dimanche 4 juillet 2010

"Liberté pour Gaza" dans le Ghetto de Varsovie

publié le samedi 3 juillet 2010.

vendredi 2 juillet 2010
Le 28 juin, des activistes polonais et israéliens se sont rencontrés sur les lieux de l’ancien Ghetto de Varsovie. A l’aide d’une bombe de peinture, ils ont écrit sur un mur "Libérer tous les ghettos", en hébreu, et "Liberté pour Gaza et la Palestine" en anglais.
Les inscriptions ont été peintes sur la façade d’un immeuble en ruine, en face des vestiges d’un mur qui servait de frontière séparant les rues de Varsovie du ghetto construit pour la population juive en 1940. Des drapeaux palestiniens ont été accrochés en haut du mur.
Ce fut la première action de ce type, menée sur le terrain de l’ancien Ghetto de Varsovie. Comme l’a dit Yonatan Shapira, ’refuznik’, ancien capitaine des forces aériennes israéliennes, qui refuse de servir dans l’armée et milite en faveur de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions contre l’Etat d’Israël) :
Ma famille est originaire en majorité de Pologne. Nombre de ses membres furent assassinés dans les camps d’extermination pendant l’Holocauste.
Quand je me promène au milieu des ruines du Ghetto de Varsovie, je ne peux pas arrêter de penser aux habitants de la Bande de Gaza, à une communauté de plus de 1,5 million de personnes, qui non seulement reste enfermée dans la plus grande prison du monde, mais est aussi systématiquement bombardée par des avions sans pilote et des hélicoptères pilotés par des hommes sous le commandement desquels je servais avant de refuser le service militaire en 2003.
Je pense aussi aux délégations des jeunes Israéliens qui viennent en Pologne pour connaître l’histoire de leur peuple, et qui sont soumis à un incessant processus de lavage de cerveaux militariste et nationaliste.
Peut-être un jour, quand ils regarderont ce que nous avons écrit sur ce mur, ils se rendront compte que l’oppression reste toujours une oppression, l’occupation reste toujours une occupation et les crimes contre l’humanité restent toujours des crimes contre l’humanité-qu’ils aient été commis ici à Varsovie ou dans la Bande de Gaza.
Selon Ewa Jasiewicz, militante de la Campagne Polonaise de Solidarité avec la Palestine et une des coordinatrices du Free Gaza Movement-et qui à ce titre avait participé au convoi humanitaire Flotille de la Liberté vers la Bande de Gaza, Yonatan aurait pu être pilote dans l’escadrille israélienne BlackHawk qui avait attaqué le bateau Mavi Marmara le 31 mai. Suite à cette attaque brutale, neuf personnes sont mortes : j’aurais pu être une de ces personnes.
En Pologne, il y a plein de murs et de ruines du Ghetto de Varsovie, des vestiges des camps d’extermination et des lieux de mémoire en hommage à ceux qui ont péri en défendant non seulement leur communauté, mais aussi en luttant contre le fascisme.
Les gens en Pologne doivent se réveiller, et se rendre compte que les occupations et les ghettos ne se sont pas terminés avec la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Cette stratégie et cette tactique de domination, de maintien du contrôle sur d’autres gens et d’appropriation de leur terre est mise en œuvre en permanence en Palestine et réalisée de manière conséquente par l’Etat d’Israël.
Notre obligation, c’est de libérer tous les ghettos, et de mettre fin à chaque occupation.
Malgré de nombreux appels, la Pologne poursuit sa coopération militaire avec Israël en ignorant l’obligation de respecter le droit international, d’arrêter le soutien à la ghettoïsation de la Cisjordanie et d’assurer la protection des populations civiles.
La Campagne Polonaise de Solidarité avec la Palestine, avec le mouvement international BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions), appelle a mettre fin à l’impunité israélienne, aux violations du droit international et des droits de l’homme par les autorités d’Israël.
Selon Ewa Jasiewicz, la Pologne ne peut plus continuer à être une sorte de ’green zone’, une zone de protection de la politique israélienne d’apartheid.
C’est sur nous tous que repose la responsabilité de mettre fin à l’occupation et à la ghettoïsation des habitants de Palestine.
Yonatan Shapira : Quand j’étais adolescent, on m’enseignait que toutes les horreurs qu’avait subies le peuple juif furent le résultat d’un accord tacite du reste du monde et de son manque de réaction. C’est pourquoi je ne peux plus garder le silence. Le peuple juif avait besoin de se libérer du ghetto. A présent, les Israéliens ont besoin de se libérer des crimes de guerre commis par le gouvernement d’Israël en leur nom ; de se libérer de leur rôle d’occupant.
Chacun de nous peut prendre part dans cette lutte globale pour la justice, et soutenir la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions à l’encontre de l’Etat d’Israël, en le faisant non seulement pour les Palestiniens mais aussi pour les Israéliens eux-mêmes.
Aneta Jerska
(publié le 29 juin 2010 par Aneta Jerska sur le site de la gauche indépendante polonaise www.lewica.pl ; traduction française Roman Dębski)
http://orta.dynalias.org/inprecor/article-inprecor?id=956
http://www.eutopic.lautre.net/coordination/spip.php?article5646
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Dialoguer avec le Hamas: "oui, mais à 27".

Confidence du ministre norvégien des Affaires étrangères, Jonas Gahr Store : « lorsque je parle avec mes homologues européens de la nécessité de dialoguer avec le Hamas, neuf sur dix me répondent qu’ils aimeraient discuter avec les islamistes palestiniens, mais qu’ils ne peuvent pas le faire, sans unanimité entre les 27 membres de l’Union européenne sur ce point sensible ».
Parrain des accords israélo-palestiniens de 1993, Oslo a engagé depuis des années un dialogue officiel avec le Hamas, qui contrôle la Bande de Gaza. L'Union européenne a classé le principal mouvement islamiste palestinien parmi les organisations terroristes.
En 2008, la France avait entamé des contacts officieux avec le Hamas, mais ils se sont arrêtés après leur révélation par la presse. L'UE pose trois conditions avant de parler au Hamas: que ce dernier renonce au terrorisme, reconnaisse Israël et entérine les accords passés entre l'Etat hébreu et l'Autorité palestinienne. En privé, nombre de diplomates admettent que l'imposition d'autant de conditions était une erreur, mais on ne veut pas revenir dessus.
En coulisses, l'Espagne et la Grande-Bretagne parlent avec le Hamas. 

Flottille de la liberté: pas d'excuses auprès d'Ankara

17:50 03/07/2010
TEL-AVIV, 3 juillet - RIA Novosti
Israël ne s'excusera pas auprès de la Turquie pour l'abordage de la Flottille de la liberté et ne versera pas de dédommagements aux familles des victimes de cet assaut, a déclaré le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans une interview donnée samedi par la TV.
"Israël ne peut pas s'excuser du fait que ses soldats ont dû se défendre pour échapper à un lynchage de la part d'une foule", a déclaré M.Netanyahu à la première chaîne publique de la télévision israélienne.
Néanmoins, le premier ministre s'est félicité de la rencontre de mercredi dernier à Bruxelles (ou à Zurich) entre le ministre israélien du Commerce et de l'Industrie Binyamin Ben Eliezer et le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu.
"Il est important pour la Turquie comme pour Israël que de tels contacts aient lieu", a-t-il dit.
Cette rencontre a marqué une reprise de contact entre Israël et la Turquie après la crise provoquée par le raid sanglant contre la flottille.
Les analystes constatent que cette première tentative de reprise de dialogue entre la Turquie et Israël s'explique par des intérêts stratégiques multiples liant les deux pays.
Toutefois, le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman s'est mis en colère, en protestant vivement contre le fait que la rencontre ait eu lieu à son insu.
Des commandos israéliens ont pris le 31 mai d'assaut la "Flottille de la liberté" qui transportait des milliers de tonnes de cargaisons humanitaires vers la bande de Gaza. Six navires avaient à bord au moins 600 défenseurs des droits de l'homme, dans leur majorité des Turcs. Il y avait aussi plusieurs Occidentaux. L'attaque israélienne a fait 9 morts (tous de nationalité turque) et des dizaines de blessés.
Les autorités israéliennes ont assuré que leurs militaires étaient dans leur droit et ont dû recourir aux armes pour se défendre.

Netanyahu est responsable de l'échec des efforts pour l'échange de prisonniers

Dimanche, 04 Juillet 2010 10:54 
MehrNews – Le membre du bureau politique du Hamas a réitéré la disposition de ce mouvement palestinien pour reprendre les pourparlers sur l'échange des prisonniers. Ezzatt al-Rashq, membre du bureau politique du Hamas a pointé du doigt le premier ministre israélien et l'a présenté comme étant à l'origine de l'échec des efforts pour échanger les prisonniers.  
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Le nouveau plan directeur d’Israël


Jérusalem - 03-07-2010
Par Khaled Amayreh 
Quelques jours avant sa visite prévue le 7 juillet à Washington, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu semble vouloir contrecarrer les efforts américains pour faire avancer les discussions indirectes entre Israël et l’Autorité palestinienne (AP). Cette semaine, un organisme du gouvernement israélien a approuvé « un plan directeur sans précédent » pour une expansion tous azimuts des colonies juives qui aurait pour effet de « décapiter » - pour reprendre le mot d’un responsable palestinien – l’identité arabe de Jérusalem Est.
















