dimanche 13 juin 2010

En bons pirates, les Israéliens ont aussi pillé la flottille

Samedi 12 Juin 2010


      Des militants de la flottille Gaza Libre disent avoir été dépouillés de leur argent et appareils par les pirates israéliens, après que leurs navires ont succombé à l’attentat meurtrier du 31 mai.

      Selon des survivants de la flottille qui ont parlé à Press TV, les activistes à bord du convoi d'aide humanitaire ont été dépouillés de 3,5 millions de dollars en espèces et matériel par des commandos [de piraterie] israéliens.

      Des centaines de militants ont signalé la disparition de leur argent, ordinateurs portables, téléphones et vêtements après avoir été relâché par les pirates la semaine dernière.

      La flibuste israélienne a attaqué la flottille dans les eaux internationales de Méditerranée, tuant au moins 20 militants pacifistes, dont neuf citoyens turcs, à bord du MV Marmara Mavi, et en blessant environ 50 autres qui faisaient partie de l'équipe du convoi de six navires.

      La flibuste israélienne a aussi enlevé puis relâché [sans oser demander de rançon] près de 700 activistes de 42 pays qui étaient à bord des navires d'aide qui tentaient de briser le siège [hors-la-loi] de Gaza et de fournir 10.000 tonnes d'aide humanitaire à la population qui souffre depuis longtemps dans le territoire appauvri.

      « Nous avions des caméras et des téléphones portables, qui nous ont été volés d'abord lors de l’opération [de piraterie] sur le navire, au moment où ils nous ont sorti des salons, et ils ont chouravé tous les appareils que nous avions, » a déclaré à Press TV un survivant de la flottille pour Gaza, Alex Philips.

      On estime que 600 téléphones mobiles, 400 caméras vidéo et 350 portables sont toujours entre les mains de des pirates israéliens.

      La plupart des passagers avaient aussi sur eux d’importantes sommes d'argent provenant de mois de collecte de fonds. Cet argent était destiné aux organismes de bienfaisance de la bande de Gaza.

      « Plus de 3.500 dollars de mon argent et mon permis de conduire ont été volés. Ils ont volé la carte de mon permis de travail en Arabie saoudite en tant que professeur. Ils ont volé mon ordinateur portable... ils m’ont également volé de nombreux vêtements, » a déclaré Bllat Abdul Aziz, un autre survivant, à Press TV.

Original : www.presstv.com/detail.aspx?id=130050&sectionid=351020202



La flibuste israélienne barbote sa carte bancaire à une militante et s’en sert pour acheter de la bière




      Une militante zunienne qui a survécu à l’abordage israélien contre le convoi de navires d'aide humanitaire pour Gaza, a dit que la flibuste israélienne s’est livrée au pillage de son argent et de sa carte bancaire.

      L'ancienne infirmière et bénévole humanitaire Kathy Sheetz, qui était sur le navire Mavi Marmara, a fourni à Press TV des relevés de banque prouvant que sa carte bancaire, volée par les pirates israéliens pendant l'attentat, a depuis été utilisée à Tel-Aviv.

      « Il semble que qu’ils ont essayé de l'utiliser sans le code PIN et qu’ils n’aient pas pu, mais ils ont pu l'utiliser dans un distributeur et se sont servis à de multiples reprises de ma carte pour acheter de la bière, selon le relevé de compte, » a déclaré Kathy Sheetz.

      « Cela voudrait dire que j'ai assisté à l’assassinat de gens par les marins israéliens et qu’à la fin ils se sont acheté de la bière avec ma carte, » a-t-elle ajouté.

      ...

Original : www.presstv.com/detail.aspx?id=130052&sectionid=351020202
Traduction copyleft de Pétrus Lombard

12 agressions de colons israéliens contre des Palestiniens en une semaine

Douze agressions de colons israéliens contre des Palestiniens ont été enregistrées du 2 au 8 juin en cours en Cisjordanie, révèle un rapport du bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires en territoires palestiniens occupés. Selon le rapport distribué hier par le centre d’information des Nations unies au Caire, ces agressions ont fait plusieurs blessés parmi les Palestiniens et endommagé des biens dans cinq villages dans le nord de la Cisjordanie.
Les colons israéliens ont incendié des plantations d’oliviers et d’amandiers appartenant à 85 familles.
Les incendies ont été maîtrisés suite à l’intervention des unités de la protection civile palestinienne. La police israélienne a procédé à l’arrestation à Al Qods Est de quatre membres élus du Conseil législatif palestinien dont un libéré récemment après avoir été emprisonné pendant quatre années, ajoute le document. Le rapport indique par ailleurs que dans la bande de Ghaza, les forces israéliennes ont tué six Palestiniens et ouvert le feu sur une embarcation palestinienne causant la mort de six autres.
Concernant l’attaque militaire contre la flottille humanitaire, le président du gouvernement espagnol, Jose Luis Rodriguez Zapatero, dont le pays exerce la Présidence tournante de l’UE a demandé hier la levée du blocus imposé par Israël à la Bande de Ghaza, et réitéré la condamnation de l’Espagne pour l’attaque militaire meurtrière israélienne contre la “Flottille de la liberté”. S’exprimant lors d’une conférence de presse à l’issue de ses entretiens avec le président de l’Autorité nationale palestinienne (ANP), Mahmoud Abbas, le chef de l’exécutif espagnol a annoncé que son ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, proposera demain prochain à l’UE de “se prononcer clairement en faveur de la fin du blocus israélien dans la Bande de Ghaza”.
“L’UE devra déployer toute son action politique et diplomatique en vue de parvenir à cet objectif”, a-t-il affirmé, ajoutant que “nous voulons établir une position commune forte devant ce qui s’est passé et devant la situation qui prévaut dans la région”, tout en condamnant de nouveau “les tragiques événements” de l’attaque militaire israélienne. 

Ben Hela: Moussa se dirigera demain à Gaza à la tête d'une grande délégation de la Ligue arabe

12 Juin 2010
Le Caire / L'ambassadeur Ahmad Ben Hela, vice-secrétaire général de la Ligue arabe, a déclaré que le secrétaire général de la Ligue, M. Amr Moussa, se dirigera demain à Gaza pour une visite d'un jour à la tête d'une grande délégation de la ligue arabe en signe de solidarité avec le peuple palestinien assiégé à Gaza.
M. Ben Hela a souligné que la visite de M. Moussa à Gaza constitue un message affirmant que la Ligue arabe a décidé de mettre pratiquement fin au blocus israélien de Gaza, indiquant que cette visite incarne la solidarité arabe avec le peuple de Gaza de toute ses catégories, ses factions, sa société civile et ses hommes d'affaires.
A. Chatta / Gh.H. 
http://www.sana.sy/fra/55/2010/06/12/292796.htm 

Machaal réitère l'attachement du Hamas à la réconciliation

11 Juin 2010

Khartoum / Le chef du bureau politique du mouvement palestinien Hamas, Khaled Machaal, a réitéré l'attachement de son mouvement à la réconciliation interpalestinienne en tant qu'exigence nationale et populaire pressante, affirmant l'existence du véto américain, des conditions politiques imposées par le quartet international dans le but d'entraver le dénouement des efforts déployés pour mettre un terme à la division interpalestinienne.
Dans une conférence de presse tenue aujourd'hui à Khartoum lors de sa visite au Soudan, Machaal a expliqué que l'administration américaine n'est pas du tout favorable pour le moment à cette réconciliation, précisant que faire obstruction à cette tâche ne fait que servir l'occupant israélien via des négociations bidons dans le but de couvrir ses crimes continus à l'encontre des Palestiniens, de leur terre et de leurs lieux saints, par le biais de leur politique de tuerie, de bannissement, d'arrestation, d'expansion coloniale et de judaïsation des lieux sacrés.
Machaal a condamné la politique de l'Occident en faveur de l'occupant israélien, appelant à la promotion d'une nouvelle approche ou position tout à fait indépendante de celle des Etats-Unis, aveuglement soutenant Israël à tout le temps, la dernière en date, à la suite de l'agression israélienne contre la flottille de la liberté au large de la Méditerranée.
Selon lui, cette agression est un crime contre l'humanité et a été largement utilisée comme outil politique pour faire plier Gaza, faisant noter que l'occupant tente de s'impliquer dans des négociations absurdes sans lendemain dans la perspective de faire passer ses conditions injustes sur le dos du peuple palestinien, affirmant que la résistance demeure le mécanisme réel pour obliger Israël à mettre un terme à son occupation.
Machaal a également estimé qu'Israël veut imposer une transaction inéquitable d'échange de détenus avec la résistance, car pour lui, il est injuste de lier le blocus qui isole tout un peuple à Gaza durant plus de trois ans contre la capture d'un seuil soldat israélien, alors que plus de /8/ mille détenus palestiniens sont dans les geôles israéliennes, précisant que c'est Netanyahou qui était derrière l'entrave de cette transaction de détenus, pourtant bien négociée l'année dernière avec la médiation allemande.
Pour ce qui est de l'assassinat d'al Mabhouh à Dubai en janvier dernier, Machaal a expliqué que Hamas suit de près l'enquête et coopère avec plusieurs parties et à ce jour l'enquête n'est pas close, se félicitant du rôle turc dans les investigations.
T. Slimani 
http://www.sana.sy/fra/55/2010/06/11/292642.htm 

Un Palestiniens établit un musée pour conserver le patrimoine palestinien visé par les Israéliens

12 Juin 2010
Gaza /   Un Palestinien, Walid al-Aqqad, a établi à Gaza un musée par lequel il espérait conserver le patrimoine palestinien et le protéger contre les tentatives d'effacement, les vols et la falsification israéliens, indique un rapport retransmis par la chaîne de télévision satellitaire libanaise al-Manar.
"Le patrimoine est un héritage qui passe de père en fils à travers les générations; sa protection est un des moyens de la lutte nationale, point inférieur au sacrifice de la vie pour la patrie", a indiqué al-Aqqad, estimant que toute pièce antique qu'enferme ce musée protège le sens du martyre chez le peuple palestinien et son droit légitime sur la terre de laquelle il était expatrié par la force.
Al-Aqqad qui a établie son musée dans son propre domicile à Khan Younesse, a indiqué qu'à chaque fois que les chars et les bulldozers israéliens ravageaient les régions antiques de la terre palestinienne, il s'empressait après leur sortie à chercher les pièces antiques détruites par la barbarie sionistes et à les mettre dans ce musée.
"Les pièces que comprend le musée emmènent le visiteur dans les différentes époques qui avaient passée sur la terre palestinienne. Il y trouve des colonnes des époques byzantine, romaine, islamique et autres…", a poursuivi M. al-Aqqad affirmant que son musée est un témoignage sur le droit des Palestiniens dans cette terre et démentit les allégations israéliennes et la falsification par Israël de l'histoire palestinienne.  
Gh.H.
http://www.sana.sy/fra/266/2010/06/12/292790.htm 

