dimanche 14 mars 2010

L'union des avocats arabes appelle le secrétaire général des NU à adopter des positions sérieuses contre la colonisation et les pratiques israéliennes répressives

13 Mar 2010
Le Caire /  L'union des avocats arabes a adrssé aujourd'hui un message au secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-Moon, lui réclamant des positions sérieuses à l'égard des pratiques des forces d'occupation israéliennes contre le peuple palestinien et les lieux saints, et de ses violations des accords, lois et normes internationaux.
Dans un entretien à la chaîne /al-Aqsa aujourd'hui/, M. Sayyed Chaabane, secrétaire général adjoint de l'union des avocats arabes, a indiqué que le secrétaire général de l'union, M. Ibrahim al-Simlali, avait remis aujourd'hui au bureau des Nations Unies au Caire un message à l'adresse de M. Ban Ki-Moon, exigeant des Nations Unies des pressions sur Israël pour l'obliger à mettre fin à la colonisation dans les territoires palestiniens occupés.
Le message, a ajouté M. Chaabane, insiste également sur la libération de tous les détenus palestiniens dans les geôles de l'occupant, "d'autant que le maintien de leur arrestation est contraire aux /4/ conventions de Genève", a-t-il précisé.
Il a, en outre, souligné que le message exprime la position de l'union des avocats arabes à l'égard du suivi des dirigeants israéliens pour leurs crimes de guerre et pour les travaux de colonisation et de judaïsation d'al-Qods, et insiste sur la cessation des procédés de l'occupant contre la mosquée d'al-Aqsa et les deux mosquées Ibrahimi et Bilal.
M. Chaabane a ajouté que les avocats ont appelé à la réactivation des résolutions des Nations Unies, en particulier celles de l'Assemblée Générale des Nations Unies liées aux droits du peule palestinien à l'établissement de son Etat indépendants avec al-Qods pour capitale. 
 A. Chatta / Gh.H. 
http://www.sana.sy/fra/55/2010/03/13/277836.htm 

Le comité national d'appui aux détenus palestiniens: L'arrestation des enfants n'empêchera pas les Palestiniens à poursuivre leur résistance

13 Mar 2010
Gaza /  Le haut comité national d'appui aux détenus palestiniens a affirmé que l'escalade par les autorités d'occupation israéliennes de leur campagne d'arrestation contre les enfants ne ferait pas renoncer les Palestiniens à leur résistance.
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"L'occupant s'est dirigé aux enfants palestiniens du moins de 12 ans sur lesquels il exerce le terrorisme, la torture et la vexation dans le dessein de détruire la morale de la nouvelle génération et d'en créer des personnes habitées par la peur et incapables de résister", a constaté le responsable médiatique du comité, M. Ryad al-Achqar, cité par l'agence d'informations /La Palestine d'aujourd'hui/, affirmant que cette politique avait été expérimentée lors de la première intifada et prouvé son échec, voire qu'elle avait engendré une génération encore plus forte et plus résolue à résister et à lutter.
M. al-Achqar a fait savoir que l'occupant a en effet arrêté des dizaines d'enfants de moins de 12 ans à al-Qods et en Cisjordanie, et enlevé un grand nombre de mineurs, de moins de 16 ans, en violation de toutes les conventions et traités internationaux interdisant tout atteint aux enfants.
Le haut comité national d'appui aux détenus palestiniens a exhorté les organisations internationales à briser leur silence, à condamner l'occupant pour ses crimes contre l'enfance et à le contraindre de les libérer sur le champ.  
Gh.H.
http://www.sana.sy/fra/55/2010/03/13/277814.htm 

La Palestine vers une troisième Intifada

Samedi, 13 Mars 2010 18:07 Farsnews -
En marge de la manifestation des habitants de Gaza pour condamner les attaques des sionistes contre la mosquée d'al-Aqsa, un responsable du Hamas, Abou Mudjahid a déclaré à la chaîne Al Alam que bientôt, les Palestiniens déclencheront une troisième Intifada pour lutter contre les occupants sionistes. Il a ajouté que la résistance palestinienne réagirait fermement aux desseins du régime sioniste pour judaïser les lieux saints islamiques en Palestine. "Nous leur donnerons une riposte dure", a-t-il souligné. Des milliers d'habitants de Gaza ont manifesté pour condamner les démarches du régime sioniste contre la mosquée d'al-Aqsa et les lieux saints des musulmans en Palestine. Les manifestants ont demandé aux gouvernements des pays arabes de ne plus soutenir le processus des négociations indirectes entre le régime israélien et l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, en leur demandant aussi de réagir fermement contre la judaïsation des lieux saints islamiques en Palestine. Les oulémas palestiniens qui avaient participé à cette manifestation ont condamné, pour leur part, les complots du régime sioniste dans ce domaine. Le cheikh Shaahdah, l'imam de la mosquée de Ghaza a déclaré au journaliste de la chaîne Al Alam, que la communauté internationale devrait réagir avec fermeté aux opérations illégales du régime sioniste pour détruire la mosquée d'al-Aqsa dans la ville sainte de Qods. Par ailleurs, la chaîne de télévision de Ghaza, proche du mouvement de la résistance islamique de la Palestine (Hamas) a mis en garde contre les complots du régime sioniste visant la destruction de la mosquée d'al-Aqsa. Un leader de la résistance dans les territoires occupés en 1948, le cheikh Raed Salah a déclaré que révélé que les sionistes ont décidé de détruire la mosquée d'al-Aqsa afin d'y construire un temps juif.

Des soldats israéliens ordonnent à des fermiers de Tulkarem de se déshabiller

Tulkarem - 13-03-2010
Par Maan News

Vendredi après-midi, alors qu’ils revenaient de leurs champs situés à l’ouest du mur d’apartheid, une vingtaine de fermiers palestiniens ont reçu l’ordre de se mettre à nu. Les fermiers de Deir Al-Ghusun doivent demander une autorisation pour passer le portail agricole 609, à l’ouest du village d’Attil, au nord du gouvernorat de Tulkarem. C’est à ce portail que des soldats leur ont ordonné de se déshabiller, et des échauffourées ont éclaté lorsqu’ils ont refusé.
« Nous étions une vingtaine de fermiers de Deir Al-Ghusun. Lorsque nous sommes arrivés au portail électrique, connu sous le nom de portail 609, six soldats ont exigé que nous nous déshabillions, y compris nos sous-vêtements, à la pointe du fusil, » dit Abdul-Latif Zeidan, un des fermiers.
Lorsque les hommes ont refusé, une bagarre a éclaté, dit Zeidan, et il a téléphoné au service de liaison palestinien au bureau du COGAT (Israel's Coordinator of Government Activities in the Territories – Bureau de Coordination des activités du gouvernement israélien dans les territoires), ainsi qu’au bureau de la Croix-Rouge internationale.
Zeidan raconte qu’un deuxième groupe de soldats est arrivé lorsque la bagarre a éclaté. L’officier du deuxième groupe a dit aux fermiers que les soldats n’avaient pas reçu l’ordre de fouiller les fermiers à nu, et qu’ils l’avaient fait de leur propre initiative. Il leur a dit de passer le portail et de rentrer dans leur village.
Cet incident marque l’escalade d’abus constatés aux portails agricoles et aux checkpoints séparant les Palestiniens des autres parties de la Cisjordanie. Les fermiers doivent passer par les portails agricoles près du checkpoint de Jbarah, au sud de Tulkarem, et, dans le district de Qalqiliya, les fermiers dont les terres se trouvent de l’autre côté du mur ont fait état d’une augmentation des restrictions et des fouilles. Les forces israéliennes ont installé des détecteurs de métal à deux de ces portes.
Les enseignants qui travaillent à l’école du village d’Ad-Dab’a ont été fouillés, pour la première fois, mercredi dernier, et lorsqu’une femme enceinte a refusé de se soumettre au BodyScan [contrôle du corps par ondes millimétriques, qui se répand dans les aéroports, NdT], des affrontements ont éclaté au checkpoint et le groupe a refusé la fouille. Jeudi dernier, les enseignants sont revenus et ont à nouveau refusé la fouille.
Le principal de l’école dit que les permis de passage du checkpoint délivrés aux enseignants avaient suffi ces sept dernières années, et il a condamné l’augmentation des restrictions qui empêchent les enfants du village d’avoir leurs cours.
Interrogés sur ces derniers incidents, les représentants militaires israéliens n’ont fait aucun commentaire ; un porte-parole a dit qu’il allait voir ce qui s’était passé.

