lundi 29 mars 2010

Chaabane: Le président al-Assad insiste devant le sommet arabe sur la rupture des relations avec Israël et l'appui à la résistance

28 Mar 2010
Syrte (Libye) / Mme Bouthayna Chaabane, conseillère politique et médiatique à la présidence de la République, a affirmé que la question du conflit arabo-israélien et de la paix au Moyen-Orient était au centre des longues discussions "vitales" entre les dirigeants arabes lors de la séance à huis-clos.
"Le président al-Assad avait insisté sur le fait que le minimum est de rompre les relations avec Israël et le maximum est de soutenir la résistance", a fait noter Mme Chaabane, dans des déclarations faites aujourd'hui aux journalistes, indiquant que les dirigeants arabes se sont accordés à soutenir la résistance sous toutes ses formes en Palestine, au Liban et en Syrie, et à arrêter toute forme de normalisation avec Israël.
Mme Chaabane a signalé: "Nous cherchons à la paix, mais Israël ne cesse de s'insérer jour après jour dans les territoires palestiniens occupés et de commettre des crimes contre les Palestiniens", soulignant que la partie israélienne ne veut pas la paix et que c'est lui qui nous a imposé l'option de la résistance.
"Nous sommes pour la paix si l'autre partie cherche la paix, mais si l'autre partie tente de démolir la mosquée al-Aqsa et les maisons de Palestiniens et de s'emparer des terres arabes, que faisons-nous? La seule option est la résistance", a affirmé Mme Chaabane, tout en indiquant que l'appui à la résistance ne signifie seulement l'appui par l'arme "mais également par l'argent et la culture".
Qualifiant de "très positifs et responsables" les climats du sommet arabe, Mme Chaabane a affirmé que les dirigeants arabes n'ont pas voulu prononcer des discours de dénonciation ou de condamnation, "mais ils ont pris des résolutions et ils cherchent maintenant des mécanismes efficaces pour l'exécution de ces résolutions".
R.Jorf 
http://www.sana.sy/fra/265/2010/03/28/280295.htm 

L’invasion israélienne du 26 mars au sud-est de Gaza

Gaza - 28-03-2010
Par Eva Bartlett 
Le 26 mars, des affrontements ont éclaté entre la résistance palestinienne et les soldats de l’occupation israélienne qui ont envahi le sud-est de Gaza sur leurs jeeps, une vingtaine de chars et six bulldozers, appuyés par plusieurs avions de combat F-16, des hélicoptères Apache et des drones. Deux soldats israéliens ont été tués et deux autres blessés. Les médecins du Croissant Rouge ont rapporté que trois combattants de la résistance palestinienne ont été tué, ainsi qu’un civil, Haitam Arafat, 22 ans, abattu sur sa terre. Huit autres palestiniens ont été blessés, a précisé Muawiyya Hassaniin, directeur des services d’urgence à Gaza. Parmi les blessés, Osama Abu Dagga, un enfant de 6 ans, blessé d’une balle en pleine tête alors qu’il était chez lui, à 2 km de la frontière. Il est dans un état critique.
















Pendant l’invasion, les ambulances palestiniennes n’ont pu atteindre les blessés, retardées et dans l’impossibilité de se coordonner avec les autorités israéliennes pour récupérer les blessés, alors que le droit international oblige Israël à accorder cette autorisation.
Longtemps après les combats entre la résistance et les soldats israéliens envahisseurs, 3 bulldozers israéliens ont détruit la maison d’Hashem Abu Daggma et les terres agricoles qui l’entourent, à largement plus de 500m de la frontière.
« Ils sont arrivés vers 11h et sont restés jusqu’à 15h, accompagnés par des chars et des renforts aériens, » dit un cousin d’Abu Daggma, un des 15 membres de la famille qui vivaient dans la maison jusqu’à hier.
« Je n’ai aucune idée de la raison pour laquelle ils ont détruit la maison. C’est la troisième fois qu’ils nous attaquent. Il y a huit mois, ils ont détruit les murs latéraux extérieurs. Il y a cinq mois, ils ont détruit le mur de derrière. Et cette fois, ils ont fini le boulot, » dit-il.
Abdel Aziz et Ibrahim Egdiah possèdent 1,5 dunams près de la maison d’Abu Daggma. « Nous avions du persil, des radis, des oliviers et des palmiers. Certains de nos arbres avaient plus de 25 ans, » dit Ibrahim Egdiah.
« Douze personnes dépendent de cette terre, » dit-il, jetant sur le côté une branche d’olivier déchiquetée. « Mish haram ? » N’est-ce pas honteux ?
Jaber Abu Rjila, résident de Faraheen, dans la région d’Abassan, a observé l’invasion israélienne depuis une terrasse, dans le village, à 1 km.
« Au plus fort de l’invasion, il y avait jusqu’à 20 chars. Des F-16, des Apache, des drontes et des chars qui tiraient des roquettes, des missiles et à coup de mitraillettes. J’ai vraiment cru qu’ils allaient encore revenir à Faraheen. »
La maison et la ferme avicole de Rjila, à 500m de la frontière, ont été ravagées en mai 2008, l’occupation a tout détruit, à part un petit nombre de poulets, quelques équipements agricoles et récoltes.
Rjila et les autres fermiers des zones frontalières sont constamment soumis aux tirs des soldats israéliens postés sur les jeeps et les tours.
« Nous sommes très inquiets, Israël pourrait revenir et faire pire, » dit Rjila.
Aujourd’hui, le lendemain de l’invasion, les bulldozers israéliens étaient bien visibles, attendant le long de la frontière.
Voir les photos prises sur les lieux par Eva Bartlett.http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13637&type=temoignage&lesujet=Incursions

"Israël n'a pas le droit d’imposer de changements dans les territoires de 1967"

28/03/2010 
L'envoyé spécial chinois au Moyen-Orient, Wu Sike, a transmis samedi un message du président Hu Jintao aux dirigeants arabes au cours du 22ème sommet placé sous le signe de la défense de Jérusalem Est qui a ouvert ses portes samedi dans la ville libyenne de Syrte.
Dans une interview exclusive accordée à l'agence de presse Xinhua, M. Wu a indiqué être venu au sommet arabe avec un message du président chinois, Hu Jintao, pour les dirigeants arabes.
Parlant de la position chinoise par rapport aux pratiques israéliennes dans les territoires occupés, M. Wu a déclaré que la Chine soutient les tentatives arabes pour la paix.
La position chinoise est claire à cet égard, a souligné M. Wu, indiquant que la Chine soutient l'obtention d'une solution au problème, qui se base sur les résolutions légitimes internationales, selon lesquelles « Israël » n'a pas le droit d’imposer de changements dans les territoires occupés en 1967.
M. Wu a également rappelé la position depuis longtemps adoptée par la Chine pour l'établissement d'un Etat palestinien souverain et la coexistence pacifique entre Israéliens et Palestiniens, indiquant qu'il s'agit de la position permanente de la Chine qu'il adoptera dans tous les forums internationaux.
Concernant la vision de la Chine vis-à-vis des colonies israéliennes, M. Wu a déclaré que la Chine rejette catégoriquement les colonies dans les territoires occupés.
Lors de contacts avec « Israël », la Chine a réitéré cette position, mais aussi l'importance d'arrêter la colonisation et de créer des circonstances favorables pour les négociations, a expliqué M. Wu, ajoutant que sa participation au sommet arabe intervient dans le cadre du soutien de la Chine pour les Arabes, et pour coordonner les positions entre les deux parties.

Etude américaine: le recours aux armes nucléaires contre l’Iran écarté

28/03/2010 
Des chercheurs américains ont affiché leur scepticisme quant au recours à des armes nucléaires tactiques pour éradiquer le programme nucléaire iranien.
« A fortiori, il est exclu que le président des États-Unis acceptent de recourir à des armements nucléaires (…) ou de permettre à un fort allié à l’instar d’Israël de le faire, si le pays ( visé) ne l’utilise pas contre les États-Unis ou un de leur allié » ont conclu les deux analystes au Centre  des études stratégiques et internationales, qui siège à Washington, Abdallah Toughane, et Antony Cordsmann.
L’éventualité d’une frappe nucléaire est abordée depuis l’échec des efforts diplomatiques déployés en vue d’un durcissement des sanctions, et en raison des difficultés que pourraient rencontrer les bombardiers israéliens pour arriver en Iran et mener à bien leur mission. Sachant que tous les pays voisins de l’Iran refusent l’utilisation de leur espace aérien par les avions israéliens pour une telle agression.
Quoique les chercheurs assurent que les bombes nucléaires tactiques ont l’avantage d’échapper aux radars et aux avions de chasses iraniens et de détruire les sites souterrains,  ils estiment toutefois que les résultats espérés sur le cours du programme nucléaire iranien demeurent très limités. 
« Si Israël prend la décision de recourir à des armements non traditionnels contre l’Iran, ceci ne ferait qu’attarder ce programme d’une période allant de trois à cinq années, estimant que ceci peut très bien être réalisé sans armements nucléaires tactiques », explique le colonel à la retraite de l’armée de l’air américaine, Sam Gradener,
Selon un autre chercheur du centre, Robert Nelson, le fait d’assurer que les séquelles de l’utilisation d’un bombardement nucléaire souterrain sont très limitées sur l’environnement et l’homme n’est « qu’un mythe dangereux » : «  Les bombardements nucléaires dans des profondeurs proches de la surface de la terre provoquent des séquelles bien plus graves que celles dues à une bombardement  aérien ou sur la surface de la terre », assure-t-il.

