange des territoires occupés. Un lien que l’Etat hébreu a été le premier à faire et a affirmé sa disponibilité à le considérer comme base d’éventuelles négociations entre le monde arabe et lui.
Il est clair aujourd’hui que cette approche dans la recherche d’une solution de paix n’a été qu’un artifice de propagande pour Israël, qui en a usé tant que les Etats arabes n’y avaient pas souscrit. Et l’a proscrite de sa rhétorique aussitôt que ceux-ci en ont accepté le principe.
La paix, telle que l’entend l’Etat sioniste, est celle dont la conclusion lui procurerait la sécurité, tout en conservant les extensions territoriales que ses agressions répétées contre ses voisins lui ont permis de réaliser. Cette paix sans échange, Israël la justifie en prétextant l’impératif de sa sécurité.
Pendant longtemps, les opinions occidentales ont fait crédit à l’image de propagande du « petit Etat d’Israël menacé dans son existence par un monde arabe voulant sa destruction ». Le cliché a beaucoup perdu de sa force à susciter les mêmes grands élans de solidarité sur lesquels Israël a compté lors des confrontations avec le monde arabe, où il fut à chaque fois l’agresseur.
Bien que la propagande de l’Etat hébreu et le lobby sioniste persistent à soutenir cette énorme contrevérité, il n’est plus beaucoup de monde à croire en sa réalité. Un sondage l’a démontré en établissant qu’Israël est perçu maintenant à travers le monde comme étant, avec les Etats-Unis et avant l’Iran ou n’importe quel autre pays arabe, celui qui représente la plus grande menace pour la paix du monde.
De fait, l’Etat hébreu se comporte et agit sur la scène internationale et régionale en tant qu’Etat-voyou, arrogant, qui ne s’estime pas comptable à l’égard de la communauté internationale pour ses outrances et méfaits qu’il multiplie. A force d’user de ce comportement, l’Etat sioniste en est arrivé à dissiper le capital sympathie et de solidarité dont il a bénéficié depuis sa création au regard des souffrances tragiques et iniques dont le peuple juif a été victime. Israël, qui agresse ses voisins, occupe des territoires, persécute le peuple palestinien, n’a rien d’un Etat « exceptionnel et exemplaire » comme beaucoup ont cru qu’il serait.
L’argument de sécurité sur lequel Benjamin Netanyahu fonde ses inacceptables conditions à la création d’un Etat palestinien indépendant et viable aux côtés d’Israël ne tient pas la route au vu du rapport de force existant entre celui-ci et le peuple palestinien, de même qu’entre lui et les pays arabes voisins. Cela, les Etats-Unis, l’Union européenne et tout le quartette le savent pourtant parfaitement. Ils persistent malgré tout à exiger de ces Palestiniens et de ces Arabes des »concessions qui garantissent à Israël sa sécurité nationale ».
publié par le Quotidien d’Oran