"Les faucons israéliens pris en flagrant délire"

Israel - 12-06-2010  
Un sous-marin, un avion espion et des commandos spéciaux pistaient la flotille humanitaire se dirigeant vers Gaza. ils se sont cru tout permis.
Par Claude Angeli

Le Canard Enchaîné, mercredi 2 juin 2010, page 3 
L'armée israélienne n'avait pas seulement mobilisé des commandos d'élite, des frégates, des hélicoptères et des Zodiac pour intercepter les six navires de la flotille humanitaire. Un sous-marin et un avion-radar étaient aussi chargés de pister le petit convoi et d'enregistrer les conversations à bord. Ces moyens démesurés, eu égard à l'objectif poursuivi, ont été notés avec surprise, à Paris, par l'état-major de la marine.
Quelques heures avant que Sarkozy ne se décide enfin, à 13h6, lundi 31 mai, à exprimer "sa profonde émotion" et à condamner "l'usage disproportionné de la force" par les Israéliens, ces mêmes officiers de marine paraissaient moins gênés que lui aux entournures. "Une grave bavure et pas un dérapage", disait l'un d'eux, en insistant sur la volonté israélienne d'infliger une spectaculaire leçon aux pacifistes et aux pro-Palestiniens.
L'ami Netanyahou
Même son de cloche, si l'on ose dire, à la Direction du renseignement militaire. Lundi matin, sans attendre l'oracle de l'Élysée, on y dénonçait déjà une "riposte totalement disproportionnée", face à des navires qui transportaient 10 000 tonnes d'aide à destination de Gaza (matériaux de construction, maisons préfabriquées, fauteuils roulants, équipement médical, etc). Et, bien sûr, pas d'armes, les Turcs avaient tout vérifié avant le départ.
Verdict sévère, mais plus "professionnel", entendu à l'état-major des armées : "L'armée israélienne n'est plus ce qu'elle était". Et de critiquer, grâce aux informations recueillies sur place, une opération "mal conçue, mal planifiée, mal exécutée". Mardi 1er juin, plusieurs journaux israéliens tiraient les mêmes leçons de ce fiasco, quand ils ne se lamentaient pas sur l'effet produit à l'étranger.
Le raid israélien passe mal chez certains diplomates qui connaissent bien le Proche-Orient. "La guerre de Gaza avait déjà terni l'image d'Israël, confie l'un d'eux. Mais la complaisance internationale habituelle, Etats arabes et France y compris, à l'égard de toutes les actions israéliennes, a laissé croire aux dirigeants de ce pays qu'ils pouvaient tout se permettre". A preuve la déclaration du ministre travailliste de la défense, Ehoud Barak, qui, comme d'autres, regrette les morts mais ne "trouve rien à redire" au comportement de ses commandos spéciaux. Ou celle du Premier ministre Netanyahou, qui "approuve" l'ensemble de l'opération.
La semaine dernière, Sarkozy avait reçu cet "ami chef d'Etat", selon la formule d'un autre diplomate. Lequel estime que "c'était lui faire beaucoup d'honneur, alors qu'il continue à développer la colonisation dans les territoires palestiniens. Malgré l'insistance de la France pour qu'il y renonce". Ce diplomate l'ignore, mais Sarkozy en a rajouté pour complaire à Netanyahou. "Je ferai tout, lui a-t-il promis, pour qu'il y ait des sanctions lourdes et rapides contre l'Iran".
Arabes israéliens exclus
Avec une relative malchance, l'ambassadeur de France à Tel-Aviv, Christian Bigot, avait organisé, à la veille du raid israélien, trois journées d'échange sur le thème "Démocratie : les nouveaux défis". Une cinquantaine de personnalités devaient contribuer à relever ce "défi" fort délicat - intellectuels, politiques, journalistes, etc- mais aucun Arabe israélien (près de 20% de la population) n'avait l'honneur de figurer parmi les invités. Soucieux d'éviter d'être accusé de discrimination, l'ambassadeur a, parait-il, décidé d'en admettre deux dans ce cénacle. Admirable effort.
Le 30 mai, Bernard-Henri Lévy a ouvert les débats avec Limor Livnat, le très à droite ministre de la Culture. "Je n'ai jamais connu une armée aussi démocratique que celle d'Israël", a proclamé BHL ce jour-là. Manque de chance (bis), quelques heures plus tard, les commandos passaient à l'attaque. Et notre cher philosophe, pris entre deux feux, de qualifier leur action de "stupide" (c'est un peu court) et de se plaindre : "Les films [sur l'assaut des navires] que nous avons vus ce matin [lundi 31 mai] sont dévastateurs pour ce pays que j'aime tant".
Fraternité d'armes ?
Le tollé provoqué dans le monde entier par ce dernier fait d'armes israélien a déclenché une série de demandes d'enquête internationale et et de condamnations diverses à l'ONU, plus nettes dans l'Union européenne, notamment sur le blocus de Gaza.
D'autres pourraient bientôt venir de l'Union africaine, voire - on n'y croit guère - de l'OTAN. Mais cela n'empêchera pas, sans doute, la poursuite d'une discrète coopération militaire franco-israélienne.
Déjà au programme : échanges et entraînements collectifs en matière de contre-guérilla, de combats en zone urbaine, de lutte contre les attentats. Des officiers de l'armée de l'air israélienne ont récemment participé, en France, à des simulations de guerre électronique, d'attaques de sites-radars sur les bases de Biscarosse (Landes) et de Cazaux (Gironde).
En principe, des militaires français iront bientôt en Israël s'entraîner aux combats en zone habitée. Grâce aux expériences des uns et des autres, en Afghanistan, dans les territoires palestiniens et au Liban.
Cette coopération, dont personne ne fait des gorges chaudes - allez savoir pourquoi... -, a reçu la bénédiction de Sarkozy et de Netanyahou. Deux hommes l'ont mise en musique : le patron des armées israéliennes, Gaby Askhenazi, et son homologue français, Jean-Louis Georgelin, qui vient de prendre sa retraite. Seul défaut de l'exercice, il n'est pas prévu de vendre de la quincaillerie militaire - des Rafale, par exemple - aux Israéliens. Lesquels ont toujours préféré s'équiper aux USA, et ils n'ont aucune envie de changer de fournisseur. Cette semaine encore, Obama a refusé de condamner leur assaut meurtrier.

Un Israélien soupçonné appartenir au Mossad arrêté en Pologne

12/06/2010   
Un Israélien, soupçonné d'appartenir au service secret israélien Mossad et d'être impliqué dans l'assassinat d'un cadre du Hamas à Dubaï, a été arrêté en Pologne à la demande de l'Allemagne, a indiqué samedi le parquet fédéral allemand confirmant une information du Spiegel.  
"Il a été arrêté à Varsovie et est soupçonné de complicité dans l'obtention illégale d'un passeport" allemand, a affirmé un porte-parole du parquet fédéral. L'arrestation résulte d'un avis de recherche international émis par l'Allemagne.
"C'est maintenant aux Polonais de décider s'ils vont le remettre à l'Allemagne", a ajouté le porte-parole.  
Selon le magazine allemand Spiegel à paraître lundi, l'homme, identifié sous le nom d’Uri Brodsky, a été arrêté début juin à son arrivée à l'aéroport de Varsovie. Il est soupçonné d'avoir participé à la mise en place du commando responsable de l'assassinat de Mahmoud al-Mabhouh, l'un des fondateurs de la branche armée du Hamas, le 19 janvier à Dubaï.  
Les enquêteurs de l'émirat ont imputé à Israël la responsabilité de ce meurtre et la police de Dubaï a publié une liste de 26 suspects, porteurs selon elle de vrais-faux passeports (12 Britanniques, six Irlandais, quatre Français, trois Australiens et un Allemand) avec leurs photographies, indiquant que les passeports étaient authentiques et que les suspects en avaient fait une utilisation frauduleuse par usurpation d'identité.
Uri Brodsky aurait aidé un des membres du commando à obtenir un passeport allemand en 2009, selon Spiegel.
La justice allemande enquête depuis plusieurs mois sur l'origine de ce passeport allemand authentique mais avec une fausse identité, utilisé par un membre du commando.
Selon Spiegel, le passeport en question a été délivré le 18 juin 2009, à Cologne (ouest), à un homme affirmant s'appeler Michael Bodenheimer qui avait présenté un passeport israélien émis à la fin 2008, selon le magazine.
Il s'était prévalu du droit à un passeport allemand en affirmant résider à Cologne et en présentant un extrait de mariage de ses parents dont la famille avait été persécutée par les nazis.

Israël enterre les aides alimentaires destinées à Gaza

12/06/2010  
Les autorités de l'occupation israélienne ont enterré une partie des aides humanitaires de la flottille de la liberté dans le désert du Néguev! C'est ce qu'a révélé le site "Palestiniens 48" rapportant des témoins sur place.
Selon ces témoins, des bulldozers israéliens ont jeté le contenu des navires dans le dépotoir de Doudaim au Néguev, notamment des vaisselles, conserves alimentaires et des propriétés des activistes qui étaient à bord de la flottille.
Ils ont également vu un camion escorté par la police et transportant des conserves alimentaires arriver sur place. Il y a déchargé toute la cargaison.  
A savoir que la fosse de Doudaim est considérée comme le plus grand dépotoir de l'entité sioniste. Les déchets sont utilisés pour la production de l'énergie électrique, mais les habitants proches de Doudaim s'en plaignent continuellement. 

