dimanche 29 novembre 2009

La CIA recrute chez les Arabo-Américains

La campagne de recrutement, appuyée par des spots publicitaires à la télévision et à la presse écrite, ne semble pas trouver d’écho

DEARBORN, Michigan (Reuters) — Dearborn, petite ville du Michigan. Cent mille habitants, dont un tiers d'origine arabe — un record pour une localité des Etats-Unis. Et Dearborn intéresse la CIA.

Avec la guerre qui s’éternise en Afghanistan, l’occupation qui se poursuit en Irak, l’agence de renseignement a besoin d’agents qui parlent l’arabe, qui connaissent la culture et la mentalité arabes.

Mais cette campagne de recrutement, appuyée par des spots publicitaires à la télévision et dans la presse écrite, ne semble guère trouver d’écho.

"Tout le monde en parle, dans les magasins, chez le coiffeur, mais personne n’en veut",déclare Hamze Chehade, un Libano-Américain de 48 ans qui croque dans son chawarma au poulet chez Tuhama, l’un des nombreux restaurants libanais de la ville.

"J’ai dit à mon grand fils que s’il était tenté de signer, les gens ici le haïraient", poursuit-il.

La Central Intelligence Agency n’a pas ménagé son argent pour mener cette campagne en vue de recruter des agents d’origine arabe ou iranienne.

A Dearborn, l’activité économique n’est pas des plus florissantes, le taux de chômage est élevé mais les offres alléchantes promettant une vie d’espion rencontrent peu d’écho.

"Si quelqu’un accepte de travailler pour la CIA, ce sera pour l’argent, certainement pas de gaieté de cœur", ajoute Chehade, un ébéniste arrivé du Liban il y a 21 ans.

Henry Medina, responsable du recrutement de la CIA pour le Proche-Orient, est conscient de la nécessité d’avoir dans l’"Orient compliqué"des agents rompus aux subtilités de la région, connaissant parfaitement la langue et la culture des pays concernés, capables de comprendre ce que pense et recherche l’ennemi.

Une publicité télévisée montre un dîner dans une famille arabo-américaine avec en voix "off": "Votre nation, votre monde. Il faut les défendre. Carrières dans la CIA".

Une autre présente cinq Américains d’origine arabe - un ingénieur, un scientifique, un économiste, un avocat et un universitaire - qui, ensuite réunis, proclament en chœur: "Nous travaillons pour la CIA".

«L’Amérique nous aime-t-elle?»

"Nous essayons de sortir du mythe, nous ne voulons pas que les gens nous voient comme les agents secrets et les espions dans les films et les romans", explique l’un des agents chargés du recrutement, Zahra Roberts.

La CIA garde secret le coût de cette campagne, ainsi que le nombre d’agents qu’elle cherche à embaucher.

Mais à Dearborn, la population se montre sceptique. Le renforcement des lois sur l’immigration, les contrôles souvent tatillons, voire mesquins, dans les aéroports laissent un goût amer.

"On dit aux gens: ’vous vous appelez Mohamed, vous vous appelez Ahmed, vous devez être un terroriste’", dit Oussama Siblani, un journaliste d’origine libanaise. "Comment voulez-vous qu’ensuite ils travaillent pour le gouvernement?".

"Pour faire de telles choses, il faut vraiment croire que la cause est la bonne, sinon vous n’êtes qu’un porte-flingue."

Siblani, dont le journal diffuse les publicités de la CIA, a rencontré en septembre dernier le directeur de l’agence fédérale, Leon Panetta, qui s’est rendu à Dearborn. "Je lui ai dit: ’Traitez-nous comme des Américains. Nous aimons l’Amérique, mais est-ce que l’Amérique nous aime ?".

Dawoud Walid, qui dirige dans le Michigan le Conseil des relations américano-islamiques, reconnaît que de nombreux Arabo-Américains sont partagés entre le patriotisme et le ressentiment causé par la politique de Washington dans le monde arabe.

"Au lieu de faire de la publicité à la télévision, ce serait bien plus judicieux d’avoir un peu plus de transparence. Face au gouvernement, il y a beaucoup de peur et de méfiance", dit-il.

La population d’origine arabe a commencé à s’installer à Dearborn il y a un siècle, quand Henry Ford embauchait des ouvriers libanais pour travailler dans son usine de River Rouge.

Plus récemment sont arrivés des réfugiés irakiens.