L'horreur de la destruction des maisons. Ici à Silwan, le 2 mars 2009

Le projet verrait la construction de dizaines de milliers d’appartements réservés aux juifs à Jérusalem-Est sur des terrains appartenant aux Palestiniens.
Le Conseil municipal de Jérusalem, contrôlé par des radicaux juifs fanatiques qui prônent le nettoyage ethnique des non-juifs dans la ville, essaie de faire appliquer le plan avec un feu vert discernable du gouvernement.
En substance, le plan ne laisserait aucune place à l’expansion future des Arabes à Jérusalem, puisque virtuellement tout l’espace libre restant, ou « espaces verts », serait utilisé pour « le développement juif ».
Les 270.000 habitants arabes de Jérusalem Est sont déjà confinés à seulement 13% de leur ville, alors que plus de 85% ont été saisis par les autorités juives depuis 1967, lorsqu’Israël a occupé Jérusalem Est et le reste de la Cisjordanie.
Selon des responsables palestiniens, le plan – s’il se réalisait – constituerait un tournant dans le conflit israélo-palestinien et conduirait certainement à un effondrement potentiellement violent du fragile et incertain processus de paix.
« Je ne crois pas que le processus de paix résiste à ce plan d’extension de la colonisation juive à Jérusalem. En fait, l’objectif principal de ce plan est de tuer tout ce qui reste d’espoir de paix, » dit Ghassan Al-Khatib, porte-parole de l’AP à Ramallah. « C’est plus qu’une provocation. C’est de fait une décapitation du processus de paix. »
Le Président de l’AP Mahmoud Abbas a dit à des journalistes à Ramallah le 29 juin que « nous n’avons rien entendu d’Israël qui nous encourage à continuer à négocier. » « Nous verrons ce que George Mitchell (l’envoyé spécial des Nations-Unies) emmène avec lui. S’il a des réponses positives de la part des Israéliens, alors nous pourrions accepter des pourparlers directs. Mais nous n’avons rien entendu venant de lui qui nous encourage à continuer à négocier. »
Mitchell est arrivé à Ramallah le jeudi 1er juillet, et les derniers projets d’expansion de la colonisation israélienne devraient être en tête de l’ordre du jour des discussions avec Abbas. Depuis qu’il est entré en fonction, Mitchell a visité la région 18 fois, sans aboutir à aucun progrès réel.
Les responsables israéliens, dont Netanyahu, se sont soigneusement gardés de donner des détails sur le plan. Leur réticence semble motivée par le désir de ne pas gâcher la visite prochaine de Netanyahu à Washington.
Les médias israéliens ont rapporté que l’administration Obama est déçue par la lenteur du processus de paix, en particulier les pourparlers de proximité Israël/AP. Washington exhorte les deux parties à passer à des pourparlers directs, bien que rien ne suggère que passer à des pourparlers directs fasse une différence.
Netanyahu lui aussi a demandé à l’AP de s’engager dans des discussions directes. Cependant, il est entendu que c’est une posture destinée à donner l’impression fausse que ce sont les Palestiniens qui empêchent des progrès vers la paix. Le Premier ministre israélien peut aussi avoir en tête de détourner l’attention pour étendre considérablement les colonies juives après l’expiration, en septembre prochain, d’un moratoire largement hypocrite sur l’expansion des colonies adopté sous la pression des Etats-Unis au début de cette année.
D’un autre côté, Netanyahu semble convaincu que l’administration Obama est surtout un tigre de papier et que le puissant lobby juif américain sera capable de contrer le président dans toute confrontation sur Israël. Les calculs de Netanyahu à cet égard ne semblent pas déconnectés de la réalité. De nombreux sénateurs et congressistes, des deux partis, ont déjà censuré le président pour « exercer trop de pressions sur Israël. »
Pour exemple de l’excessive confiance d’Israël, cette semaine, le gouvernement israélien a approuvé un plan de démolition de 22 maisons arabes dans le quartier de Silwan, à Jérusalem Est, démolitions qui font partie d’un projet plus vaste de destruction des maisons arabes dans un quartier arabe densément peuplé. Israël dit qu’il veut construire dans le secteur un parc talmudique et autres attractions touristiques, pour le rendre plus « attractif ».
Les Palestiniens de Jérusalem-Est, déjà exaspérés par les efforts israéliens incessants de réduire leurs horizons, menacent d’un soulèvement général. « Je pense que les Israéliens nous poussent dans une situation où nous n’avons plus rien à perdre, » dit H. Abu Saoud, résident de longue date de la ville. « Israël pousse les Jérusalémites à la violence. Que feriez-vous si vous faisiez face, quotidiennement, à des persécutions systématiques ? »

Un officier de l’armée sioniste annule sa visite à Londres de peur d’être arrêté

Israel - 03-07-2010

Par Ezzedeen AlQassam Brigades 
Le quotidien sioniste Yediot Ahronot a confirmé hier vendredi que les autorités israéliennes avaient annulé la visite à Londres d’un officier de haut rang par crainte qu’il soit arrêté en raison de son rôle dans les crimes de guerre perpétrés contre des civils palestiniens. Le quotidien qu’il s’agit du lieutenant-colonel Udi Ben Moha, commandant de la brigade stationnée dans la région d’Hébron.















 
Il faut noter que plusieurs leaders israéliens ont annulé leurs visites dans plusieurs régions du monde par crainte d’arrestation pour les mêmes motifs.
Ses exactions contre les Palestiniens
Commandant de l’occupation à Hébron, le lieutenant-colonel Udi Ben Moha (photo ci-dessus), ou « Udi ben Muha » et ses sbires, le lieutenant-colonel Aviv Feigel et le commandant de la police Menashe Aveshalom Peled (ou « Moshe Aveshalom Peled » ou « Aveshalom Peled ») poursuivent leur carrière de crimes et d’attaques systématiques contre les civils palestiniens et leurs biens dans la ville occupée d’Hébron, sous les yeux de l’Autorité palestinienne et de ses voyous, les soulards du TIPH.
Le lt-colonel Udi Ben Moha et le colonel Peled, tous deux bien connus des extrémistes religieux, ont mis la bride sur le cou des colons juifs criminels à Hébron et continuent de transformer le cœur de la vieille ville d’Hébron en camp de concentration bouclé par des grilles métalliques, une politique introduite par Yehuda Fuchs, l’ancien commandant d’Hébron ; ils ont étendu le vol du secteur H2 d’Hébron qui est sous leur contrôle au secteur H1 sous contrôle de l’Autorité palestinienne (en 1997, le protocole d’Hébron – partie d’Oslo II – signé par le gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne a divisé Hébron en deux secteurs : H2 sous contrôle militaire israélien et H1 supposé être sous contrôle palestinien « civil et sécuritaire »). Ils ont fermé et vandalisé les associations caritatives de l’orphelinat d’Hébron H1, puis les stations de la radio et de télévision).
Le mercredi 20 août 200, le lieutenant-colonel Udi Ben Moha, le lieutenant-colonel Aviv Feigel et le colonel Peled, commandant de la police d’Hébron, ont envoyé leurs soldats et policiers criminels, accompagnés de deux officiers civils du Ministère israélien des communications, et de véhicules de la police et de l’armée, qui ont attaqué et fermé trois stations de radio de la ville : Wan FM Radio, BBC Radio, et Freedom Radio Al-Huryyah, ils se sont emparés des équipements et ont terrorisé les travailleurs. Ils ont kidnappé deux directeurs : Mahmoud Kanabi, qui diffusait un programme à l’antenne, et Muhammad Kafesha, et les ont emmenés pour une destination inconnue. Ils sont allés ensuite saccager la station de télévision Al-Majed d'Hébron.
Undi Ben Moha, le commandant militaire d’Hébron, est un criminel de guerre responsable de centaines de meurtres, de la destruction de dizaines de maisons et autres biens publics et privés, et de milliers de dunums de terre agricole à Gaza.
Le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes, Aidan White, avait exprimé sa colère suite à la fermeture illégale de ces stations de radio palestiniennes.

Processus de paix au PO: des progrès pour les USA, aucune percée pour l'Egypte

03/07/2010  
La Maison Blanche a estimé vendredi que les pourparlers de paix indirects au Proche-Orient soutenus par Washington faisaient des progrès, malgré les critiques palestiniennes assurant qu'Israël traînait des pieds.
De hauts responsables américains ont indiqué qu'ils espéraient parvenir prochainement à des pourparlers directs entre les deux parties. Ces sources qui s'adressaient à des journalistes à quelques jours de la visite à Washington du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, n'ont toutefois pas donné d'estimation quant au temps que cela prendrait.
Daniel Shapiro, conseiller du président Obama pour le Proche-Orient, a indiqué que les discussions "ont fait des progrès et les failles ont été rétrécies".
"Il est difficile de savoir quand précisément nous pourrons franchir le pas", a dit Shapiro. "Mais nous sommes encouragés par les progrès qui ont été effectués", a-t-il ajouté.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a estimé que des progrès étaient nécessaires avant de passer à des négociations directes, dans des propos publiés jeudi par des médias israéliens.  
"J'attends des réponses sur les frontières et la sécurité pour savoir si nous parlons avec Netanyahu le même langage, car il est préférable que de telles discussions directes n'explosent pas au bout de dix minutes", a déclaré Abbas. 
"Dès qu'il y aura des progrès sur ces questions, les discussions directes reprendront", a poursuivi Abbas, cité par le journal Yediot Aharonot.
Mais l'Egypte, principal allié des Etats-Unis dans la région, est d'un avis contraire. Pour le ministre égyptien des Affaires étrangères Ahmad Aboul Gheit, les négociations indirectes entre Palestiniens et Israéliens n'ont réalisé aucun progrès pour le moment. Dans une interview au quotidien londonien "Asharq Al Awsat" il a estimé que "la politique de l'envoyé présidentiel américain dans la région, l'ex-sénateur George Mitchell pourra donner ses fruits après dix ans, ce qui signifie qu'il faut changer cette tactique et faire plus de pression pour arriver à une solution".  
"Les négociations n'ont eu aucun effet, le temps passe et la porte ouverte sera bientôt fermée. Ceci a mis Arabes, Américains et Palestiniens dans une situation délicate. Je pense qu'il est urgent que toutes les parties se mobilisent pour sommer Israël à adopter un langage crédible et à traiter les causes réelles du conflit", a-t-il ajouté.  
Selon lui, "il revient aux Etats-Unis et à l'Union européenne d'imposer une vision différente aux Israéliens, ou bien les choses se compliqueront parce que les Arabes chercheront d'autres options".
Et d'évoquer un plan alternatif américain qui ne sera pas révélé  en cette période. "Les Américains feront tous leurs efforts pour passer aux négociations directes. Si cet objectif ne se réalise pas, je vous assure que le plan alternatif sera révélé au grand jour".      

