mercredi 4 août 2010

Trois jeunes de 14 ans arrêtés près du mur à Bil’in

Source : bilinvillage (+ vidéo)
publié le mardi 3 août 2010.
Lundi 2 août 2010 à midi, trois adolescents qui marchaient près du mur à Bil’in ont été arrêtés par des soldats israéliens. Les jeunes, Moatasem Ali Mansor, Majde Burnat et Mohamad Abu Rahmah, se promènent souvent près du mur.
Aujourd’hui, ils ont été détenus pendant 3 heures par des soldats de l’autre côte du mur, tandis que des membres de leur famille ont tenté de négocier leur libération en vain. Les 3 jeunes ont été arrêtés et emmenés dans une ambulance militaire israélienne. Les soldats affirment que les adolescents jetaient des pierres. Nous ignorons où ils ont été amenés.

http://www.bilin-village.org/francaisSource : bilinvillage (+ vidéo)
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Archives : La Charte du Likoud ne reconnaît pas la Palestine

Frank Barat (via ISM)
publié le mardi 3 août 2010.
Lundi 9 février 2009
(extrait)
[...]
Quel motif réel Israël et la communauté internationale ont-ils pu donner pour ne pas reconnaître le Hamas ?
La raison invoquée est la non-reconnaissance d’Israël et l’existence d’une Charte appelant à la destruction de l’État hébreu.
Les politiciens autant que les grands médias ont reconnu cette réalité sans plus de questions. Mais quel Israël le Hamas doit-il reconnaître ? Israël n’a pas clairement défini ses frontières. Le Hamas doit-il reconnaître Israel dans ses frontières de 1948 ? de 1967 ? ou de 2009 avec son mur synonyme d’apartheid, ses colonies (les colonies ont augmenté de 60% en 2008, l’année même de la conférence sur le « processus de paix » d’Annapolis, chiffre publié par Peace Now), ses citoyens arabes de deuxième rang et avec un Jérusalem-Est annexé ?
Tout observateur avisé ferait remarquer que le Hamas (à travers Haniyeh et Meshal) a plus d’une fois, fait connaître sa volonté de reconnaître Israël selon les frontières de 1967. L’information n’est pas secrète : ces déclarations ont été reprises par le Guardian, le Washington Post et bien d’autres publications, attestant de l’alignement du Hamas sur la volonté répandue parmi la communauté internationale : une solution à deux États.
Pourtant, un obstacle s’impose encore et toujours : le problème de la Charte du Hamas. Quelles que soient les propositions avancées par Meshal ou Haniyeh, la Charte revient sempiternellement les hanter.
Mais qu’en est-il de la Charte du Likoud ? Netanyahu est à la tête d’un parti de droite et sur le point de remporter les élections. Aussi, il est intéressant de regarder quelles idées il défend.
Dans la section « Paix et Sécurité » du programme du Likoud, document récent puisque édité en 1999, on peut lire : « la Paix est l’objectif premier d’Israël. Le Likoud souhaite renforcer les accords de paix existants avec les États arabes et s’efforcer de parvenir à des accords de paix avec l’ensemble des pays frontaliers d’Israël afin de trouver une solution de paix au conflit israélo-palestinien. »
Mais lorsque sont évoquées les colonies, voici ce qui est dit : « Les communautés juives de Judée, de Samarie et de Gaza sont une concrétisation des valeurs sionistes. L’implantation est l’expression du droit irréfutable du peuple juif à disposer de la terre d’Israël et constitue un atout important dans la défense des intérêts premiers de l’État d’Israël. Le Likoud s’attachera à renforcer et à développer ces communautés et s’opposera à leur démantèlement. »
Annihilant ainsi le moindre espoir d’une solution à deux Etats.
Au sujet d’un État Palestinien : « Le gouvernement israélien rejette fermement la création d’un État arabo-palestinien à l’ouest du Jourdain. Les Palestiniens peuvent vivre librement dans un contexte d’autonomie mais pas en tant qu’Etat indépendant et souverain. Ainsi, par exemple, dans le cadre des affaires étrangères, des questions de sécurité, d’immigration et d’écologie, leurs activités doivent être limitées par les impératifs liés à l’existence d’Israël, à sa sécurité et aux besoins de la nation. »
Annihilant ainsi tout espoir d’envisager un État palestinien souverain.
Sur la question de Jérusalem : « Jérusalem est la capitale éternelle et indivisible de l’État d’Israël et seulement de l’État d’Israël. Le gouvernement rejettera fermement tout proposition palestinienne envisageant la division de Jérusalem, en particulier le projet présenté à la Knesset par des factions arabes et soutenu par de nombreux membres du Parti Travailliste et du Meretz. »
Annihilant ainsi toute chance de négociations de paix puisque Jérusalem-est en tant que capitale d’un futur État palestinien n’est absolument pas négociable pour tout Palestinien.
En résumé, la Charte du Likoud ne reconnaît pas l’existence de la Palestine et réfute toute idée d’un État palestinien souverain.
Ce qui devrait logiquement suivre ne devrait donc être une surprise pour personne : la non-reconnaissance du Likoud par la communauté internationale et l’instauration d’un blocus a l’encontre d’Israël.
Frank Barat
A propos de l’auteur :
Frank Barat est un militant pour la paix. Installé à Londres, il publie des articles pour Counterpunch, Zmag, The Palestine Chronicle et d’autres sites internet et publications. Il a réalisé récemment « Life under occupation », documentaire sur la vie à Naplouse, dans les territoires occupés. Son livre d’entretiens avec Noam Chomsky et Ilan Pappé, intitulé « Le Champ du Possible » est paru récemment.
http://www.saphirnews.com/La-Charte-du-Likoud-ne-reconnait-pas-la-Palestine_a9812.html
Charte du Likoud, sur le site de la Knesset :http://www.knesset.gov.il/elections/knesset15/elikud_m.htm
Elle dit :
« Les communautés juives de Judée, Samarie et Gaza sont la réalisation des valeurs sionistes. La colonisation de cette terre est l’expression claire du droit inaliénable du peuple juif à la Terre d’Israël et constitue un atout important dans la défense des intérêts vitaux de l’Etat d’Israël. Le Likoud poursuivra le renforcement et le développement de ces communautés, et empêchera leur déracinement. » (...)
Le gouvernement israélien rejette catégoriquement l’établissement d’un Etat arabe palestinien à l’ouest du Jourdain.
La Judée et la Samarie sont la Cisjordanie.
Le Likoud va vraisemblablement remporter les élections de février (2009) en Israël. Son chef, Benjamin Netanyahu, promet d’étendre les colonies sionistes en Cisjordanie, position qui viole la loi internationale, la feuille de route et les autres plans de paix.