Heurts entre Palestiniennes et armée israélienne en Cisjordanie

13/03/2010  
Des heurts ont opposé samedi 200 manifestantes palestiniennes à l'armée israélienne, au barrage militaire de Kalendia, au nord de Jérusalem, en Cisjordanie occupée, a constaté un photographe de l'AFP.
Les manifestantes dénonçaient la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie et particulièrement à Jérusalem-est occupée, suite à l'annonce d'un feu vert à la construction de 1.600 logements dans un quartier de colonisation.
Elles ont été dispersées avec des grenades lacrymogènes alors que des pierres et une bouteille incendiaire étaient jetées contre les militaires.
Six manifestants, quatre femmes et deux jeunes hommes, ont été légèrement blessés lors de la manifestation, pour la plupart incommodés par les tirs de grenades lacrymogènes.
Un porte-parole militaire a fait état de quatre arrestations, déclarant à l'AFP que les manifestantes "avaient tenté de forcer le barrage qui a été fermé pour quatre heures suite à ces incidents".
Ces affrontements se sont produits tandis que l'armée a imposé un bouclage total de la Cisjordanie pour 48 heures, jusqu'à samedi minuit.
(AFP)
http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=129100&language=fr 

David Ben Gourion mérite-t-il une esplanade à Paris ?

dimanche 14 mars 2010 - 07h:02
Ce 13 avril, en compagnie du président Israélien Shimon Pérès, le maire de Paris devrait inaugurer une esplanade "Ben Gourion" sur les Quais de Seine.
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David Ben Gourion
Après une promenade déjà dédiée au premier Premier ministre israélien (de 1948 à 1963) et un parc portant le nom d’Yitzhak Rabin, l’Etat d’Israël s’installe encore un peu plus dans le cœur de la ville lumière. Yasser Arafat, qui avait partagé le Nobel de la Paix avec Rabin, et la Palestine dans son ensemble, attendent toujours de Paris pareils gestes de reconnaissance. De plus, ce n’est pas un prix Nobel de la Paix que Monsieur Delanoë s’apprête à célébrer le mois prochain. Loin de là : David Ben Gourion est l’un des plus importants leaders du mouvement sioniste israélien.
Si vous ne le connaissez pas, ces quelques citations vous éclaireront un peu plus sur cet illustre personnage.
"Si j’étais un leader Arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C’est normal ; nous avons pris leur pays. Il est vrai que Dieu nous l’a promise, mais comment cela pourrait-il les concerner ? Notre dieu n’est pas le leur. Il y a eu l’antisémitisme, les Nazis, Hitler, Auschwitz, mais était ce leur faute ? Ils ne voient qu’une seule chose : nous sommes venus et nous avons volé leurs terres. Pourquoi devraient t-ils accepter cela ?"
Cité par Nahum Goldmann dans "le Paradoxe Juif", page 121
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"Ne nous cachons pas la vérité.... Politiquement nous sommes les agresseurs et ils se défendent. Ce pays est le leur, parce qu’ils y habitent, alors que nous venons nous y installer et de leur point de vue nous voulons les chasser de leur propre pays. Derrière le terrorisme (des Arabes) il y a un mouvement qui bien que primitif n’est pas dénué d’idéalisme et d’auto-sacrifice."
Cité page 91 du Triangle Fatidique de Chomsky qui est paru le livre de Simha Flapan "Le Sionisme et les Palestiniens" - page 141-2, citant un discours de 1938.
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"Nous devons tout faire pour nous assurer qu’ils (les Palestiniens) ne reviendront jamais."
David Ben-Gourion, dans son journal, 18 Juillet 1948, cité dans le livre de Michael Bar Zohar : "Ben-Gourion : le Prophète Armé", Prentice-Hall, 1967, p. 157.
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"Nous devrions nous préparer à lancer l’offensive. Notre but est d’écraser le Liban, la Transjordanie (Jordanie) et la Syrie. Le point faible c’est le Liban, car le régime musulman y est artificiel et il nous sera facile de le miner.
Nous y établirons un Etat chrétien, puis nous écraserons la Légion Arabe, nous éliminerons la Transjordanie (Jordanie) ; la Syrie tombera entre nos mains. Nous bombardons alors et avancerons pour prendre Port-Saïd, Alexandrie et le Sinaï."
Mai 1948, au Chef d’Etat-Major. De Ben-Gourion, une biographie, par Michael Ben-Zohar, Delacorte, New York 1978.
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"Si je savais qu’il était possible de sauver tous les enfants d’Allemagne en les emmenant en Angleterre, et seulement la moitié en les transférant sur la terre d’Israel, je choisirais la dernière solution parce que, devant nous, il n’y a pas que le nombre de ces enfants mais la calcul historique du peuple d’Israel."
Cité pages 855-56 de la biographie de Ben-Gourion réalisée par Shabtai Teveth
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"Chaque écolier sait qu’il n’y a pas de chose de ce genre dans l’histoire en tant qu’arrangement final : pas en ce qui concerne le régime, pas en ce qui concerne des frontières, et pas en ce qui concerne des accords internationaux." Journal de guerre, 12/03/1947 suite à l’acceptation par Israel du Plan de partition des Nations-Unies du 29 novembre 1947 (Simha Flapan, "Naissance d’Israel," p.13)
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"L’acceptation de la partition ne nous engage pas à renoncer à la Cisjordanie. On ne demande pas à quelqu’un de renoncer à sa vision. Nous accepterons un état dans les frontières fixées aujourd’hui — mais les frontières des aspirations Sionistes sont les affaires des Juifs et aucun facteur externe ne pourra les limiter."
La Naissance d’Israel, 1987, Simha Flapan
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"La guerre nous donnera la terre. Les concepts de "nôtre" et de "pas à nous" sont des concepts de paix, seulement, et en temps de guerre, ils perdent leur signification entière "
Journal intime de Guerre, Vol. 1, date d’entrée le 6 février 1948. p.211
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"Nous ne pourrons pas gagner la guerre si, pendant la guerre, nous ne peuplons pas le pays de bas en haut, l’est et l’ouest de la Galilee, le Neguev et le secteur de Jérusalem....Je crois que la guerre apportera également dans son sillage un grand changement dans la répartition de la population arabe."
Behilahem Yisrael, Tel Aviv, Mapai Press, 1952, pp. 86-87
11 Mars 2010 - Source : http://www.michelcollon.info/index....
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8340

Boycotter, désinvestir de, sanctionner Israël ? : un débat Barghouti/Waskow

samedi 13 mars 2010 - 06h:48
Democraty Now !
En 2005, une coalition de groupes de la société civile palestinienne a appelé les gens du monde entier à s’engager dans une campagne non-violente pour boycotter, désinvestir de et sanctionner Israël jusqu’à ce qu’il se conforme à la loi internationale. L’appel était inspiré par les initiatives internationales de boycott et de désinvestissement appliquées à l’Afrique du Sud dans la lutte pour abolir l’apartheid. Nous accueillons un débat entre Omar Barghouti, un membre fondateur de la campagne BDS et un commentateur et militant des droits humains palestiniens, et le rabbin Arthur Waskow, depuis longtemps militant anti guerre et pour les droits civils, fondateur et directeur du Shalom Center.
Invités :
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Omar Barghouti
Omar Barghouti, membre fondateur de la campagne BDS et militant et commentateur palestinien des droits humains.  







 
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Rabbin Arthur Waskow
Rabbin Arthur Waskow, depuis longtemps militant anti guerre et pour les droits civils, fondateur et directeur du Shalom Center.







 
 