Netanyahu : « Israël ne peut pas s'excuser car il était en état de défense ! »

03/07/2010  
Lors d'une entrevue donnée vendredi à la première chaîne publique de la télévision israélienne, le premier ministre Benyamin Netanyahou a dit qu'il n'était pas question que son pays s'excuse pour l'abordage d'un navire turc en eaux internationales, le 31 mai dernier. 
Netanyahou soutient que son pays « ne peut pas s'excuser du fait que ses soldats ont dû se défendre pour échapper à un lynchage de la part d'une foule ».
Concernant des dédommagements que l’entité sioniste serait prêt à verser aux familles des victimes de ce sanglant assaut, le premier ministre a dit que « nous n'avons pas discuté de cela ».
A propos de la relation avec la Turquie, Netanyahu a déclaré qu'il n'y a toujours pas d'accord avec les Turcs, ajoutant qu'il est bon d’empêcher cette détérioration "dans les relations avec eux ».  Le premier ministre se rendra mardi prochain à Washington pour rencontrer le président américain Barack Obama. Il sera notamment question d'empêcher l'Iran d'accéder à l'arme nucléaire et de la promotion du processus de paix avec les Palestiniens.

L’Arabie Saoudite dément le Figaro !

03/07/2010  
Pour la troisième fois, l’Arabie saoudite se trouve dans une situation de démentir des informations véhiculées dans des médias !
En effet, Riad a nié  les allégations publiées par le Figaro sur son site en ligne, attribuées au roi saoudien Abdullah ben Abdel Aziz, selon lesquelles "l'Iran et Israël ne doivent pas exister".  Selon l'agence de presse saoudienne «une source officielle s’est déclaré  surprise par le la publication  de telles informations fausses, soulignant que les positions du Royaume d'Arabie saoudite ont toujours été claires et sans équivoque. La source a appelé le journal "à maintenir sa crédibilité en refusant de telles nouvelles".  
Rappelons, qu’auparavant un responsable saoudien s’est adressé à l’agence de presse allemande PDA, pour nier catégoriquement des informations publiées sur le site Islam Times, selon lesquelles Riad a permis à l’armée israélienne d’utiliser l’aéroport de Tabouk, situé à 200Km de l’aéroport militaire israélien d’Eilat en Palestine occupée.  
La source officielle saoudienne qui a requis l’anonymat a aussi nié les faits rapportés par le site, sur l’atterrissage d’avions israéliens dans cet aérodrome, après l’annulation de tous les vols civils.
«  Jamais le royaume ne permettra à Israël de s’immiscer dans les affaires qui porte atteinte à sa souveraineté » a répliqué le responsable saoudien.
Mais encore..
L’Arabie Saoudite avait  catégoriquement démenti les informations véhiculées par le journal britannique Times, selon lesquelles Riad aurait signé un accord secret avec l’entité sioniste permettant à ses avions de combat de traverser son espace aérien, en vue d’attaquer des sites nucléaires iraniens.
Selon une source du ministère de la défense saoudienne, dans une déclaration également accordée à la même agence de presse allemande , « il n’est nullement question pour Riad de permettre à l’aviation israélienne de traverser son espace aérien » réitérant une fois de plus que la position du royaume ne changera jamais : « l’Arabie saoudite ne sera jamais une arrière base servant d’attaque contre l’Iran »
A la base de ce soi-disant accord, le système de défense aérien saoudien serait suspendu pour un certain moment afin de laisser passer les avions israéliens. Selon le même journal, l'accord aurait été  coordonné avec la diplomatie américaine. 
A la suite de ce démenti, le président iranien Mahmoud Ahmadnejad avait soupconné des tentatives sionistes de semer la zizanie entre Téhéran et Riad. 

Nouveau scénario de guerre: frapper les réserves naturelles du Liban-sud

03/07/2010  
Selon le quotidien israélien Haaretz, citant des sources militaires israéliennes, le commandement militaire israélien a élaboré un nouveau scénario de guerre contre le Hezbollah, qui consisterait à frapper « les soi-disant réserves naturelles édifiées par le Hezbollah tout au long de la frontière avec la Palestine occupée »!
Selon un  rapport de l'armée israélienne «  le Hezbollah a construit une réserve naturelle près de la base militaire d'Eliakim pour  cacher ses fortifications et ses sites dans le sud ».  
Le rapport indique que « l'objectif de ce nouveau scénario  est d'empêcher les tirs de missiles de courte portée vers le  nord d'Israël, soulignant que  tout succès d’une opération  israélienne contre le Liban devrait être fondée sur l'occupation militaire de la terre et autant que possible frapper les sites importants du Hezbollah et ceux du  gouvernement libanais ».
Amos Haarel, le correspondant militaire de Haaretz, précise que la réserve  naturelle construite prés d'Eliakim est plantée de faux dispositifs militaires  et comprend des cachettes secrètes  que les soldats peuvent découvrir comme des points tirs de missiles.
Le rapport cite le commandant de la Légion Golani, Cohen Oren,  qui a affirmé qu’en  dépit du grand risque de pertes en  vies humaines du côté israélien, le scénario sera exécuté !
Pour ce qui est des capacités militaires du Hezbollah, Haarel note la préoccupation extrême des responsables militaires israéliens de  la coopération militaire  existante entre le Hezbollah et la Syrie, soulignant qu’en cas de confrontation sur plusieurs fronts,  la Syrie et le Hezbollah vont certainement s’échanger les données chacun à partir de son front !
Un autre correspondant militaire de Haaretz, Ari Chavit , qui spéculait sur les divers scénarios de guerre entre l’entité sioniste et le Liban a appelé le Premier ministre Benyamin Netanyahou et le président des Etats-Unis Barack Obama, à empêcher  toute confrontation.
 « Tout le monde sait que ce serait une terrible guerre, seul l’équilibre de la terreur calme le jeu, a-t-il indiqué. 

Poursuite des provocations de la Finul: changement des règles du jeu ?

03/07/2010 
Les soupçons sur les dernières provocations de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban contre les villageois au Sud se confirment de jour en jour.
Depuis quelque temps, les habitants des différents villages et localités du sud sont surpris de voir exercer dans les ruelles et entre leurs maisons les manœuvres militaires de la Finul, escortées de comportement suspects, comme des prises de photos, comme si la mission consistait à les espionner.
 Pis encore, les soldats de la Finul passaient à l’action à l’insu d’un feu vert de l’armée libanais et en son absence.  
Selon des observateurs libanais, au vu des récentes positions émanant de l’ONU et de la France, s’entrevoit un changement des règles du jeu en vigueur depuis le vote de la résolution 1701.
Aussi bien dans le dernier rapport du secrétaire général de l’organisation onusienne, Ban Ki Mon, que dans le communiqué du ministère français des affaires étrangères, on retrouve la même idée: celle que la Finul dispose d’une indépendance et n’a pas besoin de coordonner ses activités avec l’armée libanaise, ni de l’en informer au préalable.   
Ce que contestent le Hezbollah, le chef du parlement libanais Nabih Berri ainsi que l’armée libanaise. Vendredi, même le président libanais Michel Sleïmane a estimé que « les manœuvres de la Finul ne devraient guère se faire entre les maisons des villageois et des habitants, mais loin des villages et des localités ».
Pour sa part, le chef de son bloc au sein du Parlement libanais, Mohammad Raad a déclaré que «  la Finul ne dispose pas de prérogatives absolues, et n’est en aucun cas une force de tutelle », limitant sa mission en fonction de la 1701, « au fait que c’est une force d’assistance à l’armée libanaise ».
Selon lui, « ce qui s’est passé ces deux derniers jours ne devraient pas soulever des questions politiques sur l’avenir de ces forces au Liban, mais rectifier son comportement dans le cadre des missions dictées par la 1701 ».  
Même son de cloche chez le chef du parlement libanais Nabih Berri, devant son hôte onusien, le représentant de Ban au Liban, Michael Williams, lequel lui a exprimé «  l’inquiétude de l’Onu des restrictions imposées à la liberté d’action de la Finul au sud ».
Selon Berri, chef du mouvement Amal, les derniers incidents au sud sont dus « à une seule chose : au manque de coopération de la Finul avec l’armée libanaise ». Elles visent d’après lui à troubler la relation entre la force onusienne et les villageois du sud,  en vue d couvrir les violations flagrantes commises par Israël, par air, par mer et par terre.
L’armée libanaise, elle aussi  semble être sur la même longueur d’onde.
Pour répondre aux accusations qu’elle ne collabore pas suffisamment avec la Finul, une source militaire haut-placée interrogée par le quotidien libanais AsSafir a tenu à préciser que « c’est à l’armée libanaise seule qu’il revient d’évaluer le degré de collaboration et de coordination avec la Finul, en fonction des intérêts du Liban et de la logique de la 1701, et non en fonction de l’humeur de certains diplomates ou des intérêts des autres pays. »
La source a précisé que c’est aussi l’armée libanaise qui décide de l’effectif militaire qui devrait être déployé et des régions de son déploiement. L’un des griefs que certains diplomates reprochent à l’armée libanaise a été qu’elle n’a pas dépêché au sud les 15 mille soldats convenus, et que le nombre des soldats libanais ne dépasse pas les 3500.
«  Le nombre déployé est suffisant » rétorque le responsable libanais pour AsSafir.