LA PLATEFORME DU LIKOUD

Ci-dessous des extraits du chapitre “Paix et Sécurité” de la plateforme du Parti Likoud.
Les fondements de la paix
La paix est l’objectif premier de l’Etat d’Israël. Le Likoud renforcera les accords de paix antérieurs avec les Etats arabes et s’efforcera de conclure des accords de paix avec tous les voisins d’Israël, dans le but de parvenir à une solution globale du conflit arabo-israélien.
Le Likoud cherchera à parvenir à la paix et à des frontières permanentes dans le cadre des traités de paix entre Israël et ses voisins, et cherchera une coopération avec eux au niveau pratique. Les accords de paix comprendront des relations diplomatiques totales, des frontières ouvertes à la libre circulation, la coopération économique et l’établissement de projets conjoints dans les champs de la science, de la technologie, du tourisme et de l’industrie.
L’engagement des Etats arabes envers la paix sera mesuré à l’aune de leurs efforts pour empêcher les activités hostiles des organisations terroristes sur leur territoire et le démantèlement de l’infrastructure de ces organisations. Ceci inclut la fermeture de leurs quartiers généraux et la prévention de guerres économiques et politiques et de tout acte hostile pendant les négociations.
LES PALESTINIENS
Déclaration d’un Etat
Une déclaration palestinienne unilatérale de l’établissement d’un Etat palestinien constituera une violation fondamentale et substantielle des accords avec l’Etat d’Israël et le sabordage des accords d’Oslo et de Wye. Le gouvernement adoptera les mesures immédiates draconiennes dans l’éventualité d’une telle déclaration.
Colonies
Les communautés juives en Judée, Samarie et Gaza sont la réalisation des valeurs sionistes. La colonisation de cette terre est l’expression claire du droit inaliénable du peuple juif à la Terre d’Israël et constitue un atout important dans la défense des intérêts vitaux de l’Etat d’Israël. Le Likud poursuivra le renforcement et le développement de ces communautés, et empêchera leur déracinement
La partition du Néguev
Israël rejette sur le champ les idées soulevées par les dirigeants du Parti Travailliste concernant l’abandon de parties du Néguev aux Palestiniens. Dans la pratique, ce projet signifierait que la « Ligne Verte » ne serait plus considérée comme une « Ligne Rouge », ce qui nous rapprocherait du plan de partition de 1947 puisque il ouvrirait la porte au principe que le sort de la Galilée, du Triangle et d’autres partis à l’intérieur d’Israël serait négociable. Le Likoud affirme que de telles propositions de la direction du Parti Travailliste peuvent littéralement provoquer la dislocation de l’Etat d’Israël.
Les Accords d’Oslo et de Wye River
Le Gouvernement d’Israël sauvegardera les intérêts vitaux de l’Etat dans les négociations avec l’Autorité Palestinienne. Ayant établi et méticuleusement adhéré au principe de réciprocité dans les négociations et d’application des accords, y compris le Mémorandum de Wye River, le gouvernement continuera à conditionner leur mise en oeuvre à la réalisation des engagements palestiniens. Le gouvernement continuera à exiger l’accomplissement des obligations palestiniennes suivantes :
- Guerre contre le terrorisme
L’autorité Palestinienne doit lancer une guerre systématique contre les organisations terroristes et leurs infrastructures. L’AP doit non seulement intensifier ses efforts pour empêcher les attaques, mais aussi agir avec détermination pour empêcher des actes terroristes potentiels en démantelant l’infrastructure terroriste qui s’est développée et s’est élargie dans les zones de l’AP depuis les Accords d’Oslo.
- Fin de l’incitation
Mettre fin à l’incitation contre Israël dans les médias palestiniens, le système éducatif et toutes les autres institutions palestiniennes et changer le mode anti-Israël habituel des médias et du système éducatif palestinien pour la reconnaissance d’Israël et le développement de relations de voisinages pacifiques et bonnes entre Juifs et Arabes.
- Collecte des armes
La confiscation des armes illégales détenues par les civils palestiniens et le retrait des armes des forces de l’AP autres que celles permises selon les accords concernant les secteurs extérieurs au territoire de l’AP.
- Réduire la taille de la police de l’AP
La taille de la police de l’AP doit être réduite au niveau permis selon l’accord.
Le statut permanent
Les objectifs globaux pour le statut final avec les Palestiniens sont : mettre fin au conflit entre Israël et les Palestiniens sur la base d’un accord stable et durable et remplacer la confrontation par un bon voisinage et la coopération, tout en sauvegardant les intérêts vitaux d’Israël comme Etat juif sioniste sécurisé et prospère.
Le gouvernement Likoud honorera tous les accords internationaux signés par ces prédécesseurs et s’efforcera de parvenir à un accord de statut final avec les Palestiniens. Le dialogue et les négociations politiques sont les seules manières de parvenir à un accord de statut final.
L’accord de statut permanent minimisera les dangers sécuritaires implicites dans les Accords d’Oslo. Le premier de ces dangers est la présence et l’expansion possible des forces sécuritaires palestiniennes à courte portée des centres israéliens de population, des bureaux du gouvernement, des structures d’urgence et des zones d’entraînement des Forces Israéliennes de Défense.
L’accord de statut permanent sera basé sur les principes suivants :
Autonomie
Le Gouvernement d’Israël rejette catégoriquement l’établissement d’un Etat arabe palestinien à l’ouest du Jourdain.
Les Palestiniens peuvent gérer librement leurs vies dans le cadre de l’autonomie, mais non en tant qu’Etat indépendant et souverain. Ainsi, par exemple, en matière d’affaires étrangères, sécurité, immigration et écologie, leurs activités doivent être limitées aux impératifs de l’existence, de la sécurité et des besoins nationaux d’Israël.
Jérusalem
Jérusalem est la capitale éternelle et unie de l’Etat d’Israël et seulement celle d’Israël. Le gouvernement rejettera catégoriquement les propositions palestiniennes de partage de Jérusalem, y compris le projet de diviser la ville présenté à la Knesset par les factions arabes et soutenu par de nombreux membres du Parti Travailliste et du Meretz. Le gouvernement rejette fermement les tentatives de sources diverses dans le monde, certaines d’origine antisémite, de remettre en question le statut de Jérusalem comme capitale d’Israël, et les 3000 années de lien spécial entre le peuple juif et sa capitale. Pour s’en assurer, le gouvernement poursuivra les décisions fermes qu’il a adoptées jusqu’à aujourd’hui :
- aucune activité diplomatique ne sera autorisée à la Maison d’Orient. Le gouvernement a mis fin au flot de visites des chefs d’Etat et des ministres à la Maison d’Orient, amorcée sous le gouvernement de gauche.
- la présence de la police israélienne à Jérusalem Est sera accrue. Ceci en plus de nouveaux postes de police et de renforcements dans les quartiers.
Le gouvernement Likoud agira avec vigueur pour continuer la résidence juif et renforcer la souveraineté israélienne dans les quartiers est de la ville, tout en amplifiant les améliorations des conditions de vie et de sécurité des résidents arabes. En dépit des protestations de la gauche, le gouvernement Likoud a constamment approuvé la continuation de la présence juive à l’intérieur de la Vieille Ville et dans la « Cité de David ».
Le Jourdain comme frontière permanente
La Vallée du Jourdain et les territoires qui la dominent seront sous souveraineté israélienne. Le Jourdain sera la frontière orientale permanente de l’Etat d’Israël. Le Royaume de Jordanie est un partenaire souhaité dans l’accord de statut permanent entre Israël et les Palestiniens sur des sujets sur lesquels il faudra convenir.
Zones de sécurité
Le gouvernement a réussi à réduire de façon significative l’extension du territoire que les Palestiniens espéraient recevoir par l’accord intérimaire. Le gouvernement insistera sur le fait que les zones de sécurité essentielles à la défense d’Israël, dont la zone de sécurité occidentale et les colonies juives, demeureront sous autorité israélienne.
Le Golan
Se basant sur la proposition du gouvernement dirigé par le Likoud, la 10ème session de la Knesset a promulgué la loi étendant la juridiction et l’administration israéliennes sur les Hauteurs du Golan, établissant ainsi la souveraineté israélienne sur ce secteur. Le gouvernement continuera à renforcer la colonisation juive sur le Golan.
Liban
Israël agira pour faire appliquer la résolution 425 du Conseil de Sécurité des Nations Unies de retirer les Forces Israéliennes de Défense du Liban, tout en garantissant des accords sécuritaires appropriés de manière à défendre ses citoyens au nord du pays et à garantir la sécurité des membres de l’armée du sud Liban. Israël s’abstiendra de toute démarche imprudente qui pourrait déplacer la ligne de front du sud Liban au nord de la Galilée.
Syrie
Israël continuera à chercher le renouvellement des négociations de paix avec la Syrie sans conditions préalables.
Traduction : MR pour ISM
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=11112&type=analyse&lesujet=Sionisme
Frank Barat (via ISM)

Un bateau d’aide algérien prendra la mer dimanche prochain pour El-Arish et Gaza

Algérie - 03-08-2010

Par Palestine Info 
Un bateau d’aide algérien transportant 85 containers de fournitures médicales et de nourriture est prêt à partir pour la Bande de Gaza dimanche 8 août, a rapporté le journal algérien Al-Khabar lundi.
L’article indique qu’Ammar Talibi, vice-président du Syndicat des Savants Musulmans, a déclaré que l’aide venant de Bordj Bou-Arreridj, Setif, Blida, et Medea avait été transportée au quai d’El-Harrach, où le bateau est stationné. D’autres containers d’aide sont attendus de Tizi Ouzou, Relizane, Oran, et Constantine.
85 containers d’aide seront chargés à bord. Des activistes partiront en Egypte par avion pour y retrouver le bateau, qui devrait arriver à Al-Arish, où les containers seront déchargés pour être transportés par voie terrestre jusqu’à Gaza par Rafah.
L’ambassade égyptienne n’a pas fait d’objection à la liste des fournitures médicales et à la nourriture que le bateau emmènera à Gaza, a dit Talibi, niant que l’Egypte avait interdit l’entrée de produits alimentaires comme le sucre à Gaza. Il a cependant précisé que le gouvernement avait auparavant interdit le sucre acheté en Egypte soit acheminé à Gaza.
Le Syndicat algérien des Savants Musulmans a posé comme condition que l’ambassade égyptienne prenne personnellement la responsabilité de la livraison de l’aide.
Les containers transporteront du lait, des conserves, du sucre, du riz, de la farine, des aliments lyophilisés, de l’huile, des fournitures scolaires, des jouets et des fournitures médicales. 

Khaled Jaber (5 ans) témoin de l'arrestation de son père Fadel par la police des frontières sioniste dans le village de Baka aux environs de Al Khalil en Cisjordanie, lundi 2 août.

Hébron - 03-08-2010

Par Al-Ryadh 
La famille de Khaled, constituée d'agriculteurs, est accusée de voler l'eau de la colonie sioniste voisine... La police sioniste a arraché les tuyaux d'irrigation des champs et des vignobles et arrêté toute la famille du petit.















Des voisins ont affirmé qu'ils avaient des justificatifs montrant que leur activité agricole était conforme à la légalité et qu'ils payaient la redevance pour l'eau de l'irrigation à l'administration publique de l'eau palestinienne.
Badrane Jaber, grand-père du petit Khaled, a déclaré que cette terre était leur seule source de revenu et que c'était la deuxième fois en un mois que la police sioniste arrachait les tuyaux d'irrigation, leur imposant des coûts de réparation insupportables.
Umm Ghassan, grand-mère du petit a affirmé que cette terre était la leur, qu'ils y étaient nés et qu'ils y seraient enterrés quoi qu'il arrive.




 Voir aussi la video : http://www.youtube.com/watch ?v=VcC1sXsu6Sw 

Trois soldats et un journaliste libanais tués : La provocation de Tel-Aviv

 4 août 2010
L’armée israélienne fait dans la provocation. En violation de la résolution 1701, elle a assassiné trois soldats libanais et un journaliste travaillant pour le journal libanais Al Akhbar, hier, près du village d’Aadaissé, dans le sud du Liban, près de la frontière.

« Trois soldats libanais et un journaliste ont été tués et un civil a été blessé », a fait savoir un responsable des services de sécurité libanais. Les forces israéliennes ont lancé, dans la matinée d’hier des roquettes contre la localité d’Aadaissé, près d’une position de l’armée libanaise, à la frontière avec Israël. Des affrontements ont ensuite opposé, dans la journée, des militaires israéliens et l’armée libanaise à la frontière entre le Liban et Israël.
Selon la chaîne du Hizbo Allah, El Manar, les affrontements ont éclaté lorsque l’armée israélienne a fait une incursion dans le village de Aadaissé, à la frontière libano-israélienne. La riposte de l’armée libanaise ne s’est pas fait attendre. La presse libanaise a rapporté qu’un haut gradé (un lieutenant-colonel) israélien a été tué. L’information a été confirmée par les autorités israéliennes. « Un officier de l’armée a été tué aujourd’hui par le tir des forces armées libanaises à la frontière israélo-libanaise », indiquent-elles dans un communiqué de l’armée, identifiant la victime comme le lieutenant-colonel Dov Harari, 45 ans. Le quotidien libanais Al Akhbar a confirmé la mort de son journaliste, Assaf Abou Rahal, tué par l’armée israélienne alors qu’il couvrait les affrontements du Liban-Sud.
La situation risque fort de déraper. Le pire est à craindre. Cette agression israélienne rappelle celle de 2006, qui a plongé toute la région dans une guerre qui a duré 33 jours. Visiblement, la stabilité retrouvée du Liban et son rapprochement avec la Syrie ne sont pas du goût de Tel-Aviv. Le Liban fera face aux attaques israéliennes « par tous les moyens disponibles », a réagi le secrétaire général du Conseil supérieur de la défense libanais. La Force des Nations unies au Liban stationnée dans le Sud-Liban tente tant bien que mal de ramener le calme, avant que la situation ne s’enlise. Elle a appelé à « un maximum de retenue » après ces affrontements entre des soldats libanais et israéliens à la frontière, a affirmé à l’AFP le porte-parole de la force onusienne, Neeraj Singh. Le Conseil de sécurité de l’ONU devait se réunir en urgence, a indiqué l’ambassadeur de Russie à l’ONU, Vitaly Tchourkine, qui préside le Conseil de sécurité en août.
Le président libanais, Michel Sleimane, et le Premier ministre, Saâd Hariri, ont dénoncé hier l’« agression » israélienne. « Le président dénonce la nouvelle violation israélienne de la résolution 1701 qui inclut le bombardement d’un point de contrôle de l’armée libanaise et par des attaques contre les biens libanais », indique la présidence libanaise dans un communiqué, en réaction à l’agression de l’armée israélienne. De son côté, le Premier ministre, Saâd Hariri, a condamné « la violation de la souveraineté libanaise » et demandé « aux Nations unies et à la communauté internationale de prendre leurs responsabilités et de faire pression sur Israël pour stopper son agression ».  Pour sa part, le président syrien, Bachar al Assad, a vivement condamné le raid israélien contre un point de contrôle de l’armée, dans le sud du Liban. Le chef de l’Etat syrien a eu un entretien téléphonique avec son homologue libanais, Michel Sleimane, au cours duquel il lui a assuré que « la Syrie se tient aux côtés du Liban ». « Cette agression montre une nouvelle fois qu’Israël cherche toujours à déstabiliser le Liban et la région », a affirmé le président syrien. La Syrie, qui s’est rapprochée ces derniers temps du Liban, a demandé à l’ONU et à la communauté internationale d’intervenir pour « condamner cette violation et la faire cesser ».
Par Agences, Hacen Ouali 
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492 violations israéliennes du gel de la colonisation,selon un rapport israélien

