lundi 15 mars 2010

Israël ordonne la démolition d’une mosquée en construction près de Naplouse

Naplouse - 14-03-2010
Par Maan News 
Les autorités israéliennes ont ordonné aujourd’hui la démolition d’une mosquée en construction dans le village de Burin, a déclaré le fonctionnaire en charge des colonies de l’Autorité palestinienne. Ghassan Daghlas a dit à Ma’an que l’Administration civile israélienne avait émis l’ordre d’arrêter les travaux de la Mosquée Salman Al-Farisi, et de démolir des structures déjà construites, au prétexte que les travaux de rénovation de la mosquée ont été entrepris sans autorisation.
















La Mosquée Salam Al-Farisi, à Burin (photo Ma'an)

L’officiel palestinien a dit que la décision d’Israël était une « procédure dangereuse », sans précédent.
L’avocat palestinien Tawfiq Jabarin, à qui l’affaire a été confiée, a dit à Ma’an que c’est le département israélien de la construction à Beit El, une colonie israélienne à Ramallah, qui a émis l’ordre de démolition. Celui-ci donne sept jours aux Palestiniens pour démanteler le nouveau bâtiment, ajoutant qu’il en avait discuté avec le maire de Burin, Ali Eid.
Le maire a confirmé avoir reçu l’ordre israélien, rédigé en hébreu, qui a été communiqué à Ma’an par fax. Il a expliqué que la Mosquée avait été financée par les résidents du village, ainsi que les gens du village qui vivent à l’étranger. Elle est la deuxième plus grande mosquée du village, située au centre du village et entourée de maisons palestiniennes construites depuis 1967.
Eid a précisé que les autorités israéliennes prétendent que la mosquée en dans la zone C, tombant ainsi sous contrôle israélien total.
Le Chef du Service de Liaison palestinien, Luay Sa’adi, a déclaré à Ma’an qu’il avait reçu la réponse orale d’Israël à la plainte, à savoir que la démolition de la mosquée serait retardée. Cependant, Sa’adi a constaté qu’il n’avait toujours pas reçu l’ordre écrit d’arrêter la démolition.
L’avocat Jabarin a dit que les tribunaux israéliens ne prenaient pas en compte les « accords verbaux », ajoutant qu’un ordre d’arrêt de démolition devait émaner officiellement de l’Administration civile détaillant la suspension de la démolition.

Les forces israéliennes attaquent une manifestation de Palestiniennes à Qalandiya


Ramallah - 14-03-2010
Par ISM-France 
200 Palestiniennes se sont rassemblées hier au checkpoint de Qalandiya, qui coupe Ramallah d’Al-Quds, pour protester contre la colonisation sioniste, ainsi que l’extension galopante des colonies illégales, qui détruisent leurs vies, leurs rêves, leur environnement, leur avenir, leur capitale, leur patrie.














Les voyous surarmés de la 4ème armée la plus puissante au monde se sont prestement déployés sur les lieux et ont dispersé les courageuses manifestantes, à coup de grenades lacrymogènes et de matraque.
Plusieurs d’entre elles ont été blessées, et il y a eu au moins quatre arrestations.
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13577&type=temoignage&lesujet=R%E9sistances

L'Autorité servile de Ramallah contre Dalal Moghrabi‏

Cisjordanie - 14-03-2010
Par Nadine Acoury 
La clique collaborationniste de Abou Mazen & Co a empêché la cérémonie prévue jeudi 11 mars pour dédier une place à Ramallah et à al-Bireh (Cisjordanie) à Dalal Moghrabi, célèbre héroïne palestinienne, en commémoration de l'opération de résistance qu'elle a conduite à l'âge de 20 ans, le 11 mars 1978, à la tête d'un groupe de 10 fedayin arrivés par la mer, qui se sont emparés en plein Tel Aviv d'un bus militaire et liquidé 36 sionistes.
















Ehud Barak maltraitant la dépouille de Dalal, le 11 mars 1978

Qu'est-ce qu'on parie que Abou Mazen et ses représentants seraient trop heureux de répondre « présents ! » si Delanoë les invitait à la cérémonie du 13 avril prévue pour donner à une esplanade de Paris le nom d'un pilier du colonialisme sioniste en Palestine, dans le but bien sûr de « relancer les négociations de paix juste et durable entre les deux peuples voisins du Proche-Orient » et surtout de « lutter ensemble contre le terrorisme et la résistance armée » ? 
GLOIRE AUX MARTYRS DE LA RESISTANCE
Dalal Moghrabi, née en 1958 dans le camp de réfugiés de Borj el Barajneh, dans la banlieue sud de Beyrouth, originaire de la ville de Yafa en Palestine (et selon certaines sources, dont la famille algérienne était venue s'établir en Palestine avec l'émir Abdel Kader), était membre du Fatah. Sa dépouille devait faire partie des dépouilles de prisonniers récupérées lors de l'opération prisonniers sionistes contre prisonniers de la résistance menée en juillet 2008 par le Hezbollah, mais il semble que les sionistes aient poussé la fourberie jusqu’à la soustraire à l'échange.
Articles (en arabe) sur :
- al-quds.co.uk
- arabs48.com

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13575&type=communique&lesujet=Collabos 

Enfances et Jeunesses Volées

Palestine - 14-03-2010
Par Badia Benjelloun 
Au centre des US(a), dans l’État du Missouri, près de la moitié des écoles publiques de la ville de Kansas vont fermer. Le recteur de l’Académie défend cette décision votée par l’administration scolaire car elle respecterait le budget alloué de 50 millions de dollars. Ces écoles concernent des quartiers pauvres majoritairement noirs. C’est ainsi que se concrétisent les difficultés liées à la crise économique qui pénalisent d’abord les plus précaires et les plus démunis.


















Aucune dépêche des agences de presse qui ont repris l’événement ne mentionne que le déficit des États, certes lié à la récession, a été précipité par les différentes réformes fiscales des libéraux qui ont exonéré les plus hauts revenus. Ni ne rappelle que dans le même temps, la Chambre des Représentants a voté la poursuite de l’occupation de l’Afghanistan et de l’Irak, soit quelques 600 milliards de dollars US en coûts directs.
En Palestine, une requête a été déposée auprès de la Haute Cour de Justice du régime de Tel Aviv ; il s’agit d’une pétition émanant de colons juifs établis (illégalement, faut-il le rappeler, selon la Loi Internationale) dans la colonie de Kfar Adumim en Cisjordanie, à l’est de Jérusalem Est.
Ils demandent la destruction d’une école construite l’été dernier à Khan Al Ahmar, village au Sud Est d’Al Quds. Faite de matériaux de récupération, de sable et de terre, elle permet d’épargner des frais de transport coûteux, et parfois dangereux, jusqu’aux sites d’Azzariah ou de Rihah (Jéricho) pour les parents de 90 élèves.
Les associations de colons fondent leur réquisitoire sur l’urgence de ne pas autoriser les résidents légitimes de ce pays à disposer de leur terre à leur guise, avec le risque de créer un précédent de ‘fait accompli’. Les Palestiniens ont fait fi de son statut annexé par les Autorités coloniales pour des raisons d’expansion naturelle de leur colonie ! L’administration civile a ordonné la destruction, la Haute Cour de Justice recommande d’attendre la fin de l’année scolaire.
L’entité sioniste poursuit implacablement les annexions et le rétrécissement dunum par dunum, jour après jour, de ce qui reste des petits confettis palestiniens.
L’enfance est malmenée.
Celle des sans-droits.
Des immigrés de force, des déplacés, des colonisés et des occupés.
Dans ces deux cas, il ne s’agit pas de faits divers mais d’une métaphore qui condense la réalité d’un système capitaliste impérialiste.
Dans l’entité sioniste, le vol des terres des Palestiniens est virilement accompagné du vol de leur enfance. Les récits abondent d’enfants réveillés en pleine nuit, sortis de leur lit par les soldats des Forces de l’Occupation pour être emprisonnés dans des geôles souvent très éloignées de leur domicile.
Parmi les 11.000 prisonniers politiques palestiniens, figurent en permanence entre trois cent et quatre cent enfants de moins de 18 ans, faisant de cet artefact le champion du viol des Conventions internationales qui protègent les mineurs.
Cette semaine passée, un enfant de 10 ans et son frère âgé de 12 ont été arrêtés dans ces conditions désormais classiques. Interpellation à leur domicile dans la vieille ville d’Hébron à deux heures du matin, menace armée des parents, transport des deux enfants dans des jeeps distinctes, bandage des yeux, menottage très serré des mains derrière le dos, coups et tortures psychologiques avec emploi de chiens menaçants, bref la matrice de ce qui a été développé dans les prisons de la CIA en Irak. Ces enfants sont accusés d’avoir jeté des pierres sur des soldats, ils risquent jusqu’à 20 ans de prison (ordre militaire 378).
Dans les cas les plus favorables, ce qui s’est produit ici, les parents doivent payer une amende afin de récupérer leurs enfants traumatisés à vie par les mauvais traitements, autre manière de faire financer l’occupation par les occupés !
Cette brutalité n’est pas exempte d’intentions politiques. Il s’agit de briser la volonté de résistance des Palestiniens. Emprisonner un enfant, c’est le fragiliser, l’éloigner de son milieu familial et scolaire, l’exposer aux mauvais traitements des adultes de droit commun avec lesquels ils sont souvent mêlés. À la sortie, tous les anciens prisonniers présentent des troubles de comportement plus ou moins importants compromettant leur réinsertion sociale et scolaire.
La monstruosité de l’industrie carcérale aux US(a) avec deux millions de détenus, soit 25% de la population carcérale dans le monde, répond quant à elle à des exigences économiques tout à fait congruentes avec le racisme institutionnel états-unien. 12% des Noirs de 20 à 30 ans sont en prison, ou encore 55% des prisonniers sont des jeunes Noirs alors que la population noire ne représente que 12% de la population totale.
Ici ou là, il nous faut repolitiser les conflits.
La lutte des classes emprunte ces formes très concrètes de domination que les adeptes de la fumeuse théorie de la fin de l’Histoire voudraient essentialiser en conflits ethniques ou religieux.
http://www.ism-france.org/news/article.php?id=13574&type=analyse&lesujet=Enfants