Riad dément leTimes: jamais Israël n'utilisera son ciel contre l'Iran

12/06/2010  
L’Arabie Saoudite a catégoriquement démenti les informations véhiculées par le journal britannique Times, selon lesquelles Riad aurait signé un accord secret avec l’entité sioniste permettant à ses avions de combats de traverser son espace aérien, en vue d’attaquer des sites nucléaires iraniens.  
Selon une source du ministère de la défense saoudienne, dans une déclaration accordée à l’agence de presse allemande, (DBA) «  il n’est nullement question pour Riad de permettre à l’aviation israélienne de traverser son espace aérien » réitérant une fois de plus que la position du royaume ne changera jamais : «  l’Arabie saoudite ne sera jamais une arrière base servant d’attaque contre l’Iran ».
Le Times avait dans son dernier numéro laissé entendre qu’à la base de ce présumé  accord, soi-disant coordonné avec la diplomatie américaine, le système de défense aérien saoudien sera suspendu pour un certain moment afin de laisser passer les avions israéliens.
«  Notre pays ne fait pas partie du conflit qui oppose l’Iran à Israël et les États-Unis et ne permettra jamais que son sol soit utilisé pour mener des opérations militaires, sécuritaires  ou d’espionnage contre l’Iran » a ajouté le responsable saoudien ayant requis l’anonymat. Rappelant à cet égard que Riad avait également refusé en 2003 que l’aviation américaine puisse bombarder l’Irak à partir des bases militaires américaines ».
Evoquant les divergences entre Téhéran et Riad, cette même source a toutefois réaffirmé que son pays « ne permettra jamais l’utilisation de son sol pour bombarder un pays musulman ».
Ce n’est pas la première fois qu’une telle information est véhiculée par la presse britannique. Le Sunday Times l’a déjà fait le mois de juillet de l’an dernier, arguant les mêmes explications: celles que « les Saoudiens craignent plus le nucléaire iranien que les Israéliens eux-mêmes », rapportées par la voix d’un ancien chef des services de renseignements israélien.
( voir http://www.almanar.com.lb/newssite/NewsDetails.aspx?id=93224&language=fr).
Le Times, quant à lui, l’a cité nommément : Aharone Zaevi Farkash, ex-président du comité de renseignement de Tsahal, lequel lui aurait confié que « l'Arabie Saoudite craint que l'Iran se dote de la capacité nucléaire plus que ne le fait Israël! ».
Auparavant, en mars 2009, Farkash avait lui-même déclaré qu’Israël devrait tout faire « pour inciter les pays sunnites contre l’Iran » car Israël est faible face à ce pays.
( voir :  http://www.alterinfo.net/notes/Israel-est-faible-face-a-l-Iran-Il-faut-inciter-les-pays-sunnites-contre-elle_b1272083.html)
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=141869&language=fr 

Offusqués par Helen Thomas

dimanche 13 juin 2010 - 06h:00
Alison Weir - The Palestine Chronicle
Chaque fois qu’Israël commet une nouvelle atrocité, ses partisans sont prompts à détourner l’attention de l’opinion publique loin des scènes de ses crimes horribles.
(JPG)
Le temps de la vie de Thomas, Israël a nettoyé ethniquement plus d’un million de personnes, les a remplacées par des colons venus du monde entier, perpétré des dizaines de massacres, torturé, tué et mutilé, outragé des femmes, des personnes âgées, des déficients et des infirmes.
Actuellement, il y a des gros titres sur les propos prétendument antisémites de la doyenne des correspondants de presse de la Maison-Blanche, Helen Thomas. Les spécialistes de tout les Etats-Unis marquent leur indignation devant sa déclaration impromptue de 25 secondes faite un homme qui lui braque une caméra en pleine figure.
Thomas a présenté ses excuses publiques pour ses paroles, mais cela n’a pas suffi pour apaiser les sentiments exacerbés de ses puissants antagonistes et elle a dû prendre sa retraite, après une longue et brillante carrière.
Avant d’examiner ses propos et d’évaluer leur bien-fondé ou non, voyons d’autres évènements, très récents, qui concernent Israël.
-  Le 31 mai, des commandos israéliens ont tué au moins neuf bénévoles non armés qui tentaient d’amener de l’aide humanitaire à Gaza.
Selon les témoignages et les preuves médico-légales, beaucoup de ces bénévoles ont été tués à bout portant, dont un jeune citoyen américain de 19 ans, tué de quatre balles dans la tête et une dans la poitrine, tirées à 18 pouces (45 cm).
Israël a immédiatement emprisonné les témoins et des centaines d’autres participants humanitaires, leur confiscant caméras, ordinateurs portables, et tous les objets qu’ils possédaient, et les a empêchés de parler à la presse pendant des jours. Parmi les personnes incarcérées, il y avait des vétérans américains décorés, et un ancien ambassadeur de 80 ans qui fut autrefois directeur adjoint du Cabinet de travail pour la Lutte contre le Terrorisme, sous l’administration Reagan.
Quand finalement ils ont été relâchés et qu’ils ont pu raconter ce qui leur était arrivé, beaucoup ont décrit des scènes d’horreur, de commandos israéliens tirant dans la tête des humanitaires, de personnes se penchant sur un blessé au ventre, de gens baignant dans leur sang jusqu’à mourir pendant que les humanitaires brandissaient des drapeaux blanc et demandaient à les secourir.
Ils ont dit aussi qu’ils avaient été frappés avec violence par les forces israéliennes, encore et encore - y compris ceux à bord des navires où, de l’avis des médias US, il n’y eut « aucune violence ».
-  Un homme de 64 ans, un accordeur de pianos de Californie, Paul Larudee, parle de centaines de commandos israéliens qui se sont lancés à l’abordage de son navire. Alors qu’il refusait de coopérer avec eux, les soldats l’ont roué de coups, d’abord sur le navire, ensuite quand il a été emprisonné, à terre.
Finalement, il a été transporté par ambulance vers un hôpital israélien. Mais il n’y a pas été soigné, Larudee pense qu’il y a été transféré simplement parce qu’Israël ne voulait pas que la presse le voit avec son œil noir, ses articulations déboîtées, ses mâchoires meurtries et son corps couvert d’ecchymoses.
-  Le vétéran des Marines, Ken O’Keefe, a parlé des mêmes violences pendant sa détention par les Israéliens. Dans son cas, le public a pu voir son visage ensanglanté, meurtri, dans des clips vidéo et sur des photos, mais seulement sur Internet car les grands médias américains ont failli couvrir sa conférence de presse ou publier les nombreuses photos de ses blessures.
D’autres photos tout aussi macabres, à la disposition du public états-unien mais seulement sur Internet, représentent une étudiante américaine de 21 ans dont l’œil et son orbite venaient d’être crevés par les forces israéliennes. On lui a depuis retiré le globe oculaire et posé trois plaques métalliques sur le visage, et sa mâchoire est fermée par un fil.
-  Henechowics, elle, n’était pas sur la flottille ; elle participait à une manifestation non violente contre l’agression israélienne quand un soldat israélien lui a lancé une grenade lacrymogène à grande vitesse en pleine figure.
Un citoyen suédois, qui était avec Henochowicz, témoigne : « Ils nous ont bien vus. Ils ont bien vu que nous étions des internationaux et ils nous regardaient vraiment comme s’ils essayaient de nous frapper. Ils ont lancé de nombreux lacrymogènes sur nous à un rythme rapide. Deux sont tombés de chaque côté d’Emily, et un troisième en plein dans sa figure. »
Henechowics n’est pas la première personne avoir été touchée par de telles grenades lacrymogènes.
-  Un Palestinien, Basem Ibrahim Abu Rahmed, trente ans, a été tué par un soldat israélien qui lui a lancé à bout portant une de ces grenades alors qu’il participait à une manifestation contre la confiscation de terres agricoles palestiniennes par les Israéliens. Une vidéo des faits est également disponible sur You Tube ; les réseaux US ont également fait le choix de ne pas la diffuser.
-  Un Californien, Tristan Anderson, a été touché à la tête par une grenade similaire alors qu’il prenait des photos dans une autre manifestation. Une partie du cerveau d’Anderson lui a été retiré, et il est resté « quasi inconscient » pendant 6 à 7 mois.
Il est maintenant dans un fauteuil roulant, il ne peut presque pas bouger son bras et sa jambe gauches, il est aveugle d’un œil, et son fonctionnement mental est considérablement réduit. Des photos de la scène du tir sont également disponibles sur Internet.
Depuis au moins 2006, les forces israéliennes isolent la bande de Gaza du reste du monde, essentiellement en emprisonnant un million et demi d’hommes, de femmes et d’enfants, leur refusant des produits alimentaires, des médicaments, et les matériaux de construction, ainsi que nous en informent des organisations comme Amnesty International, Oxfam, et Aide Chrétienne, qui déclarent qu’Israël utilisent la nourriture et les médicaments comme une arme.
-  L’une des innombrables victimes de ce siège illégal est Taysir Al Burai, 5 ans. Taysir souffre d’un trouble neurologique aigu et a besoin de soins 24 h sur 24. Selon The Gardian de Londres, il pourrait guérir si Israël lui permettait de partir de Gaza, mais à ce jour, les demandes répétées de ses parents ont toutes été refusées.
-  Autre victime, Mohammad Khader, 7 mois, dont l’œdème au cerveau nécessitait un traitement spécialisé non disponible dans les hôpitaux de Gaza, démunis par le siège israélien. Les demandes de ses parents, complètement désemparés, pour les autoriser à aller à l’étranger ont été de la même manière toutes refusées. Leur petit enfant est mort, il y a quelques jours.
Et de tels récits, il y en existe, encore et encore...

