dimanche 2 mai 2010

JCSER : « En 2008, les Israéliens ont retiré le droit à résidence à 4 672 Palestiniens de Jérusalem »

Saed Bannoura – Imemc et Agences
publié le vendredi 30 avril 2010.
Le Centre de Jérusalem pour les droits sociaux et économiques (JSCER) a publié un rapport qui révèle qu’Israël a retiré le droit à résidence à 4 672 Palestiniens en 2008, contre 229 en 2007.
Le centre avait déposé une requête officielle pour obtenir cette information du ministère de l’Intérieur israélien, et bien que le JSCER ait payé pour les obtenir, il a fallu à Israël plus de deux ans pour lui les fournir.
Le retrait des droits de résidence des Palestiniens de Jérusalem se fait par l’annulation de leur carte d’identité et l’interdiction pour eux d’habiter Jérusalem.
Le nombre de Palestiniens qui ont réussi à récupérer leur droit de résidence en 2007 était de 67 alors qu’il est de 83 en 2008.
En 2007, 750 demandes de regroupement familial ont été déposées au ministère de l’Intérieur d’Israël, et seulement 431 d’accordées.
En 2008, 816 demandes de regroupement, pour 404 acceptées.
Après l’occupation de Jérusalem-Est en 1967, les Israéliens décidèrent de considérer les habitants palestiniens de Jérusalem comme des « résidents permanents », mais en 1974, ils modifièrent leur législation pour autoriser le ministre de l’Intérieur à supprimer le droit de résidence à tout Palestinien qui vivrait en dehors de limites de Jérusalem pendant plus de 7 ans.
La loi autorise également le ministre de l’Intérieur à retirer le droit de résidence à tout Palestinien qui obtiendrait une nationalité étrangère, ou qui serait jugé comme constituant « une menace à la sécurité nationale ».
N’empêche que les juifs israéliens qui vivent en différents pays dans le monde ne risquent jamais de perdre leurs droits à résidence et à la nationalité.
En 1988, Israël ajouta un nouvel amendement à la loi autorisant son ministère de l’Intérieur à supprimer le droit de résidence aux Palestiniens de Jérusalem qui auraient habité en Cisjordanie ou dans la bande de Gaza pendant 7 ans.
En 2002, Israël avait pris la décision de permettre le regroupement familial pour les conjoints palestiniens de Jérusalem, et en 2005, il amenda la loi pour imposer de nouvelles restrictions et des limitations d’âge empêchant ainsi des milliers de demandes d’aboutir.
Le 30 juillet 1980, la Knesset israélienne avait décidé que « Jérusalem unifiée était la capitale éternelle de l’Etat d’Israël », une décision qui violait directement toutes les résolutions concernées des Nations unies et de leur Conseil de sécurité.
En 1968, Israël a publié deux résolutions (n° 250 et 258) « légalisant » toutes les saisies de terres et annexions de biens illégales grâce auxquelles Israël confisquait terres et biens palestiniens à Jérusalem-Est depuis l’occupation de la ville.
Le JSCER révèle que sur près de 270 000 Palestiniens qui vivent à Jérusalem, il y a 10 000 enfants nés dans la cité auxquels Israël n’a jamais accordé de carte d’identité de Jérusalem.
Le centre estime que de telles violations ont une nature politique sachant qu’Israël veut réduire le nombre de Palestiniens à Jérusalem tout en augmentant de façon importante le nombre de colons juifs.
http://www.protection-palestine.org/spip.php?article8746

Damas déconseille aux USA d'accorder foi aux calomnies israéliennes

17:36 01/05/2010
DAMAS, 1er mai - RIA Novosti
Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a formellement déconseillé aux Etats-Unis d'accorder foi aux accusations d'Israël contre Damas, rapporte l'agence SANA.
"Nous mettons en garde les Etats-Unis contre toute confiance accordée par eux aux accusations mensongères d'Israël et déclarons que la déstabilisation de la région est la conséquence directe de la fourniture par Washington à Israël de grandes quantités d'armes sophistiquées", a indiqué le chef de la diplomatie syrienne en réaction aux accusations de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton à l'endroit de Damas.
Dans son discours devant la Commission juive américaine (AJC), un groupe d'influence juif aux Etats-Unis, Mme Clinton a accusé Damas de "déstabiliser" le Proche-Orient.
Elle a notamment indiqué que la livraison par Damas de missiles au mouvement chiite libanais Hezbollah "représenterait une grave menace pour la sécurité d'Israël" et serait considérée  par Washington comme un "comportement provocateur et déstabilisateur".
Qui plus est, la chef de la diplomatie américaine a mis en garde le président syrien Bachar al-Assad contre toute démarche susceptible de provoquer une guerre au Proche-Orient.
La "crise des missiles" a éclaté dans la région après que le président israélien Shimon Peres a récemment accusé Damas de fournir au Hezbollah des missiles Scud, capables d'atteindre l'ensemble du territoire d'Israël.
"Le monde entier reconnaît le rôle constructif joué par la Syrie pour préserver la sécurité et la stabilité dans la région et l'opinion publique se rappelle encore la campagne de calomnies américaine lancée avant la guerre en Irak", a rappelé le ministre syrien des Affaires étrangères.
Et d'ajouter que l'affirmation de l'administration de George W. Bush sur la présence d'armes de destruction massives (ADM) en Irak a servi de prétexte pour lancer une campagne militaire contre ce pays en 2003.
"Tout porte à croire que l'administration américaine en place tente de répéter le même scénario", a ajouté M.Mouallem.

Des milliers de Palestiniens manifestent à Ghaza contre le blocus israélien

- Le président chinois réaffirme le soutien de son pays aux efforts de paix au Proche-Orient.
- Marche  contre le mur de séparation : des dizaines de palestiniens blessés par des soldats israéliens.
Des milliers de Palestiniens sont descendus dans la rue hier dans la bande de Ghaza pour protester une nouvelle fois contre le blocus imposé depuis près de trois ans par l’occupant israélien à ce territoire, ont rapporté des médias et des témoins.
A l’occasion de la fête du Travail célébrée le 1er mai dans le monde entier, quelque 2.000 manifestants, hommes et femmes, se sont rassemblées près du terminal israélien d’Erez, à l’entrée nord de la bande de Ghaza, répondant à l’appel de plusieurs mouvements de résistance palestiniens.
“Nous appelons le monde entier à faire cesser le siège de la bande de Ghaza et à prendre la défense des travailleurs palestiniens dans tous les territoires”, a proclamé l’un des organisateurs du rassemblement, le responsable du Front Démocratique de Libération de la Palestine (FDLP), Ramzi Rabah.
En parallèle, quelques centaines de manifestants ont participé à un sit-in de protestation contre le blocus, à Rafah (sud), à la frontière avec l’Egypte, selon des témoins.
Saëb Arekat : “Pas de reprise des pourparlers israélo-palestiniens la semaine prochaine”Le négociateur en chef palestinien Saëb Arekat a écarté vendredi une reprise des pourparlers israélo-palestiniens la semaine prochaine.
La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a déclaré vendredi que les pourparlers indirects entre Israël et les Palestiniens débuteraient “la semaine prochaine”.
Toutefois, M. Arekat a déclaré que les propos de Mme Clinton n’étaient que “des prévisions”, indiquant que “nous ne traitons pas ces prévisions comme une réalité”.
“Les Palestiniens ne peuvent prendre la décision de revenir à la table des négociations avant d’avoir l’approbation des pays arabes à cet égard”, a souligné M. Arekat, ajoutant que la décision “de retourner ou non” à la table des négociations “sera prise par le comité de suivi de la Ligue arabe (LA) qui doit se réunir samedi”.
http://www.elmoudjahid.com/accueil/monde/57391.html

Négociations palestino-israéliennes: les pays arabes discutent de la reprise

13:35 01/05/2010
LE CAIRE, 1er mai - RIA Novosti
Les chefs de diplomatie des pays arabes faisant partie de la commission de l'initiative de paix discuteront au Caire de la reprise des négociations palestino-israéliennes indirectes sous la médiation des Etats-Unis. rapportent les médias égyptiens.
Le principal négociateur palestinien Saëb Erakat informera les ministres des dernières propositions israéliennes remises aux Palestiniens par l'émissaire américain George Mitchell.
Selon la télévision égyptienne, l'Etat hébreu se serait déclaré disposé à faire des concessions à la partie palestinienne. Il s'agirait notamment de la levée de certaines restrictions concernant la circulation des Palestiniens en Cisjordanie, de la remise en liberté d'un groupe de prisonniers palestiniens détenus dans des prisons israéliennes et du transfert de certains territoires sous le contrôle de l'Autorité palestinienne.
Les ministres arabes des Affaires étrangères devront décider si cela est suffisant pour relancer le processus de paix.
Selon Tel-Aviv, les négociations peuvent reprendre déjà dans la première quinzaine de mai. Quoi qu'il en soit, on ignore toujours si on a réussi à éliminer le principal obstacle aux négociations, notamment les projets d'Israël pour poursuivre la construction à Jérusalem et en Cisjordanie.
Auparavant, la Palestiniens ont refusé des négociations indirectes tant qu'Israël n'arrête pas l'ensemble de ses activités de colonisation à Jérusalem et ne met pas fin à sa politique du fait accompli.
La Commission ministérielle de l'initiative arabe de paix comprend 13 pays: l'Egypte, l'Arabie saoudite, la Jordanie, la Syrie, le Liban, l'Autorité palestinienne, Bahreïn, le Yémen, le Soudan, la Tunisie, l'Algérie, le Maroc et le Qatar.

Al-Mouallem: Nous avertissons les Etats-Unis d'adopter les fausses allégations israéliennes .. Ce qui déstabilise la région c'est fourrer Israël de toutes sortes d'armes ultramodernes

01 Mai 2010
Damas 
En réponse à une question de SANA sur les déclarations de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, lors de la réunion du lobby sioniste américain, le ministre des Affaires Etrangères, M. Walid al-Mouallem, a dit: "Au moment où le monde avait reconnu le rôle constructif que joue la Syrie, sous la direction du président Bachar al-Assad, pour la conservation de la sécurité et de la stabilité dans la région, l'opinion publique se rappelle encore la campagne d'allégations américaines qui avait préludé à la guerre contre l'Irak; et il semble que l'administration américaine actuelle entende répéter le même scénario".
"Nous avertissons les Etats-Unis d'adopter les fausses allégations israéliennes et nous affirmons que ce qui déstabilise la région c'est fourrer Israël de toute sorte d'armes développées et de donner, à notre dépense, suite aux allégations mensongères émises par le gouvernement israélien", a ajouté M. al-MouallemNotons que Mme Clinton avait adopté, dans une allocution qu'elle avait prononcée devant le Lobby sioniste américaine à Washington en présence du ministre israélien de la guerre Ehud Barak, les allégations israéliennes sur l'introduction par la Syrie des missiles Scud au Liban à l'intention du Hezbollah, et renouvelé la confirmation de la profondeur de l'alliance existant entre les Etats-Unis et Israël et de la décision de Washington de se tenir toujours aux côtés d'Israël. 
N.S. / R.Jorf http://www.sana.sy/fra/51/2010/05/01/285817.htm 

Trois histoires palestiniennes stimulantes, etc.


