jeudi 29 juillet 2010

L’Initiative nationale palestinienne juge inefficace toute négociation avec les Sionistes

Mercredi, 28 Juillet 2010 15:52 
Al-Alam - Le secrétaire général de l’Initiative nationale palestinienne a jugé inefficace toute négociation avec le régime sioniste. Le Secrétaire général de l’Initiative nationale palestinienne (INP), Mustafa Barghouthi, a affirmé que toute négociation directe ou indirecte avec l’ennemi sioniste serait au détriment du peuple palestinien. Mustafa Barghouthi a affirmé que, pour réhabiliter leurs droits, les Palestiniens devaient poursuivre leur résistance, face à l’ennemi sioniste, avec solidarité et unanimité. Au travers des pressions qu’ils exercent sur le Chef de l’Autorité autonome Mahmoud Abbas, les Etats-Unis envisagent de le contraindre à reprendre les négociations directes avec Israël. "En continuant la colonisation, en Cisjordanie, et en expulsant les habitants palestiniens de Qods, le régime sioniste envisage de modifier, en sa propre faveur, le tissu démographique de cette région.", a précisé Mustafa Barghouthi. "En coordination avec les Etats-Unis, le régime sioniste cherche à en finir avec la cause palestinienne, et le tapage autour de la création d’un Etat indépendant palestinien n’est qu'une vaste mascarade.", a-t-il ajouté. Barghouthi a fait part, également, d’un plan israélien, selon lequel, la bande de Gaza serait confiée à l’Egypte, pour faciliter la tâche au régime sioniste, d’occuper, sans difficulté, la Cisjordanie et la ville de Qods.  
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Quelle place pour la Russie au Proche-Orient ?

28 juillet 2010
par Thierry Meyssan*
Happée par le conflit qui fait rage entre son président et son Premier ministre, la Russie est en train de laisser passer une chance historique de se déployer au Proche-Orient. Les élites russes n’ont pas su élaborer de stratégie dans cette région lorsqu’elles en avaient la possibilité et ne sont plus en mesure de la définir aujourd’hui. Pour Thierry Meyssan, Moscou est paralysé : il ne parvient pas à tirer pleinement parti de l’échec du « remodelage » états-unien, ni à répondre aux attentes que Vladimir Poutine a suscitées.
L’échec israélien face à la Résistance libanaise, à l’été 2006, a marqué la fin de l’hégémonie états-unienne au Proche-Orient. En quatre ans, la donne militaire, économique et diplomatique de la région a été entièrement renouvelée. Dans la période actuelle, le triangle Turquie-Syrie-Iran s’affirme comme leader, tandis que la Chine et la Russie étendent leur influence au fur et à mesure du retrait US. Cependant Moscou hésite à saisir toutes les opportunités qui s’offrent à lui d’abord parce que le Proche-Orient n’est pas sa priorité, ensuite parce qu’il n’y a pas de projet consensuel des élites russes pour cette région, et enfin parce que les conflits du Proche-Orient renvoient la Russie à des problèmes internes non résolus. Etat des lieux :

2001-2006 et le mythe du remodelage du « Proche-Orient élargi »

L’administration Bush avait su rassembler autour d’un projet grandiose le lobby pétrolier, le complexe militaro-industriel et le mouvement sioniste : dominer les champs pétroliers de la mer Caspienne à la Corne de l’Afrique en redessinant la carte politique sur la base de petits ethno-Etats. Délimitée non en fonction de sa population mais des richesses de son sous-sol, la zone a d’abord été nommée « Croissant de crise » par l’universitaire Bernard Lewis, puis a été désignée comme « Proche-Orient élargi » (Greater Middle East) par George W. Bush.
Washington n’a pas lésiné sur les moyens pour la « remodeler ». Des sommes gigantesques ont été englouties pour corrompre les élites locales afin qu’elles renoncent à leurs intérêts nationaux au profit d’intérêts personnels dans une économie globalisée. Surtout, une armada titanesque a été transportée en Afghanistan et en Irak pour prendre en tenaille l’Iran, principal acteur de la région à tenir tête à l’Empire. Déjà les projets cartographiés de l’état-major états-unien circulaient. On y voyait tous les Etats de la région, y compris les alliés de Washington, dépecés en multiples émirats, incapables de se défendre. Tandis que la Maison-Blanche imposait à l’Irak vaincu une partition en trois Etats fédérés (un kurde, un sunnite et un chiite).
Alors que rien ne semblait pouvoir arrêter ce processus de domination, le Pentagone confia à Israël le soin de détruire les fronts secondaires avant l’attaque de l’Iran. Il s’agissait d’éradiquer le Hezbollah libanais et de renverser le gouvernement syrien. Las ! Après avoir écrasé un tiers du Liban sous un tapis de bombes sans équivalent depuis la guerre du Vietnam, Israël était contraint de se retirer sans avoir atteint un seul de ses objectifs. Cette défaite a marqué le renversement du rapport de force.
Dans les mois qui suivirent, les généraux états-uniens se révoltèrent contre la Maison-Blanche. Ils ne maitrisaient toujours pas la situation en Irak et anticipaient avec effroi les difficultés d’une guerre contre un Etat bien armé et organisé, l’Iran, sur fond d’embrasement régional. Unis autour de l’amiral William Fallon et du vieux général Brent Scowcroft, ils firent alliance avec des politiciens réalistes qui s’opposaient à ce dangereux sur-déploiement militaire. Tous utilisèrent la Commission Baker-Hamilton pour influencer l’électorat états-unien jusqu’à renverser le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld et à imposer un des leurs pour lui succéder : Robert Gates. Par la suite, les mêmes personnalités hissèrent Barack Obama à la Maison-Blanche, pourvu qu’il conserve Robert Gates au Pentagone.
En réalité, l’état-major US n’a pas de stratégie de rechange après l’échec du « remodelage ». Il se préoccupe exclusivement de stabiliser ses positions. Les GI’s se sont retirés des grandes villes irakiennes et se sont repliés dans leurs bases. Ils ont laissé la gestion du pays aux Israéliens dans la partie kurde, aux Iraniens dans les parties arabes. Le département d’Etat a cessé ses cadeaux somptueux aux dirigeants de la région et semble de plus en plus avare en ces temps de crise économique. Les obligés d’hier se cherchent de nouveaux maîtres qui les nourrissent.
Seul Tel-Aviv pense que le repli états-unien n’est qu’une éclipse, et que le « remodelage » reprendra une fois la crise économique terminée.

La formation du triangle Turquie-Syrie-Iran

Washington avait imaginé que le démantèlement de l’Irak serait contagieux. La guerre civile entre chiites et sunnites (la Fitna, selon l’expression arabe) aurait dû projeter l’Iran contre l’Arabie saoudite et diviser tout le monde arabo-musulman. La quasi-indépendance du Kurdistan irakien aurait dû sonner l’heure de la sécession kurde en Turquie, en Syrie et en Iran.
A contrario, la diminution de la pression états-unienne en Irak a scellé l’alliance des frères ennemis turcs, syriens et iraniens. Tous ont réalisé qu’ils devaient s’unir pour survivre et qu’unis, ils pouvaient exercer le leadership régional. En effet, à eux trois, ces Etats couvrent l’essentiel du champ politique régional. La Turquie, héritière de l’Empire ottoman, incarne le sunnisme politique. La Syrie, seul Etat baasiste depuis la destruction de l’Irak, incarne la laïcité. Enfin, l’Iran, depuis la révolution de Khomeini, incarne le chiisme politique.
En quelques mois, Ankara, Damas et Téhéran ont ouvert leurs frontières communes, diminué leurs droits de douane, et jeté les bases d’un marché commun. Cette ouverture a créé un appel d’air et une soudaine croissance économique. Du coup, elle rencontre un vrai soutien populaire, malgré le souvenir des querelles précédentes.
Cependant, chacun de ces Etats a son talon d’Achille par lequel non seulement les Etats-Unis et Israël, mais aussi certains de leurs voisins arabes, espèrent les blesser.
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Tout autant que Mahmoud Ahmadinejad, Vladimir Poutine est devenu pour Washington « l’homme à abattre ».
© Mehdi Ghasemi, Agence ISNA