Sur Warren Avenue, où les panneaux en arabe sont plus nombreux que ceux en anglais, les habitants interrogés doutent que la CIA puisse trouver de nombreuses recrues dans la ville.

"Ce n’est pas que les gens ne sont pas patriotes. Le problème, c’est la politique menée par les Etats-Unis envers les pays arabes", dit Mohamed, un étudiant de 24 ans d’origine libyenne.

http://www.lapresse.tn/index.php?opt=15&categ=6&news=105538

Obéir aux rabbins ou à la hiérarchie militaire ?

Malaise au sein de l’armée israélienne

AL-QODS OCCUPEE (AFP) — Une vive polémique secoue l’armée israélienne depuis que des soldats religieux ont manifesté leur intention de désobéir aux ordres en cas d’évacuation de colonies juives de Cisjordanie.

Inquiète, l’armée a demandé aux rabbins qui dirigent des écoles talmudiques envoyant leurs élèves à l’armée de condamner publiquement ces soldats.

Selon le général Tzvi Zamir, directeur des ressources humaines de l’armée, certains rabbins poussent leurs jeunes disciples à désobéir aux ordres contraires à leur foi.

Cette controverse survient alors que quatre soldats qui avaient brandi des banderoles hostiles à des opérations d’évacuation de colonies juives illégales de Cisjordanie viennent d’être condamnés à des peines de prison. D’autres ont été sanctionnés par leur hiérarchie.

Ces recrues effectuaient leur service national dans le cadre de la «Yechivat Hesder», système qui leur permet d’assumer leurs obligations militaires tout en continuant leurs études dans des instituts talmudiques.

Ce système concerne chaque année près de 1.600 nouveaux conscrits qui restent cinq ans dans l’armée au lieu de trois pour les autres, mais dont seulement 24 mois sont consacrés à des activités militaires, le reste étant voué aux études religieuses.

La majorité des jeunes juifs religieux ne font pas leur service, bénéficiant d’un agrément avec l’Etat qui les autorise à étudier dans les yéchivot (écoles talmudiques). En revanche, les religieux sionistes considèrent que le fait de s’engager dans l’armée est un devoir sacré.

Les soldats condamnés venaient de deux yéchivot du nord de la Cisjordanie, dont celle du rabbin Eliakim Levanon, directeur de l’école talmudique d’Eilon Moré, près de Naplouse.

«Je ne leur ai pas demandé de brandir des banderoles. Mes élèves agissent selon leur conscience mais je les soutiens», a expliqué le rabbin Levanon, une figure de l’extrême droite religieuse, au quotidien Maariv.

Un autre rabbin, Eliezer Melamed, de la yéchiva voisine de Har Braha, a publié un article justifiant le refus d’obéir aux ordres«quand ils sont contraires aux lois de la Torah».

L’Union des «Yéchivot Hesder», qui regroupe 62 instituts talmudiques, s’est toutefois engagée à ne pas encourager les protestations politiques de soldats.

«Nous sommes opposés à ces manifestations politiques qui mettent en péril les fondements de l’armée et la cohésion sociale en son sein», a-t-elle affirmé.

«Mais nous appelons à un débat dans la société israélienne sur l’utilisation de soldats pour des missions à caractère policier», a-t-elle ajouté, en faisant référence au recours à l’armée pour évacuer des colonies illégales.

L’aumônier militaire général de l’armée, le rabbin Avihaï Ronski, issu du sionisme religieux, a demandé que l’on «renvoie de l’armée» les soldats désobéissants mais a aussi critiqué le fait «d’envoyer des conscrits faire des missions de police».

Ces dernières années, le nombre d’officiers originaires des milieux sionistes religieux a considérablement augmenté.

Le porte-parole de l’armée israélienne affirme ne pas disposer de statistiques mais le rabbin Moshé Hager, directeur des instituts de préparation militaire, évalue à près de 30% les officiers religieux parmi les combattants.

Selon le rabbin Hager, un colonel de réserve,«le refus d’obéir peut détruire l’armée de l’intérieur (...) mais nos élèves ne nous demandent pas toujours comment se comporter quand ils sont sous l’uniforme».

«Il n’y a pas de rébellion au sein de l’armée», assure la page d’accueil du site internet des Yechivot Hesder. Mais «nous sommes au cœur d’un combat pour les valeurs spirituelles et nationales de notre peuple et de son avenir sur la Terre sainte».

http://www.lapresse.tn/index.php?opt=15&categ=6&news=105526

L’Aïd al-Adha et la lutte d’une famille de Gaza pour sa survie

samedi 28 novembre 2009 - 13h:14

Rami Almeghari - The Electronic Intifada

Les Musulmans du monde entier s’apprêtent à célébrer l’Aïd al-Adha (Fête du Sacrifice), l’une des dates les plus importantes dans leur calendrier et marquant la fin de la saison du pèlerinage annuel à La Mecque.