Juan Gonzalez : Des négociations indirectes entre les dirigeants Israéliens et Palestiniens doivent commencer au début de la semaine prochaine alors que l’envoyé des États-Unis au Moyen-Orient George Mitchell retourne dans la région. La ligue Arabe a accepté de soutenir la proposition étasunienne de quatre mois de discussions indirectes.
Alors que beaucoup d’observateurs sont sceptiques sur le succès de ces discussions dites de proximité, quand des années de négociations directes ont échoué à produire une paix équitable et durable, pendant ce temps la société civile palestinienne et les militants de la solidarité internationale utilisent des tactiques très différentes pour pousser à une juste résolution du conflit.
En 2005, une coalition de groupes palestiniens de la société civile a appelé les gens du monde entier à s’engager dans une campagne non-violente pour boycotter, désinvestir de et sanctionner Israël jusqu’à ce que il se conforme à la loi internationale. Inspiré par les initiatives de boycott et de désinvestissement appliquées à l’Afrique du Sud dans la lutte pour abolir l’apartheid, le nouveau mouvement de Boycott, Désinvestissement et Sanctions, en bref BDS, était né.
Amy Goodman : Cette semaine marque de ce que beaucoup d’activistes du BDS appellent « la semaine de l’apartheid israélien ». Lancée d’abord à l’université de Toronto en 2005, elle comprend maintenant des événements dans les campus universitaires de plus de 40 villes autour du monde.
Plusieurs responsables Israéliens et des organisations juives de la diaspora ont critiqué les événements, et un rapport récent d’un think-tank israélien met l’accent sur le mouvement BDS comme une partie d’un « réseau de délégitimation » qu’Israël devrait traiter comme une « menace existentielle potentielle ».
Eh bien aujourd’hui nous allons accueillir un débat sur le mouvement BDS, l’appel à boycotter, désinvestir de et sanctionner Israël. Omar Barghouti est un membre fondateur de la campagne BDS. Il est militant des droits humains palestiniens et commentateur. Il se joint à nous depuis Berkeley, Californie. Et pour une position anti-BDS, nous sommes rejoints depuis Philadelphie par le rabbin Arthur Waskow, un militant anti guerre et des droits civils de longue date, fondateur et directeur du Shalom Center, http://wwwtheshalomcenter.org.
Nous vous accueillons tous les deux à Democracy Now ! Omar Barghouti, ne voulez-vous pas expliquer pourquoi vous avez établi la campagne BDS, pourquoi vous voulez que les gens boycottent, désinvestissent et sanctionnent Israël ?
Omar Barghouti : La campagne boycott, désinvestissements et sanctions, ou BDS, est un appel de la société civile palestinienne. Il est soutenu par presque toute la société civile palestinienne, les forces politiques, O.N.G., organisations de femmes, syndicats, etc.
Il appelle les personnes de conscience autour du monde à boycotter Israël et les institutions complices d’Israël, y compris les compagnies, etc., à cause de son système d’oppression à trois niveaux contre le peuple palestinien : son occupation, en 1967, de la Cisjordanie, de Gaza et ceci inclut Jérusalem Est ; ainsi que son système de discrimination raciale contre ses citoyens non juifs, les citoyens Palestiniens d’Israël ; et le troisième et plus éminent est son refus du droit au retour des réfugiés, les réfugiés Palestiniens, en accord avec la résolution 194 de l’ONU. Alors, ces trois formes d’injustices sont exactement ce que nous visons. Nous visons Israël par ce que nous voulons mettre fin à son impunité, et nous voulons mettre fin à la complicité du monde avec ce système d’injustice.
Juan Gonzalez : Et, Rabbin Arthur Waskow, pourriez-vous nous expliquer pourquoi vous pensez que c’est une fausse approche du problème ?
Rabbin Arthur Waskow : Alors, permettez-moi d’abord de dire shalom et salam et la paix sur vous, Amy et Juan, et à M. Barghouti, et de dire, pour commencer, que dans un sens je pense que la question oui ou non au BDS est la mauvaise question. La bonne question est, comment est-ce que nous parvenons à finir l’occupation israélienne de la Cisjordanie, de Gaza, et du blocus de Gaza, et de Jérusalem Est ? Et il me semble que si on pose la question de cette façon, le BDS devient en réalité inefficace et, à certains égards, une manière antiéthique d’y arriver, et le changement majeur qui doit arriver est un changement profond des actions du gouvernement des USA, et il y avait des indices de cela, plus que des indices, dans la rhétorique du président Obama, mais un échec total de traduire en politique la rhétorique du discours du Caire et un certain travail depuis.
La vraie question est, les Etats-Unis peuvent-ils - ils le peuvent, c’est sûr - les Etats-Unis utiliseront-ils leur énorme influence et pouvoir pour mettre fin à l’occupation, pour finir l’état de guerre entre Israël et le monde arabe entier à l’exception de l’Égypte et la Jordanie ? Les Etats-Unis peuvent-ils parvenir à un traité de paix complet entre un nouvel État de Palestine, l’État d’Israël et les états arabes ? Les états arabes ont, en réalité, proposé cela. Le gouvernement israélien et le dernier gouvernement US, l’administration Bush, ont complètement ignoré la proposition. Il y a des indications que c’est ce que l’administration Obama veut occasionner.
Mais ceci n’aura pas lieu à moins qu’il y ait un mouvement public dans la société américaine pour l’exiger. Sinon ça n’aura pas lieu. Et quand je pose la question, alors qu’elle est le moyen le plus efficace pour y parvenir, il me semble qu’une alliance entre les trois groupes de gens en Amérique qui sont passionnément intéressés par les peuples du Moyen-Orient - les Musulmans, les Chrétiens sérieux et les Juifs sérieux - une alliance de ceux de ces trois camps qui sont engagés pour la paix est maintenant possible. Dans la communauté juive, il y a maintenant des organisations et des engagements et des êtres humains prêts à agir sur cela, même si la structure classique, formelle, institutionnelle du système institutionnel juif établi ne le fait pas. Mais les juifs oui, et parmi des musulmans et parmi la plupart des protestants et des chrétiens catholiques — par certains des fondamentalistes chrétiens de droite, mais le reste de la communauté chrétienne. Mais ils ne se sont pas du tout unis pour que cela ait lieu. Et c’est ce qui doit avoir lieu.
Ce sont les raisons qui me font penser que le BDS est une fausse approche. Et je vais aborder ces —
Omar Barghouti : Est-ce que je peux interrompre ?
Rabbin Arthur Waskow : — mais je voudrais indiquer que je pense qu’il est un autre moyen d’y parvenir.
Amy Goodman : Avant qu’Omar Barghouti réponde, j’aimerais rester avec vous, rabbin Waskow. Vous avez soutenu le mouvement anti-apartheid. Vous avez soutenu le mouvement de désinvestissement et de sanctions contre l’Afrique du Sud. Mais vous appelez le mouvement BDS contre Israël, comme vous venez juste de dire, peut-être anti-éthique. Quel est pour vous la différence ?
Rabbin Arthur Waskow : Eh bien, une différence majeure est une différence stratégique. L’énorme soutien au régime d’apartheid d’Afrique du Sud ne venait pas de sources gouvernementales. Elle venait de banques privées. J’ai fait un sit-in à la banque Chase Manhattan en 1965 pour demander qu’elle cesse ses prêts au gouvernement d’apartheid. Dans la situation actuelle, l’énorme soutien économique ne vient pas des banques privées et de l’industrie. Il y en a, mais ce n’est pas le gros soutien. Le gros soutien vient du gouvernement des États-Unis. C’est complètement différent de la situation sud-africaine. Si vous appliquez le genre de question de base de l’Afrique du Sud, comment allez-vous changer les relations économiques, avec le comportement injuste du gouvernement israélien maintenant et le comportement injuste et violent et vil à l’occasion de certains leaders Palestiniens ? Comment changez-vous ça ? C’est le gouvernement des États-Unis que vous devez viser, pas l’industrie privée ou le commerce privé. Alors c’est une vraie grosse différence simplement au niveau stratégique et tactique.
Éthiquement, le problème est qu’il y a une vraie société israélienne avec une sous-structure appréciable : culture, économie, mode de vie, la renaissance de l’hébreu, la création de romans, etc., etc. L’ennui avec le BDS, les sanctions et boycotts tous azimuts et tout ça vis-à-vis d’Israël, c’est que ça diabolise la société israélienne. Ca ne dit pas qu’il y a un gouvernement israélien qui se comporte mal, et par conséquent nous devons exercer une pression sur le gouvernement israélien, tout comme, au passage, et pas tellement au passage, les gens qui ont fait le voyage de la liberté de Gaza ont découvert qu’arrivés à Gaza, Hamas a agi de manière injuste et répressive envers eux. Il ne voulait pas qu’ils prennent contact avec les Palestiniens de Gaza, les vrais gens des rues. Aussi ce n’est pas seulement la diabolisation d’un peuple entier et la sanctification d’un autre peuple. Le gouvernement israélien, de manière écrasante, certains leaders palestiniens, moins fortement parce qu’ils ont moins de pouvoir, agissent injustement et oppressivement. C’est là que l’accent doit être placé. Le BDS diabolise toute une société.
Juan Gonzalez : Omar Barghouti, que dites-vous de la question numéro un, sur la campagne diabolisant une société tout entière ? Et aussi, si vous pouvez parler des similarités que vous voyez entre la campagne de boycott antiapartheid et celle-ci, particulièrement dans la situation où les Etats, les Etats existant dans le monde, étaient incapables de remédier à la situation en Afrique du Sud ou à la situation actuelle au Moyen-Orient ?
Omar Barghouti : OK, il y a des similarités évidentes, mais ce n’est pas seulement sur les similarités entre le système colonial et d’apartheid israélien et le système d’apartheid sud-africain. C’est sur la question de savoir si Israël pratique effectivement l’apartheid et un régime colonial contre les indigènes Palestiniens. Et c’est le cas. Et c’est le cas d’après la convention de l’ONU sur la suppression du crime d’apartheid. Nous n’avons pas à prouver qu’Israël est identique à l’Afrique du Sud pour prouver qu’Israël pratique l’apartheid. Nous disons qu’il se conforme à la définition par l’ONU du système d’apartheid.
Qu’est-ce que nous voulons dire par cela ? À l’intérieur même d’Israël — oubliez les territoires palestiniens occupés en 1967 — dans Israël, il y a deux systèmes de lois : un qui s’applique à ses citoyens Juifs, qui sont aussi des nationaux, et un autre qui s’applique aux citoyens non-juifs. Ainsi il y a une claire discrimination. Même le département d’État des USA, dans ses rapports annuels sur les droits humains, accuse Israël de discrimination institutionnalisée légale et sociétale contre les citoyens Palestiniens arabes de l’État d’Israël.
Alors, comment mettons-nous fin à l’occupation, à l’apartheid et au déni des droits des réfugiés ? C’est par le boycott, le désinvestissement et les sanctions comme outil de puissance qui permet aux masses, au mouvement social d’agir pour changer la politique des USA, exactement comme nous vous avons fait — et j’étais dans le mouvement antiapartheid dans le cas sud-africain — comme nous avons fait contre l’apartheid sud-africain.
Bien sûr il y a une complicité des gouvernements occidentaux, mais c’était aussi le cas pour l’apartheid sud-africain, et les compagnies et les institutions. Le moyen le plus important pour remettre en cause ce système de complicité et pour remettre en cause l’impunité et l’exceptionnalisme d’Israël — Israël est mis sur un piédestal, et il n’est pas traité comme le reste du monde quand il s’agit de ses violations des droits humains et de la loi internationale — nous devons l’abattre de ce piédestal et le traiter comme n’importe quel autre offenseur, n’importe quel autre système qui crée de telles injustices. Il ne s’agit pas de diaboliser Israël comme dans une expression abstraite. Ce que le BDS délégitime, c’est le racisme, l’apartheid et le régime colonial, exactement ce que le BDS délégitimait dans le cas sud-africain. Il ne délégitimait pas les blancs ou les Chrétiens, il délégitimait l’apartheid. C’est aussi ce contre quoi nous sommes. Nous ne sommes jamais venus et n’avons jamais dit que nous étions contre tel ou tel groupe de gens sur la base de leur identité. Nous sommes contre l’apartheid et le colonialisme israélien. Ce serait rigoureusement pareil qu’Israël soit un État juif, catholique ou musulman. Tant qu’il nous opprime, nous continuerons à lui résister.
Et le BDS est une forme de résistance très efficace et non violente. Il s’accroit énormément. Personne ne peut parler de la part des Juifs du monde, comme s’ils étaient tous dans le même panier. Je pense que c’est complètement inapproprié. Il y a beaucoup de groupes juifs qui soutiennent le mouvement BDS, y compris à l’intérieur d’Israël, y compris dans ce pays. Et de plus en plus en Europe de l’Ouest, de nombreux groupes juifs rejoignent le mouvement BDS, parce qu’ils le considèrent comme un mouvement très cohérent moralement. Il est basé sur la loi internationale et sur les droits humains universels. Il ne fait pas de distinction entre les gens selon leur identité comme le fait le système israélien.