03/08/2010  
Le gel partiel de la construction de logements dans les colonies israéliennes de Cisjordanie décrété en novembre dernier a été violé à 492 reprises, selon un rapport de la Paix Maintenant, un mouvement opposé à la colonisation, publié mardi.    
Des photos aériennes ont permis de déterminer que des chantiers ont été lancés dans une soixantaine de colonies en "directe violation" du moratoire, qui doit expirer le 26 septembre, a affirmé la Paix Maintenant.   
"Dans certains endroits, le gouvernement n'est pas au courant, alors qu'ailleurs, il tente d'ignorer les faits", a affirmé Yariv Oppenheimer, le secrétaire général de la Paix Maintenant.  
"En temps normal, une moyenne de 1.130 logements sont construits tous les huit mois dans les colonies, si bien que le gouvernement n'a gelé qu'un peu plus de la moitié des projets", a ajouté la Paix Maintenant.  
Les nouveaux logements s'ajoutent au 2.000 appartements et maisons dont la construction avait été autorisée juste avant l'entrée en vigueur du moratoire décidé par le gouvernement de Netanyahu. 
La municipalité israélienne de Jérusalem a pour sa part donné lundi son feu vert à la construction de 40 logements à Pisgat Zeev, un quartier israélien de l'Est de Jérusalem occupée. 

Assad à Souleimane: Damas soutient le Liban face à toute agression israélienne

03/08/2010  
Le président syrien, Bachar Assad, s'est entretenu, ce mardi, au téléphone avec son homologue libanais, le Général Michel Souleimane, des derniers développements au sud-Liban. 
M.Assad a réitéré le soutien de son pays au Liban face à toute agression israélienne. Le président syrien a également affirmé que cette agression démontre une nouvelle fois qu'"Israël" cherche à déstabiliser la sécurité au Liban et dans la région.
Pour sa part, le ministère des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué que "la Syrie dénonce avec force l'agression israélienne flagrante contre le territoire libanais".  
"Elle se place au côté du Liban frère pour contrer cette agression lâche et demande à l'ONU et à la communauté internationale d'intervenir pour la condamner et la faire cesser", a ajouté le communiqué.
"Cette agression reflète l'inquiétude d'Israël des signes de la stabilisation qui s'installe au Liban à la suite du sommet historique qui s'est tenu vendredi à Beyrouth", a poursuivi le communiqué.
Rappelons que les soldats de l'occupation israélienne ont violé, ce mardi, la souverainté libanaise en bombardant la localité de Aadaissé, au sud-Liban. Quatre Libanais, trois soldats et un journaliste sont tombés en martyre et cinq autres ont été blessés, dont notre correspondant, Ali Choueib. 

Peut-on critiquer Israël ? En quoi les sionistes sont-ils légitimés pour instrumentaliser l’antisémitisme ?