Bolton : les Etats-Unis ont admis que l’Iran est une puissance nucléaire..!

28/03/2010  
L’ex-ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU, John Bolton  a déclaré dans une interview à la radio militaire israélienne, dimanche matin que les Etats-Unis font pression  sur "Israël" pour  ne pas lancer une attaque contre les installations nucléaires iraniennes parce qu’ils ont admis le fait que l’Iran possède l’arme nucléaire !
Bolton, a souligné que le président américain espére résoudre les conflits au Moyen-Orient en mettant fin au conflit palestinien - israélien, ce qui est selon Bolton une erreur dans les calculs, car  « la source du conflit au Moyen-Orient est le projet nucléaire iranien et le soutien iranien aux  mouvements de résistance » selon ses termes. Bolton a indiqué qu'il existe un énorme fossé entre les positions du Premier ministre israélien et le président américain : ce dernier  sépare le dossier palestinien du dossier nucléaire iranien, alors que pour Netanyahu, les deux dossiers sont liés !
Il a déclaré que le différend entre « Israël » et les Etats-Unis n'est pas dans la construction de colonies à Jérusalem occupée, mais dans une différence significative dans les visions. Il a ajouté que la récente visite de Netanyahou à Washington, indique qu'il sera confronté à une période de trois ans difficiles avec l'administration américaine. 
Bolton a souligné que la source de désaccord entre Washington et Tel-Aviv n'est pas la colonisation  à Jérusalem, mais dans la vision d'Obama du rôle d' « Israël » dans la région.
Par ailleurs, des sources proches du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, ont affirmé que le président Barack Obama est  "la plus grande catastrophe pour Israël».
Des propos que le Premier ministre israélien a dénoncés, au cours d
e sa réunion hebdomadaire de son cabinet, et qui ont été rapporté par le quotidien israélien «Yediot Ahronot».
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=131199&language=fr 

De la colonisation en Palestine

dimanche 28 mars 2010 - 12h:49
Rudolf Bkouche - UJFP/IJAN
Il n’y a pas de colonisation en Palestine. Le terme "colonisation" non seulement traduit mal l’anglais "settlement" mais transforme le sens de ce qui se passe en Palestine.
Revenir sur ce terme permet de mieux comprendre la position de Netanyahou face à Obama, lequel semble n’avoir rien compris aux sources du conflit.
Quant à ceux qui se contentent de dénoncer le gouvernement de droite, voire d’extrême droite, de Nétanyahou et Libermann, s’ils affichent ainsi une bonne conscience à peu de frais, ils montrent leur incompréhension du conflit et de l’idéologie qui en est la cause, le sionisme.
La position des sionistes de gauche qui prônent un retour aux frontières d’avant 1967 et dénoncent la colonisation dans les territoires conquis en 1967, si elle manque de cohérence historique, a au moins le mérite d’une certaine cohérence idéologique : comme l’explique Zeev Sternhell, la guerre d’indépendance marquait "le droit des hommes à être maîtres de leur destin" (1) et la proclamation de l’Etat d’Israël marquait la victoire de l’idée sioniste. En écrivant ces lignes, Sternhell oublie ainsi que la question de la maîtrise de leur destin concerne aussi les Palestiniens, mais c’est la position des sionistes de gauche que de refuser d’entendre le point de vue des Palestiniens. Ils peuvent alors, et les adeptes de La Paix Maintenant s’y complaisent, dénoncer les méchants colons qui s’opposent à la paix, occultant ainsi le fait que la colonisation participe de la politique israélienne, et que cette politique a été mise en place dès 1967 alors que les travaillistes, c’est-à-dire la gauche israélienne, étaient au pouvoir.
On réduit ainsi le conflit à l’occupation qui a suivi la guerre de 1967 et on évite de répondre aux colons qui posent la question : "En quoi s’installer à Hébron serait-il plus illégitime que s’installer à Haïfa ?" comme le raconte Alain Finkielkraut dans La réprobation d’Israël. (2) Les conséquences de la conquête de 1948, c’est-à-dire la Naqba, la destruction de la société palestinienne, disparaissent derrière un discours qui se veut de paix.
On oublie aussi que la seule tentative de paix a été faite par Yasser Arafat qui proposait en 1988 le principe de la reconnaissance de deux Etats, l’israélien sur le frontière de 1949 (soit 78% du territoire palestinien), le palestinien sur les 22% restant. C’était poser le principe de "la paix contre les territoires" mais il n’y a jamais eu de réponse israélienne.
Ce qu’on appelle la colonisation n’est en fait qu’une annexion déguisée. On peut alors poser la question : pourquoi l’Etat d’Israël qui a annexé Jérusalem n’a-t-il pas annexé les territoires qu’il convoite et qu’il considère comme faisant partie de son territoire ?
Annexer Jérusalem avait une valeur symbolique et cela permettait cette rodomontade qui consiste à proclamer Jérusalem capitale éternelle d’Eretz Israël ; qu’importe alors que les nations, y compris les nations alliées d’Israël, ne reconnaissent pas cette annexion, c’est l’Etat d’Israël et lui seul qui décide de sa capitale. Alors pourquoi ne pas annexer la Judée-Samarie qui est, pour le sionisme, le berceau de la nation juive. Ce n’est pas une question de droit international pour un Etat qui a montré qu’il savait s’en moquer. Annexer la Judée-Samarie implique que la population qui y réside devienne israélienne, autrement dit l’annexion implique un surplus de population indésirable et cela l’Etat d’Israël ne peut l’accepter.
Face à ce problème, l’Etat d’Israël a décidé de pratiquer une annexion de fait. Occuper le maximum de territoire tout en rendant la vie de plus en plus difficile pour les Palestiniens qui s’entêtent à rester dans leur pays.
L’occupation a un objectif, préparer l’annexion de ce que les Israéliens appellent "les territoires disputés", comme si le statut de ces territoires restait indéfini dans l’attente qu’ils reviennent à leur propriétaire naturel, Eretz Israël.
La guerre de 1948 n’est pas achevée comme l’expliquait Tania Reinhart (3), la Judée-Samarie, terre juive, ne peut être que juive.
Alors, quand le président des Etats-Unis demande le gel des implantations pour relancer les négociations, Israël peut s’en moquer et finit par proposer un compromis : gel de dix mois des implantations, lequel ne prend pas en compte les bâtiments en construction et ne concerne pas Jérusalem. Et pour mieux montrer sa détermination, le gouvernement israélien annonce, lors de la visite du vice-président Biden, pourtant sympathisant d’Israël, la construction de 1 600 logements à Jérusalem-Est ; devant la réaction américaine, Netanyahou s’excuse : "il ne fallait pas l’annoncer pendant la visite de Biden", comme si la question était celle de la visite de Biden. A cela s’ajoute la construction d’une synagogue à Jérusalem-Est, double provocation, d’une part envers les Palestiniens pour leur rappeler qui est le maître, d’autre part envers les alliés occidentaux pour leur rappeler qu’Israël ne transige pas. Que cette synagogue soit la reconstruction d’une ancienne synagogue détruite par les Jordaniens importe peu ici, la question est moins religieuse que politique, il s’agit de montrer aux Palestiniens que Jérusalem est une ville juive donc israélienne (4). Une fois de plus, l’Etat d’Israël utilise le religieux pour mettre en avant sa politique.
A ces provocations israéliennes, ses alliés, les Etats-Unis et l’Union européenne n’opposent que des prières : "Messieurs les Israéliens, cessez de provoquer, acceptez de gelez les implantations pour reprendre les négociations". Comme s’il y avait des négociations à reprendre ! Et comme toujours on demande à l’Autorité palestinienne de reprendre des négociations qui n’existent pas en oubliant l’occupation, l’annexion rampante que constituent les implantations, le blocus de Gaza. Que les Palestiniens se montrent compréhensifs pour deux ! Tel est le discours de ceux qui jouent à la paix. Et on pourra dire ensuite que si les négociations ont échoué, la responsabilité incombe aux Palestiniens incapables de faire la moindre concession, discours qui revient à chaque fois qu’un processus dit de paix s’arrête, occultant ainsi que l’objectif d’un processus de paix est de ne pas aboutir.
Il semble que cette fois-ci l’Autorité palestinienne refuse de jouer au processus et à la négociation. Mahmoud Abbas vient de déclarer, lors de la réunion de la Ligne arabe, que, sans gel de la colonisation, il n’y aurait pas de négociations, directes ou indirectes. C’est le minimum que l’on puisse exiger. On sait que, dans l’état actuel des territoires laissés aux Palestiniens, il n’y a pas d’Etat possible, autrement dit que la solution de deux Etats, proposée il y a plus de vingt ans par Arafat, n’a aucun sens. On sait aussi que si la concession faite en 1988 par Arafat pouvait avoir un sens à l’époque, aujourd’hui elle n’a plus de sens et les gouvernements israéliens successifs sont là pour le rappeler. Israël refuse la solution des deux Etats tout simplement parce qu’il exige toute la Palestine.
Quant au Secrétaire général de l’ONU, après être allé à Gaza, il se contente de demander aux Israéliens de lever le blocus. A sa décharge, il sait qu’il n’a aucun moyen de coercition sur Israël, il sait que ces moyens dépendent du bon vouloir des Etats-Unis et de l’Union européenne et que l’ONU n’a aucun pouvoir de décision.
Quant au célèbre quartette qui devait conduire à la création de l’Etat de Palestine en 2005, il se contente encoure une fois de demander à Israël de faire quelques concessions.
Israël peut dire "NON", il sait que les puissances se contenteront de quelques prières auxquelles il ne répondra pas. Ainsi occupation et annexion rampante peuvent continuer. Les seuls qui en souffrent sont les Palestiniens. Mais qui s’en soucie ?
Tel est aujourd’hui l’état des lieux. Devant l’incapacité des puissances, incapacité volontaire ou non peu importe, il ne reste que le soutien aux Palestiniens, et c’est le rôle de BDS (boycott, désinvestissement, sanction) que de marquer ce soutien. Ce rôle est double, d’une part soutenir la lutte des Palestiniens, d’autre part dénoncer la complicité des Etats qui laissent faire voire soutiennent la politique israélienne.
Que certains voient dans BDS une forme d’antisémitisme à réprimer montre seulement leur complicité avec une politique de conquête et d’oppression (5). Mais c’est l’argument essentiel d’Israël et de ses alliés de lancer des accusations d’antisémitisme dès qu’on critique la politique israélienne, effet de manche facile alors qu’il est nécessaire de distinguer Juifs et sionistes et d’exiger que les responsables israéliens cessent de jouer aux représentants des Juifs du monde.
Rudolf Bkouche
UJFP (Union Juive Française pour la Paix)
IJAN (International Jewish AntiZionist Network)
[1] Zeev Sternhell, Aux origines d’Israël , Gallimard, Paris 1996/2004
[2] Alain Finkielkraut, La réprobation d’Israël, "Médiations", Denoël/Gonthier, Paris 1983
[3]Tanya Reinhart, Détruire la Palestine, traduit de l’anglais par Eric Hazan, La fabrique éditions, Paris 2002
[4] C’est ainsi que Netanyahou clame que les Juifs bâtissent à Jérusalem depuis 3000 ans, réaffirmant une fois de plus la continuité entre l’Israël antique et l’Etat d’Israël.
[5] On peut citer l’amalgame fait pas François Fillon au dîner du CRIF entre produis israéliens et produis cachères, amalgame repris par Michèle Alliot-Marie, ministre de la Justice. On peut citer aussi l’article imbécile et odieux de Michaël Ghnassia sur la dérive des pro-Palestiniens (Le Monde, 24/03/10).
Diffusé par palestine@palestine.org - 28 mars 2010
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8429

