lundi 3 mai 2010

Appel palestinien à protester contre l’admission d’Israël au sein de l’OCDE

publié le dimanche 2 mai 2010.
Pétition contre l’admission d’Israël au sein de l’OCDE
- "Israël est sur le point d’être admis au sein de l’OCDE (Organisation pour la Coopération et le Développement Économiques). Bien que le gouvernement israélien ne respecte pas les critères d’intégration au sein de ce club "exclusif", l’organisation a annoncé en janvier 2010 qu’elle validerait l’adhésion d’Israël cette année (décision attendue en Mai)." (extrait du comuniqué du Comité National Palestinien BDS)

Communiqué du Comité national palestinien BDS :



"Israël est sur le point d’être admis au sein de l’OCDE (Organisation pour la Coopération et le Développement Économiques). Bien que le gouvernement israélien ne respecte pas les critères d’intégration au sein de ce club "exclusif", l’organisation a annoncé en janvier 2010 qu’elle validerait l’adhésion d’Israël cette année (décision attendue en Mai).


L’adhésion d’un nouvel état membre nécessite cependant l’unanimité au sein de l’OCDE. Il suffit donc de l’opposition d’UN seul pays pour stopper l’intégration d’Israël jusqu’à ce qu’il respecte les standards en matière de droit de l’homme international. Israël ne doit pas être autorisé à devenir membre de l’OCDE tant qu’il n’appliquera pas les recommandations Goldstone.


Nous rassemblons le maximum de signatures possible pour protester contre l’intégration d’Israël au sein de l’OCDE. Elles seront déposées auprès du Conseil de l’OCDE lors de sa réunion du 11 mai 2010 ainsi qu’à la réunion ministérielle des 28 et 29 mai 2010.
Vous pouvez soutenir cette action en signant la pétition ci-dessous, et en la faisant suivre à vos amis et collègues.
Le comité national palestinien BDS appelle les citoyens et gouvernements des pays membres de l’OCDE à repousser la candidature d’Israël jusqu’à ce qu’il respecte la loi internationale, les droits de l’homme du peuple Palestinien et applique les valeurs fondamentales proclamées par les membres de l’OCDE.

Pourquoi nous devons stopper Israël :


1 L’adhésion au sein de l’OCDE récompensera Israël pour ses crimes de guerre et ses violations des lois internationales.
2 l’OCDE a reconnu qu’Israël enfreint une de ses règles essentielles en incluant les colonies dans son rapport économique. En acceptant Israël, l’OCDE donnera son approbation officielle à l’occupation illégale des territoires occupés palestiniens et syriens.
"Ce faisant, l’OCDE fait comme si Israël avait sept millions de citoyens alors qu’en réalité, il compte 11 millions de sujets, dont quatre millions sont des Palestiniens vivant sous occupation", a déclaré l’économiste israélien Shir Hever.
3 Seules des démocraties pluralistes sont censées être admises comme membres de l’OCDE. Israël est une ethnocratie, avec une trentaine de lois accordant des privilèges exclusifs aux Juifs, alors que les Non-Juifs représentent 20% des citoyens israéliens. Ainsi, en admettant Israël, l’OCDE violerait ses propres principes fondateurs.

La pression marche !



L’an dernier, l’Union européenne est revenue sur sa décision de relever le statut de ses relations avec Israël suite à une action de protestation similaire.

Envoyez cette alerte à vos contacts.

Poursuivez les pressions pour mettre fin au siège de Gaza.

- Pétition :
(Essayons d’obtenir 100 000 signatures en provenance de 30 pays, d’ici le 11 mai.)

Vente d’armes, soutien logistique, formation... L’intérêt de l’État hébreu pour les pays au sud du Sahara ne se dément pas.


Afrique - 02-05-2010
Par Bouba 
Janvier 2009. La scène se déroule dans un somptueux restaurant du bord de mer à Tel-Aviv. Assis nerveusement au coin d’une table, Samuel Sternfeld avise une dernière fois son équipe. Dans quelques heures, cet habile homme d’affaires israélien reconverti en marchand d’armes doit accueillir une délégation officielle de Centrafrique. Bien que l’État hébreu n’entretienne aucun lien diplomatique avec Bangui, tout est organisé comme une visite d’État: accueil des ministres à l’aéroport Ben-Gourion, transport avec chauffeur, rencontre avec des officiers de l’état-major de Tsahal et inspection des principaux sites d’armements israéliens.


























Chaque étape du voyage est minutieusement planifiée. Soudain, le téléphone de Sternfeld retentit. Des rebelles viennent d’attaquer un détachement des forces centrafricaines dans la région de Ndélé, frontalière du Soudan. Il y a des morts, la visite est annulée. Coup dur pour cet homme d’affaires mandaté par le ministère israélien de la Défense et qui avait financé de sa poche le déplacement de la délégation envoyée par le président François Bozizé. Pour parfaire son « opération séduction », Samuel Sternfeld avait même sollicité le général Amos Gilad, alors négociateur israélien dans les pourparlers avec le Hamas. Gilad était chargé de transmettre l’assentiment officiel de son gouvernement et de mettre en confiance la délégation centrafricaine.
Fini l’eldorado subsaharien ?
Complexe à réaliser sans l’aval de la France, qui a toujours soutenu militairement les troupes de François Bozizé, l’accord avec Israël ne verra finalement jamais le jour. L’enjeu était pourtant de taille pour le président centrafricain. Confronté à diverses rébellions aux frontières nord et est, le général s’était laissé convaincre par Samuel Sternfeld de la nécessité de bâtir une armée plus imposante que sa garde présidentielle composée d’un petit millier d’hommes. Bozizé y voyait aussi l’occasion de se détacher de la pesante tutelle française. Pour ce faire, l’industrie militaire israélienne était prête à tourner à plein régime: drones, blindés, armes légères et vedettes de la marine ont été proposés au régime de Bangui, de même que du matériel d’écoute et de renseignement. Sans grandes ressources financières, le gouvernement centrafricain envisageait en contrepartie de régler l’État hébreu en bois et en diamants.
Inconnu jusqu’ici, cet épisode illustre la nature actuelle des relations entre Israël et les pays d’Afrique subsaharienne, du moins sur le plan sécuritaire. Officieuses, aléatoires, elles obéissent en priorité à une logique d’intérêts politiques et économiques. Comme dans beaucoup d’autres zones géographiques instables, les Israéliens ont su faire valoir leur expérience militaire. « Aujourd’hui, des dizaines de sociétés de sécurité travaillent sur ce continent, toutes dirigées par d’anciens officiers de Tsahal, explique le journaliste d’investigation Ronen Bergman (éditorialiste au Yediot Aharonot). La présence israélienne y est exclusivement privée, c’est un phénomène qui remonte aux années 1970. »
Au lendemain de la guerre de Kippour (1973), lorsque la plupart des pays africains rompent leurs liens avec l’État hébreu, le Mossad décide de se substituer aux diplomates en servant d’interlocuteur auprès des dirigeants africains et des mouvements d’opposition. Isolé sur la scène internationale, Israël cherche avant tout à bénéficier d’appuis au sein de l’ONU. « C’est à ce moment-là que les hommes d’affaires et les marchands d’armes israéliens ont fait irruption en Afrique », raconte l’ancienne députée Naomi Hazan. Au Liberia, au Zaïre, au Togo ou encore au Cameroun, des centaines d’instructeurs israéliens commencent à assurer la formation de gardes présidentielles et d’unités d’élite. À la fin des années 1970, plus d’un tiers des ventes d’armes israéliennes se réalise sur le continent noir. Mais dans certains pays, l’ingérence est parfois lourde d’implications. En Afrique du Sud, l’État hébreu est accusé ouvertement de fermer les yeux sur l’apartheid et d’aider Pretoria a se doter d’armes nucléaires. Tandis que, face à la rébellion érythréenne en Éthiopie, il conditionne son soutien militaire à Addis-Abeba à l’émigration vers Israël des Falashas, les juifs éthiopiens. « L’effondrement de l’URSS a changé la donne, estime Naomi Hazan. D’autres marchés se sont ouverts aux États-Unis, en Inde et en Chine. Ils rapportent chaque année des milliards de dollars à l’industrie militaire israélienne. L’Afrique n’est plus une priorité. »
Nigeria, Kenya, Ethiopie…
Et pourtant, en septembre 2009, Avigdor Lieberman est venu démentir cette allégation en effectuant une tournée africaine. Officiellement, la visite du chef de la diplomatie israélienne visait à renforcer la coopération sur le plan agricole et proposer des solutions liées à la purification des eaux. « Il ne fait aucun doute que le plus important pour l’Afrique, c’est la lutte contre la pauvreté et la sécheresse, pas les armes », déclarait Haim Dibon, l’un des proches de Lieberman. Ce déplacement officiel cachait néanmoins d’autres ambitions moins avouables. Au sein de la délégation israélienne figurent une équipe du Mossad, des représentants du Sibat, l’organisme en charge des exportations d’armes israéliennes, de même que plusieurs responsables d’industries de défense, comme les sociétés Elbit, Soltam, Silver Shadow et l’Israel Aerospace Industries (IAI).
Les pays visités par Avigdor Lieberman représentent quant à eux un intérêt sécuritaire majeur. Au Nigeria, principal producteur de pétrole en Afrique, en proie à une rébellion dans le Delta et des conflits communautaires dans l’État de Plateau, les ventes d’armes ont rapporté 500 millions de dollars à Israël ces dernières années. Au Kenya, cible par le passé de plusieurs attentats, la coopération antiterroriste a été longuement évoquée. Enfin, l’Éthiopie, partenaire stratégique de l’État hébreu, est positionnée sur la Corne africaine, au carrefour de la mer Rouge, à proximité du Soudan et de l’Égypte, un axe où l’Iran fait régulièrement transiter ses cargaisons d’armes à destination du Hamas et du Hezbollah.
Activités illégales en Guinée
Éditorialiste au quotidien Haaretz, Yossi Melman refuse néanmoins de penser qu’Israël a signé son retour sur le continent noir. Il prône une doctrine plus pragmatique : « En Afrique, là où il y a de l’argent, il y a des armes israéliennes », clame-t-il. Ce spécialiste des questions de défense a récemment révélé les activités de la société de sécurité privée Global CST en Guinée.
En décembre 2008, lorsque le capitaine Moussa Dadis Camara s’autoproclame successeur du défunt président Lansana Conté, il connaît la méfiance qu’éprouve à son égard une partie de la population. N’accordant guère plus de confiance à l’armée guinéenne, dont il est pourtant issu, le chef de la junte décide de s’attacher les services d’un expert en sécurité qui assurera l’encadrement de sa garde prétorienne, les Bérets rouges. Via le diamantaire israélien Beny Steinmetz, qui possède une mine d’exploitation en Guinée, Dadis Camara reçoit Israel Ziv, patron de la société privée Global CST. Ancien commandant des forces spéciales, Ziv possède un profil impressionnant. Connu pour avoir encadré l’armée colombienne lors de la libération d’Ingrid Betancourt, il a également servi de conseiller militaire en Géorgie en 2008, juste avant que n’éclate la guerre en Ossétie du Sud. Dadis et Israel Ziv concluent un accord qui s’élève à 10 millions de dollars. Mais la transaction est illégale : « Ziv a vraisemblablement agi sans le feu vert du ministère israélien de la Défense et a enfreint les règles d’exportation d’armes », explique Yossi Melman.
Si le gouvernement israélien a décidé d’ouvrir une enquête, l’affaire est d’autant plus embarrassante que Global CST n’a pas remis en question sa coopération avec Dadis Camara après la répression sanglante de l’opposition, le 28 septembre 2009. « La société Global emploie toujours en Guinée des experts militaires, agricoles, des conseillers politiques et toutes sortes d’ingénieurs civils », affirme Yossi Melman.
Stratégie d’Infiltration
À défaut d’y avoir déterminé une politique claire, les Israéliens ont, semble-t-il, opté pour une stratégie d’infiltration en Afrique. Ainsi, l’aide militaire proposée par des entrepreneurs privés ou publics ne constitue souvent qu’un premier pas. En septembre 2002, cette logique est à l’œuvre lorsque le président ivoirien, Laurent Gbagbo, fait face à une offensive rebelle. Déçu des Français et à la recherche d’un appui militaire, le chef d’État ivoirien se tourne vers son fidèle avocat parisien Sylvain Maier, qui le met en contact avec plusieurs spécialistes israéliens. En quelques semaines, Laurent Gbagbo obtient la livraison d’hélicoptères, de drones tactiques et de matériel d’écoute. Une cinquantaine d’experts israéliens du renseignement opèrent alors à Abidjan pour espionner les communications des rebelles.
Le 6 novembre 2004, cette implication éclate au grand jour lorsque l’aviation pro-gouvernementale bombarde une position française à Bouaké, tuant neuf soldats de l’opération « Licorne ». Paris découvre que des avions sans pilote israéliens ont survolé le secteur peu de temps avant l’attaque. La France demande alors des comptes à l’État hébreu et exige qu’il cesse son assistance militaire à Laurent Gbagbo. Entre-temps, l’homme d’affaires Moshe Rothschild, principal acteur des ventes d’armes à la Côte d’Ivoire, a déjà monté sur place plusieurs entreprises et décroche des projets liés au développement d’infrastructures civiles. À la fin du mois de juillet dernier, c’est Ehoud Olmert en personne qui s’est rendu à Yamoussoukro, pour une visite restée plus que discrète. Organisé par l’ancien ambassadeur israélien en Côte d’Ivoire, Daniel Kedem, le déplacement de l’ex-Premier ministre était lié à des affaires sécuritaires, telles que la mise en place d’un Shin Bet ivoirien pour renforcer la sécurité autour de Gbagbo et surveiller certains éléments hostiles de l’armée ivoirienne. Les Israéliens, en effet, via la société privée Omega, appuient et forment les services ivoiriens, ainsi que la garde présidentielle.
« Les Israéliens sont derrière tous les conflits en Afrique », s’écriait en août 2009 le colonel Kaddafi, en marge d’un sommet de l’Union africaine, à Tripoli. La réalité est autrement plus subtile. Très réactives, habituées aux situations de crise, les entreprises israéliennes sont souvent les premières à proposer leurs services à des pays en guerre : conseil militaire, soutien logistique et armement. Avec seulement neuf ambassades en Afrique, l’État hébreu est contraint de recourir au secteur privé pour exister sur ce continent.
Source : Guineeweb.org 
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13790&type=analyse