Le diable est dans les détails

publié le samedi 18 septembre 2010
Uri Avnery – 11 septembre 2010

 
C’est l’histoire d’un homme qui avait dicté son testament. Il répartissait généreusement ses biens, assurait l’avenir des membres de sa famille, récompensait ses amis sans oublier ses serviteurs. Il concluait par un paragraphe succinct : “Au cas où je mourrais, ce testament serait nul et non avenu.”
J’AI BIEN peur qu’un tel paragraphe ne vienne s’ajouter à l’“accord cadre” que Benjamin Nétanyahou promet de signer dans un délai d’un an, au terme de négociations honnêtes et fructueuses avec l’Autorité palestinienne, grâce à la médiation d’Hillary Clinton, pour la plus grande gloire du Président Barack Obama.
Au terme de 12 mois, on aboutira à un accord sur un cadre parfait. Toutes les “questions fondamentales” seront résolues – la création de l’État palestinien, des frontières s’appuyant sur la Ligne Verte, le partage de Jérusalem en deux capitales, les dispositions concernant la sécurité, les colonies, les réfugiés, la répartition de l’eau. Tout.
Et alors, à la veille de l’impressionnante cérémonie de signature sur la pelouse de la Maison Blanche, Nétanyahou demandera d’ajouter un petit paragraphe : “Au moment où s’ouvriront les négociations en vue d’un traité de paix définitif, cet accord sera nul et non avenu.”
UN ACCORD CADRE n’est pas un traité de paix. C’est le contraire d’un traité de paix.
Un traité de paix est un accord final. Il comporte les détails des compromis obtenus au cours de négociations longues et épuisantes. Aucune des deux parties ne sera parfaitement satisfaite du résultat, mais chacune d’elles saura qu’elle a obtenu beaucoup et qu’elle peut s’en satisfaire.
Après la signature, viendra le temps de la mise en œuvre. Dans la mesure où tous les détails auront été précisés dans le traité lui-même, il n’y aura pas de discussion supplémentaire ; mis à part des éléments techniques mineurs. Ces éléments seront soumis à l’arbitrage américain.
Un accord cadre est tout le contraire. Il laisse tous les détails en suspens. Chacun de ses paragraphes est susceptible d’au moins une dizaine d’interprétations, puisque l’accord escamote les différences fondamentales au moyen de compromis non écrits.
On peut tout à fait dire que les négociations en vue d’un accord cadre ne sont que le prologue à de réelles négociations, un couloir menant au salon.
Si un accord cadre est obtenu au bout d’une année – béni soit celui qui y croit – les véritables négociations pour le traité de paix final peuvent bien durer cinq ans, dix ans, cent ans, deux cents ans. Demandez à Yitzhak Shamir.
COMMENT le sais-je ? Nous avons déjà assisté à cet opéra.
La “Déclaration de Principes” d’Oslo, qui fut signée il y a 17 ans moins deux jours, était un accord cadre de ce type.
À l’époque on parla d’accord historique, et à juste titre. La cérémonie solennelle sur la pelouse de la Maison Blanche se justifiait pleinement. Son importance découlait de l’événement qui l’avait précédée, le 10 septembre (qui se trouvait être le jour de mon anniversaire), lorsque le chef du mouvement de libération palestinien reconnut formellement l’État d’Israël et que le Premier ministre d’Israël reconnut formellement l’existence du peuple palestinien et de son mouvement de libération.
(Il faut remarquer ici que l’accord d’Oslo de 1993, tout autant que l’initiative de Sadate en 1977, avait été préparé dans le dos des Américains. Dans les deux cas, l’histoire s’écrivit sans la participation des États-Unis et, même, dans la crainte de celle-ci. Anouar El Sadate prit la décision de son vol sans précédent vers Jérusalem sans que l’ambassadeur américain au Caire en ait été le moins du monde informé, et les négociateurs d’Oslo prirent grand soin de garder leurs activités secrètes. La participation américaine n’intervint que très tard dans le processus, alors qu’il y avait déjà un fait accompli.)
Que s’est-il produit après la signature de l’accord cadre d’Oslo par les deux parties, au son des trompettes ?
Des négociations ont démarré.
Des négociations sur chaque détail. Des contestations sur chaque détail.
PAR EXEMPLE : l’accord prévoyait l’ouverture de quatre “points de passage sûrs”entre la Cisjordanie et la Bande de Gaza. Israël remplit cet engagement de la façon suivante : le long des passages proposés, des panneaux de signalisation très visibles furent mis en place, proclamant dans les trois langues : “Vers Gaza”. Ici et là, on peut encore apercevoir de tels panneaux de signalisation rouillés.
Et les points de passage ? Ils ne furent jamais ouverts.
Autre exemple : dans le cadre de longues négociations, la Cisjordanie fut divisée en trois zones : A, B et C. (Depuis que Jules César commença son livre sur la conquête de la Gaule par les mots : “La Gaule est divisée en trois parties”, les hommes d’État ont tendance à diviser chaque territoire en trois.)
La zone A fut attribuée à l’Autorité Palestinienne, qui fut créée dans le cadre de l’accord, et l’armée israélienne ne l’envahit que de temps en temps. La zone B est gouvernée formellement par l’Autorité Palestinienne, mais dirigée en pratique par Israël. La zone C, la plus vaste, demeura fermement aux mains d’Israël, qui y agit à son gré : il y exproprie des terres, y établit des colonies, y construit des murs et des clôtures, ainsi que des routes réservées aux seuls Juifs.
En outre, il était déclaré qu’Israël se retirerait (“se redéploierait”) en trois phases. La phase 1 a été réalisée, ainsi que la phase 2, à peu de choses près. La phase 3, la plus importante, n’a même pas commencé.
Certaines dispositions frisaient le grotesque. Par exemple, il n’y avait aucun accord sur ce que serait le titre officiel de Yasser Arafat : serait-il le “Dirigeant” (Chairman) comme le demandait Israël ou le “Président” comme le demandaient les Palestiniens. En l’absence d’accord, il fut retenu qu’il serait appelé dans l’ensemble des trois langues “ra’is” - un mot arabe qui désigne à la fois le dirigeant et le président. La semaine dernière, Nétanyahou s’est adressé à Abo u Mazen en l’appelant “Président Abbas”.
Ou encore le long débat à propos du passeport palestinien. Israël demandait qu’il ne soit qu’un “document de voyage” alors que les Palestiniens demandaient qu’il soit un “passeport” à part entière comme il convient pour un véritable État. Un accord fut trouvé pour que soit inscrit en haut “document de voyage”, et en bas “passeport” !
Israël donna son accord à la création d’une Autorité Palestinienne. Les Palestiniens voulaient l’appeler “Autorité Nationale Palestinienne”. Israël refusa. Lorsque les Palestiniens, contrairement à l’accord, imprimèrent des timbres portant la mention “nationale”, ils durent les détruire et en imprimer de nouveaux.
Selon les accords d’Oslo, les négociations sur les questions fondamentales – frontières, Jérusalem, réfugiés, colonies, etc. – devaient commencer en 1994 et se conclure par un traité de paix durable au bout de cinq années.
Les négociations ne se sont pas achevées en 1999, parce qu’elles n’ont jamais commencé.
Pourquoi ? C’est très simple : à défaut d’un véritable accord final, le conflit s’est poursuivi dans toute sa violence. Israël a créé des colonies à un rythme frénétique, de façon à créer des “faits-accomplis sur le terrain” avant l’ouverture de réelles négociations. Les Palestiniens se livrèrent à de violentes attaques, pour inciter les Israéliens à s’en aller plus rapidement, convaincus qu’“Israël ne comprend que le langage de la force”.
Le diable qui – c’est bien connu – réside dans les détails, se vengea de ceux qui avaient différé la décision sur les détails. Chaque détail se transforma en un terrain miné sur le chemin de la paix.
C’est dans la nature de l’accord cadre : il permet de renégocier sans fin chaque détail, en recommençant chaque fois depuis le début. Les négociateurs israéliens ont exploité cette possibilité à fond : chaque “concession” israélienne était monnayée encore et encore au cours des négociations successives. D’abord dans le cadre des négociations sur la “Déclaration de Principes”, puis au cours des négociations d’accords provisoires. Et nous les vendrons de nouveau, c’est certain, une troisième, quatrième et cinquième fois au cours de négociations en vue d’accords définitifs. Chaque fois à un prix élevé.
CELA signifie-t-il qu’une Déclaration de Principes ne vaut rien ?
Je ne dirais pas cela. En diplomatie, les déclarations sont importantes, même si elles ne s’accompagnent pas d’actions immédiates. Elles réapparaissent toujours. Des paroles qui ont été prononcées ne peuvent être rétractées, même si ce ne sont que des mots. Le génie ne saurait retourner dans la bouteille.
Lorsque le gouvernement israélien a reconnu le peuple palestinien, il a mis fin à un débat qui avait dominé la propagande sioniste pendant près d’un siècle : qu’il n’y a pas et qu’il n’y a jamais eu de peuple palestinien. “Il n’existe rien de tel” comme le déclarait inlassablement l’inoubliable (hélas) Golda Meir.
Lorsque les Palestiniens ont reconnu l’État d’Israël, cela a entraîné une révolution dans les perceptions du monde arabe, une révolution dont on ne peut renverser le cours.
Lorsque le chef de la droite israélienne reconnait, devant le monde entier, la solution à “deux États pour deux peuples”, il trace une ligne en deçà de laquelle il n’est plus possible de revenir. Même s’il le dit sans y croire vraiment, comme une formule de circonstance, les mots ont leur propre vie. Ils sont devenus un fait politique : à partir de maintenant aucun gouvernement israélien ne peut revenir en arrière.
Voilà pourquoi les gens d’extrême droite avaient raison lorsqu’ils accusaient récemment Nétanyahou de mettre en œuvre – à Dieu ne plaise ! – le “projet d’Uri Avnery”. Ils ne cherchent pas à me complimenter, ils veulent le condamner. C’est comme accuser le pape d’agir au service des Ayatollahs.
Si jamais Nétanyahou était finalement obligé de signer un “accord cadre” ou un “accord dilatoire” déclarant qu’un État palestinien sera créé sur les frontières du 4 juin 1967 avec Jérusalem Est pour capitale, avec des échanges de territoires limités, cela orienterait tout processus diplomatique futur. Cependant, je ne crois pas qu’il signera et même s’il le faisait, cela ne signifie pas qu’il le mettrait en pratique.
C’EST POURQUOI j’insiste : il ne devrait pas y avoir d’accord sur un processus conçu pour aboutir à une “déclaration de principes” ou à un “accord cadre”
Il devrait y avoir – ici et maintenant ! – des négociations pour un traité de paix complet et définitif.
Satan se trouve dans les accords cadres. Dieu se trouve – pour autant qu’il soit quelque part – dans un traité de paix.
Article écrit en hébreu et en anglais le 11 septembre, publié sur le site de Gush Shalom – Traduit de l’anglais « Satan of the Details » pour l’AFPS : FL/PHL