L'Egypte installe des barrages d'acier à la frontière avec Gaza

14/03/2010  
Les forces de police et les gardes-frontières égyptiens ont commencé ces dernières heures à démanteler les anciennes tours de contrôle du côté égyptien de la frontière avec la bande de Gaza, en prélude à l'installation de barrages d'acier qui résistent aux balles. Selon le quotidien palestinien "AlAyyam" les nouveaux barrages seront moins hauts mais plus fortifiés et plus équipés.
"L'installation de ces barrages survient en parallèle au déploiement massif de soldats égyptiens à la frontière avec Gaza, surtout dans la zone des véhicules transportant les barrages", a précisé le même journal, ajoutant que "des soldats à bord de jeeps blindés militaires effectuent des patrouilles intensifiées depuis les premières heures du matin de ce dimanche, notamment près de la porte Salah Eddine.   
Ces installations coïncident avec la construction par l'Egypte d'un mur d'acier depuis plus de deux mois tout au long de la frontière avec la bande de Gaza, sous prétexte de vouloir stopper tout genre de trafic vers la zone assiégée par "Israël" depuis trois ans. 

Projet de logements juifs à Jérusalem-Est: une "insulte" pour les USA

14/03/2010  
L'annonce par "Israël" de la construction de 1.600 logements juifs à Jérusalem-Est est ressentie comme une "insulte" par les Etats-Unis et met en danger le processus de paix enclenché avec les Palestiniens, a jugé dimanche le principal conseiller de Barack Obama.
Cette annonce a été vécue comme un "affront" par Washington, a dit David Axelrod sur la chaîne CNN. "Cela a été une insulte. Mais surtout, cela a sapé la très fragile tentative d'amener la paix" au Proche-Orient, a dit Axelrod.
"Nous venons tout juste d'entamer des négociations indirectes. Nous faisons la navette entre les Palestiniens et les Israéliens. Et le fait que cette annonce intervienne à ce moment-là est très destructeur", a-t-il ajouté.
L'annonce de l'entité sioniste de construire de nouveaux logements dans le secteur à majorité arabe annexé de Jérusalem-Est est intervenue lors de la récente visite du vice-président américain Joe Biden dans la région et a immédiatement provoqué un tollé au sein de l'administration Obama.
Biden a accusé le gouvernement israélien de "saper la confiance nécessaire à des négociations fructueuses" avec les Palestiniens.
Durant l'entretien accordé à CNN, David Axelrod a estimé que Netanyahu avait reçu le message envoyé par Washington.
De son côté, le chef du gouvernement israélien a lancé au début d'une réunion du cabinet dimanche: "A la lecture des journaux, je propose qu'on ne se laisse pas emporter et qu'on se calme. Nous savons traiter ce genre de situations avec sang-froid".

Netanyahu minimise le risque de crise avec Washington

14/03/2010  
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a minimisé dimanche le risque d'une dégradation des relations avec Washington, sans pour autant revenir sur sa politique de colonisation.
"A la lecture des journaux, je propose qu'on ne se laisse pas aller à la panique. Nous savons traiter ce genre de situations avec sang-froid", a rétorqué Netanyahu aux journalistes à l'ouverture du Conseil des ministres hebdomadaire à Jérusalem.
"Il s'agit d'une erreur regrettable mais non intentionnelle, qui ne doit pas se reproduire. J'ai désigné une commission de directeurs ministériels à cet effet", a-t-il ajouté.
La presse israélienne s'alarmait dimanche de la "crise ouverte" avec Washington, au vu des vives réactions américaines à l'annonce, durant la visite du vice-président américain Joe Biden, d'un nouveau projet de colonisation à Jérusalem-est, ressentie comme  une "humiliation" par le principal allié "d'Israël".
Le quotidien Haaretz (gauche) estimait toutefois que "la crise longtemps attendue entre Israël et les Etats-Unis depuis que Benjamin Netanyahu a pris ses fonctions de Premier ministre", en avril 2009, avait "finalement éclaté".
Le chef du gouvernement "va devoir choisir entre, d'une part ses convictions idéologiques ainsi que son alliance avec la droite, et de l'autre la nécessité de garder le soutien des Etats-Unis", ajoutait le journal.
Pour l'ensemble des médias israéliens, ce soutien est d'autant plus indispensable qu'Israël compte sur Washington pour stopper le programme nucléaire iranien.
Selon son entourage, Netanyahu a été "surpris" par la vive réaction américaine, et espérait que les explications qu'il avait fournies au vice-président Biden suffiraient.
Le 9 mars, en pleine visite du vice-président américain dans les territoires occupés par "Israël", le ministère de l'Intérieur a annoncé son feu vert à un projet de construction de 1.600 logements dans un quartier de colonisation à Jérusalem-est annexée.
L'annonce a exaspéré les Palestiniens et suscité des condamnations unanimes dans le monde.
La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a eu un entretien téléphonique de près d'une heure avec Netanyahu vendredi, au cours duquel elle a employé des mots très durs pour condamner cette attitude jugée "profondément négative" envers Washington.
Pour tenter de calmer le jeu, Benjamin Netanyahu a exprimé ses regrets mais uniquement sur le fait que l'annonce ait été faite durant la visite. Il a assuré n'avoir pas été tenu au courant, arguant qu'il s'agissait d'un projet de longue date dont la mise en œuvre prendrait encore plusieurs années. Il n'est pas revenu sur sa politique de colonisation.
Il a contacté samedi la chancelière allemande Angela Merkel et le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, les assurant qu'il n'y avait pas "d'accélération de la colonisation" à Jérusalem-est.
Netanyahu a également souligné que sa politique ne différait pas de celle de ses prédécesseurs. Le "monde comprend que les quartiers juifs (établis à l'est) continueront à faire partie intégrante d'Israël" dans tout accord de paix futur, a-t-il estimé.

Un réseau d'espionnage américain démantelé à Téhéran

14/03/2010  
La République Islamique d'Iran a annoncé le démantèlement d'un réseau d'espionnage travaillant à la solde du service de renseignements central américain (CIA) et l'arrestation de trente personnes.
"Ce réseau qui communiquait sur l'internet était financé par les Etats-Unis et comprenait des membres du mouvement en exil des Moudjahidine du peuple (OMPI) et des monarchistes", ont indiqué les services du procureur général dans un communiqué cité par l'agence de presse Fars.
Le groupe est accusé d'avoir lancé une guerre psychologique contre la République islamique, organisé et encouragé le peuple à participer à des rassemblements illégaux, rassemblé des informations sur des scientifiques nucléaires qu'ils ont transmis à des agences d'espionnage". Il a également permis "aux Iraniens d'accéder à l'internet en court-circuitant les systèmes de
filtres officiels" et publié de fausses informations sur la mort de 72 personnes lors des affrontements qui ont suivi le scrutin présidentiel.
Selon le parquet, les fonds dont bénéficiait ce réseau "ont été alloués par l'administration de l'ancien président américain George  Bush pour lancer une cyberguerre contre l'Iran".
La majorité des membres de ce groupe ont été arrêtés en Iran mais "Interpol a été informé afin d'agir contre ceux vivant aux Etats-Unis", a précisé le parquet.
D'après le membre de la commission de la sécurité nationale et des relations étrangères au conseil consultatif iranien, cheikh Hussein Ibrahimi, le réseau d'espionnage en relation avec les Etats-Unis, avait été démantelé avant de commettre des actes dangereux ou de récolter des informations sur les experts nucléaires de l'Iran.
Dans une interview à la chaine télévisée "elAlam" samedi soir, Ibrahimi a déclaré: "Nous étions au courant de l'action des Etats-Unis à l'intérieur de la République Islamique, pour cette raison les membres du ministère de la sécurité ont arrêté ces derniers. Quiconque tente de porter atteinte à la sécurité de l'Iran sera arrêté, et nous sommes tous prêts à arrêter les agents des Etats-Unis. Washington cherche toujours à renverser le régime iranien, elle a essayé par le passé de réaliser cet objectif, et elle le fait maintenant via l'internet et les réseaux cybernétiques".
Et d'ajouter: "Les Etats-Unis doivent savoir que le gouvernement islamique en Iran est décidé à faire face à tous ceux qui tentent de déstabiliser la sécurité du pays. Tout complot contre l'Iran sera tourné contre ceux qui le trament".
"Malheureusement, toutes les personnes arrêtées sont des Iraniens qui ont vendu leur dignité aux étrangers. Dans tous les cas, ils ont été capturés et seront traduits en justice", a-t-il indiqué.
Selon la chaîne officielle de télévision en anglais Press-TV, l'un des deux responsables de ce groupe est Ahmad Batebi, un  étudiant qui a fui la République islamique en 2007 après avoir purgé une peine de neuf ans de prison après les émeutes étudiantes de juillet 1999.
Press-TV a seulement identifié l'autre responsable par le nom de Rafie.
Ibrahimi a par ailleurs assuré que son pays continuera à travailler pour se doter de la technique nucléaire pacifique tout comme les autres pays du monde, affirmant que l'Iran ne se soumettra pas aux intimidations.
S'agissant des efforts américains visant à convaincre les grands pays pour sanctionner l'Iran, cheikh Hussein Ibrahimi a estimé que "les Etats-Unis sont malvenus au monde, et ne peuvent pas s'attirer la sympathie ni le soutien des autres pour attaquer l'Iran quoi qu'ils fassent. Les Etats-Unis ont dépensé beaucoup d'argent mais nous remarquons que les pays des non-alignés ont soutenu l'Iran dans les instances internationales, tout comme les autres pays du monde qui savent bien la réalité et qui n'ont plus de confiance aux propos et aux actes américains contradictoires".  
"Les Etats-Unis sont dans l'impasse, ils ne réaliseront pas leurs objectifs, et aucun pays ne les soutiendra parce que l'Iran entretient d'excellentes relations avec la majorité des pays du monde", a précisé Ibrahimi, assurant qu'à trop jouer avec le feu, Washington se brûlera les doigts, et que l'Iran possède de multiples options pour alléger les pressions contre lui.