Palestine - 01-05-2010
Par Mazin Qumsiyeh 

Il y a eu beaucoup de victoires BDS récemment et c’est dur de les suivre toutes. Mais une accélération notable du boycott culturel est inévitable maintenant que Gil Scott Heron et Carlos Santana ont annulé leurs shows en Israël. Le vice-ambassadeur israélien à Londres s’est vu rappeler la politique d’apartheid de l’Etat et il a dû s’échapper de la confrontation avec l’aide des agents de police britanniques. Des centaines d’actions aussi stimulantes se produisent tous les jours, grâce aux centaines de milliers de gens qui agissent (le silence est complicité et l’action est un antidote au désespoir.)
Quelques vidéos de la belle action de résistance dans le village d’Al-Walaja le 27 avril où Palestiniens et Internationaux ont arrêté les bulldozers de l’armée :
 

Il y a eu beaucoup de victoires BDS récemment et c’est dur de les suivre toutes. Mais une accélération notable du boycott culturel est inévitable maintenant que Gil Scott Heron et Carlos Santana ont annulé leurs shows en Israël. Le vice-ambassadeur israélien à Londres s’est vu rappeler la politique d’apartheid de l’Etat et il a dû s’échapper de la confrontation avec l’aide des agents de police britanniques. Des centaines d’actions aussi stimulantes se produisent tous les jours, grâce aux centaines de milliers de gens qui agissent (le silence est complicité et l’action est un antidote au désespoir.)
Quelques vidéos de la belle action de résistance dans le village d’Al-Walaja le 27 avril où Palestiniens et Internationaux ont arrêté les bulldozers de l’armée :
Et là, j’explique aux forces d’occupation à Al-Walaja pourquoi leurs actes représentent des crimes de guerre.
http://www.youtube.com/watch?v=VGQYz9vz8V8
A Gaza, une vidéo montre des soldats israéliens tirant sur des manifestants pacifiques le 24 avril et le 29 avril, lors d’une autre manifestation non violente, Ahmed Dib est blessé à mort, l’artère fémorale tranchée.
Des étudiants universitaires palestiniens s’engagent dans un boycott de grande envergure.
Mais, à moins que nous pensions que les Palestiniens ne sont bons que dans la résistance populaire à leurs colonisateurs, voici trois histoires palestiniennes inspirantes parmi des millions :
1) Quatre frères trouvent le succès dans Gaza assiégée.
2) De jeunes palestiniennes inventent une canne pour aveugle qui détecte les obstacles.
3) Des Palestiniens dessinateurs auto lauréats d’un prix de l’innovation.
et aussi :
http://www.examiner.com/x-7226-Electric-Car-Examiner~y2010m4d21-Long-Beach-Grand-Prix-cars-cars-and-some-electrics
Mais nous devons encore travailler sur nos divisions pour être fiers de nos réussites historiques et faire plus encore…
Mazin Qumsiyeh, PhD
A Bedouin in Cyberspace, a villager at home

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13785&type=temoignage&lesujet=R%E9sistances 

Lancement de la campagne Internationale pour la libération de George Ibrahim Abdallah : enfin, Beirut se réveille


Liban - 30-04-2010
Par CIREPAL

Ce fut une rencontre politique et juridique franco-libanaise exceptionnelle ce jeudi 29 avril, à l’hôtel al-Safir à Beirut, pour le lancement de la campagne internationale pour la libération du prisonnier libanais George Ibrahim Abdallah, injustement détenu depuis 26 ans, dans les prisons françaises. Ont participé à cette rencontre l’avocat de George, le militant français Jacques Vergès, et l’ancien ministre français des affaires étrangères, Roland Dumas, ainsi qu'un responsable du parti NPA, Alain Pojolat, ainsi qu’un grand nombre de personnalités libanaises, palestiniennes et internationales : parmi celles-ci, le représentant du général Michel Aoun, George Nakhlé, le représentant du président du conseil des députés, Muhammad Khawaja, les anciens ministres Bishara Merhej et Issam Nu’man, le militant Anis Naccache, directeur du centre de recherches Aman, le membre du bureau politique du Hezbollah, Ahmad Milli, les deux prisonniers libérés Samir Kintar et Anwar Yassine.















Sit-in devant l'ambassade de France à Beyrouth aujourdhui pour exiger la libération de George Ibrahim Abdallah (photo french.moqawama.org)