En second lieu, l’État israélien n’est pas seul dans le vide. Il est complètement soutenu par les institutions de l’État d’Israël, y compris les institutions universitaires et culturelles. Aucune dose de pub, de groupes de danse, de musique et de poésie ne peut masquer le système colonial et d’apartheid d’Israël. Cet effort de changement d’image est précisément anti-éthique, parce qu’il essaie de blanchir ce système d’oppression.
Et le dernier point que je veux mentionner, c’est que c’est un moment très opportun pour débattre de cela, au moment où les étudiants de l’université de Californie se battent contre l’incroyable augmentation des frais d’inscription et contre la privatisation, pour ainsi dire de par l’arrière, de l’éducation supérieure dans ce pays. Pourquoi l’université de Californie devrait-elle augmenter les droits d’entrée de 32 % alors qu’Israël reçoit des États-Unis plus de 5,6 milliards de dollars annuels d’aide militaire et d’autres formes d’aide ? Pourquoi Israël, un système colonial et d’apartheid, continue-t-il de recevoir cet énorme subside, des dizaines de milliards de dollars au cours des années d’occupation et d’apartheid, tandis que le système de santé, d’éducation et l’infrastructure de ce pays s’effondrent et que l’éducation, l’éducation supérieure, devient à nouveau un privilège du riche ? L’éducation devrait être disponible pour tous. Et pour cela nous devons vraiment demander où sont les priorités des financements des USA.
Amy Goodman : Omar Barghouti, que dites-vous du point du rabbin Waskow, qu’il est moins important de viser Israël, que les États-Unis sont le vrai pouvoir dans cette situation avec son énorme soutien pour Israël ? Et aussi, dans votre mouvement BDS, quelles compagnies viseriez-vous ?
Omar Barghouti : OK. Mais précisément parce que ce sont les USA qui sponsorisent l’oppression et l’apartheid israélien, nous essayons effectivement de changer la politique des USA. La question est comment y parvenir. Nous avons le précédent sud-africain, une très bonne leçon à étudier, que c’est la manière de changer la politique aux USA. Pas en mendiant. Pas en écrivant des lettres à Obama qu’il ignorerait. C’est par le mouvement de masse, le mouvement social à la base, les étudiants, les églises, les syndicats, les groupes de femmes et féministes, etc., tous agissant ensemble sur une plate-forme antiraciste, progressiste et qui veut la fin de l’injustice.
Rabbin Arthur Waskow : Je suis d’accord avec ça, mais la question est : le BDS est-il le moyen de mettre ensemble ce mouvement social.
Omar Barghouti : Je le pense — je pense — je pense que c’est la question. Que nous devons agir à partir de la base jusqu’aux pressions et aux changements.
Les compagnies — votre deuxième question est quelles compagnies visons-nous dans le mouvement BDS. Ceci varie. Le BDS n’est pas une taille unique pour habiller tout le monde. Il dépend du contexte. Dans chaque situation, nous visons des compagnies complices de l’apartheid et de l’occupation israélienne pour lesquels nous pouvons gagner dans notre combat. Ainsi aux USA, beaucoup de compagnies militaires américaines sont visées. En Suède, une compagnie française a été visée. En Grande-Bretagne — et ainsi de suite. Ce sont les compagnies israéliennes de même que les compagnies internationales qui sont complices de l’apartheid et de l’occupation israélienne.
Amy Goodman : Rabbi Waskow, votre réponse ?
Rabbin Arthur Waskow : Eh bien, avant tout, il est intéressant que M. Barghouti mette l’accent sur l’aide militaire certainement déraisonnable que les États-Unis donnent à Israël — et, d’ailleurs, aussi à l’Égypte — comme étant le problème pour l’université de Californie, alors qu’en fait 10 ou 20 ou 30 fois cette quantité d’argent est dépensée dans la guerre en Irak et en Afghanistan. Les gigantesques quantités d’argent qui devraient aller aux écoles, aux universités et à l’infrastructure américaine devraient venir de là. Et selon ce standard, c’est presque — une goutte dangereuse et toxique dans le seau, mais c’est une goutte dans le seau — l’aide à Israël et à l’Égypte, avec l’aide militaire pour eux. La grande question de la société américaine devrait être la distorsion écrasante impliquée dans les guerres massives en Afghanistan et en Irak et l’armée américaine congestionnée à part et à côté de ces guerres.
Mais en deuxième lieu —
Omar Barghouti : C’est le même programme.
Rabbin Arthur Waskow : - la question est, effectivement, comment créer vous un mouvement de masse ? Comment créer tout un mouvement social ? Et je pense que ce qui doit se produire, c’est ce que j’ai dit. Les mosquées, les églises, les synagogues et, oui, les féministes et les étudiants etc., devraient se réunir et exiger que le gouvernement des États-Unis insiste sur l’indépendance palestinienne, en Cisjordanie, Gaza et Jérusalem Est, tout cela, approximativement dans les frontières de 1967, et pour un traité de paix total pour Israël avec les états arabes. Ceci est une demande éthique. Elle ne diabolise personne. Elle met fin à l’oppression de l’occupation. Elle met fin au danger -
Omar Barghouti : Mais vous ignorez la majorité des Palestiniens.
Juan Gonzalez : Euh-
Omar Barghouti : Vous ignorez la majorité des Palestiniens.
Rabbin Arthur Waskow : Non, ça n’ignore pas la majorité des-
Juan Gonzalez : J’aimerais demander au rabbin Waskow, la question de — Israël est évidemment ennuyé par cette campagne de délégitimation, et un des think-tank israélien, Reut, a publié toute une analyse et une stratégie pour le combattre. Et il a parlé du fait que généralement Israël s’est concentré sur les relations d’État à État pour parvenir à ses fins. Ici, aux États-Unis, vous dites que nous devrions nous focaliser, ou que les gens devraient se focaliser sur un changement de la politique du gouvernement. Mais est-ce que le fait que aussi bien les partis Démocrates que Républicains, virtuellement toutes les directions des deux partis se sont alignées pendant des décennies derrière la politique israélienne, n’indique-t-il pas que peut-être une direction différente, une approche par la société civile, comme celle représentée par la campagne BDS, est un nouveau moyen d’avancer et que c’est précisément le fait que c’est un mouvement non étatique qui se développe sous le BDS qui gêne par son efficacité certains segments de la société israélienne ?
Rabbin Arthur Waskow : Non, ce n’est pas la raison. Ça les dérange parce qu’il y a de l’organisation en cours. Je vous assure que si, dans les villes, les mosquées, les églises et les synagogues américaines, ensemble, disaient « nous allons exiger que nos membres du congrès insistent — et le président — insiste sur un traité de paix complet pour un État palestinien indépendant, côte à côte avec Israël, et sur un traité de paix complet avec le reste du monde arabe », que le gouvernement israélien — l’actuel — aurait beaucoup plus peur, et que le peuple israélien s’exciterait à l’idée que enfin, enfin, un traité de paix mettant fin aux pressions sur Israël, avec pour seule compensation — et pour beaucoup d’Israéliens ce serait une bonne compensation — de se retirer de la Cisjordanie, de Gaza et de Jérusalem Est.
Et dans la communauté juive américaine, qui a été hostile à toute sorte d’arrangement que le gouvernement israélien n’aimerait pas, une telle approche, incluant un traité de paix complet pour Israël, ainsi qu’un traité de paix complet avec la Palestine, ceci serait attractif pour une proportion énorme de la communauté juive américaine. Les organisations ne le soutenons pas s’aligneraient ou s’effondreraient à la suite. C’est le social — je suis d’accord sur la nécessité du mouvement social, mais ça ne va pas réussir par le BDS. Ça va être en visant la cible la plus importante —
Omar Barghouti : Mais c’est en cours.
Rabbin Arthur Waskow : -le gouvernement des États-Unis.
Omar Barghouti : Mais c’est en cours.
Juan Gonzalez : Omar Barghouti, votre réponse ?
Omar Barghouti : Oui, eh bien d’abord, c’est en cours. Je veux dire, le rabbin nie que c’est en cours. En vérité le BDS s’étend considérablement. Nous avons un important soutien de grands syndicats en Grande-Bretagne, Norvège, Espagne, France, Italie et beaucoup, beaucoup de pays, Canada bien sûr. Et il entre de plus en plus aux États-Unis, plus lentement que dans le reste du monde occidental, mais c’est en cours. Il y a un énorme mouvement de soutien aux BDS qui inclut plusieurs groupes juifs, et c’est ignoré. Il y a un nombre disproportionné de Juifs, — de citoyens de conscience juive des pays occidentaux qui ne sont pas seulement actifs, mais qui mènent certains mouvements BDS dans le monde occidental.
Mais encore une fois, revenons à la question. Il ne s’agit pas seulement de finir l’occupation. Il y a trois droits élémentaires pour le peuple palestinien. Il se trouve que la majorité des Palestiniens ne sont pas dans les territoires palestiniens occupés ; il se trouve que ce sont des réfugiés, nettoyés ethniquement pendant la création de l’État d’Israël en et après 1948. Ils sont complètement ignorés en adressant — en réduisant les droits palestiniens à l’autodétermination à la seule fin de l’occupation. Ceci est tout simplement inacceptable. Nous devons considérer l’apartheid et israélien, le système de discrimination raciale, et nous devons considérer les droits des réfugiés sanctionnés par l’ONU.
Mais la question la plus critique à adresser maintenant — maintenant, pas stratégiquement — est la fin du siège de Gaza. Il y a un siège criminel de Gaza. Le rapport Goldstone, le rapporteur de l’ONU pour les droits humains, tous décrivent les crimes de guerre commis par Israël à Gaza. Et le siège est certainement une grosse punition collective, ce qui est un crime contre l’humanité. Les gens meurent. Les gens réels meurent. Ce n’est pas une notion abstraite. Le siège doit cesser.
Ainsi, nous arrivons au stade où Israël commet des actes de génocide au ralenti contre 1,5 millions de Palestiniens à Gaza. C’est extrêmement critique, et ceci exige des personnes de conscience autour du monde d’agir, et d’agir très efficacement. Et le mouvement BDS offre un outil puissant, non-violent par lequel ils peuvent avoir un impact sur la politique aux USA, dans le monde occidental, et certainement en Israël.
Amy Goodman : Avez-vous le sentiment, rabbin Arthur Waskow-
Rabbin Arthur Waskow : Eh bien, je suis d’accord que le-
Amy Goodman : -Y a-t-il un point — rabbin Waskow, y a-t-il un point où vous soutiendriez — un point à partir duquel vous soutiendriez le BDS ? Qu’est-ce qui - qu’est-ce qui selon vous doit être pire ?
Rabbin Arthur Waskow : Non, ce n’est pas une question de ce qui doit devenir pire. La question est comment mettre fin au pire. Et je ne pense pas que le BDS va y mettre fin. Et si le BDS se répand en Europe occidentale, ça n’aura pas d’importance. Ce sont les États-Unis qui ont le pouvoir réel de faire la différence. Et le BDS ne va pas engager une part suffisante de la population américaine pour compter. Ce qui va compter c’est la structure de l’aide militaire américaine et la structure de la diplomatie américaine vis-à-vis d’Israël, de l’Égypte et du monde arabe. C’est ce qui compte. Et le BDS et l’Europe occidentale n’auront pas d’importance. Alors ce n’est pas une question de ce qui empire, c’est une question de comment stopper le pire. Et je répète, le — oui, il faut un mouvement social. Il y a maintenant — dans la communauté juive —, il n’y a pas seulement J Street qui a absorbé et donné force aux gens de Brit Tzedek v’Shalom, il y a aussi un mouvement à l’intérieur du mouvement juif réformé. Il y a un mouvement parmi les Juifs qui, en théorie, ne sont pas affiliés, mais qui sont préoccupés par cette question, et qui ne se sentent pas représentés par la plupart des institutions juives américaines établies. C’est là que le changement doit assembler, et en parallèle, il doit inclure les églises protestantes et catholiques, il doit inclure l’islam en Amérique. Et le travailler ensemble, c’est ce qui va faire la différence. Ce sont les seuls Américains, à part, je suppose, ceux des compagnies pétrolières, qui sont se sentent concernés par le Moyen-Orient.
Amy Goodman : Nous allons devoir — nous allons devoir en rester là pour maintenant. Nous voulons remercier le rabbin Arthur Waskow, fondateur et directeur du Shalom Center, and Omar Barghouti, qui est un des membres fondateurs de la campagne BDS, la campagne pour boycotter, désinvestir de et sanctionner Israël.
Rabbin Arthur Waskow : Et je veux terminer en répétant shalom and salaam et la paix sur nous tous.
Amy Goodman : Merci.
4 mars 2010 - Democracy Now ! - Vidéo sur : http://www.democracynow.org/2010/3/4/bds
Traduction : Jean-Pierre Bouché
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8330