La déclaration « indigne » de Thomas

Pourtant, la rage qui se manifeste dans les médias des Etats-Unis est motivée par rien de tout cela. On tue des êtres humains d’une balle dans la tête, on leur écrase les yeux et une partie de leur cervelle, on frappe des personnes âgées, on provoque chez des petits enfants et des nourrissons des souffrances et la mort, des parents pleurent, mais rien de tout cela ne provoque la plus petite colère. En réalité, tout cela est considéré comme trop peu important, pas assez pour le publier.
Par contre, les articles des médias dégorgent d’indignation devant les propos « anti-Israël » prononcés par la vieille dame de 89 ans, Helen Thomas.
Dans le temps de vie de Thomas, Israël a nettoyé, ethniquement, plus d’un million de personnes, les a remplacées par des colons venus du monde entier, il a perpétré des dizaines de massacres, torturé des milliers de personnes, tué et mutilé un nombre incalculable d’enfants, coupé des membres, outragé des femmes, des personnes âgées, des déficients et des infirmes.
Il a assassiné des gens dans le monde entier, envahi de nombreux pays, espionné les Etats-Unis, tué et blessé 200 militaires américains (l’anniversaire est cette semaine), et torturé et emprisonné des Américains. Tout cela alors qu’il recevait plus d’argent américain qu’aucun autre pays de la terre.
Pendant des années, bien avant de tenir ses propos, Thomas a été la cible de ces partisans américains d’Israël malfaisants, la blogosphère sioniste regorge de ses calomnies nauséeuses à propos de son look et de son ascendance libanaise, celle-ci étant régulièrement soulignée par les médias, bien qu’elle ait vu le jour et été élevée dans le Kentucky.
Une des raisons de cette animosité féroce à son égard est le fait que Thomas est l’une des rares journalistes de tout premier plan à défier les mensonges proférés par ces néocons qui ont conduit les Etats-Unis dans des guerres qui ont semé massivement la mort, la destruction et la tragédie, et qui continuent à initier les politiques en cours, de violence et de cruauté.
Alors que ces mêmes groupes et individus qui avaient poussé les Etats-Unis à attaquer l’Iraq ont ces dernières années multiplié leurs efforts pour qu’ils déciment de la même manière les Iraniens au prétexte que l’Iran pourrait développer l’arme nucléaire, les questions que Thomas posait à Obama visaient à obtenir de lui qu’il reconnaisse qu’Israël possédait déjà l’arme nucléaire. Alors que le reste de la presse conspirait pour étouffer ce fait et bien d’autres, Thomas travaillait à le mettre en avant.
Sans surprise, de nombreuses personnes complices de ces manipulations, tel que l’ancien porte-parole de Bush, Ari Fleisher, ont mené la charge contre elle.
Il est utile de regarder la vidéo et le contexte dans lequel Thomas a tenu ses propos prétendument « antisémites ».
Un homme, tenant apparemment sa caméra droit sur son visage, lui demande de prononcer quelques mots sur Israël. Elle dit, « Dites-leur [aux juifs israéliens] de dégager de la Palestine. Rappelez-vous, ce peuple est occupé. Et c’est sa terre... ». Il l’interrompt et lui demande où ils devraient aller. Elle répond : « Qu’ils rentrent chez eux, en Allemagne, en Pologne, en Amérique, et partout ailleurs ».
Bien que Thomas ait présenté depuis ses excuses pour ses paroles hâtives et que beaucoup d’Israéliens ont le droit de vivre là où ils sont, la réalité est que les colons israéliens, effectivement, viennent d’ailleurs ; ils occupent, en fait, illégalement la terre palestinienne (un fait reconnu même par le département d’Etat des Etats-Unis) ; et le droit international exige qu’ils partent.
De nombreux commentateurs font preuve d’une colère particulière parce que Thomas a inclus l’Allemagne et la Pologne dans les endroits où les colons israéliens devraient retourner, suggérant que Hitler est toujours puissant et qu’il attend son heure.
Le fait heureux cependant, est que la Deuxième Guerre mondiale et l’holocauste nazi se sont terminés il y a beaucoup plus d’un demi-siècle. Dans la Pologne d’aujourd’hui, il y a un renouveau juif dynamique avec une Menorah haute de dix pieds éclairée dans le centre de Varsovie durant la fête de Hanoukah, et l’Allemagne est devenue, selon le New York Times, « un pays où les juifs veulent vivre ». En réalité, ces dernières années, les juifs ont préféré immigrer en Allemagne plutôt qu’en Israël.
L’appel de Thomas au retour des colons en Amérique (cette destination a été omise dans bien des articles) est loin d’être outrancier étant donné que de nombreux colons de Cisjordanie viennent effectivement des Etats-Unis.
Dans l’ensemble, la couverture de l’incident s’est largement écartée de la pratique journalistique normale qui veut que l’on cite les deux protagonistes à un différend. Ceux qui soutiennent Thomas y sont complètement absents, même si You Tube montre une vidéo infâme mais présentant de nombreux commentaires lui apportant un soutien. Par contre, les détracteurs de Thomas, presque tous des sionistes, sont omniprésents mais généralement, ils ne parviennent pas à divulguer les conflits d’intérêts fréquents chez les speakers.
Par exemple, Howard Kurtz du Washington Post, cite Jeffrey Goldberg, sans mentionner que Goldberg est un citoyen israélien qui a servi comme geôlier dans une prison israélienne qui garde en détention des centaines de détenus palestiniens sans aucune charge contre eux, certains ayant été tués de sang-froid par le commandant de la prison.
Les grands groupes de presse ne semblent pas s’être intéressé non plus à l’homme qui prend Thomas en vidéo, le rabbin David Nesenoff, qui a filmé une autre vidéo, offensive, le montrant lui et un autre homme se faisant apparemment passer pour un prêtre catholique bouffon, avec des immigrants mexicains.
De même, des bulletins d’informations qui nous apprennent qu’un lycée a annulé son invitation de Thomas pour intervenir à une conférence de remise de diplômes, ont omis de dire à leurs lecteurs que de nombreux parents de ce lycée, et lycéens, avaient souhaité que Thomas vienne faire la conférence, et omis de dire que ce groupe non cité représentait une majorité dans l’école. Les gens de ce groupe ont créé une page Facebook, « Helen Thomas aurait dû être notre conférencière » et ils y notent :
« Le but de notre groupe est de protester sereinement mais fermement contre le fait qu’une petite minorité ait eu le pouvoir d’imposer sa volonté à un groupe plus large en se lançant, ou en menaçant de se lancer, dans un discours perturbateur. Notre groupe affirme sa confiance dans le débat raisonnable et son sentiment que dans ce scénario, une nette minorité a pu l’emporter sur une grande majorité en dénaturant les questions et le débat. »
On ne sait qui prendra le siège au premier rang qui était celui de Thomas lors des briefings de la Maison-Blanche. Vu les prouesses de la presse actuellement, il est probable que les partisans d’Israël poussent en ce moment un ouf de soulagement. (JPG)

Alison Weir est directrice exécutive de Si les Américains savaient. Les photos et vidéos citées dans cet article sont disponibles sur son site. Elle peut être jointe par courriel : contact@ifamericansknew.org.
11 juin 2010 - The Palestine Chronicle - traduction : JPP
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8924

Crucifixion de la gentillesse

dimanche 13 juin 2010 - 06h:20
Gilad Atzmon
En assimilant l’assassinat du Christ avec le massacre en haute-mer de la semaine dernière, nous pouvons comprendre l’échec total de la machine à bobards de la hasbara israélienne.
(JPG) Panique en Israël : le ministre des Affaires stratégiques Moshe Boogi Ya’alon, qui assurait la responsabilité de Premier ministre par intérim durant le massacre en haute mer de la semaine dernière, a déclaré hier que « personne n’avait été capable de mettre au point une procédure d’intervention standard ».
Ce à quoi un haut responsable de l’armée israélienne a promptement rétorqué : « S’il n’y avait pas de procédure opérationnelle standard, pourquoi n’a-t-il pas veillé à ce qu’il y en eût une ? Il assumait la responsabilité de Premier ministre, c’était donc à lui qu’il revenait de le faire... »
La criminelle de guerre Tzipi Livni est, elle aussi, mécontente du gouvernement, qui n’a pas assumé ses responsabilités. Voici de cela deux jours, elle a pris l’initiative d’une motion de censure à la Knesset (parlement israélien).
Il semble que les Israéliens commencent à se mettre en cause mutuellement. Cela pourrait sembler une évolution intéressante, toutefois, pas un seul Israélien ne semble prêt à demander pardon. Apparemment, personne, en Israël, ne comprend l’ampleur de l’atrocité perpétrée en haute-mer. Personne, en Israël, n’a pris conscience du niveau de la colère parmi les nations. Les Israéliens sont uniquement préoccupés par leur panne de hasbara (leur bourrage de crâne), par leurs erreurs militaires, etc. Jusqu’à présent, ils sont incapables de voir que ce qu’ils ont réussi à faire, c’est tuer à nouveau le Christ, cette fois-ci en haute mer.
La mise à mort du Christ s’interprète, symboliquement, comme une agression contre la bonté, comme un crime contre la douceur et l’innocence. L’assassinat de sang-froid de militants pacifistes dans les eaux internationales produit un effet très semblable : c’est une agression contre la compassion, contre la droiture et contre l’humanisme ; c’est une attaque contre tout ce que le christianisme et l’Islam respectent au plus haut point.
Autant les Israéliens, les sionistes et les néocons s’entêtent à répandre le mythe fallacieux d’on ne sait trop quelle improbable alliance « judéo-chrétienne », autant c’est ce dernier crime israélien en date qui a rendu évident pour tout le monde le fait que l’Etat juif n’a strictement rien en partage avec l’humanisme, la chrétienté et l’Islam. De fait, Israël est à l’opposé de toutes les valeurs occidentales reconnues.
Même si l’Israélien contemporain n’a aucun lien ethnique ou biologique avec les Israélites de l’antiquité, c’est la même idéologie impitoyable qu’il réitère. Dès lors, le projet sioniste se définit lui-même comme une réincarnation de la nation israélite biblique et nous ne devrions pas être surpris de voir que l’idéologie biblique, cette idéologie mortelle, est elle aussi remise au goût du jour. Elle est pratiquée quotidiennement à l’encontre des femmes, des enfants et des vieillards palestiniens et voici qu’elle vient de l’être, aussi, contre un convoi humanitaire international.
Si nous voulons comprendre ce qui est arrivé au mouvement de solidarité avec les Palestiniens la semaine dernière, nous devrions commencer par tirer les conclusions d’un retournement massif des consciences. Cela transcende la politique, la psychologie et la sociologie ; de fait, il s’agit d’un véritable glissement spirituel et métaphysique. Comme je ne cesse de l’annoncer depuis des années, nous commençons à apercevoir l’Espoir et la Libération à travers les Palestiniens et leur juste combat. Nous comprenons que les Palestiniens sont au front du combat contre le mal. Et nous sommes naturellement derrière eux, unis comme si nous étions une seule et même personne. Chose extrêmement significative : les politiciens sont très loin derrière nous...
Ils sont toujours incapables d’apercevoir la prise de conscience mondiale en train d’émerger très rapidement du fait que quelque chose est profondément vicié dans la société israélienne et dans ses lobbies présents dans le monde entier. Nos hommes politiques nous rejoindront probablement, plus tard... quand leurs financements sionistes commenceront à se tarir.
En assimilant l’assassinat du Christ avec le massacre en haute-mer de la semaine dernière, nous pouvons comprendre l’échec total de la machine à bobards de la hasbara israélienne. Au lieu de se réveiller et de reconnaître que quelque chose a horriblement queuté en Méditerranée, les responsables israéliens ont eu recours aux bobards auxquels ils nous ont habitués. Les militants turcs sont devenus des « haïsseurs de juifs », des « terroristes d’Al-Qaeda » et le Mavi Marmara est devenu, sous leur plume et dans leur bouche, « le bateau de la haine ». Nous ne connaissons malheureusement que trop cette tactique. Elle a été employée par le judaïsme rabbinique deux millénaires durant, en particulier contre la mémoire du Christ.
J’imagine que les chrétiens et les musulmans seront choqués et outrés de découvrir que le nom hébreu de Jésus, Yesh’u (יש"ו), est un acronyme qui correspond à l’expression « Puissent son nom et sa mémoire être effacés » *, une expression utilisée lorsque sont cités les noms d’ennemis décédés du peuple juif, tels qu’Hitler ou Staline.
Dans la culture juive, Jésus, le plus doux de tous les hommes, le fils de Dieu, est considéré comme l’ennemi suprême. Jésus y étant mis dans le même sac qu’Adolf Hitler, il n’est donc nullement étonnant que les spécialistes de la hasbara s’évertuent à mettre les militants de la paix dans le même sac que les membres d’Al-Qaeda. Apparemment, dans la philosophie israélite contemporaine, vous devenez un personnage incarnant (à leurs yeux) la « haine », un Yesh‘u, dès l’instant où vous avez été descendu par une balle israélienne.
La haine judaïque à l’encontre de Jésus, telle que la reflète l’abréviation hébraïque Yesh‘u, est particulièrement révélatrice si on la replace dans le contexte du dernier massacre israélien en date. Plutôt que de reconnaître son crime et que de se repentir sincèrement, Israël a tenté de portraiturer les Martyrs turcs sous les traits d’ennemis suprêmes des juifs. Apparemment, sa tentative a lamentablement échoué. La flottille Free Gaza est en train de se transformer sous nos yeux en un symbole d’espoir et de compassion. Israël, en revanche, s’est enferré.
C’est là une prophétie tragique qui vient de se réaliser.
Israël ne s’en remettra jamais ; c’est tout bonnement impossible.