Protestation contre la fermeture de la Rue Shuhada à Hébron /الخليل

Hébron - 02-05-2010
Par ISM 
Samedi dernier 24 avril, une manifestation a regroupé une cinquantaine de Palestiniens, d’internationaux et d’Israéliens pour protester contre la fermeture de la Rue Shuhada aux Palestiniens, dans la vieille ville d’Al-Khalil, depuis plus de 10 ans, pour instituer un périmètre de « sécurité » pour les occupants juifs illégaux qui se sont installés en plein cœur de la vieille ville.

Samedi dernier 24 avril, une manifestation a regroupé une cinquantaine de Palestiniens, d’internationaux et d’Israéliens pour protester contre la fermeture de la Rue Shuhada aux Palestiniens, dans la vieille ville d’Al-Khalil, depuis plus de 10 ans, pour instituer un périmètre de « sécurité » pour les occupants juifs illégaux qui se sont installés en plein cœur de la vieille ville.
La manifestation a été organisée un samedi parce que c’est le jour consacré à la visite du quartier par des colons juifs venus de partout, peut-être pour repérer leur futur lieu de résidence et pour venir grossir le contingent de psychopathes sionistes qui ruinent quotidiennement la vie des habitants du quartier Tel Rumeida.
Les soldats de l’occupation ont tenté en vain d’empêcher la manifestation dès la formation du cortège et se sont énervés lorsque les manifestants ont croisé dans les ruelles étroites le groupe de sionistes indésirables venus provoquer les habitants légitimes de la vieille ville.
Quelques échauffourées s’en sont suivies au cours desquelles un activiste palestinien, Issa Ismail Amro, figure emblématique de la lutte des habitants palestiniens d’Al-Khalil et résidant à Tel Rumeida, a été arrêté, ainsi que trois activistes israéliens. Ces derniers ont été relâchés le soir même. Issa quant à lui a été incarcéré à la prison militaire d’’Ofer pendant quatre jours avant d’être libéré jeudi dernier.
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Issa Amro aux prises avec les occupants, début 2010.

Jouer à la paix pour viser l’Iran


Palestine - 02-05-2010
Par Khaled Amayreh 
Prête à tout pour réaliser des progrès de quelque nature que ce soit sur le volet israélo-palestinien, l'administration Obama exerce des pressions, et même de l’intimidation, sur la faible et vulnérable Autorité palestinienne pour qu’elle accepte, du moins en principe, une proposition israélienne qui verrait la création d’un « Etat » palestinien sur quelques 60% de la Cisjordanie. Toutefois, une entité telle que celle proposée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors de récentes rencontres avec des responsables américains, serait dépourvue de tout semblant de souveraineté et n’aurait aucun contrôle sur ses frontières, qui ne seraient de toutes façons que temporaires et étroitement contrôlées par Israël.


Obama : "Pour ce qui est de couillonner le monde avec les mêmes vieux trucs éventés, nous sommes les meilleurs"
Sur le ventre du lapin : Iran, Irak (barré), WMD (Armes de destruction massive) (Carlos Latuff, traduit par Marcel Charbonnier)

Israël aurait assuré à l'administration américaine que des négociations sur le sort des 40 pour cent restants des territoires occupés, dont Jérusalem-Est et les terres situées à l'ouest du mur d'apartheid, permettraient la création d'un mini-Etat palestinien viable.
La direction palestinienne à Ramallah, complètement désespérée et confuse quant à la meilleure approche à adopter, craint qu’Israël ne soit simplement en train d’essayer de tromper les Palestiniens (et les Américains) pour qu’ils acceptent un vague arrangement qui finirait par permettre à Israël de s'arroger jusqu'à la moitié de la Cisjordanie sous couvert d'un processus de paix cumulatif et d’un Etat palestinien.
Pour sa part, le représentant de l'administration Obama, George Mitchell, a tenu plusieurs rounds de discussions peu concluantes avec les dirigeants israéliens et palestiniens. Il semble vouloir à tout prix réaliser quelque chose qui aiderait à isoler l'Iran et aussi améliorerait les chances du Parti démocratique aux prochaines élections du Congrès en Novembre.
Les responsables de l'administration font valoir que la résolution du conflit israélo-palestinien est d'une importance capitale pour les intérêts américains car elle affecte la position stratégique mondiale des Etats-Unis.
Toutefois, ces déclarations sont interprétées par de nombreux experts comme faisant partie de la posture de l’administration pour résister à la pression croissante des groupes pro-israéliens, dont le Congrès.
Un Congrès réputé être un autre « territoire occupé par Israël » et qui s’acharne à saper les efforts du Président Obama pour obtenir d’Israël ce qui est largement considéré comme la condition sine qua non d’un processus de paix réussi, et indispensable à la conclusion d’un accord de paix final : le gel de l’expansion coloniale en Cisjordanie et à Jérusalem Est.
Une expression de la confusion et du désespoir d’Abbas a resurgi cette semaine quand il a reconnu avoir demandé aux Etats-Unis d’ « imposer une solution aux deux côtés. » Cette admission est très révélatrice car elle présume qu’Abbas croit qu’une solution imposée par l’Amérique serait quelque peu équitable.
S'exprimant à Ramallah avant une réunion du Conseil révolutionnaire du Fatah, Abbas a déclaré : « Nous avons demandé plus d'une fois à l'administration américaine d'imposer une solution. »