Juifs ou Israéliens ?

publié le samedi 18 septembre 2010
Alain Gresh

 
« Une majorité d’Israéliens pour la reprise de la colonisation en Cisjordanie », tel est le titre d’une dépêche en provenance de Jérusalem et datée du 14 septembre. On y lit que plus de la moitié des personnes interrogées (51%) « estime que le Premier ministre Benjamin Netanyahu doit ordonner la reprise de la construction à l’issue de ce moratoire le 26 septembre. 39% sont favorables à la poursuite du gel partiel de la colonisation et 10% sont sans opinion ». Ce sondage a été réalisé par le quotidien israélien Yediot Aharonot.
Le petit problème, c’est que les personnes interrogées sont les seuls Israéliens juifs, ce qui veut dire qu’on n’a pas demandé leur avis aux quelque 1,5 million de Palestiniens citoyens de l’Etat d’Israël, soit environ 20 % de la population. Le titre de la dépêche de l’AFP est donc factuellement faux, mais il illustre bien ce que veut dire le terme « Etat juif », un Etat dans lequel les citoyens non juifs n’ont pas voix au chapitre.
Durant le processus d’Oslo, un certain nombre de députés de droite avaient exigé du gouvernement Rabin que toute décision importante sur l’avenir des territoires occupés, pour être adoptée, doive disposer au parlement d’une « majorité juive », c’est-à-dire ne prenant pas en compte les députés palestiniens.
Il est vrai qu’il n’existe pas, pour Israël, de nationaux israéliens, mais seulement des citoyens juifs ou des citoyens non juifs.
Né à Varsovie, ayant passé deux années dans le camp de concentration de Bergen-Belsen, Israël Shahak avait émigré en Palestine en 1945. Professeur de chimie à l’Université hébraïque de Jérusalem, il devint président de la Ligue des droits de l’homme et du citoyen en 1970. Dans un livre courageux publié en français en 1975 et intitulé Le Racisme de l’Etat d’Israël, ouvrage dont on peut se demander s’il trouverait un éditeur aujourd’hui, il posait la question : « Qu’est-ce qu’un “Etat juif” ? » (Guy Authier, 1975) et esquissait la réponse suivante :
« La majorité des écrits concernant Israël et l’essentiel de ce qui se dit à son propos hors de ses frontières souffrent d’une lacune fondamentale : ils ignorent le fait que l’Etat d’Israël n’est – ni en principe ni en fait – un Etat israélien, ni un Etat des Israéliens ; c’est un Etat juif. »
Aucune statistique, poursuivait-il, ne concerne les Israéliens :
« Non seulement il n’existe pas d’Israéliens en Israël, mais les animaux et les plantes elles-mêmes sont divisés en juifs et non-juifs. Officiellement, l’Etat d’Israël recense et classifie les vaches et les moutons, les tomates ou le blé en produits “juifs” et “non-juifs”. »
Il fallait toute l’ignorance de Bernard Kouchner pour parler de « peuple israélien » auquel l’Europe devait garantir « sa sécurité et son identité juive » (« A quand l’Etat palestinien ? », Le Monde, 23 février 2010).
Israël est la seule démocratie qui opère une distinction entre citoyenneté et nationalité : tous les titulaires de la citoyenneté (ezrahut) ont, en principe, des droits égaux, mais seuls certains, les juifs, bénéficient de la nationalité (le’um). En 1970, Shimon Agranat, président de la Cour suprême, a confirmé que l’on ne pouvait pas parler de « nationalité israélienne », car il n’existait pas de nation israélienne séparée de la nation juive et qu’Israël n’était même pas l’Etat de ses citoyens juifs, mais celui des juifs du monde. Uzi Ornan, professeur de linguistique, a intenté une action en 2000 pour inverser ce jugement, mais les chances d’aboutir sont faibles.
On comprend mieux pourquoi les Palestiniens ne peuvent reconnaître le caractère juif de l’Etat d’Israël, qui entérinerait le statut de seconde zone accordé aux Palestiniens de cet Etat. Et on peut s’étonner que les dirigeants américains ou européens, ainsi que de nombreux intellectuels, exigent de l’Autorité palestinienne qu’elle se plie aux injonctions israéliennes.
publié sur le blog du Monde diplomatique "Nouvelles d’Orient"