Le programme nucléaire iranien

Depuis plusieurs années, Tel-Aviv et Washington accusent l’Iran de violer ses obligations de signataire du Traité de non-prolifération et de poursuivre un programme nucléaire militaire secret. Du temps du Shah Reza Pahlevi, les mêmes capitales —plus Paris— avaient organisé un vaste programme pour doter l’Iran de la bombe atomique. Personne ne pensait à ce moment-là qu’un Iran nucléaire représenterait une menace stratégique, dans la mesure où ce pays n’a pas eu de comportement expansionniste au cours des derniers siècles. Une campagne de communication, fondée sur des informations volontairement falsifiées, a alors objecté que les actuels dirigeants iraniens seraient des fanatiques qui pourraient utiliser la bombe, s’ils en avaient une, de manière irrationnelle, donc dangereuse pour la paix mondiale.
Pourtant, les dirigeants iraniens affirment s’interdire de fabriquer, de stocker ou d’utiliser la bombe atomique, précisément pour des raisons idéologiques. Et ils sont crédibles sur ce point. Souvenons-nous de la guerre déclarée par l’Irak de Saddam Hussein contre l’Iran de Rouhollah Khomeini. Lorsque Bagdad lança des missiles sur les villes iraniennes, Téhéran lui répondit à l’identique. Les missiles en question étaient des projectiles non guidés, que l’on tirait dans une direction et à une certaine puissance, et qui tombaient à l’aveuglette. L’imam Khomeini intervint alors pour dénoncer l’usage de ces armes par son état-major. Selon lui, de bons musulmans ne pouvaient prendre le risque moral de tuer massivement des civils en ciblant des militaires. Il avait alors prohibé le tir de missiles sur des villes, ce qui déséquilibra les forces en présence, allongea la guerre, et ajouta des souffrances à son peuple. Aujourd’hui son successeur, le Guide suprême de la Révolution, Ali Khanenei, défend la même éthique à propos des armes nucléaires, et l’on ne voit pas très bien quelle faction de l’Etat pourrait passer outre son autorité et fabriquer secrètement une bombe atomique.
En réalité, l’Iran, depuis la fin de la guerre que lui livra l’Irak, a anticipé l’épuisement de ses réserves d’hydrocarbures. Il a voulu se doter d’une industrie nucléaire civile pour assurer son développement sur le long terme, et celui des autres Etats du tiers-monde. Pour ce faire, les Gardiens de la Révolution ont constitué un corps spécial de fonctionnaires dédié à la recherche scientifique et technique, organisé selon le modèle soviétique au sein de villes secrètes. Ces chercheurs travaillent également à d’autres programmes, notamment ceux d’armement conventionnel. L’Iran a ouvert toutes ses installations de production nucléaire aux inspecteurs de l’Agence internationale de l’Energie atomique (AIEA), mais refuse de leur ouvrir les centres de recherche d’armement conventionnel. On se retrouve donc dans une situation déjà vue : les inspecteurs de l’AIEA confirment qu’aucun indice ne permet d’accuser l’Iran, tandis que la CIA et le Mossad affirment sans apporter d’indice que l’Iran cache des activités illicites au sein de son vaste secteur de recherche scientifique. Cela ressemble à s’y méprendre à la campagne d’intoxication de l’administration Bush qui accusait les inspecteurs de l’ONU de ne pas faire correctement leur travail et d’ignorer les programmes d’armes de destruction massive de Saddam Hussein.
Aucun pays au monde n’ayant fait l’objet d’autant d’inspection de l’AIEA, il n’est pas sérieux de continuer à accuser l’Iran, mais cela n’érode pas la mauvaise foi de Washington et de Tel-Aviv. L’invention de cette prétendue menace est indispensable au complexe militaro industriel qui met en œuvre depuis des années le programme israélien de « bouclier anti-missile » avec les fonds des contribuables états-uniens. Sans menace iranienne, plus de budget !
Téhéran a mené deux opérations pour s’extraire du piège qu’on lui a tendu. Il a d’abord organisé une conférence internationale pour un monde dénucléarisé, au cours de laquelle il a —enfin !— expliqué sa position à ses principaux partenaires (17 avril). De plus, il a accepté la médiation du Brésil, dont le président Lula da Silva ambitionne de devenir secrétaire général de l’ONU. M. Lula a demandé à son homologue états-unien quelle mesure serait susceptible de rétablir la confiance. Par écrit, Barack Obama lui a répondu que le compromis conclu en novembre 2009 et jamais ratifié ferait l’affaire. Le président Lula est venu à Moscou s’assurer que son homologue russe était sur la même ligne. Le président Dmitry Medvedev lui a confirmé publiquement que de son point de vue aussi, le compromis de novembre suffirait à résoudre la crise. Le lendemain, 18 mai, M. Lula a signé avec son homologue iranien, Mahmoud Ahmadinejad, un document correspondant en tous points aux exigences états-uniennes et russe. Mais la Maison-Blanche et le Kremlin ont soudain fait volte face et, revenant sur leur position, ont dénoncé des garanties insuffisantes.
Il n’y a pourtant aucune différence significative entre le texte ratifié en mai 2010 et celui négocié en novembre 2009.
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Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan (à gauche) s’efforce de restaurer l’indépendance de son pays par rapport à la tutelle états-unienne. En ouvrant son pays au commerce russe, il entend rééquilibrer les relations internationales. Son ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoğlu (à droite), tente de régler un à un les conflits hérités du passé qui entravent la marge de manœuvre d’Ankara.
© Service de presse du Kremlin

Le passif de la Turquie

La Turquie a hérité d’un grand nombre de problèmes avec ses minorités et ses voisins qui ont été entretenus par les Etats-Unis pour la maintenir durant des décennies dans une situation de dépendance et de vassalité. Le professeur Ahmet Davutoğlu, théoricien du néo-ottomanisme et nouveau ministre des Affaires étrangères, a élaboré une politique extérieure qui vise d’abord à dégager la Turquie des interminables conflits où elle s’est embourbée, puis à multiplier ses alliances au travers de quantité d’institutions inter-gouvernementales.
Le différent avec la Syrie a été le premier réglé. Damas a cessé de jouer avec les Kurdes et a renoncé à ses prétentions irrédentistes sur la province du Hatay. En échange, Ankara a cédé sur la question du partage des eaux fluviales, l’a aidé à sortir de l’isolement diplomatique et a même organisé des négociations indirectes avec Tel-Aviv qui occupe le Golan syrien. En définitive, le président Bachar el-Assad a été reçu en Turquie (2004) et le président Abdullah Gül en Syrie (2009). Un Conseil de coopération stratégique a été mis en place entre les deux pays.
Concernant l’Irak, Ankara s’est opposé à l’invasion du pays par les Anglo-Saxons (2003). Il a fait interdiction aux Etats-Unis d’utiliser les bases de l’OTAN situées sur son territoire pour attaquer Bagdad, provoquant la colère de Washington et retardant la guerre. Lorsque les Anglo-Saxons passèrent formellement le pouvoir à des autochtones, Ankara favorisa le processus électoral et encouragea la minorité turkmène à y participer. Puis, la Turquie allégea le contrôle à la frontière et facilita le commerce bilatéral. Seule ombre persistante au tableau : si les relations avec le gouvernement national de Bagdad sont excellentes, celles avec le gouvernement régional kurde d’Erbil sont chaotiques. L’armée turque s’est même octroyée le droit de poursuite des séparatistes du PKK en territoire irakien —certes, avec l’aval et sous le contrôle du Pentagone—. Quoi qu’il en soit, un accord a été signé pour garantir l’exportation du pétrole irakien par le port turc de Ceyhan.
Ankara a pris une série d’initiatives pour mettre fin au conflit séculaire avec les Arméniens. Utilisant la « diplomatie du football », il a admis le massacre de 1915 (mais pas sa qualification de « génocide »), est parvenu à établir des relations diplomatiques avec Ierevan, et cherche une solution au conflit du Haut-Karabagh. Cependant, l’Arménie a suspendu la ratification de l’accord bipartite de Zurich.
Le passif est également très lourd avec la Grèce et Chypre. Le partage de la mer Egée n’est toujours pas clair et l’armée turque occupe le Nord de la République de Chypre. Là encore, Ankara a proposé diverses mesures pour rétablir la confiance, notamment la réouverture mutuelle des ports et aéroports. Néanmoins, les relations sont encore loin de la normalisation et, pour le moment, Ankara ne semble pas vouloir lâcher l’auto-proclamée République turque de Chypre du Nord.
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Le président Mevedev est venu négocier en Syrie la rénovation et l’agrandissement des facilités offertes à la flotte russe. D’ici trois ans, le port de Tartous pourrait ainsi recevoir des destroyers et des sous-marins. Pour servir quelle stratégie ?
© Service de presse du Kremlin

L’isolement diplomatique de la Syrie

Washington reproche à la Syrie de poursuivre la guerre contre Israël par intermédiaires interposés : les services iraniens, le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien. Les Etats-Unis ont donc feint de considérer le président Bachar el-Assad comme commanditaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, et ont mis en place un Tribunal pénal spécial en vu de le juger.
Avec une habileté surprenante, M. Assad, que l’on présentait comme un « fils-à-papa » incompétent, a su se tirer d’affaire sans rien lâcher, ni tirer un coup de feu. Les témoignages de ses accusateurs se sont dégonflés et Saad Hariri, le fils du défunt, a cessé de réclamer qu’on l’enchaîne pour venir lui rendre d’amicales visites à Damas. Plus personne ne veut financer le Tribunal spécial et il est possible que l’ONU le démantèle avant qu’il ait eu à siéger, à moins qu’il ne soit utilisé pour charger le Hezbollah.
Enfin, à Hillary Clinton qui lui enjoignait de rompre avec l’Iran et le Hezbollah, Bachard el-Assad a répondu en organisant un sommet impromptu avec Mahmoud Ahmadinejad et Hassan Nasrallah.

Et la Russie ?