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Rawan, 11 ans, à sa maison du camps de réfugiés d’al-Maghazi à Gaza - Photo : Rami Almeghari

Traditionnellement, les musulmans tuent un agneau (ou offrir de l’argent pour qu’un agneau soit tué pour une famille de pauvres), comme un acte de foi semblable à celui fait par le prophète Abraham. Dans de nombreux pays musulmans, c’est aussi un moment de fête dans l’année, marqué par les visites des familles, l’achat de vêtements neufs, les remises de cadeaux et de friandises et bonbons aux invités.

Daoud Ahmad Suleiman, âgé 48 ans, est un ouvrier du bâtiment sans emploi et cela fait 3 ans qu’il n’a plus trouvé de travail en raison du blocus israélien imposé sur la bande de Gaza. La vie d’Ahmad et de sa famille dans le quartier Al-Maghazi camp de réfugiés est devenue désespérément difficile, une situation qui est particulièrement remis à l’esprit durant l’Aïd.

« Au cours des trois dernières années, j’ai accumulé beaucoup d’amertume au fond de moi-même car j’ai été incapable de suivre les rituels de l’Aïd al-Adha ainsi que [de répondre] aux dépenses quotidiennes de base de ma famille », nous dit Ahmad depuis chez lui, entouré de deux de ses enfants, sa fille Rawan (11 ans) et son fils Ahmad (9 ans).

La maison construite il y a quelques années par l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés de Palestine, se compose de trois chambres : une pour Ahmad et son épouse et les deux autres partagées par tous les enfants.

Avant le déclenchement de la deuxième Intifada palestinienne en 2000, Ahmad était un des milliers d’ouvriers qui allaient travailler en Israël. Mais Israël a d’abord chassé les travailleurs venant de Gaza puis a ensuite imposé un siège qui a rendu presque impossible pour Ahmad de gagner sa vie. Ahmad m’a dit que quelques heures avant que je ne le questionne, il s’était querellé avec un de ses fils qui fait des études pour être infirmier. « Je n’avais pas les moyens de lui donner 10 shekels [trois dollars] pour ses besoins de transport, vous rendez-vous compte ? »

Au milieu de ces privations quotidiennes, il est difficile de remplir les obligations sociales de l’Aïd. « J’ai deux sœurs qui vivent à 20 kilomètres au sud de Gaza », explique Ahmad. « Même si je voulais leur rendre visite pour l’Aïd, je ne le pourrais pas parce que je n’ai pas la possibilité d’apporter avec moi un peu de viande d’agneau ou d’autres cadeaux. » Parce qu’il ne voudrait pas rendre visite aux membres de la famille les mains vides, Ahmad n’a pas rendu visite à ses sœurs lors de l’Aïd des dernières années et ne pourra très probablement pas le faire cette année.

La petite maison d’Ahmad est devenue une sorte de prison, et il préfère rester à l’intérieur plutôt que de sortir et d’être confronté aux obligations financières de l’Aïd. « Si je vais dehors, » a-t-il dit,« je devrais chercher des choses pour ma famille et mes enfants que je ne peux pas me permettre pour l’instant. » Ahmad explique que sa famille dépend principalement de l’aide alimentaire fournie par l’UNRWA.

Dans un coin de la maison, Nadia al-Oustaz, l’épouse d’Ahmad, a préparé le riz pour le déjeuner de la famille à l’aide d’un petit réchaud marchant faiblement au kérosène en raison de l’absence de gaz domestique dans Gaza depuis des trois dernières semaines en raison du bouclage israélien].

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Daoud Suleiman Ahmad - Photo : Rami Almeghari

« Quoi que nous fassions, comme vous pouvez le voir, nous ne pouvons qu’acheter de la nourriture pour les enfants, » dit Al-Ustaz, « et je remercie Dieu que nous puissions leur assurer cela. » A propos de l’Aïd, elle dit : « C’est un moment extraordinaire de l’année pour nous. Comme beaucoup d’autres femmes, je souhaitais que mon mari puisse me faire un cadeau, mais je ne veux pas lui causer de souci avec cela, car notre vie est déjà assez difficile et nous ne pouvons pas nous offrir de telles choses. »

Pour les enfants aussi, ce moment de vacances est celui où on attend de nouveaux jouets pour s’amuser avec. Rawan nous dit qu’elle voulait une poupée Barbie, mais qu’elle savait que son père ne pouvait la lui offrir. Le petit Ahmad avait été cruellement déçu lors de l’Aïd de l’année dernière car il n’a pas pu avoir de ballon de football pour jouer avec ses amis.