Décès du combattant Abou Daoud

dimanche 4 juillet 2010 - 06h:38
D’après Al Jazeera
Abou Daoud, le combattant de la résistance palestinienne qui avait planifié l’attaque meurtrière contre des athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Munich en 1972, est décédé de maladie à l’âge de 73 ans en Syrie.
(JPG)
Abou Daoud [de son vrai nom Daoud Odeh] - Photo : archives
Abou Daoud est mort d’une insuffisance rénale, ce samedi, une journée après qu’il ait été admis à l’hôpital Andalus à Damas, a déclaré sa fille Hana Oudeh à l’AP [Associated Press].
Daoud, de son vrai nom Mohammed Daoud Odeh, « était malade et est décédé ce matin », dans la capitale syrienne, où il vivait, a déclaré également un responsable palestinien à l’AFP [Agence France Press].
Les funérailles d’Abou Daoud devraient avoir lieu après la prière, cet après-midi au cimetière des martyrs dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dans la banlieue sud de Damas.
Daoud était surtout connu pour avoir organisé l’attentat en Allemagne, qui s’était terminé par la mort de 11 athlètes israéliens.
Il était un des responsables de l’organisation Septembre Noir, issue de la faction du Fatah de Yasser Arafat, le défunt leader palestinien. Cette organisation avait été créée pour venger l’expulsion [et le massacre] des combattants palestiniens de Jordanie en 1970.
Deux athlètes israéliens avaient été tués au moment de l’assaut [dans le complexe olympique], et neuf autres sont morts dans une tentative ratée de sauvetage par la police allemande.
Un policier allemand et cinq combattants palestiniens avaient également été tués.
Vague d’assassinats
L’attaque de Munich a entraîné une vague d’assassinats de hauts responsables palestiniens par les agents du Mossad israélien.
Daoud a revendiqué la responsabilité de l’attaque de Munich, dans son livre Palestine, de Jérusalem à Munich, publié en 1999.
Un communiqué de presse de ses éditeurs à l’époque, disait qu’Abou Daoud « admettait l’entière responsabilité d’avoir organisé et mené l’attaque contre les athlètes israéliens au cours des Jeux Olympiques de 1972 à Munich ».
Abou Daoud a maintes fois insisté sur le fait que l’attaque de Munich n’était « pas un acte terroriste ».
« Nous étions en guerre avec Israël », déclarait-il à Al Jazeera en 1999.
Des athlètes israéliens qui étaient des militaires
« Notre objectif n’était pas des civils. Nous avons ciblé des athlètes qui, en réalité, étaient des officiers et des soldats israéliens. Toute personne en Israël est un réserviste de l’armée. »
Dans une entrevue accordée en 2006 à l’AP, Oudeh expliquait que les événements de Munich ont été un point tournant pour les Palestiniens et a rejeté le terme de « terroristes » pour qualifier les combattants palestiniens.
« Avant Munich, nous étions tout simplement des terroristes. Après Munich, au moins les gens ont commencé à se demander qui sont ces terroristes ? Que veulent-ils. »
« Avant Munich, personne n’avait la moindre idée sur la Palestine. »
Une vie en exil
Né à Jérusalem en 1937, Oudeh y a vécu jusqu’en 1967, jusqu’à ce qu’Israël ait conquis la partie orientale de la ville.
Chassé de Jérusalem, il s’est alors établi en Jordanie où il a rejoint l’OLP.
Après l’attaque de 1972 à Munich, Oudeh a vécu en Europe orientale, puis au Liban jusqu’à ce que la guerre civile libanaise éclate en 1975.
Il revint en Jordanie, puis s’établit à Ramallah en Cisjordanie en 1993, après que les Palestiniens aient signé les accords d’Oslo avec Israël.
Mais après la publication de son livre sur Munich en 1999, Israël lui a interdit de rentrer à Ramallah après un voyage en Jordanie. Il s’est alors installé en Syrie.
3 juillet 2010 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/m...
Traduction : Info-Palestine.net
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Le Premier ministre turc élabore une feuille de route pour de meilleures relations avec Israël

dimanche 4 juillet 2010 - 06h:00
H. Siddiqui - Thestar.com

La Turquie n’a pas renoncé à son rêve de rejoindre l’Union européenne. Elle n’est pas devenue « anti-Occident ». Elle n’a aucune intention de réduire ses relations si anciennes avec Israël.
(JPG)
Davos, 29 janvier 2009. Recep Erdogan quitte le plateau après un accrochage verbal avec Shimon Peres, lors du débat sur le Moyent-Orient.
(Reuters)
C’est ce que le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré à Star, hier lors d’un entretien.
Mais il a ajouté que les relations avec Israël resteraient tendues tant qu’Israël n’aura pas satisfait à quatre conditions :
  • qu’il présente ses excuses pour le raid du 31 mai sur le bateau turc qui faisait partie de la flottille transportant de l’aide humanitaire pour Gaza ;
  • qu’il verse une indemnité aux familles des neufs tués, huit Turcs et un Turc/Etats-unien ;
  • qu’il accepte une enquête internationale, comme demandée par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, sur l’incident (par opposition à une investigation israélienne) ; et,
  • qu’il lève l’embargo sur la bande de Gaza.
Quand on lui rappelle qu’Israël a déjà annoncé un allègement de l’embargo, Erdogan répond :
« Nous avons entendu ces déclarations mais aucune mesure n’a été prise. Des déclarations semblables ont déjà été faites dans le passé. »
Il indique aussi que la Turquie envisageait d’intenter un procès à Israël au nom des victimes.
Erdogan est allé à Toronto au sommet du G20 aussi pour soulever la question avec Barack Obama lors d’une réunion bilatérale qui s’est tenue hier soir. Il avait amené avec lui de nouveaux arguments avec des clichés et des rapports médico-légaux sur les morts.
La Turquie, membre de l’OTAN, a été longtemps le meilleur allié musulman d’Israël. Mais les relations sont devenues tendues avec la guerre contre la bande de Gaza fin 2008/début 2009, que Erdogan a condamnée et qui l’avait a amené à dire qu’ « Israël était la principale menace pour la paix au Moyen-Orient ».
Il y a eu aussi l’initiative de la Turquie avec le Brésil pour un compromis sur la question du nucléaire iranien, qui fut rejetée par Washington. Et la Turquie a voté contre la résolution initiée par les Etats-Unis au Conseil de sécurité des Nations unies pour de nouvelles sanctions contre l’Iran.
Et après les évènements du 31 mai, Erdogan a déclaré qu’Israël avait commis une « erreur historique », qu’ « Israël risquait de perdre son ami le plus important dans la région s’il ne changeait pas de mentalité, » et que « la paix et la stabilité ne viendraient pas dans la région aussi longtemps que le blocus de la bande de Gaza serait maintenu. »
Lors de l’interview d’hier, Erdogan a dit que la flottille humanitaire pour Gaza avait été organisée par des organisations non gouvernementales, qu’elle transportait des volontaires de 33 nations, avec de l’aide humanitaire : nourritures, médicaments, jouets, matériaux de construction, etc.
Elle a été attaquée « dans les eaux territoriales, à 72 miles (...) des eaux territoriales d’Israël. Malheureusement, des pistolets, des fusils et des balles en plastique ont été utilisés. »
Il se dit habitué à l’argument selon lequel Israël aurait le droit de se défendre. « Bien sûr que vous pouvez protéger vos frontières contre des gens armés ou contre un ennemi militaire, et vous pouvez envisager une telle action à l’intérieur de vos propres frontières.
« Mais vous n’en avez pas le droit dans les eaux internationales...
« J’interprète cela comme du terrorisme d’Etat. »
Il précise même que certains des tués ont été abattus « de près », « à bout portant », « dans la poitrine du bas vers le haut », « dans la nuque ».
S’il n’y avait pas eu intention de tuer, les balles plastique auraient été tirées au-dessous du genou, dit-il.
Lorsque les navires ont été remorqués vers un port israélien et les passagers mis en détention, Erdogan dit qu’il a appelé Obama, « et grâce aux efforts très intenses fournis par les Américains, les personnes en détention nous ont été remises dans les 24 heures.
« Je suis très reconnaissant au Président Obama pour son intervention. S’il n’y avait eu cette réaction très rapide de la part du Président Obama, les choses auraient été plus problématiques. »
Erdogan cite des rapports des Nations unies, et d’autres, qui montrent que Gaza connaît une catastrophe humanitaire, et il ajoute que l’aide promise lors de la conférence des donateurs n’a pas toujours été apportée. Les infrastructures détruites sont toujours en ruine.
  • La Turquie est-elle devenue anti-israélienne ?
Pas du tout.
« Je veux être très clair. Au Moyen-Orient, la Turquie est le seul pays ami d’Israël, au point qu’à l’époque du gouvernement Olmert, la Turquie a aidé Israël à avoir des pourparlers indirects avec la Syrie.
« Nous avons fait cinq séances de discussions, la dernière s’étant passée dans ma résidence officielle, pendant 6 heures, en présence d’Olmert. Nous avions mis sur le papier une sorte d’accord... Cette réunion était un lundi. Et nous avions décidé de nous revoir le vendredi pour parachever le travail.
Cette réunion du vendredi n’a jamais eu lieu, et le samedi, «  les bombardements israéliens commençaient sur la bande de Gaza ».
Alors que le vendredi approchait, les Israéliens « ne répondaient plus à nos appels : ils devaient être occupés à préparer le bombardement de Gaza. Au début, quand nous les appelions, ils nous rappelaient toujours, mais pas cette fois. »
  • Alors que la Turquie recherche toujours des relations plus étroites et à développer ses échanges commerciaux avec ses voisins, et qu’elle émerge comme acteur régional fort au Moyen-Orient, est-elle en train de se détourner de l’Occident ?
« Ce serait tirer une très mauvaise conclusion. La Turquie développe ses contacts à travers le monde. Mais elle n’a réduit ses relations avec personne. Une telle chose n’est pas dans son agenda. »
  • Et à propos de l’Union européenne, la Turquie a-t-elle renoncé à y entrer ? Le secrétaire à la Défense US, Robert Gates, a récemment accusé l’Europe d’avoir « poussé et repoussé » au loin la Turquie. Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a approuvé, disant, « Nous, les Européens, avons eu tort de repousser la Turquie vers l’Orient au lieu de l’amener à nous. »
Mais Erdogan répond que la Turquie a toujours une grande volonté d’adhérer à l’Union européenne.
« Nous continuons, avec détermination, à marcher sur la voie européenne, malgré les efforts d’une partie de l’UE pour empêcher l’ouverture de certains chapitres qui font partie du processus de négociations. »
(JPG) Haroon Siddiqui, est éditorialiste au Toronto Star, le plus grand journal du Canada. Il s’est rendu dans 40 pays et a couvert, entre autres, l’invasion soviétique de l’Afghanistan, la crise des otages américains en Iran, et la guerre Iran-Iraq.
Son courriel : hsiddiqui@thestar.ca
27 juin 2010 - cet article est tiré d’une version antérieure - Thestar.com - traduction : JPP
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Il y a plus de pauvreté en Cisjordanie qu’à Gaza