Le procureur réclame une peine sévère pour Abdallah Abu Rahmah

publié le vendredi 17 septembre 2010
PNN

 
Le procès d’Abdallah Abu Rahmah, un des organisateurs du Comité Populaire de Bil’in Contre le Mur et les Colonies, a repris mercredi à la Cour Militaire de Ofer, dans le centre de la Cisjordanie. Le mois dernier, le tribunal avait retenu les charges suivantes, organisation de manifestations illégales et incitation à y participer, mais avait annulé les condamnations pour violence (lancé de cailloux) et possession d’armes (cartouches de gaz lacrymogène usagées).
Le procureur militaire a demandé une peine de plus de deux ans de prisons pour Abu Rahman, au motif que, en tant qu’organisateur, sa punition devait être sévère, pour le dissuader lui, ainsi que tous ceux qui voudraient suivre son exemple. Cette déclaration du procureur met en avant les motivations politiques liées à la mise en accusation d’Abu Rahman, et confirme les propos tenus par Mme Ashton, directrice des affaires étrangères européennes, le mois dernier. Elle avait déclaré que emprisonner M Abu Rahman serait "une pression exercée sur lui et sur les autres palestiniens pour les empêcher d’exercer leur droit légitime à manifester de manière non-violente contre le mur."
Pour justifier cette sanction qu’il veut sévère et dissuasive, le procureur a mis en avant les répercussions et le coût causés par les manifestations contre le mur, en citant un rapport écrit par un prétendu "expert" qui est en fait un officier israélien, le major Igor Mussayev.
Le rapport, truffé d’erreurs semble-t-il, essaye de prouver notamment que les militaires israéliens n’ont aucune supériorité sur les manifestants. Le rapport ajoute que les balles en caoutchouc utilisées par l’armée ont une portée inférieure à celle des frondes utilisées parfois par quelques militants palestiniens. Selon le rapport, les balles en caoutchouc auraient une portée inférieures à 50 mètres, la limite légale pour tirer sur les manifestants.A u cours de l’audience, la major Mussayev a déclaré que toutes les armes mentionnées dans son rapport étaient non létales et adaptées aux mesures anti-manifestations. Interrogé au sujet des balles de calibre 22mm, qui sont classées dans les armes mortelles et bannies des arsenaux anti-émeutes, le major a soutenu qu’elles n’étaient qu’une mesure anti-manifestations. Une telle réponse, venant de l’officier chargé des manifestations dans toute la Cisjordanie, montre le manque total de respect pour la légalité quand il s’agit de réprimer la lutte palestinienne.
Enfin, le rapport a également présenté à la Cour les coûts liés aux munitions utilisées durant les manifestations, qui s’élèverait à 6.5 millions de NIS (New Israeli Shekel), soit 1.35 millions d’euros environ, entre août 2008 et décembre 2009. Il mentionne également le coût nécessaire pour monter un vrai mur à Nil’in, 8.5 millions de NIS (à peu près 1.77 millions d’euros), le mur n’étant actuellement qu’un grillage. Étrangement, le rapport ne mentionne rien concernant le coût pour changer la trajectoire actuelle du mur, et rien également à propos de la décision prise il y a maintenant trois ans par la Cour Suprême concernant ce changement de tracé du mur.