Ahmad estime que de nouveaux vêtements pour chacun de ses enfants coûterait plus de 200 shekels (55 dollars), par conséquent en acheter de nouveaux pour l’Aïd est hors de question. Son prochain rendez-vous est chez un tailleur à proximit& afin d’y apporter de vieux vêtements à recoudre et à ajuster plutôt que d’en acheter de nouveaux.

Ahmad a remis une paire de pantalons de sa fille Rawan à Muhammad al-Rifai, qui tient une petite boutique de tailleur dans le camp de réfugiés d’al-Maghazi. « Plus d’une centaine de ménages ont apporté des vêtements pour la réparation à mon magasin, juste avant l’Aïd », dit Al-Rifai, « et bien sûr je ne suis pas le seul magasin de la ville. » Selon Al-Rifai, qui détenait autrefois une fabrique de vêtements, avant le siège israélien, ce nombre de demandes est nettement en hausse par rapport aux années précédentes.

Sur toute la bande de Gaza, de nombreuses familles comme celle de Daoud Ahmad Suleiman seront dans l’incapacité de marquer l’Aïd de la façon traditionnelle. Selon les estimations locales et internationales, le taux de pauvreté dans la bande de Gaza a atteint un sommet avec plus de 70% des 1,5 million d’habitants - donc la grande majorité des familles comme celle d’Ahmad - recevant une aide alimentaire de l’UNRWA.

« J’ai vu dans mes rêves des fleurs, la paix et la sécurité. » Telles sont les paroles d’une chanson que chantait Rawan. Ces désirs - ainsi que celui d’une vie digne - risquent pour des centaines de milliers de réfugiés dans Gaza, de rester seulement des rêves dans les temps à venir.

* Rami Munir Almeghari est journaliste indépendant et conférencier universitaire à temps partiel ; il vit dans la bande de Gaza.

Il peut être contacté à : rami_almeghari@hotmail.com.

25 novembre 2009 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :

http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction : Info-Palestine.net

Les violences faites aux femmes palestiniennes

vendredi 27 novembre 2009 - 07h:37

PCHR Gaza

Au moment où se célèbre le jour anniversaire de la Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes, la souffrance des femmes palestiniennes continue en Cisjordanie et s’aggrave dans la bande de Gaza.

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Palestine, Territoires sous occupation - Photo d’archives

Aujourd’hui, 25 novembre 2009, le monde célèbre la Journée internationale pour l’élimination de la violence faite aux femmes. Adoptée par l’ONU en 1999, cette journée est une des formes de l’effort mondial pour éliminer la violence contre les femmes, et incite les pays à prendre les mesures nécessaires pour garantir les droits des femmes.

Cette année, au moment de la Journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes, les souffrances des femmes palestiniennes continuent en raison des actions des forces d’occupation israéliennes et en raison de la violence palestinienne domestique.

En particulier les femmes palestiniennes vivant dans la bande de Gaza continuent de souffrir des répercussions de la dernière offensive militaire israélienne contre le territoire assiégé, ces répercussions affectant les conditions de vie. Les femmes souffrent également d’autres actions des forces d’occupation dont le blocus illégal imposé à la bande de Gaza depuis 2006.

Selon les données du PCHR, entre le 25 novembre 2008 et le 25 novembre 2009, 116 femmes palestiniennes ont été assassinées par les forces israéliennes opérant dans la bande de Gaza. Dans de nombreux cas, les forces israéliennes ont violé deux des principes fondamentaux du droit international humanitaire - la proportionnalité et la distinction dans l’utilisation de la force - et beaucoup de ces assassinats constituent des crimes de guerre et de graves infractions aux Conventions de Genève.

Au cours de l’année écoulée, deux principaux éléments sont apparus qui affectent les femmes palestiniennes et augmentent leur détresse : l’offensive israélienne dans la bande de Gaza et ses répercussions, et le blocus israélien illégal qui est imposé à la bande de Gaza depuis plus de trois ans.