L’affirmation du triangle Turquie-Syrie-Iran correspond au déclin de la puissance militaire d’Israël et des Etats-Unis. La nature ayant horreur du vide, l’espace vacant s’ouvre à d’autres puissances.
La Chine est devenue le principal partenaire commercial de l’Iran et s’appuie sur l’expertise des Gardiens de la Révolution pour écarter les embuches de la CIA en Afrique. En outre, elle apporte un soutien militaire aussi discret qu’efficace au Hezbollah (auquel elle a probablement livré des missiles sol-mer et des système de guidage résistant aux brouillages) et au Hamas (qui a ouvert une représentation à Pékin). Toutefois, elle se hasarde prudemment et lentement sur la scène proche-orientale et n’entend pas y jouer de rôle décisif.
Toutes les attentes se tournent donc vers Moscou, absent depuis la dislocation de l’Union soviétique. La Russie ambitionne de redevenir une puissance mondiale, mais hésite à s’engager avant d’avoir réglé ses problèmes dans l’ancien espace du Pacte de Varsovie. Surtout, les élites russes n’ont aucune politique à substituer au projet US de « remodelage » et bloquent sur le même problème que les Etats-Unis : le rapport de force régional ayant changé, il n’est plus possible de mener une politique d’équilibre entre Israéliens et arabes. Tout investissement dans la région implique, à plus ou moins long terme, une rupture avec le régime sioniste.
L’horloge moscovite s’est arrêtée en 1991, lors de la conférence de Madrid. Elle n’a pas assimilé que les accords d’Oslo (1993) et de Wadi Araba (1994) ont échoué à mettre en place la « solution à deux Etats ». Celle-ci est désormais irréalisable. La seule option pacifique possible est celle qui a été mise en œuvre en Afrique du Sud : abandon de l’apartheid et reconnaissance de la nationalité unique des juifs et des autochtones, instauration d’une vraie démocratie sur la base « un homme, une voix ». C’est déjà la position officielle de la Syrie et de l’Iran, ce sera à n’en pas douter bientôt celle de la Turquie.
La grande conférence diplomatique sur le Proche-Orient que le Kremlin souhaitait recevoir à Moscou en 2009, annoncée lors du sommet d’Annapolis et confirmée par des résolutions de l’ONU, n’a jamais eu lieu. Dans ce jeu, la Russie a passé son tour.
Les élites russes, qui continuent à jouir d’un grand prestige au Proche-Orient, ne fréquentent plus cette région et la rêvent plus qu’elles ne la comprennent. Dans les années 90, elles s’enthousiasmaient pour les théories romantiques de l’anthropologue Lev Goumilev et se trouvaient en phase avec la Turquie, seule autre nation à la fois européenne et asiatique. Puis, elles succombèrent au charisme du géopoliticien Alexandre Dugin, qui abhorrait le matérialisme occidental, pensait la Turquie contaminée par l’atlantisme, et s’extasiait devant l’ascétisme de la Révolution iranienne.
Cependant ces élans se sont brisés en Tchétchénie avant même de trouver un début de concrétisation. La Russie a affronté brutalement une forme d’extrémisme religieux, soutenue en sous-main par les Etats-Unis et alimenté par les services secrets turcs et saoudiens. Du coup, toute alliance avec un Etat musulman semblait compromise et périlleuse. Et lorsque la paix est revenue à Grozny, la Russie n’a pas su, ou n’a pas voulu, assumer son héritage colonial. Comme l’a analysé Geïdar Dzhemal, le président du Comité islamique de Russie, elle ne pouvait prétendre être une nation eurasiatique en feignant que rien ne se soit passé et en se considérant toujours comme un Etat orthodoxe protégeant de turbulents petits frères musulmans. Elle devait —elle doit toujours— se redéfinir en pensant à égalité orthodoxes et musulmans.
Plutôt que de repousser à demain la solution du problème des minorités, et à après-demain l’engagement au Proche-Orient, la Russie pourrait au contraire s’appuyer sur des partenaires extérieurs musulmans, en qualité de tiers de confiance, pour nouer le dialogue intérieur. Ainsi, la Syrie de Bachar el-Assad présente un modèle d’Etat post-socialiste en voie de démocratisation, qui a su préserver ses institutions laïques et laissé s’épanouir les grandes religions, et les différents courants de ces religions, y compris l’islam wahhabite le plus intransigeant, en préservant la paix sociale.

L’attrait économique

Pour le moment, les élites russes ignorent les mises en garde de leur ancien chef d’état-major, le général Leonid Ivahov, sur la nécessité d’alliances asiatiques et proche-orientales face à l’impérialisme états-unien. Elles préfèrent penser avec le politologue Gleb Pavlovski que les antagonismes géopolitiques se dissoudront dans la globalisation économique. Aussi abordent-elles le Proche-Orient d’abord comme un marché.
Le président Dmitry Medvedev vient d’entreprendre une tournée qui l’a conduit à Damas et à Ankara. Il a levé des obligations de visa, et ouvert le marché commun en constitution (Turquie, Syrie, Iran, + Liban) aux entreprises russes. Il a favorisé la vente d’un impressionnant arsenal aux uns et aux autres. Surtout, il a négocié des chantiers décennaux de construction de centrales électriques nucléaires. Enfin, il a exploité l’évolution stratégique de la Turquie pour qu’elle prenne en considération les besoins russes de transit d’hydrocarbures. Un pipe-line russe terrestre permettra de relier la Mer noire à la Méditerranée. Et Ankara pourrait se laisser tenter par le projet de gazoduc South Stream.

Les limites de l’engagement russe

Hors du champ économique, Moscou peine à s’affirmer. Les bases navales soviétiques en Syrie ont été remises en état et ouvertes à la flotte russe de Méditerranée, qui n’en fait qu’un usage limité, d’autant que la marine en mer Noire va être réduite. Tout se passe comme si Moscou gagnait du temps et repoussait à plus tard le problème israélien.
C’est que toute condamnation du colonialisme juif pourrait raviver des problèmes intérieurs. D’abord parce que d’une manière caricaturale et peu flatteuse, l’apartheid israélien renvoie au traitement des Tchétchènes. Ensuite parce que la Russie agit sous le poids d’un complexe historique, celui de l’antisémitisme. Vladimir Poutine a plusieurs fois tenté de tourner la page avec des gestes symboliques comme la nomination d’un rabbin aux armées, mais la Russie n’est toujours pas à l’aise avec ce sujet.
Pourtant l’attentisme n’est plus de mise : les dès sont déjà jetés. Il faut en tirer les conséquences. Israël a joué un rôle déterminant dans l’armement et la formation des troupes géorgiennes qui ont attaqué et tué des ressortissants russes en Ossétie du Sud. En échange, le ministre géorgien de la Défense Davit Kezerashvili, double national israélo-géorgien, avait loué deux bases militaires aériennes à Tsahal. De la sorte, les bombardiers israéliens se serait approchés de l’Iran et aurait pu le frapper. Moscou a stoïquement encaissé le coup, sans prendre de mesures de rétorsion à l’égard de Tel-Aviv.
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Le président de la Fédération de Russie, Dmitry Medvedev, discute du possible accueil de réfugiés israéliens ex-soviétiques avec le gouverneur de l’oblast autonome juif du Birodijan, Alexander Vinnikov (2 juillet 2010).
© Service de presse du Kremlin
Cette absence de réaction étonne au Proche-Orient. Certes, Tel-Aviv dispose de nombreux relais dans les élites russes et n’a pas hésité à s’y créer des réseaux en offrant à des gens influents des facilités matérielles en Israël. Mais Moscou dispose de bien plus de relais en Israël avec un million d’ex-Soviétiques émigrés. Il pourrait mettre en lice une personnalité capable de jouer en Palestine occupée le rôle de Frederik de Klerk en Afrique du Sud : liquider l’apartheid et instaurer la démocratie au sein d’un Etat unique. Dans cette perspective, Dmitry Medevedev anticipe un exode d’Israéliens qui n’accepteraient pas la nouvelle donne. Il a donc bloqué la fusion annoncée du kraï de Khabarovsk et de l’oblast autonome juif du Birobidjan. Le président, issu d’une famille juive convertie à l’orthodoxie, envisage de réactiver cette unité administrative fondée par Staline en 1934 comme alternative à la création de l’Etat d’Israël. Ce qui fut, au sein de l’Union soviétique, une république juive pourrait accueillir des réfugiés. Ils seraient d’autant plus les bienvenus que la démographie russe est en chute libre.
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Marchand sur les pas de ses ancêtres, le président Medvedev s’est rendu au Birobidjan pour réactiver les traditions de l’oblast autonome juif.
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En définitive, ce sont les atermoiements à propos du nucléaire iranien qui surprennent le plus. Il est vrai que les marchands iraniens n’ont cessé de contester les factures de la construction de la centrale de Busher. Il est également vrai que les Persans sont devenus susceptibles à force de subir les ingérences anglo-saxonnes dans leurs vies. Mais le Kremlin n’a cessé de souffler le chaud et le froid. Dmitry Medvedev discute avec les Occidentaux et les assure du soutien russe pour voter des sanctions au Conseil de sécurité. Tandis que Vladimir Poutine assure aux Iraniens que la Russie ne les laissera pas sans défense s’ils jouent le jeu de la transparence. Sur place, les responsables se demandent si les deux dirigeants se sont répartis les rôles selon les interlocuteurs et font ainsi monter les enchères. Ou si la Russie est paralysée par un conflit au sommet. C’est en réalité, semble t-il, ce qui se passe : le tandem Medvedev-Poutine s’est lentement dégradé et la relation entre les deux hommes a tourné brutalement à la guerre fratricide.
La diplomatie russe a laissé entendre aux Etats non alignés qu’une quatrième résolution du Conseil de sécurité condamnant l’Iran serait préférable à des sanctions unilatérales des Etats-Unis et de l’Union européenne. C’est faux : Washington et Bruxelles ne manqueront pas de s’appuyer sur la résolution de l’ONU pour justifier des sanctions unilatérales supplémentaires.
Le président Medvedev a déclaré, lors de sa conférence de presse conjointe avec son homologue brésilien le 14 mai, qu’il avait arrêté une position commune par téléphone avec le président Obama : dans le cas où l’Iran accepterait la proposition qui lui a été faite [en novembre 2009] d’enrichissement de son uranium à l’étranger, il n’y aurait plus de raison d’envisager des sanctions au Conseil de sécurité. Or, lorsque —contre toute attente— l’Iran a signé le Protocole de Téhéran avec le Brésil et la Turquie, Washington a fait volte face et Moscou lui a emboité le pas au mépris de la parole donnée.
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Le 14 mai 2010, le président Medvedev apporte publiquement son soutien à l’initiative de son homologue brésilien, Lula da Silva, pour résoudre la crise iranienne. Quelques jours plus tard, il se ralliera aux Etats-Unis et donnera instruction à son ambassadeur aux Nations Unies de voter la résolution 1929 au mépris de la parole donnée.
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Certes le représentant permanent de la Russie au Conseil de sécurité, Vitaly Churkin, a largement vidé de sa substance la résolution 1929 en écartant un embargo énergétique total, mais il l’a votée. A défaut d’être efficace, celle-ci est infamante, à la fois pour l’Iran, le Brésil, la Turquie et pour tous les Etats non-alignés qui soutiennent la démarche de Téhéran. Cette résolution a été d’autant plus mal perçue qu’elle contrevient aux termes du Traité de non-prolifération. Celui-ci garantit à chaque signataire le droit d’enrichir de l’uranium, tandis que la résolution onusienne l’interdit à l’Iran. Jusqu’à présent, la Russie apparaissait comme le gardien du droit international, ce n’est pas ici le cas. A tort ou à raison, les non-alignés en général et l’Iran en particulier ont interprété le vote russe comme la volonté d’une grande puissance d’empêcher les puissances émergentes d’atteindre l’indépendance énergétique nécessaire à leur développement économique. Il sera difficile de faire oublier ce faux pas.
Source Odnako (Fédération de Russie)
Hebdomadaire d’information générale. Rédacteur en chef : Mikhail Léontieff.
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Wikileaks : une diversion politique