(JPG) Gilad Atzmon est écrivain et musicien de jazz, il vit à Londres. Son dernier CD : In Loving Memory of Americ.
10 juin 2010 - G. Atzmon - traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8914

Un journaliste italien : ma carte de crédit a été utilisée après m’avoir été confisquée par l’armée israélienne

dimanche 13 juin 2010 - 06h:19
Dimi Reider - Ha’aretz
Un journaliste italien qui a été arrêté par l’armée israélienne après l’attaque de la flottille de Gaza dit que sa carte de crédit a été utilisée pour des achats après lui avoir été confisquée par l’armée israélienne.
Le journaliste Manolo Luppichini a écrit à Netanyahu, Peres, Barak Lieberman et l’Ambassadeur d’Israël en Italie à ce sujet.
(JPG) Manolo Luppichini se trouvait à bord du Sfintoni-8000, un des plus petits bateaux de la flottille, quand les commandos de la marine les arraisonnèrent. "Personne ne fut tué sur notre bateau" a-t-il répondu à quelqu’un qui l’appelait d’Italie "Nous avons essayé de faire un peu de résistance passive sur le pont du bateau. Les soldats ont tiré des balles colorées et deux personnes ont été blessées par des pistolets (Tasers) paralysants."
Il a raconté qu’après que les Israéliens aient pris le bateau, ils avaient fouillé chaque passager et confisqué tout ce qu’ils avaient trouvé. "A moi et à mon photographe, ils ont pris deux appareils photos, des appareils d’enregistrement, un pied d’appareil et d’autres pièces d’équipement. J’étais en train de prendre des photos avec l’un des deux appareils quand ils me l’ont pris" a dit Luppichini qui était en mission pour la chaîne de TV italienne RAI-3 et une chaîne suisse-italienne quand il a été arrêté.
"Ensuite ils ont pris mon portefeuille, mon passeport, mon sac et toutes les affaires personnelles que j’avais sur le bateau" a-t-il ajouté.
Luppichini a été emmené au port d’Ashdod et de là transféré à la prison de Beer Sheva, où il dit avoir reçu un document stipulant que son passeport lui avait été confisqué.
Le 2 juin il fut emmené aux Bureaux de l’Immigration et le jour suivant il fut déporté. Bien qu’il ait montré le document prouvant qu’Israël lui avait confisqué son passeport, il dit avoir été déporté sans qu’on lui rende ni ses affaires ni ses papiers d’identité.
Il y a quelques jours Luppichini a découvert que pendant qu’il était emprisonné à Beer Sheva et après son retour en Italie - le jour suivant sa déportation -, des achats avaient été réalisés avec la carte de crédit que les autorités israéliennes lui avaient confisquée.
(JPG) Un achat réalisé le 2 juin sur un distributeur automatique de Tel Aviv se montait à 10 shekels, a-t-il précisé. Il a été fait un autre achat de 240 shekels au marché de Gedera, pendant que Luppichini était à Bologne en Italie.
"Ce sont de petites sommes" a-t-il dit "entre autres parce que c’est une carte de crédit rechargeable qui a un plafond de 80 euros. Mais ça n’en demeure pas moins du vol". Luppichini a écrit au Premier ministre, Benjamin Netanyahu, au Président Shimon Peres, aux ministres de la Défense et des Affaires étrangères et à l’ambassadeur d’Israël en Italie à ce sujet.
Luppichini dit qu’il veut savoir qui a utilisé sa carte de crédit, pourquoi et comment. Il exige aussi que tout son matériel lui soit immédiatement rendu.
Le porte-parole de l’IDF a déclaré que les effets personnels des passagers de la flottille avaient été chargés sur les avions turcs qui les avaient emmenés hors du pays ; que tous les médias magnétiques avaient été confisqués pour des raisons de sécurité ; que l’IDF déciderait s’il y avait lieu de les rendre à leurs propriétaires ou pas ; et que si une enquête du ministères des Affaires étrangères ou de la police révélait que quelqu’un avait volé la carte de crédit de Luppichini, de sévères mesures seraient prises.
12 juin 2010 - Ha’areetz - traduction : Dominique Muselet
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8923

Une loi israélienne pour criminaliser les partisans des boycotts, en et hors Israël

samedi 12 juin 2010 - 12h:46
Cecilie Surasky - MuzzleWatch
La proposition de loi vise tout ceux qui lancent, encouragent ou fournissent une aide et des informations sur les boycotts contre Israël.
Mon collègue de Jewish Voice for Peace, Sydney Levy, vient de le publier sur notre blog jumeau, Israël : la seule démocratie dans le Moyen-Orient ? : cette initiative de parlementaires semble grandement motivée par le boycott palestinien des produits des colonies israéliennes, lequel boycott a déjà eu un impact significatif sur le plan économique. Ynet écrit :
-  Le projet de loi est initié par le lobby Terre d’Israël à la Knesset et a été approuvé par les membres de différents partis, dont la démissionnaire du Kadima, Dalia Itzik, et le président de la Commission de la Défense et des Affaires étrangères, Tsachi Hanegbi.
Par Sydney Levy
Quelle est la réaction d’Israël à l’expansion du mouvement non violent de boycotts, désinvestissements et de sanctions ? Eh bien, il le criminalise, évidemment !
Nous venons d’apprendre qu’une proposition de loi vient d’être déposée à la Knesset israélienne, signée par 25 parlementaires, qui tend à criminaliser toute activité de boycott et même les appels au boycott, en Israël et en dehors d’Israël. Vous pouvez trouvez des informations à ce sujet dans l’article d’Ynet News (ci-dessous).
La proposition de loi vise tout ceux qui lancent, encouragent ou fournissent une aide et des informations sur les boycotts contre Israël.
Les citoyens israéliens ou résidents d’Israël pourraient être poursuivis par quiconque a subi un dommage en raison du boycott, et être condamnés à payer jusqu’à 30 000 shekels (6 500 € environ) d’indemnité, plus des dommages et intérêts selon le préjudice subi établi par les tribunaux israéliens.
Cette disposition serait dangereuse notamment pour la Coalition des Femmes israéliennes pour la paix, New Provile, Boycott de l’intérieur, et bien d’autres organisations.
Ceux qui ne sont ni citoyens ni résidents d’Israël perdraient la possibilité de venir en Israël pour au moins dix ans, et seraient interdits de toute activité économique en Israël (pour les titulaires d’un compte bancaire israélien, les propriétaires d’actions israéliennes, de terrain ou de tout autre produit exigeant d’être enregistré).
Il n’est pas clair si cette disposition s’appliquera également à l’entrée en Cisjordanie, bien que le refus de laisser entrer le professeur Noam Chomsky soit révélateur de ce qu’il en sera à l’avenir.
Un certain nombre de pays étrangers seraient également interdits d’activité économique en Israël. Cela concernerait l’Autorité palestinienne également.
Dans le cas de l’Autorité palestinienne, Israël gèlerait le transfert de l’argent qu’il lui doit [recettes fiscales encaissées par Israël mais qui devraient l’être normalement par l’AP - ndt], faisant une retenue à hauteur des dommages que le boycott des produits des colonies par l’Autorité palestinienne aurait occasionnés.
Ynets News - 9 juin 2010
Des députés proposent une réponse au boycott de l’Autorité palestinienne
Des parlementaires de la Knesset déposent une proposition de loi qui permettrait que l’argent dû aux Palestiniens serait remis aux victimes israéliennes du boycott des produits des colonies
Amnon Meranda
Les Palestiniens vont-il bientôt payer le prix pour leur boycott ?
Une nouvelle proposition de loi, signée par 25 membres de la Knesset, mercredi, permettrait que l’argent qu’il est prévu de retourner à l’Autorité palestinienne serait utilisé pour indemniser les victimes israéliennes du boycott des produits des colonies par l’Autorité palestinienne...
[...]
Les initiateurs de la proposition disent que leur démarche vise à « protéger l’Etat d’Israël en général et ses citoyens en particulier, contre les boycotts universitaires, économiques et autres ».
S’agissant du boycott palestinien, la députée Itzik précise : « Les Palestiniens nous créent des préjudices avec cette attitude... les questions de ce type devraient être résolues à la table de négociation. »

9 juin 2010 - MuzzleWatch - traduction : JPP

Madrid souhaite que les Vingt-Sept fassent pression sur Israël pour obtenir la levée du blocus de Gaza

publié le samedi 12 juin 2010
Associated press

 
L’Espagne a annoncé samedi qu’elle allait proposer à l’Union européenne d’exercer une forte pression diplomatique sur Israël afin d’obtenir la levée du blocus imposé à la Bande de Gaza en 2007.
Le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a précisé lors d’une conférence de presse conjointe avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas que Madrid souhaitait parvenir à "une position commune forte" au sein du bloc des Vingt-Sept sur la situation humanitaire dans la Bande de Gaza.
Il a expliqué que le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos soumettrait la proposition d’un déploiement de "toute la capacité politique et diplomatique" de l’Union européenne pour mettre fin au blocus de la Bande de Gaza, lundi, à l’occasion du Conseil des Affaires générales et du Conseil des Affaires étrangères à Luxembourg.
Il s’est déclaré certain que les pays européens apporteraient leur soutien à cette proposition.