Abbas a dit qu'il refuserait la création d'un Etat palestinien aux frontières provisoires. « Les Palestiniens ont été invités à accepter un Etat aux frontières temporaires sur 40 ou 50 pour cent de la Cisjordanie et ensuite ils [les Israéliens] nous disent "nous verrons après." »
Pendant ce temps, un Premier ministre palestinien Salam Fayyad euphorique continue de promettre aux Palestiniens que l'Etat serait créé à cette époque l'année prochaine, avec ou sans l’accord d’Israël.
Lors d'une conférence intitulée « Le présent et l'avenir de Jérusalem » à Université Al-Quds à Abu Dis, le 26 avril, Fayyad a déclaré qu’un Etat palestinien était déjà une réalité de facto et que la communauté internationale en viendrait bientôt à la conclusion qu’une reconnaissance officielle de cette réalité était inéluctable.
« Sans un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967, il ne peut y avoir ni stabilité ni sécurité dans cette région. La création d'un Etat palestinien est non seulement dans l’intérêt des Palestiniens, mais est également dans l’intérêt des Israéliens et du monde, » a dit à des responsables de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) et à un groupe d'intellectuels et d'universitaires palestiniens présents à la conférence.
Cependant, quelques heures plus tard, M. Abbas a été cité disant que l'Autorité palestinienne ne proclamerait pas la constitution d’un Etat palestinien sans le consentement d'Israël. « Nous nous en tenons aux accords. Nous ne déclarerons pas un Etat palestinien unilatéralement. »
Le dirigeant palestinien, qui a été interviewé par la télévision israélienne Channel-10, a dit qu'il tendait une main pacifique au peuple israélien, précisant qu'il était prêt à travailler avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Il a également ajouté qu'il était disposé à revenir à la table des négociations le mois prochain, disant qu'il espérait obtenir l'approbation de la ligue arabe pour les pourparlers de proximité proposés.
Néanmoins, il est peu vraisemblable qu’Abbas obtienne l'approbation de la ligue arabe pour des pourparlers rapides mais pratiquement sans conditions avec le gouvernement Netanyahou, pour la simple raison que de telles discussions ont déjà été tentées par le passé ad nauseam, en vain.
Abbas avait juré qu’il ne reprendrait pas les pourparlers avec Israël tant que l'Etat juif ne gèlerait pas l'expansion des colonies à Jérusalem-Est occupée et dans le reste de la Cisjordanie.
Selon des sources arabes à Damas et au Caire, l'organe des 22 Etats, qui se bat pour surmonter une image notoire d'antan d'incompétence et pour en reconstruire une plus positive, s'opposera à toute reprise inconditionnelle des négociations avec Israël en l'absence de garanties sur l'arrêt de l'expansion des colonies juives en Cisjordanie, y compris à Jérusalem.
Le Comité d’inspection de la Ligue, qui est chargé du suivi de l'Initiative de paix arabe, doit se réunir la semaine prochaine pour voter sur la proposition.
En dépit des affirmations répétées de refus d’un Etat aux frontières temporaires, la direction palestinienne à Ramallah est toujours réticente à dire clairement ‘non’ aux Américains, calculant que l'administration Obama représente une rare opportunité qu’il ne faut ni gâcher ni manquer, et qu'il serait politiquement inopportun pour la cause palestinienne globale de rejeter purement et simplement les dernières propositions américaines.
Il est probable que ce soit dans ce contexte qu’Abbas a demandé à l'administration Obama d'imposer une solution aux deux bords.
Nombreux sont ceux qui sont profondément convaincus que le gouvernement extrémiste de Benyamin Netanyahou ne fait que tergiverser et manœuvrer l'administration Obama et la direction de l'AP.
Un officiel de l'AP présent à la conférence à l’université al-Quds a décrit les discussions de Mitchell avec l’Autorité palestinienne à Ramallah comme « la répétition fastidieuse des mêmes vieilles platitudes sur la beauté de la paix et la nécessité de relancer les pourparlers. »
« Les Américains, incapables ou réticents à faire pression sur Israël, tentent de faire pression sur nous, compte tenu du fait que nous sommes la partie la plus faible. Ils pensent que la clé pour isoler l'Iran dans la crise actuelle avec l'Occident réside dans de profondes concessions palestiniennes vis-à-vis d’Israël sur les questions cardinales telles que Jérusalem et les réfugiés. Et je vais vous dire quelque chose. Même si tous les Etats arabes disent ‘oui’ à ces concessions, nous, la mère de l'enfant, dirons ‘non’ parce que c'est notre terre, notre avenir. »
Le fonctionnaire, qui a demandé que son nom ne soit pas mentionné, a ajouté que l'essentiel de la direction de l'AP était pleinement conscient des « ruses, tromperies, mensonges et manœuvres dilatoires de Netanyahu. »
« Netanyahu veut gagner plus de temps pour créer plus de faits irréversibles à Jérusalem et dans le reste de la Cisjordanie, et les Américains en sont venus à penser que nous sommes simplement obsédés par le symbole de l'Etat, même au détriment de la perte de Jérusalem et d’un tiers de la Cisjordanie, en plus du droit au retour des réfugiés. Eh bien, tout ce que je peux vous dire, c'est qu'ils rêvent s'ils pensent que nous allons céder à leurs desseins et à leurs vœux pieux. »
Inutile de dire que le scepticisme des officiels palestiniens est plus que justifiée. Netanyahu, tout en racontant à Mitchell et à la secrétaire d'Etat Hillary Clinton qu'il était disposé à mener des « discussions franches et honnêtes » sur toutes les questions fondamentales, a dit à des colons, à des dirigeants et aux partenaires de sa propre coalition qu’en aucun cas Israël ne laisserait un morceau quel qu’il soit de Jérusalem aux Palestiniens et que les colonies à l’ouest et à l’est du mur d’annexion continueraient à se développer, indépendamment du processus de paix avec les Palestiniens.
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13787&type=analyse&lesujet=Collabos

Palestine : Des factions s’opposent aux négociations de proximité

Plusieurs factions palestiniennes ont estimé, hier, que la reprise des négociations « de proximité » entre l’Autorité nationale palestinienne et Israël « signifie une soumission aux conditions de l’occupation israélienne ».Le comité de l’Initiative arabe de paix, réuni samedi au Caire, a réaffirmé son soutien à des négociations indirectes entre Palestiniens et Israéliens, comme convenu lors de la réunion ministérielle de mars dernier, sur une période de quatre mois. « La promesse des Etats-Unis d’arrêter les ‘‘provocations israéliennes’’ comme le montre la construction de logements sur le territoire occupé, ‘‘ne signifie rien qu’une illusion’’ », a affirmé un communiqué du mouvement Hamas. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a déclaré qu’« à la lumière de l’approbation arabe », les négociations « de proximité » reprendront une fois que l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) les acceptera.
De son côté, le mouvement de résistance Jihad islamique a rejeté la proposition américaine pour des négociations indirectes sur les frontières du futur Etat palestinien, destinées à paver le chemin à des négociations directes sur des dossiers du statut final. Certaines factions de l’OLP, y compris le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), ont également rejeté la proposition américaine. « C’est un service gratuit pour l’occupation israélienne et un coup pour l’unité palestinienne », a souligné le FDLP dans un communiqué. Saleh Zida, un responsable du FDLP, a indiqué pour sa part que « les négociations indirectes entreront dans l’impasse », expliquant que Washington n’a pas fourni de garanties et d’explications claires sur les questions palestiniennes en cas d’échec des pourparlers.
Par R. I.

Les Arabes pour un dialogue indirect malgré la poursuite de la colonisation

02/05/2010  
Malgré la politique provocatrice d'"Israël" dont notamment l'expulsion des Palestiniens et la poursuite de la colonisation, les Arabes ont redit encore une fois leur soutien à un dialogue indirect  entre Israéliens et Palestiniens.
Leur simple raison invoquée est d'appuyer les efforts américains en vue de relancer le soi-disant "processus de paix".
Dans un communiqué publié au Caire, le comité de suivi de la Ligue Arabe a justifié sa position en indiquant avoir pris cette décision après les "nouveaux engagements" donnés par le président américain Barack Obama à M. Abbas, et d'ajouter "malgré le fait que nous ne sommes pas convaincus du sérieux d'Israël dans la recherche de la paix, le comité de suivi réaffirme (sa position) convenue le 2 mars 2010 concernant la durée des négociations indirectes".
A cette date, le comité de suivi avait affirmé être favorable à des négociations indirectes "pour une période de quatre mois".  
Samedi, le chef de la diplomatie du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr Al-Thani, a indiqué que la durée du dialogue devrait être de deux mois.
"Si les négociations avancent, nous les prolongerons", a-t-il dit lors d'une conférence de presse. Cheikh Jassem a ajouté s'attendre à "un lancement dans les prochains jours des négociations indirectes". "Nous ne faisons pas confiance à "Israël" (mais) nous avons eu des signaux positifs du médiateur américain".  
Selon un dirigeant palestinien qui a requis l'anonymat,  Obama, aurait envoyé une lettre dans laquelle il dit qu'il n'hésiterait pas à agir contre les Israéliens ou les Palestiniens si l'un ou l'autre camp entrave les négociations. 
Par ailleurs, le président palestinien Mahmoud Abbas a précisé, dans une interview au journal Al-Ayyam, que ces négociations allaient "durer quatre mois". La direction de l'OLP doit se réunir samedi prochain à Ramallah (Cisjordanie) pour donner son aval à la reprise des discussions.
Pour sa part, le négociateur palestinien Saëb Erakat, a mis en garde contre une relance du projet de construction de 1.600 logements à l'Est de Jérusalem occupée, qui avait torpillé en mars le lancement prévu des négociations indirectes. "S'ils construisent un seul des 1.600 logements, nous n'irons pas aux pourparlers", a-t-il dit.  
Le comité arabe a lui aussi appelé à "un arrêt total de la colonisation", et averti qu'il saisirait la Cour internationale de Justice en "cas de poursuite des activités illégales israéliennes à Jérusalem et dans les territoires occupés".  
Le comité de suivi regroupe, outre l'Autorité palestinienne, la Jordanie, l'Egypte, Bahreïn, la Tunisie, l'Algérie, l'Arabie saoudite, la Syrie, le Soudan, le Qatar, le Liban, le Maroc, le Yémen, les Emirats arabes unis et Oman. Onze ministres des Affaires étrangères étaient présents à la réunion.  
Notons que la Résistance palestinienne et notamment le Hamas ont dénoncé la nouvelle décision des Arabes.  
ISRAEL SALUE LE SOUTIEN ARABE ET ANNONCE LE DEBUT PROCHE DE CES POURPARLERS 
Cependant, "Israël" a salué le soutien arabe à ces négociations. Les services du premier ministre israélien ont déclaré que "Netanyahu loue les progrès réalisés dans la relance des pourparlers de paix".  
Pour sa part, le vice-ministre israélien des Affaires étrangères Danny Ayalon, a affirmé, ce dimanche, que les pourparlers indirects doivent commencer dans quelques jours. Pis encore, il a souligné qu'il n'y aura pas de gel dans la colonisation, car selon lui, "sur le terrain, on n'empêchera pas la vie de continuer car c'est une question de principe, voire de morale, qui est en jeu".  
Ayalon a en outre expliqué à la radio publique que les "Israéliens" "étaient d'emblée favorables à des discussions de paix sans préalables, et l'objectif est de commencer dans les jours à venir, au plus tard la semaine prochaine".
"C'est un développement positif. Les Arabes aussi veulent sortir de l'impasse", a-t-il ajouté en référence au feu vert donné la veille au Caire à ces pourparlers, par le comité de suivi du processus de paix de la Ligue arabe.  
Selon lui, "il se peut qu'il y ait une cérémonie, ce n'est pas encore clair, mais l'important, c'est le processus qui va s'engager et les questions de fond à traiter".
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=135842&language=fr