publié le mercredi 4 août 2010
Pierre Stamboul

 
Conférence-Débat, organisée à Luxembourg le 28 juin 2010 par le Comité pour une PAIX JUSTE au Proche Orient, avec Pierre Stambul, de l’UJFP :
L’expulsion des Palestiniens de leur propre pays s’est faite, il y a 62 ans. Ce nettoyage ethnique (800 000 personnes expulsées de leur propre pays) s’est réalisé avec la complicité de la communauté internationale. Après des siècles d’un antisémitisme européen jalonné de nombreux pogroms, et immédiatement après le génocide nazi qui a entraîné la mort de 6 millions de Juifs (la moitié des Juifs européens), l’Occident s’est « débarrassé » de sa responsabilité … sur le dos du peuple palestinien qui n’avait joué aucun rôle dans cette persécution.
Alors que la décolonisation (certes très imparfaite) a été la règle partout, la question palestinienne évolue à contre-courant. Plusieurs facteurs bloquent toute solution. Il y a la manipulation de l’histoire, des mémoires et des identités. L’Etat d’Israël et celles ou ceux qui soutiennent sa politique nient le crime fondateur, les droits du peuple autochtone, voire même l’existence de ce peuple. Pour eux la « légitimité » d’un Etat qui s’est proclamé « Etat Juif » et refuse toute citoyenneté aux autres habitants de la région est indiscutable et les Palestiniens sont des intrus. Ils en sont toujours aux mensonges initiaux : « une terre sans peuple pour un peuple sans terre », « du désert, nous avons fait un jardin », « les Arabes sont partis d’euxmêmes  » et ils défendent contre toute vraisemblance historique l’idée qu’après 2000 ans d’exil, les Juifs sont retournés dans leur pays.
Le sionisme est une idéologie totalitaire qui prétend parler au nom de tous les Juifs. Depuis des années, une technique s’est bien rodée. Quiconque critique Israël et sa politique, quiconque défend les droits du peuple palestinien, est forcément un antisémite s’il n’est pas juif et un traître ayant la haine de soi s’il est juif. Quiconque dit ce qui est à l’oeuvre : nettoyage ethnique, colonialisme, apartheid, crimes de guerre … est forcément un négationniste nostalgique d’Hitler.
Traître ou complice ?
Refusant d’avoir le choix entre être complice ou être un traître, je me sens donc sommé de dire « d’où je parle ». Je suis né en 1950 dans le souvenir omniprésent du génocide nazi. Mère née Dvoira Vainberg, communiste résistante dans la MOI, seule rescapée d’une famille nombreuse disparue (sans qu’on sache même où et comment) en Bessarabie. Père Yakov Stambul, membre du groupe Manouchian (l’Affiche Rouge), en « triangle » avec Jozsef Boczor et Emeric Glasz fusillés au mont Valérien. Il a été déporté à Buchenwald. Sa mère avait été 40 ans plus tôt une survivante du pogrom de Kichinev. J’utilise volontairement mes origines pour contester tout droit des sionistes à parler au nom de tous les Juifs ou au nom de l’antisémitisme et du génocide.
En 1948, Menachem Begin (le responsable du massacre de Deir Yassin) projetait de visiter les Etats-Unis. Les plus grands intellectuels juifs américains de l’époque (Hannah Arendt, Albert Einstein …) avaient signé une pétition demandant au président Truman d’arrêter ou d’expulser ce terroriste. Encore à cette époque, le mot « juif » évoquait Einstein, Arendt, Freud, Rosa Luxembourg… et pas Liberman, Barak , Livni ou Nétanyahou. Aujourd’hui, on assiste à un véritable acharnement consistant à effacer ce passé, à manipuler l’histoire, la mémoire et les identités juives. La caricature de ce hold-up, c’est un avocat sioniste français osant intenter un procès à Edgar Morin pour antisémitisme. Edgar Morin a été un grand résistant et il a écrit dans « Vidal et les siens », à partir de son histoire familiale, une étude de la trajectoire des Juifs venus de Salonique. Edgar Morin, comme de nombreuses personnalités françaises d’origine juive, trouve que la politique israélienne actuelle n’est pas seulement criminelle pour les Palestiniens et suicidaire pour les Israéliens, c’est aussi une caricature d’une histoire riche qui n’a rien à voir avec le militarisme colonial actuel. Sionisme et antisémitisme L’idéologie sioniste est une réponse, fausse à mes yeux, à l’antisémitisme. En 1880, environ 60% des Juifs du monde entier vivent dans un seul pays : l’empire russe et ils forment environ 10% de la population de la « zone de résidence » entre Baltique et Mer Noire. La société juive est en but à un terrible antisémitisme d’état qui essaie de détourner la colère populaire contre les Juifs. Une partie de la population juive abandonne la religion. Les idées révolutionnaires influencent massivement les Juifs qui se sont prolétarisés et adhèrent en nombre à différents partis révolutionnaires dont le Bund. À contre-courant de ces idées, le sionisme considère que l’antisémitisme est inéluctable, que la lutte pour la citoyenneté ou l’égalité des droits n’a aucun sens et que la seule solution est la fuite et la colonisation de la Palestine. Dès le départ, le sionisme est une théorie de la séparation : juifs et non juifs ne peuvent pas vivre ensemble. Dès le départ, les sionistes n’ont qu’un seul but : construire le futur Etat juif et ils ne participeront que de façon très marginale aux luttes sociales, au combat pour l’émancipation ou à la résistance antifasciste. Dès le départ, le sionisme se sert de l’antisémitisme pour faire avancer son projet. Peu avant sa mort, Herzl rencontre un des pires ministres antisémites du Tsar (Plehve) pour lui expliquer que l’un et l’autre ont les mêmes intérêts : qu’un maximum de Juifs quittent la Russie. La persécution antisémite sera toujours décrite, notamment plus tard par Ben Gourion, comme une aide décisive pour convaincre les Juifs de partir en Palestine. Dès le départ, les sionistes qui prétendent réagir au pire des racismes se montrent totalement négationnistes vis-à-vis du peuple palestinien autochtone. Ils organisent, dans un premier temps sa dépossession et dans un deuxième, son expulsion, ceci bien avant le génocide nazi. Instrumentalisation du génocide À la sortie du musée Yad Vashem de Jérusalem consacré au génocide, un monument symbolise l’issue « rédemptrice » selon les sionistes : la création de l’Etat d’Israël. Certes, le projet de création d’un Etat juif n’aurait pas abouti et même serait resté très minoritaire parmi les Juifs sans le génocide. Les Juifs qui avaient été considérés comme des parias en Europe, sont soudainement devenus dès 1945 de bons européens établissant une tête de pont au Proche-Orient et il y a eu un consensus international pour soutenir la création de l’Etat d’Israël et le nettoyage ethnique qui l’a accompagnée. Et pourtant, le sionisme a-t-il joué un rôle notable face au nazisme et au fascisme ? En fait, aucun mouvement politique et aucun Etat n’a voulu ou su faire face à cette « résistible ascension » du fascisme. Les Occidentaux ont refusé l’intervention en Espagne, ont signé les accords de Munich et plus tard pendant la guerre, n’ont rien fait pour empêcher l’extermination des Juifs. Les Soviétiques ont signé le pacte germano-soviétique. Ne parlons pas du Parlement français qui a voté les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. Mais les sionistes n’ont pas fait mieux et les faits qui suivent sont facilement vérifiables
L’idéologue du courant révisionniste du sionisme, Vladimir Jabotinsky était un admirateur du fascisme italien et les méthodes qu’il a préconisées dès 1930 (le « transfert » des Palestiniens au-delà du Jourdain) s’inspire du fascisme. Quand en 1933, les Juifs américains organisent un boycott contre l’Allemagne Nazi, Ben Gourion le brise aussitôt. L’organisation sioniste mondiale aura un bureau en Allemagne nazi jusqu’en 1941 et les Nazis favoriseront l’arrivée des Juifs allemands ou autrichiens expulsés en Palestine (avec transfert de fonds) alors que la grande majorité d’entre eux préféraient partir en Occident. Pire, celui qui sera Premier ministre sous le nom d’Itzhak Shamir a dirigé avec Stern un groupe terroriste qui assassinera de nombreux soldats britanniques entre 1940 et 1943, ce qui en dit long sur l’intérêt que ce groupe portait au génocide en cours. Il y a eu une résistance spécifiquement juive pendant la guerre, essentiellement communiste et bundiste (la MOI, l’insurrection du ghetto de Varsovie). Les sionistes n’y ont joué qu’un rôle marginal.
Israël s’est souvent présenté comme le havre de paix pour les Juifs après la guerre. Il n’y a qu’à écouter le discours de Sharon lors du 60e anniversaire de la libération d’Auschwitz, expliquant que l’extermination n’aurait pas eu lieu si Israël avait existé et accessoirement qu’Auschwitz justifiait ce qu’Israël inflige aux Palestiniens. Il y a pourtant à dire sur l’arrivée des rescapés du génocide. À la fin de la guerre, des centaines de milliers d’entre eux sont dans des camps de réfugiés, essentiellement en Allemagne. Le Yiddishland a disparu. Ils attendent des visas pour l’Occident que la plupart n’obtiendront pas. En 1951, le dernier camp se révolte en Bavière et les derniers réfugiés sont expulsés … en Israël. Ces rescapés seront très mal accueillis en Israël. On opposera la prétendue résignation des victimes face à l’extermination, à l’Israélien nouveau fier de lui qui se bat et défriche son pays. Il reste aujourd’hui un peu plus de 200 000 rescapés en Israël. La moitié d’entre eux touchent des pensions misérables et vivent sous le seuil de pauvreté, en particulier ceux qui sont venus des pays de l’Est. Régulièrement, des rabbins et non des moindres, insultent la mémoire des victimes en affirmant qu’ils ont pêché et que Dieu les a punis. Entre deux injures racistes contre les Palestiniens, le grand rabbin Ovadia Yossef, idéologue du parti Shass (Salah Hamouri est accusé sans preuve d’avoir voulu attenter à sa vie) s’est plusieurs fois livré à des diatribes contre les victimes du génocide.
La question du racisme en Israël
Pourquoi les institutions communautaires juives, si promptes à voir partout l’antisémitisme sont-elles aussi silencieuses face au racisme et aux discriminations en Israël ?
Il existe un racisme institutionnel contre les Palestiniens. Ceux qui ont la nationalité israélienne dans un Etat qui se dit « juif et démocratique » vivent les discriminations au travail (un grand nombre de métiers leur étant interdits), au logement, à la possession de la terre dans un pays où « légalement », 98% des terres sont réservées aux Juifs.
Plus de 60 ans après la création de l’Etat d’Israël, plus de 100 000 Bédouins du Néguev vivent dans des bidonvilles en plein désert. Leurs villages non reconnus sont détruits. Ils n’ont pas le droit de construire en dur, ils n’ont ni route, ni eau, ni électricité, ni école. On détruit leurs maisons dès qu’ils construisent en dur. De très nombreux dirigeants israéliens profèrent régulièrement des injures racistes qui sont parfois des appels au meurtre contre les « Arabes » en toute impunité. Dans le cadre du « choc des civilisations » et de la « guerre du bien contre le mal », les médias israéliens considèrent le Hezbollah ou le Hamas comme des êtres démoniaques. D’où l’indifférence de l’opinionisraélienne face aux crimes de guerre commis au Liban (2006) ou à Gaza (décembre-janvier 2008-9)
Que dire des Juifs séfarades ou Mizrahis venus des pays musulmans ? Avant l’avènement du sionisme, ils n’avaient jamais connu quelque chose d’équivalent à l’antisémitisme européen. Au contraire, quand les Juifs ont été expulsés d’Espagne, ils ont été accueillis au Maghreb et dans l’Empire Ottoman.
C’est à la fois la construction d’un Etat juif expulsant les Palestiniens et le colonialisme européen qui vont déstabiliser ces communautés. Bien sûr, les régimes arabes ou le colonialisme français ont une responsabilité évidente dans le départ de communautés vieilles parfois de 2000 ans. Mais la propagande sioniste a joué un rôle essentiel. Il s’agissait de donner au nouvel Etat israélien le prolétariat qui lui faisait défaut après l’expulsion des Palestiniens. Quand les Juifs hésitaient à partir, tout a été fait pour les convaincre et par exemple les attentats de Bagdad de 1950-51 qui ont décidé la plus vieille communauté juive (celle d’Irak) à émigrer, ont été réalisés par des sionistes.
On a raconté une histoire assez fantastique aux Juifs venus des pays musulmans : « vous viviez dans des pays de sauvages au milieu des Arabes et les Ashkénazes (les juifs européens) vous ont sauvés en vous offrant un pays ». Ils se retrouvent aujourd’hui coupés de leur histoire, de leur culture, de leurs langues, de leurs racines. Les Juifs algériens qui étaient des autochtones ont dû quitter leur pays avec les colons à cause du décret Crémieux.
Les Juifs du monde arabe ont souffert dès leur arrivée en Israël d’un racisme violent. On les a envoyés dans les régions périphériques ou désertiques. Ils ont occupé les emplois les plus dévalorisants, et leur niveau de vie en Israël est très nettement inférieur à celui des Juifs européens. Dans les années 50, des rayons X ont été expérimentés sur des enfants de Juifs marocains, on estime que le nombre de victimes tourne autour de 6000 morts. Il y a eu des révoltes dont celles des Panthères Noires. Les Juifs du monde arabe ont été éduqués à adopter une histoire, celle de l’antisémitisme européen, qui n’est pas la leur. Leur traumatisme, être coupé des Arabes avec lesquels ils avaient toujours vécu et être définitivement éloignés de leurs terres ancestrales, a été totalement nié et refoulé. Sans passé, ni présent, ni avenir, ils ont été une proie facile pour les partis de droite.
Enfin il est difficile d’évoquer le racisme en Israël sans parler des Falachas. La fameuse opération visant à les sauver tourne à la farce sinistre. Il y a aujourd’hui près de 100 000 Ethiopiens en Israël dont beaucoup n’ont rien à voir avec le judaïsme. Ils subissent un racisme violent, et pas seulement de la part des autorités religieuses.
La société israélienne est à l’unisson de l’occident sur les questions du tiers-monde et des migrations. Plusieurs milliers de Sans Papiers venus d’Afrique de l’Est sont enfermés dans des centres de rétention. Leurs enfants ne sont pas scolarisés et le gouvernement construit une barrière entre Gaza et la Mer Rouge pour les empêcher d’entrer. Il y a en Israël des centaines de milliers de travailleurs immigrés notamment venus de l’Est de l’Asie et ils subissent les mêmes discriminations que les immigrés vivant en Europe.
Devoir de mémoire ou devoir de soutien inconditionnel ?
Il aura fallu du temps pour que le nouvel Etat israélien réalise tout le profit qu’il y avait à créer une religion du souvenir. La mémoire ne peut pas être un devoir. La mémoire n’est pas un rite. Elle a un sens évident, comprendre ce qui a produit les horreurs et faire en sorte qu’il n’y ait « plus jamais cela ». Ce sens a été perverti.
Avec la création du musée Yad Vashem et le procès Eichmann, l’Etat israélien s’est autoproclame seul dépositaire de la mémoire du génocide. C’est lui qui nomme les « Justes », celles et ceux qui ont sauvé des Juifs. Tous les ans, chaque Israélien doit s’arrêter au garde-à vous pour célébrer la Shoah et le voyage à Auschwitz pendant les années d’études est obligatoire.
Et pourtant ! Dès les années 50, pour pouvoir retrouver sa place dans le concert des nations, l’Allemagne fédérale a décidé d’indemniser les victimes juives du nazisme (pas les autres, pourquoi ?). L’Etat d’Israël a reçu des milliards de marks qui ont joué un rôle décisif dans son développement économique. Or le chancelier Adenauer a un passé douteux sur la question juive et plusieurs de ses conseillers qui ont mis en place l’aide à Israël sont des anciens nazis. Les Israéliens ont fermé les yeux. Aujourd’hui c’est pire. Un président polonais se fait élire avec le soutien décisif d’une radio antisémite (Radio Marya) et il est décrit par tout le monde comme un ami d’Israël. Dans les pays baltes ou en Croatie, des partis héritiers des collaborateurs qui ont joué un rôle majeur dans l’extermination des Juifs, se retrouvent au pouvoir. Peu importe, ce sont des amis d’Israël ! En France, des anciens du groupe fasciste Occident se retrouvent dans les Amitiés France-Israël. Aux Etats-Unis, les « Chrétiens sionistes » sont très puissants. Ces intégristes affirment que les « Arabes, c’est Armageddon, c’est le mal », que les Juifs doivent les expulser de la terre sainte, mais que bien sûr après, ils devront se convertir au christianisme ou disparaître. Ce sont des antisémites, héritiers de l’antijudaïsme chrétien traditionnel. Les Chrétiens sionistes ont donné une aide financière décisive pour coloniser la Cisjordanie et en particulier pour construire Maale Adoumim qui coupe la Cisjordanie en deux et qui rend non-viable tout hypothétique Etat Palestinien. Bref, il faut le dire, la colonisation est financée par d’authentiques antisémites.
Mais en Israël et chez ceux qui défendent inconditionnellement les gouvernements israéliens, le curseur s’est déplacé. Tous les dirigeants politiques ont proclamé « qu’Arafat est un nouvel Hitler », que les Palestiniens sont les héritiers du nazisme (alors que, comme le montre Gilbert Achkar dans son livre « les Arabes et la Shoah », les sympathies arabes pour le nazisme ont été rares, à l’exception du mufti Amin al-Husseini). Le complexe de Massada fonctionne à fond. On ne traque plus les antisémites, on traque ceux qui critiquent Israël et qui sont « forcément » quelque part des antisémites. On a passé sous silence en Israël le fait qu’en 2002, les plus grands intellectuels palestiniens (Elias Sanbar mais aussi Edward Saïd et Mahmoud Darwish aujourd’hui décédés) ont empêché la tenue d’un colloque négationniste de Garaudy à Beyrouth.
L’antisémitisme aujourd’hui.
Il n’y a pas eu dans l’histoire un seul antisémitisme. Il y a d’abord eu pendant des siècles en Europe l’anti-judaïsme chrétien. Les deux religions ont été en concurrence au début de l’ère chrétienne et le christianisme est issu du judaïsme. Quand le christianisme devient religion d’Etat, les persécutions anti-juives commencent. Ce sont les interdits, notamment la possession de la terre, l’enfermement dans les juderias ou les ghettos, les stéréotypes racistes, l’accusation de déicide, les expulsions et les massacres de masse.
Quand l’émancipation des Juifs européens commence au XVIIIe siècle, cet anti-judaïsme chrétien va se transformer en antisémitisme racial. Tous les nationalismes européens ont en commun l’équation simpliste « 1 peuple = 1 Etat » (idée reprise par les sionistes) et il y a un consensus antisémite considérant que les Juifs sont « apatrides et cosmopolites » et constituent un obstacle à la construction d’Etats ethniquement purs. Cet antisémitisme racial a produit les horreurs du nazisme. Après 1945, c’est principalement l’extrême droite qui propage l’antisémitisme avec le renfort d’un petit courant venu de l’ultra-gauche (Rassinier) qui nie l’existence de l’extermination.
Les principaux courants politiques n’affichent plus l’antisémitisme d’avant-guerre, mais il ne faut pas se méprendre. Il ne s’agit pas d’un sentiment de culpabilité, mais d’une joie que les Juifs aient un Etat et donc éventuellement qu’ils puissent partir. Déjà en 1917, Balfour, le créateur du « Foyer National Juif » était un antisémite. Son projet politique visait à la fois à créer une tête de pont européenne au Proche-Orient et à se débarrasser des Juifs européens.
Il y a aujourd’hui une troisième phase de l’antisémitisme. Edgar Morin a utilisé le terme d’antiisraélisme. À partir du moment où les partisans de l’Etat d’Israël mélangent sciemment juif, sioniste et israélien, il est logique que les mêmes confusions aient lieu dans les rangs de celles ou ceux qui défendent les droits des Palestiniens. Il est tout à fait illusoire, face à ce phénomène, d’hurler à l’antisémitisme aux côtés de ceux qui nient les crimes commis par l’armée israélienne. La meilleure parade à cette possible montée d’un nouvel antisémitisme, c’est de faire ce que font les anticolonialistes israéliens ou ce que fait l’Union Juive Française pour la Paix : montrer en tant que juifs que nous sommes solidaires des Palestiniens, parce que cette guerre n’est ni une guerre raciale, ni un conflit communautaire, ni une guerre religieuse. Elle porte sur des questions universelles : l’égalité des droits et le refus du colonialisme. Et nous sommes solidaires aussi au nom de notre identité et de notre histoire.
En même temps, il existe et il a toujours existé en petit nombre d’authentiques antisémites qui se dissimulent derrière le combat pour la Palestine. Je citerai les groupies d’Israël Shamir, un curieux Israélien d’origine soviétique, le parti dit « antisioniste » dont le fondateur est devenu un familier de Le Pen ou le « parti des musulmans de France ». Ces groupes sont totalement infréquentables et faire un bout de chemin avec eux discrédite un combat mené au nom des droits fondamentaux.
L’antisémitisme est-il un racisme « à part », « hors norme » ? Il l’a été car en général les communautés discriminées ne sont pas victimes d’un génocide systématique. Mais l’antisémitisme actuel n’est en rien comparable à ce qu’a été l’antisémitisme des années 30 ou 40 et par exemple en France, le racisme frappe beaucoup plus massivement les Noirs, les Roms et les Arabes.
La confusion organisée
Quand l’ONU a publié le rapport Goldstone confirmant que les troupes israéliennes avaient commis des crimes de guerre à Gaza, des défenseurs d’Israël ont affirmé qu’il s’agissait d’un rapport antisémite. Richard Goldstone est pourtant un Juif sud-africain réputé proche du sionisme. Quand « l’association pour le bien-être du soldat israélien » (ABSI) n’a pas trouvé de salle pour faire sa réunion à Lyon, celle-ci s’est faite dans une synagogue. Mais si bien sûr, une synagogue est caillassée, il s’agira d’un acte antisémite. Quand des militants se lancent activement dans la campagne BDS (boycott, désinvestissement, sanctions contre Israël) initiée par la société civile palestinienne, ils sont accusés d’antisémitisme et menacés directement par la ministre de la Justice. Quand un conseiller régional interpelle M. Frèche, président de la région Languedoc- Roussillon, sur le soutien qu’il apporte à la construction du terminal Agrexco, compagnie qui exporte les produits des colonies de Cisjordanie, il est traité d’antisémite. Quand la plupart des élus français vont au dîner du CRIF et acceptent benoîtement des propos considérant que toute critique d’Israël est antisémite, on marche sur la tête.
Ça suffit ! J’apporte publiquement mon appui et celui de l’Ujfp à Madame Biermann, citoyenne luxembourgeoise engagée, victime d’une accusation infamante d’antisémitisme lancée contre elle par le consistoire israélite. Oui, il existe un lobby qui use et abuse de l’antisémitisme pour interdire toute critique d’une politique criminelle.
Oui, face à Etat qui se dit Juif, qui a installé des colonies « juives », qui prétend parler au nom de tous les Juifs et face à des institutions communautaires ou religieuses qui sont devenues les auxiliaires de cette politique, il est logique et normal d’interpeller les Juifs. Le crime se fait en leur nom, et c’est une des raisons de l’existence de l’Ujfp.
Qu’ils cessent de soutenir une politique criminelle et suicidaire et qu’ils se souviennent de ce qu’a produit le soutien d’un grand nombre de pieds-noirs à l’OAS pendant la guerre d’Algérie.
À tous et à toutes ! Ne vous laissez pas intimider ! Ne confondez jamais juif, sioniste et israélien ! Et rappelez-vous que ceux qui défendent jour après jour et quoi qu’il arrive la politique israélienne n’ont aucun droit à vous traiter d’antisémite.
Défendre les droits du peuple palestinien est un devoir universel, quelles que soient nos origines.
[UJFP : http://www.ujfp.org/]