C’est par le message vocal envoyé par le prisonnier George Abdallah de sa prison française que la conférence a débuté :
« Chers amis, camarades, frères et sœurs, les murs honnis et les mesures prises m’empêchent d’être en liaison directe avec vous, mais les hommages à la fermeté derrière les barreaux arrivent toujours aux résistants, quelles que soient les conditions difficiles, et quelles que soient les distances.
Mes hommages les plus chaleureux et mes sincères remerciements à votre mouvement solidaire. Votre rencontre aujourd’hui me fait chaud au cœur et me donne confiance dans la victoire, puisque chacun de vous porte un aspect de cette résistance qui, lorsque tous ces aspects se rencontrent et agissent de concert, ce qui est en effet le cas, constituent la réponse historique à tous les effets de l’attaque impérialiste actuelle. Un rang uni derrière le fusil de la résistance, et un affrontement ferme de tous ceux qui mettent en doute sa légitimité. Vous savez tous que le but direct des forces impérialistes, d’Israël et de leurs collaborateurs dans la région est précisément le fusil de la résistance, la décision de résister et de respecter sa légitimité, mais aussi tout ce qui met en avant le rôle créatif de l’unité des masses et de leurs avant-gardes combattantes. Vous savez et vous voyez que celui qui vise le fusil de la résistance vise aussi et en même temps, l’unité du mouvement des masses et agit par tous les moyens pour briser tous les liens d’unité du peuple et de ses masses opprimées, plus particulièrement. Ceci est clair au Liban, en Palestine et en Irak. Le fusil de la résistance a fermement tenu, au Liban, il a libéré la terre et a recouvré la souveraineté. Quelle fut l’attitude des impérialistes ? Elle a été et est toujours occupée à fomenter des troubles et des complots contre la résistance et les hommes de la résistance, au nom de la terre et de souveraineté. C’est leur voie et leur nature. La riposte naturelle à ceux-là consiste à activer le mouvement des masses, en mettant en avant leurs revendications. Elle consiste aussi à s’accrocher au fusil de la résistance et à la décision de résister. La riposte naturelle consiste à affirmer encore plus l’unité du sort qui lie les Libanais aux Palestiniens. Isoler le peuple palestinien et les masses palestiniennes n’a entraîné que des catastrophes à tous.
Ce qui se déroule aujourd’hui en Palestine, la colonisation, la répression, les préparatifs à une autre Nakba, ne concerne pas le peuple palestinien seul, mais nous concernent tous, non pas par solidarité fraternelle ou sympathie, seulement, mais parce que cela nous concerne tous, et au même degré, car la confrontation qui se prépare définira l’avenir de toutes les entités de la région, le Liban étant l’une d’elles. Vivent dans l’illusion ceux qui pensent pouvoir vivre en sécurité et s’épanouir sur les ruines du peuple palestinien et des masses palestiniennes, ils vivent dans l’illusion ceux qui pensent que l’insistance de Netanyahu et de Lieberman et de leurs semblables à propos de la judéité d’Israël n’est qu’un mot d’ordre insignifiant ayant juste un rôle raciste. Evidemment, la réponse naturelle et nécessaire aujourd’hui consiste à s’accrocher pour imposer, par tous les moyens, le droit au retour, base et fondement de la question palestinienne. S’accrocher à l’unité du peuple palestinien et réclamer aux forces responsables de mettre fin à l’état de division, cette division entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, qui est une catastrophe. Les flambeaux de la liberté sont les citadelles de la dignité, nos prisonniers et prisonnières, à la ferme détermination, ont matérialisé, par leur mouvement, l’unité et les mécanismes de la confrontation avec l’ennemi.
Pouvons-nous, dans ces conditions, ne pas prendre en compte la position de la Turquie, qui affirme actuellement sa solidarité avec notre cause première, alors qu’elle était un des piliers de l’Etat sioniste dans la région ? Pouvons-nous négliger l’importance de l’alliance syro-iranienne pour faire face à l’impérialisme ? Au moment où les forces impérialistes essaient de profiter de toute occasion pour se ruer sur nos peuples, soutenues par les forces de la réaction dans la région, la fermeté des révolutionnaires est la condition existentielle pour rassembler autour d’eux une solidarité révolutionnaire, et surtout une condition vitale pour la solidarité avec eux-mêmes, en tant que militants prisonniers. En cette période, les convictions anti-impérialistes et anticapitalistes sont devenues des accusations suffisantes, et des preuves criminelles, devant les tribunaux européens, et notamment lorsque cela se rapporte aux militants du Moyen-Orient. Après avoir été condamnés aux peines les plus lourdes, les militants révolutionnaires sont détenus toute leur vie tant qu’ils ne se repentent pas ou ne s’agenouillent pas. Il ne s’agit pas seulement d’un fanatisme ou d’une vengeance de la part de ceux qui sont responsables de l’appareil de l’Etat, mais ces pratiques sont plutôt un reflet de la logique générale d’une justice qui est au service du système impérialiste en crise, qui porte sa propre vision envers les révolutionnaires de nos peuples. Le mot d’ordre de la bourgeoisie actuelle, c’est la soumission volontaire et le regret, pour obtenir la liberté, leur mot d’ordre ne faisant que dévoiler la prostitution de la justice bourgeoise. En cette période de crise, je suis de plus en plus certain que cette justice n’est en fait composée que de mesures administratives soumises, en fin de compte, au rapport de forces entre les forces de la révolution solidaires autour des révolutionnaires emprisonnés d’une part, et entre les forces de la réaction voulant les garder en prison et les soumettre à toutes formes de chantage.
A bas les projets impérialistes et leurs valets dans la région, et la victoire aux masses résistantes de notre peuple. Hommage et gloire à tous nos martyrs. Ensemble vers la victoire. Avec mes chaleureuses salutations. Georges Abdallah. »
Messages de Marwan Barghouty et d’Ahmad Saadate
De sa prison de Haddarim, en Palestine occupée, Marwan Barghouty a salué la conférence, en son nom et au nom de ses frères prisonniers, et a exprimé sa solidarité avec le militant George Abdallah, affirmant qu’ils réclament du gouvernement français la libération immédiate de George et leur solidarité avec sa juste cause, pour laquelle il s’est longtemps sacrifié en résistant à l’occupation sioniste des terres libanaises et palestiniennes.
Pour sa part, le représentant du FPLP au Liban, Marwan Abdel Al a lu un message du secrétaire général du FPLP, le prisonnier Ahmad Saadate, qui se trouve actuellement en isolement dans la prison Ramon, en Palestine occupée, disant : « Les partisans de la liberté dans le monde sont solidaires avec la juste cause de George et réclament des autorités françaises sa libération immédiate. Le train de l’histoire va de l’avant et l’histoire de l’oppression impérialiste et coloniale ne reviendra pas, quels que soient leurs noms et quelle que soit leur puissance et leur domination des peuples opprimés. »
L’avocat militant Jacques Vergès
L’avocat qui a défendu Abdallah dès son arrestation, Jacques Vergès, a exprimé sa joie de se retrouver au Liban en se rappelant la première visite qu’il a faite au pays, lorsqu’il était envoyé par le gouvernement algérien pour défendre le prisonnier Hijazi, combattant palestinien, en Palestine occupée, et qu’il en fut alors expulsé vers le Liban.
Il a accusé de mensonge la ministre française de la justice, Michelle Alliot-Marie qui a déclaré, lors de sa récente visite au Liban, que George Abdallah est un criminel. « Car le procureur général ne cesse de dire qu’il faut enfermer George Abdallah à cause de ses opinions et de sa position nationale. Par cette attitude, le gouvernement français proclame clairement qu’il est hostile à la résistance palestinienne et libanaise. » « Je ressens de la honte, a-t-il poursuivi, parce que la France du général de Gaulle est devenue un terrain pour Israël. Il est honteux que la France du général de Gaulle soit soumise à l’administration américaine. Il y a une lettre, en possession de mon ami Roland Dumas, signée par la ministre américaine des affaires étrangères, Condoliza Rice, qui réclame le maintien de la détention de George Abdallah. C’est le style du maître qui ordonne son valet… George n’est qu’un combattant de la liberté qui fait face à l’occupation. C’est un homme intelligent, fermement attaché à ses opinions et positions. Il lui suffit de renier ses convictions pour être libéré. Mais le maintien de George Abdallah en détention est un cancer sur la face de la France, et nous nous battons pour que les dirigeants français soient dignes de leur peuple. »
Maître Vergès a demandé à l’assemblée de faire un effort pour que le Liban officiel réclame la libération de George Abdallah, prenant exemple sur l’Iran : « Dans cette salle se trouve parmi vous un ami, le militant Anis Naccache, que le gouvernement iranien a pu libérer des prisons françaises. Vous direz probablement que l’Iran est un pays puissant et qu’il a des intérêts, mais le Liban est puissant, aussi, la France a des intérêts au Liban et il suffit que les autorités libanaises réclament la libération de George Abdallah en proposant de lui ouvrir les portes. »
Quant à l’ancien ministre français des affaires étrangères, Roland Dumas, il a affirmé que toutes les conditions sont réunies pour la libération de George Abdallah, sauf celle de son reniement à sa cause. « Son dossier ne montre qu’une seule chose : c’est un grand militant, » a-t-il affirmé, espérant revenir au Liban pour saluer George Abdallah dans son pays.
Pour le député Nawwar Sahili, du bloc de la fidélité à la résistance, George Abdallah est un symbole de la résistance, et « nous sommes certains que George Abdallah sera bientôt libéré. »
Abu Imad Rifa’i, représentant du mouvement du Jihad islamique au Liban, a salué en George Abdallah le représentant de cette jeunesse arabe qui a consacré sa vie à la cause palestinienne et la juste cause de la nation. Il a réclamé sa libération immédiate des prisons françaises, en insistant sur la nécessité, pour les autorités françaises, de se débarrasser des pressions sionistes et américaines à propos de cette cause.
Quant à Alain Pojolat, responsable au NPA, il a déclaré que son parti s’engageait à la libération immédiate de George Abdallah et qu’il était prêt à faire partie de la campagne internationale pour sa libération, et de coopérer avec toutes les organisations et partis libanais et arabes pour ce faire.
La déclaration de Beirut
Après de nombreuses interventions de personnalités politiques et religieuses, ainsi que des militants de la cause des prisonniers (Muhammad Safa et sheikh Atallah Hammoud), qui ont réclamé qu’un effort soit fait auprès des officiels libanais pour les placer face à leurs responsabilités et auprès des autorités françaises, rappelant que le Liban n’était plus un pays sous mandat français, la déclaration de Beirut, au nom des participants, a été lue et approuvée.
« Déclaration de Beirut (29 avril 2010)
Nous, les participants à la conférence de lancement de la campagne internationale, juridique et civile, pour la libération du prisonnier libanais détenu dans les prisons françaises, George Ibrahim Abdallah, conférence tenue à Beirut le 29 avril 2010, avec la participation de personnalités arabes et internationales, politiques et juridiques, intellectuelles et académiques, nous proclamons ce qui suit :
« Premièrement : Nous sommes fiers du grand militant George Abdallah, qui a passé plus de 26 ans détenu dans les prisons françaises, et dont le maintien de la détention est arbitraire, contraire aux lois internationales, et une violation des règlements de la juridiction française. Est-ce que le pouvoir judiciaire français, qui s’inspire des principes de la révolution française, veut appliquer la justice ou se venger ?
Deuxièmement : L’assemblée considère que la non libération de George Abdallah, bien qu’il réponde aux conditions exigées pour sa libération, depuis 1999, est une décision politique dont le gouvernement français assume les responsabilités tant sur le plan juridique que moral. L’assemblée réunie réclame que le pouvoir judiciaire français prouve son indépendance et son refus des pressions américaines et israéliennes. L’assemblée renouvelle sa demande aux autorités françaises de libérer immédiatement George Abdallah.
Troisièmement : les gouvernements libanais successifs (hormis le dernier gouvernement du président Salim El-Hoss) ont négligé la cause de George Abdallah, et ce manquement intentionnel ne peut être compris que comme un comportement considérant que les autorités françaises exercent un mandat sur le Liban. C’est pourquoi nous appelons les autorités libanaises à une intervention sérieuse auprès des autorités françaises et exiger la libération immédiate de George Abdallah. Au cas où les autorités françaises ne suivent pas, nous appelons à une proposition de résolution devant la commission des droits de l’homme de l’ONU, dénonçant le maintien de sa détention arbitraire.
Quatrièmement : La campagne internationale pour la libération de George Abdallah sera le creuset rassemblant les différents comités ou les initiatives libanaises, arabes et internationales qui tendent à la libération de George Abdallah. Cette campagne se poursuivra de manière ascendante, au Liban et en France, prenant différentes formes, rassemblements ou manifestations, et la campagne empêchera que cette cause soit négligée par les agendas politiques libanais ou français.
Cinquièmement : l’assemblée réunie appelle les organisations non gouvernementales concernées par les droits de l’homme, les partis, les syndicats et les médias, à examiner la situation juridique de George Abdallah, et notamment le procès inique auquel il a été soumis, et les pressions exercées sur le pouvoir judiciaire français pour empêcher sa libération, et notamment en 1999, à signer la pétition exigeant sa libération, et à écrire à ce propos au gouvernement français et à l’Union européenne. »
Pour plus d’informations

- Liban : (961) 3350956 – (961) 3378194

- http://www.georgesabdallah.com (site en arabe, en construction pour les versions en anglais et en français)

- Libérons George, site en français.

Ici pour entendre le message vocal de George Abdallah.

En espérant que cette campagne se poursuive, que les initiatives se multiplient, qu’elles soient officielles ou populaires, jusqu’au retour de George Abdallah dans son pays, qui attend le retour d’un héros.
Au moment où se déroulait cette conférence, consacrée à George Abdallah, les personnalités présentes avaient également à l’esprit la lourde condamnation récente prise par le pouvoir judiciaire égyptien à l’encontre du combattant exemplaire Sami Shihab (Muhammad Mansour, de son vrai nom) et de ses frères, accusés d’avoir soutenu la résistance du peuple palestinien à Gaza.
En effet, le tribunal exceptionnel égyptien a condamné Sami Shihab à 15 ans de prison ferme, alors qu’il a condamné Muhammad Qabalan et d’autres militants à la perpétuité, rien que parce qu’ils ont décidé d’apporter une aide concrète à la résistance palestinienne. Aujourd’hui, parler de résistance et d’aide à la résistance devient un crime dans l’Egypte soumise aux Etats-Unis et à Israël de Hosni Moubarak. Alors qu’il n’y a rien de plus naturel que d’affirmer et d’agir pour soutenir nos frères en Palestine, dans toute la Palestine occupée, alors qu’il s’agit du premier devoir des peuples arabes et musulmans, avant d’être celui des peuples libres dans le monde, le soutien à la résistance est devenu un acte criminel.
Nous sommes certains que Sami Shihab et ses frères ne resteront pas longtemps en prison. Sayyid Hassan Nasrullah l’a d’ailleurs affirmé, répondant à une station télévisée koweitienne : « Cette affaire est politique, et nous la règlerons au moyen des voies politiques. » Suite à la condamnation de ces nobles militants, héros de la nation arabe, sayyid Nasrullah a témoigné sa solidarité avec leurs familles en leur promettant de faire ce qu’il faut pour mettre fin à cette honteuse condamnation.
George Abdallah, Sami Shihab, Yahya Skaf, Samir Kintar, Anwar Yassin, et surtout hajj Imad Mughnieh et des milliers de soldats inconnus, martyrs, blessés ou sur le terrain, le Liban a de quoi être fier de sa participation à la lutte pour libérer la Palestine.
Centre d'Information sur la Résistance en Palestine
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13780&type=analyse&lesujet=R%E9sistances

Sayed Nasrallah : l’affaire des Scud ne cache pas de guerre derrière elle

30/04/2010  
Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a accordé une interview à la chaîne de télévision kowétienne Ar-Raï, laquelle l'a diffusée dans la soirée de jeudi. Nous avons publié une partie de son contenu dans laquelle il commente le verdict de la justice égyptienne à l'encontre des membres de la cellule qualifiée " cellule de Hezbollah".