Les travailleurs Palestiniens dans les colonies israéliennes de Cisjordanie

dimanche 28 mars 2010 - 18h:32
Salwa Alenat - Kav LaOved 
Kav LaOved (La hotline des travailleurs) est une O.N.G. engagée dans la protection des droits des travailleurs désavantagés employés en Israël et par les Israéliens dans les territoires occupés, incluant les travailleurs Israéliens mal payés, les Palestiniens, les travailleurs immigrés, les travailleurs des sous-traitances et les nouveaux immigrants.
Ces travailleurs font souvent face à de sévères violations par les employeurs et à un défaut d’application des lois du travail israéliennes par les autorités israéliennes. Chaque catégorie de travailleurs fait l’expérience de défis uniques ; une perspective comparative révèle que les niveaux d’exploitation diffèrent dans chaque secteur.
Les travailleurs Palestiniens employés dans les colonies de Cisjordanie souffrent d’épreuves provenant non seulement de relations employeurs employées problématiques, mais aussi d’une réalité politique et sociale qui rend leur situation encore plus difficile. D’après un rapport de l’ILO de 2009 sur les conditions des travailleurs Palestiniens dans les Territoires Occupés, le taux d’emploi des travailleurs de plus de 15 ans en Cisjordanie était un peu plus de 34 % à la fin de 2008. Près de la moitié de la force de travail a entre 15 et 29 ans. Les possibilités d’emploi sont très limitées. La moitié du groupe d’âges 15-29 ans dans les Territoires Occupés n’est pas inscrite dans une institution éducative et est au chômage. Le rapport appelle cette situation « Une perte de force de travail de valeur ». Le rapport note que le revenu moyen en Israël est 20 % plus élevé que celui dans les Territoires Occupés. La baisse des sources de revenus des Palestiniens, qui se reflète dans le déclin des revenus et de l’activité économique, provient dans une large mesure de la poursuite du bouclage et des restrictions de mouvement imposées par Israël.
La situation économique difficile et le chômage élevé conduisent les Palestiniens à travailler dans les colonies. En principe, les travailleurs pensent que les colonies ont été construites sur les terres palestiniennes, mais la dure réalité économique et le manque d’alternatives les forcent à faciliter involontairement la croissance de ces colonies. Ce paradoxe politique a un impact sur la question du statut légal et politique des colonies. L’application des lois du travail israéliennes dans l’emploi des Palestiniens dans les colonies constitue-t-elle une acceptation implicite des colonies ? Certains en Israël pensent qu’un boycott complet des colonies est la meilleure stratégie. Kav LaOved, avec ses partenaires des syndicats palestiniens, essaie d’aider les travailleurs déjà employés dans les colonies à parvenir à des conditions de travail décentes garanties par la loi israélienne.
Le nombre de Palestiniens employés dans les colonies
D’après l’Administration Civile (l’organisme [militaire] qui délivre les permis de travail pour les Palestiniens dans différents secteurs tels que l’industrie, l’agriculture, la construction et autres), il y a 20 000 palestiniens détenteurs de permis employés dans les colonies. Kav LaOved et les syndicats palestiniens estiment qu’il y en a 10 000 autres employés sans permis de travail. Et dont la majorité sont employés dans les colonies agricoles de la vallée du Jourdain pendant les saisons de récolte des dattes et des fruits, avec parmi eux des enfants de moins de 14 ans. De plus, plusieurs centaines de Palestiniens sont employés dans la zone industrielle Barkan au nord de la Cisjordanie. Ces travailleurs n’ont pas obtenu de permis de travail des autorités sécuritaires israéliennes, mais leurs employeurs ont pu arranger des permis spéciaux leur permettant de travailler dans la zone.
En plus, 20 000 Palestiniens travaillent en Israël, la plupart dans l’agriculture et la construction. Il y a aussi des milliers de travailleurs qui entrent illégalement en Israël et travaillent sans permis. Ces dernières années, le nombre de Palestiniens employés en Israël a diminué à cause des restrictions de mouvement, de la sécurité et de la situation économique en Israël et de l’augmentation de l’embauche de travailleurs étrangers. En même temps, le nombre de travailleurs Palestiniens dans les colonies a augmenté.
L’exploitation des travailleurs
Les travailleurs Palestiniens sont durement exploités dans les colonies. Kav LaOved dirige un projet destiné à assister les travailleurs employés dans les colonies agricoles de la vallée du Jourdain et dans les zones industrielles des colonies telles que Mishor Adumim près de Jericho ; Barkan près de Salfit ; Shahak près de Jénine ; Nitzanei Hashalom près de Tulkarem ; Alei Zahav ; Emanuel ; Karnei Shomron et Alfei Menashe dans la zone de Qalqilya. Il y a 20 zones industrielles de colonies de ce type, employant environ 5000 travailleurs réguliers et des milliers de travailleurs temporaires et saisonniers employés via des prestataires Palestiniens. La majorité des produits agricoles de la vallée du Jourdain est exportée en Europe.
D’après la loi israélienne, les travailleurs Palestiniens ont droit à des contrats de travail et aux droits garantis par les lois du travail israéliennes. D’après un jugement de la cour suprême de 2007, ils devraient bénéficier des mêmes droits que les travailleurs Israéliens. Ce jugement a été le résultat d’une lutte de 14 ans menés par Kav LaOved à la Cour du Travail israélienne. La durée de la lutte et la résistance persistante de l’État d’Israël à appliquer les lois du travail israéliennes aux colonies reflète la préférence de l’État au maintien de bas coûts de travail dans les colonies. Une force de travail bon marché et disponible fait partie des incitations pour les Israéliens et les étrangers à investir dans les colonies.
Dans les deux années qui ont suivi l’extension des lois du travail israéliennes aux colonies, plusieurs changements sont apparus — certains dus à l’application des lois et certains à d’autres facteurs sur le terrain.
1. Bas salaires et absence de droits sociaux
Les salaires des travailleurs ont augmenté, mais n’ont pas atteint le salaire minimum israélien (actuellement 20,7 shekels de l’heure). En général, les travailleurs agricoles Palestiniens reçoivent un tiers du salaire minimum, 50 à 60 shekels (15 $) pour huit heures de travail. Ceci s’applique aussi aux enfants employés pendant la saison des récoltes. Aucun changement important des salaires des travailleurs n’a eu lieu dans le secteur agricole. En revanche, dans les zones industrielles, les travailleurs reçoivent environ deux tiers du salaire minimum, environ 80 à 120 shekels par jour. Les travailleurs de plusieurs usines ayant demandé une augmentation ont été pacifiés par quelques shekels supplémentaires.
Un intéressant phénomène associé, c’est la rédaction de plusieurs dizaines de plaintes en nom collectif par des travailleurs contre leurs employeurs dans les zones industrielles. Au cours des trois dernières années, Kav LaOved a accompagné cinq cas de travailleurs industriels faisant des procès à leurs employeurs. Les procès demandaient l’application des lois du travail, en particulier le paiement du salaire minimum et les droits sociaux associés, tels que les congés maladie, les journées de vacances, de fêtes etc. La plupart de ces procès sont toujours en discussion devant les prud’hommes.
Ces procès, avec des dizaines de procès personnels, reflètent puissamment les changements des relations d’emploi entre travailleurs Palestiniens et employeurs Israéliens dans les colonies. Les travailleurs avaient l’habitude de se considérer comme travailleurs de deuxième classe parce qu’ils n’étaient pas Israéliens. Ils croyaient que leurs employeurs Israéliens leur faisaient une faveur en les embauchant. Avec le temps, les travailleurs en sont venus à se voir différemment, comme des égaux méritants un emploi décent. Cette transformation est venue de l’éducation par Kav LaOved et par les syndicats palestiniens concernant les lois israéliennes du travail et les droits des travailleurs, et de l’assistance juridique de ces organisations aux travailleurs dans des zones telles que Jéricho, Jénine, Tubas, Salfit, Qalqilya et Tulkarem.
Les plaintes en nom collectif ont un impact énorme. D’une part, elles expriment une protestation collective par des travailleurs contre les violations sur le lieu de travail. D’autre part elles portent un coup sérieux aux employeurs ; dans deux lieux de travail — une blanchisserie d’une carrière — les employeurs ont été près de fermer leurs opérations dans les colonies à cause des plaintes des travailleurs et des coûts élevés impliqués. À la suite de l’augmentation des plaintes devant les tribunaux prud’homaux, des employeurs ont gardé de leurs travailleurs des documents pouvant servir de preuves devant le tribunal, comme des bulletins de paie. Dans la plupart des fabriques les employeurs ont gardé les bulletins de paie. Dans certains endroits où les bulletins de paie étaient distribués auparavant, les employeurs ont commencé à les garder à la suite du jugement de la Cour Suprême sur l’application des lois israéliennes du travail. Dans d’autres cas, les employeurs ont falsifié l’information des bulletins de paie concernant le nombre d’heures ou de jours travaillés et ne mentionnaient pas les heures supplémentaires. Ainsi, les bulletins de paie reflétaient faussement le paiement d’un salaire minimum aux travailleurs alors qu’en réalité ceux-ci recevaient un salaire bien inférieur.