dimanche 4 juillet 2010 - 05h:56
Bernard Smith - Al Jazeera
D’après une étude réalisée par une association caritative internationale pour la jeunesse, les enfants qui vivent dans les parties les plus pauvres de la Cisjordanie ont de conditions de vie plus mauvaises que celles des enfants de Gaza. 
Selon le rapport de l’organisme anglais "Sauvez les Enfants" qui doit être publié mercredi, les familles de Cisjordanie qui sont forcées de quitter leurs maison souffrent d’une pauvreté écrasante, et manquent souvent de nourriture, de médicaments et d’assistance humanitaire. L’étude financée par la Commission Européenne révèle que dans la "zone C" (les 60 pour cent de la Cisjordanie qui se trouve sous contrôle israélien direct) les couches les plus pauvres de la société souffrent infiniment plus qu’elles ne le devraient parce que Israël refuse d’approuver les travaux de réparation des infrastructures de base.
Les maisons, les écoles, les systèmes de drainage et les routes ont besoin de réparations urgentes mais comme les travaux ne sont pas autorisés les familles sont obligées de vivre dans des tentes sans accès à l’eau potable. La surface cultivable ayant diminué à cause des restrictions israéliennes, des milliers d’enfants palestiniens n’ont pas assez de nourriture et beaucoup tombent malades par voie de conséquence, précise le rapport.
Une situation de crise
Les conditions de vie de la zone C ont atteint un stade qui peut être qualifié de "crise" dit l’Association Caritative, puisque 79 pour cent des communautés étudiées manquent de la nourriture indispensable -une proportion plus grande que dans Gaza assiégée, où le chiffre est de 61 pour cent.
La malnutrition a un impact désastreux sur la santé des enfants qui grandissent dans cette zone : 44 pour cent des enfants considérés dans l’étude souffrent de diarrhée, et la diarrhée est ce qui tue le plus d’enfants de moins de cinq ans dans le monde.
Beaucoup d’enfants de ces communautés montrent des signes de retard de croissance (et il y en a deux fois plus qu’à Gaza), et plus d’un enfant sur dix enfants pris en compte par l’étude ont un poids inférieur à ce qu’ils devraient peser.
Le rapport dit que l’aide humanitaire internationale a beaucoup plus de difficulté à arriver aux Palestiniens de Cisjordanie qu’à Gaza et presque la moitié des familles étudiées dans la zone C ne bénéficient d’aucune aide étrangère.
"Sauvez les Enfants" attire l’attention sur le fait que, comme le blocus de Gaza domine l’actualité depuis quelques mois, la communauté internationale risque d’oublier les communautés les plus pauvres de Cisjordanie. "La communauté internationale a raison de s’intéresser aux souffrances des familles de Gaza, mais les épreuves des enfants de la zone C ne doivent pas être oubliées" a dit Salam Kanaan, le directeur de "Sauvez les Enfants" dans les territoires occupés de Palestine.
"On croit généralement que les Palestiniens de Cisjordanie bénéficient d’un plus haut niveau de vie mais de nombreuses familles, en particuliers des Bédouins et des communautés de bergers souffrent actuellement des plus hauts niveaux de malnutrition et de pauvreté et c’est une réelle tragédie".
L’organisation a demandé à Israël d’arrêter immédiatement la démolition des maisons et la confiscation de terres en Cisjordanie et a dit que l’Autorité Palestinienne devait prendre "des mesures urgentes" pour développer les services et améliorer la sécurité alimentaire de la zone C. "Les enfants palestiniens ne peuvent pas attendre que les pourparlers qui n’en finissent pas entre l’Autorité Palestinienne, Israël et les USA aboutissent à une solution de cette crise" selon Kanaan.
Les poches de pauvreté
Cairo Arafat a participé à l’élaboration du projet de l’Autorité palestinienne en faveur de ces enfants avant de commencer à travailler à temps partiel pour l’association "Sauvez les Enfants" et elle est maintenant un des porte paroles de l’Autorité Palestinienne. Elle a dit à Al Jazeera que les chiffres publiés dans le rapport ne reflétaient pas les conditions de vie de toute la Cisjordanie mais n’en demeuraient pas moins très inquiétants.
"D’après les indicateurs de santé et d’éducation, les conditions d’ensemble sont meilleures que ce que l’on trouve habituellement dans la région" dit-elle. "Le problème c’est que l’on commence à constater une régression".
Selon elle, la Cisjordanie contient des "poches de pauvreté" qui font courir des risques de santé à environ dix pour cent des 240 000 enfants du territoire. "Il y a des endroits de Cisjordanie où la situation est bien pire qu’à Gaza, car ils n’ont pas de toit et pas d’eau potable" dit-elle.
Toujours selon Arafat, l’Autorité Palestinienne (PNA) qui essaie de résoudre ce problème doit faire face à une obstruction "excessive" de la part des autorités israéliennes, surtout dans les zones qui sont proches du mur de séparation construit par l’armée israélienne. "Le PNA investit dans plusieurs actions destinées à améliorer la situation dans la zone C et aux abords de l’endroit où on construit le mur".
"Mais il y a des endroits où les Israéliens interdisent la construction d’infrastructures".
30 juin 2010 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet arricle à :
http://english.aljazeera.net/news/m...
Traduction de l’anglais : Dominique Muselet
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Anatomie d’une attaque israélienne contre l’Iran