Banalité du symbolisme juif

dimanche 14 mars 2010 - 07h:03
Gilad Atzmon
Loin de voir dans l’Holocauste un message universel condamnant le racisme ou l’oppression quelle qu’en soit la nature, Dagan et son Etat juif y voient un permis à exécuter qui bon leur semble, écrit Gilad Atzmon.

Dans un article remarquable consacré à l’opération menée par le Mossad à Dubaï, The Times fait allusion à la « philosophie » de Meir Dagan (le chef du Mossad).
« Le ton de la dictature de Dagan est donné par une photo accrochée au mur de son modeste bureau de son Q.G., à Tel-Aviv. On y voit un vieux juif, debout au bord d’une tranchée. Un officier SS pointe son flingue sur la tête du vieil homme. « Ce juif âgé était mon grand-père », explique Dagan à ses visiteurs. Selon The Times, cette photo est le reflet de la conviction de Dagan : « Nous devons être forts, utiliser notre cerveau et nous défendre afin que l’Holocauste ne soit jamais réédité ».
L’interprétation que fait Dagan de ce symbolisme photographique en tant que permis de tuer est plutôt banal, et même commun parmi les juifs, en particulier chez les sionistes. Toutefois, cette interprétation est loin d’être la seule possible. Je n’ai pas vu cette photo accrochée au mur du bureau de Dagan, mais j’imagine qu’elle doit dépeindre une situation d’une intensité dévastatrice, entre un assassin en uniforme nazi et un juif opprimé faisant face à la mort. Toutefois, Dagan et, jusqu’à un certain point (ce qui est en soi tragique), des juifs, beaucoup trop nombreux, sont manifestement davantage fascinés par le rôle joué par l’homme au flingue que par le calvaire de leur grand-père collectif, cette victime vénérable et sans défense. Loin de voir dans l’Holocauste un message universel condamnant le racisme ou l’oppression quelle qu’en soit la nature, Dagan et son Etat juif y voient un permis à exécuter qui bon leur semble.
Bien que l’on puisse voir dans cette photographie une opposition binaire symbolique et simpliste entre l’innocent (le juif) et le monstre (le nazi), il y a un autre élément, dans ce type de photo, qui est totalement ignoré par le discours politique, intellectuel et idéologique juif d’après-guerre, à savoir l’universalisme. Contrairement au sioniste (dans le cas qui nous occupe, Dagan), qui en retire des conclusions « pratiques » assassines immédiates n’ayant d’autre finalité que de servir la tribu juive et cette tribu à l’exclusion de toutes les autres, un humaniste aurait médité sur cette photo et il aurait tenté d’en retirer quelques idées susceptibles de nous offrir, à nous tous, quelques perspectives positives d’un avenir meilleur pour l’ensemble de l’humanité.
A la fin des années 1940, quelques penseurs juifs sporadiques insistèrent sur le fait qu’après Auschwitz, les juifs devaient se positionner sur l’avant-front du combat contre le mal. Non seulement cela ne s’est jamais produit, mais il est aujourd’hui établi, que l’Etat juif est le principal danger à peser sur la paix mondiale. De plus, les lobbies juifs soutiennent avec enthousiasme les idéologies racistes (comme le sionisme) et ils poussent à l’expansionnisme colonial et à l’interventionnisme armé dans l’ensemble du monde.
« Ce vieillard juif était mon grand-père », dit le chef du Mossad. De fait, après cette guerre apocalyptique, beaucoup de juifs voulaient croire que l’Holocauste leur avait donné un ticket d’entrée dans l’humanité, au motif que l’Holocauste aurait racheté les juifs du péché originel de la Crucifixion. L’image iconique du vénérable « grand-père » collectif offre au juif un symbole souffrant qui aurait pu aisément entrer en compétition avec le Christ ou avec n’importe quel autre symbole de persécution religieuse. En 1979, le Pape Jean-Paul II a qualifié Auschwitz de « Golgotha du monde contemporain ». Pourtant, dans cet ordre d’idée, quelque chose a monstrueusement foiré. Alors que la souffrance de Jésus est interprétée par ses adeptes comme un appel à la pitié et à la compassion, l’expérience shoahtique du grand-père de Dagan est interprétée par le juif nationaliste comme une invite au châtiment et à la vindicte.
Aussi désastreux que cela paraisse, la religion holocaustique qu’a identifiée le philosophe israélien Yeshayahu Leibowitz, en qui y vit la nouvelle religion juive, n’est rien moins qu’un appel violent et sinistre au meurtre : c’est probablement la religion la plus vindicative qu’ait jamais connue l’humanité.
En 1844, Karl Marx affirma que si l’humanité veut se libérer, elle doit commencer par s’émanciper du judaïsme*. Karl Marx n’était pas le moins du monde raciste ; il faisait probablement allusion à l’idéologie juive (la judaïté), qu’il connaissait très intimement. J’aurais tendance à affirmer que si nous voulons trouver la voie vers l’humanisme, nous devons nous libérer de la religion de l’Holocauste. L’Holocauste, en tant que message, a échoué à devenir un message universel. En lieu et place, il a mal vieilli, se transformant en une religion tribale contraire à absolument toutes les valeurs défendues par l’humanité et par l’humanisme.
Beaucoup d’entre nous (dont votre serviteur) ont tendance à assimiler Israël à l’Allemagne nazie. Bien souvent, avec d’autres, j’affirme que les Israéliens sont les nazis de notre temps. Je veux profiter de cette opportunité pour amender mon affirmation. Non, les Israéliens ne sont pas les nazis de notre temps, et les nazis n’étaient pas non plus les Israéliens de leur temps. Israël, en réalité, est bien pire que l’Allemagne nazie, et l’équation auparavant évoquée est tout simplement à la fois dépourvue de signification et trompeuse.
Par le passé, j’ai mentionné le fait qu’à la différence de l’Allemagne nazie totalitaire, l’Etat juif est une ‘démocratie’. Autrement dit, la totalité de sa population juive est complice des crimes contre l’humanité perpétrés par les Forces Israéliennes de Défense. Comme si cela ne suffisait encore pas, le fait que 94 % de la population juive d’Israël a soutenu l’attaque génocidaire de ‘Tsahal’ contre Gaza, il y a de cela tout juste un an, rend le dossier d’accusation contre Israël solide comme le roc.
Mais il est un autre point qui doit être mentionné ici. Comme nous le savons tous pertinemment, l’Allemagne nazie n’aimait pas les juifs. Elle a adopté des lois raciales visant à débarrasser l’Allemagne - et le reste de l’Europe - de leur population juive. Elle ne voulait voir des juifs ni dans la vie politique, ni sur les lieux de travail, ni dans les commerces, ni dans les médias, ni dans les banques, ni dans les rues. Aussi féroce qu’ai été la politique nazie, une chose était claire : tout ce que l’Allemagne a fait, elle l’a fait au vu et au su de tous. Elle n’a rien caché. Elle était raciste, et elle était fière de son obscurantisme.
En revanche, Israël et ses lobbies juifs font exactement la même chose, mais de manière dissimulée. Plutôt que d’affirmer que nous haïssons les Arabes, nous voulons voir les musulmans dehors, voire morts ; plutôt que de reconnaître sa politique et sa pratique d’épuration ethnique, Israël tue, en permanence, au nom d’une grandiose idéologie « progressiste » : au nom de la démocratie, du pluralisme, de l’ « interventionnisme moral », de la « guerre contre le terrorisme », etc., etc. Les séides d’Israël, dans le monde entier, font exactement la même chose : ils prêchent la guerre au nom de « nobles motivations », ils veulent toujours « libérer » un autre peuple et lui enseigner les valeurs sublimes de la ‘démocratie’ au moyen d’un interventionnisme armé expansionniste.
L’humaniste israélien de légende Israel Shahak a écrit, à la fin des années 1980, au sujet de son expérience de juif sous l’occupation nazie : « Si vous entrez dans un square avec trois sorties, dont une est gardée par un SS allemand, l’autre par un SS ukrainien et le troisième par un flic juif, vous devriez essayer en priorité de passer devant l’Allemand, ensuite, éventuellement, devant l’Ukrainien ... Mais jamais, au grand jamais, devant le juif ! »
Permettez-moi de dire à forte et intelligible voix que je prends ce conseil de Shahak très au sérieux. Si je devais entrer un jour dans un square présentant deux sorties dont l’une serait gardée par un officier nazi tenant un flingue et dont l’autre serait barrée par Meir Dagan tenant un oreiller, je choisirais le nazi, sans la moindre hésitation !
* Sur la Question juive, Karl Marx, 1844 :
http://www.marxists.org/archive/mar...
Voir l’excellente traduction de Jean-François Poirier, aux éditions La Fabrique (mars 2006)
(JPG)
* Gilad Atzmon est écrivain et musicien de jazz, il vit à Londres. Son dernier CD : In Loving Memory of America.