Un des cas les plus saillants a eu lieu dans la municipalité de Maale Adumim, une colonie de Jérusalem Est, qui employait environ 80 travailleurs Palestiniens. La municipalité a argumenté que la loi du travail jordanienne devrait s’appliquer à ces travailleurs Palestiniens. Les travailleurs, qui furent licenciés à cause d’un conflit du travail, argumentaient qu’ils devraient se voir accorder les droits garantis par les lois du travail israéliennes. De la même façon, dans une usine de la zone industrielle Mishor Adumim possédée par la compagnie israélienne Even Bar Ltd., les employeurs ont argumenté que les travailleurs devraient être rémunérés selon la loi du travail jordanienne.
Fréquemment, les employeurs ont forcé leurs travailleurs à signer des documents de renonciation de leurs droits en hébreu. Les travailleurs refusant de signer les documents étaient menacés de licenciement. Dans une usine, un travailleur forcé de signer un document en hébreu a écrit en arabe « mish aref » (je ne sais pas) ! Légalement, ces documents n’ont pas valeur de preuves devant les tribunaux prud’homaux.
2. L’emploi via des prestataires Palestiniens
Dans les colonies la vallée du Jourdain, les employeurs utilisent des prestataires Palestiniens, une pratique commune des 20 dernières années. Au cours de cette période, les prestataires se sont établis comme des intermédiaires absolus entre les employeurs et les travailleurs. Souvent les travailleurs ne connaissent pas le nom de leur employeur israélien. Le travail du prestataire est d’amener des travailleurs au travail selon la demande, de les payer et de s’assurer qu’ils ne demandent pas d’augmentation. Dans la plupart des cas, les prestataires licencient les travailleurs, changent leur lieu de travail et les empêchent de demander leurs droits. De leur côté, les travailleurs considèrent le prestataire comme une sorte d’agence de l’emploi qui peut leur trouver du travail.
Les travailleurs et les prestataires sont en compétition pour les jobs peu nombreux disponibles dans les colonies. Après le jugement de la Cour Suprême, les employeurs de la vallée du Jourdain ont essayé de présenter les prestataires eux-mêmes comme employeurs des travailleurs. Ils ont exigé que les prestataires remplissant les déclarations fiscales de salaires, une tâche qui incombe à l’employeur. En outre, dans certains cas le nom du prestataire était écrit sous ‘employeur’ sur les permis de travail. Les employeurs ignoraient les demandes d’augmentation des travailleurs et les renvoyaient aux prestataires pour ces questions.
Kav LaOved, avec les syndicats palestiniens de Jéricho, a entamé un dialogue avec certains prestataires qui refusaient de dissocier leur salaire de celui des travailleurs et s’appropriaient ainsi un montant inconnu sur les salaires des travailleurs. Beaucoup d’employeurs Israéliens dans la vallée du Jourdain admettent qu’ils ne payent pas le salaire minimum, mais justifient la pratique en argumentant que les travailleurs Palestiniens des colonies gagnent plus que les travailleurs dans l’autorité palestinienne.
Dans certaines zones industrielles, des usines ont commencé à employer leurs travailleurs via des prestataires. Dans quelques cas les travailleurs ont été capables d’empêcher cette pratique en résistant à l’introduction d’intermédiaires. Ces travailleurs étaient plus mûrs, plus professionnels et unis et ainsi capables de faire pression sur leurs employeurs en menaçant de faire grève. En une autre occasion, la section syndicale palestinienne de Tulkarem a été capable d’empêcher un prestataire d’entrer dans une usine en faisant appel à la pression sociale.
L’emploi via des prestataires Palestiniens est un important défi. Les changements des circuits d’emploi, particulièrement dans la vallée du Jourdain, vont mener à des changements sociaux profonds. Les prestataires ont souvent un statut social élevé, ils emploient les membres de leur famille et il est difficile pour d’autres de contester l’autorité qu’ils ont acquise au cours des années. Dans une de nos sessions de travail pour les femmes dans le village de Zbidat de la vallée du Jourdain, 20 travailleuses présentes se sont plaintes d’un bas salaire de 60 shekels par jour. Quand nous avons expliqué qu’elles devaient faire pression sur les prestataires elles ont répondu : « Ce sont nos frères, nous ne pouvons pas revendiquer contre eux ».
3. Mauvais traitements des travailleurs blessés
Quand ils sont blessés, la plupart des travailleurs doivent parvenir par eux-mêmes à l’hôpital palestinien le plus proche pour des premiers soins. D’autres sont évacués par MADA, le SAMU israélien, au check-point le plus proche où ils sont transférés vers une ambulance du Croissant-Rouge palestinien et conduits à un hôpital palestinien. Dans tous ces cas, les travailleurs ont droit à un traitement médical en Israël.
Exemple : le cas d’Ali Abu Ara, un travailleur agricole dans la colonie Mechora de la vallée du Jourdain. Le 24 novembre 2008 à 10 h 30 et s’est coupé la main gauche en travaillant dans une palmeraie. Il a saigné pendant 15 minutes, jusqu’à ce que le prestataire Palestinien le conduise à l’hôpital palestinien de Naplouse, qu’il n’a atteint qu’à 18 heures. (Devinez pourquoi ça a pris tant de temps).
Le travailleur dit qu’aucune ambulance ne fut appelée sur le lieu de travail. L’employeur, en réponse à une demande de Kav LaOved, a nié avoir jamais employé le travailleur. Le travailleur ne connaît que le prénom de l’employeur parce qu’il était employé sans permis de travail. Cette forme d’emploi est habituelle dans la vallée du Jourdain lorsque les travailleurs sont embauchés par des intermédiaires Palestiniens et n’ont pas de contact direct avec leurs employeurs israéliens.
(JPG)
Un ouvrier palestinien travaille sur un chantier de construction dans la colonie de Betar Ilit, en Cisjordanie, au printemps 2008.
En plus de supporter le traumatisme physique de la blessure, les travailleurs doivent trouver indépendamment un moyen d’arriver à un hôpital ; ils ne reçoivent aucune aide de leur employeur. D’après les témoignages de travailleurs, parfois un employeur les conduit au check-point le plus proche, mais il n’appelle pas une ambulance. La première réponse de l’employeur à la blessure d’un travailleur, est semble-t-il de le retirer du lieu de travail pour fuir ses responsabilités, plutôt que de fournir une première aide médicale.
Certains employeurs acceptent de payer pour les coûts médicaux de départ, mais quand des soins médicaux prolongés et coûteux sont nécessaires ils se désengagent souvent et laissent le travailleur se débrouiller seul. Dans la plupart des cas, l’employeur vire les travailleurs blessés au travail ou exige qu’il revienne au travail rapidement, avant guérison complète. Les travailleurs notent que les employeurs ne leur payent pas de congé maladie pour les absences dues à un accident du travail, et refusent souvent de remplir les formulaires qui permettraient aux travailleurs d’obtenir une indemnité de la sécurité sociale. Les travailleurs n’insistent pas sur ces questions parce qu’ils ont peur de perdre leurs sources de revenus ou celle des membres de leur famille qui travaillent pour le même employeur. Ces facteurs découragent le travailleur blessé de demander ses droits légaux.
Nous avons abordé les autorités israéliennes sur ces questions mais à ce jour nous n’avons pas reçu de réponse qui puisse faciliter une solution du problème. Kav LaOved travaille pour que les travailleurs blessés reçoivent un traitement médical initial dans un hôpital ou une clinique israélienne. Une ambulance du MADA est exigée par la loi pour les transporter en Israël, plutôt que pour de les transférer par un check-point à une ambulance palestinienne qui les conduit ensuite dans une structure médicale de l’AP. L’évacuation des travailleurs par MADA en Israël leur épargnera beaucoup de souffrances ainsi que le cauchemar bureaucratique de traiter avec les services de la sécurité sociale — un processus qui prend des mois.
4. L’insécurité au travail
Les travailleurs sont aussi exposés à une incroyable insécurité sur leur lieux de travail, qui ne sont pas surveillés par le Ministère de l’Industrie, du Commerce et du Travail, ou par l’Administration Civile (un organisme de l’armée dans les territoires occupés qui opère depuis 1967).
L’enquête de 2008 de Kav LaOved dans 60 fabriques, qui emploient 3000 Palestiniens dans les zones industrielles de Barkan, Nitzanei Hashalom, Alei Zahav, Karnei Shomron et Emanuel au nord de la Cisjordanie, dépeint un tableau choquant des conditions de sécurité au travail. 97 % des travailleurs de ces zones sont directement exposés aux dangers découlant de l’indifférence aux règlements élémentaires de sécurité du travail. 59 % des travailleurs font face à des conditions très dangereuses et ne disposent pas de matériel de sécurité basique et approprié.