Négociations au Proche-Orient : « Un substitut à la paix »

publié le vendredi 17 septembre 2010
Pierre Haski

 
L’optimisme de façade plane sur les négociations israélo-palestiniennes après les rencontres de Charm El-Cheikh et de Jérusalem, entre Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas, avec Hillary Clinton comme « marraine ». Mais pour Haneen Zoabi, députée arabe israélienne, il n’y a pas de raison de se réjouir : la négociation est devenue une fin en soi, un substitut à la paix.
Haneen Zoabi a fait irruption dans l’actualité en juin dernier, lorsque cette native de Nazareth, dans le nord d’Israël, a fait son retour à la Knesset, le parlement israélien, après avoir participé à la flottille pour Gaza prise d’assaut par l’armée israélienne dans les eaux internationales. L’élue arabe fut prise à partie par certains de ses « collègues », dont l’un, Miki Regev, membre du Likoud de Netanyahou, qui lui a lancé, en arabe : « Va à Gaza, espèce de traître. »
« Femme, laïque, palestinienne, citoyenne israélienne »
De passage à Paris [1], l’élue de l’Assemblée nationale démocratique, l’un des trois partis arabes représentés à la Knesset, est plus combattive que jamais défendant, dans une interview à Rue89, une identité complexe et potentiellement conflictuelle : « femme, laïque, palestinienne, citoyenne israélienne ».
Depuis cet épisode de la flottille, Haneen Zoabi est la cible d’une véritable offensive. La Knesset lui a déjà imposé trois restrictions à son statut de parlementaire :
* plus de passeport diplomatique ; * plus d’aide judiciaire ; * refus de permission spéciale pour les voyages « sensibles » à l’étranger.
Possible déchéance de nationalité
De plus, le procureur de la République a ouvert une enquête sur la possibilité de déchoir Haneen Zoabi de sa nationalité israélienne, ce qui fait bondir la jeune femme, issue de cette communauté d’environ 1 million de « Palestiniens de l’intérieur », Arabes nés dans l’Israël d’avant 1967. Elle ironise :
« En tant qu’Arabe née à Nazareth, nous n’avons pas émigré en Israël, c’est Israël qui a immigré chez nous. »
A ses yeux, toutes ces mesures sont d’abord de l’intimidation afin de délégitimer les élus arabes israéliens, au nombre de onze sur 120 membres de la Knesset, représentant trois partis : communiste, islamique, et nationaliste.
Cette jeune femme qui n’a pas froid aux yeux ne demande pas la disparition de l’Etat d’Israël mais quelque chose d’hérétique aux yeux de la majorité des Israéliens : elle estime qu’un Etat ne peut être « juif et démocratique ».
« Ça n’est pas possible, c’est contradictoire. Chaque fois qu’il faut choisir entre les deux, l’Etat choisit d’être un peu plus juif plutôt que plus démocratique. Avec Netanyahou, c’est devenu pire. »
Ce qu’elle demande : le droit à l’identité nationale et à la citoyenneté complète, au sein d’un Etat d’Israël « normal et démocratique » qui ne distinguerait pas entre les juifs et ses autres composantes. Assurément une utopie dans le contexte actuel puisque, reconnaît-elle, c’est une remise en cause des fondements du sionisme. Les négociations remplacent la paix
Sans surprise, Haneen Zoabi ne croit pas aux négociations de paix qui ont repris sous l’égide américaine :
« Les négociations sont une stratégie pour remplacer la paix. Israël n’est pas prêt à la paix. »
La députée nationaliste arabe estime qu’Israël est gagnant sur toute la ligne dans la reprise de négociations sans fin. L’Etat hébreu obtient cinq résultats immédiats :
1. poursuite de la coordination sécuritaire avec l’Autorité palestinienne ; 2. rupture de l’isolement international ; 3. reprise de l’investissement international ; 4. poursuite du blocus de Gaza ; 5. chantage aux pays occidentaux pour reconnaître Israël comme un « Etat juif ».
Et Benyamin Netanyahou ne perd pas sur les trois « fronts » qui lui importent :
1. poursuite de la colonisation ; 2. poursuite de l’annexion de Jérusalem ; 3. poursuite du siège de Gaza.
Haneen Zoabi est particulièrement sévère à l’encontre du Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui, selon elle, « a cessé de représenter le peuple palestinien ».
L’élue de Nazareth, une ville à majorité arabe dans le nord d’Israël, estime que la priorité actuelle des Palestiniens devrait être de surmonter les divisions entre les différents courants, incarnés par le pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza, et celui du Fatah en Cisjordanie. Et qu’il ne devrait pas y avoir de négociations sans une claire acceptation par Israël des droits des Palestiniens, avec tout ce que ça implique pour les colonies, les frontières, Jérusalem… La voix peu audible des « Arabes israéliens »
La jeune femme n’a pas de sympathie pour les islamistes du Hamas, dont elle se sent « à 100% à l’opposé des valeurs sociales » :
« Je suis une femme laïque et libérale, je crois en la démocratie et dans la place de l’individu, le rôle de la femme.
Mais -et c’est un grand mais- ils ont été élus par le peuple palestinien, et personne ne peut leur dire pour qui voter. Ils font donc partie de la lutte et de la recherche d’une fin à l’occupation. »
Haneen Zoabi se trouve à l’étranger pour faire entendre cette voix particulière des « Arabes israéliens » ou Palestiniens d’Israël, difficilement audible, y compris en Israël même. Une voix singulière, différente de celle qui vient de Ramallah ou de Gaza et, de ce fait, peut-être plus libre de dire des vérités qui dérangent.
[1] elle était l’invitée d’honneur de la Fête de l’Humanité les 10, 11 et 12 septembre
publié par Rue89
note : CL, Afps