Le gouvernement israélien, de la corruption à la guerre

dimanche 2 mai 2010 - 09h:15
Richard Wagman - Rue89
Les Israéliens, pourront-ils un jour être fiers de leur pays ? Sans doute. A condition...
(JPG)
C’est dans une certaine morosité que le peuple israélien s’apprête à commémorer sa fête nationale, le 14 mai. Cette date marque la proclamation de l’Etat d’Israël par David Ben Gourion en 1948, mais elle marque également le début de la « Nakba », l’expulsion de quelque 800 000 Palestiniens de leurs terres, créant ainsi le problème des réfugiés qui, après soixante-deux ans, reste entier.
Une fête nationale - dans tout le pays - est souvent l’occasion pour le peuple d’exprimer sa fierté, de sortir du placard ses symboles nationaux, de manifester son attachement à la patrie. Que le phénomène soit ou non souhaitable, une fête nationale, ça sert à ça.
En Israël, qu’en est-il ? Dans la culture juive, le Talmud nous enseigne que le monde repose sur trois piliers : la vérité, l’équité et la paix. Mais dans « Etat hébreu », une blague juive veut que la société israélienne repose sur trois autres piliers : le mensonge, la corruption et l’armée. Les nombreux soupçons qui pèsent sur Olmert
Le 15 avril 2010, l’ancien Premier ministre Ehud Olmert (du parti de centre droit Kadima, fondé par Ariel Sharon) a démenti devant la presse les lourdes accusations qui pèsent contre lui dans le plus vaste scandale immobilier dans l’histoire du pays.
Olmert est en effet soupçonné d’avoir reçu des pots-de-vin de 700 000 euros en espèces de la part d’entreprises privées pour avoir facilité la construction du complexe « Holyland » (« Terre Sainte », sic) lorsqu’il était maire de Jérusalem entre 1993 et 2003.
Qui plus est, cet ensemble immobilier de luxe a été édifié en infraction aux normes en vigueur : hauteur des constructions, plans d’occupation des sols...
La veille, celui qui a succédé à Olmert à la mairie de Jérusalem, Uri Lupolianski (Yahadut Hatorah, coalition de partis religieux ashkénazes), a été arrêté dans le cadre de cette même enquête. Quant à Ehud Olmert, mis en examen dans l’affaire « Rishon Tours », accusé de s’être fait rembourser plusieurs fois le prix de billets d’avion pour lui-même et pour les membres de sa famille, il se trouve déjà devant les tribunaux.
Sans parler des autres inculpations qui pèsent sur lui : financement illégal de sa campagne électorale de 2006, abus de confiance, truquage des marchés publics et népotisme. Celui qui fut chef du gouvernement pendant dix ans fait donc couler beaucoup d’encre dans la presse israélienne, mais plus seulement dans les pages politiques. Son nom est désormais omniprésent dans la chronique judiciaire ! Fraude, blanchiment d’argent, harcèlement sexuel...
Une exception ? Malheureusement non. En août 2009, la police israélienne a recommandé la mise en examen d’Avigdor Lieberman, l’actuel ministre des Affaires étrangères (du parti Israël Beiténou, extrême droite). Ce politicien raciste, devant lequel Jean-Marie Le Pen ferait figure de modéré, a été accusé de corruption active, fraude, blanchiment d’argent sale, subornation de témoins et obstruction de la justice.
Sans jamais avoir été condamné par le tribunal compétent, ce personnage controversé est toujours en poste comme chef de la diplomatie israélienne. Pour l’image internationale d’un pays qui se veut démocratique, on aurait pu mieux faire.
Quant à Haïm Ramon, ancien ministre de la Justice (Kadima), il a été condamné par le tribunal de grande instance de Tel-Aviv non pas pour un délit lié à la corruption mais toutefois assez grave sur le plan moral : le harcèlement sexuel.
L’ancien Président d’Israël, Moshé Katsav (Likoud, parti de droite actuellement au pouvoir), a également été accusé de harcèlement sexuel en 2007. Il a préféré démissionner, laissant la place à Shimon Pérès, plutôt que d’être destitué et condamné en justice. Katsav a indemnisé sa victime dans un règlement hors cour.
Si la Présidence du pays n’est qu’un poste honorifique, celui qui préside l’Etat n’en est pas moins censé incarner une certaine autorité morale auprès de ses concitoyens. On est loin du compte.
Pays les moins corrompus : Israël passe de la 22e à la 34e place
En 2006, selon Transparency International (une ONG qui enquête sur les affaires de corruption), Israël a dégringolé de la 22e place à la 34e place des pays « les moins corrompus ». Pas de quoi être fier, quand on sait que le gouvernement israélien ne se gêne pas pour critiquer la corruption de l’Autorité palestinienne. Il ferait mieux de balayer devant sa porte. C’est ce qu’estime le Mouvement pour la probité du gouvernement, une nouvelle ONG israélienne.
Outre les élus, ni les cadres du parti au pouvoir, ni les hauts fonctionnaires n’échappent à la chronique judiciaire. Citons-en un seul : Tzahi Hangebi, accusé d’abus de confiance et de corruption électorale. Un nom parmi d’autres dans ce cas de figure : la liste est longue.
Quant aux voyages à l’étranger des hauts responsables politiques et militaires, ils sont désormais sous haute surveillance. Aucun déplacement n’est avalisé sans consultation préalable des conseillers juridiques du pouvoir.
Ainsi, l’actuel Premier ministre, Benyamin Nétanyahou (Likoud), a-t-il annulé son déplacement aux Etats-Unis le 14 avril pour le sommet sur la sécurité nucléaire. Après avoir été humilié par l’accueil glacial que Barak Obama lui avait réservé à Washington le mois précédent, Nétanyahou se sentait sur la sellette dans le dossier nucléaire, car Israël n’a jamais admis qu’il possédait l’arme atomique, un secret de Polichinelle pourtant.
Une élite politique et militaire quasiment « assignée à résidence »
En décembre 2009, Tzipi Livni (Kadima), ancienne ministre, était obligée d’annuler un déplacement à Londres pour éviter d’être interpellée par la police britannique. Un mandat d’arrêt avait été délivré contre elle par un tribunal anglais, à titre de compétence universelle en matière de crimes de guerre.
Des juges de Sa Gracieuse Majesté l’avaient épinglée pour son rôle dans le massacre de 1 400 Palestiniens dans la Bande de Gaza en janvier 2009 : déclenchement de l’opération « Plomb durci » alors que Livni était ministre des Affaires étrangères et candidate pour le poste de Premier ministre dans la campagne des législatives qui se profilait à l’horizon électoral.
Déjà en septembre 2009, des avocats palestiniens avaient demandé aux tribunaux britanniques d’émettre un mandat d’arrêt contre Ehud Barak, actuel ministre de la Défense (Travailliste), pour les mêmes motifs.
Cet incident judiciaire et diplomatique avait été immédiatement suivi par un camouflet infligé au général Moshé Ya’alon (Likoud), vice-Premier ministre et ancien chef de l’état-major. Celui-ci avait dû renoncer à un voyage au Royaume-Uni (ancienne puissance coloniale en Palestine) pour avoir ordonné, en 2002, le bombardement d’un immeuble à Gaza dans lequel 14 civils avaient perdu la vie.
Ces incidents embarrassants pour Tel-Aviv rappellent le mandat d’arrestation émis en Belgique contre l’ancien Premier ministre Ariel Sharon, toujours à titre de compétence universelle en matière de crimes de guerre.
Les dirigeants israéliens peuvent également considérer l’Espagne comme un pays à éviter : des officiers haut gradés de l’armée israélienne furent cités en 2008 par des avocats à Madrid suite à une plainte déposée avec le concours du PCHR (Centre palestinien pour les droits humains).
Qui plus est, le rapport Goldstone - rédigé sous la direction de ce juriste sud-africain mandaté par l’ONU pour enquêter sur les violations du droit international à Gaza - a sérieusement écorché les dirigeants israéliens.
Avec une élite politique et militaire quasiment « assignée à résidence » à l’intérieur des frontières israéliennes -sous peine d’une arrestation humiliante- que vaut aujourd’hui l’image d’Israël, pays qui se targue d’être « la seule démocratie au Moyen-Orient » ?
Mercenariat et trafic d’armes
Moshé Ya’alon n’est pas l’unique militaire à être traqué par la justice hors des frontières d’Israël. En avril 2007, Interpol a émis un mandat d’arrêt international contre trois officiers israéliens, Yaïr Klein, Melnik Ferry et Tzedaka Abraham. Ils sont accusés d’avoir entraîné les milices paramilitaires d’extrême droite en Colombie et d’avoir travaillé dans les années 1990 pour les hommes de Pablo Escobar, narcotrafiquant colombien qui purge actuellement une peine de prison à perpétuité.
Quant à Yaïr Klein, il avait auparavant servi comme mercenaire en Sierra Leone, au Liberia et au Panama. Voilà une autre activité « internationaliste » chère à une partie de la caste militaire israélienne : le mercenariat.
De la corruption à la guerre, il n’y a qu’un pas. Comble de l’ironie, face au discours sécuritaire ambiant en Israël, le pays fut ébranlé en 2007 par une révélation qui a laissé pantois bon nombre d’Israéliens. 35 soldats furent inculpés pour avoir volé du matériel militaire dans les casernes. Dans quel but ? Pour les revendre... aux combattants palestiniens et au Hezbollah libanais !
Certains rapports des renseignements militaires israéliens ont évoqué 2 345 pièces d’artillerie, 15 roquettes antichars et des dizaines de milliers de munitions volatilisées, dont 24 000 balles pour la seule année 2006.
Des journalistes, citant des sources officielles israéliennes, ont révélé ces faits déjà connus de bon nombre d’Israéliens (la conscription étant obligatoire) mais sujet tabou, que peu de gens voulaient avouer au grand jour.
Les trafiquants, des réservistes pris entre des officiers peu regardants et le chômage qui les guette à la fin de leur service militaire, n’ont pas trouvé mieux pour assurer leurs revenus qu’un lucratif trafic d’armes, même si ces dernières doivent se retourner contre eux sur le terrain des opérations militaires dans des affrontements avec la résistance palestinienne.
Les conditions d’une paix durable
Chômage, précarité, violence, contrebande du matériel militaire, le tout dans une société rongée jusqu’à l’os par la corruption généralisée, telle est l’ambiance en Israël à la veille de la « fête nationale ».
Les Israéliens, pourront-ils un jour être fiers de leur pays ? Sans doute. A condition que ce pays renonce à l’occupation, rapatrie les colons, démantèle le Mur de la honte, reconnaisse le droit au retour des réfugiés et s’assure que chaque citoyen juif parle aussi bien l’arabe que ses citoyens palestiniens parlent l’hébreu.
Israël doit faire amende honorable pour toutes les horreurs du passé en demandant solennellement pardon à ses victimes et à leurs familles.
Quant aux 11 000 prisonniers politiques palestiniens qui peuplent des geôles d’Israël, ils doivent bénéficier d’une amnistie générale et laisser leur place derrière les barreaux à une bonne partie de la classe politique, de la hiérarchie militaire et de l’élite corrompue actuellement au pouvoir.
Ce n’est peut-être pas demain la veille, mais seul un scénario de ce genre sera à même d’apporter les conditions d’une véritable paix juste dans la région. Ça prendra le temps que ça prendra, mais dans la mesure où tout changement profond commence par un premier pas modeste, autant commencer tout de suite. Ce ne serait pas trop tôt.
Richard Wagman est Président d’honneur de l’UJFP
28 avril 2010 - Rue89
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8641