Un des exemples les plus frappants est celui des travailleurs agricoles de la vallée du Jourdain. Chaque année, Kav LaOved relève leurs conditions de travail, et souligne le travail sur des palmiers dattiers élevés et l’emploi de pesticides dangereux. Ces deux tâches sont accomplies sans aucune mesure de protection. Homme, femmes et enfants sont exposés directement et indirectement à des substances dangereuses. Les hommes répandent des pesticides sur les champs sans vêtements ni équipements de protection. À côté d’eux, femmes et enfants ramassent ou coupent les fruits et les plantes pollués par les pesticides, un travail aussi dangereux que l’épandage lui-même. Les enfants sont particulièrement sensibles à ces pesticides et risquent de développer des problèmes de fertilité et des cancers.
L’usine d’embouteillage de gaz de la zone industrielle Nitzanei Hashalom près de Tulkarem est un autre exemple. En juin 2009, Kav LaOved a envoyé une lettre à l’officier du bureau de l’emploi de l’Administration Civile, présentant les plaintes des travailleurs concernant leur exposition à des gaz dangereux tels que le bromure de méthyle et d’autres. Les travailleurs sont exposés à la vapeur toxique dégagée dans le processus de fusion du plomb, ils inhalent des vapeurs de peinture, de la poussière des sels de nettoyage et des vapeurs des détergents de nettoyage des bouteilles de gaz. Dans la lettre, Kav LaOved indiquait aussi que les travailleurs étaient vulnérables à des accidents du travail et à des maladies professionnelles. Kav LaOved s’inquiète des conditions de santé et mentales des travailleurs de l’industrie, particulièrement du fait que beaucoup d’entre eux ne sont pas conscients des risques sur le lieu de travail et du fait que l’usine ne fait pas de contrôle médical de ses travailleurs.
Kav LaOved a adressé ces réclamations à la direction de l’usine, qui les a écartées. La direction argumente que l’officier du bureau de l’emploi de l’Administration ‘Civile’ visite régulièrement l’usine pour inspection. Aucune réponse a été reçue de l’Administration Civile et à ce jour aucune inspection ni règlementation n’a été mise en place dans l’usine. Les travailleurs souffrent gravement de leur travail avec les substances chimiques dangereuses.
La plupart des Palestiniens travaillant dans les colonies ne sont pas protégés sur le lieu de travail. Beaucoup signalent différents douleurs, le plus souvent des migraines, des douleurs de dos, aux jambes ou au bras et des difficultés respiratoires. Les questions de santé tournent autour des maladies liées au travail qui restent non diagnostiquées car il n’y a pas de clinique traitant ces maladies-là dans l’AP et les travailleurs ne peuvent pas accéder aux cliniques en Israël.
5. Dépendance financière et plus
La dépendance des travailleurs Palestiniens de leurs employeurs dans les colonies n’est pas qu’économique. Les travailleurs dépendent des employeurs pour leur permis de travail. Pour recevoir un permis de travail, l’employeur doit soumettre une demande à l’Administration Civile qui attribue au travailleur un accès à la zone de la colonie. Le principal critère de délivrance des permis est le certificat de sécurité. Le passé du travailleur doit être libre de toute action ou déclaration pouvant mettre en danger la sécurité d’Israël. Potentiellement, le travailleur impliqué dans un conflit du travail avec un employeur peut se voir refuser l’accès pour « raisons sécuritaires ». Cette crainte empêche beaucoup de travailleurs de demander leurs droits légaux.
La peur de perdre le permis de travail est souvent plus grande que celle de perdre un travail. Sans le permis, les chances d’emploi de travailleurs dans les colonies sont proches de zéro. Les employeurs Israéliens n’hésitent pas à utiliser cela comme un atout pour faire pression sur leurs travailleurs pour qu’ils abandonnent les procès devant les cours prud’homales ou s’abstiennent de demander une augmentation. Dans un cas, des travailleurs qui poursuivaient leur employeur devant la cour prud’homale de Tel-Aviv pour le salaire minimum et d’autres droits ont déclaré que celui-ci, en réponse, les a dénoncés à la police israélienne qui leur a par conséquent interdit de retourner à leur travail. Les travailleurs ont dit qu’ils avaient travaillé pour cet employeur pendant 10 ans et qu’il les aidait à rester sur le lieu de travail sans permis quand ça l’arrangeait.
Souvent, l’employeur termine l’emploi des travailleurs en appelant les gardes de sécurité de la colonie qui expulsent les travailleurs. Par exemple, quand des travailleurs de deux installations coloniales de la zone industrielle de Mishor Adumin ont protesté du fait que leurs salaires n’étaient pas payés, les employeurs ont appelé le personnel sécuritaire de la colonie pour expulser les travailleurs des usines. Dans une des usines, l’employeur a suspendu les permis des travailleurs pour les empêcher de revenir et d’exiger leur salaire. À la suite de l’intervention de Kav LaOved, l’employeur a permis aux travailleurs de revenir, excepté sept d’entre eux qui le poursuivent maintenant devant la cour prud’homale de Jérusalem.
Défis et activités futures
Le projet de Kav LaOved d’assistance des travailleurs Palestiniens dans les colonies continuera d’aider les plaintes collectives et individuelles des travailleurs. Les cours prud’homales israéliennes sont la destination des procès faits par les travailleurs dont les droits sont niés. Cependant le travail légal ne suffit pas. Notre expérience nous enseigne que l’élévation de la conscience parmi les travailleurs et le suivi quotidien de leur plainte ont un impact significatif. La phrase « savoir c’est pouvoir » n’est pas théorique, sa vérité pratique est prouvée quotidiennement par les travailleurs qui vivent différemment leurs conditions d’emploi après avoir appris leurs droits. Dans certaines fabriques, les travailleurs ont même été capables de former un syndicat et de commencer des négociations avec les employeurs.
Les travailleurs Palestiniens conscients de leurs droits ont une image plus positive d’eux-mêmes. La peur de perdre sa source de revenus est toujours présente mais elle devient moins menaçante. Résultat de quatre années d’activité, les Palestiniens savent qu’ils sont des travailleurs égaux et non de deuxième classe.
Néanmoins, nous ne pouvons pas en rester au niveau élémentaire si nous voulons changer considérablement les relations entre employeurs Israéliens et travailleurs Palestiniens, qui ressemblent souvent à une relation de maître à esclave. Nous devons faire pression sur les autorités légales israéliennes pour mettre en oeuvre et appliquer les lois israéliennes du travail dans les colonies. Kav LaOved prépare plusieurs requêtes à la Cour Suprême contre des institutions israéliennes telles que l’institut de sécurité sociale, le ministère de l’industrie, du Commerce et du travail et l’administration civile.
L’engagement de clients, d’associations des droits humains, de fédérations syndicales internationales et de citoyens qui croient que les personnes sous occupation ont droit à un emploi correct, et leur volonté d’exercer une pression sociale sont un autre outil puissant pour faire pression sur les employeurs et sur l’Etat d’Israël pour faire appliquer les lois du travail appropriées.
Dans un cas, les travailleurs d’une usine de Soda Club de la zone industrielle de Mishor Adumim ont reçu une aide d’une origine inattendue - les médias suédois ont pu faire pression sur la compagnie en faveur des droits des travailleurs. En 2009, les travailleurs reçoivent leurs droits selon la loi israélienne. Cependant ils sont toujours au plus bas de la hiérarchie dans l’usine et craignent en permanence leur licenciement. À l’inverse, dans d’autres usines, comme Royalife — une usine de textile à Barkan, où les travailleurs sont soumis à une dure exploitation et reçoivent huit shekels par heure de travail (certaines femmes sont même payées moins), nous n’avons pas été capables de faire appliquer la loi par une pression du public israélien.
Nous avons produit un film (*) expliquant l’exploitation des travailleurs, les salaires de famine et les dangereuses conditions de travail, et nous avons essayé d’amener à la connaissance du public les violations légales qui ont lieu. Toutefois, l’indifférence d’une grande partie du public israélien à la souffrance des travailleurs palestiniens est un autre défi. Alors que notre vision à long terme inclut la viabilité économique et l’indépendance palestinienne, notre vision à court terme se focalise sur la construction d’une infrastructure de direction des travailleurs Palestiniens qui traitera de la réalité quotidienne des violations des droits des travailleurs.
13 mars 2010 - kavlaoved.org - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.kavlaoved.org.il/media-v...
Traduit de l’anglais par Jean-Pierre Bouché