L'AIPAC appelle Washington à apaiser la tension avec l'entité sioniste

15/03/2010  
Les récentes déclarations de l'administration du président américain Barack Obama sur les liens entre les Etats-Unis et "Israël" constituent "un sérieux sujet d'inquiétude", a affirmé dimanche le groupe d'influence américain pro-israélien American Israel Public Affairs Committee (AIPAC).
"L'AIPAC appelle l'administration (Obama) à prendre des mesures immédiates pour apaiser la tension avec l'Etat hébreu", ajoute le groupe dans un communiqué.  
Dans son texte dimanche, il prétend que "l'escalade rhétorique de ces derniers jours" détourne "des problèmes urgents que sont la volonté de l'Iran de se doter d'armes nucléaires et la recherche de la paix entre "Israël" et l'ensemble de ses voisins arabes".
L'annonce par "Israël", durant la récente visite du vice-président américain Joe Biden, d'un nouveau projet de colonisation à l'Est de Jérusalem occupée, a ouvert une crise diplomatique entre Américains et Israéliens.
Plusieurs membres de l'équipe Obama, dont Joe Biden, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et le principal conseiller du président David Axelrod, ont critiqué en des termes très durs le projet de colonisation et le moment choisi pour l'annoncer.
Pour minimiser ce différend, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a chargé une commission d'enquêter sur cette annonce, faite ---prétend-t-il--- sans qu'il soit au courant, et a présenté des excuses pour le moment choisi.
Netanyahu et Clinton doivent tous deux s'exprimer lors de la conférence annuelle de l'AIPAC, prévue du 21 au 23 mars.
L'AIPAC est considéré comme le plus puissant groupe d'influence pro-Israélien aux Etats-Unis. Il bénéficie de soutiens dans l'ensemble du spectre politique au Congrès. 

Nouvelle provocation israélienne: Inauguration d'une synagogue près d'AlAqsa

15/03/2010  
La politique de provocation des Palestiniens et de la judaïsation de la ville sainte d'AlQuds vont bon train. Après l'annonce de la construction de 1600 logements pour des colons juifs, les autorités d'occupation s'apprêtent, ce lundi à  inaugurer une synagogue à proximité de la Mosquée d'AlAqsa. Pis encore, ladite synagogue de "Hourva" a été couverte d'un dôme similaire aux dômes des Mosqueés de cette ville sainte.
Les forces d'occupation ont acheminé, pour cette raison, des renforts militaires à Al-Quds occupée, où quelques 2.500 militaires ont été déployés dont plusieurs centaines dans la Vieille ville.
Les fideles palestiniens ont également été interdits, pour la quatrième journée consécutive, à avoir accès à l'esplanade des Mosquées.
"Compte tenu du risque de troubles nous maintenons l'état d'alerte et les restrictions d'entrée à l'esplanade des Mosquées, a déclaré, le porte-parole de la police d'occupation, Micky Rosenfeld.
Cette cérémonie qui revêt un caractère éminemment politique, intervient après de violents heurts, vendredi, sur l'esplanade des Mosquées, qui ont fait plusieurs dizaines de blessés Palestiniens.
UNE NOUVELLE PROVOCATION ISRAELIENNE
Pour les Palestiniens, il s'agit d'une nouvelle provocation israélienne. "Ce n'est pas une simple synagogue", a affirmé Hatem Abdel Qader, le responsable du dossier de Jérusalem occupée au sein du Fatah, le mouvement du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
"Cette synagogue sera le prélude à la violence, à l'extrémisme et au fanatisme religieux, et cela ne se limite pas aux extrémistes juifs mais inclut des membres du gouvernement israélien", a-t-il ajouté.
Entre-temps, la situationen Cisjordanie occupée,  n'est pas meilleure. L'armée d'occupation a prorogé jusqu'à mardi minuit le bouclage total de cette régions imposé depuis jeudi minuit, interdisant aux Palestiniens tout accès aux territoires occupés.

Qui a peur des archives d’Arafat ?