1er mai à Gaza : manifestation contre le blocus israélien

publié le dimanche 2 mai 2010
Nouvelobs avec AFP
 
A l’occasion du 1er mai, les Palestiniens ont appelé "le monde entier à faire cesser le siège de la bande de Gaza et à prendre la défense des travailleurs palestiniens dans tous les Territoires".
Plus de 2.000 Palestiniens ont manifesté samedi 1er mai dans la bande de Gaza contre le blocus imposé par Israël.
Près du terminal israélien d’Erez, à l’entrée nord de la bande de Gaza, les manifestants, hommes et femmes, répondant à l’appel de plusieurs mouvements de gauche, ont brandi des drapeaux rouge et des drapeaux palestiniens.
Des milliers d’habitants privés de travail
"Nous appelons le monde entier à faire cesser le siège de la bande de Gaza et à prendre la défense des travailleurs palestiniens dans tous les Territoires", a proclamé Ramzi Rabah, un des organisateurs du rassemblement, le responsable du Front Démocratique de libération de la Palestine (FDLP)
Quelques centaines de manifestants ont, par ailleurs, participé à un sit-in de protestation contre le blocus, à Rafah, à la frontière avec l’Egypte, d’après des témoins.
La bande de Gaza est soumise à un strict blocus israélien, sauf pour les produits de première nécessité, depuis la prise de pouvoir du Hamas dans ce territoire en juin 2007, à la faveur d’un coup de force contre l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.
Ce blocus a notamment pour effet de priver de travail en Israël des dizaines de milliers d’habitants de Gaza.
L’Egypte, qui gère le terminal de Rafah, seul accès au territoire palestinien qui ne soit pas contrôlé par Israël, maintient le point de passage fermé de manière quasi permanente.

Netanyahou s’enferre dans la colonisation

publié le dimanche 2 mai 2010
Pierre Barbancey

Le Premier ministre israélien parle de dialoguer
 avec les Palestiniens tout en continuant
 de les exproprier à Jérusalem-Est. Les Américains voient Ehoud Barak comme un challenger.
Si le Proche-Orient a peu occupé le devant de la scène médiatique ces dernières semaines, ce n’est pas parce qu’il ne se passe rien. Ainsi, malgré les injonctions internationales, l’expropriation des Palestiniens du quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, se poursuit. C’est bien ce qu’a dit et redit Benjamin Netanyahou qui peut ainsi tester la volonté internationale de faire respecter le droit. Les colons israéliens et leurs représentants se sentent les coudées franches et multiplient les opérations coup de poing contre les paysans palestiniens de Cisjordanie et même, c’est assez nouveau, contre les Palestiniens de 1948, c’est-à-dire ceux ayant la nationalité israélienne et vivant dans le quartier de Jaffa, ville [palestinienne] à part entière avant 1948 et aujourd’hui annexée à Tel-Aviv.
Mitchell propose des pourparlers indirects
Du côté diplomatique, l’émissaire américain au Proche-Orient, George ­Mitchell, était sur place la semaine dernière et, après quelques navettes, a fait des propositions [1]dont on peut franchement mettre en doute le sérieux. Il aurait proposé une relance des négociations fondée sur la participation des Palestiniens à des pourparlers indirects dans un premier temps. En échange de ces ­négociations dites de proximité, les États-Unis auraient offert de s’engager verbalement à dénoncer publiquement le camp qui compromettrait ces pourparlers (sic). Il n’en fallait pas plus pour Benjamin Netanyahou qui s’est cru autorisé à dire « avoir entendu avec plaisir » que le président de l’Autorité palestinienne serait « (…) disposé à renouer les fils du dialogue. Je serais très heureux si cela pouvait se matérialiser la semaine prochaine ». Une allusion à la rencontre annoncée entre le premier ministre israélien et le président égyptien, Hosni Moubarak et qui devrait se ­tenir lundi à Charm el-Cheikh, sur les bords de la mer Rouge. Or, jusqu’à présent, rien n’indique que la partie palestinienne soit disposée à reprendre des pourparlers, dans la mesure où la demande d’arrêt de la colonisation israélienne à Jérusalem-Est n’est absolument pas respectée. Mais pour Netanyahou, la partie est maintenant serrée. Si les pressions officielles semblent inexistantes, en interne elles sont fortes, des deux côtés.
les Ultranationalistes se sentent renforcés
Le Premier ministre israélien doit ainsi composer avec son parti, le Likoud, dont les plus ultras se sont sentis renforcés par l’attitude adoptée par ­Netanyahou. Le Comité central du Likoud se réunit aujourd’hui, à Tel-Aviv. Il espère obtenir un amendement à la charte du parti, qui permettrait de reporter la tenue d’élections internes pour les postes clefs des institutions du Likoud. Un report qui pourrait lui sauver la mise, talonné qu’il est par son aile ultranationaliste, ­incarnée par Moshé Feiglin.
Le danger vient aussi de son gouvernement. Les États Unis, échaudés par l’attitude de Netanyahou, pourraient tenter de le déstabiliser, voire le faire tomber politiquement. Leur cheval de Troie ne serait autre qu’Ehoud Barak, actuel ministre de la Défense, ­travailliste, qui poursuivrait la même politique mais avec plus de finesse. Il vient d’être adoubé, à Washington, par la secrétaire d’État, Hillary Clinton. Celle-ci a posé devant les photographes avec Barak et a salué « une conversation excellente, très constructive, positive ».
publié par l’Humanité le 29 avril
ajout de note : C. Léostic, Afps