Au cours de l’offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza, entre le 27 Décembre 2008 et le 18 Janvier 2009, 114 femmes palestiniennes ont été assassinées. Des centaines d’autres femmes ont vécu des événements horribles, comme le fait d’être témoin de l’assassinat de leurs enfants ou maris par les forces israéliennes, tandis que d’autres ont été contraintes de quitter leurs maisons qui ont ensuite été démolies. [...]

Toujours durant la période du 25 novembre 2008 au 25 novembre 2009, le siège imposé à la bande de Gaza par les forces d’occupation a entraîné la mort de 4 femmes. Ces victimes se sont vu refuser le droit de voyager pour suivre des traitements médicaux spécialisés à l’extérieur de la bande de Gaza qui manque des services de santé adéquats et souffre de la pénurie de médicaments et d’équipements.

Sous le blocus, les femmes palestiniennes sont également privées de l’accès aux besoins fondamentaux dont l’eau potable et l’électricité. Le siège a également enfreint de nombreux droits des femmes normalement garantis en vertu de règles internationales relatives aux droits humains, dont le simple droit à la vie, le droit à la santé, à l’éducation et à des conditions de vie décentes.

En raison du blocus, des centaines de jeunes femmes ont été privées de leur droit à l’éducation, n’ayant pas été en mesure de voyager pour se rendre dans les universités en dehors de la bande de Gaza.

Les femmes ont été également vu disparaître leur droit à des conditions de vie décentes, Israël imposant de sévères restrictions sur les flux de marchandises entrant dans la bande de Gaza et causant ainsi une crise humanitaire qui se reflète dans les niveaux en hausse de pauvreté et de chômage.

En Cisjordanie, les souffrances des femmes palestiniennes se sont aggravées en raison des pratiques israéliennes, notamment les assassinats, les invasions et les démolitions de maison, la confiscation des terres, les arrestations arbitraires et les pratiques humiliantes et dégradantes aux points de contrôle placés aux entrées des villes et villages palestiniens.

En Cisjordanie, depuis le 25 novembre 2008 les forces israéliennes ont assassiné 21 civils palestiniens dont 9 enfants.

Israël emprisonne toujours des dizaines de femmes palestiniennes, lesquelles sont soumises à des pratiques humiliantes par les administrations des prisons israéliennes. Ces pratiques comprennent les mauvais traitements, les tortures, les traitements dégradants et les mauvaises conditions de vie dans les prisons.

En ce qui concerne la situation interne palestinienne, les femmes sont toujours vulnérables et victimes de violence domestique dans différents contextes. Selon les données du PCHR, depuis le 25 novembre 2008 le PCHR a relevé 9 soi-disant « crimes d’honneur » contre les femmes palestiniennes : 6 dans la bande de Gaza et 3 en Cisjordanie.

Compte tenu de la détérioration des conditions faites à la femme palestinienne, le déni de leurs droits et la violence systématique à leur encontre, le PCHR réaffirme l’importance du rôle censé être joué par la communauté internationale afin que celle-ci mette un terme aux cruelles conditions de vie des femmes palestiniennes, et :

1) demande à la communauté internationale à s’acquitter de ses responsabilités pour assurer la reconstruction de la bande de Gaza après l’offensive militaire israélienne, pour mettre fin à la souffrance des familles sans-abri

2) invite la communauté internationale à contraindre Israël à cesser ses violations des droits des civils palestiniens, dont la politique de blocus imposée à la bande de Gaza comme punition collective et qui nie la possibilité pour les civils palestiniens de bénéficier de leurs droits garantis par les lois internationales.

3) demande à l’Autorité nationale palestinienne de prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme à la violence domestique contre les femmes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, en particulier les crimes soit-disant « d’honneur ».

25 novembre 2009 - PCHR Gaza - Vous pouvez communiquer consultez cet article à :
http://www.pchrgaza.ps/files/PressR...
Traduction : Info-Palestine.net

Pourquoi peut-on parler avec le Hamas pour Shalit, et pas pour la paix ?

samedi 28 novembre 2009 - 06h:40

Gideon Levy - Ha’aretz

Pourquoi est-il permis de parler avec le Hamas quand il s’agit du sort d’un soldat prisonnier et de plusieurs centaines d’autres, alors qu’il est interdit de lui parler quand il est question du sort de deux nations ?