L’UE stimule ses liens avec Israël et ferme les yeux sur les colonies illégales

dimanche 28 mars 2010 - 07h:41
David Cronin - IPS
Des diplomates représentant l’Union européenne ont conçu un nouveau plan visant à renforcer les relations de l’UE avec Israël en dépit de l’expansion des colonies illégales dans les territoires palestiniens occupés.
(JPG)
Jérusalem, l’occupant ne fait pas que construire des logements pour les colons israéliens, il détruit les maisons, propriétés des Palestiniens, au vu et au su de l’Europe
(Photo Intal)
L’Espagne, actuelle détentrice de la présidence tournante de l’Union européenne, veut faire avancer les travaux pour un rehaussement officiel des liens politiques et commerciaux de l’Union avec Israël dans les mois qui viennent.
Quand l’UE et Israël se sont entendus en 2008 pour prendre des dispositions intégrant Israël à l’économie de l’Union, les travaux sur ce dossier ont en partie été bloqués à cause de la guerre déclanchée peu après contre Gaza. Mais un document officiel émanant des autorités espagnoles propose aujourd’hui que de nouvelles discussions soient bientôt ouvertes avec Israël et que le processus de revalorisation retrouve son dynamisme.
Le document, vu par IPS, est daté du 9 mars, du jour même où Israël fut sévèrement critiqué au niveau international pour avoir profité de la visite du vice-président des Etats-Unis, Joe Biden, pour annoncer qu’il allait construire 1 600 nouveaux logements à Ramat Shlomo, une colonie juive ultraorthodoxe dans Jérusalem-Est. La veille, le ministère de la Défense d’Israël avait publié un projet pour 112 nouveaux appartements dans Beitar Illit, une colonie en Cisjordanie.
A l’origine, le document visait à obtenir l’accord pour une rencontre formelle entre Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères israélien, et ses homologues de l’Union européenne, le 23 mars. Mais cette réunion a été annulée sans préavis.
Des officiels à Bruxelles ont cherché à minimiser l’importance de cette annulation, déclarant que la rencontre était reportée à avril ou mai. Une source proche de Catherine Ashton, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, a noté que celle-ci avait rencontré Lieberman lors de son voyage au Moyen-Orient la semaine précédente. « Nous ne voulions pas d’une redite des discussions qui s’étaient tenues alors  », dit la source, insistant sur le fait que l’annulation « n’était en rien une réaction diplomatique » à l’agrandissement des colonies israéliennes.
Bien que Ashton ait qualifié les colonies à Jérusalem-Est d’ « illégales », le document espagnol parle de ces colonies en disant simplement qu’elles « n’apportent rien d’utile », se faisant ainsi l’écho des propos que Hillary Clinton, secrétaire d’Etat US, tient parfois sur cette question. Le document espagnol également « prend acte de la manière positive » dont Israël a mené ses investigations sur le comportement de ses troupes pendant leurs attaques contre Gaza fin 2008 et début 2009.
Par contre, de nombreuses organisations des droits de l’homme ont protesté contre ces enquêtes qui ne respectent pas les dispositions de la résolution adoptée par l’Assemblée générale des Nations-Unies, en novembre de l’année dernière. L’Assemblée exige que les enquêtes sur la guerre, qui a fait plus de 1 400 tués palestiniens, soient indépendantes et crédibles, or Israël n’a jusqu’ici engagé de poursuites que contre un seul soldat, pour vol d’une carte de crédit.
Au début de ce mois, le Tribunal Russel sur la Palestine, « tribunal populaire » mis en place par une alliance de militants politiques, est arrivé à la conclusion que l’Union européenne n’avait pas honoré ses obligations résultant du droit international par lesquelles elle doit tenir Israël coupable des atrocités commises par son armée dans Gaza. Pour Frank Barat, coordinateur du tribunal, les enquêtes conduites par Israël « n’ont été pratiquement qu’une opération de blanchissage ».
Il insiste sur l’accord d’association entre l’UE et Israël, entré en vigueur en 2000, qui exige que les deux parties à l’accord respectent les droits de l’homme. Jusqu’à présent, l’UE a refusé de suspendre l’accord ou d’annuler les faveurs commerciales accordées à Israël, en protestation contre la cruauté infligée aux Palestiniens. « L’impunité dont jouit Israël est stupéfiante » ajoute Barat.
Maysa Zorob, la porte-parole du groupe palestinien des droits de l’homme, Al Haq, a déclaré que la volonté de l’Espagne d’apporter son accord aux enquêtes israéliennes sur la guerre à Gaza « faisait peser un gros danger pour la crédibilité de l’UE et son engagement pour les droits de l’homme ».
« L’Espagne est très intéressée pour que le rehaussement (des relations UE/Israël) revienne en débat » ajoute-t-elle. « Les raisons qui poussent l’Espagne à le vouloir à ce point sont pour moi quelque chose de vraiment incompréhensible. Je n’arrive même pas à imaginer la motivation qui se tient derrière tout cela. »
Certains observateurs estiment qu’une fois le rehaussement réalisé, Israël sera de fait Etat-membre de l’Union européenne. Au cours d’une visite d’adieu au Moyen-Orient, avant de passer la main en tant que premier haut responsable de l’UE pour les Affaires étrangères l’an dernier, Javier Solana déclara qu’Israël entretenait des relations plus étroites avec l’Union que n’importe quel pays extérieur au continent européen. Israël participe déjà à une large variété de programmes de l’UE, qui vont de l’archéologie à la navigation par satellite.
Raji Sourani, directeur du Centre palestinien pour les droits de l’homme (PCHR), basé à Gaza, a appelé l’Union européenne à repenser sa politique sur ses réactions aux violations d’Israël du droit international, qu’il appelle « une diplomatie tranquille ».
Dans une lettre adressée à Ashton la semaine dernière, Sourani écrit « Il est peut-être opportun de paraphraser un vieux proverbe : "La folie, c’est de faire la même chose, de la même manière, et de s’attendre à un résultat différent". Le temps d’une autre approche est venu. Cette approche doit s’ancrer solidement dans la primauté du droit international.
« Si l’UE veut préserver sa réputation internationale, alors elle ne peut pas continuer à pratiquer un deux poids deux mesures dans son expression à propos de l’Etat d’Israël. Non seulement ce deux poids deux mesures contrevient à ses propres obligations, mais son inaction en fait la complice de la politique israélienne de mépris à l’égard des droits de l’homme comme de ses violations du droit international. »
(JPG)
* David Cronin, né à Dublin en 1971, est le correspondant à Bruxelles de l’agence de presse Inter Press Service. Il a d’abord occupé cette fonction pour le quotidien irlandais The Sunday Tribune après avoir travaillé comme chargé de recherches et attaché de presse auprès du Parlement européen. Entre 2001 et 2006, il collabore à European Voice, hebdomadaire du groupe The Economist.
Le livre de David Cronin Europe’s Alliance with Israel : Aiding the Occupation sera publié dans le courant de l’année par Pluto Press.
Bruxelles, le 22 mars 2010 - IPS - traduction : JPP
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8423