28 juillet 2010
Sollicité par de nombreux lecteurs à propos des documents publiés par Wikileaks, le Réseau Voltaire tient à recentrer le débat. Dans ce communiqué, il dénonce une manoeuvre de diversion médiatique et réaffirme que la guerre d’Afghanistan est illégale.
Le site Internet Wikileaks a remis, il y a quelques semaines des documents militaires confidentiels à trois médias (New York Times, The Guardian, Der Spiegel) afin qu’ils les examinent avant publication.
Le site a publié les 92 000 documents originaux et les trois médias ont publié leurs articles simultanément le 25 juillet 2010. Il s’agit de la plus importante fuite de documents militaires de l’histoire.
Ces documents sont des notes utilisées par les troupes engagées en Afghanistan. Certaines relatent des combats, d’autres rapportent des renseignements. Leur degré de confidentialité est faible (ce qui signifie qu’ils ont circulé en de nombreuses mains), mais leur nombre est très élevé (ce qui implique que peu de personnes pouvaient les réunir). Leur authenticité n’a pas été contestée. La presse internationale et de nombreux leaders politiques dans le monde ont commenté les conclusions des trois médias, considérant ces informations comme sûres.
Nos détracteurs s’attendent à ce que le Réseau Voltaire se félicite de ces fuites et exploite ces documents pour charger les forces US, les accuser de crimes de guerre et d’incompétence. Nous n’en ferons rien.
Tout laisse à penser que ces fuites ont été organisées par un clan de l’appareil US pour imposer ses vues simultanément au limogeage du général McChrystal par le président Obama. Et le fait que ce dernier ait stoppé toute enquête interne visant à identifier l’origine des fuites montre que celle-ci lui est connue, qu’il ne souhaite pas l’affronter ou qu’il l’approuve.
Ces documents ne décrivent pas la réalité de terrain, mais attestent du degré d’auto-intoxication des forces US. Les notes de renseignement afghanes qui servent de base aux opérations de l’Alliance dans ce pays ne rapportent que de stupides ragots et l’on se demande comment ces informateurs ont été recrutés. Il est particulièrement ridicule de présenter un officier pakistanais de 74 ans, le général à la retraite Hamid Gul, comme le manipulateur en sous-main des insurgés et le responsable à lui tout seul de l’échec militaire de l’OTAN.
Nous ne sommes pas étonnés que trois médias connus pour leur alignement aveugle sur les thèses atlantistes participent à une opération psychologique de diversion dont le but est de critiquer un général qui vient d’être démis de ses fonctions pour mieux disculper les responsabilités politiques de cette catastrophe humaine.
Au demeurant, l’unanimité de grands médias, qui n’ont cessé de répéter des années durant les mensonges de Washington, ne peut qu’inquiéter.
La guerre d’Afghanistan est illégale. Qu’ils nous soient sympathiques ou pas, les insurgés exercent leur droit fondamental et légitime à défendre leur pays contre l’occupation étrangère. Ce ne sont pas seulement les bavures de telle ou telle unité militaire qui constituent des crimes, mais la totalité des opérations conduites sur place et jusqu’à la simple présence des troupes étrangères.

A Gaza, l’Egypte accentue la punition

Egypte - 28-07-2010

Par Adam Morrow & Khaled Moussa Al-Omrani 
Près de deux mois après que l’Egypte ait annoncé qu’elle rouvrirait son terminal frontalier de Rafah avec la Bande de Gaza, les opérations de passage restent cruellement limitées.
« Rafah n’a été ouvert que pour les passagers et quelques fournitures médicales, » dit à IPS Hatem el-Buluk, journaliste et habitant d’Al-Arish, à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Rafah. « Tout le reste, dont la nourriture et les matériaux de construction, doivent entrer dans la Bande par les passages frontaliers contrôlés par Israël. »
















Juillet 2007 : Manifestation palestinienne pour l'ouverture de Rafah (photo Fady Adwan pour Palestine Free Voice)

Le 1er juin, le président égyptien Hosni Mubarak a annoncé que Rafah – le seul passage frontalier de la Bande à n’être pas partagé avec Israël – serait ouvert à l’aide humanitaire « indéfiniment ». L’annonce est venue le lendemain du jour où des commandos israéliens ont tué neuf activistes turcs à bord d’un bateau qui transportait de l’aide humanitaire à l’enclave côtière assiégée.
Depuis, l’Egypte a refusé d’ouvrir le carrefour jusqu’à ce que le groupe de la résistance palestinienne Hamas, qui gouverne la Bande depuis 2007, signe un accord de « réconciliation » avec le Président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas du mouvement Fatah soutenu par les Etats-Unis.
Depuis l’annonce du 1er juin, quelques 37.000 Gazaouis sont sortis de ou entrés dans la Bande, selon une source officielle de la frontière citée dans un article de presse. La grande majorité d’entre eux étaient des étudiants, des patients et des travailleurs expatriés.
Le trafic matériel, par le passage continue cependant d’être strictement limité par les autorités, ont dit des sources crédibles.
A la mi-juillet, un bateau libyen transportant 2.000 tonnes d’aide humanitaire est arrivé à Al-Arish après avoir été empêché par la marine israélienne d’atteindre la Bande de Gaza. L’aide a donc été transportée d’Al-Arish à la frontière Egypte-Gaza, où environ 700 tonnes de fournitures médicales ont été autorisées à entrer dans la Bande via Rafah. Le reste de l’aide, consistant essentiellement de nourriture, a dû être envoyé dans la Bande par le carrefour frontalier égypto-israélien de Kerem Abu Salem.
La tentative libyenne ne fut pas le premier convoi d’aide expédié depuis le 1er juin à se heurter à de telles restrictions.
En juin, plusieurs tentatives de livraison d’aide humanitaire à la Bande de Gaza, organisées par des groupes égyptiens de l’opposition comme les Frères Musulmans, ont été confrontées aux mêmes résultats : alors que les fournitures médicales étaient autorisées à passer par Rafah, tout le reste a dû entrer dans la Bande par Kerem Abu Salem (10km au sud de Rafah) ou par Al-Auja (50 km au sud de Rafah).
« Nous nous sommes acharnés pour faire passer la totalité de l’expédition par Rafah, mais les autorités ont obstinément refusé, » dit Hamdi Hassan, un député des Frères Musulmans qui a accompagné un de ces convois d’aide jusqu’à la frontière. « Les gens et les fournitures médicales ont été autorisées à passer par Rafah, mais tout le reste a dû être acheminé au carrefour d’Al-Auja contrôlé par Israël. »
Depuis qu’elle a fermé Rafah en 2007, après que le Hamas ait pris le contrôle de la bande après avoir déjoué un coup d’Etat, l’Egypte a insisté sur le fait que le passage frontalier ne serait rouvert que selon les conditions de l’accord trilatéral de 2005 entre Israël, l’Autorité Palestinienne et l’Union Européenne. L’accord, dont l’Egypte n’est pas signataire, stipule le contrôle de l’AP sur le côté Gaza de Rafah, et la présence sur le passage d’observateurs de l’Union Européenne qui contrôle tout le trafic frontalier.
« Jusqu’à maintenant, la bureaucratie égyptienne a cité l’accord frontalier de 2005 comme raison principale de son impossibilité à rouvrir unilatéralement Rafah, » dit al-Buluk. « Mais le fait que l’Egypte ait maintenant ouvert le passage, du moins partiellement, prouve qu’elle peut – selon sa volonté politique – ouvrir la frontière sans condition, quand elle veut. Le carrefour de Rafah est un énorme terminal qui peut facilement gérer le passage de toutes formes de marchandises, en plus des passagers, » ajoute al-Buluk.
Dans un éditorial, Ibrahim Eissa, rédacteur en chef du quotidien éminent d’opposition Al-Dustour, a accusé le gouvernement d’appliquer la politique israélienne sur la frontière en maintenant Rafah fermé aux denrées alimentaires et aux matériaux de construction qui manquent cruellement. Gaza a particulièrement besoin de ces derniers depuis que les trois semaines d’attaques israéliennes de Cast Lead, fin 2008 et début 2009, aient détruit la plus grande partie de l’infrastructure de la Bande.
« Quand Israël décide d’interdire l’entrée de certains produits comme le ciment et l’acier dans la Bande, l’Egypte met en œuvre la décision, » a écrit Eissa. « Et quand Israël, en raison de la pression internationale, décide d’autoriser l’entrée de certains de ces produits interdits, à nouveau l’Egypte applique la décision. »
« Les Etats-Unis et Israël se sont arrangés pour réduire, dans leurs intérêts, le rôle de l’Egypte dans la région au contrôle du carrefour de Rafah, » ajoute-t-il.
Eissa souligne ensuite la contradiction inhérente à la politique frontalière de l’Egypte, notant que « le Caire appelle officiellement Israël à lever le siège de la Bande de Gaza, tout en maintenant fermé le passage de Rafah, » aux produits et équipements dont les Gazaouis ont désespérément besoin.
Selon Hassan, des Frères Musulmans, l’Egypte pourrait ouvrir Rafah sans condition, « quand elle veut. »
« Le gouvernement devrait suivre l’opinion publique arabe sur cette question et ouvrir le carrefour aux passagers et à toutes formes de marchandises, » dit-il, « au lieu de suivre simplement les diktats israéliens sur ce qui peut et ne peut pas traverser la frontière. »
Israël a bouclé ses six postes frontaliers avec la Bande de Gaza à la suite de la victoire du Hamas aux élections législatives palestiniennes de 2006, et l’Egypte a fermé Rafah l’année suivante. Le siège a servi à fermer hermétiquement la Bande du reste du monde, privant ses 1,5 million d’habitants de la plupart des produits vitaux.