Jamais la logique israélienne n’a été aussi dénaturée. Maintenant que nos cœurs attendent avec impatience l’application de l’accord, que tout cœur humain devrait être impatient de voir la libération de Gilad Shalit - et, oui, celle aussi de centaines de prisonniers palestiniens, dont certains sont quasiment des prisonniers politiques, pas seulement des « terroristes avec du sang sur les mains » - maintenant il est temps de nous débarrasser de certaines des interdictions idiotes que nous nous sommes imposées ainsi qu’à la communauté internationale tout entière.

Maintenant, il est clair qu’il y a quelqu’un à qui parler. A Gaza et Damas siègent des hommes d’Etat coriaces mais raisonnables. Ils sont aussi concernés, à leur manière, par le sort de leur peuple, ils aspirent également à lui apporter liberté et justice. Quand l’accord sera appliqué, nous nous apercevrons nous aussi qu’ils peuvent être pris au mot. Si Israël n’avait pas détenu des dizaines de milliers de prisonniers - certains ayant utilisé des moyens ignobles, dans un objectif juste - qui ont été jugés autrement que ne l’ont été des meurtriers et criminels juifs, peut-être qu’alors le Hamas n’aurait pas été obligé d’utiliser l’arme de l’enlèvement.

S’il n’y avait eu le siège de Gaza et le boycott international contre tout ce qui faisait penser au Hamas, peut-être que l’organisation n’aurait pas eu besoin de roquettes Qassam. Mais Israël veut toujours faire les choses à sa manière : il a lancé l’opération Pluies d’été pour obtenir la libération de Shalit et il a échoué ; il a imposé un siège sur Gaza pour exercer une pression pour sa libération, et il a obtenu un nouvel échec, total. Quand Israël a reconnu ses erreurs, qu’un million et demi d’habitants de Gaza sont toujours en train de payer de leurs corps et de leurs âmes, il s’est alors retourné vers le seul moyen juste et efficace : les négociations diplomatiques.

Oui, nous sommes en train de faire ce que nous ne voulons pas reconnaître : négocier avec le Hamas, et le ciel ne nous tombe pas sur la tête. Qu’elles soient directes ou indirectes, elles existent, ces discussions ; que nous reconnaissions ou non le Hamas, il y a négociation. Pour nous, comme d’habitude, la méthode qui devrait venir en premier doit attendre que tout soit fini. Ce n’est qu’après avoir essayer le reste - la mort et la destruction, la guerre et la famine - que nous nous tournons vers la route directe : les négociations. Ce fut comme ça avec l’Egypte, ce fut comme ça avec l’Organisation de libération de la Palestine.

Quand l’accord sera conclu, quand Shalit et le dirigeant palestinien Marwan Barghouti emprisonné rentreront chez eux, il faudra qu’Israël ouvre un nouveau chapitre avec l’organisation hors la loi. Ça ne nous sera pas facile. Il s’agit d’une organisation fondamentaliste qui parle de hudna, de cessez-le-feu provisoire, pas de paix : peut-être est-ce le prix des folles destructions qu’Israël a infligées aux institutions de l’Autorité palestinienne et de l’OLP, qui étaient évidemment des interlocuteurs infiniment plus sympathiques. Mais le lait a débordé et le Hamas est bien vivant et actif - une raison en est la main lourde d’Israël contre lui. Quelqu’un peut-il croire encore sérieusement que l’on peut faire tomber le pouvoir Hamas par la force ? Nous n’avons même pas réussi à l’affaiblir - bien au contraire.

Israël, avec ses hautains « pas de conditions préalables ! », doit maintenant se tourner vers le Hamas, avec un appel à engager les négociations, de préférence avec un gouvernement d’union conduit par un Barghouti libre. C’est possible. Nul besoin de demander aux partenaires à la négociation de se reconnaître, nous avons déjà reconnu le Hamas et il nous a reconnus. Israël doit lever le siège criminel contre Gaza et appeler la communauté internationale à cesser son boycott du Hamas, lequel fut imposé sous la direction d’Israël. Il y en assez de ces diplomates et hommes d’Etat à l’étranger qui craignent de parler aux représentants de l’organisation de peur qu’Israël ne décide d’agir contre eux. Nous interdisons au ministre des Affaires étrangères français et aux hommes d’Etat du monde de parler au Hamas, et pourtant nous désirons les services d’un médiateur allemand qui parle à l’organisation. Pourquoi ?