dimanche 14 mars 2010 - 11h:06
Abdelaziz Barrouhi
L’Autorité palestinienne souhaite rapatrier à Ramallah les documents personnels laissés à Tunis par le « Vieux », lors de son départ, en 1994. Les négociations traînent en longueur et les spéculations vont bon train  : « trésor » ou « bombe à retardement »  ?
(JPG)
Yasser Arafat dans son bureau tunisois, avenue Jugurtha, en janvier 1994
Maher Attar/Sygma/Corbis
Tunis, quartier résidentiel de Mutuelleville. Sur l’avenue Jugurtha, une modeste villa est la cible d’une drôle de chasse au trésor. Entre 1982 et 1994, à l’époque où, chassée du Liban, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) avait trouvé refuge dans la capitale tunisienne, Yasser Arafat y vécut. En 1994, à son retour à Gaza et en Cisjordanie un an après la conclusion des accords d’Oslo (qui prévoyaient - promesse jamais tenue - un retrait israélien des territoires occupés en 1967 et l’instauration d’un État palestinien), le chef historique de la résistance palestinienne préféra y laisser à l’abri ses archives privées. Depuis, la bâtisse, qui comporte deux niveaux, est placée sous la garde conjointe des services de sécurité tunisiens et de quelques hommes maintenus à Tunis de la garde présidentielle palestinienne, qu’on appelait jadis la Force 17.
Petits carnets
Que contiennent donc ces archives pour être à ce point convoitées  ? Elles rassemblent évidemment des documents antérieurs à 1994, dont certains remontent sans doute aux années 1960. Il est probable que s’y trouvent des correspondances échangées entre Arafat et des chefs d’État et hommes politiques étrangers, des PV de réunion, des documents financiers (y compris les fameux petits carnets dont Arafat ne se séparait jamais et où il tenait sa comptabilité bancaire), ainsi que des notes demeurées secrètes. Un « trésor », estiment certains. Une « bombe à retardement », écrivait le 19 janvier le site internet debka.com, qui se définit comme indépendant, mais dont les analyses sur le Moyen-Orient sont souvent proches de celles des services israéliens.
Ces derniers ont, de tout temps, fait la chasse aux archives d’Arafat. En 2002, lors d’une attaque de Tsahal contre la Mouqataa, le QG du chef de l’OLP à Ramallah, en Cisjordanie occupée, ils se sont emparés de dizaines de milliers de documents accumulés par lui depuis 1994. « Dans une certaine mesure, raconte Miri Eisin, un colonel dans le renseignement qui a participé à l’opération, nous leur avions pris leur mémoire, nous leur avions pris leur base de données. »
Depuis le décès du « Vieux », le 11 novembre 2004, dans des conditions, comme l’on sait, suspectes, l’Autorité palestinienne, présidée par Mahmoud Abbas, s’efforce elle aussi de récupérer les fameuses archives tunisoises pour les rapatrier à Ramallah. À plusieurs reprises au cours des derniers mois, ses représentants ont fait part de leur souhait aux autorités tunisiennes. Devant les atermoiements de ces dernières, ils ont proposé de photocopier les documents, puis sont revenus à la charge lors de la visite à Tunis, du 22 au 26 février, de Said Abou Ali, le « ministre » palestinien de l’Intérieur, en compagnie de trois généraux  : Ziad Hab Errih, chef de la Sécurité préventive, Hazem Atalla, directeur général de la police, et Radhouane el-Helou, responsable des finances.
Tensions et démentis
La délégation n’a pas obtenu que l’affaire soit inscrite à l’ordre du jour des entretiens, qui se sont limités aux « questions liées à la promotion des relations bilatérales ». Certains journaux au Moyen-Orient ayant, à cette occasion, évoqué des « tensions », les deux parties ont publié simultanément des démentis soulignant l’excellence de leurs relations (« solides », « privilégiées »). Dans l’immédiat, les archives resteront donc à Tunis, d’autant que les ayants droit d’Arafat, en premier lieu Zahia, sa fille aujourd’hui âgée de 15 ans, Souha, sa veuve, et Nasser al-Kidwa, son neveu, ont en principe leur mot à dire. En privé, des sources palestiniennes se déclarent convaincues qu’une commission mixte sera amenée, dans quelques mois, à réexaminer l’affaire sous un angle technique.
Si elle est repartie à Ramallah les mains vides, la délégation palestinienne a profité de l’occasion pour achever le démantèlement des institutions de l’OLP encore en place dans la capitale tunisienne. Le département des affaires politiques notamment, qu’Arafat souhaitait maintenir loin des regards israéliens, va être transféré à Ramallah.
Farouk Kaddoumi (alias Abou Lotf), son chef, établi à Tunis depuis vingt-huit ans, est l’un des fondateurs du Fatah et de l’OLP. Il s’est toujours opposé aux accords d’Oslo négociés par Abbas et refuse de rentrer dans les territoires occupés avant le départ du dernier soldat israélien. Pour lui, Ramallah est un « piège » dans lequel les dirigeants de la résistance se sont laissé enfermer. La tenue dans cette ville, en août 2009, d’un congrès du Fatah est donc à ses yeux totalement « illégitime ».
Abbas mis en cause
En juillet de cette même année, Kaddoumi n’a pas hésité à rendre public un document, qu’il affirme tenir d’Arafat en personne, suggérant qu’Abbas était informé des plans d’Ariel Sharon pour éliminer le chef de la résistance. Abbas a naturellement démenti et aussitôt écarté Kaddoumi de toute responsabilité au sein du Fatah. En sa qualité de membre du comité exécutif de l’OLP, dont il se considère un représentant diplomatique légitime, ce dernier conserve toutefois ses bureaux à Tunis. Il est désormais le seul haut responsable palestinien à y résider.
Mohamed Ghoneim (alias Abou Maher), un chef historique du Fatah qui gérait les affaires du mouvement, a quant à lui fermé son bureau à Tunis le 1er février, dans la plus grande discrétion, pour s’installer à Ramallah, où Abbas l’a nommé ministre sans portefeuille dans le gouvernement provisoire dirigé par Salem Fayyad. Moins chanceux, quelque trois cents cadres et employés de l’OLP et du Fatah, dont plusieurs dizaines d’officiers, se retrouvent abandonnés à un sort précaire, à Tunis. La plupart ont été mis à la retraite d’office. D’autres ont été repris - mais dans quelles conditions et pour combien de temps  ? - par l’ambassade de Palestine.
Tunis, le 12 mars 2010 - Jeune Afrique