http://www.gilad.co.uk/writings/the...
Traduction : Marcel Charbonnier
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8331

Arrivée en Espagne d’un palestinien emprisonné depuis 2002 sans inculpation à Guantanamo

dimanche 14 mars 2010 - 06h:46
Muñoz & Rodriguez - El Païs
Walid Ibrahim Abu Hijazi, âgé de 30 ans, a été capturé au Pakistan, alors qu’il blessé.
(JPG)
Walid Ibrahim Abu Hijazi, avec sa mère à Khan Younis en 2001
Le premier prisonnier de Guantanamo accueilli par l’Espagne, le Palestinien Abou Ibrahim Walid Hijazi, âgé de 30 ans, a atterri hier à un endroit non spécifié de ce pays, en provenance de la base américaine qui se trouve à Cuba. Son avion transportait d’autres détenus de la prison à destination de l’Albanie. On attend bientôt l’arrivée des quatre autres détenus que le gouvernement de Zapatero a accepté de recevoir : un autre Palestinien, un Syrien, un Yéménite et un Maghrébin.
Au département de Justice américain on a tenu en secret, à la demande de l’Espagne, le nom du « transféré », mais des sources palestiniennes à Gaza affirment qu’il s’agit de Hijazi, qui est arrivé à Guantanamo en Janvier 2002, lorsque le centre de détention venait d’être crée, après avoir été arrêté au Pakistan alors qu’il était blessé.
Le Ministre de l’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, a confirmé hier l’arrivée de Palestiniens et rien d’autre : « Pour des raisons évidentes, nous ne donnerons pas plus de détails car nous souhaitons que ceux qui viennent en Espagne puissent y vivre et reconstruire leur vie, ce qui est souvent incompatible avec certaines choses. Nous voulons respecter leur vie privée au maximum », a-il déclaré.
Cependant, dans la bande de Gaza on a déjà célébré sa libération. Un voisin du campement de Jan Younis, où Hijazi est né et où habitent ses parents, a expliqué que la famille avait reçu hier la confirmation de la part de la Croix-Rouge concernant leur plus jeune enfant et qu’il avait été transféré en Espagne. Cette même ONG avait dit en 2002, à Husam (frère de l’actuelement tranféré), que celui-ci était emprisonné à Guantanamo.
L’arrivée a eu lieu à une heure du matin, hier, après que Barak Obama ait donné un ordre exécutif, lundi, pour son transfert. Depuis Février 2008, le Département de Défense avait donné son consentement pour que Hijazi puisse quitter la base, étant donné l’absence d’accusations contre lui. Il avait premièrement été accusé d’avoir voyagé en 2001, peu avant les attentats du 11-S depuis Jan Yunus jusqu’en Afghanistan pour y faire la « Djihad » où il aurait reçu des instructions terroristes dans le camp de Al Farouk. Il avait ensuite été arrêté au Pakistan, où il avait été emmené alors qu’il était blessé à la jambe à cause d’un éclatement entre les mains « d’un partenaire », selon cette accusation, d’une grenade à main.
Au cours des interrogatoires au centre de détention illégal Guantanamo, le prisonnier numéro 49 (qui avait été identifié comme étant Mohammad Assem Matruq, bien qu’il l’ait toujours nié) a rejeté les accusations de « combattant ennemi des Américains. » Il a dit que dans son village il travaillait dans des restaurants et qu’il s’était rendu en Arabie Saoudite pour chercher un emploi.
La personne pour laquelle il travaillait l’aurait forcé à se rendre en Afghanistan où il allait trouver un autre emploi. Dans ce pays, il a admis s’être rendu à Al Farouq, où il a une kalachnikov, une arme qu’il avait aussi eu dans son village, « comme beaucoup de mes voisins ».
Hijazi aura un permis de séjour et pourra travailler. C’est ce qu’a annoncé Rubalcaba avant hier aux porte-parole parlementaires. Avant son transfert on cherchera à l’intégrer à la communauté de Palestiniens, afin qu’il y ait un double contrôle de la police et de la communcauté dans laquelle il sera incorporé, a signalé Fernando Garea.
Le ministre a également annoncé que l’Espagne examinera les dossiers des quatre autres candidats pour être accueillis et qu’ils auront la liberté de mouvement étant donné qu’ils n’ont pas de dossiers dans les tribunaux, bien il existe un accord avec l’UE qui les empêcherait de voyager vers les autres pays européens.
Le ’Cas Hijazi’ :
-  Le transféré : Walid Ibrahim Abu Hijazi, né le 18 fevrier 1980 à Jan Yunis, dans la Bande de Gaza.
-  Son histoire : il a été arrêté en Janvier 2002 au Pakistan, où il a guéri des blessures qu’il avait subies dans sa jambe, alors qu’une grenade avait explosé à Khost (Afghanistan).
-  L’accusation : être allé en Afghanistan avant le 11-S pour accomplir le Djihad et avoir reçu de l’entraînement terroriste au camp d’Al Farouq, où il a admis avoir passé deux semaines.
-  L’emprisonnement : il est arrivé à Guantanamo en Janvier 2002. Il était le prisonnier numéro 49. En 2008, il a été admis qu’il n’y avait pas d’accusations contre lui. Lundi, Obama a ordonné sa libération.
(JPG)
http://www.elpais.com/articulo/espa...
Traduction de l’espagnol : Inés Molina V.
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8339