Gaza : des associations humanitaires prêtes à poursuivre Israël

publié le samedi 12 juin 2010

Reuters + Le Soir

 
En France et en Belgique, des associations de la Flottille de la Liberté pour Gaza vont porter plainte contre les autorités israéliennes. Il faut mettre fin à l’impunité des criminels de guerre.
Selon Reuters : "Les associations de la flottille humanitaire pour Gaza arraisonnée le 31 mai par Israël entendent poursuivre ses dirigeants devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, selon l’un de leurs avocats. Parallèlement, huit plaintes seront déposées dans les jours qui viennent devant la justice française pour "enlèvement, séquestration, violences avec armes, détournement de navire et vol", a précisé Me Liliane Glock à Reuters.
Ces avocats veulent à la fois poursuivre sur le plan international, pour crimes de guerre, les responsables de l’opération qui a fait neuf morts et obliger les autorités françaises à ouvrir une enquête judiciaire.
Selon eux, la décision du gouvernement israélien de mener sa propre enquête sur l’abordage sanglant de la flottille turque qui transportait une aide destinée à Gaza manque de crédibilité.
"Les faits d’abordage dans les eaux internationales, des bateaux humanitaires, constituent indiscutablement un crime de guerre justifiant la saisine de cette cour internationale", a dit Liliane Glock.
"Nous voulons arrêter Israël dans cette escalade sanglante en faisant sanctionner ses dirigeants et des exécutants qui ont participé à cette opération", a-t-elle précisé lors d’une conférence de presse.
L’avocate a souligné qu’il ne s’agissait pas d’une plainte au sens habituel du terme mais d’une dénonciation devant le procureur de la CPI, auquel il appartiendra de donner suite ou pas.
"EN PRISON COMME DES CHIENS"
Concernant la justice française, l’avocate avait déposé une première plainte simple au lendemain de l’assaut devant le procureur de la République de Marseille, en espérant qu’il prendrait l’initiative de poursuites.
Ce dernier n’ayant pas donné suite, Liliane Glock entend donc déposer des plaintes devant les doyens des juges d’instruction des domiciles des huit humanitaires concernés. Les magistrats seront alors tenus d’instruire l’affaire.
"C’est le devoir de la France de s’occuper de ses nationaux et de les protéger", a insisté l’avocate.
Selon elle, le cas juridique pour les humanitaires français victimes de violences lors de l’assaut israélien et ensuite détenus est "identique à celui des moines de Tibéhirine" qui furent enlevés et exécutés en Algérie en 1996.
Les huit travailleurs humanitaires français concernés se trouvaient pour la plupart à bord du bateau Sofia, sur lequel aucune victime n’a été déplorée.
Ils n’en ont pas moins dénoncé une attaque "de la pire des violences" menée par "vingt bateaux de guerre, des commandos masqués et surarmés" face à des "civils désarmés".
Thomas Sommer-Houdeville, membre de la Campagne civile internationale pour la protection du peuple palestinien (CCIPPP), a affirmé qu’après l’arraisonnement du Sofia et son mouillage dans un port du sud d’Israël, les membres de la flottille avaient été "jetés en prison comme des chiens" à 80 par cellule.
Il a rapporté que les Israéliens avaient dépouillé les humanitaires de tous leurs bien personnels, papiers d’identité, ordinateurs, téléphones et cartes de crédit."  [1]
Dans le Soir, Baudouin Loos écrit :"
Flottille : 2 jeunes Belges vont porter plainte contre Israël
Présentes sur le bateau turc attaqué de manière violente le 31 mai en haute mer par la marine israélienne, deux jeunes Belges sont décidées à attaquer les responsables israéliens devant la justice belge au nom de la loi dite de la compétence universelle. Par Baudouin Loos Flottille : 2 jeunes Belges vont porter plainte contre Israël
Griet Deknopper, Inge Neefs, Fatima El Mourabiti et Kenza Isnasni, Belga
Onze jours après la funeste attaque israélienne – qui fit neuf morts – contre la « Flottille de la liberté » qui entendait apporter de l’aide humanitaire à la population palestinienne de la bande de Gaza soumise à un blocus de la part d’Israël, les quatre jeunes filles belges qui se trouvaient à bord de ces bateaux ont tenu une conférence de presse ce vendredi matin à Bruxelles.
Les Flamandes Inge Neefs et Griet Deknopper, ainsi que les francophones Fatima el-Mourabiti et Kenza Isnasni ont raconté en détail leur périple et sa fin tragique. L’avocate des deux dernières, Joke Calluwaert, a annoncé qu’elle était en train de préparer une plainte dans le cadre de la loi belge sur la compétence universelle, dans l’espoir que le procureur général ainsi saisi lancera une procédure judiciaire pour instruire l’affaire en désignant un juge d’instruction.
« L’affaire est complexe en droit, explique-t-elle. Nous ne sommes pas encore tout à fait prêts. Je suis en contact avec des confrères dans d’autres pays, Grande-Bretagne et Turquie, notamment, afin d’examiner ensemble les préventions à retenir. Mais nous avons bien l’intention d’aller jusqu’au bout pour que cesse cette impunité dont jouit Israël. »
Si les deux Flamandes se trouvaient sur le plus petit des bateaux, le Challenger One, dont l’abordage s’est déroulé sans trop de heurts, les deux francophones étaient en revanche présentes sur le Mavi Marmara, où eurent lieu les violences mortelles. Pour elles, il n’y a pas de doute : « Les soldats israéliens ont ouvert le feu à balles réelles avant même de prendre pied sur le bateau ». Mais elles ne peuvent pas affirmer avec certitude que ces tirs-là ont provoqué des blessés ou des morts.
« Nous pouvons certifier qu’il n’y avait pas d’armes sur le bateau, a insisté Kenza Isnasni. Pendant l’assaut, il y a eu beaucoup de confusion, une violence extrême de la part des soldats israéliens lourdement armés, on a vu des corps arriver. Les passagers se sont défendus en position de légitime défense. On a vu deux soldats israéliens désarmés dont un médecin et une infirmière turcs se sont occupés, on a essayé de les calmer car ils étaient en proie à une vive agitation. »
Leur récit évoquera encore, comme le dit Fatima el-Mourabiti, leur « kidnapping et séquestration menottée sur le bateau à côté des morts et des blessés, les interrogatoires une fois à terre, les humiliations, la confiscation et la détérioration de tout le matériel journalistique, un traitement de vrais criminels, de terroristes alors que nous sommes simplement des gens qui apportaient de l’aide humanitaire. Nous exigeons d’ailleurs que toute l’aide arrive à Gaza, or Israël refuse de transférer les matériaux de construction ».
Les deux jeunes francophones, qui réclament « une enquête internationale indépendante », ont aussi dit leur déception de l’attitude des autorités belges. « On s’est senties abandonnées. Nous n’avons eu aucun contact avec les autorités belges à Bruxelles, qui n’ont apparemment pas estimé que cela valait la peine de prendre de nos nouvelles. » " [2]
[1] Gérard Bon, avec Lucien Libert et Reuters TV, édité par Gilles Trequesser
relayé par Yahoo
Intro et synthèse, C. Léostic, Afps