Semer la haine et récolter la mort

publié le dimanche 2 mai 2010
Rami Elhanan

 
"La pathologie agressive de l’Occupation menace de détruire notre humanité à tous"
Déclaration de Rami Elhanan, à la veille de la « Journée du Souvenir »
Bonsoir et Paix sur vous tous,
Mon nom est Rami Elhanan, il y a 13 ans, dans l’après-midi du jeudi 4 septembre 1997, j’ai perdu ma fille Smadar dans un attentat-suicide sur la rue Ben Yehuda à Jérusalem. Une fillette douce et joyeuse de 14 ans. Ma Smadar était la petite-fille du militant de la Paix le général Matti Peled, un de ceux qui ont effectué une percée vers un dialogue israélo-palestinien. Et elle a été assassinée parce que nous n’avons pas été assez sages pour garantir sa sécurité en suivant le chemin tracé par Matti, le seul chemin correct et possible - le chemin de la Paix et de la réconciliation.
Je n’ai pas besoin de « Jour du Souvenir » pour me rappeler Smadari. Je l’ai en mémoire tout le temps, 365 jours par an, 24 heures par jour, 60 secondes par minute, sans pause, sans repos depuis à présent treize longues années, longues et maudites, et le temps ne cicatrise pas la blessure et cette facilité insupportable de continuer d’exister demeure une énigme étrange et insoluble.
Mais la société israélienne a un immense besoin de « Jours du Souvenir » . D’année en année, comme un mécanisme bien huilé, la semaine après Pessah nous sommes entraînés dans ce rituel annuel : de l’Holocauste à la renaissance de la Nation, un océan de cérémonies de sirènes et de chants et le peuple entier est entraîné dans un tourbillon de doux chagrin compulsif , les yeux pleins de larmes, embués, et les embrassades mutuelles accompagnées de « chants d’Occupation », « Chant de l’épée et de la faucille » [1] sur un arrière-plan d’images de vies fauchées trop tôt et d’histoires à perdre cœur... et il est dur d’échapper au sentiment que cette concentration raffinée d’endeuillement perfusée directement dans nos veines a pour but de renforcer notre sentiment de persécution , de la justice de notre chemin et de notre lutte , de nous remettre en mémoire nos catastrophes , que, Dieu nous pardonne, nous aurions pu oublier pour un seul petit moment. C’est le choix de nos vies : être armés et prêts, forts et décidés de peur que l’épée n’échappe de nos mains et que nos vies soient fauchées trop vite. [2]
Et quand toute cette grande tristesse se dissipe avec la fumée des barbecues [3] quand les Israéliens retournent à leur routine quotidienne, je reste enveloppé d’un immense chagrin. La bonne vieille Eretz Israël qui n’a jamais existé me manque et j’éprouve des sentiments d’aliénation qui curieusement vont croissant avec les années qui s’écoulent d’une guerre à l’autre guerre, d’une élection à une autre élection, d’une corruption à une autre corruption.
Et je repense aux étapes de ma vie, dans la longue traversée qui m’a été nécessaire au long de mon itinéraire pour me redéfinir moi-même, pour redéfinir mon identité israélienne, mon identité juive et mon statut d’être humain.
Ce sont des années-lumière de traversée depuis le jeune homme qui il y a 37 ans se battait dans une compagnie de blindés pulvérisée sur l’autre rive du canal de Suez, depuis le jeune père d’il y a 28 ans qui marchait dans les rues de Beyrouth bombardée et il ne me venait à aucun moment à l’esprit que les choses auraient pu suivre un autre cours. J’étais un pur produit du système culturel, éducatif et politique qui m’avait lavé le cerveau, empoisonné la conscience et m’avait préparé avec d’autres de ma génération pour être sacrifié sur l’autel de la patrie, sans questions inutiles dans la crédulité innocente que si nous ne le faisions pas, ils allaient nous rejeter, nous, la deuxième génération après l’Holocauste, dans la Mer Méditerranée.
Presque 40 ans ont passé depuis cela et chaque année cette armure de persécuté continue de se fêler. Ma propre rectitude et le sentiment de malheur tendent à se dissiper et le mur qui me sépare de l’autre côté de l’Histoire est en train de s’effriter.
Quand Yitzhak Frankenthal m’a recruté pour le Forum des Familles endeuillées voici 12 ans, pour la première fois de ma vie j’étais confronté à la présence toute proche de « l’autre côté » et jusqu’à ce jour, j’ai honte de dire que pour la première fois de ma vie ( j’avais 47 ans ) je rencontrais des Palestiniens comme des êtres humains normaux, très semblables à moi avec la même souffrance les mêmes larmes et les mêmes rêves. Pour la première fois de ma vie, j’étais confronté au récit, à la souffrance, à la colère mais aussi à la noblesse et à l’humanité de ce qui est appelé « l’autre côté ».
Le point culminant de cette traversée a été atteint avec la rencontre entre moi et mon frère le « terroriste » qui a passé 7 ans dans les prisons israéliennes , le combattant pour la Paix Bassam Aramin, qui nous a écrit, parmi d’autres choses, les mots poignants qui vont suivre :
« Chers Nurit et Rami, Je voulais vous dire combien je m’identifie à vous, comme un frère, en ce jour triste d’anniversaire de la mort de votre pure et belle enfant Smadar. Il n’y a aucun doute : c’est un des jours les plus tristes et depuis que nous nous sommes rencontrés, je n’ai pas eu le courage de vous écrire à ce propos par peur d’ajouter encore plus de chagrin et de souffrance dans vos cœurs. Je pensais que le temps, petit à petit soignerait cette profonde blessure. Mais après que j’aie moi aussi dû boire à la même coupe amère à laquelle vous aviez bu avant moi, quand ma fille Abir a été assassinée par un soldat israélien le 16 janvier 2007, j’ai compris que les parents n’oublient jamais, ne serait-ce qu’un seul instant. Nous vivons nos vies d’une manière spéciale que les autres ne connaissent pas et j’espère qu’aucun autre être humain, qu’il soit Palestinien ou Israélien, ne sera jamais forcé de la connaître. »
Aujourd’hui, ma perception des « deux côtés » est complètement différente de ce qu’elle était quarante ans en arrière.
Pour moi, la ligne qui sépare les deux côtés aujourd’hui ne passe pas entre Israéliens et Palestiniens ou entre Juifs et Musulmans. Aujourd’hui la ligne passe entre ceux qui veulent la Paix et sont prêts à en payer le prix et tous les autres.
Ils sont « l’autre côté » ! Et aujourd’hui, cet « autre côté » à mon grand désarroi est la bande de politiciens corrompus et de généraux qui nous dirigent et se conduisent comme un groupe de spécialistes es-Mafia , de criminels de guerre qui jouent entre eux au ping-pong du sang , qui sèment la haine et récoltent la mort.
Mais ce soir, je voudrais parler tout spécialement à ceux qui sont dans l’entre-deux, qui sont assis sur la barrière et nous regardent depuis la ligne de touche, je veux parler au public israélien repu qui ne paie pas le prix de l’Occupation, le public qui enfouit sa tête dans le sable et ne veut pas savoir , qui vit dans une bulle, regarde la télé, mange au restaurant, part en vacances, profite d’une belle vie et veille sur ses propres intérêts, sous le couvert des médias qui en appellent à nos plus bas instincts et aident à se cacher l’amère réalité qui se dissimule à seulement quelques mètres des lieux où ils vivent : l’Occupation, le vol des terres et des maison, l’oppression et le harcèlement, et les humiliations quotidiennes, les checkpoints, les abominations à Gaza et les eaux usées et les déjections déversées dans les rues d’Anata.
Ce soir, je veux tout spécialement m’adresser au public de la Gauche dans toutes ses nuances ceux qui sont en colère et désillusionnés, ceux qui sont atteints d’apathie, de désespoir et de faiblesse, ceux qui s’enferment eux-mêmes dans leur propre bulle et grommellent le vendredi soir mais ne s’engagent pas avec nous dans ce dur combat contre la pathologie agressive de l’Occupation qui menace de détruire notre humanité à tous. Et ce soir, en ce soir du « Jour du Souvenir » pour les morts des deux côtés, je veux leur demander de nous rejoindre dans notre guerre contre cette terrible infirmité ! Je veux leur dire que rester des spectateurs, c’est être des complices de crimes ! Je veux leur dire qu’ils sont nombreux ceux qui ne veulent pas rester assis là, sans rien faire, qui ne veulent pas rester silencieux face à la stupidité et à l’absence de sens élémentaire de responsabilité et de justice.
Je veux leur parler des véritables héros anonymes de nos temps de ténèbres.
De ceux qui acceptent de payer personnellement un prix élevé pour conserver leur honnêteté et leur décence, ceux qui osent se dresser face aux bulldozers avec un courage rare et surprenant , les refuzniks qui disent Non à l’omniprésence militaire , les « Combattants pour la Paix » qui ont mis leurs armes au rebut en faveur de la résistance non-violente, les manifestants résolus qui se pressent face à la terreur de la police ou de l’armée à Bil’in, Nil ‘in, à Sheikh Jarrah et à Silwan chaque week-end , les avocats qui bataillent chaque jour à la Cour militaire du camp d’Ofer et à la Haute Cour de Justice, les femmes héroïques de Machsom Watch, les pacifistes dévoués venus de l’étranger tels Rachel Corrie qui a donné sa vie et aussi ceux qui sifflent la faute sur les crimes et les conspirations comme Anat Kam, Gidéon Levy ou Akiva Eldar, et aussi les organisations pacifistes des deux peuples et spécialement les familles endeuillées israéliennes et palestiniennes qui font advenir le miracle de la réconciliation en dépit de leur tragédie.
Plus l’obscurité s’étend dans le ciel plus, sont visibles ces étoiles brillant dans la nuit. [4] Plus l’oppression devient aveugle et mauvaise, plus ceux-là avec leur héroïsme et leur noble lutte sauvent l’honneur de notre humanité à nous tous.
Et aujourd’hui, nous avons désespérément besoin d’élargir le cercle de l’opposition non-violente à l’Occupation ! Ce soir j’en appelle à vous, ici, et du plus profond de mon cœur : sortez de votre bulle ! Rejoignez ces moustiques qui bourdonnent sans arrêt dans les oreilles de l’Occupation, qui dérangent et irritent et harassent sans cesse et ne laissent pas l’obscénité l’emporter sans rien dire [5] . Ne laissez pas « l’autre côté » nous voler à tous notre avenir . Ne laissez pas « l’autre côté » mettre en danger la sécurité des enfants qui nous restent.
Merci !
[1] « Les chants de l’épée et de la faucille » du Chœur de la Compagnie Nahal ( une compagnie de l’Armée israélienne)
[2] Moshe Dayan’s Eulogy for Roi Rutenberg (April 19, 1956).5-> http://www.jewishvirtuallibrary.org/jsource/Quote/dayan1.html]
[3] Traditionnellement, les Israéliens font des barbecues la veille de la fête du jour de l’Indépendance
[4] Martin Luther King
[5] Ali Abu Awad
Combattants for Peace
Traduit de l’Anglais par Roseline Derrien