A Gaza, la zone interdite représente 6.25% des terres

Gaza - 28-07-2010

Par Maan News 
L’organisateur de la conférence, Sabir Za'anin, a déclaré que la zone contrôlée par Israël le long de la frontière entre Gaza et Israël représentait 22.500 dunums (22,5 kilomètres carrés), soit 6,25% de la surface de la bande de Gaza, et absorbait, selon des responsables locaux, environ 20% des terres agricoles.
Mercredi, les agriculteurs de Gaza se sont réunis à Beit Hanoun pour demander l'accès à leurs terres cultivables situées actuellement dans la zone interdite imposée de façon unilatérale par Israël.
"La question n'est pas un cas humanitaire, c’est purement politique", a déclaré Amjad Al-Shawa, l'organisateur de la Campagne Internationale palestinienne Contre le Siège de Gaza, en soulignant que l'absence de terres agricoles empêchait les résidents de gagner leur vie.
L’organisateur de la conférence, Sabir Za'anin, a déclaré que la zone contrôlée par Israël le long de la frontière entre Gaza et Israël représentait 22.500 dunums (22,5 kilomètres carrés), soit 6,25% de la surface de la bande de Gaza, et absorbait, selon des responsables locaux, environ 20% des terres agricoles.
Les patrouilles israéliennes dans le secteur sont devenues plus fréquentes depuis 2008, limitant l'accès aux terres agricoles situées près de la frontière de Gaza et empêchant les agriculteurs de planter, d’entretenir et de récolter leurs cultures, a expliqué Za'anin lors de la conférence.
«Pour de nombreux agriculteurs, tenter de gagner leur vie ou à cesser de dépendre d’Israël ou de la contrebande de marchandises, c’est mettre leur vie en péril», a déclaré Za'anin, en qualifiant de symbolique le dernier assouplissement du siège par Israël. «Sans accès à la terre, comment pouvons-nous vivre?" a-t’il demandé, en réitérant une plainte habituelle des habitants de Gaza qui disent être fatigués de recevoir de l'aide et préfèreraient retrouver des emplois dans leurs usines fermées.
Le membre du Comité Populaire Contre le Siège, Adi Marmash, estime qu'au moins un tiers des terres agricoles de Gaza sont sous contrôle israélien dans la zone interdite. Comme les terrains situés à la périphérie des villes sont utilisés pour des camps de personnes déplacées, et que les forces israéliennes élargissent en permanence la zone interdite, Marmash a déclaré qu'il était sûr que ce pourcentage avait dépassé les 20%.
Za'anin, l'organisateur de la conférence, a déclaré aux participants que le comité ferait un nouvel effort pour porter la question sur la scène internationale en disant: «Nous allons continuer à nous opposer aux projets israéliens [de confisquer les terres]; nous nous en tiendrons à nos droits, en dépit de tout."
Kamal Sweilem, un agriculteur du nord de Gaza qui n’a accès qu’à une petite partie de ses terres en raison de la zone interdite, dit que lui, ses amis et ses voisins voulaient seulement «cultiver nos terres et les garder vertes", et a ajouté que c'était une tragédie et que la communauté internationale devrait se tenir aux côtés des agriculteurs de Gaza s’ils veulent obtenir de l’eau pour leurs arbres.
Le fermier, ainsi que des organisateurs du comité et du syndicat ont publié un appel conjoint demandant à la communauté internationale d’exiger d'Israël qu'il renonce à sa mainmise sur la zone interdite et qu’il permette aux agriculteurs d'accéder et de cultiver leurs terres.

La France serait prête à discuter avec le Hamas, si elle recevait une demande officielle de l’AP

France - 28-07-2010

Par Xinhua 
Le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a appelé dimanche l'Union européenne à ouvrir un dialogue direct avec lui. Yousef Rizka, un conseiller du Premier ministre du Hamas Ismail Haniyeh, a affirmé que l'UE devrait corriger l'erreru qu'elle avait commise en boycottant le Hamas et ouvrir un dialogue direct avec lui.
Selon M. Rizka, le Hamas ne voit aucun obstacle au dialogue direct entre les deux parties, notant que les rencontres entre le Hamas et les diplomates occidentaux avaient eu lieu de manière irrégulière.
Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a déclaré samedi que son pays serait prêt à engager des discussions avec le Hamas, s'il recevait une demande officielle de l'Autorité palestinienne.
Les Etats-Unis et l'Union européenne boycottent le Hamas après sa victoire dans les élections législatives palestiniennes de 2006, en raison de son refus de reconnaître Israël, de renoncer à la violence et d'accepter les accords passés entre les Palestiniens et Israël.
Note ISM : Cette dépêche publiée par Xinhua le 25 juillet est vraisemblablement reprise de Ha’aretz du 24 juillet 2010 : « Hamas urges direct dialogue with EU, Gaza official says »

Des colons se déchainent à Burin, en tirant et en mettant le feu aux oliviers

Naplouse - 28-07-2010

Par ISM 
Le 26 Juillet 2010, à 11h30, dans le village de Burin, des colons de la colonie de Berakha Shomronim ont commencé à tirer sur des Palestiniens et ont mis le feu aux récoltes.
Les troubles ont éclaté après que les autorités israéliennes aient ordonné la démolition d'une construction dans un avant-poste de colonie, en raison du gel de la construction de colonies. La police israélienne a réussi à contenir la violence des colons et, en réponse, a fermé le checkpoint de Huwara, près de Naplouse.

















Les véhicules de pompiers font leur possible pour maitriser l’incendie dans les oliveraies de Burin

Le village de Burin s’étale sur 1500 dunams* où sont plantés environ 3000 oliviers. Une grande partie de ces arbres a été détruite hier après les incendies allumés par un groupe d'environ 120 colons. Ces incendies se sont ensuite propagés jusqu’au village voisin de Kafr Qalil.
Les pompiers palestiniens sont arrivés pour aider les villageois qui tentaient d'éteindre les flammes avec des branches d'olivier.
Les activistes internationaux de l'ISM sont arrivés à Burin de faire un reportage sur l'incident, mais ils ont été rapidement expulsés de force par les policiers des frontières, qui ont pris leurs passeports et leur ont déclaré qu’«il n'y avait rien à voir ici».
Plus tard, ils leur ont dit qu'ils n’étaient pas en sécurité car les colons étaient armés -, mais selon un témoin local, Ahmed d'Irak Burin, les policiers des frontières ont agi ainsi afin de protéger les colons et ont empêché une ambulance de pénétrer dans la zone.
L'ambulance avait été appelée après que deux Palestiniens aient été blessés. Selon les témoignages recueillis par l’ISM, les Palestiniens auraient été blessés par des tirs de colons. À l'heure actuelle, nous n’avons pas pu ni vérifier cette information, ni obtenu l'identité des victimes.
On nous a également dit qu’une personne était décédée à l'hôpital de ses blessures mais nous n’avons pas pu non plus vérifier cette information. Les membres de l'ISM et d’EAPPI se trouvent toujours sur place où ils interviewent les témoins et prennent des photos.
Nous avons également appris que dans le village d’An Nabi Saleh, près de Ramallah, des colons cassaient les vitres des maisons et des voitures, et jetaient des pierres.
* 1 dunam = 1000 mètres carré  

Les archives classifiées jusqu’à 70 ans : Les secrets bien gardés d’Israël

29 juillet 2010
Les autorités israéliennes ont décidé de prolonger de vingt ans l’interdiction d’accès aux archives gouvernementales, en la portant à 70 ans, a-t-on appris de source officielle.Les documents en question traitent notamment de l’armée et des services secrets lors des deux premières décennies de l’Etat d’Israël, créé en mai 1948. « Ces archives continueront à être classifiées de crainte d’atteinte à la vie privée des personnes mentionnées ou de leurs proches », a déclaré à l’AFP le directeur des Archives nationales, Yehoshua Freundlich. « Nous devons également maintenir le secret-défense » compte tenu du risque qu’Israël peut se faire accuser « de violer le droit international », a-t-il ajouté. Selon lui, dans un certain nombre de pays occidentaux, « des documents d’Etat restent classifiés 70 ans voire plus ». Ces archives concernent en particulier la Campagne du Sinaï contre l’Egypte en 1956, lancée en coordination avec la France et la Grande-Bretagne, des affaires d’espionnage et le début du programme nucléaire israélien. Selon le quotidien Haaretz, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a décidé il y a deux semaines de prolonger la période du secret, sous la pression des services secrets.

Les historiens dénoncent

L’historien israélien, Tom Segev, a dénoncé cette mesure estimant qu’elle traduisait une « tendance anti-démocratique » dans la société israélienne. « S’il est légitime de ne pas dévoiler certains noms et de maintenir le secret sur des sujets ultra-sensibles, interdire globalement de publier ou même de consulter ces documents relève d’une démarche anti-démocratique inquiétante et d’une volonté de masquer des fautes, voire des crimes de guerre passés », a-t-il déclaré. Le maintien du secret a également été dénoncé comme une mesure « arbitraire et injustifiée » par l’Association des droits civiques en Israël. En février 1995, les Archives nationales israéliennes avaient censuré des documents officiels concernant l’expulsion de Palestiniens pendant la première guerre israélo-arabe en 1948. Les Archives, qui relèvent du bureau du Premier ministre, avaient publié 4000 pages de protocoles des réunions du gouvernement provisoire israélien entre mai 1948, date de la proclamation de l’Etat hébreu, et avril 1949. Elles avaient cependant expurgé des passages concernant l’exode des plus de 700 000 Palestiniens qui ont fui l’avancée de l’armée israélienne ou ont été chassés de chez eux, ainsi que des atrocités commises par l’armée israélienne.
Par R. I.
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Avions israéliens en Roumanie: les médias spéculent autour de leurs missions