Les Palestiniens de Burin vivent sous la pression des colons

publié le mercredi 4 août 2010
Olivier Tallès

 
En Cisjordanie, les psychologues de Médecins sans frontières soignent les traumatismes de villageois de Burin et Iraq Burin, soumis à la pression des colons israéliens.
Insomnie, instabilité non contrôlée des émotions, angoisses, asthénie, dépression, syndromes post-traumatiques, énurésie… De retour de Cisjordanie, Frédéric Ullmann, coordinateur de projet pour Médecins sans frontières, énumère la liste des problèmes psychologiques des patients pris en charge par cette ONG. Les malades sont des Palestiniens des villages de Burin et Iraq Burin, deux localités de la région de Naplouse situées au pied des collines. Depuis les champs, les habitants aperçoivent les colonies israéliennes de Bracha et Yizhar installées sur les hauteurs.
Entre voisins israéliens et palestiniens, le dialogue est nul et le conflit fréquent. « À trois reprises en trois mois, j’ai dû évacuer nos médecins des villages attaqués par des individus venant des colonies, raconte Frédéric Ullmann. Des colons arrivent à l’improviste, jettent des pierres sur les maisons, coupent des oliviers, mettent le feu aux champs… Tantôt l’armée israélienne intervient pour décourager les assaillants, tantôt elle laisse faire. Quand les Palestiniens déposent plainte auprès des autorités militaires, cela n’aboutit à rien. »
Les témoignages mettant en cause les colons ultra-orthodoxes de Bracha et Yizhar ne manquent pourtant pas. Il y a les vidéos des villageois palestiniens formés au maniement de la caméra par des ONG israéliennes. Il y a des reportages du quotidien israélien de gauche Haaretz. Il y a enfin les rapports onusiens. D’après le bureau de coordination des Nations unies (Ocha), Bracha et Yizha représentaient près de la moitié de toutes les attaques de colons (respectivement le tiers et le cinquième) recensées en Cisjordanie lors des quatre premiers mois de cette année.
Ces incursions se traduisent le plus souvent par des actes de vandalisme contre les cultures, les véhicules, les lieux de culte et même un cimetière. « Selon les villageois de Burin et Iraq Burin, il s’agit d’une stratégie de harcèlement pour leur faire abandonner leur terre, rapporte Frédéric Ullmann. Les colonies de Bracha et de Yizhar ne cessent de grignoter de l’espace. Un mètre par-ci, un mètre par-là… Elles sont bien défendues par des colons en armes. Les Palestiniens, d’ailleurs, ne contre-attaquent pas. Ils redoutent les représailles de l’armée. »
Dans leurs discussions avec les patients, les psychologues de MSF notent que les villageois craignent la fréquence de ces actions, leur caractère imprévisible. « L’insécurité engendre une angoisse permanente, notamment chez les femmes et les enfants, explique Frédéric Ullmann. Ils ont le sentiment d’être livrés à eux-mêmes, sans savoir vers qui se retourner. Ils ne croient plus en rien et surtout pas en leurs représentants politiques. On les sent désabusés, privés de ressort. Profondément las. »
Lors des consultations, les praticiens notent, à l’inverse, un recul de l’angoisse provoquée par les difficultés aux barrages militaires ou les heurts avec l’armée israélienne. Les autorités israéliennes ont fortement allégé leur dispositif dans la région de Naplouse, et les check-points se franchissent en quelques minutes aujourd’hui. L’armée s’est faite plus discrète, voire invisible dans les rues de Naplouse. « La vie dans la commune semble normale, note Frédéric Ullmann. C’est à la campagne que la tension persiste. »
publié par la Croix