Le déclin d’Israël

lundi 15 mars 2010 - 06h:17
Jonathan Cook - New Left Project
Dans une interview sur de vastes questions avec le New Left Project, le journaliste Jonathan Cook, basé à Nazareth, décrit la nature de plus en plus répressive de la société israélienne et les perspectives de solution au conflit israélo-palestinien.
(JPG)
14 mars 2010 - La brutalité israélienne n’a aucune limite, et n’en a jamais eue... Ici des soudards israéliens s’attaquent à des femmes palestiniennes qui manifestaient devant le checkpoint de Kalandia, près de Rammalah en Palestine occupée - Photo : AP
NLP : Qu’avez-vous pensé de la récente comparaison d’Israël à l’Afrique du Sud faite par Ehoud Barak ?
JC : Nous devrions être extrêmement réticents à attribuer un programme de gauche à des politiciens israéliens de haut rang qui utilisent le mot « apartheid » dans le contexte israélo-palestinien. Barak ne déclarait pas qu’Israël est un Etat d’apartheid quand il s’adressait aux hauts responsables délégués à la conférence de Herzliya le mois dernier ; il mettait en garde le gouvernement Nétanyahou, que son approche de la solution à deux Etats mettait en danger la légitimité d’Israël aux yeux du monde et mènerait finalement à ce qu’il soit appelé un Etat d’apartheid. Il politicaillait. Son but était d’intimider Nétanyahou pour qu’il signe son programme bien établi, et celui du centre israélien, de séparation unilatérale : une indépendance imposée aux Palestiniens sous la forme d’une série de bantoustans (soyez certains que l’ironie est complètement perdue pour Barak et d’autres). Barak sait que Netanyahou ne veut de créer aucune sorte d’état palestinien maintenant, même un Etat bidon, malgré ses engagements avec les USA.
Le dernier politicien israélien important à avoir parlé d’« apartheid » fut Ehud Olmert, et il est bon de rappeler pourquoi il a utilisé le terme. C’était en novembre 2003, quand il était vice-premier ministre et qu’il tentait désespérément de faire peur à son patron, Ariel Sharon, pour qu’il inverse son soutien de toujours aux colonies et adopte à la place le plan de désengagement de Gaza. La pensée d’Olmert était qu’en dissociant Gaza du projet du Grand Israël — en prétendant que l’occupation y était terminée — Israël pourrait gagner quelques années supplémentaires avant qu’il fasse face à une majorité palestinienne et au danger d’être comparé à l’apartheid Sud-africain. Ça a marché et Sharon est devenu l’improbable « homme de paix » pour lequel il est commémoré maintenant. (Étrangement, Olmert, comme Barak, définissait l’apartheid en termes purement arithmétiques : le pouvoir israélien sur les Palestiniens ne serait qualifié d’apartheid qu’au moment où les Juifs deviendraient une minorité numérique).
Barak joue le même genre de jeu avec Netanyahou, cette fois-ci en essayant de le presser de se séparer des zones les plus peuplées de la Cisjordanie. Il n’est pas étonnant que la tâche soit tombée sur le leader travailliste. Les deux autres présentateurs principaux de la séparation unilatérale sont hors circuit : Olmert va être jugé et Tzipi Livni est dans la jungle de l’opposition. Barak espère faire pression de l’intérieur du gouvernement. Barak est éminemment qualifié pour le job. Il a pris la charge du processus d’Oslo après l’assassinat de Yitzhak Rabin, puis à essayé de mettre en oeuvre la séparation finale implicite dans les accords d’Oslo à camp David en 2000 — en des termes extrêmement avantageux pour Israël. Peut-il réussir à changer les dispositions de Nétanyahou ? Ceci paraît improbable.  
NLP : Avi Shlaim décrivait récemment Tony Blair comme « le grand traître de Gaza ». Que faites-vous du rôle de Tony Blair comme envoyé de la paix au Moyen-Orient ?
JC : Blair est un commerçant renommé qui vend le même remède de charlatans à plusieurs clients. Premièrement, il est ici pour fournir un semblant de préoccupations occidentales sur le rapiéçage du Moyen-Orient. Il veut faire croire que l’Occident est engagé à agir même quand il omet intervenir et que la situation des Palestiniens en général, et de ceux de Gaza en particulier, se détériore rapidement. Il nous vend la dépossession continue des Palestiniens dans une bouteille étiquetée « paix ».
Il est aussi une sorte de proconsul européen pour conseiller les Américains sur un nouveau paquet-cadeau pour leur politique. Les USA sont devenus conscients qu’ils ont perdu toute crédibilité dans le reste du monde sur cette question. Le job de Blair est de reconcevoir la bouteille appelée « USA honnête intermédiaire » pour qu’on achète le produit à nouveau.
Sa tâche suivante est d’essayer de soutirer d’Israël toute concession mineure qu’il peut assurer pour le compte des Palestiniens et de persuader Tel-Aviv de coopérer pour vendre, comme percée dans le processus de paix, une bouteille vide appelée « espoir ».
Et finalement, il est ici pour créer l’impression que sa tâche principale est de défendre les intérêts des Palestiniens. À cette fin, il ramasse les trois bouteilles, les met dans un joli papier d’emballage et écrit sur l’étiquette « État palestinien ».
Pour ses travaux, il est grassement récompensé, particulièrement par Israël.
NLP : Vous avez décrit comment Israël devient de plus en plus répressif envers sa propre population arabe. De quelle façon ?
JC : Soyons clairs : Israël a toujours été « répressif » envers sa minorité palestinienne. Ses deux premières décennies ont été marquées par un gouvernement militaire très dur pour la population palestinienne en Israël. Par exemple, des milliers de Bédouins ont été expulsés de leurs maisons dans le Néguev plusieurs années après l’établissement d’Israël et chassés dans le Sinaï. Le passé d’Israël ne devrait pas être glorifié.
Ce que j’ai argumenté, c’est que la direction prise par la politique israélienne depuis que le début du processus d’Oslo a été de plus en plus dangereuse pour la minorité palestinienne. Avant Oslo, Israël s’intéressait principalement à contenir et à contrôler la minorité. Depuis Oslo, il a essayé de travailler une situation dans laquelle il pourrait déclarer ne plus être responsable des Palestiniens d’Israël ayant formellement la citoyenneté.
Ceci est intimement lié à la politique plus générale d’Israël de « séparation unilatérale » des Palestiniens sous occupation : à Gaza, par le désengagement ; en Cisjordanie, par la construction du mur. La préoccupation principale Israël est que — après la séparation, s’il restait des citoyens Palestiniens dans l’État juif - ils auraient une bien plus grande légitimité pour demander les mêmes droits que les Juifs. Les Israéliens considèrent que c’est une menace existentielle pour leur Etat : les citoyens Palestiniens pourraient utiliser leur pouvoir, par exemple, pour demander un droit au retour pour leurs proches et ainsi créer une majorité palestinienne. Le problème pour Israël, c’est que les citoyens Palestiniens peuvent exposer l’imposture des affirmations israéliennes d’être un État démocratique.
Alors, dans le cadre de sa politique de séparation, Israël a réfléchi au moyen de se débarrasser de la minorité palestinienne, ou à tout le moins de la priver du droit de vote d’une manière qui semblerait démocratique. C’est une longue histoire que je décris en détail dans mon livre ‘Blood and Religion’.
Les politiciens considèrent diverses approches, de l’expulsion physique des citoyens Palestiniens d’Israël dans les bantoustans des territoires occupés à la privation petit à petit des droits de citoyens qu’ils leur restent, dans l’espoir qu’ils choisiront de partir. Pour le moment nous voyons se poursuivre cette dernière politique, mais nombreux sont ceux dans le gouvernement qui souhaitent que la première politique soit réalisée quand le climat politique sera le bon.
NLP : La déclaration fréquente des dirigeants Israéliens est qu’Israël est une démocratie et que les Arabes d’Israël se voient allouer les mêmes droits que les autres citoyens. Comment voyez-vous cela ?
JC : La supposition très partagée qu’Israël est une démocratie est bien étrange.
C’est une démocratie sans frontières définies, comprenant des parties d’un territoire étranger, la Cisjordanie, dans laquelle un groupe ethnique/religieux — les colons juifs — ont le droit de vote tandis qu’un autre — les Palestiniens — ne l’a pas. Ces colons, qui vivent au dehors des frontières internationalement reconnues d’Israël, ont en fait mis au pouvoir Benjamin Netanyahou et Avigdor Lieberman.
C’est aussi une démocratie qui a transféré le contrôle de plus de 13 % de son son territoire souverain (et une grande proportion de sa terre inhabitée) à une organisation extérieure, le Fonds National Juif, qui empêche une partie significative des citoyens israéliens — les 20 % qui sont Palestiniens — d’avoir accès à cette terre, à nouveau sur la base de critères ethniques/religieux.
C’est une démocratie qui a historiquement charcuté son corps électoral en expulsant la plus grande part de la population indigène hors de ses frontières — maintenant appelés les réfugiés Palestiniens — pour assurer une majorité juive. Elle a continué à charcuter sa base électorale en donnant à un groupe ethnique, les Juifs autour du monde, un droit automatique à devenir citoyen tout en refusant le même droit à un autre groupe ethnique, les Arabes Palestiniens.
C’est une démocratie qui, malgré une pléthore de partis et la nécessité de créer de larges coalitions de gouvernement, s’est systématiquement assurée qu’une fraction des partis (les Palestiniens et les antisionistes) a été exclue du gouvernement. En fait, la « démocratie » d’Israël n’est pas une compétition entre différentes visions de la société, comme vous l’attendriez, mais un pays dirigé par une idéologie unique appelée sionisme. En ce sens, il y a eu un parti unique au pouvoir en Israël depuis sa naissance. Tous les nombreux partis qui ont participé au gouvernement au cours des années ont été d’accord sur une chose : qu’Israël devrait être un État qui donne des privilèges aux citoyens qui appartiennent à un groupe ethnique. Là où il y a désaccords, c’est sur des intérêts sectoriels étroits et sur la façon de gérer les détails de l’occupation — une question concernant des territoires hors des frontières d’Israël.
Les défenseurs de l’idée qu’Israël est une démocratie indiquent le suffrage universel du pays. Mais c’est une base bien faible pour classer Israël comme une démocratie. Israël était aussi considéré comme une démocratie dans les années 50 et 60 — avant que l’occupation commence — quand 1/5 de la population, la minorité palestinienne en Israël, vivait sous un gouvernement militaire. Alors comme maintenant, ils avaient le droit de vote mais pendant cette période ils ne pouvaient pas quitter leurs villages sans un permis des autorités.
Mon argument, c’est que donner le droit de vote aux 20 % de l’électorat palestinien n’est pas une preuve de démocratie quand les Juifs d’Israël ont truqué leur « démocratie » à la base par un nettoyage ethnique (la guerre de 1948) ; par des politiques d’immigration discriminatoire (la loi du retour) ; et par la manipulation des frontières pour inclure les colons tout en excluant les Palestiniens occupés, alors qu’ils vivent sur le même territoire.
Les universitaires israéliens qui considèrent ces choses ont dû inventer de nouvelles classifications pour traiter de ces aspects étranges du paysage « démocratique » israélien. Les plus généreux l’appellent une « démocratie ethnique » ; les plus critiques, une « ethnocratie ». La plupart sont d’accord, cependant, que ce n’est pas la démocratie libérale telle que l’imaginent la plupart des occidentaux.