L’éternel recommencement du processus de paix au Proche-Orient

publié le jeudi 16 septembre 2010
Claude Guibal

 
A la vue du passage éclair des vans blindés aux vitres fumées, les habitants de Charm el-Cheikh n’ont même pas levé la tête. Depuis onze ans qu’elle accueille avec plus ou moins de régularité de multiples sommets censés relancer la paix au Proche-Orient, la station balnéaire du Sud-Sinaï, désabusée, en a vu d’autres. A Yasser Arafat, Ehud Barak, Bill Clinton ou Kofi Annan ont succédé hier Mahmoud Abbas et Benyamin Nétanyahou.
Le président palestinien et le Premier ministre israélien se sont rencontrés sous l’égide de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton et en présence de l’hôte égyptien.
Quant aux négociations, entamées le 2 septembre en grande pompe à Washington, elles n’en finissent pas de commencer, à en croire les délégations qui, hier encore, assuraient travailler à créer un climat favorable pour débattre des sujets de fond.
« Discrétion ». L’échéance du 26 septembre, qui marque la fin du moratoire israélien sur la construction de nouveaux logements dans les colonies juives, pèse toujours comme une épée de Damoclès sur l’ensemble du processus. Nétanyahou, qui veut ménager l’aile dure de sa coalition gouvernementale, a jusqu’à présent affirmé qu’il ne prolongerait pas ce moratoire, tout en laissant entendre qu’Israël pourrait limiter le lancement de nouveaux chantiers. Mais les Palestiniens, soutenus par l’Egypte et la Ligue arabe, ne l’entendent pas de cette oreille et ont menacé de quitter la table des négociations si la construction devait reprendre.
« La question de la colonisation représente pour nous un véritable obstacle au lancement des négociations », a répété hier Yasser Abed Rabbo, un des principaux négociateurs palestiniens, tout en se disant prêt « à des pourparlers intenses pour parvenir à un règlement des questions concernant le statut final ».
L’émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, ne s’est pas montré plus disert devant la presse, les « questions de fond » devant selon lui faire l’objet de « la plus grande discrétion ».« Les discussions sérieuses ont commencé. Nous essayons d’avancer dans la bonne direction sur la question des colonies », a-t-il déclaré, renouvelant l’appel de Barack Obama en faveur d’une prolongation du gel de la construction, annoncé en décembre 2008, et appelant les deux camps à faire des concessions pour préserver la dynamique des discussions. Celles-ci doivent se poursuivre aujourd’hui à Jérusalem.
Or, pour Barack Obama, le temps presse. Le président américain ne peut en effet se permettre de voir le processus s’enliser. Un échec prématuré, exploité par ses adversaires républicains, pourrait lui coûter cher alors qu’approchent les élections parlementaires de mi-mandat, prévues début novembre.
« Réfugiés ». Mais la question des colonies n’est pas le seul obstacle qui entrave le démarrage des négociations. Benyamin Nétanyahou continue, selon son entourage, de demander que les Palestiniens reconnaissent au préalable Israël comme « Etat-nation du peuple juif ». Mahmoud Abbas, soutenu par les pays arabes, réclame de son côté des garanties sur le droit au retour des réfugiés palestiniens. « Parler d’un Etat juif, c’est parler d’un Etat fondé sur une base ethnique et cela revient à laisser de côté la question des réfugiés, qui préoccupe tous les pays arabes », a précisé au journal Al-Masry al-Yom le responsable du dossier palestinien à la Ligue arabe, Mohamed Sobeih.
Les frontières du futur Etat palestinien et le statut de Jérusalem sont également au cœur des préoccupations arabes. Lors de l’ouverture des négociations à Washington, il y a dix jours, le président égyptien, Hosni Moubarak, s’était prononcé en faveur d’un retour aux frontières de 1967, dans une longue tribune dans les colonnes du New York Times. Il a également demandé pour la première fois que Jérusalem soit la capitale des deux Etats, israélien et palestinien, et a appelé au déploiement de forces internationales en Cisjordanie.
Le raïs égyptien est le parrain historique de ce processus de paix qu’il a vu, en près de trente ans au pouvoir, peu à peu s’enliser. Mais c’est à reculons, plus par devoir que par conviction, que le Caire participe à ces pourparlers lancés par Obama. Car, en Egypte, tout le monde les estime voués à l’échec. Il s’agit, surtout, de ne pas laisser les Palestiniens seuls à la table des négociations. Et aussi de réaffirmer le rôle central de l’Egypte dans la région, qui lui permet de s’assurer auprès de Washington et de la communauté internationale le soutien - et l’aide financière - nécessaire à sa stabilité, à l’heure où la question de la succession de Moubarak, 82 ans, est ouvertement débattue.

Banque mondiale : L’Autorité palestinienne en bonne voie pour établir un État

18/09/2010
« Si l'Autorité palestinienne maintient sa performance actuelle en matière de renforcement des institutions et d'accès aux services publics, elle est en bonne voie pour établir un État dans un proche avenir », estime la Banque mondiale dans un rapport publié jeudi. L'institution, qui supervise le Fonds d'affectation spéciale des pays donateurs, note que l'Autorité palestinienne a réalisé des progrès pour maintenir ses dépenses dans le cadre de son budget.
Toutefois, malgré ces efforts, l'Autorité palestinienne va rester dépendante de l'aide financière étrangère. « À moins qu'une mesure ne soit prise dans un avenir proche pour surmonter les obstacles restants pesant sur le développement du secteur privé et sur une croissance viable, les institutions de l'Autorité palestinienne, aussi solides soient-elles, ne seront pas capables de soutenir un État viable », estime le rapport. Une croissance économique stable fait encore défaut à la Cisjordanie et à la bande de Gaza, note également le rapport. « Des changement significatifs restent nécessaires pour augmenter l'investissement privé principalement dans des secteurs productifs, pour permettre à l'Autorité palestinienne de réduire de façon significative sa dépendance à l'aide des donateurs », indique en outre le texte.
La Banque mondiale estime qu'il est trop tôt pour déterminer si le récent assouplissement partiel du blocus de Gaza a eu un impact sur l'économie. « Dans tous les cas, l'impact sur le secteur privé sera limité tant que l'interdiction des exportations sera en vigueur. »
La Banque mondiale a, par ailleurs, approuvé jeudi une aide de 40 millions de dollars à l'Autorité palestinienne qui fait face à un déficit de financement compris entre 300 et 400 millions de dollars en 2010.  