Le Mossad vient en Amérique : Escadrons de la mort sur invitation

samedi 13 mars 2010 - 07h:35
James Petras
Le Daily Alert (DA), principal organe relayant la propagande des présidents des principales organisations juives américaines (PMAJO)a donné son appui total à la pratique israélienne des assassinats extrajudiciaires et extra territoriaux.
(JPG)
Mahmoud Mabhouh
Face à la réprobation gouvernementale mondiale (à l’exception de la Maison Blanche et du congrès des USA sous occupation sioniste), les PMAJO soutiennent servilement n’importe quel meurtre brutal commis par la police secrète israélienne quels que soient le lieu ou le moment où il est perpétré. L’assassinat récent d’un chef du Hamas, Mahmoud Mabhouh, à Dubaï en est l’exemple. Les PMAJO ont défendu toutes les actions criminelles du Mossad allant jusqu’au meurtre, et comprenant le vol d’identités, le vol ou la falsification de passeports et de documents officiels de plusieurs pays européens vraisemblablement alliés de l’Etat sioniste. Parmi les agents du Mossad qui sont entrés à Dubaï pour tuer Mabhouh, douze d’entre eux ont employé des passeports britanniques, volés ou faux, trois ont utilisé un passeport australien, trois, un passeport français, un, un passeport allemand et six un passeport irlandais. Ces agents ont pris l’identité de citoyens européens afin de commettre un meurtre dans une nation souveraine.
A nouveau, les PMAJO démontrent que leur loyauté va en priorité à la police secrète israélienne, même lorsque celle-ci viole la souveraineté d’importants alliés des USA. Il n’y a pas de doute que les PMAJO soutiendraient aisément le Mossad israélien, même s’il était avéré qu’il avait utilisé des documents étasuniens pour assassiner Mabhouh. En fait, on sait que deux des 26 assassins israéliens, porteurs de faux passeports irlandais et britanniques sont entrés aux USA après l’assassinat et pourraient être toujours ici.
La position adoptée par le Daily Alert et les PMAJO pour défendre l’acte terroriste international commis par Israël a suivi plusieurs lignes d’attaque, qui seront discutées ci-dessous. Celles-ci incluent : (1) blâmer la victime, (2) prétendre que les meurtres extrajudiciaires extra sont légaux, (3) minimiser le meurtre de « un » individu, (4) détourner l’attention portée aux Sionistes en blâmant ‘d’autres Arabes’ (5) comparer favorablement les assassinats du Mossad aux massacres des USA en Afghanistan, (6) banaliser et relativiser la condamnation mondiale, (7) citer l’ « autodéfense », (8) vanter « les prouesses opérationnelles » de l’assassinat et (9) discréditer les enquêteurs de la police de Dubaï plutôt que les assassins israéliens.
Les articles abrégés, cités dans le Daily Alert, ont paru dans les pages op-ed de plusieurs journaux des USA, du R-U, du Canada et d’Israël, ainsi que dans des magazines de droite comme Forbes et Commentary. La technique sioniste de propagande consiste principalement à éviter toute discussion des crimes flagrants commis par Israël contre la souveraineté, le jugement en bonne et due forme, le droit international et la sécurité personnelle des individus. Ce faisant, le Daily Alert adopte les techniques de propagande communes à tous les régimes totalitaires pratiquant le terrorisme d’Etat.
(1) Blâmer la victime
Le 22 février, le Daily Alert (DA) a mis en gros titres deux articles intitulés : « L’officiel du Hamas tué, a été trahi par des collègues, déclare le chef de la police de Dubaï » et « Hamas : L’agent assassiné avait pris des risques ». Le DA a oublié de mentionner que la police secrète israélienne avait pisté sa proie pendant plus d’un mois (n’ayant pas réussi à l’assassiner lors de six tentatives précédentes) et que le chef de la police de Dubaï ne blâmait pas les officiels du Hamas ; il était plutôt occupé à accumuler des preuves, des déclarations de témoins, les vidéos et les documents prouvant l’identité israélienne des assassins. Inutile de dire, que si nous devions admettre l’argument des sionistes étasuniens selon lequel tout adversaire important d’Israël qui voyage sans une armée de gardes du corps, « se met en danger », alors nous serions forcés de reconnaître que nous vivons dans un monde anarchique où les pelotons d’exécution israéliens ont tout loisir de commettre des meurtres n’importe où et n’importe quand.
(2) Prétendre que le meurtre extrajudiciaire, extra territorial est « légal » (du moins si les tueurs appartiennent au Mossad)
Les numéros du 22 février et du 24 février du DA incluent deux articles prétendant que la pratique israélienne des meurtres extrajudiciaires et extra territoriaux est légale. Un article est intitulé, « La légalité du meurtre d’Al Mabhoud al Mahmoud du Hamas » et l’autre, « Le meurtre proportionnel d’Al Mabhoud al Mahmoud ». Ces articles évitent toute référence au droit international, lequel exclut catégoriquement les meurtres extra territoriaux commis sous les auspices d’un État. Pour les PMAJO, la légalité, est ce que l’appareil de la police secrète israélienne considère comme indiqué pour atteindre son but qui est d’éliminer les dirigeants qui s’opposent à son occupation coloniale et à l’expropriation des terres palestiniennes.
Si l’assassinat extrajudiciaire, extra territorial d’un adversaire à Dubaï est légal pourquoi ne pas assassiner des opposants aux USA, au Canada, en Angleterre ou dans n’importe quel pays où ils pourraient voyager, vivre, travailler ou écrire ? Et qu’en serait-il si ceux qui critiquent et s’opposent à Israël décidaient qu’il est maintenant « légal » d’assassiner les partisans d’Israël où qu’ils vivent, en citant la définition de la légalité donnée par le Daily Alert. Nous nous trouverions alors dans un monde anarchique où les meurtres et la surveillance frontalière totalitaire seraient « légaux ».
(3) Minimiser le meurtre
Les éditions du Daily Alert en date des 22 24, et 25 février détournent l’attention du meurtre commis par le Mossad en le comparant à celui des centaines de civils afghans tués par des attaques de drones USA. L’argument est que « les assassinats ciblés » sont moins criminels que les tueries. Le problème avec ce type de raisonnement est que pendant des décennies, le Mossad a « ciblé » des dizaines d’opposants à l’étranger et a tué des milliers de Palestiniens dans les territoires occupés (en collaboration avec la police secrète nationale, le Shin Beth, et les militaires des FID). En outre, établir un lien entre les exécutions extrajudiciaires israéliennes et les meurtres colonialistes perpétrés par les USA en Afghanistan ne peut être une défense ni dans un cas ni dans l’autre. En impliquant les USA dans sa défense de la terreur d’État, Israël s’approprie les pires aspects de l’impérialisme américain pour justifier son propre comportement politique. Les crimes d’un État ne justifient en rien ceux d’un autre État.
(4) Accuser les Arabes : détourner l’attention d’Israël
L’article publié dans le DA du 22 février intitulé « L’assassinat répercuté autour du monde » insinue que le meurtre « résultait d’une lutte de pouvoir au sein du Hamas » ou qu’il « était le fait d’un des nombreux groupes arabes qui détestent le Hamas islamiste ».
En d’autres termes, tous les passeports européens fabriqués ou volés à des citoyens israéliens ayant une double nationalité, et les vidéos de sécurité de Dubaï montrant les agents du Mossad dans divers déguisements, sans parler de la jubilation avec laquelle les dirigeants israéliens ont confirmé l’assassinat, correspondaient en fait à « une ruse arabe ». Cette grossière manœuvre de propagande de la part d’ organisations juives étasuniennes de premier plan illustre leur descente dans un domaine fantaisiste de délusion qui n’est possible que dans le monde fermé des politiques sionistes étasuniennes.
(5) Vanter la prouesse technique
Dans plusieurs de ses articles, le DA fait l’éloge des prouesses techniques du Mossad pour l’assassinat commis à Dubaï, évaluation avec laquelle peu d’experts de sécurité d’Israël seraient d’accord. L’article du DA du 24 février intitulé, « L’assassinat a été planifié avec habileté » s’en prend à ceux qui critiquent Israël parce qu’ils ne reconnaissent pas la qualité « des aspects opérationnels » des assassinats et recommande les « leçons qui peuvent en être tirées par tous les services des renseignements autour du monde ». Comme des psychopathes et des assassins en série, les sionistes des USA encouragent ouvertement les autres terroristes d’État à adopter les techniques utilisées par les escadrons de la mort israéliens. Pour le DA, les techniques professionnelles d’assassinat sont bien plus importantes que la répugnance morale universelle que suscitent les meurtres politiques.
(6) Discréditer les enquêteurs tout en défendant les criminels
Dans son édition du 25 février, le DA a cité une longue et tendancieuse attaque contre la police de Dubaï, publiée dans Forbes Magazine, qui ridiculise sa minutieuse enquête révélant le rôle du Mossad dans le meurtre. Dans cet article, les autorités de Dubaï sont blâmées pour avoir découvert la participation israélienne sans examiner la provenance du passeport irakien de la victime... ! Un passeport irakien ! Au lieu d’encourager la police de Dubaï dans sa quête de justice, le Daily Alert a publié une longue diatribe impliquant Dubaï dans les attaques du 9 septembre, critiquant ses liens commerciaux avec l’Iran, son « implication » dans le terrorisme international etc. Il n’est pas question de la position relativement amicale de Dubaï à l’égard d’Israël et des Israéliens avant que le Mossad ne viole ostensiblement sa souveraineté.
Conclusion
La campagne de propagande sioniste étasunienne soutenant le terrorisme d’État israélien et, spécifiquement, le meurtre par le Mossad d’un chef du Hamas à Dubaï, se fonde sur des mensonges, des dérobades et des arguments légaux spécieux. Cette « défense » viole tous les préceptes d’une société civilisée aussi bien que des lois fédérales étasuniennes les plus récentes interdisant toute forme de soutien au terrorisme international. Les PMAJO peuvent continuer à défendre des actes de terrorisme international perpétrés avec impunité aux USA par le Mossad à cause du pouvoir qu’ils exercent sur le congrès étasunien, la Maison-Blanche d’Obama et la grande presse étasunienne.
Ils peuvent ainsi imposer leur seule version des événements, leur définition de la légalité et les législateurs entendront leurs mensonges dont se feront l’écho les militants sionistes et que se chargeront d’embellir solennellement les défenseurs d’Israël dans les cercles universitaires et journalistiques. Pour neutraliser la défense sioniste étasunienne de la pratique israélienne des exécutions extra territoriales et extrajudiciaires perpétrées par le Mossad, il nous faut mobiliser des auteurs et des universitaires étasuniens. Il est temps de dénoncer la fragilité des arguments des militants sionistes, l’audace de leurs mensonges et leur immoralité. Il est temps de s’élever contre leur impunité avant que la police secrète israélienne ne perpétue un autre crime, éventuellement à l’intérieur des USA avec la complicité éhontée de ses complices sionistes.
Les autorités de Dubaï ont trouvé des preuves évidentes du soutien fourni à l’équipe d’assassins du Mossad par des sionistes européens. Les hôtels, les billets d’avion et les dépenses ont été payés avec des cartes de crédit émises aux USA. Deux des tueurs sont peut-être actuellement aux USA. En viendra-t-on à ce que des sionistes étasuniens, qui défendent ouvertement et inconditionnellement les assassinats du Mossad, franchissent la limite entre la propagande et l’action pour devenir complices de ses actes ? La défense robuste par les sionistes étasuniens des assassinats du Mossad n’est pas de bonne augure pour la sécurité des Américains face aux complices étasuniens complaisants d’Israël.
* James Petras est professeur Bartle à la retraite (honoraire) de sociologie de l’université de Binghamton, SUNY, de New York, USA, et professeur adjoint à l’université Saint Mary de Halifax, Nouvelle-Écosse. Il est l’auteur de 62 livres et de plus de 560 articles. Il a publié plus de 2000 articles dans des journaux non professionnels tels que le New York Times, le Guardian, the Nation, le Christian Science Monitor, Foreign Policy, New Left Review, Temps Moderne, Le Monde Diplomatique et ses articles sont largement diffusés sur internet. Il a remporté a Life Time Career Award de l’association USA de sociologie, section marxiste. Note : Les derniers livres de James Petras, Global Depression and Regional Wars (Atlanta, Clarity Press, 2009) est le troisième d’une série comprenant Zionism, Militarism and the Decline of US Power (Atlanta, Clarity Press 2008) et The Power of Israel in the United States (Atlanta, Clarity Press 2006), dans lesquels il analyse l’influence du militarisme et du sionisme dans la politique extérieure américaine.
3 mars 2010 - Cet article peut être consulté ici :
http://lahaine.org/petras/articulo....
Traduction : Anne-Marie Goossens
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8338