NLP : Vous décrivez le militant et écrivain Uri Avnery, vétéran contre l’occupation, comme un « critique compromis » d’Israël. Qu’entendez-vous par là ? Qu’est-ce qui ne va pas avec la position d’Avnery sur l’occupation ?
JC. Il n’y a rien de faux avec la position d’Avnery sur l’occupation. Il veut la terminer, et il a travaillé opiniâtrement et bravement pour y parvenir pendant des décennies.
Le problème vient de notre [nous ses lecteurs] tendance à mal comprendre ses raisons de rechercher la fin de l’occupation, et en ce sens je pense que son rôle dans le mouvement de solidarité palestinien n’a pas été entièrement utile. Avnery veut que l’occupation finisse mais, c’est clair dans ses écrits, il est motivé avant tout par un désir de protéger Israël comme État juif, le genre d’État ethnocratique que je viens juste de décrire. Avnery ne le cache pas : il s’est toujours déclaré comme un fier sioniste. Mais à mon avis, son attachement à un État privilégiant les Juifs compromet sa capacité à critiquer la logique inhérente du sionisme et à répondre aux changements rapides de la politique d’Israël sur le terrain, particulièrement aux objectifs de la séparation.
En un sens, Avnery est scotché romantiquement aux années 1970 et 1980, l’âge d’or de la résistance palestinienne. Quand la lutte palestinienne était beaucoup plus directe : c’était pour la libération nationale. En ces temps-là la bataille d’Avnery était principalement à l’intérieur de l’Organisation de Libération de la Palestine, pas à l’intérieur d’Israël. Il favorisait une solution à deux Etats quand beaucoup à l’intérieur de l’OLP promouvaient la vision d’un seul État démocratique incluant à la fois Palestiniens et Israéliens. Comme nous savons, Avnery a gagné la bataille idéologique : Arafat a signé pour la vision de deux Etats et est finalement devenu le chef de l’Autorité Palestinienne, le gouvernement palestinien en attente.
Mais avec Oslo et le consentement palestinien formel au partage de la Palestine historique, Avnery a dû déplacer l’axe de sa lutte vers Israël, où il y avait beaucoup plus de résistance à l’idée. Alors que les leaders Palestiniens étaient des participants volontaires, et même enthousiastes du processus d’Oslo, les leaders Israéliens étaient beaucoup plus cyniques. Ils voulaient une dictature palestinienne dans les territoires palestiniens occupés, dirigée par Arafat, qui supprimerait tous désaccord tandis qu’Israël continuerait à exploiter la terre, les ressources en eau et la force de travail palestinienne via une série de zones industrielles.
À cause de son investissement émotionnel dans la politique de séparation d’Oslo, Avnery a pris beaucoup de temps à mesurer la mauvaise foi d’Israël dans ce processus. Alors que les horreurs du mur et les massacres de Gaza se développaient, j’ai commencé à voir dans ses écrits une précaution très tardive, une hésitation. C’est heureux. Mais je pense que voir en Avnery un guide sur la direction que la lutte palestinienne contre l’occupation devrait prendre maintenant — par exemple, sur la question du boycott, du désinvestissement et des sanctions — ce n’est probablement pas sage. Sur d’autres questions, il a de nombreuses intuitions fascinantes à offrir.
NLP : Vous êtes un avocat de la solution à un État du conflit. Vue l’opposition écrasante de la plupart des Israéliens à une telle solution comment ceci va-t-il arriver ?
JC : Laissez-moi faire une qualification initiale. Je ne me considère pas comme un « avocat » d’une quelconque solution particulière du conflit. Je serais heureux de soutenir une solution à deux Etats si je la pensais possible. Je n’ai pas d’opinion sur l’arrangement technique requis pour que les Palestiniens et les Israéliens vivent des vies heureuses et en sécurité. Si cela peut être réalisé dans une solution à deux Etats alors j’y suis tout à fait favorable.
Mon soutien pour un État vient du fait que je demande encore à voir quelqu’un faire un plaidoyer convaincant pour deux Etats, au vu des réalités actuelles. Dans la communauté progressiste, ceux qui soutiennent la solution à deux Etats semblent le faire parce que leur connaissance du conflit est basée sur des compréhensions dépassées d’une décennie ou plus, et typiquement parce qu’ils savent assez peu ce qui fait tourner la politique israélienne dans les frontières internationalement reconnues d’Israël — ce qui n’est pas vraiment surprenant, vue la minceur de l’information sur le sujet.
Ceci est lié à la question de savoir comment les Israéliens peuvent être convaincus. Si le critère pour décider de la viabilité d’une solution est qu’elle soit acceptable par l’opinion publique juive israélienne, alors les tenants de deux Etats ont exactement le même problème que les tenants d’un État. Il n’y a pas de soutien populaire en Israël pour un retrait complet aux frontières de 1967, pour une connexion entre la Cisjordanie et Gaza, des frontières ouvertes pour l’État palestinien et son droit à créer des alliances diplomatiques comme il le souhaite, une armée palestinienne et une force aérienne, les droits palestiniens à leurs ressources en eau, Jérusalem comme capitale de la Palestine, etc. Presque aucun Juif israélien ne voterait pour un gouvernement proposant cette solution.
Quand nous entendons parler de sondages indiquant qu’une majorité d’Israéliens est pour une solution à deux Etats, ce n’est pas à cela que les sondés se réfèrent : ils veulent dire une série de bantoustans entourés par du territoire israélien et des colons, des contrôles sévères des déplacements des Palestiniens entre ces bantoustans, la capitale de la Palestine à Abou Dis ou dans un autre village autour de Jérusalem, la poursuite du contrôle d’Israël sur l’eau, pas d’armée palestinienne, etc.. La vision du public israélien sur la Palestine à la même que celle de ses dirigeants : une extension du modèle de Gaza à la Cisjordanie.
Alors il vaut mieux oublier pour le moment de céder aux exigences de l’opinion publique israélienne. Elle changera quand elle se verra devant un autre calcul coût-bénéfices pour la poursuite de la domination sur les Palestiniens, comme cela s’est produit parmi les Sud-africains blancs qui ont été encouragés à se tourner contre le régime d’apartheid. C’est le rôle de campagnes comme celle de Boycott, Désinvestissements et Sanctions. Réfléchissons plutôt sur des solutions viables qui s’accordent avec les droits des Israéliens et des Palestiniens à vivre des vies correctes.
Il est intéressant que malgré la croyance fausse que les Israéliens favorisent une (réelle) solution à deux Etats sur une solution à un État, il y a maintenant des indications qu’une large coalition d’Israéliens accepte l’idée que le moment pour une solution à deux Etats est dépassé. Meron Benvenisti, l’ancien maire adjoint de Jérusalem, en est un dans la gauche sioniste. Mais, surprise, il a été rejoint récemment par Tzipi Hotovely, un député influent du parti Likoud de Netanyahou, qui argumente pour accorder la citoyenneté aux Palestiniens de Cisjordanie.
NLP : D’autres intellectuels comme Noam Chomsky et Norman Finkelstein ont argumenté en faveur d’une solution à deux Etats, en soulignant que l’opinion mondiale et la loi internationale sont fermement du côté d’une telle solution. Comment répondez-vous ?
JC : Tout autant que je respecte Finkelstein et Chomsky, je ne trouve pas ces arguments convaincants.
Dans ce cas, « opinion mondiale » ne veut pas dire beaucoup plus qu’opinion à Washington, et comme Chomsky l’a souligné avec éloquence en de nombreuses occasions, les USA auprès d’Israël sont le parti du rejet dans le conflit. En fait c’est précisément parce que les USA et Israël sont le camp du rejet que nous devrions être méfiants sur l’acceptation d’un arrangement à deux Etats comme solution viable du conflit maintenant que les leaders des deux pays le soutiennent ostensiblement.
J’argumenterai plutôt que les USA et Israël font semblant de soutenir une solution à deux Etats pour masquer la réalité qui émerge sur le terrain, dans laquelle le privilège juif est maintenu par une solution à un État imposée unilatéralement par Israël. Sans ce camouflage, la nature d’apartheid du régime et le programme rampant de nettoyage ethnique seraient évidents pour tout le monde.
Depuis Oslo, Barak, Sharon, Olmert et Livni ont tous compris que « l’opinion mondiale » ne pouvait être maintenue à distance que tant qu’Israël semblait favoriser une solution à deux Etats. Netanyahu a gêné l’Occident, et les USA en particulier, en laissant tomber ce faux-semblant. C’est pourquoi il est si impopulaire et pourquoi nous commençons à voir plus de descriptions critiques d’Israël dans les médias. Les choses ne sont pas pires, au moins dans les territoires occupés, qu’elles ne l’étaient sous Olmert and Co. (en fait, on pourrait soutenir qu’elles sont légèrement meilleures), mais il est beaucoup plus facile pour les journalistes de couvrir une partie de la réalité maintenant. Je suppose que c’est un moyen de ramener Netanyahou dans la ligne.
L’argument de la loi internationale, dans ce contexte, n’est pas beaucoup plus utile. Alors que la loi internationale offre un ensemble de principes précis et indépassables quand il s’agit de déterminer les lois de la guerre, par exemple, les choses ne sont pas si évidentes quand elle concernent les frontières et les territoires.
À quel morceau de loi internationale nous référons-nous ? Pourquoi ne pas prendre comme point de référence le plan de partage de 1947, qui verrait près de la moitié de la Palestine historique revenir aux Palestiniens, et Jérusalem sous contrôle international ? Et que faisons-nous de la résolution de l’ONU 242, qui se réfère à « l’acquisition de territoires » dans la version anglaise et « l’acquisition des territoires » dans la version française ? Les Palestiniens devraient-ils se voir offrir 22 % de leur patrie ou moins de 22 % ? Et que signifient les accords d’Oslo en pratique pour la souveraineté palestinienne, étant donné que les questions du statut final ont été laissées ouvertes ?
On peut argumenter interminablement sur ces points, et s’attarder sur eux à l’exclusion de toute autre considération, c’est une recette pour aider les puissants dans leur lutte pour assurer que le status quo — l’occupation — se maintient.
Les objectifs premiers de la loi internationale sont doubles : sauvegarder la dignité des êtres humains ; et assurer leur droit à l’autodétermination. De mon point de vue, ces objectifs ne peuvent pas être réalisés par une solution à deux Etats, étant donné à la fois les réalités sur le terrain et les conditions sur la souveraineté palestinienne exigées par Israël et la communauté internationale.
Alternativement, nous devrions nous adresser à la loi internationale pour fournir un cadre de référence à une solution au conflit israélo-palestinien, mais il ne doit pas nous lier les mains. L’objectif est de trouver un arrangement pratique et politiquement créatif qui ait une légitimité aux yeux des deux parties et qui puisse assurer que les Israéliens et les Palestiniens vivent des vies heureuses et sûres. L’objectif ici n’est pas une solution technique, c’est une paix durable.
NLP : La couverture médiatique britannique du conflit est typiquement plus sympathisante envers Israël qu’envers les Palestiniens, et généralement elle échoue à donner le fond historique approprié du conflit. Pourquoi, à votre avis, les médias britanniques se comportent t-ils ainsi concernant le conflit ?