Voici ci-dessous d'autres séquences importantes de cet entretien.

Question : quel secret se cache derrière la guerre verbale israélo-américaine sur les Scud, suscitée à la base de soupçons sur la possibilité que la Syrie livre au Hezbollah ce genre de missiles qui brise l’équilibre militaire dans la région ??
Réponse : À chaque étape, ils fabriquent une campagne de dramatisation, une sorte de guerre médiatique, de guerre verbale et psychologique qui prend pour cible la résistance, en particulier la volonté de résistance, et l’existence de la résistance. La question de son armement n’est que secondaire ; toutes les armées possèdent des armements. Mais c’est la notion de la résistance dans la région qui est visée : sa volonté, sa persévérance, ses objectifs, ses aspirations.
Depuis plusieurs mois, nous étions au Liban sous le coup de menaces israéliennes de guerre durant trois mois consécutifs ; elles ne se sont calmées que lorsque j’ai dit ce que j’ai dit dans le discours que j’ai prononcé le 16 février dernier.
Dernièrement, le bruit des Scud a fait surface ; sachant que tous ceux qui ont parlé de ces missiles n’ont présenté aucune preuve à l’appui.  
Je pense que tout ce qui est soulevé  sur ces missiles, - en plus de  ceux évoqués dans le passé, et de ceux dont il sera question dans l’avenir, sans aucun lien avec la réalité-, a pour but de harceler la Liban et la Syrie, de les garder sous pression , pour les empêcher d’être puissants et capables de défendre leur existence, leur dignité, leur terre et leur eau qui sont toujours la cible des sionistes.
Je pense que c’est ça l’objectif (de cette campagne).
Or, en effet,  ses répercussions ont été à l’inverse  des attentes…
Hormis le fait que la Syrie a ou pas livré ces Scud au Hezbollah, - bien entendu la Syrie a démenti et le Hezbollah comme de coutume n’exprime aucun commentaire-, tout ce bruit n’a eu de répercussions néfastes que sur ceux qui occupent la Palestine, sur les Sionistes, les Israéliens. Sur nous, les résultats sont en notre faveur. Les libanais, et tous ceux qui sont concernés par la résistance, quand ils entendent ce genre de propos, ils sont rassurés.
Quand je leur dis que la résistance va  défendre notre pays, que s’ils détruisent notre infrastructure, nous allons faire de même avec la leur, que s’ils bombardent l’aéroport du martyr Rafic Hariri, nous allons bombarder celui de Ben Gourione, que nous allons pilonner leurs ports, en contrepartie de nos ports, leurs stations d’électricité, en contrepartie des nôtres, et que par la suite, des responsables américains et israéliens viennent évoquer des missiles ou autre, ---- ceci rend les gens plus aptes à avoir confiance en mes propos. C’est vrai, généralement, ils me croient, tout en s’interrogeant toutefois si le Hezbollah détient des missiles capables de faire ce qu’un tel (Sayed Nasrallah) a dit, quand il répond aux israéliens. Mais ils ne s’attendent pas à ce qu’il ait des Scud. Mais quand ce sont les Israéliens et les Américains qui viennent le déclarer, ils sont plus rassurés. Les effets de la guerre psychologiques sont inverses …
Question : dans votre discours, vous avez menacé de recourir à la prochaine guerre à la loi du talion, œil pour œil, dent pour dent… comme si vous voulez insinuer que vos possédiez des missiles pires que les Scuds. Serait-ce une guerre psychologique, ou alors les Israéliens comprennent bien ce que vous voulez dire ??
NOUS SOMMES PRÊTS A TENIR NOS ENGAGEMENTS POUR DEFENDRE LE LIBAN
Réponse : Soyons précis ; moi je n’évoque pas ce genre de détails. Moi j’ai dit que la résistance peut remplir ses engagements de défense. Durant la guerre de juillet 2006, elle a  prouvé qu’elle avait des capacités dans plusieurs domaines et elle a surpris l’ennemi israélien. Moi je dis que l’ennemi israélien n’a pas seulement été surpris par le fait que la résistance détient des missiles sol-mer, ou par ceux qui ont frappé Haïfa ou autre. Ils ont été pris de court par le spectacle tout entier. Les Israéliens ne s’attendaient pas qu’ils allaient avoir à faire face à une résistance qui jouisse de cette cohérence, cette profusion, cette puissance, cette diversification et de cette stratégie.
Aujourd’hui, nous disons que nous ne permettrons pas que nos villes soient bombardées, qu’il y aura des lignes rouges à respecter en cas de l’éclatement d’une prochaine guerre ; ils ont menacé qu’ils allaient frapper notre infrastructure, nous avons riposté que nous allons faire de même. Nous sommes capables de tenir nos promesses. Quant à la nature des missiles que nous détenons, nous n’en parlons pas dans les médias. Seraient-ils pire que les Scud ou pas, ce sont des détails que nous n’évoquons nullement. 
Question : à la lumière de la nouvelle stratégie de défense basée sur la solidarité et la complémentarité  par la rencontre tripartite de Damas (entre Sayed Nasrallah, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et son homologue syrien Bachar ElAssad) , pensez qu’Israël va devoir faire face à un front uni, au cas où il déclenche une nouvelle guerre ?
LA PROCHAINE GUERRE SERA UNE GRANDE AVENTURE POUR ISRAEL
Réponse : Je crois que la situation dans la région est différente de ce qu’elle a été dans des circonstances passées ; le message de la rencontre de Damas est bien clair. Israéliens, Américains et les autres l’ont bien lu. Nous devons nous contenter de leur lecture ; mais je vous affirme que toute nouvelle guerre israélienne contre qui que ce soit dans la région sera une grande aventure, mal calculée. Je l’ai dit et je le répète : elle engendrera un changement de la carte de la région. 
LA CAMPAGNE DE DRAMATISATION NE CACHE PAS DE GUERRE DERRIERE ELLE
Q : Est-ce que vous pensez que cette guerre est proche ?
R : Je ne peux pas dire qu’elle est proche. Les frères au Hezbollah et moi voyons que la campagne de dramatisation dans son ensemble ne cache pas de guerre derrière elle. Bien au contraire, si la situation avait été calme et silencieuse, tout le monde aurait du se méfier. Tout ce bruit suscité par les Israéliens et les Américains, montre bien qu’ils veulent l’utiliser pour réaliser des acquis politiques, psychologiques et sécuritaires sans avoir recours à la guerre.
Q : Si les États-Unis décident de saisir le Conseil de sécurité pour faire voter une résolution en faveur d’un déploiement des forces internationales sur la frontière entre la Syrie et le Liban, quel serait votre position ?
R : Nous refusons le déploiement d’une force internationale de cette sorte. Cette idée avait été suggérée dans des circonstances beaucoup plus difficiles que celles que nous vivons aujourd’hui, lorsque la guerre de juillet 2006 battait son plein contre les villes et les villages ; déplaçant des centaines de milliers d’habitants, …, D’aucuns sont venus présenter cette proposition. Mais nous l’avons catégoriquement rejetée; bien entendu nous allons la refuser une nouvelle fois ; je ne pense pas que le gouvernement libanais soit disposé à une telle initiative, ni le gouvernement syrien non plus.
Q : Vous avez répété à plusieurs reprises que les représailles à l’assassinat du commandant Imad Moughniyé  seront retentissantes. Des opérations ont échoué, notamment celle d’Azerbaïdjan ;  est-ce qu’il y en a eu d’autres qui n’ont pas été annoncées, ou alors attendez-vous toujours le moment propice ?
LES ISRAELIENS SAVENT QUE LA RIPOSTE À L’ASSASSINAT DE HAJJ IMAD EST UNE QUESTION DE TEMPS 
R : je ne confirme pas le fait qu’il y ait eu des opérations qui ont échoué. L’opération d’Azerbaïdjan est différente et ce qui en a été dit dans les médias israélien est faux ;
Concernant le sujet de Hajj Imad, je voudrais assurer une nouvelle fois que la résistance islamique au Liban ne renoncera jamais à cette question…notre vengeance n’est pas une fin en soi.. Ce n’est pas une affaire familiale ou clanique ; nous sommes dans un contexte de guerre contre l’ennemi israélien qui a pris pour cible dans le passé des commandants et des cadres du Hezbollah ainsi que notre peuple. À l’heure actuelle, il s’en prend aux lieux saints en Palestine occupée et au peuple palestinien. Dans le cadre de cette bataille, lorsque l’un de nos dirigeants est tué, sur notre sol ou ailleurs, il est de notre droit de riposter. A ce stade, le terme de vengeance est indulgent ; nous sommes concernés par une riposte contre cette grande agression ; si nous voulions riposter en tuant des touristes israéliens éparpillés un peu partout dans le monde, nous l’aurions fait, car c’est accessible. Mais ce n’est pas de cette façon que nous réfléchissons. Nous savons où il faut riposter et contre qui ; et les Israéliens le comprennent très bien sans que nous ayons besoin de l’exprimer ; et ils prennent les mesures de précaution intensives, là où ils croient que nous allons frapper ; ils savent que nous réfléchissons à la riposte et qu’elle n’est qu’une question de temps…
Q : ne craignez-vous que ceci pousse les Israéliens à commettre davantage d’attentats similaires ?
MÊME NOTRE RETARD POUR VENGER L’ASSASSINAT DE HAJJ IMAD HANTE LES ISRAELIENS  
R : Qu’il y ait représailles ou pas, les Israéliens continueront à tuer nos dirigeants ; la guerre israélienne n’a jamais été pas stoppée par des représailles. .. Nous somme en guerre, parfois ils parviennent à nous avoir, d’autres c’est nous qui les frappons. En fin de compte, la guerre est une guerre de volontés, où le gagnant l’emporte par les points qu’il accumule, pas forcément par une victoire écrasante. Il faut être réaliste.
 