Netanyahu n’est pas l’obstacle à la paix, c’est Israël

publié le dimanche 2 mai 2010
Hasan Abu Nimah
 
"Ce n’est pas Netanyahu qui a bloqué tout progrès. Sa façon de coller à sa fonction a jusqu’à présent été plus représentative de la politique d’Israël que celle de bien d’autres dirigeants israéliens qui firent preuve de souplesse mais qui agissaient comme lui."
L’envoyé spécial des Etats-Unis au Moyen-Orient, George Mitchell, était dans la région la semaine dernière. Ses visites ne suscitent plus guère d’intérêts ni de spéculations sur ce qu’il peut apporter avec lui pour sortir de l’impasse. La plupart des parties concernées savent bien maintenant qu’il n’a pas grand-chose dans ses valises.
Il est venu quand même, parce que tout ce qui reste au « processus de paix » périclitant qui est défendu par les USA, c’est de réessayer les mêmes vieilles choses dans l’espoir que ce qui a raté hier puisse d’un coup produire des résultats différents aujourd’hui. Mais à part déplacer des mots et tenter d’inventer de nouvelles formules pour sauver la face, les résultats, eux, sont toujours les mêmes.
Malgré l’intense campagne du lobby US pro-israélien pour pousser à la confrontation et à la guerre avec l’Iran, et faire porter sur les prétendues « conditions préalables » demandées par les Palestiniens la responsabilité de l’impasse, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, continue d’être considéré comme le premier responsable, celui qui fait obstruction aux efforts américains et internationaux pour négocier un accord de paix. Netanyahu a rejeté toutes les propositions états-uniennes visant à permettre au dirigeant du Fatah, Mahmoud Abbas, de reprendre les pourparlers, et de permettre en outre aux Etats arabes de rendre la pareille en prenant de nouvelles mesures de normalisation avec l’Etat juif.
Résultat, Netanyahu est considéré comme un rejectionniste qui s’obstine même quand les conditions proposées sont très favorables à son pays ; enveloppées qu’elles étaient pourtant dans une série d’affirmations encourageantes tels que le soutien indéfectible des Etats-Unis, leur engagement sans réserve pour la sécurité d’Israël, et une alliance stratégique indestructible entre les deux pays. Ce qui correspondait en outre à une promesse déguisée de consolidation de tous les gains accumulés par Israël par la guerre.
La présumée justesse de cette réflexion conduit à une supposition fausse : que la voie vers un règlement pacifique aurait finalement été ouverte si seulement Netanyahu avait accepté l’arrêt des constructions dans les colonies, même pour un temps limité (l’accord de Netanyahu pour un gel de 10 mois n’a pas été pris au sérieux car non seulement il excluait Jérusalem, avec d’autres exceptions également importantes, mais le gel était compensé par de nouveaux projets de construction, énormes, dans et autour de la Jérusalem occupée).
Mais, supposons que Netanyahu ait donné son accord dès le début pour l’arrêt de toute construction coloniale dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem, et qu’il ait été d’accord également pour bloquer toute expansion dans les colonies existantes, malgré la « croissance naturelle », juste comme le Président des USA, Barack Obama, et sa secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, le lui avaient demandé initialement. Supposons également que Netanyahu se soit engagé pour la « solution à deux Etats » et qu’il ait délégué une équipe israélienne pour mener la reprise des négociations avec les Palestiniens. A ce stade, la « communauté internationale » serait devenue complètement euphorique, les Etats arabes auraient enchaîné avec une confiance généreuse et des mesures normalisation, Netanyahu aurait été loué comme un dirigeant courageux et un homme de paix, et les théories auraient abondé, montrant comment les décisions audacieuses pour la paix ne pouvaient être prises que par des dirigeants de droite radicaux, et non par des modérés (rappelez-vous, Begin et Sharon).
Mais quand les deux côtés auraient finalement été engagés dans les négociations, sous le patronage des Américains, du Quartet, des Européens et des nations, il se serait produit un retour rapide à la case départ. Israël n’aurait rien proposé aux Palestiniens et n’aurait pas permis aux négociations d’avancer d’un pouce. Les négociateurs israéliens auraient exigé des concessions palestiniennes, pour répondre à leurs « sacrifices douloureux ». Ils auraient fait valoir devant les Palestiniens des exigences prohibitives et une fois qu’elles auraient été acceptées, il y aurait eu d’autres exigences. Et s’ils avaient laissé se poursuivre les négociations jusqu’à ce stade, cela aurait été sans qu’il n’ait été fait la moindre allusion aux attentes des Palestiniens. Il y aurait eu, comme nous en avons toujours fait l’expérience, des pourparlers interminables dans leurs propres intérêts israéliens et, évidemment, en gagnant toujours du temps.
Les Israéliens auraient exigé que les Palestiniens cessent leur « incitation » - processus sans fin dont on a jamais pu juger du résultat ; ils auraient exigé que les Palestiniens reconnaissent Israël en tant qu’ « Etat juif », que l’infrastructure du « terrorisme » palestinien soit démantelée et que les armes aux mains des Palestiniens soient rendues. Les Israéliens auraient également demandé que les Palestiniens renoncent au droit au retour, acceptent Jérusalem comme capitale éternelle unifiée de l’Etat juif, acceptent un Etat de leur part qui n’ait aucune des caractéristiques d’un Etat sauf le nom, et qu’ils abandonnent toute prétention au retrait des colonies construites sur la terre palestinienne comme des faits établis irréversibles, sans parler des avant-postes illégaux et des combines pour des échanges de territoires.
Toutes ces exigences, et plus encore, auraient été réaffirmées avant même tout début réel des pourparlers. Le côté israélien n’acceptant aucune objection qui prétendrait que de telles demandes constituent des conditions préalables. Au contraire, il aurait insisté en disant que ce sont des préalables essentiels pour les négociations, de peur que les intérêts vitaux de la sécurité israélienne ne soient compromis.
A en juger par l’expérience non ambiguë des 43 années d’efforts à faire la paix – des négociations commencées avec l’ambassadeur Gunnar Jarring en 1967, pas seulement avec Madrid en 1991 –, il serait téméraire de s’attendre à un moindre progrès en négociant un accord pacifique avec Israël – je le répète, avec Israël, pas Netanyahu – si les conditions d’un tel accord, quel qu’il soit, se heurtent au projet sioniste pour la Palestine et ses environs immédiats.
Ce n’est pas Netanyahu qui a bloqué tout progrès. Sa façon de coller à sa fonction a jusqu’à présent été plus représentative de la politique d’Israël que celle de bien d’autres dirigeants israéliens qui firent preuve de souplesse mais qui agissaient comme lui.
En Israël, il n’y a ni modérés, ni extrémistes ; il y a des extrémistes plutôt abrupts, agressifs, arrogants et obstinés d’un côté, et des extrémistes beaux parleurs, fugaces, imperceptibles et trompeurs, de l’autre. La seule différence, c’est le style. L’arrogance de Netanyahu a dissimulé des difficultés sur la route vers la paix bien plus graves que la maigre mesure du gel de la colonisation.
Netanyahu aurait pu engager des négociations sans crainte d’avancer vers des résultats indésirables ; il se serait assuré des exigences israéliennes prohibitives habituelles. Simplement, il n’a pas eu envie de s’engager dans un gel de la colonisation pour des raisons idéologiques aussi bien que pratiques. Il a prétendu que les Palestiniens avaient négocié pendant des années pendant que les constructions dans les colonies se poursuivaient. Il ne voulait pas qu’il en soit autrement.
L’Autorité palestinienne a effectivement négocié avec Yitzhak Rabin, Netanyahu, Shimon Pères, Ehud Barak, Ariel Sharon et Ehud Olmert, pendant des années, sans y gagner quoi que ce soit. En réalité, c’était en y perdant, peu à peu, pendant qu’Israël créait sans cesse des faits irréversibles sur le terrain.
Aussi arrogant, agressif et désagréable que puisse être Netanyahu, ce n’est pas lui l’obstacle à la paix. C’est Israël lui-même qui est l’obstacle à la paix.
Source : The Jordan Times, 28 avril 2010 : http://www.jordantimes.com/?news=26...
traduction : JPP pour l’AFPS