28/07/2010  
Au lendemain du crash de l'hélicoptère israélien de type CH-53, dans le centre de la Roumanie, et qui a couté la vie à six militaires israéliens, les médias israéliens spéculaient autour de la mission de cet avion au dessus des montagnes de l'Europe de l'Est.
L'hélicoptère israélien, avec à son bord six soldats israéliens, participait à un exercice conjoint roumano-israélien, baptisé Blue Sky 2010, indique le ministère roumain de la Défense .
Selon les médias israéliens, au cours de cet exercice conjoint les soldats s'entrainent au sauvetage et aux opérations d'évacuation des blessés ou tués.  
Cependant, des responsables militaires israéliens ont parlé d'entrainement militaire dans le cadre de futurs combats.    
Un colonel de l'armée israélienne, "Israël Chafer" a estimé que "le déploiement de militaires israéliens en Roumanie est nécessaire afin de disposer de larges espaces comme ceux que l'aviation israélienne pourrait être amenée à utiliser dans le cadre de futurs combats".  
Selon Chafer, il s'agissait d'un entrainement pour deux semaines. Les soldats étaient arrivés, deux jours avant l'incident, et avaient fait la connaissance de la région montagneuse où a eu lieu l'accident. 
Pour sa part, le Yediot Ahranot a écrit, qu'"un nombre d'Israéliens ont été surpris d'entendre que le crash a eu lieu en Roumanie, un pays loin d'"Israël". Mais les experts militaires ont certes été moins surpris, étant donné que la Roumanie est aujourd'hui l'ami intime d'"Israël".   
Le quotidien a rappelé que la coopération militaire roumano-israélienne a débuté depuis aout 2004.
CH-53 s'entrainait à atterrir et à survoler à haute altitude les grandes montagnes de la Roumanie, c'est-à-dire dans des conditions qui ne sont disponibles en "Israël".
Or, un nombre d'experts militaires affirment que la Roumanie a été choisie pour substituer à la Turquie.  
Après avoir permis à l'armée de l'air israélienne d'effectuer des exercices d'entraînement dans son espace aérien, Ankara a décidé de le fermer, fin juin, et ce, en réaction au raid meurtrier du 31 mai contre la flottille d'aide pour Gaza.
De son côté, le Haaretz a rapporté que les entrainements en Europe de l'Est visent à perfectionner la performance des pilotes israéliens dans le but de faire face aux radars sophistiqués.  
Blue Sky 2010 n'aurait pas été dévoilé si l'hélicoptère israélien ne s'était pas écrasé, affirment un nombre d'experts. 

Abbas juge prématurée la reprise du dialogue direct avec Israël

29/07/2010
Environ 300 Bédouins installés dans le désert du Néguev (sud d’Israël) ont perdu leur logis mardi à la suite d’un raid de la police qui a rasé leur campement construit sans permis. Selon des organisations israéliennes de défense des droits de l’homme, au moins cinq bulldozers ont été utilisés pour détruire 30 à 40 tentes et cahutes de torchis qui abritaient les Bédouins dans le village d’al-Araqib. Les forces de l’ordre ont également déraciné des centaines d’oliviers appartenant aux villageois. Sur cette photo, des Bédouins priant devant leurs cabanes terrassées. Menahem Kahana/AFP
Environ 300 Bédouins installés dans le désert du Néguev (sud d’Israël) ont perdu leur logis mardi à la suite d’un raid de la police qui a rasé leur campement construit sans permis. Selon des organisations israéliennes de défense des droits de l’homme, au moins cinq bulldozers ont été utilisés pour détruire 30 à 40 tentes et cahutes de torchis qui abritaient les Bédouins dans le village d’al-Araqib. Les forces de l’ordre ont également déraciné des centaines d’oliviers appartenant aux villageois. Sur cette photo, des Bédouins priant devant leurs cabanes terrassées. Menahem Kahana/AFP
Les conditions posées par le président de l'Autorité palestinienne sont « impossibles » à accepter, estime l'État hébreu.
Les pourparlers indirects engagés en mai avec Israël via l'émissaire américain George Mitchell n'ont pas produit de progrès suffisants pour permettre de passer à un dialogue direct, estime le président palestinien Mahmoud Abbas. « Jusqu'a présent, il n'y a rien pour nous convaincre d'aller à des pourparlers directs. Il n'y a rien de neuf », dira Abbas au comité ad hoc de la Ligue arabe qui se réunit aujourd'hui au Caire pour faire le point de ces pourparlers indirects, confiait hier son entourage. Ceux-ci ont en principe pour objet de préparer le terrain à une reprise des négociations de paix directes entre l'Autorité palestinienne et Israël, souhaitée à la fois par les États-Unis et l'État hébreu.
Mais, résistant aux pressions de Washington, Abbas exige qu'Israël accepte en préalable des négociations sur la base des frontières d'avant-1967 et le principe d'une présence étrangère - peut-être de l'OTAN - pour garantir la sécurité du futur État palestinien. Mitchell a rencontré pour la dernière fois Abbas le 17 juillet à Ramallah, en Cisjordanie, et celui-ci a repoussé à cette occasion ses incitations à une reprise des pourparlers directs. « Nous dirons aux Arabes que les Américains n'étaient porteurs de rien neuf. Nous allons continuer les pourparlers indirects pendant encore deux mois et nous verrons bien ce qui se passe », expliquait hier un responsable palestinien.
De son côté, le vice-Premier ministre Sylvan Shalom a estimé que les conditions posées par le président Abbas étaient « impossibles » à accepter. « Les Palestiniens ont pris l'habitude de refuser de s'asseoir à la table des négociations et d'attendre que les Américains et la communauté internationale fassent pression pour obtenir des concessions d'Israël pour leur compte », a accusé M. Shalom. Pour Isaac Herzog, ministre travailliste de Netanyahu, c'est le cas de figure de l'œuf et de la poule, car Abbas dit « je ne veux pas m'engager dans des négociations directes sans en connaître le résultat » et Netanyahu rétorque « engagez-vous dans des négociations directes et je vous dirai quelle en sera l'issue ».
Le président américain Barack Obama, qui a fait de la relance du processus de paix une priorité diplomatique, espère une reprise des discussions directes dès septembre, soit avant l'échéance du gel provisoire de la colonisation en Cisjordanie concédé par le Premier ministre israélien.
Les dirigeants européens ont également fait entendre leurs voix sur ce sujet. Le président français Nicolas Sarkozy s'est entretenu ces dernières 48 heures par téléphone avec MM. Abbas et Netanyahu, les exhortant « à une reprise rapide des négociations directes, à la prorogation du moratoire sur la colonisation et à l'arrêt des mesures affectant les équilibres à Jérusalem ».
Toutefois, en Israël, les partis de droite alliés à M. Netanyahu sont hostiles à ce moratoire, dont l'abrogation compliquerait les efforts américains pour amener le président palestinien à la table des négociations. « Il n'y a pas de place pour un quelconque moratoire après le 25 septembre », a prévenu hier le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, chef d'un parti d'extrême droite favorable à la poursuite de la colonisation juive.

Dangereux surplace

Par Christian Merville | 29/07/2010
Benjamin Netanyahu est prêt à « courir un risque », il vient de le répéter, pour parvenir à un accord avec les Palestiniens ; il veut bien reconnaître l'État à naître, mais refuse d'en définir les frontières ; il est d'accord pour reprendre la négociation mais sans préconditions ; enfin, il ne veut à aucun prix faire siennes les grandes lignes du plan de ses prédécesseurs - Ehud Olmert notamment - , parce que les promesses n'engagent que ceux qui les font - Non, cette dernière observation n'est pas de lui, mais d'un maître en la matière, Jacques Chirac. Pourparlers en panne cherchent désespérément âme de bonne volonté prête à pousser à la roue.
Pousser, dites-vous ? Alors écoutez Philip Crowley. Le porte-parole du département d'État nous a gratifiés hier d'une révélation fracassante : « Nous œuvrons sans relâche à assurer la reprise des contacts entre représentants des deux parties. » Pour s'empresser d'ajouter, comme pour rattraper la perle qu'il venait de sortir : « Mais il n'y a pas de retour imminent dans la région de George Mitchell. » Et l'on s'étonnera après cela que Mahmoud Abbas se fasse tirer l'oreille pour retrouver le chemin du dialogue...
S'il fallait, ces derniers mois, une preuve supplémentaire de la difficulté qu'il y a à remettre sur la bonne voie un train qui a déraillé, il suffisait, mardi, de suivre le déroulement de la visite inopinée en Jordanie du Premier ministre israélien. Deux heures, c'est beaucoup pour prêcher un converti, le roi Abdallah II, de ramener à la table bancale des pourparlers directs un Abou Mazen que l'on a poussé dans ses derniers retranchements, qui passe aux yeux de bon nombre de ses concitoyens pour un dangereux adepte de la reddition et qui n'a plus rien à leur offrir sinon un territoire qui rétrécit comme peau de chagrin à mesure que passent les jours.
Mais aussi deux heures, c'est peu pour amadouer un monarque qui craint par-dessus tout de voir l'impasse actuelle mener droit à une nouvelle déferlante de Cisjordaniens, ce qui accroîtrait le déséquilibre démographique dans un pays où plus de la moitié des 6 millions d'habitants sont d'origine palestinienne. On comprend dès lors la tension qui a prévalu ce mardi, lors de discussions « franches et claires » et, mieux encore, que « Bibi » n'ait pas rencontré Abou Mazen, présent lui aussi dans la capitale jordanienne où il avait briefé la veille le monarque sur l'état d'esprit des siens. Pour ceux-là, la balle est dans le camp adverse, comme l'a souligné Saëb Erakat, ajoutant : « Il n'existe pas de notre part de conditions, mais, pour l'État hébreu, des obligations qui doivent être respectées. » Soit des contours de la future patrie qui ont déjà été définis et la création de points de peuplement qu'il convient d'arrêter. « Impossible », répond Sylvan Shalom, vice-Premier ministre, qui dénonce l'attentisme du président de l'Autorité, auquel il conseille de ne plus espérer voir les Américains faire pression sur Tel-Aviv. Sur ce point, on peut regretter qu'il ait raison, hélas.
Rien, ou si peu, à attendre non plus de la part des États membres de la Ligue arabe dont les ministres des Affaires étrangères seront confrontés aujourd'hui au Caire à une rude tâche : convaincre Abbas et ses compagnons de reprendre langue avec les Israéliens. Mais d'abord, devrait-on dire, voir si eux-mêmes sont convaincus de ce que l'administration Obama leur présente, sans trop y croire d'ailleurs, comme une nécessité.
Deuxième difficulté à surmonter : l'opposition du Hamas. Le mouvement de la résistance islamique a pris mardi la décision d'accroître les effectifs de ses forces de sécurité, près de 18 000 hommes pour l'instant, en recourant dans un premier temps à des volontaires, puis en instaurant, dans un second temps, la circonscription, comme le prévoit le ministre de l'Intérieur Fathi Hamad. Ainsi, l'organisation renforcerait son emprise sur Gaza et limiterait davantage encore la marge de manœuvre de ses ennemis jurés de la Mouqata'a.
Troisième problème, tout aussi complexe, mais pour Israël cette fois : le « cas » de son chef de la diplomatie. Il faut croire que, s'agissant de Gaza, Avigdor Lieberman a les yeux de Chimène. Il rêve d'y créer, grâce à des fonds venus d'Europe, un port, une usine de dessalement de l'eau de mer et même une centrale électrique. Ainsi, l'enclave n'aurait plus à dépendre de l'ancien occupant, mais de l'Égypte. Et il n'existera plus alors de liens avec la rive occidentale du Jourdain (la Cisjordanie). Tout cela, outre le conflit sur la conversion au judaïsme et la fin en septembre du moratoire sur les implantations, crée pour l'équipe en place un écheveau qui devient impossible à démêler. Depuis qu'est venu s'y ajouter la crise avec les Jordaniens, il est permis de s'interroger sérieusement sur la marge de manœuvre dont disposent partenaires et surtout médiateurs.
Au fait, sait-on à quoi s'occupe ces temps-ci le sémillant Tony Blair, nommé - mais on l'a oublié - émissaire du quartette ?
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Zoabi : L'entité sioniste dirige la Palestine vers une troisième Intifada