Le fait que nous nous attardions à riposter fait peur aux Israéliens, et les encombre. Car ils sont obligés de prendre des mesures de précaution de façon continue, à l’instar de ce qu’ils font actuellement pour leurs responsables ; Mêmes dans les voyages officiels et ceux de leurs généraux, ils sont sans cesse encombrés. Certaines parties américaines et israéliennes auraient voulu que le Hezbollah en finisse le plus tôt possible.  Non, le fait de prendre notre temps va les hanter pour qu’ils sachent que le sang de Hajj Imad va les traquer  partout.  
Q : Quoique vous semblez rassuré quant à la position officielle et nationale au Liban, concernant le rôle de la résistance, mais le fait que certains ont fait allusion qu’ils allaient se retirer de la table de dialogue qui discute la stratégie défensive du Liban et l’armement du Hezbollah montre que les divergences persistent. Quelle perspective de ce dialogue percevez-vous ?
IL EST IMMORAL AU LIBAN QUE QUELQU’UN JUGE LEGITIME UNE AGGRESSION ISRAELIENNE
R : Celui qui a menacé de se retirer de la table du dialogue est un de nos alliés, le chef du Courant patriotique libre le général Aoun. Il voulait protester contre certaines parties engagées dans le dialogue, car elles ne dialoguent pas, et ne font que profiter de toute occasion pour s’en prendre à l’armement de la résistance et semer le doute sur ses intentions et ses objectifs. Le général Aoun exprimait aussi son mécontentement à l’encontre des propos qui s’inscrivent dans le cadre des surenchères internes. …
Personne n’est contre le débat  au sujet de l’armement de la résistance, mais ce qui se passe au Liban est que certaines forces politiques connues pour leur position historique sur cette question, ne veulent pas traiter ce sujet par le dialogue mais par les insultes, les accusations et les imputations infondées. Certaines parties ayant entretenu  dans le passé des relations  avec  Israël, - maintenant je ne sais s’ils en ont encore ou pas ; nous n’avons pas ouvert ce dossier- parlent de l’armement de la résistance comme s’il constitue un prétexte valable pour Israël pour déclencher une guerre contre le Liban.
Ce genre de débat est inadmissible pour nous, car c’est contraire à la morale, aux valeurs et aux intérêts nationaux que quelqu’un au Liban légitime une agression israélienne contre le Liban et son peuple.
D’autre part, il y une vieille divergence (inter libanaise) sur les évolutions régionales et internationales  et qui persiste depuis la fondation du Liban et  jusqu’à nos jours. Certaines forces politiques n’ont jamais cru qu’Israël constitue un ennemi. Cela fait partie de leur idéologie, de leur dogme, et de leur culture … Nous sommes au courant de cette divergence endémique et croyons que nous devons la résoudre par le dialogue et la logique. C’est pour cela que nous avons accepté d’aller à la table du dialogue..
Mais certains semblent comme s’ils sont sollicités pour exprimer certaines positions. Ce n’est pas une analyse de ma part, car il y a des textes qui le montrent. Ils insistent pour évoquer sans cesse le sujet de l’armement de la résistance dans les médias et à toutes les occasions, pour afficher que c’est un sujet controversé.
En revanche, nous savons très bien qu’il en est ainsi. Pourquoi se fatiguent-ils. D’ailleurs, je l’ai dit à plusieurs reprises, la résistance n’a pas besoin d’unanimité nationale ; Il n’en a jamais été ainsi dans l’histoire.  Lorsque des forces envahissent un pays, il est divisé : entre ceux qui veulent collaborer avec l’envahisseur, ceux qui dépriment, ceux qui discutent des différentes options, ceux qui admettent celle de la résistance sans résister et entre ceux qui résistent. Ce sont des réalités historiques. Le Liban n’est pas un cas exceptionnel. Il est donc normal qu’il y ait une polémique. La résistance qui a été instaurée pour lutter contre l’invasion israélienne du Liban en 1982 n’a jamais bénéficié de l’unanimité nationale et populaire. Seule une minime partie des Libanais était contre l’option de la résistance, travaillait avec lui dans la même tranchée et combattait à ses côtés. Mais elle n’a nullement altéré la légitimité de cette résistance qui est légitime et légale et puise sa validité des messages divins et des lois internationales. 
Question : certaines forces ont leurs hantises publiques et discrètes dues à la plus-value de puissance aux mains du Hezbollah, au risque qu’elle ne bouleverse les équilibres internes au Liban. Êtes-vous satisfaits de la portion accordée aux Chiites dans le gâteau libanais ? 
LA SEULE RESISTANCE QUI A VAINCU ET N’A PAS DEMANDE LE POUVOIR EST CELLE DU HEZBOLLAH
Réponse : Concernant la première partie de votre question, sachez que la plus-value de puissance ne date pas de ces deux dernière années, mais de 1995 au moins. Date à laquelle la résistance au Sud du Liban a atteint un stade avancé et irréversible, lequel augurait la défaite israélienne. Nous sommes en 2010. Depuis, cette puissance n’a cessé de grandir, sans pour autant se refléter  sur la situation politique interne. Jamais cette plus- value n’a été utilisée pour changer une quelconque équation interne , à aucun moment.
 Je dirai même plus, que la seule résistance qui a vaincu et n’a pas demandé le pouvoir est celle du Hezbollah !
En Algérie, la résistance a vaincu et a pris le pouvoir, il en est de même en France et au Vietnam…
Tout le monde se souvient, qu’en mai 2000, lorsque les Israéliens ont essuyé leur grosse défaite au Liban-sud et se sont retirés humiliés et en catimini, un grand rassemblement a été organisé à la hâte à Bint Jbeil, au cours duquel j’ai dit que notre lutte et notre résistance constituent un devoir religieux, nationale et moral, que nous ne voulions ni remerciements , ni récompense ; que nous ne voulions ni pouvoir, ni avoir une part au pouvoir ; que nous étions pour l’Etat, pour qu’il vienne étendre son autorité dans les régions libérées et offre ses services. Nous n’avions revendiqué aucun changement constitutionnel, aucune modification de la Charte libanaise,  ni dans les coutumes politiques, ni dans l’accord de Taëf ou les portions des communautés. 
Je voudrais signaler que depuis la naissance du Hezbollah, celui-ci n’a jamais parlé des Chiites, ou des Chiites du Liban, ou des intérêts des Chiites ou de leur part dans le secteur public libanais. D’aucuns tentent de nous adosser ce genre de discours. Depuis sa création, le discours du Hezbollah s’est axé sur le Liban, sa libération, la restitution de ses terres occupées, la lutte contre le projet sioniste et la défense des droits du peuple palestinien de libérer sa terre. La cause principale du Hezbollah a toujours été celle de la patrie et de la nation. Parfois, ils nous accusent d’adopter les causes de la nation et de les faire adosser aux Libanais. D’autres fois, ils nous accusent de travailler pour les intérêts d’une communauté, pour lui obtenir des acquis et des parts.
LE PROJET DU HEZBOLLAH N’EST NI SECTAIRE, NI COMMUNAUTAIRE
C’EST LE PROJET DE TOUTE LA NATION
L’expérience que nous avons traversé est la preuve que le projet du Hezbollah n’est ni sectaire, ni communautaire… oui, je suis fière de le déclarer comme étant le projet de toute la nation. Nous ne pouvons rester à l’écart, ni être neutre par rapport à e qui est en train de se tramer comme projets dangereux et comme agressions contre notre nation.
Bien entendu, certains vont soulever la question des évènements du 7 mai 2008.
Q : à ce propos, sans aucun doute vote armement préoccupe les Israéliens, mais certaines parties au Liban s’inquiètent aussi de cet armement car il appréhende qu’il ne soit utilisé à l’intérieur à l’instar de ce qui s’est passé en mai 2008. Ne voudriez-vous pas que cette inquiétude se borne aux Israéliens, et comment apaiser les partenaires de l’intérieur ? 
LE 7 MAI 2008 NOUS AVONS FAIT AVORTER UN PROJET ISRAELO-AMERICAIN
R : Personne n’a aucun indice avant le 7 mais ni après le 7 mai. Le seul indice utilisé par certains pour faire peur de l’armement de la résistance est le 7 mai. Parlons-en, surtout qu’il y a des dirigeants du 14 mars qui en ont parlé et qui sont sortis de cette coalition, à l’instar de monsieur Walid Joumblatt. Ce dirigeant assure  avoir commis une erreur stratégique lorsqu’il  a poussé le gouvernement qui était de surcroit illégitime (en raison de la démission des ministres chiites) à prendre les décisions  qui visent l’armement de la résistance, en l’occurrence, celui du réseau de câble de communication fixe  qui a fait ses preuves durant la guerre 2006.
C’est le gouvernement libanais à cette époque qui nous a attaqué, qui assailli  nos biens et enfreint à notre dignité. Voire pire, il s’en est pris à la résistance qui est la seule garante de nos biens, de notre patrie et de notre dignité. Pis encore, le gouvernement voulait semer la discorde entre la résistance et l’armée libanaise. Ce projet a toujours été  un projet israélo-américain. Ce que nous avons fait le 7 mai est de faire avorter ce projet et non de changer une quelconque équation politique interne. C’est pour cela que lorsque la délégation arabe formée du secrétaire général de la Ligue arabe et de certains ministres des affaires étrangères nous a rencontrés et demandé ce que nous voulions, nous nous sommes contentés de deux choses : la première est que le gouvernement renonce aux décisions qu’il a prises, la deuxième est que les Libanais retournent à la table du dialogue pour régler leurs divergences.  
L’un d’entre eux m’a interrogé : vous voulez seulement cela ? Je lui ai dit, oui seulement cela. Un des grands dirigeants  arabes m’a parlé en personne, en marge de la rencontre officielle qui l’avait réuni avec le vice-secrétaire général Cheikh Naïm Kassem, à travers le téléphone du réseau de communication du Hezbollah. C’était le Premier ministre qatari et chef de la diplomatie Cheikh Hamad Ben Jassem.  Je lui ai alors dit en plaisantant qu’il se trouve sous le coup de la justice libanaise pour m’avoir parlé à travers ce téléphone car le gouvernement de Fouad Siniora a pris la décision de le démanteler …
Certains s’attendaient à ce que nous exigions quelqu’un de précis comme Président de la république, que nous refusions Fouad Siniora en tant que Premier ministre. Il n’en a été nullement ainsi. Nous n’avions exigé aucune revendication ayant trait au système libanais, aux portions de chaque communauté, ou aux autres acquis.
Nos seules revendications se limitaient à éliminer les décisions prises contre une partie importante de l’armement de la résistance, et le retour à la table des négociations.  Si l’armement de la résistance s’est avéré être le moyen par lequel les Libanais sont retournés à la table de négociation, il devrait être loué et non condamné.
A cet égard, je tiens à affirmer que le Hezbollah n’a jamais utilisé et n’utilisera jamais son armement pour changer les équations internes, pour imposer des convictions ou des choix politiques. Cet armement vise uniquement à défendre le Liban contre les agressions israéliennes…
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=135742&language=fr

L’Iran menace de couper les jambes d’Israël s’il attaque la Syrie

30/04/2010  
Cette mise en garde solennelle a été exprimée par le premier-vice président iranien Mohammad Reda Rahimi en visite dans la capitale syrienne.
Lors d’un point de presse en compagnie du Premier ministre syrien Mohammad Naji Ottari, organisé à l’issue de la réunion du Haut-comité syro-iranien, Rahimi a déclaré que « son pays sera toujours aux côtés de la Syrie pour faire face à toute menace » : «  et si les usurpateurs de la Palestine veulent faire quoi que ce soit, nous allons leur couper les jambes » a-t-il martelé.
Le responsable iranien a toutefois estimé que les menaces israéliennes n’ont  aucune valeur. Il commentait les dernières déclarations de la secrétaire d’état américaine Hillary Clinton, laquelle a mis en garde le président syrien Bachar ElAssad  contre une guerre régionale en permettant le transfert d’armements au Hezbollah : «  mêmes si ces menaces ont une quelconque importance, personne n’ose ébranler l’amitié et le soutien de l’Iran à la Syrie », a poursuivi le responsable iranien.
Et d’ajouter «  la Syrie est un pays fort et disposé à faire face à toute menace ; et que l’Iran sera à ses côtés de toutes ses forces ».