JC : Il y a différentes raisons qui sont parfois difficiles à démêler. Pour simplifier, je vais les séparer en trois catégories : les questions pratiques auxquelles font face les journalistes couvrant le conflit ; les attentes imposées par le « professionnalisme » supposé du journaliste ; et les contraintes idéologiques et structurelles qui reflètent le fait que le journalisme dominant pratiqué aujourd’hui est un journalisme réprimé par les intérêts des entreprises.
Sur les questions pratiques, une des plus importantes — quoique la plus tue pour des raisons évidentes — c’est le fait que les bureaux étrangers préfèrent nommer des journalistes Juifs pour couvrir le conflit. En partie, la préférence pour les journalistes Juifs reflète une estimation des rédacteurs en chef, probablement correcte, qu’Israël, pas les Palestiniens, fait les nouvelles et que les journalistes Juifs se débrouilleront mieux quand ils négocient dans les coulisses du pouvoir d’un État juif auto-déclaré. Face aux candidats pour l’emploi, un rédacteur en chef étranger fera souvent le choix facile d’un Juif qui parle bien l’hébreu, dont la famille ici fournira des contacts tout prêts, et qui a un certain type d’engagement à vivre ici et à obtenir une compréhension plus profonde de la vie (israélienne). Bien sûr, ce sont précisément les raisons pour lesquelles un rédacteur en chef devrait juger un journaliste inapproprié, mais en pratique ça ne se passe pas ainsi.
Je sais par expérience personnelle que la plupart des dirigeants Israéliens essaient de découvrir si vous êtes Juif avant qu’il établisse une quelconque forme d’intimité avec vous comme journaliste. Ceci opère à l’avantage des journalistes Juifs quand un job se déclare à Jérusalem.
Je dois ajouter que la tendance historique des médias britanniques à nommer des journalistes Juifs à diminué ces dernières années, peut-être parce que les bureaux ont pris plus conscience de cela. Mais elle est encore très forte parmi les médias étasuniens, et ce sont les médias étasuniens qui donnent le la de la hiérarchie des nouvelles sur le conflit. Ethan Bronner du New York Times est assez typique de ce point de vue et la décision indulgente du journal de lui permettre de continuer ses articles après les révélations d’un clair conflit d’intérêts — son fils a rejoint l’armée israélienne — ne fait que souligner ce point.
La deuxième question pratique est la localisation des bureaux britanniques : dans Jérusalem Ouest juif. Ceci conduit à une identification naturelle avec les préoccupations israéliennes. Il serait tout aussi facile, et moins coûteux, de mettre des journalistes à courte distance à Ramallah, ou même dans un quartier palestinien de Jérusalem Est, mais personne ou presque ne le fait.
Et puis il y a les sources locales d’information auxquelles se fie un journaliste. Il ou elle lira les médias israéliens, qui pour la plupart ont des éditions anglaises, et il en viendra à comprendre le conflit au travers des analyses et des commentaires de journalistes Israéliens. C’est encore plus vrai pour les journalistes qui lisent l’hébreu. Y a-t-il des journalistes britanniques lisant les médias palestiniens en arabe ? J’en doute.
Similairement, les porte-parole Israéliens ont beaucoup plus de chances d’être des sources d’information : ils parlent anglais habituellement ; ils sont accessibles, particulièrement si vous êtes Juif et vu comme « sympathisant » pour Israël ; et ils font autorité du point de vue des correspondants. À l’opposé, les Palestiniens sont dans une position bien plus faible. Qui compte comme porte-parole palestinien ? Habituellement les journalistes se tournent vers l’Autorité Palestinienne pour des commentaires, même quand le programme de l’AP est fortement compromis et quand l’opinion palestinienne est profondément divisée. De plus, les porte-parole Palestiniens officiels sont souvent ligotés par une bureaucratie rigide, le manque de responsabilité, des problèmes de langue, et une connaissance faible des décisions prises à Tel-Aviv et à Jérusalem Ouest qui déterminent leur vie.
Les questions qui dérivent du soi-disant « professionnalisme » du journalisme doivent être séparées en deux. L’entraînement professionnel des journalistes les encourage à croire qu’il existe des critères objectifs qui définissent les nouvelles qui comptent. Si bien que les journalistes professionnels sont supposés suivre des lignes d’enquête similaires et se tourner vers le même groupe de contacts « neutres ». Ceci justifie à la fois la philosophie de la « chasse en meute » qui sous-tend la majorité du journalisme dominant et l’appui sur les sources de l’establishment que les journalistes utilisent pour interpréter les nouvelles.
Dans le cas d’Israël-Palestine, on en vient à des compte-rendus très similaires du conflit qui sont ordinairement filtrés au travers des perspectives d’une élite étroite et de politiciens, d’universitaires et de diplomates qui partagent les mêmes hypothèses fantasmatiques sur le conflit : qu’il y a un processus de paix significatif ; que les leaders Israéliens agissent de bonne foi ; que l’occupation est désagréable mais temporaire ; que les Palestiniens sont les pires ennemis d’eux-mêmes ou génétiquement prédisposés au terrorisme ; que l’occupation de Gaza est terminée ; que les Américains sont une partie neutre dans le conflit ; etc..
« L’équilibre » est aussi souvent considéré comme une qualité essentielle de tout journalisme professionnel. L’équilibre du type « Israël dit — les Palestiniens disent » encourage une vision d’un conflit avec deux côtés à égalité. Il favorise le status quo, qui favorise Israël parce c’est la partie dominante.
Une autre question qui biaise la couverture médiatique : les journalistes professionnels sont supposés prendre des directives pour leur couverture des événements d’éditeurs en chef, habituellement à des milliers de kilomètres de là. Les médias dominants sont très hiérarchisés et peu de journalistes risqueront de s’engager dans des combats répétés avec des éditeurs en chef s’ils veulent réussir. Le problème, c’est que ces éditeurs ont formé leurs opinions du conflit en partie par la lecture d’éditorialistes influents, notamment ceux des USA considérés comme proches des centres de pouvoir. Ceci signifie que des commentateurs sionistes comme Thomas Friedman et feu William Safire façonnent la compréhension des éditeurs britanniques sur la région et par conséquent aussi le type de couverture qu’ils attendent de leurs journalistes. Habituellement, les journalistes professionnels n’inventent pas des choses pour satisfaire leurs éditeurs, mais ils se tiennent à l’écart de certains sujets ou de fils d’enquête qui iraient contre les préjugés de leurs éditeurs.
Cette tendance est fortement renforcée par le lobby pro-Israël en Grande-Bretagne, qui rend les choses difficiles aux journalistes et à leurs éditeurs sitôt qu’ils s’écartent des hypothèses habituelles, généralement fausses, sur Israël. Le simple poids du lobby, à la fois en termes de ses connexions avec les élites britanniques et de son grand nombre de troupiers, le rend très intimidant pour les médias. Des questions mineures d’interprétation par un journaliste peuvent rapidement être gonflées en un scandale à grande échelle de journalisme biaisé ou en accusations d’antisémitisme. Même un reportage juste qui est critique d’Israël peut endommager la réputation d’un journaliste, comme Jeremy Bowen l’a découvert l’an dernier quand des plaintes absurdes contre lui furent maintenues par le BBC Trust.
L’effet du lobby en Grande-Bretagne est encore rehaussé par le pouvoir bien plus grand du lobby pro-Israël aux USA. Les éditeurs britanniques, comme nous l’avons déjà noté, regardent vers les commentateurs étasuniens pour les directives sur le conflit. Si bien que le lobby US, en façonnant les points de vue des médias étasuniens, affecte aussi la conception des médias britanniques.
Ces derniers problèmes sont intimement liés aux questions idéologiques et structurelles bien plus larges affectant le journalisme moderne qui dirige la couverture d’Israël-Palestine.
Lors de mes débuts de carrière travaillant pour des journaux britanniques, j’étais un journaliste libéral très traditionnel. Ce n’est que lorsque je suis devenu freelance, que je me suis établi au Moyen-Orient et que j’ai commencé à couvrir le conflit israélo-palestinien depuis une ville palestinienne que j’ai découvert que mes croyances de toute une vie sur les médias britanniques libéraux étaient insoutenables. Ce fut une période de désillusion rapide et profonde. Arrivé ici, j’étais face à un choix catégorique : rapporter sur le conflit de la même manière tordue et trompeuse adoptée par les journalistes conformistes ou bien devenir ce qu’on appelle un journaliste « dissident ». Je me suis battu dans la première option pendant un certain temps, en publiant dans le Guardian et dans l’International Herald Tribune quand je pouvais, mais c’était avec la conscience lourde. Ce fut pendant cette période que j’ai entendu parler du modèle de propagande d’Ed Hermann et de Noam Chomsky, ainsi que de sites Web comme Media Lens, qui ont finalement donné du sens à ma propre expérience de journaliste.
Le problème structurel du journalisme moderne est un sujet énorme que je ne peux qu’effleurer ici.
Le journalisme professionnel existe dans sa situation actuelle parce qu’il est subventionné par des propriétaires fabuleusement riches et par des publicistes fabuleusement riches, qui, tous deux, partagent les intérêts des entreprises qui dirigent nos sociétés. Les médias possédés par des entreprises s’assurent via un processus de « filtrage » que leurs journalistes partagent leurs valeurs entrepreneuriales. Les journalistes qui parviennent à une position comme celle de chef de bureau à Jérusalem, par exemple, sont passés par un processus très long de sélection qui se débarrasse de quiconque est considéré indésirable. Typiquement, un journaliste indésirable échoue à se conformer aux règles implicites de la profession : il n’est pas intimidé face au pouvoir et à l’autorité, il regarde au-delà des élites pour d’autres sources d’information, il rejette l’idée bidon de l’objectivité et de la neutralité, etc. De tels journalistes, soit restent bloqués dans des emplois inférieurs, soit sont virés.
Le résultat est une sorte de sélection naturelle darwinienne qui assure que les journalistes d’entreprises, de clubs, parviennent au sommet et sélectionnent ceux qui les suivront à leur image.
Étant donnée cette analyse du journalisme d’entreprises, il devient beaucoup plus facile de comprendre pourquoi les médias occidentaux, où les intérêts financiers, militaires et industriels prévalent, montrent une bien plus grande sympathie pour les préoccupations israéliennes que pour celles des Palestiniens.
(JPG)
* Jonathan Cook est un écrivain et journaliste basé à Nazareth, Israël. Ses derniers livres sont : “Israel and the Clash of Civilisations : Iraq, Iran and the Plan to Remake the Middle East” (Pluto Press) et “Disappearing Palestine : Israel’s Experiments in Human Despair” (Zed Books). ).
Son site Web est www.jkcook.net. Cette interview est une contribution à http://www.PalestineChronicle.com. (Cette interview est apparue en premier sur le site Web du New Left Project à : http://newleftproject.org)
12 mars 2010 - Middle East Online - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.middle-east-online.com/e...
TRaduction de l’anglais : Jean-pierre Bouché
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8350