publié le samedi 3 juillet 2010
David Moon

 
Un article publié sur le site internet Asia times online relate en détails une attaque aérienne d’Israël contre l’Iran. Extraits
Etant donné le statut quo régional comment l’IAF (Israeli Air force) pourrait frapper l’Iran sans que son approche ne soit détectée ou au moins non reconnue au retour si la décision est prise à Jérusalem que la menace existentielle posée par le progrès du nucléaire iranien ne peut plus être tolérée sur le plan sécuritaire ?
Bien que la coordination des logistiques et les tactiques d’une telle mission longue distance - 1600 KM - directe de Tel Aviv jusqu’à la centrale d’enrichissement d’uranium de Natanz - soit redoutable, les réalités stratégiques ou politiques doivent être définies avant d‘entreprendre quoi que ce soit.
Le survol de l’Irak pour atteindre directement l’Iran est hors de question. Une telle voie créerait des frictions avec les US qui sont responsables de la souveraineté aérienne de l’Irak, et le prochain gouvernement irakien sera surement de composition fragile. On peut affirmer que les US considèrent la stabilité de l’Irak bien plus importante pour leurs intérêts que des appartements à Jérusalem Est, donc la ligne droite pour Israël par survol de l’Irak serait un prix trop cher à payer pour Israël.
L’itinéraire possible pour aller en Iran, démarrant au crépuscule dans la nuit noire d’une nouvelle lune, c’’est de faire un grand cercle autour de l’Iran. Seule une planification prudente faite avec un minutage et une exécution précise permettra de réussir. Pour cet itinéraire, pratiquement tous les atouts possibles de logistiques et de soutiens de l’AIF seraient utilisés.
Pour tout bombardier F-151 et F-161 le premier soutien serait méditerranéen à proximité d’une ville syrienne de Latakin, où jusqu’à 3 KC-707 (tankers aériens) seront stationnés là pour assurer en vol le ravitaillement du groupe d’attaque. Cet approvisionnement en carburant est absolument nécessaire pour les F-161 dont les capacités de vol sont de 1780 KM. Réapprovisionner les F-151 (capacité de 4425 KM) est souhaitable mais pas nécessaire sauf si les renseignements suggèrent des cibles au-delà de l’est iranien.
Pour contourner l’espace aérien turc et la capacité de l’armée turque à lancer l’alerte entendue dans tout l’OTAN le groupe d’attaque doit voler à basse altitude dans le nord de la Syrie accompagné de deux paires de Golfstream G-550 l’une des deux servant de NCCT (network -centric collaborative targeting ) et l’autre utilisant la technologie Senior Suter . Le G-550 est un petit avion qui peut accompagner sur la distance et à la même vitesse le groupe d’attaque aller retour sans avoir besoin de se réapprovisionner en carburant - donc capable de relever le défi.
Le NCCT des avions détecte les radars de défense anti aérienne. Le Suter émet un rayon contenant ce que l’on appelle dans le jargon informatique « un ver « dans ces radars capable de paralyser la totalité d’un réseau de défense aérienne, si un tel réseau fonctionne sous contrôle centralisé.
Cette technologie dont l’US Air Force a été pionnière et une partie du code appelé le programme « Big Safari » constitue quelque chose de grisant qu’on dit avoir fait des prouesses contre la Syrie lors de l’attaque sur le réacteur nucléaire (version israélienne ndlt) conçu par la Corée du Nord au Nord de la Syrie en Septembre 2007. Le soutien des G-550 sera instrumental à chaque kilomètre de la mission.
De l’artillerie anti aérienne (AAA) non regroupée en réseau dans des états hostiles à Israël peut nécessiter des F-161 expérimentés et de vrais missiles AGM-88 anti radiation de haute vélocité pour la mission.
Ainsi le lancement le 11 Juin 2007 du satellite Ofek-7 une nouvelle application de haute technologie comme l’a noté Richard B Gasparre, également une source sur les G -550 au service de l’IAF sur le site airforcetechnology-com, est un « … satellite de reconnaissance qui fournit aux spécialistes des renseignements israéliens une capacité de cartographie de sites et systèmes d’une précision sans précédent ». Nul doute qu’Ofek-7 a contribué à la planification de la mission d’attaque de l’IAF contre la Syrie.
On peut compter sur ces puissants outils pour permettre au groupe d’attaque d’esquiver de quelque 240 KM soit l’espace aérien irakien ou turc pour atteindre l’espace aérien iranien sans être détecté. La distance en ligne directe de Latakin à Tabriz en Iran est de 988 KM. Le vol est plus court si les Israéliens évitent la Turquie et coupe à travers le coin kurde.
A un point désigné au dessus du Nord de l’Iran, le groupe d’attaque se divise en vols Q et E. Le vol Q vole 560 Km en direction du Sud Est pour atteindre les sites d’enrichissement d’uranium connus de Qom (en construction) et Natanz (opérationnel). Le vol E se dirige vers le site de développement de stockage de gaz d’Esfahan et de l’installation du réacteur à l’eau lourde à Arak vers une direction plus au Sud à 774 KM.
Pendant tout ce temps les avions G-550 Suter et NCCT travaillent en tandem et avec les F-161 suppriment les radars et AAA tandis que les F-151 assurent une couverture contre toute menace d’attaque aérienne par les forces aériennes de l’Iran.
Le groupe d’attaque peut compter sur l’aide de missiles de croisière turbo Popeye lancés d’au moins un sous marin nucléaire dans la Mer Arabe contre des cibles en Iran afin de protéger les avions israéliens, dégrader la réponse de l’ennemi et semer la confusion au sein de l’armée iranienne.
A un moment donné l’une des 3 plateformes de l’US Air Force RC-135 Rivet Joint ELINT (renseignements électroniques) dans la zone « verra » les radars de la défense aérienne iranienne et entendra une explosion de voix iraniennes sur les ondes ouvertes et synthétisera rapidement ce qui se passe en Iran. Ces données collectées seront immédiatement transmises via le Commandement Central à Washington pour dissémination comme l’exige le Conseil National de Sécurité, incluant le président US, Barack Obama.
7 heures auparavant, au moins 3 KC-707 de l’IAF auront effectué 5600 KM autour de la Péninsule Arabe, probablement peints comme des avions 707 de transport de fret commercial, transitant dans l’espace aérien international vers un point de rencontre au dessus de la partie nord du Golfe Persique. A cette grande distance, chaque KC-707 va transporter seulement environ 85 000 lbs de carburant pour réapprovisionner les F-161 gourmands parcourant 725 KM de Qom et 563 KM d’Esfahan.
Chaque F-151 nécessitera au moins 5000 lbs de carburant pour le dernier parcours d’environ 1600 KM à travers le Nord de l’Arabie Saoudite puis retour à la base. Les Israéliens doivent déterminer la combinaison de F-161 et de KC-707 engagés pour la mission.
Au dessus et au-delà du Golfe Persique, étant donné la présence de l’US Navy et de plateformes aériennes AWACS telles l’EC-2 Hawkeys et E-3 Sentry avec en parallèle des radars SPY-1 de croiseurs de l’US Navy et de destroyers, les Israéliens ne peuvent pas du tout espérer que le réapprovisionnement des F-161 passera inaperçu. Au cours de cette évolution tout avion de l’IAF endommagé et incapable de rentrer à sa base peut plonger à proximité d’un navire de l’US Navy pouvant raisonnablement compté être secouru.
Beaucoup de choses dépendront de ce que feront les US des informations disponibles. Obama choisira t-il d’informer de la situation le Conseil de Coopération irakien et des alliés du Golfe ou bien différents radars US vont-ils simplement passer en « mode diagnostic » comme si les opérateurs ne peuvent croire ce qu’ils voient ?
Si la décision d’Obama c’est de regarder et d’écouter, le groupe d’attaque peut essayer de rentrer à sa base à travers le Nord de l’Arabie Saoudite. Là les Saoudiens ont une décision à prendre. L’armée de l’air saoudienne peut défendre l’espace aérien du royaume, essuyant éventuellement des pertes et en infligeant, ou les Israéliens peuvent parier sur un brouillage par les G-550 du système de défense aérienne du royaume qui fournira aux Saoudiens une excuse pour dire qu’ils ont été aveuglés par l’IAF et qu’il y a eu non -coopération des US.
En volant au Nord, l’IAF recueille les bénéfices d’un moyen de nier plausible, une nécessité politique pour les US et les états arabes alliés. Ces états peuvent honnêtement dire qu’ils n’avaient eu à l’avance aucune connaissance que des avions de l’IAF volaient vers l’Iran remplis à ras bord de missiles et de bombes.
Autre option disponible pour les Israéliens c’est d’accroître les chances de l’IAF de voler via le Nord sans être détectés. Ce choix c’est de frapper le « Duché de Nasrallah » - Hezbollah sous Hassan Nasrallah au Liban - pour créer une couverture et semer la confusion. Si l’IAF attaque l’Iran, on peut s’attendre à une volée de missiles non guidés du large inventaire du Hezbollah soutenu par l’Iran.
Le 18 Juin, le porte avion USS Henry S. Truman, et un groupe de navires d’accompagnement dont la frégate allemande Hessen en compagnie d’un navire israélien non identifié ont rapidement transité par le Canal de Suez. Non seulement les Egyptiens ont fermé le Canal à tout trafic, tous les bateaux de pêche sont restés à quai tandis que l’armée égyptienne était alignée le long des berges du canal. Tous les éléments de cette traversée sont extraordinaires.
C’est évident que le Département d’Etat et le Pentagone ont collaboré étroitement avec un pays arabe(l’Egypte pour ne pas le citer ndlt) pour créer une voie rapide de transit non seulement pour les navires de l’US Navy et un navire allié de l’OTAN mais également pour un navire israélien.
Un élément de plus : l’IAF a lancé Ofek-9 leur satellite de reconnaissance amélioré le 22 Juin. Est-ce là une coïncidence ou une programmation ordinaire ?
Article complet publié par Asia Times http://www.atimes.com/atimes/Middle...
et en français (avec complément d’information par la rédaction) par Planète non violence
Mireille Delamarre introduction traduction complément info

Liban-Israël : La guerre du pétrole aura-t-elle lieu ?

publié le samedi 3 juillet 2010
Paul Khalifeh

 
Le Liban a vivement réagi à l’annonce par Israël de la découverte d’importantes quantités de gaz et de pétrole, à l’Est de la Méditerranée. Il soupçonne l’Etat hébreu de vouloir lui « voler » sa part et promet de revendiquer ses droits par tous les moyens. Un nouveau sujet de discorde qui vient se greffer aux nombreux contentieux qui séparent, déjà, les deux pays.
Cette carte de PGS montre les gisements prometteurs de Tamar et Dalit. Petroleum Geo-Services
L’occupation des terres et l’exploitation des eaux ont toujours été une source de conflit entre le Liban et Israël. Ces dernières semaines, un nouveau sujet, bien plus explosif, est apparu : celui des hydrocarbures [1]. Après l’annonce par Nobel Energy, une compagnie basée aux Etats-Unis, de la découverte d’un potentiel de 453 milliards de m3 de gaz au « large d’Israël », le Liban s’est mobilisé pour « revendiquer ses droits. » Les enjeux sont d’autant plus importants que l’Est de la Méditerranée pourrait renfermer d’énormes quantités de pétrole et de gaz dans des eaux non délimitées, où trois pays, le Liban, Israël et Chypre, peuvent faire valoir leurs droits.
Dès 2001, le gouvernement libanais avait ordonné un balayage sismique des fonds marins libanais. Deux compagnies étrangères, Spectrum et Petroleum GeoServices (PGS), avaient alors procédé à des prélèvements, respectivement en 2002 et 2006, et les études sismiques géologiques avaient révélé la présence possible de gaz et de pétrole.
« Les résultats en 2D combinés avec ceux en 3D précédemment acquis par PGS, ont identifié de nombreux indicateurs associés à la présence d’hydrocarbures. Ceux-ci confirment l’extension d’un système pétrolier actif au large des côtes du Liban », peut-on lire sur le site de PGS. Un rapport de l’USGS (US Geological Survey) estime le potentiel au large des eaux libanaises à près de 608 millions de barils de pétrole, 44 560 milliards de pieds cubiques de gaz et 1 107 millions de barils de gaz naturel liquide. De quoi réveiller toutes les convoitises.
Côté israélien, Tamar -qui se trouve à 90 km au large du port de Haïfa- possède une capacité de 238 milliards de m3 de gaz. Il s’agit du plus important champ gazier découvert au niveau mondial ces trois dernières années. Productive dès 2012, cette nappe répond aux besoins de l’Etat hébreu pour les 35 prochaines années.
Pour le projet appelé Léviathan, l’estimation est de 16 000 milliards de m3. D’autres sites alentours auraient une capacité totale de 850 milliards de m3. Pour comprendre l’importance des enjeux, il suffit d’écouter les propos du ministre israélien des Infrastructures nationales, Uzi Landau, qui a récemment déclaré lors d’un voyage en Chine qu’« Israël est devenu une superpuissance gazière. Ces découvertes ont le pouvoir de faire d’Israël un acteur principal sur le marché du gaz international ».
[1] cette question de l’appropriation par Israël des ressources naturelles de la région n’est pas nouvelle. Voir Le rapt des réserves naturelles de Gaza par Israël (partie 1)
Publié par RFI
ajout de note : C. Léostic, Afps