La calme détermination de Gaza

dimanche 2 mai 2010 - 06h:34
Norman Finkelstein - The Electronic Intifada
Les jeunes palestiniens ont choisi de défendre leur patrie avec une arme à la main contre les agresseurs étrangers. Si je vivais dans la bande de Gaza, encore jeune et capable de courage, je pourrais facilement être l’un d’entre d’eux, écrit Norman Finkelstein.
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Des enfants palestiniens grimpent sur les ruines de leur maison détruite lors de l’invasion par Israël de la bande de Gaza - Photo : Matthew Cassel
Afin de conserver une vision claire de mes objectifs et empêcher que la lutte en Palestine ne devienne pour moi une abstraction sans vie, j’ai besoin périodiquement de recharger mes batteries morales et de renouer le contact avec le peuple réel vivant sous occupation et d’avoir un témoignage de première main de la tragédie qui s’y déroule. Je reviens invariablement de chacun des voyages avec une poignées d’images fortes que je fixe dans mon esprit pour évacuer les occasionnelles hésitations à maintenir le cap. Lorsque les souvenirs commencent à s’estomper, je sais alors qu’il est temps de revenir.
Donc, en Juin 2009, six mois après l’invasion israélienne, j’ai intégré une délégation qui se rendait à Gaza pour une brève visite. Bien qu’ayant déjà été à Gaza auparavant, l’essentiel de mon temps au cours de précédents voyages dans la région avait été consacré à mes amis en Cisjordanie. Israël m’a interdit d’entrer dans le pays pour une durée de dix ans, rendant ainsi impossible mes visites en Cisjordanie, prétendument parce que je serais un risque « de sécurité ». Un éditorial paru dans le quotidien israélien Haaretz et intitulé « Qui a peur de Finkelstein ? » met en doute la raison à la base de la décision — « Considérant son point de vue inhabituel et très critique, on ne peut pas éviter de soupçonner que le refus de lui permettre d’entrer en Israël soit une punition plutôt qu’une mesure de précaution » - et a développé toute une argumentation contre l’interdiction qui m’est faite. Néanmoins, il est difficile de savoir si je pourrai revoir mes amis Palestiniens, et quand... Dans le même temps, aller à Gaza en passant par l’Egypte m’a au moins permis d’acquérir une certaine perception des développements sur le terrain.
Après avoir passé plusieurs mois à lire les œuvres complètes du Mahatma Gandhi, et profondément inspiré par son engagement à vivre la vie des gens pauvres, je m’étais résolu à mettre cela en oeuvre dans la bande de Gaza. Mais cela est plus facile à dire qu’à faire. Avec plusieurs autres délégués j’avais proposé de rester dans la maison d’une famille palestinienne plutôt que dans un hôtel. Tirés à quatre épingles, les cheveux avec du gel et sentant l’eau de Cologne, plusieurs jeunes Palestiniens ont rencontré notre groupe afin de choisir ceux qui séjourneraient chez l’habitant. Ils partirent tout d’abord avec une jeune femme de notre délégation, puis une autre, puis encore une autre. Les candidats laissés en rade à la fin de la soirée étaient les hommes d’âge moyen. Nous avons donc pris une chambre à l’hôtel.
Il serait faux de dire que j’ai été terriblement secoué par les dévastations que j’ai vue partout dans la bande de Gaza. Durant la première Intifada j’étais resté avec des familles en Cisjordanie qui vivaient sous des tentes à côté des ruines de ce qui avait été leurs maisons. Les Israéliens faisaient régulièrement exploser la maison de la famille d’un militant présumé, au milieu de la nuit après avoir donné aux occupants l’ordre d’évacuer en quelques minutes.
Peu de temps après la guerre de 2006, j’ai visité le Liban. Beaucoup de villages dans le sud avaient été rasés. Le quartier de Dahiyeh dans Beyrouth ressemblait à des photographies de villes bombardées pendant la seconde guerre mondiale : de grands cratères où se trouvaient auparavant des maisons d’habitation et des bureaux, de temps en temps le squelette d’un bâtiment dans le lointain.
Je suis donc à présent un peu habitué à cette carte de visite laissée par Israël à ses voisins arabes.
Néanmoins quelques souvenirs de ce voyage à Gaza resteront gravés dans mon esprit avec une acuité particulière. Je me souviens d’une fillette de 11 ans me regardant à travers des verres épais de myope, tandis qu’elle s’attardait près de l’Ecole internationale américaine qui avait été démolie. S’exprimant dans un anglais parfait (son père est un médecin et ses amis la considèrent comme la meilleure élève de la classe) la jeune fille rappelle avec nostalgie que c’était la meilleure école dans Gaza. Je me souviens également de la soirée où nous avons rencontré des représentants du gouvernement dans une tente à côté de ce qui était auparavant le bâtiment du Conseil Législatif Palestinien et qui n’était plus qu’un tas de décombres fumants.
Bien que la dévastation ait apparemment été conçue non seulement pour vaincre le Hamas, mais aussi pour l’humilier, les représentants semblaient indifférents de tout accroc à leur dignité d’être obligés de se réunir dans de telles circonstances. Et je vois encore la vaste dépression rectangulaire au cœur du campus de l’Université Islamique, où se trouvait autrefois le bâtiment des Sciences et Technologies. Un administrateur m’a rappelé avec une fierté teintée de mélancolie que juste avant l’attaque, l’université avait installé dans le bâtiment des équipements de pointe pour la recherche en biologie.
Aucun des Palestiniens que j’ai rencontrés n’a manifesté de colère ou d’abattement à propos de ce qui s’est passé. Les gens semblaient tranquillement déterminés à reprendre leur vie telle qu’elle était avant l’invasion, bien que le blocus continue manifestement a peser lourdement sur eux. Une jeune guide portant le hijab assise par hasard à côté de moi dans un bus une nuit, m’a dit que son fiancé avait été tué le dernier jour de l’invasion ; puis elle a ponctué sa déclaration en me regardant dans les pupilles, les yeux secs. Ce n’était ni une accusation ni un appel à la pitié.
C’était comme si les dévastations périodiques commises par Israël étaient désormais vécues comme une catastrophe naturelle à laquelle les gens s’étaient accoutumés, comme si Gaza était située sur la route des tornades, sauf que dans la bande de Gaza chaque saison est la saison des tornades. Des esprits malades dans des bureaux climatisés à Tel Aviv invoquent des noms poétiques pour leurs innombrables « opérations ». Pourquoi ne pas pratiquer pour une fois la vérité dans cette publicité et les nommer « Opération Attila le Hun », « Opération Gengis Khan », ou « Opération de l’armée des Vandales ? »
L’administratrice en chef d’une bibliothèque pour enfants située dans un magnifique édifice qui ferait l’envie de toutes les grandes villes des États-Unis m’a fourni quelques sujets d’une réflexion douloureuse. (Regardant les enfants travaillant de façon concentrée dans la bibliothèque, je poussais secrètement un soupir de soulagement en voyant que volontairement ou par miracle, Israël n’avait pas infligé le même sort à cette bibliothèque qu’à l’American International School.) Elle était une parmi sept frères et sœurs qui avaient tous obtenu des diplômes supérieurs et qui étaient à part elle, partis pour des cieux plus cléments à l’étranger. Elle avait étudié en Grande-Bretagne, mais contrairement à ce que lui recommandaient ses parents, elle avait décidé de rentrer chez elle. Elle s’est interrogée sur sa décision lorsque, sur le chemin de son travail un jour, les soldats israéliens l’ont contrainte à patauger jusqu’à la taille dans la boue pour passer un checkpoint.
Notre délégation était composée principalement d’Américains. Au départ, je pensais être le seul juif de la délégation, mais après avoir fait plusieurs enquêtes discrètes, je commençais à me demander si quelqu’un d’autre de la délégation n’était pas également juif. Pour autant que je puisse en parler, les habitants de Gaza ne s’inquiètent pas beaucoup de nos pedigrés, mais à ma grande mortification, le recteur de l’Université islamique m’a présenté comme un « rescapé de l’Holocauste. » J’ai poliment corrigé : « survivant d’une bataille pour la titularisation » [Norman Finkelstein fait ici allusion aux déboires qu’il a connus, à cause de ses prises de position, pour obtenir un poste de permanent après son doctorat - N.d.T]. Ai-je vraiment l’air d’avoir 90 ans ?!
Le Hamas a une réputation redoutable, mais il a rencontré son maître avec les féministes très actives à la tête de notre délégation. Parmi leurs griefs exprimés en toute franchise, il y avait que le Hamas n’a pas permis à la délégation une liberté de mouvement suffisante durant la nuit. Bien que le Hamas ait finalement cédé, il gardait toute ma sympathie, et pas seulement parce que dans ces combats verbaux ils ont semblé être les perdants. Ce n’est pas vraiment comme si la bande de Gaza avait une vie nocturne animée. De plus, les navires israéliens continuent de tirer sur la bande de Gaza tous les soirs, et le Hamas craint qu’Israël (ou ses collabos palestiniens) ne puisse créer un incident afin de le discréditer. Les problèmes de sécurité du Hamas ne manquent pas de plausibilité : après tout, nous étions des Américains, et les agences de renseignement des Etats-Unis ont été complices de la répression à l’encontre du mouvement Hamas.
J’ai eu plusieurs réunions avec des responsables et des cadres du Hamas. Il m’a ensuite été dit que ceux que j’avais rencontrés étaient pour la plupart de l’aile « modérée » du Hamas, bien que je ne puisse pas dire exactement ce qui les distingue des tenants de « la ligne dure », et beaucoup de spéculations à ce sujet semblent peu justifiées. Dans une dépêche envoyée de Gaza, Lawrence Wright du New Yorker dit sciemment à ses lecteurs que le dirigeant du Hamas et Premier ministre Ismaïl Haniyeh, vivant à Gaza, est un « modéré » qui « a parlé de la négociation d’une trêve à long terme avec Israël, » alors que Khaled Meshal, responsable du bureau politique du Hamas et basé à Damas, représente « une ligne dure » qui est « plus susceptible de lancer des actions radicales, déstabilisatrices. » Mais Meshal, le « tenant de la ligne dure », a maintes fois appelé à un règlement négocié avec Israël...
À chacune des discussions avec les membres du Hamas, j’ai répété le même message : la posture diplomatique actuelle du Hamas parait en conformité avec les principales organisations internationales, les institutions juridiques et les grands groupes de défense des droits de l’homme. Beaucoup parmi les membres du Hamas ont semblé vraiment surpris quand j’ai exposé avec enthousiasme les positions « pro-palestiniennes » défendues par ces grandes institutions et organisations. Si j’ai raison, alors le Hamas doit exprimer sa plate-forme politique dans une langue qu’ils comprennent parce que le point faible dans la cuirasse d’Israël est son isolement diplomatique. Le Hamas doit marteler le fait que c’est Israël qui est aberrant dans la communauté internationale et un obstacle à la paix : ce n’est pas « le Hamas qui le dit », mais « la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies soutenue par 160 pays », ce n’est pas « le Hamas qui le dit », mais « la Cour internationale de Justice » et « ce n’est pas le Hamas qui le dit », mais « Human Rights Watch et Amnesty International. »
Mes interlocuteurs semblaient sérieux et prêts à écouter. (Ils ont même eu un accès de bonne humeur quand la chef de la délégation les a suppliés de se raser cette « barbe effrayante » pour améliorer l’image du Hamas à l’Ouest.) Bien que le Hamas cherche à imiter la victoire du Hezbollah de 2006, après le massacre [de 2008-2009] il a peut-être réalisé qu’Israël ne pouvait pas être vaincu par des tirs de pétards et de feux de Bengale. Lorsque je quittais la bande de Gaza, le président américain Barack Obama venait d’arriver au Caire pour prononcer son discours historique. Le Hamas lui a envoyé une lettre, en partie inspirée par nos conversations.
Dans la bande de Gaza, notre délégation a été le plus souvent protégée par de jeunes militants du Hamas. Alors que nous nous séparions à la fin de notre séjour, je me sentis ému et obligé de déclarer devant tout le monde que, à mon avis aucun d’entre eux ne méritait la mort qu’Israël a tenté de leur infliger. Je suis conscient que selon « les lois de la guerre », ce sont des cibles militaires « légitimes ». Mais dans un monde sensé l’expression « lois de la guerre » aurait autant de sens que « l’étiquette de cannibales. » Il est probablement vrai que les conflits violents seraient plus meurtriers et destructeurs en l’absence de ces lois, mais il est également vrai que, dans leur prétendue neutralité, celles-ci occultent des vérités fondamentales. Que ce soit par conviction, par frustration ou par souffrance, ces jeunes gens ont choisi de défendre leur patrie avec une arme à la main, contre les agresseurs étrangers. Si je vivais dans la bande de Gaza, encore jeune et capable de courage, je pourrais facilement être l’un d’entre d’eux.
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* Norman Gary Finkelstein est un analyste politique américain. Titulaire d’un doctorat en sciences politiques de l’Université de Princeton, il a ensuite enseigné au Brooklyn College, au Hunter College, à l’Université de New York puis à l’Université DePaul jusqu’en septembre 2007.
Son ouvrage le plus connu : L’Industrie de l’Holocauste publié en 2000.
26 avril 2010 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction : Claude Zurbach
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8636