Israël prêt à rejoindre le club des nations les plus riches

publié le lundi 15 mars 2010
Jonathan Cook

 
Israël a entamé une longue démarche pour être admis au sein de l’OCDE [1]
Un club exclusif des pays les plus développés du monde est disposé à admettre Israël comme membre bien qu’un document interne confidentiel indique, qu’ainsi sera approuvée l’occupation illégale par Israël des territoires palestiniens et syriens. Israël a été informé que son accession à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est quasi assurée quand les 30 Etats membres se réuniront en Mai. Mais un projet de rapport de l’OCDE reconnait qu’Israël n’a pas rempli une des conditions principales de l’organisation sur la fourniture de données précises et transparentes sur son activité économique.
L’information fournie par Israël, note le rapport, inclut non seulement l’activité économique de ses citoyens à l’intérieur de ses frontières reconnues mais également celle des colons juifs qui vivent dans les territoires occupés de Jérusalem est, de la Cisjordanie et du Golan en violation du droit international. L’accession d’Israël à l’OCDE dans de telles conditions menace d’embarrasser sévèrement plusieurs des Etats membres de l’organisation, particulièrement ceux qui sont membres de l’Union européenne et qui ont publiquement déclaré ne pas vouloir se rendre complices de l’occupation.
Le rapport de l’OCDE propose que ces difficultés légales soient évitées en demandant à Israël de produire de nouvelles statistiques dans l’année suivant son accession en excluant la population des colons – bien que , comme un fonctionnaire d’OCDE l’a admis, Israël ait la capacité ,après être devenu membre, d’opposer son veto à une telle demande. « L’OCDE semble être ainsi déterminée à admettre Israël et elle se prépare à dissimuler les crimes de l’occupation » a dit Shir Hever, un économiste basé à Jérusalem. Israël a fait du lobbying pendant presque 20 années pour entrer à l’OCDE, organisation fondée en 1961 pour que les démocraties industrialisées riches se rencontrent et coordonnent leurs politiques économiques et sociales. Elle (l’OCDE) inclut les Etats-Unis et la majeure partie de l’Europe. « Les avantages financiers sont relativement modestes, mais c’est un grand prestige d’y être admis » a dit M. Hever. Le « Israël a travaillé très dur pour obtenir son admission parce qu’il croit que l’accession conférera la légitimité internationale à l’occupation. »
Plusieurs pays avec un niveau de développement plus bas qu’Israël ont été déjà acceptés, y compris la Turquie, le Mexique et la République Tchèque. Les précédents rejets d’Israël pense-t-on généralement, étaient largement dus au fait que beaucoup d’états étaient mal à l’aise pour admettre Israël alors qu’il occupait les territoires palestiniens de Jérusalem est, Gaza et la Cisjordanie et les Hauteurs du Golan appartenant à la Syrie. Cependant, Israël a été en 2007 formellement invité à ouvrir des négociations pour l’adhésion après une action intense de Stanley Fischer, le gouverneur de la banque de l’Israël. On s’attend à ce que l’adhésion apporte la stabilité financière à l’économie de l’Israël, attire l’investissement et réduise la prime du risque de pays.
Le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, est venu en visite en janvier, et après un examen de l’économie d’Israël, il a laissé entendre que l’admission cette année était certaine. Cependant, un projet de rapport coulé par le comité de l’OCDE sur les statistiques, établi le mois dernier après leur examen, montre qu’il ya des problèmes majeurs dans les données présentées par l’Israël. Selon ses règles, l’OCDE prend en compte l’activité économique en dehors des frontières reconnues d’un état candidat dans des cas très limités, comme celui des transferts de fonds des travailleurs migrants. Mais étant donné que ce statut ne s’applique pas aux colons illégaux vivant dans les territoires occupés, le comité de l’OCDE dit que soit les colons sont exclus des données soit toutes les personnes vivant dans les territoires - y compris les Palestiniens – sont incluses.
« Israël a été rejeté parce qu’il a toujours refusé, même dans ses propres données internes, de différencier Israël et les territoires occupés » a dit M. Hever. Jérusalem est et le Golan ont été annexés par Israël en violation du droit international.
« L’OCDE traite Israël comme s’il avait sept millions de citoyens quand, en réalité, il en a 11 millions de sujets, dont quatre millions sont des Palestiniens vivant sous occupation » a dit M. Hever. « S’ils étaient inclus dans les données soumises à l’OCDE, l’admission d’Israël devrait être refusée en raison des énormes disparités dans la richesse. »
Meron Benvenisti, un ancien adjoint au maire de Jérusalem, a remarqué récemment qu’il y avait un rapport de 20 contre 1 entre le produit intérieur brut par habitant d’un israélien et celui d’un palestinien de Gaza. Mais plutôt que de conclure qu’Israël n’est pas parvenu à satisfaire aux critères d’entrée dans l’organisation, le comité propose un contournement : Israël peut être accepté dans l’organisation et disposer d’une année pour soumettre de nouvelles données en excluant les colons.
Tim Davis, un fonctionnaire d’OCDE au comité de statistiques à Paris, a dit qu’il ne pourrait pas présenter ses observations sur le rapport parce que son contenu était confidentiel mais a convenu que rien ne pourrait empêcher Israël de ne pas tenir cet engagement dans le futur. « Dans un cas semblable, on ne peut pratiquement rien faire. Nous travaillons sur la base de la coopération, pas de la pression. »
On rapporte que Israël a échoué sur d’autres critères d’entrée, y compris sur la corruption et sur les violations de copyright.
L’OCDE a exigé des Etats membres qu’ils s’attaquent à la corruption depuis qu’elle a approuvé une convention contre la corruption en 1997. Israël, cependant, a été rangé l’année dernière au trente-deuxième rang dans un classement important sur la corruption, concernant en grande partie les 6 milliards de dollars de chiffre d’affaires de l’industrie d’armement du pays.
Les sociétés d’armement d’Europe et des USA ont menacé de faire capoter la demande d’adhésion d’Israël à l’OCDE s’il ne met pas de l’ordre dans ses pratiques. Israël est censé également violer des droits de propriété intellectuels, encore en l’infraction avec les règles d’OCDE. Les USA et les sociétés suisses ont accusé Israël de ne pas respecter les règles de commercialisation au plan international des médicaments produits par sa plus grande compagnie pharmaceutiques, Teva.
La candidature d’Israël à l’OCDE est refusée par les chefs de sa minorité arabe, un cinquième de la population. Le mois dernier le Haut Comité de suivi, principal représentant de cette minorité, a demandé à l’OCDE de rejeter Israël. Il a précisé que la moitié des citoyens arabes d’Israël vivent au-dessous du seuil de pauvreté, un taux trois fois plus élevé que parmi les juifs israéliens, et qu’en moyenne les citoyens arabes moyens gagnent des salaires qui sont inférieurs d’un tiers à ceux des juifs. Mohamed Zeidan, chef du comité, a imputé les disparités dans la richesse à ce qu’il a appelé « les politiques racistes et discriminatoires » d’Israël.
Un autre rapport de l’OCDE, publié en janvier, a montré que, même sur la base des chiffres d’Israël excluant les Palestiniens, si on l’acceptait, Israël aurait toujours les écarts sociaux les plus importants de tous les Etats membres de l’organisation.
Nazareth, le 8 mars 2010
[1] L’OCDE compte trente pays membres : Allemagne, Australie, Autriche, Belgique, Canada, Corée, Danemark, Espagne, Etats-Unis, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Italie, Japon, Luxembourg, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République slovaque, République tchèque, Royaume-Uni, Suède, Suisse, Turquie.
Vingt de ces pays sont devenus membres le 14 décembre 1960, lors de la signature de la Convention relative à l’Organisation. Les autres ont adhéré à l’OCDE au fil des ans.
Dans un protocole additionnel à la Convention de l’OCDE, les pays signataires décidaient que la Communauté européenne, à travers la Commission européenne, « participait aux travaux de l’OCDE ». Cette participation va bien au-delà de l’octroi d’un simple statut d’observateur et lui accorde en fait un statut de quasi-membre.
Jonathan Cook est un écrivain et journaliste basé à Nazareth, Israël. Ses derniers livres sont « Israël et le choc des civilisations : L’Irak, l’Iran et le plan pour refaire le Moyen-Orient » (Pluton Press) et « la Palestine en voie de disparition : les expérimentations israéliennes sur le désespoir humain » (Zed Books). Son site Web est www.jkcook.net.
publié par The National - 2010-03-08 www.thenational.ae
et en français (avec une longue introduction à lire sur l’article source) par Mondialisation.ca, Le 13 mars 2010 http://www.mondialisation.ca/index.... traduit par COMAGUER, (Au fil des jours, no 62)