Voix de l’Occupation

publié le samedi 3 juillet 2010
DCI Palestine

 
L’armée israélienne, de façon courante, arrête et remet des documents rédigés en hébreu aux familles des enfants palestiniens pendant la nuit.
Nom : M
Date de l’incident : 10 juin 2010
Age : 7 ans
Accusation : inconnue
Vers 2 h 45, au matin du 20 juin 2010 des soldats israéliens remettent une sommation à la famille d’un garçon de 7 ans de Beit Ummar, près d’Hébron, dans les Territoires palestiniens occupés.
Nous avons été réveillés aux coups violents frappés sur la porte d’entrée de notre maison accompagnés par les cris en hébreu poussés par des gens : « ouvrez la porte, ce sont les Forces israéliennes de Défense », rappelle ‘Alia la mère de M âgé de sept ans. « Mon mari est allé ouvrir et trois soldats israéliens se sont emparés de la maison. Un des soldats, dans un mélange d’arabe et d’hébreu, a demandé notre fils M, notre plus jeune enfant ».
Le mari d’’Alia a précisé au soldat que M avait sept ans et a montré son certificat de naissance au soldat. « L’officier a lu la date de naissance, le 17 septembre 2002, et a ri, mais lui a cependant remis la sommation « invitant » mon fils au Centre d’Interrogation et de Détention d’Etzion le matin suivant parce qu’il était « demandé pour un entretien » », rappelle Alia.
Le document remis au mari d’’Alia est un formulaire–type imprimé en hébreu et en arabe, rempli à la main pour des détails spécifiques. Le document non signé semble avoir été émis par le Bureau israélien de Coordination du District au nom des Forces israéliennes de Défense à Etzion. Le document est une invitation à M de bien vouloir rencontrer le capitaine Tamir au Centre d’Etzion, à 14 h, plus tard dans la même journée. Le Centre d’Etzion est un endroit bien connu des habitants de la région en tant que Centre d’Interrogatoire et de Détention israélien, situé à l’intérieur de la colonie de Gush Etzion, à mi-chemin entre Hébron et Bethléem dans les Territoires palestiniens occupés.
M, âgé de sept ans ne s’est pas réveillé lors de l’incursion nocturne de l’armée israélienne, mais sa mère lui a raconté le matin suivant ce qui était arrivé. « Mes frères et sœurs et ma mère étaient choqués de savoir que les soldats voulaient que j’aille au Centre d’Etzion parce que je suis très jeune », rappelle M. « Je suis encore dans la seconde classe (= CE1) et après les vacances d’été, je serai dans la troisième classe (= CE2). Je ne veux pas que mon père m’emmène au Centre, parce que je sais, et j’entends des gens le dire, que c’est une prison, et si j’y vais, ils me sépareront de ma famille » .
Le père de M devait rendre visite à un parent à l’hôpital plus tard dans la journée et n’a pas emmené son fils au Centre d’interrogatoire, comme demandé. « Je ne sais pas encore si mon père m’y emmènera ou pas » se tracasse M, « ma famille ne sait pas si les soldats vont revenir à la maison me demander pourquoi je ne suis pas allé. Les soldats israéliens viennent souvent dans notre ville. Il y a six mois, ils sont venus et ont pris mon oncle, et il est encore en prison. Ils ont aussi pris mon cousin, et il est encore en prison. La prison a des chambres entourées de barreaux et ses portes sont toujours fermées, si bien que les prisonniers ne peuvent pas quitter les chambre et ainsi ils restent attrapés à l’intérieur ».
L’armée israélienne, de façon courante, arrête et remet des documents rédigés en hébreu aux familles des enfants palestiniens pendant la nuit. En 2009, les enfants palestiniens ont été arrêtés entre minuit et 4 heures du matin dans 65% des cas traités par DCI-Palestine. Les incursions nocturnes menées par l’armée israélienne dans les villages palestiniens dans les territoires occupés provoquent de la peur et de l’incertitude dans la population locale et particulièrement parmi les enfants. Il s’est passé que la sommation n’était pas destinée à M âgé de sept ans et que le nom sur le document, écrit en hébreu, est celui d’une autre personne. Il semble que l’armée israélienne ait remis la sommation à la mauvaise maison, dans le mauvais village. La famille n’a reçu aucune explication ou excuse des autorités israéliennes. Ce cas a été rapportée récemment dans le journal « Haaretz ».
(Source : Defence for Children International – Palestine Section)
traduction : Y. Jardin, Afps

« En Israël ou en Palestine, on ne croit plus à un accord de paix »

publié le samedi 3 juillet 2010
entretien avec Robert Malley

 
Faute de produire des effets sur le terrain, l’Accord de Genève, comme les autres plans de paix, a laminé l’intérêt des Palestiniens et des Israéliens à s’engager pour une solution à deux Etats. C’est l’analyse de Robert Malley, ex-conseiller du Président Bill Clinton pour le Moyen-Orient. Interview par Frédéric Burnand de Swiss info .
Directeur pour le Proche-Orient de l’International Crisis Group, un think tank basé à Bruxelles, Robert Malley a conseillé le Président Bill Clinton entre 1998 et 2001 sur les questions touchant le Moyen-Orient. Et ce dans le cadre de ses initiatives de paix.
Ce fin connaisseur du conflit israélo-palestinien était cette semaine à Genève pour participer à un débat consacré à Gaza et au processus de paix israélo-palestinien. Ce débat avait pour cadre une soirée organisée par le Festival du film et le Forum international sur les droits humains.
.Swissinfo.ch : L’irruption au grand jour de la Turquie via l’affaire de « la flottille de la liberté » ouvre-t-elle de nouvelles perspectives de paix ou complique-t-elle le jeu diplomatique ?
Robert Malley : Potentiellement, la Turquie a un rôle extrêmement important à jouer, parce qu’elle est l’un des rares pays à avoir des liens forts avec les Occidentaux, une relation aujourd’hui difficile mais ancienne et profonde avec Israël, des liens avec tous les acteurs de la région, que ce soit l’Iran, la Syrie, le Hamas, le Hezbollah ou l’Arabie saoudite.
En plus, et c’est un facteur exceptionnel, la Turquie jouit d’une forte crédibilité au sein de ce qu’on appelle la « rue arabe ». Ankara peut donc développer une diplomatie pragmatique avec une légitimité populaire. Aucun autre pays dans la région ne dispose d’un tel statut et de telles cartes.
Mais les réactions des autres pays peuvent alimenter de nouvelles rivalités. Des pays comme l’Egypte, l’Arabie Saoudite, les Etats-Unis ou l’Europe peuvent ne pas profiter de ce nouvel acteur et ne pas le laisser réussir là ou ils ont échoué. Pour l’heure, c’est cette voie qui semble être suivie.
N’est-ce pas la grande difficulté des Palestiniens que d’être otages d’Etats qui règlent leurs rivalités sur leur dos ?
C’est une des tragédies de la cause palestinienne depuis ses débuts. Malgré tous ses défauts, Yasser Arafat avait réussi à préserver l’indépendance de la décision palestinienne. Et ce en obtenant -avec parfois des méthodes contestables- un certain consensus entre les différents courants palestiniens. Dès lors, les interlocuteurs de Yasser Arafat ne doutaient pas de sa légitimité quand il agissait ou parlait au nom des Palestiniens.
Aujourd’hui, la fragmentation du mouvement national palestinien ouvre la porte à toutes sortes d’interférences, qu’elles viennent de l’Iran, de la Syrie, de l’Egypte, des Etats-Unis, d’Israël et d’autres encore. Raison pour laquelle la réconciliation inter-palestinienne est si importante.
Même si justement, cette réconciliation est rendue très difficile à cause de parties tierces qui, au nom de leurs intérêts, cherchent à la bloquer. Nous sommes donc dans un cercle vicieux.
N’est-il pas trop tard pour une solution à deux Etats, comme l’affirment certains, en faisant référence aux impasses évoquées plus haut et à la poursuite de la colonisation dans les Territoires occupés ?
Cette hypothèse n’est pas récente. Elle est posée depuis au moins dix ans. Certains estiment qu’un accord sur deux Etats est impossible puisqu’il impliquerait d’importants déplacements de population et provoquerait un trop grand déchirement en Israël.
Personnellement, je ne sais si nous avons déjà atteint ce point de non-retour puisqu’il dépend à la fois de la situation concrète sur le terrain et de la volonté des parties à mettre en œuvre un accord de paix avec deux Etats.
Une chose est sûre : chaque jour qui passe rend un accord de paix moins facile, que ce soit à cause des évolutions sur le terrain mais aussi dans les esprits. Lors de mes voyages en Israël et en Palestine, je constate que non seulement on ne croit plus à un accord de paix, mais on ne s’y intéresse même plus.
Il faut donc redoubler d’efforts pour aboutir à un accord en tirant les leçons des échecs passés.
Depuis l’Accord de Genève [de 2003], les contours d’un accord de paix sont connus. N’est-ce pas un élément de blocage pour de futures négociations de paix, puisque les parties connaissent d’avance ce qu’elles peuvent obtenir et concéder ?
C’est possible. Vu que cet accord ne s’est pas concrétisé et qu’il n’a rien changé sur le terrain, il est devenu un aimant pour ses adversaires.
Voyant vers quoi l’on se dirigeait, certains ont pu se mobiliser contre tout ou partie de cet accord. De fait, l’Accord de Genève a donné lieu à plus de manifestations négatives que positives. Et ce, même si le bilan de cette initiative n’est pas encore écrit et qu’il a aussi eu des retombées positives.
Reste que cet accord et les autres tentatives de paix ont rendu les propositions et les solutions qu’ils contiennent de moins en moins alléchantes. Aujourd’hui, ces idées ne sont plus en mesure de déclencher l’enthousiasme, puisque les populations ont pu mesurer le prix à payer pour obtenir un tel accord sans en voir les bénéfices. De plus, ces idées ont perdu leur effet de surprise, un élément qui peut aider à la conclusion d’un accord.
Raison pour laquelle, il faut cesser de dire que l’on connaît la solution au conflit israélo-palestinien. Il me semble nécessaire de repenser cette question et d’y injecter des élément nouveaux. On voit mal en effet les négociateurs israéliens et palestiniens prendre le risque d’obtenir moins que leurs prédécesseurs.
J’ai proposé, par exemple, de repenser la question des réfugiés palestiniens de 1948, en mettant aussi sur la table la possibilité que certains colons puissent habiter en Cisjordanie sous souveraineté palestinienne.
En partenariat avec SwissInfo.ch
publié par Rue89

A la recherche d’un nouvel ennemi ; Israël et la troisième menace

publié le vendredi 2 juillet 2010
Thomas Keenan et Eyal Weizman

 
L’assaut de la marine israélienne contre la flottille humanitaire pour Gaza et la mort de neuf passagers ont soulevé une large réprobation internationale. Loin d’être une simple bavure, cette attaque confirme le tournant radical pris par les autorités israéliennes vis-à-vis du droit humanitaire international et des organisations de défense de la personne.
Il faudra encore éclaircir de nombreux détails dans la manière dont un commando de la marine israélienne s’est emparé au petit matin du 31 mai 2010 du Mavi-Marmara, le navire amiral de la flottille humanitaire pour Gaza. Quelles que soient les révélations de l’enquête, ce raid israélien témoigne de deux nouveaux développements, à la fois parallèles et liés : la politisation croissante de l’assistance humanitaire, et la défiance grandissante des autorités israéliennes vis-à-vis des organisations de défense des droits humains et du droit international.
A quelques rares exceptions près, dans le monde jusqu’ici les attaques directes et programmées contre des humanitaires ou des militants des droits de la personne (y compris ceux qui n’ont pas respecté le principe de neutralité) ont surtout été l’œuvre de milices rebelles, de gangs criminels et d’Etats policiers. Parmi eux, les talibans, l’armée de la République serbe de Bosnie, les insurgés irakiens et les responsables des « guerres sales » en Amérique latine. Avec l’assaut meurtrier contre le navire turc, le gouvernement israélien a-t-il décidé de marcher sur les traces de ceux-ci ?
Pour répondre à cette question, il est nécessaire de revenir en arrière. Cette attaque en Méditerranée — suivie, le 5 juin, par l’arraisonnement non violent du vaisseau humanitaire Rachel-Corrie — est l’apogée sanglante d’un processus au cours duquel le gouvernement israélien et des organisations privées inféodées ont commencé à considérer les organisations humanitaires et de défense des droits humains — ainsi que le droit humanitaire international — comme des « ennemis » ou des menaces pour l’existence même de l’Etat.
Avant le départ de la flottille, le vice-ministre israélien des affaires étrangères Danny Ayalon déclarait : « Il n’y a pas de crise humanitaire à Gaza » ; la flottille n’était donc pas une mission d’assistance mais « une provocation visant à délégitimer Israël ». (...)
Retrouvez la version complète de cet article dans le Monde diplomatique de juillet, actuellement en kiosque

Le « plan de paix » de Lieberman : priver les Palestiniens de leur citoyenneté !