Mahmoud Az-Zahar : « Pas de solution politique sans le Hamas »

dimanche 2 mai 2010 - 07h:40
Ma’an News
Un des principaux responsables du Hamas [mouvement islamique de la résistance palestinienne] à Gaza, Mahmoud Az-Zahhar a déclaré samedi que toutes les étape d’un processus politique concernant la question de la Palestine devaient intégrer le mouvement, sans quoi « il n’y aura pas d’accord. »
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Mahmoud Az-Zahar est un des dirigeants historiques de la résistance palestinienne. Il a perdu deux de ses fils, assassinés par les Israéliens, et son épouse est restée paralysée suite à l’attaque ciblée qui avait tué son fils aîné - Photo : Ma’anImages
Tous les entretiens et accords conclus avec Israël doivent comprendre le mouvement islamiste, a déclaré Mahmoud Az-Zahhar après une rencontre avec une délégation sud-africaine au bureau du Premier ministre [du gouvernement de Gaza] Ismaïl Haniyeh.
« Le Hamas a donné de complètes explications sur sa position en ce qui concerne la réconciliation et sa volonté d’y parvenir. Il est primordial que le siège soit levé, les points de passage ouverts et que des élections se tiennent avec ses résultats acceptés par tous », a déclaré Az-Zahhar aux journalistes après la réunion.
Le dirigeant du Hamas a déclaré aussi que la visite des dirigeants d’Afrique du Sud était « la preuve du soutien de ce pays sur la question palestinienne. »
« Les relations sont bonnes entre le gouvernement de Gaza et l’Afrique du Sud. Ces relations se développent et se renforcent, pour imposer la levée du blocus et gagner nos droits nationaux légitimes, » a dit Mahmoud Az-Zahhar.
La délégation sud-africaine, dirigée par le ministre-adjoint des Affaires étrangères de ce pays, a visité la région d’As-Samouni située dans l’est de la ville de Gaza et qui avait été la plus touchée lors de l’attaque israélienne entre Décembre 2008 et Janvier 2009.
1° mai 2010 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/eng/ViewDet...
Traduction : Info-Palestine.net
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8639