La famille de Rachel Corrie peut faire enfin le procès d’Israël

samedi 13 mars 2010 - 06h:52
Jonathan Cook
The National
Sept ans après que Rachel Corrie, militante pacifiste états-unienne, ait été tuée sous un bulldozer de l’armée israélienne, dans la bande de Gaza, sa famille met, aujourd’hui, le gouvernement israélien au banc des accusés.
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Rachel, face au bulldozer qui va l’écraser, le 16 mars 2003, à Rafah
Un juge de la ville d’Haïfa, dans le nord d’Israël, va se trouver face à la preuve que Rachel Corrie, 23 ans, a été tuée illégalement alors qu’elle s’était mise sur le chemin d’un bulldozer pour essayer de l’empêcher de démolir une maison palestinienne à Rafah.
Les parents de Corrie, Craig et Cindy, arrivés samedi en Israël, ont dit qu’ils espéraient que leur action civile allait apporter un éclairage nouveau sur la mort de leur fille et conduire finalement à rendre Israël responsable de sa mort. Ils demandent également des dommages et intérêts qui pourraient monter à plusieurs millions de dollars si le tribunal tranche en leur faveur.
Une enquête militaire interne avait été close peu après la mort de Corrie, blanchissant tant le conducteur du bulldozer que les commandants de l’armée qui supervisaient l’opération. Trois citoyens britanniques et un états-unien, qui se trouvaient près de Corrie au moment où elle a été tuée, vont démonter la version d’Israël sur les évènements, arguant que le conducteur du bulldozer savait que Corrie était là quand il a roulé sur elle.
Le gouvernement israélien a cherché à bloquer l’entrée de ces militants en Israël pour l’audience, mais il a dû finalement y renoncer, il y a trois semaines, sous les fortes pressions de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis. Ces quatre militants, comme Corrie, appartenaient à International Solidarity Movement (ISM), mouvement qui fait venir des militants en Israël pour résister à l’occupation de façon non violente aux côtés des Palestiniens.
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Les parents de Rachel, Craig et Cindy
Cindy Corrie, d’Olympia dans l’Etat de Washington : « Ma famille et moi-même recherchons la justice. La mort brutale de ma fille n’aurait jamais dû arriver. Nous croyons que l’armée israélienne doit être tenue pour responsable de sa mort illégale. »
Pour de nombreux observateurs, la mort de Rachel Corrie, en mars 2003, est très vite devenue un symbole de l’injustice de l’occupation israélienne. Les notes de son carnet, dont beaucoup furent écrites alors qu’elle vivait dans des familles palestiniennes, ont été adaptées à l’écran dans un film projeté dans le monde entier (et une pièce - ndt).
Cependant, comme un commentateur israélien le notait dans le quotidien libéral Ha’aretz, au premier anniversaire de sa mort, « En Israël, son nom a pratiquement été oublié ».
La famille de Corrie espère que l’affaire au tribunal va changer cela.
Rachel, film réalisé l’année dernière sur sa vie et les évènements de Rafah, doit être projeté à Tel Aviv, le 16 mars, le jour du septième anniversaire de sa mort et en pleine procédure judiciaire.
Jusqu’au procès d’Haïfa, la famille Corrie s’est heurtée à des murs, administratifs et juridiques, alors qu’elle essayait d’obtenir une enquête indépendante sur la mort de leur fille, et de faire juger les responsables.
Ariel Sharon, Premier ministre au moment de la mort de Corrie, avait promis qu’une « enquête minutieuse, crédible et transparente » allait être menée.
Mais l’enquête interne de l’armée, qui a blanchi les deux soldats qui utilisaient le bulldozer, a été largement critiquée, notamment par des officiels états-uniens. Human Rights Watch a déclaré « qu’elle était loin de la transparence, de l’impartialité et de la minutie exigées par le droit international ».
Le rapport de l’armée prétend que Corrie avait été « cachée aux regards » derrière un monticule de terre et que le bulldozer ne l’avait jamais heurtée. Il conclut que « Corrie avait été touchée par des décombres et une plaque de béton » que la terre avait fait glisser sur elle.
Les quatre anciens membres d’ISM qui doivent comparaître devant le tribunal cette semaine nous ont dit de ne pas faire de commentaires avant qu’ils n’aient témoigné devant le tribunal.
Mais les déclarations antérieures des témoins, confirmées par des preuves photographiques, mettent en doute le compte rendu de l’armée. Les photos montrent Corrie, vêtue d’une veste fluorescente orange, un mégaphone à la main, face au bulldozer, pendant plusieurs heures. Elles montrent aussi les traces du passage du bulldozer sur le corps de Corrie, quelques instants après qu’elle ait été écrasée.
Tom Dale, militant britannique, qui se trouvait près de Corrie au moment où elle a été tuée, écrivait deux jours plus tard qu’elle avait grimpé au sommet d’un monticule de terre, et que les militants tout proches criaient au conducteur du bulldozer d’arrêter.
Le bulldozer, écrit-il, « a poussé Rachel, d’abord sous sa pelle, puis sous sa lame, et il a continué à labourer son corps jusqu’en dessous du cockpit. Il est resté sur elle pendant quelques secondes, avant de faire marche arrière. Il a fait marche arrière avec la lame baissée, ce qui fait qu’il a raclé son corps une seconde fois ».
En 2007, un tribunal US a débouté la famille Corrie qui demandait à poursuivre la société Caterpillar, fournisseur de l’armée israélienne en bulldozers D-9 Spécial, du type de celui qui a tué leur fille et qu’Israël utilise régulièrement pour démolir les maisons palestiniennes.
L’audience de cette semaine est le résultat d’une procédure de droit privé engagée par les Corrie en mars 2005, sur la suggestion du département d’Etat US.
Mme Corrie : « Nous espérons que ce procès illustrera la nécessité qu’il y a de faire condamner l’occupation israélienne pour les milliers de vies perdues, de blessés marqués à vie, et qu’il va attirer l’attention sur les agressions israéliennes contre les défenseurs non violents des droits humains ».
Et Mme Corrie d’ajouter que la famille a dû supporter « des mensonges et des déclarations inexactes » sur les circonstances de la mort de leur fille. La famille accuse également Israël de jouer avec les reports de procédures pour faire traîner l’affaire.
Mais si Israël a fini par laisser entrer les quatre témoins d’ISM, il a refusé par contre à Ahmed Abu Nakira, le médecin de Gaza qui a donné des soins à Corrie, l’autorisation d’assister à l’audience et de pouvoir être interrogé par liaison vidéo.
Le gouvernement israélien est accusé dans ce procès d’être responsable à la fois de la mort intentionnelle de Corrie et de conduite négligente de la part des deux soldats envers des manifestants non armés.
Israël se prétend non responsable parce que les actions de l’armée étaient des « actes de guerre » et parce que Corrie s’était mise elle-même, imprudemment, en danger.
Dans la période où Corrie a été tuée, trois Britanniques - Iain Hook, Tom Hurndall et James Millar - ont été abattus par des soldats israéliens. Il n’y a que dans le cas de Hurndall, autre volontaire ISM tué à Rafah un mois après Corrie, qu’une enquête a été conduite auprès d’un soldat qui fut reconnu coupable et emprisonné.
Hussein Abu Hussein, avocat de la famille Corrie, dit avoir demandé 324 000 dollars d’indemnisation pour les frais directement liés à la mort de Corrie, dont les funérailles, les frais juridiques et d’avion. De plus, la famille demande une indemnisation globale pour préjudice moral pour les souffrances et les pertes de salaires de Rachel, et des dommages et intérêts à titre de sanction à l’Etat.
Ces dernières semaines, le bureau d’ISM en Cisjordanie a été perquisitionné à différentes reprises par l’armée israélienne qui s’est emparé d’ordinateurs et de documents.
Mr Abu Hussein a déclaré qu’il ferait valoir devant le tribunal que le manuel du D-9S spécifie précisément qu’on ne doit pas l’utiliser à proximité de civils, et que l’Etat a ignoré une décision judiciaire selon laquelle un représentant des Etats-Unis devait être présent lors de l’autopsie de Corrie.
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9 mars 2010 - J.Cook - The National photos par la publication - traduction : JPP
http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8326