Choc psychologique

publié le samedi 12 juin 2010
Denis Sieffert

 
Les neuf morts du Mavi Marmara ont produit un choc psychologique alors que trois mille morts à Gaza et au Liban n’avaient guère entamé les certitudes.
Les chemins de la prise de conscience sont décidément longs et sinueux. L’Europe et les États-Unis n’avaient guère paru s’émouvoir lorsque, au cours de l’hiver 2008-2009, l’offensive israélienne sur Gaza avait provoqué la mort de mille trois cents civils, dont plus de 20 % d’enfants, et anéanti les infrastructures de l’étroit territoire. Et pas davantage lorsqu’en juillet et août 2006 à peu près autant de civils libanais avaient péri sous le feu de l’armée israélienne. Les gouvernements étaient restés insensibles à la mobilisation des opinions publiques. Il semble que les lignes bougent un peu plus cette fois, une semaine après l’arraisonnement sanglant de la flottille humanitaire au large de Gaza. L’indifférence officielle pour cette population asphyxiée par un blocus aussi inhumain que politiquement contre-productif semble enfin se fissurer. Les neuf morts du Mavi Marmara ont produit un choc psychologique alors que trois mille morts à Gaza et au Liban n’avaient guère entamé les certitudes. Sans doute est-ce parce qu’en dépit de la disproportion des forces le Liban 2006 et l’offensive sur Gaza avaient été labellisés « guerre ». Et parce que le regard occidental venait buter sur cette qualification de « terroristes », dont on a étiqueté le mouvement chiite libanais et le Hamas, et qui rejaillissait sur les peuples.
Il ne s’agit pas ici de contester que ces mouvements aient commis des actes terroristes (ils sont d’ailleurs loin d’être les seuls), mais de comprendre que cette catégorisation nous interdit toute approche politique. Elle nous rend aveugles aux évolutions. Dans la région, le double exemple historique du mouvement sioniste et de l’OLP devrait pourtant faire réfléchir. La politisation est une évolution inexorable, pour peu qu’on la favorise. On murmure que le doute s’est insinué jusqu’au cœur de l’administration Obama. Le président américain ne serait pas le dernier à penser qu’il faut opérer un tournant politique. On le croit bien volontiers depuis le discours du Caire, en juin 2009. Mais les points de résistance sont nombreux dans son entourage. Pas facile de changer de cap après que neuf années de politique internationale eurent été entièrement déterminées par l’idée que le terrorisme était une idéologie. Ce qui se passe, depuis l’assaut sanglant donné par les commandos israéliens contre la flottille humanitaire, c’est peut-être un début de renoncement à une grille de lecture de type « choc des civilisations ». Pas étonnant dans ces conditions que les désinformateurs sortent de leur tanière.
BHL en tête. Grâce à lui, on apprend que « le blocus […] ne concerne que les armes et les matériaux pour en fabriquer », et que cent vingt camions « chargés de vivres, de médicaments, et de matériel humanitaire en tout genre » arrivent chaque jour à Gaza, en provenance d’Israël… Ce n’est pas Gaza, c’est Byzance ! On découvre aussi que c’est le Hamas qui « bloque cette aide et la laisse pourrir au check-point de Kerem Shalom [1] ». L’homme qui avait vu Gori brûler, en Géorgie, en août 2008, et n’avait rien trouvé d’anormal à Gaza, en décembre de la même année, après un déluge de bombes israéliennes, est de retour. Il suffit pourtant de consulter les nombreux rapports d’ONG pour mesurer l’ampleur du désastre. Il est entré en moyenne chaque semaine 631 camions à Gaza au cours du mois dernier, au lieu des 2 807 hebdomadaires au cours des cinq premiers mois de 2007. Et pratiquement aucun chargement n’en est sorti. Ce qui signifie que la faible économie de Gaza est totalement ruinée. D’autres chiffres sont encore plus éloquents : 70 % des habitants du territoire vivent avec un dollar par jour, et 40 % d’entre eux seraient sans emploi. Enfin, les trois quarts des dommages causés par les bombardements de décembre 2008-janvier 2009 ne seraient toujours pas réparés. L’autre volet de la désinformation porte sur l’opération Free Gaza elle-même. Nous avons tous vu les images de ce qui s’est passé à bord du Mavi Marmara. Sans aucun doute, les militants de l’ONG turque IHH, proche d’une dissidence des Frères musulmans, n’ont-ils pas accueilli les commandos israéliens en se référant au manuel du parfait pacifiste. Des coups ont été échangés, et des soldats ont été blessés. Mais cela ne permet aucunement de renverser le sens de l’agression. Ni d’occulter le fait que l’opération s’est déroulée dans les eaux internationales. Et cela ne fait pas de ces militants, dont neuf ont été tués, des « terroristes ».
Car tel est l’enjeu : réimposer l’estampille infamante sur ces groupes. Il n’est pas sûr cette fois que la désinformation atteigne son but. Il serait certes illusoire d’attendre les sanctions contre Israël. Il ne se passera rien de ce côté-là. Mais c’est la vision dominante du monde qui est en train tout doucement de bouger. Il y a une part de gesticulation à contresens qui nous vient, hélas, d’une partie de l’opinion israélienne, et qui est relayée ici par BHL et quelques autres. La politique israélienne y est critiquée pour sa « maladresse », et les commandos pour leur « naïveté ». Ah, si BHL était chef d’escadrille ! Mais il y a aussi un mouvement qui s’opère dans le bon sens. Jusqu’au sein des communautés juives les plus attachées au destin d’Israël, aux États-Unis et en France. On y prend lentement conscience qu’un conflit aussi profond et complexe ne peut se résoudre par la force. En outre, certains gouvernements ont subi de plein fouet l’impact de l’événement, et la colère de leur opinion publique. C’est évidemment le cas de la Turquie. Et ce n’est pas rien.
P.-S. : Nous vous attendons nombreux à la réunion publique « Politique, média et science : le cas Allègre » mardi 15 juin à 19 h au Théâtre de l’Est parisien.
[1] Libération du 7 juin.