La double loyauté revisitée

dimanche 2 mai 2010 - 06h:37
Jeff Gates - Rebelnews
Les 4/5 des membres de la Chambre des Représentants et du Sénat américains ont déclaré récemment, après une déclaration de politique générale de la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton, que les Etats-Unis doivent réaffirmer leur « lien indissoluble » avec l’entité sioniste.
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Qu’est-ce qui a bien pu persuader notre Congrès de proclamer ainsi sa loyauté à Israël au moment-même où notre armée est en train de faire une guerre au Moyen-Orient sur la base de renseignements bidon ?
Toute évaluation objective de ce ‘lien’ ne peut que reconnaître la nécessité d’en réévaluer le prix en sang versé et en argent dépensé. Pourtant le Congrès - oui, notre Congrès - s’est opposé à cette réévaluation, même si le commandement-en-chef de nos armées veulent obtenir qu’Israël mette fin à sa brutale occupation militaire de la Palestine qui ne cesse de provoquer l’indignation mondiale depuis plus de soixante ans.
Le Congrès et le Président des Etats-Unis ont prêté un même serment avant d’accéder à leurs fonctions. Ce serment les oblige à protéger les Etats-Unis contre toutes les menaces, tant étrangères qu’intérieures. Les faits confirment que les renseignements bidon qui ont entraîné notre armée dans la guerre en Irak provenaient tous d’une même source : Israël. Toutes les preuves dénoncent Israël et ses supplétifs, y compris ceux du Congrès. Est-ce pour cela que le lobby sioniste a obligé le Congrès à vouer une allégeance éternelle à Israël ?
Aide et soutien
La relation américano-israélienne a apporté la preuve qu’elle représente une menace constante pour notre sécurité nationale. Ce péril n’a fait que s’accroître au fil du temps. Le vol massif de terres par Tel Aviv, en 1967, n’avait rien de « défensif », contrairement à ce que les dirigeants israéliens ont prétendu depuis lors pour tenter de le justifier. Cette agression d’Israël contre ses voisins était une conquête territoriale mûrement planifiée depuis longtemps de territoires que les sionistes considèrent leur appartenir légitimement, dans le cadre de leur volonté de réaliser le ‘Grand Israël’.
Lorsqu’ils avaient conseillé au président Harry Truman de ne pas reconnaître le caractère d’un Etat légitime à cette enclave extrémiste qu’est Israël, les chefs d’état-major américains lui avaient exposé les concepts fanatiques du sionisme, notamment son projet d’établissement d’une hégémonie militaire et économique sioniste sur l’ensemble du Moyen-Orient. Nos responsables militaires avaient malheureusement raison.
Confronté à une chute de sa popularité et des coffres de financement de sa campagne présidentielle de 1948 quasiment vides, Truman avait apposé sa signature à une note de deux phrases, le 14 mai, accordant aux sionistes ce qu’ils voulaient : la reconnaissance des Etats-Unis. Cette décision donna le signal du départ à une « relation spéciale » qui n’a cessé de démontrer le danger qu’elle représente pour les intérêts des Etats-Unis.
Le train électoral de Truman put alors « refaire le plein » grâce à une somme de 400 000 dollars offerte par les sionistes (correspondant à 3,6 millions de dollars au taux de 2010). Tandis que les éditos des médias quasi-unanimement pro-sionistes se retournaient en faveur de Truman, celui-ci finit par s’imposer, lors des élections de novembre 1948, sur son rival de New York, Tom Dewey.
N’eût été l’Holocauste, Truman n’aurait jamais pu reconnaître le sionisme en tant que fondement légal d’un Etat souverain en Palestine, en raison de l’intense opposition du Secrétaire d’Etat George Marshall, du Pentagone, du service de planification de la politique extérieure du Département d’Etat et de la Central Intelligence Agency (CIA). Toutes ces instances et personnalités éminentes étaient catégoriquement opposées à la reconnaissance de l’entité sioniste, et il en allait de même en ce qui concerne les membres du corps diplomatique américain, qui savaient, eux, de quoi il en retournait...
En sus des nécessités de financer sa campagne électorale, qui jouèrent un rôle indéniable, Truman a également agi ainsi en raison de préoccupations humanitaires et religieuses découlant de son éducation chrétienne-sioniste dans un trou perdu du Missouri, où il est notoire qu’il avait déjà lu cinq fois la Bible du début jusqu’à la fin alors qu’il n’avait pas encore quinze ans.
Sa décision a été également déterminée par des sentiments qu’il avait formés dans sa jeunesse, une période où il s’abîmait dans une théologie baptiste fondamentaliste qui révérait le « retour à Sion » des juifs, condition requise pour le retour du ‘Messie chrétien’.
Passons, en accéléré, jusqu’à 2001, année où, en réaction à la provocation qu’a représenté un massacre de masse sur le sol américain [les attentats du 11 septembre, ndt], un autre chrétien-sioniste (G.W. Bush) s’avéra prédisposé à soutenir une riposte militaire coïncidant avec un programme expansionniste mis au point depuis fort longtemps par ceux-là-mêmes que nos responsables militaires avaient dénoncés comme fanatiques cinquante-trois ans plus tôt.
Le vol de territoires des Six-Jours
Dans les esprits de ceux qui pensent comme la diaspora juive, la guerre des Six-Jours de juin 1967 a réactivé l’insécurité mentale et émotionnelle associée aux fascistes de la Seconde guerre mondiale. Combinés entre eux, ces deux événements historiques ont catalysé une « diaspora interne » planétaire, fondée sur :
-  le nationalisme, se traduisant par un lien émotionnel partagé entre des gens persuadés d’avoir en commun une communauté d’intérêts entre eux et une propriété immobilière dans laquelle ils peuvent très bien ne jamais mettre les pieds, peu importe. Après la guerre dite des Six-Jours, l’Etat Israël devint la Terre d’Israël, fondée sur l’ère d’expansion accrue qu’il occupait et sur le territoire additionnel dont il lui restait à s’emparer ;
-  l’insécurité, sous la forme d’un sentiment partagé de vulnérabilité et de victimitude, tandis que les juifs se voyaient confrontés à une menace largement médiatisée bien qu’elle ne cessât de s’effilocher. Après les attentats du 11 septembre 2001, le « cercle arabe d’acier » de 1967 se mua en « menace de l’« islamo-fascisme » ». A l’époque, comme aujourd’hui, la politique d’Israël fut fustigée, et des campagnes médiatiques prétendirent que l’on eût assisté à une flambée d’« antisémitisme ».
Tout au long de cette saga, certains faits ont été pris pour argent comptant qui sont aujourd’hui fortement mis en doute. La prétention sioniste au « droit au retour » est fonde sur un récit historique actuellement soumis à un assaut en règle de la part des chercheurs. Dans son ouvrage Comme le peuple juif a été inventé, l’historien israélien Shlomo Sand conteste l’exactitude historique à la fois de l’Exil et de l’Exode, remettant de ce fait en question la légitimité du ‘retour’, lequel est le fondement ‘moral’ d’une entité étatique israélienne en Palestine.
Comme le font observer les égyptologues, l’antique civilisation pharaonique ne mentionne quasiment pas un Exode, alors même que les pharaons étaient particulièrement méticuleux en matière d’archivage des moindres événements survenus durant leur règne. Comment, par conséquent, un événement d’une nature aussi cataclysmique que le partage de la Mer Rouge et la mort par noyade d’un puissant pharaon avec toute son armée ait totalement échappé aux Egyptiens, alors qu’il occupe tout un chapitre de la Torah ? Où les faits finissent-ils, et où la fiction commence-t-elle ?
Les chrétiens et les musulmans ont été bassinés des mêmes récits oraux. Leurs deux religions sont tirées du judaïsme, une religion plus ancienne, elle aussi religion « du livre ». Mais ces deux religions dérivées ont été incitées à se faire la guerre par les adeptes de la religion-source, bien plus habiles à déformés les faits au moyen de ce que la populace ciblée était prête à gober, comme ce fut le cas avec les soi-disant « faits » fabriqués de toute pièce, au sujet des armes de destruction massive de l’Irak, des liens de l’Irak avec Al-Qa’ida, des labos à roulettes de fabrication d’armes biologiques irakiens etc. Que du bidon. Pourtant, les gens ont plus que marché : ils ont couru !
La Terre promise des mystificateurs et des affabulateurs
Fruit d’une angoisse partagée et de la séduction d’une Terre promise offrant un refuge via un Droit au Retour (aussi absurde soit-il), Israël émergea, initialement, en tant qu’état mental partagé. En 1948, cet état mental émergea en tant que « foyer national » physique, en Palestine, offrant une résidence à ceux qu’il considérait comme « juifs ».
S’ajoutant à cela, l’holocauste et la guerre des Six-Jours firent du sionisme une possibilité géopolitique. Sans les exactions fascistes de la Seconde guerre mondiale, la reconnaissance de la légitimité de l’Etat sioniste par Truman eût été impossible. De même, sans la guerre de 1967, les juifs modérés auraient continué à s’opposer à l’« Etat juif », qui représente un obstacle à leur assimilation (dans les sociétés où ils vivent) et que leurs valeurs rejettent.
Du fait-même que l’on a considéré une enclave de fanatiques religieux comme une entité présentant tous les caractères d’une nation souveraine, des forces ont été mises en mouvement afin de discréditer et de mettre en danger les juifs antisionistes américains qui étaient à juste titre inquiets que ce soi-disant « Etat » expansionniste ne mette en danger l’ensemble de la religion juive en permettant que tous les juifs soient présentés comme les agents étrangers d’un pays agresseur.
Les juifs modérés ont compris que des accusations de « loyauté duplice » pourraient être formulées afin de viser, par association, y compris les juifs horrifiés par ce qu’Israël était appelé à devenir - comme le Pentagone l’avait prédit en 1948.
Sur ces entrefaites, les pressions du lobby sioniste discréditaient les Etats-Unis dans le monde entier en s’assurant de l’indifférence du Congrès devant six décennies de calvaire palestinien. Et voici qu’ajoutant l’insulte à la blessure, le lobby sioniste, une fois de plus, vient de s’imposer en persuadant le Congrès de proclamer ce funeste « lien indissoluble » !
Ils transforment la fiction en réalités
Le vol des terres par Tel-Aviv, en 1967, a permis aussi aux « Israélites - avec le soutien de leurs alliés sionistes-chrétiens - d’occuper un territoire que les juifs sionistes considèrent leur appartenir, pour la simple ‘raison’ qu’ils sont juifs.
D’où la nécessité stratégique de s’opposer à quiconque défie soit le maintient de son occupation par Israël, soit son occupation de territoires supplémentaires en vue d’une Terre d’Israël encore plus étendue. Ou encore, comme le prétendent les juifs fondamentalistes, le « rachat » d’un terre qui leur appartient légitimement en tant que Peuple Elu de Dieu, le territoire qu’ils occupent leur ayant été donné (par un Dieu qu’ils se sont choisi eux-mêmes - pratique...).
D’où, aussi, la nécessité de perpétuer une stratégie agressive cherchant à discréditer, à isoler, à ostraciser et/ou à marginaliser quiconque critiquerait la politique expansionniste de Tel-Aviv - même lorsque cette politique sape les perspectives d’une paix essentielle pour les intérêts des Etats-Unis au Moyen-Orient. D’où le timing particulièrement mal venu de cette proclamation d’allégeance envers un « lien indissoluble » par le Congrès américain.
Le traitement effroyable qu’Israël inflige à ses voisins musulmans ne date pas d’hier. Mais il est évident pour tout le monde, sauf pour les aveugles volontaires, que le comportement d’Israël n’est possible qu’en raison de son « lien spécial » avec les Etats-Unis. Le renouvellement de leur dévotion à Israël fait apparaître clairement que le comportement d’Israël est approuvé et même salué par les Américains - ce qui produit exactement l’effet sur l’armée américaine que le lobby sioniste a sans doute anticipé. L’impact dangereux pour la sécurité nationale des Etats-Unis de ce pari rend le comportement du lobby sioniste répréhensible.
Les Américains désireux de restaurer notre sécurité nationale doivent considérer comptables devant la loi les pro-sionistes qui ont conspiré afin de déformer les faits essentiels permettant d’opérer un choix informé au moyen des fausses croyances qui nous ont entraînés dans la guerre en Irak. Nous devons aussi nous assurer du fait que plus jamais des intérêts étrangers ne soient ainsi autorisés à exercer un tel contrôle sur le peu qu’il nous reste de « notre » gouvernement représentatif.
Le lobby sioniste devrait être obligé à s’enregistrer en tant qu’agents étrangers soumis à toutes les restrictions que cela implique, dont une réduction drastique des financements qu’il apporte au Congrès américain.
Dans la pratique, ceux des Sénateurs et des Représentants qui viennent encore une fois de clamer leur loyauté envers Israël n’ont fait qu’apporter de l’aide et du soutien à un ennemi de l’intérieur. Ceux qui ont mené à bien ce dernier effort de loyauté duplice sont au service d’un ennemi et devraient être accusé de haute-trahison, dès lors que notre nation est en guerre.
Ce crime a été à juste titre considéré comme relevant de la peine capitale pour ceux qui ont fondé ce pays afin de protéger nos libertés, en tant qu’Américains, contre ceux qui manipulent les croyances et influences les comportements.
Ce comportement - à la source duquel on peut remonter en suivant les traces - sape depuis fort longtemps nos intérêts nationaux et met en danger nos soldats. Ceux qui ont été élus au Congrès sont devant un choix très clair : soit ils défendent ce pays et soutiennent nos armées, soient ils devront se démettre.
Ceux qui ne démissionneraient pas encourraient l’accusation de haute-trahison au moment où une opinion publique américaine trompée depuis si longtemps découvrira que ce serment d’allégeance a été proféré alors même que notre armée est encore exposée au risque généré par des renseignements bidon inventés de toute pièce et diffusés par ceux-là même auxquels le Congrès vient de jurer sa fidélité éternelle.
Informée, l’opinion publique comprendra que les signataires de cette proclamation de fidélité seront les premiers suspects quand la justice fédérale américaine identifiera et mettra en examen les complices ayant rendu possible cette trahison de longue date.
Tout Américain ne sentant pas outragé est un Américain encore insuffisamment informé. Les membres de l’armée, tant actifs qu’à la retraite, doivent faire en sorte qu’un public mal informé sache ce que l’on est en train de faire en son nom.
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* Jeff Gates est auteur à succès et aussi avocat, banquier d’investissement, éducateur et consultant auprès du gouvernement, de dirigeants d’entreprises et de syndicats dans le monde entier. Son dernier ouvrage publié est Guilt by Association -How Deception and Self-Deceit Took America to War (2008), qui est un premier ouvrage s’inscrivant dans une série consacrée à l’Etat criminel. Parmi ses précédents ouvrages, nous citerons Democracy At Risk et The Ownership Solution. Il a un site ouèbe : http://www.criminalstate.com.
29 avril 2010 - Rebelnews.org - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.rebelnews.org/opinion/am...
Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8631