« Israël ou l’ivresse de la force depuis des années »

publié le mercredi 4 août 2010
entretien avec Elias Sanbar

 
Elias Sanbar est ambassadeur de Palestine auprès de l’Unesco et écrivain, auteur récemment du Dictionnaire amoureux de la Palestine (1). Il évoque l’État israélien, le processus de paix et l’attitude des États-Unis et de l’Union européenne vis-à-vis du Proche-Orient.
Quel est 
le climat qui règne actuellement 
en Israël et dans les territoires palestiniens depuis l’attaque israélienne 
contre la flottille humanitaire qui se rendait à Gaza (mai 2010)  ?
Elias Sanbar. Pour le comprendre, je crois qu’il faut d’abord entendre ce qu’un certain nombre de citoyens israéliens disent. En les écoutant, on voit bien que les commentaires venant du côté palestinien, arabe ou même international ne sont pas exagérés. Il existe aujourd’hui, en Israël, de nombreuses critiques contre cette opération. Comme il existe dans ce pays une vague de mises en garde de citoyens israéliens aux autorités, se demandant si la politique menée par le gouvernement n’est pas en train de mener vers l’abîme. «  Dans ce sentiment d’impunité absolue, est-ce qu’on n’est pas en train de changer l’image d’Israël et sa place dans le concert des nations  ?  » C’est ce que l’on entend dans la presse israélienne.
Pourquoi en est-on là  ?
Elias Sanbar. Ce qui s’est passé est le fruit de plusieurs vecteurs. Il y a tout d’abord l’ivresse de la force de la part d’Israël depuis des années. Cette ivresse l’a conduit à de graves erreurs politiques. Israël est également, à chaque fois, convaincu de son impunité. En règle générale, les responsables israéliens estiment que les commentaires ou les condamnations, qui peuvent être faits, passeront comme tous les autres. Autre chose, la plus grave, fruit d’un calcul cynique derrière cette opération contre un convoi humanitaire qui est  : «  Que faire  ?  » Une question permanente chez les responsables israéliens. «  Que faire pour que les Palestiniens ne puissent plus négocier avec nous et montrer aux Américains que nous n’avons pas de partenaire  ?  » C’est ce que cherche le gouvernement israélien d’extrême droite. «  Comment en finir avec les pressions américaines ou européennes pour aller de l’avant et signer un certain nombre d’accords avec les Occidentaux  ?  » Cette opération devait, entre autres, rendre intenable non pas la position du Hamas (le Hamas est encerclé à Gaza et n’est pas dans la négociation) mais la situation de ceux qui, précisément, négocient. D’ailleurs, dès l’attaque, les réactions en Palestine et dans les pays arabes ont été d’appeler à la négociation avec Israël. Cette cible a été en partie atteinte et en partie confortée par le fait que, quoi qu’on dise, il n’y a pas eu d’actions vraiment coercitives vis-à-vis d’Israël après cet acte de piraterie.
Vous parlez de gouvernement israélien «  d’extrême droite  ». Pourtant, la guerre menée contre la bande de Gaza n’était-elle pas le fait de ce gouvernement même si le ministre de la Défense, Ehoud Barak, est le même  ?
Elias Sanbar. Personne ne peut nier que ce gouvernement est un gouvernement d’extrême droite. Que ce soit la somme de toutes les tendances existantes ou une adhésion de toutes ces tendances à ces orientations, en tout cas, le résultat est là. C’est une politique d’extrême droite menée contre toute négociation, contre tout retrait des territoires occupés, qui se caractérise par un appui au mouvement des colons. On dit toujours que la majorité des Israéliens sont pour la paix. Peut-être. Mais, là encore, nous n’en sommes qu’au niveau des déclarations ou des actes de foi. Nous ne voyons pas d’actions en ce sens. Si cette majorité pour la paix existait, elle n’aurait pas élu des hommes comme Lieberman ou Netanyahou dont le programme était très clair. Que les Israéliens aient, comme tout le monde, des espoirs dans la paix, j’en suis convaincu. Mais agissent-ils dans ce sens  ? J’ai des doutes…
Personne n’agit  ?
Elias Sanbar. Si, bien sûr, une petite frange. Celle qui a des doutes sur l’action israélienne, qui se prononce pour deux États et qui est d’autant plus respectable et admirable qu’elle est isolée. Un journaliste du Yediot Aharonot relevait récemment qu’il y avait un certain nombre de convictions dans la société israélienne. Celle-ci est convaincue, dans son immense majorité, parce qu’on le lui a répété pendant des décennies, que la totalité des territoires lui appartient – et non qu’elle les occupe – et qu’elle est en train de faire un cadeau aux Palestiniens. Ceux-ci sont dans l’ingratitude. Parce qu’Israël leur donne. Israël ne se retire pas. C’est dire en même temps  : «  Je suis pour la paix, mais ce n’est pas moi qui la fais, je la donne. Que les autres se contentent de ce qu’on leur donne et qu’ils disent merci.  »
Que pensez-vous de l’attitude américaine et de celle 
de l’Union européenne  ?
Elias Sanbar. Les États-Unis sont à une croisée des chemins. Que comptent-ils faire  ? Continuer dans une position dont on ne voit pas la teinte véritable et prendre le risque d’une détérioration gravissime de la situation régionale, ce qui est en train d’arriver à grands pas. Ou agir en affrontant une partie de leur opinion publique. Vont-ils continuer à attendre pendant que 
la situation se détériore ? C’est la question qui est posée. Du côté de l’Europe, il y a bien sûr de la déception. Depuis vingt ans nous sommes dans des déclarations d’intentions. 
Les autorités officielles n’ont rien fait. Les véritables actions proviennent des associations ou des syndicats, comme les dockers suédois 
qui refusent de décharger les bateaux israéliens.
(1) Éditions Plon, 2010. 
481 pages. 
24,50 euros.
Entretien réalisé 
par Pierre Barbancey
publié par l’Humanité

Israël espère une amélioration de ses relations avec la Turquie

04/08/2010
Ankara s'offusque des propos de Barak sur le nouveau chef du renseignement turc.
Israël espère que sa décision de participer à une enquête de l'ONU sur l'abordage sanglant par sa marine d'une flottille d'aide à Gaza améliorera ses relations avec la Turquie, a déclaré hier le vice-Premier ministre israélien Dan Meridor. « À ma connaissance, la décision de coopérer avec l'enquête de l'ONU, annoncée lundi, est avant tout censée permettre d'améliorer les relations entre la Turquie et Israël », a indiqué M. Meridor à la radio de l'armée israélienne.
L'abordage le 31 mai dernier d'une flottille, qui tentait de briser le blocus de la bande de Gaza et au cours duquel neuf militants turcs ont trouvé la mort, avait suscité l'indignation de la communauté internationale.
La Turquie a salué lundi l'enquête de l'ONU, considérant qu'il s'agissait d'« un pas important ». Composée de quatre membres, la commission sera présidée par l'ex-Premier ministre néo-zélandais Geoffrey Palmer, assisté du président colombien sortant Alvaro Uribe. Les deux hommes seront flanqués de représentants d'Israël et de la Turquie. De source autorisée israélienne, on précise que l'État juif débat encore avec les Nations unies de l'identité de son représentant, qui devrait être soit un ex-diplomate, soit un ancien magistrat. La commission entamera ses travaux le 10 août et remettra un rapport d'étape d'ici à la mi-septembre.
D'autre part, l'ambassadeur d'Israël à Ankara a été convoqué au ministère turc des Affaires étrangères après les propos du ministre israélien de la Défense Ehud Barak qualifiant d'« ami de l'Iran » le nouveau chef du renseignement turc, a-t-on appris mardi de source autorisée. « Un certain nombre de secrets » d'Israël ont été partagés avec la Turquie, et « l'idée qu'ils puissent devenir accessibles aux Iraniens dans les prochains mois est, dirons-nous, assez perturbante », a confié Ehud Barak.
L'ambassadeur d'Israël, Gabriel Levy, s'est vu notifier « le malaise et le mécontentement » de la Turquie à la suite de ce commentaire.
Avant que le ciel ne s'obscurcisse entre les deux vis-à-vis de Méditerranée orientale, tout particulièrement après l'affaire de la flottille d'aide pour Gaza, la Turquie était la puissance musulmane la plus proche d'Israël. Les deux pays fondaient principalement leurs relations sur une étroite coopération en matière de renseignement militaire, mais, selon l'analyste turc Ali Nihat Ozcan, « si quelqu'un comme Barak exprime pareilles craintes, cela dénote un blocage au niveau des canaux d'échange de renseignements ». 