Question palestinienne ou « problème israélien » ? Contrer Josué

publié le samedi 12 juin 2010
Robert Bistolfi

 
Avec l’affaire de la flottille pour Gaza, "plusieurs paramètres du dossier régional qui touchent à la détermination des acteurs se sont en effet modifiés ou pourraient maintenant évoluer de manière significative".
Depuis soixante-deux ans, les cassandres n’ont jamais été prises en défaut au Proche-Orient : aux rares moments où un espoir avait pu prendre corps, les colombes ont vite été abattues. L’affaire de la flottille pour Gaza ajoutant une nouvelle péripétie sanglante, faut-il poursuivre dans la complainte ? Dans une conférence donnée le 4 juin dernier au Sénat, le Ministre espagnol des affaires étrangères et de la coopération, Miguel Angels Moratinos, s’est élevé contre le pessimisme ambiant. [1]. Selon lui, les crises majeures offrent aussi des possibilités inattendues de rebond. Ancien envoyé spécial de l’UE pour le processus de paix, M.Moratinos est l’un des meilleurs connaisseurs du dossier israélo-palestinien. En raison de ses fonctions, l’Espagne assurant actuellement la présidence du Conseil des ministres européen, son discours ne pouvait être totalement libre. Néanmoins, son invitation à sortir des déplorations est la bienvenue : avec l’écho mondial que l’opération a eu, l’arraisonnement des bateaux humanitaires recentre l’attention sur le pourrissement du « processus de paix ». Un point d’inflexion a été atteint : plusieurs paramètres du dossier régional qui touchent à la détermination des acteurs se sont en effet modifiés ou pourraient maintenant évoluer de manière significative.
Certes, l’acteur central qu’est Israël demeure figé sur une ligne sécuritaire à courte vue. De surcroît, sa démarche est incohérente : d’un côté, la reconnaissance qu’un Etat palestinien devra voir le jour, de l’autre la poursuite d’une colonisation qui en sape la possibilité. L’impasse stratégique est devenue évidente. Découragé, le « Camp de la Paix » était devenu aphone : le voici qui se réveille comme le montrent des manifestations antigouvernementales. Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais que la démocratie israélienne soit capable de produire autre chose qu’un pouvoir politique extrémiste, voilà qui rassure un peu. Rassurant, également, le sursaut dans une partie de la diaspora juive dont les représentants communautaires ont trop longtemps confondu « solidarité de base » avec Israël et « aval » donné aux pires errements de sa politique. Aux Etats-Unis, où l’on n’entendait jusqu’ici que des discours politiques formatés par le contrôle de l’AIPAC, un groupe pro-israélien de gauche s’est formé – JStreet – qui vient désormais faire entendre une autre voix juive. En Europe, JCall a lui aussi fait entendre avec clarté le refus d’un alignement sur la politique du gouvernement israélien, ainsi que la nécessité d’une intervention extérieure (européenne et américaine) pour que se concrétise le principe des « deux peuples, deux Etats ». Bien loin d’affaiblir « la cause », comme l’affirment les soutiens inconditionnels d’Israël, la diversité retrouvée des prises de position juives desserre l’étau des affrontements binaires et aide à rouvrir le champ du raisonnement politique.
La situation du camp palestinien, autre acteur central dont la division accroît l’impuissance, ne suscitait plus depuis longtemps qu’une attention attristée. Mais, là aussi, des amorces de mouvement pourraient redonner aux politiques du grain à moudre. C’est d’abord, en Cisjordanie, le redressement interne opéré sur plusieurs plans par le gouvernement de Salam Fayyad et les bons résultats économiques qui, dans les conditions de l’occupation, sont inespérés. Sur un plan plus politique, ce fut l’annonce par le Hamas qu’une trêve de longue durée avec Israël serait concevable si une Palestine libérée voyait le jour dans les frontières de 1967. Il ne faut pas oublier, non plus, la multiplication des prises de position palestiniennes (elles sont essentielles) et des appels étrangers (non moins essentiels) qui affirment que la réintégration du Hamas dans le jeu politique relève de la nécessité objective, et qui font de l’unité palestinienne la condition de base d’une négociation moins déséquilibrée avec Israël.
Le monde arabe en tant que tel n’est plus depuis longtemps un acteur central du conflit sinon à travers une solidarité des peuples, massive mais impuissante, avec les Palestiniens. Autoritaires et crispés sur leurs craintes face à l’Iran ou aux Frères musulmans, les régimes n’ont pas pu, quant à eux, prendre une initiative stratégique collective depuis le « Plan Abdallah » de 2002, réajusté en 2007. Un geste minimal est cependant intervenu : face à l’émoi suscité par l’arraisonnement du Mavi Marmara, l’Egypte de Hosni Moubarak, co-responsable du blocus de Gaza, a dû rouvrir le passage de Rafah. C’est peu, mais la brèche politique et symbolique n’est pas insignifiante.
La Turquie avait longtemps eu une approche plus que compréhensive à l’égard d’Israël ; la crise d’aujourd’hui signifie une reconfiguration majeure des données régionales. Rappelons que les deux pays, au milieu des années 90, avaient noué un partenariat stratégique avec un accord-cadre de coopération militaire. Plusieurs frictions viendront ensuite écorner leurs relations. Lors du bombardement de Gaza, en janvier 2009, le sérieux « incident de Davos » entre Recep Tayyip Erdogan et Shimon Peres avait déjà retenu l’attention des observateurs. Même si le partenariat stratégique n’a pas été formellement dénoncé, l’intensité de la crise actuelle marque un tournant décisif. Deux interprétations opposées s’opposent maintenant. Pour les uns, par sa radicale prise de distance à l’égard d’Israël, Ankara ne peut plus être l’un des médiateurs privilégiés qu’il aurait pu être au Proche-Orient. Pour d’autres, au contraire, l’autorité reconquise dans le monde arabo-musulman pourra lui permettre, le moment venu, de plaider efficacement auprès des acteurs arabes pour l’acceptation des compromis nécessairement douloureux que la fin du conflit requerra.
En dehors des acteurs régionaux directement impliqués, le cercle des intervenants extérieurs au Proche-Orient tend à s’élargir. La Russie, depuis longtemps attentive à l’évolution du conflit israélo-palestinien et à ses ondes de choc aux marches caucasiennes de la Fédération, est membre du Quartet (un « machin » jusqu’ici bien poussif !). Surtout, comme l’a récemment montré l’initiative conjointe du Brésil et de la Turquie à propos du nucléaire iranien, nombre de puissances émergentes voudront de moins en moins abandonner aux seuls « Grands » anciennement établis le traitement de dossiers pouvant affecter les équilibres mondiaux. Cette nouvelle configuration restreindra la marge de liberté dont jouit encore Israël, mais il va de soi que, dans l’immédiat, l’Union européenne et les Etats-Unis sont potentiellement les seuls acteurs réellement en mesure de peser sur l’évolution du Proche-Orient. La première est toujours incapable de surmonter ses divisions sur un sujet aussi sensible que la relation avec Israël : pourrait-elle faire autre chose, un allègement du blocus étant concédé par les Israéliens, que proposer ses services comme agent de sécurité contrôlant les entrées dans Gaza ? Alors qu’il y a urgence, peut-on croire que l’Europe puisse aller au-delà et faire des propositions réellement audacieuses dans le cadre du Quartet ? L’expérience nous a appris à nous méfier de tout optimisme excessif…
Les Etats-Unis, qu’on le veuille ou non, détiennent toujours la clé principale de la paix au Proche-Orient. À première vue, leurs messages apparaissent contradictoires : ainsi, dans l’affaire de la flottille, l’ardeur mise à protéger Israël d’une condamnation formelle d’Israël à l’ONU a contrasté avec les multiples signes de désaveu affichés au niveau gouvernemental. C’est en moyenne période qu’il faut donc apprécier ce qui n’est encore qu’un infléchissement de la position de principe des Américains. Pendant plus d’un demi-siècle, Israël étant le pivot de leur appareil stratégique régional, un soutien était acquis d’avance à toutes les initiatives jugées d’un intérêt vital par leur allié privilégié. Les deux seules entorses significatives à ce principe remontent à 1956, lors de l’expédition de Suez, et à 1991, sous la présidence Bush père (un bras de fer avait alors fait plier le gouvernement Shamir, obligeant Israël à participer à la Conférence de Madrid d’où s’ensuivront les Accords d’Oslo). Depuis quelques années, cependant, de nombreux signes avaient montré que le sujet longtemps tabou d’une dissociation possible des intérêts nationaux des deux pays pouvait de plus en plus ouvertement être posé. Un ouvrage universitaire, en 2007, avait fait quelque bruit : dans « Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine », John J.Mearsheimer et Stephen M.Walt s’étaient interrogé ouvertement sur le poids excessif de ce lobby et sur les atteintes à l’intérêt national liées à une alliance aveugle avec Israël. D’autres voix, ayant elles l’autorité conférée par d’anciennes responsabilités gouvernementales, avaient aussi alerté les cercles les plus élevés du pouvoir sur une politique au Moyen-Orient qui se révèle contraire aux intérêts américains à long terme. Qu’il s’agisse du « Rapport Baker-Hamilton » de 2006 , ou, en 2007, de la prise de position sur l’application du traité de non-prolifération nucléaire, cosignée par des personnalités de haut rang comme Henry Kissinger et George Shultz, les réorientations politiques préconisées pour la région impliquaient toutes un réaménagement de la relation avec Israël.
L’élection de Barack Obama avait soulevé de très grands espoirs : ses discours - de Philadelphie sur les relations interraciales, de Prague sur le nucléaire, d’El Azhar sur les relations avec le monde musulman - avaient posé les jalons d’une refondation dans des domaines essentiels. L’ampleur de ces espoirs explique celle, ensuite, des déceptions au vu des reculs ou atermoiements américains. La passivité américaine qui a aidé à l’enterrement du « Rapport Goldstone » sur les bombardements de Gaza fut un moment du basculement dans le désamour. Les déceptions, dans le monde musulman, ont été les plus vives lorsqu’il est apparu que sur les questions liées de Jérusalem et de la Palestine, essentielles pour lui, rien ne changeait et, pire, que Washington pouvait tolérer d’Israël, sur la colonisation, les rebuffades que l’on sait. Ces dernières et, plus généralement, l’autisme du gouvernement israélien face aux timides efforts de relance du « processus de paix » par Washington, donnent à penser qu’à Jérusalem on joue la montre en tablant sur un désaveu à mi-mandat et, à la prochaine Présidentielle, une éviction de Barack Obama. On évoque alors les freins institutionnels que rencontre ce dernier au Congrès, le poids des lobbys pro-israéliens (tel le puissant AIPAC), l’influence des chrétiens fondamentalistes ayant une vision messianique des liens avec la « Terre sainte »… Doit-on pour autant ne plus rien attendre d’une hyperpuissance qui, sur un dossier où l’on espérait justement que sa capacité d’intervention serait enfin mise au service de la justice et d’une solution constructive, s’est révélée décevante ?
Si le prestige du président américain est au plus bas chez les Arabes et, plus largement, dans le monde musulman, il faut néanmoins raison garder en étant attentif à plusieurs signes qui indiquent des réévaluations substantielles dans l’approche des dossiers stratégiques du Proche-Orient. En mars 2010, auditionné au Sénat, le général David Petraeus, chef des forces armées américaines au Moyen-Orient et en Asie centrale, avait affirmé que le conflit israélo-palestinien nuit aux intérêts américains, gêne les relations avec les gouvernements de la région et affaiblit les régimes modérés, que tout cela « sape les intérêts américains en matière de sécurité nationale ». Enfonçant le clou, il avait aussi constaté qu’une perception largement partagée, celle que les Etats-Unis favorisent Israël, nourrit le sentiment antiaméricain. La netteté du ton, nouvelle, a aussi été celle de Robert Gates, Secrétaire à la défense, rappelant lui aussi que la paix au Moyen-Orient est un enjeu de sécurité nationale et que « l’absence de progrès dans les négociations de paix au Moyen-Orient est exploitée par nos adversaires dans la région ». Est-ce un hasard si, parallèlement, on a pu noter une certaine érosion de l’image d’Israël dans les médias du pays ? Un autre indice, plus significatif politiquement, traduit la volonté des Etats-Unis d’élargir leur liberté de manoeuvre régionale en desserrant les liens trop contraignants de la relation avec Israël lorsque ces liens compromettent une politique à long terme jugée essentielle. En l’occurrence, il s’agit de la politique de réduction du danger nucléaire, définie dans le discours de Prague précité : fin mai, à l’ONU, lors d’une conférence d’examen du TNP (Traité de non-prolifération), il a été décidé que se tiendrait en 2012 une conférence sur la dénucléarisation du Moyen-Orient : cette décision singularise Israël avec l’aval des Etats-Unis, en soulignant qu’il serait opportun que cet Etat signe le TNP et place ses installations nucléaires sous le contrôle de l’AIEA.
Les quelques éléments évoqués n’annoncent pas, bien sûr, une remise en cause formelle de la « relation spéciale » entre les Etats-Unis et Israël. Ils indiquent néanmoins la volonté américaine de remettre en cause le glissement incestueux constaté sous les deux mandatures de Georges Bush, de restaurer une distance utile entre les démarches de deux pays dont les intérêts en partage, pour être étroits, peuvent ne pas toujours coïncider. [2] Sur ce point, l’affaire de la flottille n’a pas fini de développer ses ondes de choc : les pressions sur Israël pour qu’il accepte une enquête internationale sont fortes et, n’admettrait-il in fine qu’une présence américaine dans la commission d’enquête, un certain droit de regard international sur la politique israélienne serait ainsi acté, - et cela marquerait une novation importante.
À un ami israélien : dans le petit livre lucide, décapant mais nuancé, qu’il vient de publier sous ce titre, Régis Debray prolonge le constat accablé d’Un Candide en Terre sainte : sur la paix toujours différée, sur la Palestine en lambeaux dont chaque nouvelle colonie rend plus problématique l’accession à la vie… L’issue du conflit ? Contre l’attente d’Elie Barnavi, avec qui il dialogue, Debray ne croit pas qu’une intervention extérieure imposera la paix. Cette intervention ne pourrait qu’être américaine, et Régis Debray pense qu’un même soubassement identitaire chez les deux peuples (la croyance en une élection de la Providence) crée entre eux une complicité essentielle qui interdit tout affrontement frontal. Pour expliquer cette complicité de nature, Il ne serait pas nécessaire de faire intervenir le lobby juif… En bref, « l’appel incantatoire à une "pax americana" me semble - dit R.D. - relever du vœu pieux ». En revanche, il veut encore croire que, dans la double référence de la tradition prophétique juive (il parle des « deux Israël ») celle de Moïse ou de Job l’emportera sur celle de Josué. La première lie à l’élection « une mission d’intérêt collectif, entraînant un surplus non de privilèges mais d’obligations ». Mais c’est la seconde, celle d’ « une Torah militaire, atrocement ethnique », tournant le dos à des préoccupations universalistes, qui sous-tend aujourd’hui la politique d’Israël. Dans sa réponse, Elie Barnavi moque amicalement Régis Debray en récusant les pièges de l’essentialisme culturel (« à force de te colleter au sacré, tu risques de rater le profane. La politique quoi… »). Le même espère toujours qu’une intervention étrangère - celle dont doute son ami - rompra enfin la spirale de l’échec : « …le seul moyen de s’en sortir est que quelqu’un, de l’extérieur, nous impose notre propre salut. Ce quelqu’un ne peut être que l’Amérique. » On ne peut ici que pencher en ce sens, avec l’espoir de voir Barack Obama (avec quelle détermination dans l’appui européen ?) prendre enfin à bras le corps le dossier israélo-palestinien. Cela sans illusion excessive : les « Paramètres Clinton », dont beaucoup s’accordent à considérer qu’ils sont la base de départ d’une vraie négociation au Proche-Orient, entérinent déjà un grignotage des intérêts nationaux palestiniens (tels qu’ils avaient été consacrés, il y a bien longtemps, par des résolutions du Conseil de sécurité qui n’ont jamais été respectées)…  [1]
[1] 10.06.2010 NOTES
1. Le colloque, dont Confluences Méditerranée était co-organisateur, avait pour thème : « L’Union européenne pour une paix juste au Proche-Orient – Le moment est venu d’agir » 2. Il y a peu, l’affirmation suivante était encore inconcevable : « …l’Etat hébreu représente désormais un intérêt un intérêt stratégique américain de troisième ordre dans un monde complexe et exigeant ». Ce constat est celui de Anthony Cordesman, Directeur du département stratégie du « Center for strategic and international Studies », à Washington. Voir : « Israël est-il devenu un risque stratégique pour les Etats-Unis ? », Le Monde daté du 11 juin 2010.