[ 28/07/2010 - 23:05 ]
Al-Qods occupée – CPI
La député arabe à la Knesset sioniste Hanine Zoabi a mis en garde contre l'éclatement d'une troisième Intifada si l'entité sioniste continue ses pressions contre le peuple palestinien, et contre les 1.2 millions de Palestiniens qui habitent dans les territoires occupés en 1948.
Dans des déclarations au journal britannique The Guardian, Zoabi a souligné que l'entité sioniste joue avec le feu et que ses violations continuelles contre les Palestiniens conduisent vers une troisième Intifada.
Elle refusé les accusations portées contre les Palestiniens qui habitent dans les territoires palestiniens occupés en 1948, selon lesquelles ils soutiendraient la violence et s'opposeraient à la loi. Elle a également refusé les allégations qui disent qu'elle a violé la loi lorsqu'elle a participé à l'action de la flottille "Liberté" pour lever le sévère blocus sioniste imposé injustement contre la bande de Gaza.
Elle a dit que ce qui s'est passé confirme l'existence d'une vaste campagne visant à affaiblir sa communauté. Elle a accusé l'entité sioniste d'essayer de changer la loi pour briser la légitimité de tous les Palestiniens qui habitent en Palestine occupée en 1948.
Enfin, Zoabi a douté de la capacité de l'ex-président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas à négocier pour obtenir un Etat : "Nous n'avons pas émigré en Israël, mais elle a émigré vers nous, parce que nous sommes le peuple autochtone de cette terre".

Des dizaines de colonies sionistes prévues à la place des villages palestiniens au Néguev et Jalil

[ 28/07/2010 - 12:24 ]
Al-Qods occupée – CPI
De nombreuses sources ont confirmé l’existence d’un plan sioniste pour accentuer la colonisation et installer des dizaines de milliers de familles sionistes dans diverses régions du Néguev et d'al Jalil dans les territoires palestiniens occupés en 1948, après la démolition des villages et maisons palestiniens, ainsi que l'expulsion des citoyens palestiniens.
Le dévoilement de ce plan coïncide avec le crime perpétré, le mardi 27/7, par les forces occupantes contre le village d'al-Arakib dans le Néguev occupé. Des bulldozers de l'armée de l'occupation renforcés par plus de 1500 soldats des unités spéciales et de la police, avaient rasé le village d'al-Arakib, le supprimant totalement, et causant l'expulsion de plus de 700 palestiniens dont la majorité sont des enfants et des femmes.
Les sources ont déclaré que le « ministère du Néguev et d'al Jalil » ainsi que ce qui est appelé « le ministère de l'habitat et des finances » de l’entité sioniste ont alloué plus de 100 millions de Shekels (soit environ 30 millions de dollars) pour construire de nouveaux avant-postes coloniaux à la place de ces villages palestiniens rasés.
Selon ces mêmes sources, ce plan vise à installer 10 000 familles sionistes dans ces villages, où pour mener à bien la construction, le gouvernement sioniste fournira des équipements dont l’achat de maisons mobiles pour les familles qui ont l'intention de construire des nouvelles maisons.
Ce plan vise également à établir 2000 familles dans les villages palestiniens et 8000 autres dans les villes.
Ce plan sioniste confirme les menaces contre des dizaines de villages palestiniens, puisque le village rasé d'al-Arakib est l'un des 65 villages palestiniens du Néguev, habités par plus de 70 000 palestiniens, et non reconnus par les autorités sionistes qui les privent de services et d'infrastructures, et qui menacent de les raser et de déporter leurs habitants.


Al-Khatib met en garde contre un plan visant à assassiner le Cheikh Raed Salah en prison

[ 28/07/2010 - 23:00 ]
Ramallah – CPI
Le vice-président du mouvement islamique dans les territoires occupés en 1948 Cheikh Kamal Al-Khatib a mis en garde contre un plan sioniste visant à assassiner le Cheikh Raed Salah, qui purge une peine sioniste de 5 mois d'emprisonnement dans la prison d'Ealoun.
Dans des déclarations de presse, Al-Khatib a dit, mercredi 28/7 : "Il y a un danger contre le Cheikh Raed Salah, auprès de prisonniers criminels sionistes dans les départements de la prison d'Ealoun, où il est emprisonné". Il a déclaré qu'il avait été exposé à une tentative échouée d'assassinat lorsqu'il était sur la flottille de la liberté, et l'occupation peut répéter le scénario d'une attaque contre lui à travers des prisonniers criminels.
Il a attiré l'attention sur le fait que le Cheikh Raed Salah ait refusé de faire des "travaux d'intérêt généralé" au lieu des 5 mois de prison, et a souligné que le jugement sioniste contre lui est injuste, parce que le Cheikh Raed Salah se défendait face aux attaques des policiers sionistes lors des événements de la porte des Maghrébins.

La résistance affronte une invasion sioniste et prend en soldat en cible

[ 28/07/2010 - 18:30 ]
Gaza – CPI
Les brigades d'Al-Nasser Salah Eddine, la branche militaire des comités de la résistance, ont annoncé avoir pris en cible un soldat sioniste qui était sur un blindé militaire dans la région de Bouarat Abou Samra, au nord de Beit Lahia, cette après-midi, le 28/7.
Dans un communiqué militaire, les brigades ont dit que leurs résistants ont pu effectuer leur opération avant de retourner sains et saufs vers leurs bases.
Elles ont affirmé que cette opération vient en riposte aux agressions sionistes continuelles contre la bande de Gaza et tous les territoires palestiniens et pour confirmer que les résistants resteront toujours au front pour défendre nos territoires purs. Ceci vient aussi pour confirmer que le Djihad et la résistance sont le seul choix pour libérer tous les territoires palestiniens occupés.
Notre correspondant avait affirmé que plusieurs chars accompagnés de bulldozers militaires ont donné l'assaut sur des centaines de mètres au nord de Beit Lahia, au milieu d'un de tirs inconsidérés et le survol d'avions militaires sionistes.

Une fille palestinienne blessée par l'explosion d'un engin suspect laissé par l'occupation

[ 28/07/2010 - 18:09 ]
Gaza – CPI
Une fille palestinienne a été grièvement blessée, le matin de ce mercredi 28/7, par l'explosion d'un engin suspect laissé par les forces occupantes aux alentours de l'aéroport international de Gaza à l'est de Rafah dans la Bande de Gaza.
Des sources médicales palestiniennes ont dit que la citoyenne Massaouda Raba' Abou Chalouf, 21 ans, a été transportée à l'hôpital d'Abou Youssef Al-Najjar suite à sa grave blessure causée par l'explosion.
Dans le même contexte, un ouvrier palestinien a été blessé par les tirs des forces occupantes alors qu'il se trouvait au siège de son travail près du passage de Beit Hanoun (Erez) au nord de la bande de Gaza.
Les sources médicales ont qualifié son état de moyen.
Il est à noter que les forces occupantes ont dernièrement escaladé leurs agressions contre la bande de Gaza, notamment dans les régions frontalières avec la Palestine occupée en 1948.

Les forces irakiennes envahissent le quartier résidentiel palestinien à Bagdad

[ 28/07/2010 - 18:13 ]
Bagdad – CPI
Les forces d'Al-Maghaweir, qui appartiennent au ministère irakien de l'intérieur, ont envahi le quartier résidentiel palestinien d'Al-Baladiat dans la capitale irakienne occupée, Bagdad.
Les nouvelles transmises de l'intérieur du quartier ont déclaré que les forces d'Al-Maghaweir ont arrêté un Palestinien.
Les forces irakiennes ont utilisé des balles réelles et ont donné l'assaut à des appartements résidentiels, apeurant les réfugiés palestiniens, notamment les femmes et les enfants.
Notons que le quartier d'Al-Baladiat est l'un des grands quartiers résidentiels palestiniens en Irak et qu'il est exposé à des attaqués régulières des forces du ministère palestinien de l'intérieur et des forces américaines alors que des dizaines de réfugiés palestiniens sont emprisonnés dans les cellules de l'occupation et du ministère de l'intérieur irakien.
A cause de ces invasions, arrestations et meurtres contre les Palestiniens en Irak, des milliers d'entre eux se sont retrouvés obligés de quitter le pays.
De son côté, "la ligue des Palestiniens en Irak" a appelé à cesser les campagnes et les violations contre les réfugiés palestiniens en Irak et à améliorer leurs situation sur tous les niveaux, et à libérer tous les Palestiniens enlevés en Irak.