Mobilisation dans le Sinaï suite aux accusations jordaniennes

04/08/2010
L'Égypte a lancé hier une « opération de ratissage » dans le Sinaï après des tirs de roquettes contre Israël et la Jordanie la veille, alors que Amman a assuré avoir des « preuves » que la roquette qui a fait un mort et cinq blessés à Aqaba provenait de la péninsule égyptienne du Sinaï toute proche.
L'Égypte a fait état hier d'une « opération de ratissage » dans le Sinaï après des tirs des roquettes contre Israël et la Jordanie, tout en continuant de juger « impossible » que cette région sensible, placée sous haute sécurité, ait été utilisée, comme l'affirme Amman.
Un haut responsable jordanien a, en effet, assuré hier que son pays avait des « preuves » que la roquette qui a fait un mort et cinq blessés lundi à Aqaba provenait de la péninsule égyptienne du Sinaï toute proche. « Nous pouvons maintenant affirmer sans hésitation que la roquette Grad provenait du Sinaï, l'enquête nous en a fourni des preuves », a ainsi déclaré ce haut responsable sous le couvert de l'anonymat. Le port jordanien d'Aqaba, niché au fond du golfe du même nom, est limitrophe de la station balnéaire israélienne d'Eilat, qui a essuyé au même moment des tirs de roquettes qui n'ont pas fait de victimes.
« À la suite des commentaires jordaniens, l'Égypte a lancé une vaste opération de ratissage dans la péninsule du Sinaï », a déclaré un responsable de la sécurité égyptienne, sous le couvert de l'anonymat, sans donner de détails sur les moyens mis en œuvre. Il a toutefois assuré qu'il « n'y a aucun groupe organisé opérant dans le Sinaï, où la sécurité est étroitement assurée. Toute activité suspecte aurait été détectée ».
Le gouverneur de la région du Sud-Sinaï, Abdel Fadil Choucha, a également jugé « techniquement impossible » de procéder à des tirs de roquettes tels que ceux qui ont atteint Eilat et Aqaba. « Il y a de nombreuses montagnes autour du Sinaï, et pour lancer des roquettes il faut un large espace dégagé. Les seuls projectiles qui peuvent être tirés par-dessus ces obstacles sont les obus de mortier. Nous n'avons rien décelé d'anormal à notre frontière avec Israël », a-t-il dit.
Le gouvernement égyptien, pour sa part, n'a pas émis de réaction officielle à ces tirs, vivement condamnés par les pays atteints, ainsi que par les États-Unis et la Russie.
La police israélienne avait déjà laissé entendre lundi que les tirs pourraient provenir d'Égypte. Les officiels israéliens n'avaient toutefois pas fait mention de cela, peut-être dans un souci de ne pas embarrasser Le Caire avec qui Israël coopère en matière de sécurité.
Le 22 avril, deux roquettes étaient tombées sans faire de blessés près d'Eilat. L'une avait explosé en mer, l'autre dans le port d'Aqaba. Ces attaques n'avaient pas été revendiquées. Des sources de sécurité israéliennes les avaient attribuées à des réseaux jihadistes, actifs selon elles dans le Sinaï, liés à des groupes de contrebandiers et en conflit avec les autorités égyptiennes.
L'Égypte a considérablement renforcé son dispositif sécuritaire dans le Sinaï après une série d'attentats commis entre 2004 et 2006 contre plusieurs grandes stations touristiques - Charm el-Cheikh, Taba et Dahab - qui avaient fait quelque 130 morts au total. Ces attentats avaient été attribués à un groupe islamiste, al-Tawhid wal Jihad, inconnu avant ces événements. Ils avaient à l'époque porté un coup sérieux au tourisme, l'une des toutes premières ressources du pays.
Ces dernières années, les autorités égyptiennes ont également annoncé à plusieurs reprises des arrestations de militants palestiniens projetant des attentats anti-israéliens dans le Sinaï, ou cherchant à s'introduire en Israël par cette région.
Israël a également émis ces dernières années plusieurs mises en garde contre des risques d'attentats visant ses ressortissants se rendant dans le Sinaï pour des séjours touristiques.

Un colonel de l’armée arrêté pour collaboration avec l’État hébreu

04/08/2010
Selon plusieurs médias et d'autres informations, non démenties d'ailleurs, un colonel de l'armée libanaise a été arrêté hier pour collaboration présumée avec l'ennemi sioniste. Le colonel s'appelle Antoine Abou Jaoudé et a été interpellé dans le Metn hier soir.

Spéculations inquiètes sur les intentions d’Israël

Par Philippe Abi-Akl | 04/08/2010
Les Israéliens ont entrepris de déboiser une parcelle frisant la ligne bleue dans la région de Adaïssé, au Sud, pour y implanter des caméras de surveillance. L'armée libanaise s'y est opposée. Il y a eu un engagement, et un tir d'artillerie israélienne a tué 3 militaires libanais, un journaliste et blessé cinq soldats. Malgré sa gravité, s'agit-il d'un incident isolé ? Faut-il y voir, plutôt, un premier avertissement sans frais, sous forme de provocation délibérée, annonçant cette agression d'envergure dont Israël ne cesse de brandir la menace ?
Les milieux politiques de Beyrouth se déclarent surpris par ce qui s'est passé près de la ligne bleue, dans la région de Adaïssé. Pour commencer, une unité israélienne s'est engouffrée dans une zone disputée bordant la ligne bleue pour en déraciner des arbres. Une incursion abusive, interdite par les accords conclus en 2006. Le Liban conserve la carte de la ligne bleue, tracée par l'ONU, qui va de Majidiya jusqu'à Chebaa. Une délimitation de facto pour régler au plus près, sans peine, le problème du no man's land d'interposition, mais qui ne correspond pas, on le sait, à la frontière internationalement reconnue séparant le Liban de l'État hébreu. Il reste ainsi des terres bien libanaises situées au-delà de la ligne bleue, déclarée juridiquement « ligne de trêve provisoire. »
Toujours est-il que des contacts ont été aussitôt entrepris pour prévenir des suites militaires ou politiques fâcheuses. Dans le cadre de l'effort déployé pour conforter la stabilité du Liban, principalement sur initiative du roi Abdallah d'Arabie saoudite. Il s'est fait accompagner à Baabda par le président Bachar el-Assad pour un sommet avec le président Michel Sleiman. Mais il a également relancé en personne les hauts dirigeants égyptiens et jordaniens, sans compter qu'il s'est fait épauler par l'émir du Qatar. Le résultat étant que les protagonistes libanais ont renouvelé l'engagement pris à Doha de ne pas recourir à la violence et de s'en tenir, pour régler leurs différends, à un dialogue rationnel. Cela après la crise abrupte, dangereuse, provoquée par les attaques du Hezbollah contre le TSL et son acte d'accusation à venir.
Des observateurs voient dans l'incident de Adaïssé un test important pour la solidité de l'accalmie voulue par les quatre sommets arabes partiels consacrés tout récemment à la bombe à retardement libanaise. L'opération israélienne remet en effet sur le tapis cette question de base : qui contrôle la situation au Liban, plus particulièrement à ses frontières ? Qui détient, de fait, le pouvoir de décider non seulement de la guerre et de la paix, mais aussi du calme ou de la dégradation, à la frontière comme à l'intérieur ? Contre qui l'escalade est-elle vraiment dirigée ?
Mais à la lumière des faits bruts, il faut d'abord se demander pourquoi Israël envoie ses soldats arracher des arbres dans une terre contestée sur la ligne bleue. Pourquoi n'a-t-il pas pris contact, auparavant, avec la Finul, en charge du secteur ? Et pourquoi, à supposer qu'il soit dans son droit foncier, n'a-t-il pas prié les Casques bleus d'escorter ses hommes dans l'accomplissement de leur mission ? Comment l'ONU ne voit pas que par son action agressive, criminelle aux dires des députés de la région, Israël viole brutalement la 1701 ?
Il est plus que probable, estime-t-on à Beyrouth, que ce n'est pas l'armée libanaise qu'Israël a voulu provoquer, mais le Hezbollah. Mais il ne semble pas pouvoir y réussir. Car, selon des sources informées, nul n'a actuellement le feu vert pour embraser le Sud-Liban et la région dans sa foulée. Israël se voit interdire par Washington tout franchissement de la ligne bleue et, à plus forte raison, de la ligne rouge. Ses tentatives d'escalade, et l'administration Obama le sait sûrement, d'après ces sources, ne constitueraient qu'une fuite en avant pour retarder la reprise des négociations avec les Palestiniens.
Cela étant, à Beyrouth on reste sur des charbons ardents. Comment les Américains vont-ils réagir, vont-ils taper sur les doigts de Netanyahu ? Que va faire, que va dire le Conseil de sécurité de l'ONU dont Israël défie la 1701 ? Et les Arabes ? Vont-ils lancer une campagne diplomatique intensifiée pour protéger le Liban d'Israël après l'avoir protégé de lui-même en venant y militer pour le calme et la paix civile ?
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Bref mais violent affrontement à la frontière : trois Libanais et un officier israélien tués

04/08/2010
Un incident sérieux, mais apparemment contenu, a fait quatre morts hier à la frontière sud avec Israël, brisant inopinément la trêve en vigueur dans le sud du pays depuis 4 ans sous l'égide de l'ONU.
C'est aux alentours de midi qu'une patrouille israélienne a traversé la ligne technique délimitant la frontière avec Israël, non loin du village de Adaïssé. La patrouille s'est postée sur une portion de terrain revendiquée par Beyrouth, mais ne faisant pas officiellement partie du territoire libanais, comme l'a souligné l'armée dans un communiqué publié hier. En dépit de l'interposition de la Finul, qui a tenté de pousser la patrouille israélienne à rebrousser chemin en direction des territoires occupés, l'armée israélienne a continué à avancer, ce qui a contraint l'armée libanaise à réagir en tirant en vain des coups de semonce. Les soldats de l'armée libanaise ont ensuite utilisé des armes légères ainsi que des roquettes type RPG, et l'armée israélienne a riposté en tirant des obus de ses chars de combat. Elle a aussi fait usage de fusils-mitrailleurs. « Tout a commencé lorsque les Israéliens ont voulu couper un arbre en territoire libanais pour installer ensuite des caméras de surveillance. L'armée libanaise a tiré des coups de semonce et ils ont riposté par un pilonnage », a-t-on rapporté de source militaire libanaise. Des témoins ont confirmé des tirs sur le village.
Les affrontements ont fait trois morts côté libanais, deux soldats de l'armée et un journaliste (voir encadré). L'on dénombrait aussi hier quinze blessés libanais, sans préciser le nombre de civils et de militaires. Sur le plan matériel, des positions de l'armée libanaise ainsi que des habitations ont été touchées. Un hélicoptère a en outre tiré deux missiles sur un poste de l'armée situé près de Adaïssé, faisant deux morts parmi les militaires et détruisant un blindé libanais. Des fusées éclairantes ont même été lâchées dans le ciel de Adaïssé en pleine après-midi.
« Par tous les moyens disponibles »...
Le Conseil supérieur de la défense, qui s'est réuni en urgence hier sous l'égide du président de la République Michel Sleiman, a prévenu que le pays fera face aux attaques israéliennes « par tous les moyens disponibles ». Le Conseil a dit tenir Israël « responsable » de l'incident et exprimé l'intention de porter plainte devant le Conseil de sécurité de l'ONU. La réunion du Conseil a débuté par une minute de silence en signe de deuil pour les soldats tombés hier après-midi à la frontière et notre confrère du quotidien al-Akhbar, qui a également trouvé la mort alors qu'il couvrait l'incident. Le président Sleiman a donné ses ordres à tous les ministères et à toutes les autorités concernées de faire face « par tous les moyens » à l'offensive israélienne, « quels que soient les sacrifices ».
Les affrontements d'hier, qui interviennent alors que le Liban célèbre le 4e aniversaire de la fin de l'offensive israélienne de juillet 2006, sont les plus meurtriers depuis 2006. Israël et le Liban se sont rejeté la responsabilité de ces violences, les pires à la frontière entre les deux pays encore techniquement en guerre depuis le conflit destructeur de 2006 entre l'État hébreu et le Hezbollah.
Depuis quelques mois, les tensions entre l'État hébreu et le Hezbollah se sont accentuées après qu'Israël eut accusé la Syrie de fournir des missiles Scud au Hezbollah.
Le Hezbollah, dont la télévision, al-Manar, a annoncé la première la mort d'un officier israélien, n'a pas pris part à l'incident. 
Réaction israélienne
Côté israélien, c'est un officier qui a été tué : le lieutenant-colonel Dov Harari, 45 ans. Une source militaire israélienne a ajouté à l'intention de l'AFP qu'un autre soldat israélien avait été grièvement blessé.
L'armée israélienne a estimé que l'armée libanaise portait la « pleine responsabilité » des heurts, tandis que le ministère israélien des Affaires étrangères a averti le Liban des « conséquences » en cas de nouveaux incidents.
« L'armée libanaise a ouvert le feu en direction d'une position de l'armée le long de la frontière libanaise, dans le nord d'Israël. La force se trouvait en territoire israélien, menant des travaux d'entretien de routine en coordination avec la (Force des Nations unies au Liban) Finul », a indiqué l'armée d'Israël.
Le commandant du secteur nord d'Israël, le général Gadi Eisencott, a estimé que les soldats étaient tombés dans une « embuscade » alors qu'ils se livraient à « une activité de routine » entre la clôture de sécurité israélienne et la « ligne bleue » définie par l'ONU entre les deux pays.
« C'était une embuscade planifiée par un groupe de tireurs embusqués qui a ouvert le feu sur des officiers qui se tenaient à côté d'une position à l'intérieur de notre territoire », a dit le général Gadi Eisencott, commandant israélien du front nord. Il a d'ailleurs dit avoir reçu de l'état-major libanais une requête en faveur d'un retour au statu quo ante et a exprimé l'espoir que l'incident reste « sans lendemain ». 
La Finul
Andrea Tenenti, porte-parole de la Finul, a confirmé que des Casques bleus étaient sur place avant et pendant l'affrontement. « Notre commandant intérimaire a décidé de se rendre en personne sur les lieux de l'incident par hélicoptère. Il les a incités à cesser le feu », a-t-elle précisé. La Force intérimaire des Nations unies au Liban stationnée dans le sud du Liban a appelé hier à un « maximum de retenue » après des affrontements entre des soldats libanais et israéliens à la frontière, a d'autre part indiqué à l'AFP le porte-parole de la force onusienne Neeraj Singh.
« Il y a eu un échange de tirs entre les armées libanaise et israélienne à la ligne bleue dans la zone de Adaïssé. Les soldats de la Finul sont dans la zone, et tentent d'éclaircir les circonstances de l'incident et de vérifier s'il y a d'éventuelles victimes », a indiqué M. Singh.
« Notre priorité immédiate pour le moment est de ramener le calme. Le commandant par intérim de la Finul, le brigadier-général Santi Bonfanti, est en contact avec les commandements des deux armées et les appelle à un maximum de retenue », a-t-il ajouté.
La Finul, qui compte 13 000 hommes au Sud-Liban, avait auparavant exhorté les deux parties à faire preuve d'« une retenue maximale » et promis une enquête sur « les circonstances qui ont conduit à cette effusion de sang ».