Après la libération des prisonniers, rien ne pourra mieux obtenir du Hamas qu’il suive une voix constructive - au lieu de celle, destructive et désespérée, qu’il a suivie - que la réhabilitation de Gaza. Les 4,4 milliards de dollars que la communauté internationale a promis de transférer, il y a huit mois à la conférence des donateurs à Sharm al-Sheikh dans un engagement théâtral et pathétique, pour la réhabilitation de Gaza, ces milliards se trouvent toujours dans les coffres des banques, comme si rien n’avait jamais été promis. Maintenant, il est temps de les envoyer.

Une bande de Gaza libre sous réhabilitation sera beaucoup moins explosive. Un Hamas occupé à reconstruire sera différent, surtout si on lui propose un horizon politique. Il aura beaucoup plus à perdre, ce qu’on peut difficilement dire aujourd’hui à propos de Gaza. Aussi, quand nous aurons fini de croiser les doigts pour la libération de Shalit, il nous faudra ouvrir la même main, et la tendre au Hamas dans la paix.


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26 novembre 2009 - Ha’aretz - traduction : JPP

Une manifestation à Jérusalem-Est rassemble des militants pour la paix israéliens et palestiniens

samedi 28 novembre 2009 - 10h:14

Saed Bannoura - Imemc

Vendredi après-midi, environ 70 militants israéliens et palestiniens pour la paix se sont rassemblés dans le quartier Sheikh Jarrah pour protester contre une décision judiciaire qui refuse à des propriétaires palestiniens le droit de rester dans leurs maisons.

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La tente d’Umm Kamel - démontée par Israël
(Photo Marcey Gayeer)

Un manifestant ultraorthodoxe, Nahum Novertze, a déclaré à des journalistes israéliens lors de la manifestation : « Quand les colonies ont été évacuées dans Gush Katif, [les colons] ont bénéficié de caravanes et de séjours à l’hôtel jusqu’à ce qu’ils obtiennent de nouveaux logements. Ici, ils jettent les Arabes dehors, sous la pluie, sans leur fournir de quoi se loger. C’est de la discrimination. Ils ont vécu ici pendant 43 ans et maintenant ils sont jetés à la rue comme des chiens. »

Dans un récent article sur Umm Kamel, une habitante de Sheikh Jarrah qui avait monté une tente après que les colons israéliens l’aient forcée à partir de sa maison en juillet, Marcey Gayer écrivait, dans The Electronic Intifada :

« L’incident fait partie d’une longue histoire de dépossession d’Umm Kamel, datant de 1972. Quand elle est arrivée dans le quartier en 1970, jeune mariée, il n’y avait aucune famille juive à vivre ici. La seule maison appartenant à des juifs, qui datait d’avant la guerre de 1948 - quand juifs, chrétiens et musulmans vivaient ensemble dans le même quartier - restait inoccupée. Alors, le Conseil de la communauté juive sépharade, s’appuyant sur un document ottoman de 1887, a revendiqué le secteur et fait pression sur ses habitants pour qu’ils s’en aillent. S’il est exact que la communauté sépharade a des attaches profondes pour les tombeaux des catacombes où beaucoup venaient prier et demander la bénédiction avant 1948, certains observateurs soutiennent que le document n’est pas recevable car il indique seulement que la communauté sépharade utilisait temporairement la propriété, mais n’en était pas propriétaire. En outre, l’avocat des habitants soutient qu’il n’a trouvé aucun document de ce genre dans les archives turques à Ankara quand il s’y est rendu tout spécialement pour contrôler l’authenticité de ce document, ce qui le renforce dans l’affirmation que le document lui-même est un faux.

« Le Registre israélien du Territoire a cependant certifié en 1972 que le document était authentique. Cette décision a été prise dans le cadre de la loi sur les Propriétés des Absents, de 1950, qui rend nulles toutes revendications de "propriétaires arabes absents de propriétés" antérieures à 1948 (c’est-à-dire les réfugiés palestiniens), tout en réhabilitant un titre pour les biens possédés par des juifs avant 1948. Après 10 ans d’âpres débats, le tribunal a reconnu la revendication territoriale du Conseil de la communauté juive sépharade. »

Les Palestiniens qui furent expulsés de Sheikh Jarrah vivaient dans leurs maisons depuis au moins 1948, et certains y vivaient depuis bien plus longtemps (dans des maisons transmises depuis des centaines d’années par leurs ancêtres). Ces dernières années, les colons israéliens ont attaqué à multiples reprises le quartier, blessant les habitants, endommageant leurs biens et même chassant à coups de pied les Palestiniens de leurs maisons, puis s’y installant. Les Palestiniens expulsés ont essayé de monter des camps dans la rue, devant leurs maisons, et d’y organiser des manifestations silencieuses, mais systématiquement ces camps ont été démontés et dispersés par les autorités israéliennes.

samedi 28 novembre 2009 - IMEMC - traduction : Info-Palestine.net

Vociférations et roulements d’épaule

samedi 28 novembre 2009 - 08h:12

Saleh Al-Naami - Al Ahram Weekly

En dépit de ses cris et des ses menaces, Tel Aviv a difficilement la capacité de lancer une autre guerre à grande échelle contre Gaza, écrit Saleh Al-Naami.