La Judée déclare la guerre à Obama

dimanche 28 mars 2010 - 07h:38
Gilad Atzmon
La semaine dernière, nous avons vu des informations, dans la presse, au sujet de l’offensive de l’Aipac contre le Président Obama. Il a été rapporté que le lobby juif américain avait ôté ses gants de velours. Ouvertement, l’Aipac avait décidé d’augmenter sa pression sur les dirigeants américains et, en particulier sur le Président Obama.
(JPG)
Netanyahu (au centre), la présidente démocrate de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi et le leader de la minorité républicaine de cette assemblée, John Boehner (deux sionistes forcenés) - Photo : Reuters
« Les déclarations récentes de l’administration Obama au sujet des relations américano-israéliennes est un sujet de grave préoccupation », a indiqué l’Aipac dans sa déclaration. La réaction de l’Aipac faisait suite à un week-end de récriminations et de demandes américaines, à la suite des annonces provocatrices d’Israël selon lesquelles il avait donné son approbation préalable à la construction de 1 600 appartements supplémentaires destinés à des colons juifs dans un quartier palestinien de l’Est de la ville de Jérusalem occupée.
Contrairement au Président Obama, qui semble apporter la priorité à des questions telles que son projet de loi sur la sécurité sociale et à la relance de l’économie des Etats-Unis, l’Aipac affirme savoir quels sont les « véritables » intérêts de l’Amérique et la manière dont ces intérêts doivent être poursuivis. « L’administration devrait faire un effort conscient et se garder de toutes exigences formulées publiquement et de tout ultimatum unilatéral visant Israël, avec lequel les Etats-Unis partagent des intérêts essentiels, fondamentaux et stratégiques ». L’Aipac a suggéré par ailleurs que les dirigeants américains devraient se focaliser sur une éventuelle confrontation avec l’Iran. « L’escalade verbale des derniers jours ne peuvent que nous détourner du travail substantiel qui doit être fait en ce qui concerne l’urgente question de la recherche rapide, par l’Iran, d’armes nucléaires ».
Certes, l’on sait que les lobbies juifs n’y vont jamais avec le dos de la cuillère lorsqu’il est question de faire pression sur des Etats, des dirigeants mondiaux et même des superpuissances. Le comportement de l’Aipac, pas plus tôt que la semaine dernière, m’a rappelé la déclaration de guerre des juifs contre l’Allemagne nazie, en 1933.
Peu de gens savent qu’en mars 1933, c’est-à-dire bien avant qu’Hitler ne soit devenu le chef incontesté de l’Allemagne et n’ait entrepris de restreindre les droits des juifs allemands, le Congrès juif américain annonça l’organisation d’une manifestation de protestation massive dans les jardins de Madison Square, appelant à un boycott américain des produits allemands.
Il est évident que je pense qu’Obama n’a rien de commun avec Hitler ! Il n’y a vraiment pas grand-chose de commun entre les deux leaders, en termes de philosophie, d’attitude vis-à-vis de l’humanisme ou de vision de la paix mondiale [1]. Toutefois, il est difficile de fermer les yeux sur les similarités entre le comportement de l’Aipac, la semaine passée, et la conduite qui fut celle du Jewish American Congress en 1933.
Le 24 mars 1933, le Daily Express (de Londres) a publié un article annonçant que les juifs avaient d’ores et déjà lancé leur boycott contre l’Allemagne et qu’ils brandissaient la menace d’une « guerre sainte » à venir sous peu. Ce quotidien à grand tirage exhortait les juifs, partout dans le monde, à boycotter les produits allemands et à manifester activement contre les intérêts économiques de l’Allemagne.
The Express indiquait que l’Allemagne était « désormais confrontée à un boycott mondial de son commerce, de ses services financiers et de son industrie... à Londres, à New York, à Paris et à Varsovie, les hommes d’affaires juifs sont unis et prêts à mener ensemble la Croisade économique contre l’Allemagne ».
Les sources juives ont tendance à en faire des tonnes au sujet du fait que la décision prise par Hitler le 28 mars 1933 ordonnant un boycott contre les commerces et les produits juifs était une escalade en riposte directe à la déclaration de guerre des dirigeants juifs mondiaux contre l’Allemagne. De fait, la seule enclave juive qui reconnaît l’ordre historique exact des événements ayant conduit à la destruction des juifs d’Europe est la secte juive orthodoxe antisioniste connue sous le nom de juifs de la Torah. J’imagine qu’au cas où, de manière similaire, les choses se gâteraient entre l’Amérique et ses lobbies juifs, les idéologues tribaux juifs seraient les premiers à oublier (volontairement) que c’est bien l’establishment juif américain qui aura travaillé d’arrache-pied à nourrir cette inévitable animosité.
Si vous vous demandez pour quelle raison les politiciens juifs répètent exactement les mêmes erreurs encore et toujours, la réponse est très simple. Les juifs ne connaissent pas leur histoire juive, pour la bonne et simple raison que l’histoire juive n’existe pas !
C’est comme ça : l’histoire juive est faite de bric et de broc, de fables ficelées à la va-vite ensemble afin de donner une image fallacieuse de narratif victorieux. L’histoire juive est une collection de points aveugles, reliés entre eux par des mythes, des fantaisies et des mensonges, afin de présenter l’illusion d’un narratif cohérent du passé et une vague apparence de chronologie. L’universitaire israélien Shlomo Sand nous a appris que les sionistes, ainsi, dans une certaine mesure, que leurs rivaux, les Bundists, n’étaient pas particulièrement timides lorsqu’il s’agissait d’ « inventer » l’histoire de leur (soi-disant) nation juive.
C’est même encore plus grave : il n’est pas jusqu’à l’holocauste, qui aurait pu être un coin illuminateur majeur dans le rayonnement juif, a été transformé en un chapitre sclérosé qui ne fait que pérenniser la cécité. En tant que vision du passé, il a pour fonction de cacher et de déguiser, et non de révéler et d’informer. Dans un livre d’histoire juive, vous ne trouverez rien au sujet de la « déclaration de guerre de la Judée contre l’Allemagne nazie ». Dans les textes historiques juifs, le compteur de la chronologie n’est jamais déclenché avant que la souffrance juive ait commencé. L’histoire juive se transcende elle-même, par-delà la notion de causalité. Elle veut nous persuader du fait que la persécution contre les juifs naît de nulle part.
Les textes historiques juifs éludent les questions incontournables telles que les raisons pour lesquelles l’hostilité se développe une fois après l’autre et celles pour lesquelles les juifs se font des ennemis aussi nombreux avec une telle facilité ?
Manifestement, les dirigeants de l’Aipac sont en train de réitérer les graves erreurs de leurs prédécesseurs du Congrès juif américain. Ils n’apprennent rien de leur histoire, car il n’existe pas le moindre texte historique juif duquel on puisse retenir quelque chose. En lieu et place de texte historique, les juifs ont l’Holocauste, qui est un événement ayant mûri pour finir par donner une nouvelle religion (ce qui est une tout autre chose).
De toute évidence, la religion holocaustique est judéo-centrique jusqu’à la moelle. Elle définit la Raison d’être juive. Pour les juifs, elle signifie une impuissance innocente totale de la diaspora, et elle considère que le Goy est un assassin « irrationnel » en puissance. La nouvelle religion juive prêche la vengeance. Elle va jusqu’à instituer un nouveau Dieu juif. Au lieu de l’ancestral Yehova, le nouveau Dieu juif est « le juif » lui-même : cet être courageux et futé, celui qui a survécu au génocide ultime, au plus sinistre des génocides, celui qui a ressurgi des cendres et qui est allé vaillamment de l’avant, vers un nouveau commencement...
Jusqu’à un certain point, la religion holocaustique signale l’abandon du monothéisme par le judaïsme, puisqu’aussi bien chaque être juif est un petit Dieu ou une petite Déesse en puissance. Ainsi, Gilad Shalit est le Dieu ‘innocence’, Abe Foxman est le Dieu antisémitisme, Madoff est le Dieu de l’entourloupe financière, Greenspan est le Dieu de la « bonne économie ». Lord Goldsmith est le Dieu du ‘feu vert’, Lord Levy est le Dieu du recueil de fonds, Wolfowitz est le Dieu du nouvel expansionnisme américain et l’Aipac et l’Olympe américain où les êtres humains américains élus viennent demander la pitié et le pardon pour le fait d’être Goyim et d’oser, à de rares occasions, dire la vérité sur Israël.
La religion holocaustique est le stade ultime dans la dialectique juive ; c’est la fin de l’histoire juive, car c’est la forme la plus profonde et la plus sincère de l’ « auto-admiration ». Au lieu d’inventer un Dieu abstrait préférant les juifs pour en faire son peuple élu, dans la religion holocaustique, les juifs saucissonnent la moelle divine. Le juif, tout simplement, s’élit lui-même. C’est la raison pour laquelle l’identité politique juive ne saurait être assujettie à des occurrences humainement contingentes. Le nouveau Dieu juif, entendre par là « le juif », ne fait que réécrire les fables au service de la tribu, dès que le besoin s’en fait sentir. Cela peut expliquer pourquoi la religion holocaustique est protégée par les lois, alors que n’importe quel autre chapitre et n’importe quelle autre narration de l’histoire peuvent être débattus ouvertement par les historiens, les intellectuels et tout un chacun.
On l’aura deviné : avec une telle vision du monde intensément autocentrée, il n’y a plus beaucoup d’espace pour l’humanité, pour la grâce ou pour l’universalisme. Personne ne sait, en vérité, si les juifs pourront un jour guérir de leur nouvelle religion. Mais il est crucial que tout humaniste résiste de toutes ses forces à la religion holocaustique, qui ne peut que répandre le malheur, la mort et le carnage.
[1] Contrairement au Président Obama, qui a repoussé son voyage en Extrême-Orient uniquement afin de pouvoir rencontrer le Premier ministre israélien et qui a envoyé sa Secrétaire d’Etat calmer ses détracteurs juifs en leur promettant davantage de confrontation avec l’Iran, Hitler, lui, avait réagi avec fureur (sans jeu de mots !) contre la pression juive.
(JPG)
* Gilad Atzmon est écrivain et musicien de jazz, il vit à Londres. Son dernier CD : In Loving Memory of America.

http://www.gilad.co.uk/writings/jud...
Traduction de l’anglais par Marcel Charbonnier
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8421

Sommet arabe de Syrte : El Qods occupée intéresse moins les Arabes !