La communauté internationale exhorte le Liban et Israël à la « retenue »

04/08/2010
L'ONU, les États-Unis, la France et plusieurs autres acteurs internationaux se sont mobilisés hier pour exprimer leur préoccupation à la suite des accrochages à la frontière libano-israélienne.
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est dit « profondément inquiet » au sujet des affrontements meurtriers entre forces israéliennes et libanaises, et s'est joint à l'appel à la retenue lancé par le secrétaire général de l'organisation, Ban Ki-moon.
À l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité, l'ambassadeur de Russie à l'ONU, Vitaly Tchourkine, qui assure sa présidence en août, a lu un communiqué au nom du Conseil indiquant que ses 15 membres étaient « profondément inquiets » et appelant les parties à faire preuve de « la plus grande retenue (...), observer un cessez le feu et éviter toute escalade ».
Les membres du Conseil ont aussi dit attendre avec impatience les conclusions d'une enquête de la Finul « dans le but d'éviter de tels incidents à l'avenir », a ajouté M. Tchourkine.
À la demande du Liban, membre du Conseil, le responsable des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Alain Le Roy, a tenu le Conseil informé des dernières évolutions à la frontière libano-israélienne. M. Tchourkine n'a toutefois pas révélé la teneur de ses propos.
Le porte-parole de Ban Ki-moon, Martin Nesirky, a indiqué que le secrétaire général, en visite au Japon, était « préoccupé » par les affrontements et appelait « au maximum de retenue ».
La Finul est en contact avec les deux parties pour tenter de mettre fin aux combats et les inciter à la retenue, a ajouté le porte-parole. « Pour le moment, les soldats de la paix de la Finul tentent d'en savoir plus sur les circonstances de l'événement », a-t-il ajouté.
Les États-Unis, pour leur part, se sont dit « extrêmement préoccupés par les violences », a indiqué le porte-parole du département d'État Philip Crowley. « Nous appelons les deux parties à faire preuve d'un maximum de retenue pour éviter une escalade et à maintenir le cessez-le-feu actuellement en vigueur », a ajouté le porte-parole.
Washington « essaie de comprendre le mieux possible ce qui s'est passé », a-t-il poursuivi, insistant sur le fait que « le plus grand souci » des États-Unis était que « quoi qu'il se soit passé (...), cela ne se répète pas ».
« La dernière chose que nous voulons, c'est que cet incident prenne une dimension bien plus importante. Et c'est pour cela que nous et d'autres avons été en contact aujourd'hui et que nous essayons de nous assurer que cela n'aille pas plus loin », a insisté le porte-parole de la diplomatie américaine.
Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, cité par notre correspondant à Paris, Élie Masboungi, a exhorté le Liban et Israël « au sens des responsabilités et au plein respect de la ligne bleue ».
« J'invite les parties au sens des responsabilités et au plein respect de la ligne bleue, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité », a dit M. Kouchner dans un communiqué, affirmant que la France « attend que la lumière soit faite sur cet incident par la Finul afin que les responsabilités puissent être déterminées et les mesures adéquates prises ».
« Comme nous l'avons souligné aujourd'hui auprès des autorités libanaises et israéliennes, tout doit être fait pour éviter la répétition de tels incidents à l'avenir ainsi que toute escalade de la violence pouvant menacer la stabilité de la région, à laquelle la France est particulièrement attachée », a ajouté le ministre français.
À Berlin, le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, a estimé dans un communiqué qu'une « escalade de la situation doit impérativement être évitée », appelant les deux parties « à la retenue maximale et à la coopération avec la Finul ».
« Tout doit être fait pour ne pas menacer les efforts de paix et d'équilibre dans la région », a ajouté le ministre, se disant « inquiet » de la situation.
De son côté, la chef de la diplomatie européenne a déclaré, dans un communiqué : « Au nom de l'Union européenne, je veux exprimer ma profonde préoccupation concernant le récent échange de tirs de part et d'autre de la frontière
israélo-libanaise, et j'exhorte les parties impliquées à faire preuve de la plus grande retenue », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
« Des mesures immédiates devraient être prises de part et d'autre de la frontière afin d'éviter une intensification de la tension ou toute forme de violence supplémentaire », a-t-elle ajouté.
L'UE « soutient l'idée d'une enquête complète et immédiate sur les événements d'aujourd'hui (hier) », a-t-elle dit.
À Amman, le Premier ministre jordanien, Samir Rifaï, a exprimé « le soutien de la Jordanie au Liban » et affirmé son « rejet de toute agression » contre son territoire, a indiqué l'agence officielle jordanienne Petra.
L'Iran, pour sa part, a « fermement condamné l'incursion du régime sioniste dans la région sud du Liban qui a entraîné le martyre d'une poignée d'enfants de l'armée libanaise », indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué rapporté par l'agence officielle IRNA.
« L'assaut délirant » mené par Israël soulève des inquiétudes quant à une « nouvelle aventure » d'Israël contre le Liban, ajoute-t-il. « Il est attendu de la communauté internationale qu'elle condamne une telle incursion dès que possible », poursuit le ministère.

L’armée libanaise paie le prix du sang face à Israël

04/08/2010
Les Libanais ont pu croire hier, en milieu de journée, que leur pays était revenu quatre ans en arrière. Mais, au fur et à mesure que les heures défilaient, l'image de ce qui s'est passé est apparue plus nette. Cette image, que l'on peut qualifier de première depuis de très longues années, a montré une armée libanaise déterminée à faire face au prix fort à Israël, attachée à défendre par
elle-même son territoire, tout son territoire et rien que son territoire.
Dès lors, il paraissait plutôt clair que l'incident n'était pas appelé à se développer, d'abord parce que l'action de l'armée libanaise a eu un effet dissuasif, notamment par l'effet de surprise qu'il a provoqué en face, ensuite parce que les réactions internationales, surtout celle des États-Unis, traduisaient une ferme volonté de ne pas permettre une dégradation de la situation. À cela s'ajoute le fait qu'Israël n'a pas jugé nécessaire d'appeler sa population de la région frontalière à descendre dans les abris.
L'État hébreu a pourtant estimé, comme d'habitude, que l'armée libanaise portait la « pleine responsabilité » des heurts, tandis que le ministère israélien des Affaires étrangères avertissait le Liban des « conséquences » en cas de nouveaux incidents. La Finul, quant à elle, ne s'est pas prononcée, affirmant mener une enquête pour connaître avec précision les circonstances de l'incident, survenu dans un secteur contesté.
Au Liban, les hommages à l'action de l'armée se sont multipliés dans tous les camps politiques, alors qu'à l'étranger, le Conseil de sécurité se réunissait pour faire part de sa « profonde inquiétude » et appeler les deux parties à la « retenue ». D'autres acteurs internationaux se sont exprimés et Washington a fait état de contacts pour empêcher tout dérapage.
Au président de la République, Michel Sleiman, son homologue syrien Bachar el-Assad a fait part du soutien de son pays, pendant que le Premier ministre, Saad Hariri, mobilisait de nombreux amis du Liban dans le monde, pour faire pression sur Israël.
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Face à Israël, l’armée affirme sa présence

04/08/2010
L'armée libanaise a payé hier le prix du sang pour affirmer sa présence face à Israël. Deux soldats et un journaliste ont été tués dans des accrochages causés par une incursion israélienne dans une zone revendiquée par le Liban près de Adaïssé. Le Conseil de sécurité a appelé à la « retenue » et Washington a mené des contacts pour éviter tout dérapage.
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Les forces israéliennes s'en prennent aux journalistes

Mardi, 03 Août 2010 17:09 
IRIB - Les forces israéliennes continuent de s'en prendre aux journalistes, dans les territoires occupés palestiniens. En juillet, 17 journalistes ont été blessés, et 5 autres, arrêtés. Pour l'heure, le régime israélien envisage de restreindre les activités des journalistes.  
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