La construction de centaines d'unités coloniales à Al-Qods représente un danger

[ 28/07/2010 - 22:55 ]
Gaza – CPI
Le ministre des travaux publics et de l'habitat Dr. Youssef Al-Mansi a mis en garde contre le danger des nouveaux dons dévoilés, destiné à la construction de centaines d'unités coloniales dans la ville occupée d'Al-Qods dans le cadre d'un nouveau plan sioniste dans les deux colonies Nafi Jakob et Besgat Zeev au nord d'Al-Qods occupée.
Dans une déclaration de presse publiée mercredi 28/7, Al-Mansi a dit que l'Etat de l'occupation poursuit la construction d'unités coloniales pour les nouveaux colons sionistes et le vol de terres palestiniennes, s'opposant clairement aux appels à l'arrêt de la colonisation.
"Al-Qods vit quotidiennement un grand danger à cause de la continuation de la construction d'unités coloniales et de la destruction de maisons palestiniennes, et de la d'expulsion de leurs habitants", a ajouté Al-Mansi, tout en précisant que ces dons pour les colonies représentent un crime sioniste de plus contre le peuple palestinien, ses territoires et ses lieux saints.
Il a appelé la communauté internationale à mettre la pression sur l'occupation pour arrêter la colonisation à Al-Qods et en Cisjordanie occupée, et pour qu'elle respecte les principes internationaux et les droits de l'homme.
Enfin, Al-Mansi a exprimé son soutien à la lutte des habitants d'Al-Qdos devant les plans et les complots sionistes.

Campagne "Un million d’oliviers" du gouvernement de Gaza

[ 29/07/2010 - 00:31 ]
Gaza – CPI
La guerre israélienne menée contre Gaza a laissé sept mille morts et blessés parmi les Palestiniens. Mais pas seulement. Au moment où les engins militaires tuaient les gens, d’autres engins arrachaient les arbres, en particulier les oliviers !
Pour les Palestiniens, cet arbre est sacré. Le ministère de l’agriculture de la bande de Gaza fait alors tout pour le protéger. C’est dans ce dessein qu’il a lancé la campagne "Un million d’oliviers".
Le point de départ
Dr. Mohamed Ramadan, ministre de l’agriculture du gouvernement palestinien de Gaza, a dit à l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) : « Dieu merci, nous avons déjà commencé à planter des centaines d’oliviers dans les zones Chohadaa Al-Samouni et Johr Al-Dik, au sud de la ville de Gaza. C’est le point de départ de ce grand projet, de cette campagne qui a déjà reçu beaucoup d’approbation. Nous avons planté un bon nombre de plants, accompagnés d’un certain nombre de fermiers victimes de la dernière guerre ». La campagne a également un objectif économique. En effet, les oppressions israéliennes avaient causé une grande baisse dans la production des olives, et donc dans la production d’huile d’olive.
Une pépinière d’oliviers
Dans la zone libérée "10 Ramadan", dans la ville de Khan Younes, au sud de la bande de Gaza, le ministère de l’agriculture a mis en place une pépinière d’oliviers, a dit le ministre. Ses ingénieurs s’étaient obligés à commencer de zéro pour la production de plus de 800 plants semis d’oliviers. Ils seront distribués aux agriculteurs victimes de la guerre, gratuitement, et à prix symbolique pour les autres.
Le travail se concentrera sur les régions orientales de la bande de Gaza, qui ont la plupart été endommagées par les ratissages répétés pratiqués par les occupants israéliens.
L’environnement palestinien
De son côté, Dr ; Youssef Ibrahim, directeur du bureau de l’environnement, considère "Un million d’oliviers" comme un projet important et nécessaire pour l’environnement palestinien. L’environnement sera certainement meilleur. L’oxygène sera plus abondant. Les terrains détruits par la guerre seront reconstruits. L’économie profitera de l’augmentation de la production. Des chômeurs retrouveront du travail.
Des stratégies concrétisées
Pour sa part, Attef Odouan, président de la commission économique du Conseil Législatif Palestinien, a dit que le ministère de l’agriculture travaille pour contrer l’occupant qui veut persécuter le citoyen palestinien. Il met en pratique des théories et des stratégies. Continuer dans cette voie libérera l’économie palestinienne. La bande de Gaza sera indépendante dans la production de melons, de concombres, d’oignons, entre autres.
Contrer la politique de l’occupant
La campagne "Un million d’oliviers" est une bonne réplique à la politique de l’occupant qui pratique contre les Palestiniens la politique de la terre brûlée, dit Mohamad Taha, maire d’Al-Beridj.
Le maire Hadj Sammouni a, de son côté, salué le ministère pour son attention donnée aux régions sinistrées, tout en l’appelant à intensifier la plantation d’arbres fruitiers et à faire travailler les victimes qui avaient perdu leurs terres, la source de leur survie.
Notons enfin que la campagne "Un million d’oliviers" fait partie de dizaines de projets que le gouvernement exécute dans la bande de Gaza. Ces projets, qui défient le blocus imposé sur la Bande depuis quatre ans, sont très bien accueillis par les citoyens.

USA : la ville de Rachel Corrie passe au boycott d’Israël

Publié le 28-07-2010

Olympia (Etat de Washington, nord-ouest des USA), la ville américaine dont la jeune pacifiste Rachel Corrie, écrasée par un bulldozer israélien à Gaza en 2003 était originaire, vient de passer au boycott.

Déjà le mois dernier, le conseil étudiant du l’Université Evergreen d’Olympia, dont Rachel était une ancienne élève, avait passé une résolution condamnant tout investissement de l’établissement dans les firmes tirant profit du viol des droits du peuple palestinien par Israël, et une seconde visant explicitement la société Caterpillar, qui développe spécialement pour l’armée d’occupation israélienne des bulldozers géants.
C’est un de ces monstres chenillés qui avait écrasé Rachel, le 16 mars 2003 dans la bande de Gaza, alors que la jeune militante de l’International Solidarity Movement (ISM) tentait, en faisant rempart de son corps, de s’opposer à la démolition de maisons palestiniennes.
Jeudi dernier, le conseil d’administration des magasins coopératifs d’Olympia, une ville de petite taille -42.000 habitants- mais symbolique car elle est la capitale de l’Etat de Washington, a décidé de bannir les produits « made in Israel » de ses deux supermarchés.
« La résolution de boycott a été présentée par 40 des membres de notre structure, ce qui est un chiffre assez conséquent. Il y a eu quelques questions sur l’impact financier de la mesure, mais ce fut un aspect marginal de la discussion. En ce qui me concerne, nous sommes confrontés à un impératif moral, qui dépasse de loin les questions d’argent. Le boycott a donc été voté, et il est entré en vigueur le lendemain », a déclaré un des promoteurs de l’initaitive, Rob Richards, à la journaliste du Haaretz Natasha Mozgovaya.
Interrogé sur la question de savoir si le boycott vaut pour tous les produits israéliens, ou seulement ceux issus des colonies, Richards répond : « Pour autant que je sache cela concerne tous les produits. Nous avons seulement exempté une huile, labellisée « Huile de la Paix », qui est une marchandise co-produite avec des paysans palestiniens. Et nous exempterons du boycott toute firme qui travaille à améliorer la situation des Palestiniens ».
« Deux des membres de notre conseil d’administration appartiennent à la communauté juive de la ville, et ils soutiennent le boycott. Mais vous savez, ici à Olympia, on est des gens assez libéraux », ajoute-t-il.
Richards a bien conscience qu’Olympia ne pèse pas lourd, à première vue, dans le paysage politique étatsunien, où Netanyahou et ses sbires bénéficient d’un soutien écrasant au niveau institutionnel : Maison-Blanche, Parlement, médias, etc. « Mais comme on dit, ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Je crois bien qu’on verra d’autres chaînes coopératives rejoindre le boycott, et d’autres voix s’élever », commente-t-il.
Côté sioniste, Natasha Mozgovaya a recueilli la réaction de Jennifer Laszlo Mizrahi, du lobby Israel Project. « C’est une ville où nous ne sommes pas bien organisés. On a raté le coche, parce que la plupart d’entre nous sommes actuellement accaparés par la campagne contre l’Iran », commmente Mizrahi.
Des représentants de l’ambassade israélienne, interrogés par le Haaretz, minimisent également la défaite d’Olympia, la qualifiant de marginale.
Pour la correspondante du Haretz, en revanche, le boycott voté à Olympia est représentatif de l’éclosion, désormais aussi aux Etats-Unis, de la campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions), dont la pression sur les firmes américaines ne fait qu’augmenter. Encore lundi, des militants d’Une Voix Juive pour la Paix (Jewish Voice for Peace) devaient déposer une motion à l’assemblée générale annuelle de la caisse de retraite des enseignants et chercheurs, TIAA-CREF, demandant le désinvestissement de firmes telles que Caterpillar et Motorola, ainsi que de l’Israélienne Elbit qui toutes « profitent des violations du droit international que sont les destructions de maisons, le saccage des vergers, la construction de routes réservées aux seuls Israéliens juifs, l’assassinat de civils avec des drones, et bien d’autres infractions ».
Pour Natasha Mozgovaya, « il est clair que dans de nombreux cas, la communauté juive combat avec vigueur les tentatives de boycott. Mais de nombreux partisans de la politique israélienne ne cachent pas leur inquiétude, et estiment qu’en fait, la bataille est déjà perdue, au moins en ce qui concerne les campus ».
CAPJPO-EuroPalestine