Israéliens et Palestiniens se préparent à de difficiles négociations

03/05/2010
Mahmoud Abbas était hier à Abou Dhabi où il a été reçu par le 
président émirati, cheikh Khalifa ben Zayed al-Nahyane.  Photo AFP
Mahmoud Abbas était hier à Abou Dhabi où il a été reçu par le président émirati, cheikh Khalifa ben Zayed al-Nahyane.  Photo AFP
Les discussions indirectes doivent durer quatre mois.
Israéliens et Palestiniens se préparent à la reprise de leurs difficiles négociations de paix, suspendues depuis la dernière guerre de Gaza fin 2008, mais au niveau de discussions indirectes seulement, tant est grande la défiance entre les deux camps.
« Nous étions d'emblée favorables à des discussions de paix sans préalables. L'objectif est de commencer dans les jours à venir, au plus tard la semaine prochaine », a déclaré hier le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon. « C'est un développement positif. Les Arabes aussi veulent sortir de l'impasse », a-t-il ajouté, au lendemain du feu vert de la Ligue arabe à ces pourparlers indirects, dits « de proximité », sous l'égide des États-Unis. « Les problèmes sont loin d'être réglés. Mais, du moins, les négociations vont commencer », s'est félicité le chef de l'État hébreu Shimon Peres.
Les négociations doivent durer quatre mois.
« Nous sommes prêts à coopérer avec les États-Unis pour que les négociations avancent. Nous n'avons pas de divergences avec l'administration américaine. Nous avons des divergences avec le gouvernement israélien », a souligné le président palestinien Mahmoud Abbas, actuellement à Abou Dhabi, dans une interview au quotidien palestinien al-Ayyam. « C'est un test pour la crédibilité de l'administration américaine et le sérieux d'Israël », a déclaré à l'AFP son porte-parole Nabil Abou Roudeina. M. Abbas effectue une tournée arabe qui le mènera demain en Arabie saoudite puis mercredi en Égypte. En outre, M. Abbas a annoncé qu'il sera reçu ce mois-ci à Washington par son homologue américain Barack Obama. Il a dit que M. Obama s'est engagé à ne tolérer « aucune mesure provocatrice d'où qu'elle vienne ». « Ils nous ont invités pour tenter de faire avancer le processus de paix », a ajouté M. Abbas, sans préciser la date de sa visite à Washington.
Le principal médiateur, l'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell, est attendu dans la région « vers la fin de la semaine », selon Washington. M. Mitchell rencontrera le président Abbas vendredi à Ramallah (Cisjordanie), a précisé hier le négociateur palestinien Saëb Erakat. Le Comité exécutif de l'OLP se réunira le lendemain pour entériner la reprise des discussions.
En attendant, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se rend aujourd'hui en Égypte pour demander au président Hosni Moubarak de presser M. Abbas « d'aller de l'avant », selon une source officielle israélienne.
Selon le quotidien israélien Yediot Aharonot, les pourparlers indirects - sous forme de navettes de M. Mitchell entre Jérusalem, Ramallah et Washington - « devraient aboutir dans quelques semaines à des réunions triangulaires ». Ils porteraient sur les questions clefs comme le tracé des frontières, le statut de Jérusalem, la colonisation juive ou le droit au retour des réfugiés palestiniens, d'après les médias. Toutefois, peu d'analystes accordent la moindre chance à ces discussions. Israël se refuse catégoriquement à stopper la colonisation à Jérusalem-Est, dont l'annexion par Israël en 1967 n'est pas reconnue par la communauté internationale, un gel toujours exigé par les Palestiniens. La dernière tentative américaine de relancer le dialogue, en mars, a d'ailleurs échoué en raison de l'annonce d'un projet controversé de construire 1 600 nouveaux logements dans un quartier juif de Jérusalem-Est. Selon un responsable de la Ligue arabe, la garantie essentielle donnée par Washington aux Palestiniens pour qu'ils participent aux pourparlers indirects avec Israël est l'arrêt de ce projet. Le négociateur palestinien Saeb Erakat avait mis en garde samedi contre une relance du projet : « S'ils construisent un seul des 1 600 logements, nous n'irons pas aux pourparlers », avait-il averti.
Toutefois, plusieurs ministres israéliens ont répété hier que le gouvernement de droite de M. Netanyahu continuerait de bâtir à Jérusalem-Est, estimant que la menace de M. Erakat augurait mal des discussions à venir. « Sur le terrain, on n'empêchera pas la vie de continuer, car c'est une question de principe, voire de morale, qui est en jeu », a assuré M. Ayalon, un « faucon » du gouvernement, à propos de Jérusalem. Enfin, à Gaza, le Hamas a condamné la proposition de pourparlers. « Le Hamas rejette complètement toute négociation avec l'occupant », a déclaré le Hamas dans un communiqué. 

Scud : Paris presse Damas de sécuriser sa frontière avec le Liban ; Peres parle de « preuves irréfutables » contre le Hezb

03/05/2010
« La situation est dangereuse », a dit, hier, Bernard Kouchner. 
Jean-Christophe Verhaegen/AFP
« La situation est dangereuse », a dit, hier, Bernard Kouchner. Jean-Christophe Verhaegen/AFP
Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a demandé hier à la Syrie de sécuriser sa frontière avec le Liban, en réponse à une question sur l'affaire de la livraison de missiles au Hezbollah, dénoncée par Israël et les États-Unis.
« La situation est grave, dangereuse. Il y a un surarmement, des missiles à courte portée, à moyenne portée, peut-être à longue portée, et cela nous préoccupe », a affirmé le ministre français, interrogé par la radio Europe 1 et le quotidien Le Parisien Aujourd'hui en France sur une livraison de missiles Scud au Hezb.
« Nous demandons aux Syriens de garantir la sécurité de cette frontière. Je ne dis pas que c'est une passoire car un certain nombre de choses ne sont pas prouvées. Mais c'est dangereux et cela renforce bien des extrémismes », a-t-il assuré.
Celui qui avait déclenché la controverse début avril, le président israélien Shimon Peres, a lancé de son côté de nouvelles accusations hier contre Damas, affirmant qu'« Israël possède des preuves irréfutables que des missiles de longue portée Scud ont été transférés par la Syrie au Hezbollah » et qu'« il n'y a aucun doute sur cela ». M. Peres s'exprimait durant un entretien avec la ministre danoise des Affaires étrangères, Lene Espersen. « La Syrie doit cesser d'agir d'une façon et de s'exprimer d'une autre. Son soutien au terrorisme ne doit plus être dissimulé », a-t-il noté, avant de s'en prendre également à l'Iran et à la Corée du Nord, qu'il a qualifiés de zone de « non-droit ».
En réponse aux accusations faites ces derniers jours par Washington sur la livraison présumée de missiles par Damas au Hezbollah, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Moallem a évoqué pour sa part une « campagne de calomnies américaine ».
Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates avait accusé l'Iran et la Syrie de fournir au Hezbollah roquettes et missiles « aux capacités de plus en plus importantes » sans parler spécifiquement de Scud, des accusations démenties par la Syrie.
« Le monde entier reconnaît le rôle constructif joué par la Syrie pour préserver la sécurité et la stabilité dans la région et l'opinion publique se rappelle encore la campagne de calomnies américaine lancée avant la guerre en Irak », a affirmé M. Moallem dans des déclarations reprises par l'agence officielle syrienne SANA.
« Il semble que l'administration américaine actuelle tente de jouer le même scénario », a-t-il ajouté en réaction aux déclarations de la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton.
Nasrallah et Kassem
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé samedi que son mouvement avait le « droit » d'acquérir tout armement dont il a besoin, mais a refusé de confirmer ou de démentir les accusations israéliennes sur sa détention de missiles Scud.
« L'affaire des Scud a éclaté il y a peu de temps et l'on en a fait grand bruit », a déclaré dans un communiqué Nasrallah, dans sa première réaction publique à cette affaire.
« Nous ne sommes pas tenus de confirmer ou de démentir si nous avons reçu des armes ou pas, alors nous n'allons pas commenter » les informations à ce sujet, a-t-il dit devant un comité chargé d'assurer les soutiens financier, logistique et sécuritaire au Hezbollah. « C'est notre position », a-t-il ajouté.
Selon Hassan Nasrallah, « il est du droit légitime et moral du Hezbollah de posséder n'importe quelle arme, car celle-ci sert à protéger les gens opprimés et menacés par la présence cancéreuse d'Israël ».
Il a néanmoins rejeté l'hypothèse d'un éventuel nouveau conflit armé. « Quand Gates dit que le Hezbollah a beaucoup plus d'armes que la plupart des gouvernements au monde, que cela soit vrai ou faux, je ne le commenterai pas. (Mais) je ne crois pas que tout ce bruit sur des missiles est un prélude à une guerre. Nous ne sommes pas dans un climat de guerre », a-t-il indiqué.
À son tour, le vice-secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, a mis l'accent sur « le droit de la résistance à s'armer sur base de la confrontation avec Israël et contre l'occupation », en réponse aux accusations de Robert Gates. Dans un entretien à paraître aujourd'hui dans le quotidien émirati Golf News, Kassem a refusé de confirmer ou d'infirmer les informations des rapports américains selon lesquels le Hezb aurait reçu de Syrie un dispositif russe de missiles sophistiqué à même d'entraîner un basculement dans les rapports de force avec Israël. « Lorsque le Hezbollah s'arme, c'est de sa position de résistant, et il s'agit d'un droit légitime et naturel, tandis qu'Israël, lui, est dans la position de l'agresseur », a-t-il noté.
« La résistance ne parle ni de ses armes, ni du nombre de ses membres, ni de ses plans. Elle prend toutes les dispositions nécessaires et opportunes dans le secret le plus total. Nous avons pris l'habitude depuis longtemps de ne pas commenter les questions relatives aux armes. Les cercles des services de renseignements israéliens évoquent souvent des informations au sujet de transferts d'armes au Hezbollah d'un certain type ou d'un autre. Nous ne confirmons ni n'infirmons cela, parce qu'il s'agit de secrets pour nous. Par ailleurs, cela ne regarde personne : il est de notre droit de nous armer pour renforcer notre résistance face à l'occupation et aux dangers. Il s'agit de notre droit à la légitime défense », a indiqué cheikh Kassem. Et d'ajouter : « Ces déclarations américaines visent à détourner les regards du problème véritable, qui est Israël, lequel sent que la pression sur lui augmente au sujet de son arsenal nucléaire. Il s'agit de camoufler l'impasse israélienne, et, au-delà, l'impasse américaine. Nous sommes face à une crise israélo-américaine, que ce soit au niveau des conflits entre ces deux pays et leurs priorités respectives, ou encore de la non-capacité des États-Unis à proposer la moindre solution où que ce soit. Jusqu'à présent, Obama n'a pas réussi à réaliser la moindre réussite politique au Moyen-Orient, malgré toute la dynamique qu'il a initiée et ses déclarations optimistes. »
« Il n'y aura pas de guerre israélienne prochainement contre le Liban. Cela est dû à l'incapacité israélienne et non à sa volonté de ne pas se lancer dans une guerre. Dissuader la résistance n'est pas une mince affaire, et l'équilibre de la dissuasion est l'élément le plus important qui fait qu'il n'y aura pas de guerre. Mais nous sommes prêts à une confrontation à tout instant, même si, d'après notre analyse de la situation, nous pensons qu'il n'y aura pas de guerre », a-t-il conclu.
Dans le même sens, le ministre Mohammad Fneich a estimé que le but des menaces israéliennes est de créer un boucan médiatique dans l'objectif d'influer sur la volonté des Libanais, précisant que « la résistance n'a peur d'aucune attaque ».