Israël affiche sa détermination face aux pressions sur la colonisation

18/09/2010
« Le Premier ministre (Benjamin Netanyahu) n'a pas changé de position sur cette question : il n'y a aucune décision de prolonger le moratoire » sur la construction dans les colonies en Cisjordanie qui s'achève fin septembre, a déclaré à l'AFP un haut responsable israélien sous le couvert de l'anonymat. Selon les médias, M. Netanyahu a consulté cette semaine le « forum des sept » principaux ministres qui a décidé de ne pas prolonger le gel partiel de la colonisation, et en a informé la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton. Le ministre de la Défense Ehud Barak a proposé en revanche de prolonger ce gel jusqu'à un accord avec les Palestiniens sur le tracé des frontières, ont ajouté les médias.
Même sans prolongation officielle du moratoire, le gouvernement pourrait continuer à freiner de nouvelles constructions, la Cisjordanie occupée relevant de l'armée et donc du ministère de la Défense, qui donne en dernier ressort son feu vert aux mises en chantier. M. Netanyahu avait évoqué le 12 septembre une reprise limitée de la construction, écartant un renouvellement du moratoire. Mme Clinton avait indiqué quant à elle jeudi « espérer » une prolongation, à laquelle a appelé le 10 septembre le président Obama. L'administration américaine « travaille dur à faire en sorte que demeure une atmosphère propice à des discussions constructives », a-t-elle ajouté, après avoir participé mardi et mercredi à la reprise des négociations directes israélo-palestiniennes, qui avaient été gelées en décembre 2008. Un haut responsable palestinien a affirmé que les responsables américains avaient proposé une prolongation de trois mois, le temps que les deux parties s'entendent sur les frontières, en vue de « cesser la colonisation sur le territoire du futur État palestinien ». Israël compte annexer aux termes d'un accord de paix les blocs d'implantations où vit la majorité des 300 000 colons en Cisjordanie, de sorte que la construction n'y concernerait plus les Palestiniens.
Le président de l'Autorité palestinienne a prévenu à plusieurs reprises qu'il se retirerait des négociations en cas de relance de la colonisation. Le président égyptien Hosni Moubarak a lui aussi suggéré d'« arrêter la colonisation durant trois ou quatre mois », dans le but « de parvenir à un accord de paix dans trois ou six mois », dans un entretien pour la télévision israélienne qui doit être diffusé aujourd'hui. L'Union européenne et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon ont également demandé l'extension du moratoire.
Par ailleurs, un responsable local de la branche armée du Hamas a été tué par l'armée israélienne en Cisjordanie, bouclée à l'occasion de la fête juive de Yom Kippour. Iyad Chilbayeh, 38 ans, a été abattu par des militaires lors d'une opération dans le camp de réfugiés de Nour Chams, près de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie. Selon des sources sécuritaires palestiniennes, il a été tué dans sa maison après qu'une quinzaine de jeeps de l'armée eurent pénétré dans le camp pour procéder à des arrestations. Selon un porte-parole militaire israélien, qui n'a pas fait état de la présence d'arme sur lui, il « a couru de façon menaçante en direction des soldats qui ont ouvert le feu ».
Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a condamné « l'assassinat », dénonçant « une dangereuse escalade sapant un peu plus la crédibilité d'un processus politique déjà chancelant ». Le Hamas a estimé de son côté que « l'assassinat était le fruit des négociations », accusant « l'occupation et l'Autorité du Fateh de complicité dans cet assassinat ».  

La Chine réclame la ratification du TNP par le régime israélien

Vendredi, 17 Septembre 2010 13:06
IRIB - La Chine soutient la proposition d'établir une zone dénucléarisée, au Moyen-Orient, a déclaré, jeudi, un haut diplomate chinois, à Vienne. "La Chine soutient toujours le renforcement du régime international de non prolifération et s'engage à faire progresser l'universalité, l'efficacité et l'autorité du Traité de non prolifération des armes nucléaires (TNT).", a déclaré Hu Xiaodi, Ambassadeur de Chine, auprès des agences de l'ONU et des organisations internationales, à Vienne. A cette fin, la Chine soutient l'établissement d'une zone dénucléarisée, au Moyen-Orient, demande à Israël de ratifier le Traité de non prolifération nucléaire à une date proche, de placer toutes ses installations nucléaires sous la supervision complète de l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA), a dit l'ambassadeur chinois, lors d'une réunion des gouverneurs de l'AIEA qui avait débuté, lundi, à Vienne. "Pendant ce temps, tous les pays, dans cette région, devraient remplir, consciencieusement, leurs obligations envers le TNP, signer et ratifier les accords de l'AIEA et ses protocoles additionnels.", a indiqué le diplomate chinois. Il a rappelé que la Chine se félicitait de la proposition faite dans le document final adopté, lors de la conférence sur la révision du TNP, tenue, en mai, sur la convocation d'une Conférence internationale, en 2012, sur l'établissement d'une zone sans armes nucléaires et armes de destruction massive, au Moyen-Orient.  
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Ashkenazi reconnaît l'isolement d'Israël à l'échelle internationale