[ 03/07/2010 - 18:52 ]
The Electronic Intifada
Avigor Lieberman milite pour que soit retirée la nationalité israélienne à l’importante minorité palestinienne du pays, qu’il veut voir expulsée hors des frontières d’Israël, écrit Jonathan Cook.
Avigdor Lieberman, le ministre israélien des affaires étrangères issu de l’extrême droite, a exposé la semaine dernière ce qu’il appelle « le projet pour la résolution du conflit » avec les Palestiniens, qui implique la perte de nationalité de la vaste minorité palestinienne du pays et son expulsion hors des futures frontières d’Israël.
Avertissant qu’Israël est soumis à une pression diplomatique croissante pour un retrait complet des territoires occupés, jusqu’aux frontières de 1967, Lieberman a estimé que si une telle partition avait lieu, « le conflit passera inévitablement les frontières et entrera dans Israël ».
Il accuse la plupart des 1,3 millions de citoyens palestiniens vivant en Israël d’agir contre Israël pendant que leurs leaders « soutiennent activement ceux qui veulent la destruction de l’Etat hébreu ». Lieberman, du parti de Yisrrael Bejteinu, a fait campagne lors des élections l’année dernière pour une formule « Pas de loyauté, pas de citoyenneté » et a proposé l’année dernière un tas de lois de « fidélité » visant la minorité palestinienne.
Une vraie paix, déclare le ministre des affaires étrangères, ne viendrait qu’avec des échanges de terres, ou « un échange de territoires habités pour créer deux Etats homogènes, un juif israélien et l’autre arabo-palestinien ». Il ajoute que dans ce projet « les Arabes qui vivaient en Israël recevraient la nationalité palestinienne ».
Exceptionnellement, Lieberman qui est aussi vice premier ministre, a présenté son projet dans une chronique au quotidien anglophone Jérusalem Post, apparemment pour provoquer un impact maximal dans la communauté internationale.
Il a souvent parlé dans le passé de dessiner les frontières dans le but de forcer la communauté palestinienne d’Israël à rejoindre les implantations juives de Cisjordanie.
Mais sous les ordres du premier ministre Benjamin Netanyahu, il a continué à faire profil bas sur les grandes questions du conflit depuis sa nomination controversée à la tête du ministère des affaires étrangères il y a plus d’un an.
Début 2009, Lieberman qui vit à Nokdim, territoire occupé de Cisjordanie, a contrarié ses propres partisans en défendant la création d’ « un Etat palestinien viable », même s’ il s’est bien gardé d’évoquer ce qu’il exigerait en pratique.
Le retour du projet de « transfert de population » de Lieberman - une idée qu’il a dévoilée il y a six ans - survient alors que les dirigeants israéliens ont réalisés qu’ils souffraient d’un « isolement sans précédent », selon l’analyste israélien Michael Warschawski.
Le gouvernement de Netanyahu ne manifeste pratiquement plus d’intérêt pour que les Etats-Unis mènent des « négociations de proximité » avec les Palestiniens, après l’hostilité de l’opinion publique suite à l’attaque sur Gaza il y a un an et demi et l’attaque de la flottille pour Gaza qui a causé la mort de neuf personnes le mois dernier.
Les relations qu’entretient Israël avec la communauté internationale risquent de se détériorer encore plus à la fin de l’été lorsque le [soit-disant - N.d.T] gel de 10 mois de la colonisation en Cisjordanie va s’arrêter. La semaine dernière, Netanyahu a refusé de répondre aux questions sur le gel, après un vote par le comité central du parti Likoud qui soutient un renouvellement des constructions d’habitations dans les territoires occupés fin septembre.
D’autres soucis diplomatiques s’ajoutent pour Israël avec le retour du rapport Goldstone - qui établit qu’Israël a commis des crimes de guerre durant l’opération Plomb Durci - à l’assemblée générale des Nations Unies fin juillet, et l’attribution à la Turquie de la présidence tournante du Conseil de Sécurité en septembre.
Warschawski, chercheur pour le Centre d’Informations Alternatives, une organisation israélo-palestinienne, dit que, devant ces crises, l’élite politique d’Israël s’est divisée en deux camps.
La majorité, Lieberman inclus, croyait qu’Israël devait « frapper un grand coup » avec ses politiques unilatérales à l’encontre des Palestiniens et refuser d’engager le processus de paix, le tout sans tenir compte des probables répercussions internationales.
« L’élite dirigeante d’Israël sait que la seule solution pour arriver à un conflit acceptable pour la communauté internationale est la fin de l’occupation en dehors des paramètres établis par Clinton », a-t-il dit, faisant référence à une solution à deux Etats évoquée fin 2000 par l’ancien président américain Bill Clinton.
« Pas un d’entre eux, ni même Ehud Barak (ministre de la défense et leader du parti travailliste au centre), n’est prêt à accepter cela comme base de négociations. » D’un autre coté, Tzipi Livni, présidente du parti d’opposition Kadima au centre-droit, selon Warschawski, voulait calmer au possible l’impact internationale en engageant des négociations directes avec le leader palestinien Mahmoud Abbas en Cisjordanie.
Le commentaire de Lieberman a été fait un jour après qu’il ait déclaré à Livni qu’elle ne pourrait rejoindre le gouvernement que si elle acceptait « le principe de transfert de population comme la seule solution à la question palestinienne, et si elle renonçait à céder des terres pour la paix. »
Lieberman est conscient du fait que Netanyahu puisse utiliser Livni pour un gouvernement d’unité nationale pour calmer les Etats-Unis et légitimer sa coalition. Le parti travailliste a menacé de quitter le gouvernement si Kadima (Cf. le parti de Livni) ne le rejoignait pas courant fin septembre, et on annonce que Livni veut le ministère des affaires étrangères.
Le poste de Lieberman est en plus grandement menacé par des affaires de corruption.
Cependant, il souhaite visiblement prendre des initiatives vis-à-vis de Washington et de Livni avec son « plan de paix ». Un conseiller anonyme de Lieberman a dit au Jérusalem Post que, avec un vide dans le processus diplomatique, le ministre des affaires étrangères « pense qu’il peut convaincre le gouvernement d’adopter son plan. » Toutefois, Warschawski estime qu’il y avait quelques indices que Netanyahu voulait être impliqué dans n’importe quel processus de paix, même celui de Lieberman.
La semaine dernière, Uzi Arad, qui est, dans l’ombre, conseiller de sécurité nationale du gouvernement et un confident de longue date de Netanyahu, a fait une rare apparition publique à un meeting de l’Agence Juive à Jérusalem pour accuser Livni « d’aventurisme politique » et de croire à une « magique » solution à deux Etats. Faisant apparemment référence à la propre opinion de Netanyahu, il a déclaré : « Plus vous parlez de légitimité palestinienne, plus vous vous attaquez à la légitimité qu’Israël a sur certains domaines. [Les Palestiniens] gagnent en légitimité, et nous, nous sommes en train de nous délégitimer. »
Warschawski doute que Lieberman puisse croire que son plan de transfert de population pourrait être mis en place, mais il l’évoquerait quand même principalement dans le but d’égratigner la situation des citoyens palestiniens d’Israël tout en faisant la promotion de ses propres ambitions politiques.
Dans son discours, Lieberman a déclaré que le plan de paix de la communauté internationale mènerait à “ »a solution d’une seule nation divisée en deux moitiés » : « Un Etat palestinien pur et homogène, » dont les colons juifs seraient expulsés, et « un Etat binational en Israël, » qui inclue la présence de citoyens palestiniens.
Des Palestiniens, dans leurs territoires et dans celui d’Israël, selon lui, pourraient « continuer à inciter à la haine d’Israël, encourager les assassinats, stigmatiser Israël pendant les conseils internationaux, boycotter les produits israéliens et organiser des offensives légales contre les officiels israéliens. »
Il ajoute que le droit international sanctionne la partition de territoire dans lequel les communautés ethniques étaient séparées en différents Etats, en référence au cas de l’ex-Yougoslavie. « Dans la plupart des cas, il n’y a pas de transfert physique de population ou de démolition d’habitations, mais la création d’une frontière où personne ne vit, selon les démographes, » a-t-il écrit.
Les études ont révélé que les citoyens palestiniens sont farouchement opposés aux suggestions de « transfert de population » comme celle de Lieberman.
Les réfractaires remarquent que Lieberman n’a pas réussi à démontrer combien de membres de la communauté palestinienne d’Israël vivant loin des frontières pourraient être incorporés à un Etat palestinien sans expulsions.
Les experts en droit indiquent également que, même si Israël organise le partage des territoires sous l’égide d’un accord de paix, la suppression de la citoyenneté israélienne aux résidents palestiniens serait le résultat d’un accord qui violerait le droit international.
Jonathan Cook est écrivain et journaliste, basé à Nazareth, Israël. Il est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont été présentés le 4 mars 2009.
Son site : http://www.jkcook.net
Son courriel : jcook@thenational.ae
29 juin 2010 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction de l’anglais : Yazid Slaim