publié le dimanche 28 mars 2010
R. Bel

 
C’est un sommet diminué de huit leaders arabes qui s’est ouvert hier à Syrte (Libye). Outre le président libanais, Michel Souleymane, le président Hosni Moubarak, malade, ce sont également les dirigeants saoudien, marocain, émirati, omanais, irakien et bahreïni qui n’ont pas fait le déplacement à Syrte.
Pourtant, la question de la colonisation israélienne à El Qods occupée figure en tête de l’ordre du jour de ce sommet qui a été examinée aux côtés des propositions relatives notamment à la gestion des différends inter-arabes et la réforme de la Ligue arabe. Les dirigeants présents à ce 22e sommet, qui se tient pour la première au pays du guide, le colonel El Gueddafi, appelé « sommet du soutien à la résistance d’El Qods occupée », devraient adopter la position du comité de suivi de l’initiative arabe de paix qui exige l’arrêt de la colonisation à El Qods avant toute négociation entre Palestiniens et Israéliens. L’émir de l’Etat du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, qui a remis la présidence du sommet au guide la Djamahiria libyenne, le colonel Maâmar El Gueddafi, a proposé dans une allocution la constitution d’un haut comité qui aura pour mission de faire des propositions à même de résoudre la crise de l’action arabe commune.
Celui-ci avoue que « l’action arabe commune est confrontée à une crise arabe aiguë qu’on ne peut ignorer ». « Il ne faut pas se leurrer, ni tromper nos peuples, nous n’acceptons pas également de présenter au sommet arabe ni à la nation un rapport sur les réalisations du Conseil ministériel, sachant à l’avance que les résultats ne seront pas satisfaisants », a-t-il affirmé. « On ne peut pas faire endosser la responsabilité aux autres. Il est inutile de prendre des décisions dans un contexte de crise globale entravant l’action arabe commune, notamment en ce qui concerne la question d’El Qods et d’Al Aqsa », a-t-il souligné. Le colonel El Gueddafi a, de son côté, indiqué que « le citoyen arabe attend des dirigeants arabes des actes et non pas des paroles ». Les dirigeants arabes, a ajouté le Guide de la révolution libyenne, « font face, dans ce sens (...) à des défis inédits. Nous essayons d’œuvrer conformément aux aspirations arabes et nous sommes obligés d’avancer ».
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a affirmé pour sa part qu’il ne pouvait y avoir de négociations indirectes avec Israël sans arrêt des activités israéliennes de colonisation. « Al Qods et sa périphérie représentent le portail et la clé vers la paix », a indiqué M. Abbas, avant de souligner l’attachement de l’Autorité nationale palestinienne à toute parcelle de terre et à toute pierre d’El Qods ainsi qu’à la défense de la capitale de la Palestine [1].
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a quant à lui exprimé « sa consternation » quant aux violations constatées de visu commises par Israël contre les droits des Palestiniens à Ghaza, en Cisjordanie et à Al Qods, appelant « à lever le blocus imposé contre Ghaza ». « La construction de colonies est illégale et elle doit s’arrêter », a-t-il martelé. Pour le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, considérer Jérusalem comme la capitale indivisible de l’Etat hébreu, comme le font croire les Israéliens, est une « folie ». Les Israéliens ont dit que « Jérusalem unifiée est la capitale d’Israël. C’est une folie et ceci ne nous engage absolument pas », a déclaré M. Erdogan.
Celui-ci a estimé que l’Etat hébreu ne « violait pas seulement le droit international, mais aussi l’histoire ». Pour le Premier ministre turc, « si Jérusalem brûle, ceci signifie que la Palestine brûle. Et si la Palestine brûle, ceci veut dire que le Proche-Orient brûle ».

Jérusalem-Est : « Nous vivons comme des chiens, encerclés »

publié le dimanche 28 mars 2010
Delphine Matthieussent

 
Plongée à Issawiya, quartier où les heurts israélo-palestiniens de la semaine dernière ont été particulièrement violents.
L’heure de la sortie des classes à Issawiya : une nuée d’écoliers et d’adolescents envahit les ruelles de cette bourgade palestinienne étalée à flanc de coteau, sur le versant septentrional de la colline séparant Jérusalem du désert de Judée. L’heure aussi à laquelle les jeunes se regroupent parfois dans la rue principale pour lancer des pierres contre les policiers israéliens, visibles sur un terre-plein qui surplombe la localité. Car Issawiya, qui compte une dizaine de milliers d’habitants, fait partie de ces localités palestiniennes à la périphérie de Jérusalem, pauvres, mal desservies et peu intégrées au tissu urbain, annexées par Israël et rattachées aux frontières municipales. C’est à Issawiya, ainsi que dans le camp de réfugiés de Shouafat, un peu plus au nord, que les affrontements entre jeunes palestiniens et policiers israéliens, qui ont fait plusieurs dizaines de blessés la semaine dernière, ont été les plus violents. Ils ont même fait craindre le début d’une troisième intifada.
« J’y suis allé avec mes cinq frères. Un des jeunes a perdu un œil, un autre a pris une balle dans le pied, mais pour défendre la mosquée Al-Aqsa, je suis prêt à me battre tous les jours », lance fièrement Hassan, 12 ans, accoudé au comptoir poussiéreux de l’épicerie familiale. Sa mère, Azizeh, qui affirme souhaiter une troisième intifada, opine. « Je suis inquiète pour mes enfants, mais il faut bien que nous défendions nos sites religieux. » A l’origine de ces tensions, des rumeurs, attisées par le Hamas et certains responsables du Fatah (le parti du président palestinien, Mahmoud Abbas), qui prêtent aux autorités israéliennes la volonté de saper les fondements de la mosquée Al-Aqsa. L’édifice, troisième Lieu saint de l’islam, est construit sur l’esplanade des Mosquées qui surplombe le mur des Lamentations, sacré pour les juifs. C’est de là qu’était partie la deuxième intifada, en 2000.
Provocations. Le gouvernement israélien a jeté de l’huile sur le feu la semaine dernière en inaugurant en grande pompe, dans le quartier juif de la vieille ville, une synagogue rénovée. Le mois dernier, il avait déjà annoncé son intention d’inscrire au patrimoine national israélien le caveau des Patriarches, à Hébron, et le tombeau de Rachel, près de Bethléem, en Cisjordanie - deux lieux sacrés tant pour les juifs que les musulmans. Soit autant de gestes perçus comme des provocations par les Palestiniens. Mais ces tensions religieuses, endémiques à Jérusalem, sont loin d’être les seules responsables des récentes violences dans la Ville sainte et en Cisjordanie. La politique israélienne de judaïsation de la partie orientale de la ville, qui s’est intensifiée depuis l’arrivée au pouvoir de Benyamin Nétanyahou, a évidemment attisé la rancœur et les frustrations des habitants palestiniens. Hani Esawi, responsable de la station de bus d’Issawiya, soupire : « Il y a pire que les constructions à Ramat Shlomo [l’annonce de nouvelles installations dans ce quartier de colonisation de Jérusalem-Est a provoqué la crise récente entre l’Etat hébreu et les Etats-Unis, ndlr]. Les Palestiniens de Jérusalem-Est suffoquent, ils se sentent assiégés. Ils sont encerclés par le mur. Israël démolit leurs maisons, les expulse, refuse de leur donner des permis de construire, les exproprie de leurs terres, confisque leur carte d’identité [de résident de Jérusalem] à la moindre occasion. Ils n’en peuvent plus. »
Ali et Aida el-Hommus tiennent une petite épicerie au rez-de-chaussée d’une des maisons de plusieurs étages construites à quelques mètres les unes des autres, entre lesquelles serpentent les ruelles étroites, jonchées de sacs poubelles non ramassés depuis plusieurs jours. Ils vivent avec leurs cinq enfants dans une pièce encombrée des cartons de fruits et de sacs de sucre, qui sert aussi d’arrière-boutique à l’épicerie. « Je ne vends pas pour 100 shekels [environ 20 euros] par jour. Nous vivons comme des chiens, dans un trou, encerclés de partout par les constructions israéliennes », enrage Ali, faisant référence aux quartiers de colonisation israéliens, à l’ouest et au nord d’Issawiya, et à la colonie de Maale Adoumim, à l’est. « Ce n’est qu’une question de temps avant que nous soyons tous expulsés de Jérusalem », ajoute-t-il. Il ne pense cependant pas qu’une troisième intifada soit la solution : « Je ne crois pas nos dirigeants et je n’écoute pas leurs appels. Ils essayent tous de nous manipuler. L’Autorité palestinienne veut une intifada parce que les négociations sont bloquées, le Hamas parce qu’ils veulent discréditer Abbas. Mais qu’est-ce qu’on peut faire contre Israël ? Ces affrontements ne mèneront à rien. Tout ce que nous voulons, c’est vivre en paix, gagner notre vie et pouvoir élever nos enfants. »
Pression. La perspective d’un soulèvement palestinien comparable à celui de 2000 est dès lors peu probable, estiment la plupart des analystes. D’abord parce que les forces de sécurité israéliennes, tirant les leçons de l’embrasement de 2000, ont limité les risques de dérapages en réduisant au maximum les affrontements directs avec les manifestants. Lors des récents heurts, dont la durée et l’intensité ont été relativement limitées, ce sont des policiers israéliens en civil qui sont massivement intervenus. Surtout, l’Autorité palestinienne n’a pas intérêt à une explosion de violences alors qu’Israël subit la pression de Washington sur la question de la colonisation. Enfin, des formes nouvelles de protestation, non-violentes et très médiatisées, se sont développées : manifestations hebdomadaires dans les villages de Ni’lin et Bi’lin contre le mur de séparation israélien, dans le quartier de Sheikh Jarrah (à Jérusalem-Est), contre les expulsions de familles palestiniennes et boycott des denrées produites dans les colonies de Cisjordanie. Le journaliste et homme politique palestinien Hanna Siniora juge ces actions particulièrement efficaces : « Je ne crois pas à une nouvelle intifada parce que des actions non-violentes commencent à prouver leur efficacité en ralliant le soutien des organisations israéliennes de défense des droits de l’homme et de la communauté internationale. »