Vendredi, 17 Septembre 2010 21:42 
IRIB - Le chef d'état major de l'armée israélienne a reconnu l'isolement d'Israël sur l'échiquier internationale, après la guerre de 22 jours à Gaza. D'après le quotidien Al-Qods al-Arabi, en réponse à la question concernant la fragilisation du statut quo du régime sioniste après la guerre de 22 jours, Gabi Ashkenazi qui prononçait un discours à une école militaire en Cisjordanie, a affirmé que l'idée de l'illégitimité d'Israël existe à l'intérieur aussi bien qu'à l'extérieur de cette entité. L'armée israélienne a attaqué, durant 22 jours en 2008, la bande de Gaza. Lors de cette offensive, 1450 Palestiniens sont tombés en martyrs et 5500 autres ont été blessés sans compter les trois milliards de dollars de dégâts infligés aux infrastructures de la région  
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La Ligue arabe refuse la judaïté "d’Israël"

Samedi, 18 Septembre 2010 06:17 
La Ligue arabe a affiché une fin de non recevoir au principe de la judaïté d’Israël exigé par l'entité sioniste durant les négociations directes. « Nous refusons les demandes israéliennes auprès des Palestiniens pour reconnaitre Israël en tant qu’état juif », signale le communiqué final des ministres des affaires étrangères, réunis au Caire dans le cadre d’une session ordinaire semi-annuelleLes ministres arabes ont également sollicité l’Administration américaine de faire pression sur Israël pour l’obliger à "geler définitivement les colonisations dans les territoires palestiniens, dont à Jérusalem est occupée ».Pour sa part, et lors d’un point de presse organisé à l’issue de la rencontre interministériel, le secrétaire général de la Ligue Arabe Amr Moussa a mis en garde qu’il n’y aura pas de négociations si les activités de colonisation se poursuivent :« C’est notre position et celle de Mahmoud Abbas » a-t-il ajouté, demandant de donner une chance aux négociations, « malgré les doutes qui planent sur ses résultats ».« Plusieurs négociations ont eu lieu et ont toutes échoué en raison de la position israélienne et de la partialité des politiques internationales », a-t-il signalé.La relance des négociations directes sous le parrainage des États-Unis s’est faite à la demande du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, et après des pressions américaines draconiennes sur Abbas.Netanyahou s’étant engagé à obtenir la reconnaissance des Palestiniens de la judaïté de l’entité sioniste.Après trois séances réunies en présence de la secrétaire d’état Hillary Clinton, ces pourparlers se poursuivent mais butent toujours sur l’ordre du jour. D’ailleurs, très peu d’informations en filtrent, les Américains ayant décidé de garder leur contenu top secrets. La prochaine séance devrait avoir lieu la semaine prochaine.
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Pressions sur les Arabes pour renoncer à l’adhésion d’Israël à l’AIEA

Samedi, 18 Septembre 2010 06:22 
Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux ont intensifié, jeudi, leurs pressions sur les pays arabes, au sein de l'Agence internationale de l'énergie atomique, pour qu’ils renoncent à une résolution forçant « Israël » à dévoiler ses capacités nucléaires et à signer le Traité de non-prolifération des armes nucléaires. Une demande refutée par les pays arabes.Les Etats-Unis ont, dans ce contexte, menacé au recours d’une « inspection spéciale » des activités syriennes présumées. Ce qui veut dire que l’AIEA aura le droit de saisir le conseil de sécurité de l’Onu, au cas où la Syrie refuse l’inspection de ses sites.L’Iran, par la voix de son représentant au sein de l’AIEA, Ali Soltaniyeh, a de son côté, critiqué l’offense occidentale contre la Syrie, au lieu d’insister la frappe israélienne contre la région syrienne de Deir Zour.M.Soltaniyeh a réitéré que le danger nucléaire principale dans la région émane de l’entité sioniste.Au quatrième jour de la réunion des 35 gouverneurs de l'AIEA à Vienne, l'Union européenne s'est donc jointe à Washington pour prétendre qu'une résolution contre « Israël », considéré comme la seule puissance nucléaire au Proche-Orient, pourrait mettre en péril le projet de tenue d'une conférence en 2012 pour dénucléariser la région. Cela pourrait également avoir une influence négative sur les pourparlers de paix en cours entre Israéliens et Palestiniens, ont estimé les Occidentaux.Par la voix de l'ambassadeur du Soudan à l'AIEA, Mahmound El-Amin, les 22 Etats arabes membres de l'agence onusienne ont opposé une fin de non-recevoir à la démarche occidentale: "Le Groupe des pays arabes demande aux Etats membres de l'AIEA de soutenir le projet de résolution et de voter pour", a-t-il déclaré jeudi.Ce projet de résolution est à l'ordre du jour de la conférence générale annuelle de l'organisation, la semaine prochaine, du 20 au 24 septembre.L'année dernière, une résolution en ce sens avait été adoptée à une courte majoritSelon des diplomates, ce sujet requiert une grande importance à Washington, vu la présence à Vienne du principal conseiller du président américain Barack Obama sur la question du nucléaire, Gary Samore. L'UE estime que l'AIEA "devrait se concentrer sur la mise en application des accords et éviter tout ce qui pourrait mettre en péril les progrès réalisés", a souligné Frank Recker.L'ambassadeur américain, Glyn Davies, avait tenu des propos similaires plus tôt dans la semaine, estimant que la conférence de 2012 ne se réalisera pas en "matraquant" un pays participant.La récente conférence de suivi du TNP à New York s'était conclue sur un rare consensus pour la tenue en 2012 d'une conférence pour promouvoir un Proche-Orient dénucléarisé.
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