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Soldats israéliens, en plein déconfiture, revenant du territoire libanais dont le Hezbollah les a chassés en juillet 2006. Bombarder des civils sans défense est une chose, et s’affronter sur le terrain à une résistance hautement motivée et préparée [le Hezbollah] en est une autre que toute armée d’occupation apprend à ses dépends... Ce qui s’est passé au Liban en 2006 peut donc se reproduire un jour à Gaza.

Avec l’instinct d’une mère, Rehab a saisi sa fille Arwa âgée de 3 ans, est sortie de la chambre puis entrée dans le salon après que le bruit d’une forte explosion ait secoué la maison. Juste après minuit le samedi, les Israéliens avaient pris pour cible l’atelier d’un forgeron. Pour Rehab - qui vit à l’ouest du district de Berket Al-Wez-ouest, dans le camp de réfugiés d’Al-Maghazi dans le centre de la bande de Gaza - le bombardement a ravivé les souvenirs de l’horrible guerre lancée par Israël contre Gaza il y a bientôt un an. Des heures s’écoulèrent avant que Rehab ait été en mesure de calmer Arwa, tandis que, heureusement, son mari et les cinq autres enfants dormaient dans un autre endroit.

L’armée israélienne affirme que les combattants de la résistance palestinienne utilisaient l’atelier pour fabriquer des missiles, une affirmation rejetée avec véhémence par les porte-parole palestiniens. L’attaque est survenue à un moment où de hauts responsables israéliens relancent leurs menaces d’une action militaire dans la bande de Gaza visant particulièrement le mouvement Hamas. Ces menaces viennent à la suite des déclarations du responsable israélien des renseignements, l’officier Amos Yadlin lors de son passage récent devant le comité des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, selon lesquelles le Hamas aurait réussi un tir d’essai d’un missile d’une portée de 60 kilomètres.

Les dirigeants israéliens ainsi que les commentateurs en lien avec les cercles où se prennent les décisions à Tel Aviv, estiment qu’avec une telle fusée le Hamas serait en mesure de frapper Tel-Aviv et sa banlieue - qui abritent plus de 1,5 millions d’Israéliens. Ces zones abritent aussi des infrastructures stratégiques et économiques vitales. Ce qui complique encore les choses pour Israël, c’est de réaliser qu’il serait impossible de protéger les habitants de ces zones.

Le chef d’état-major de l’armée israélienne, Gabi Ashkenazi, a menacé Gaza d’une campagne de bombardements et la radio publique israélienne a cité le vice-ministre de la défense, Matan Vilnai, disant que les milieux de la sécurité se préparent à un plan en deux volets d’attaque et de défense, dans le cas où le Hamas serait en mesure d’acquérir des missiles à longue portée. « Le mouvement [Hamas] se prépare à une future confrontation dans l’avenir », a déclaré Vilnai.

En attendant, le journal à grande diffusion Yediot Aharonot a indiqué que l’armée israélienne ne débattait pas de savoir si oui ou non il allait y avoir une attaque sur Gaza, mais quand elle aurait lieu. Alex Fishman, qui est en étroit contact avec les centres de prise de décision à Tel-Aviv, a écrit dans le journal qu’il était probable que la confrontation commence sur une grande échelle à peu près un an après la dernière attaque. Fishman a affirmé que le compte à rebours pour la guerre a commencé le 19 novembre, jour où Yadlin a annoncé que le Hamas avait testé un missile qui pouvait atteindre Tel-Aviv. Le journaliste a également affirmé que le récent test du Hamas avait valeur de réponse à ce qui s’est passé lors de la dernière agression israélienne.

La question qui domine est maintenant de savoir si Israël est sérieux quant à ses menaces ou s’il s’agit simplement d’une manœuvre pour atteindre des objectifs sur d’autres fronts. De nombreux observateurs palestiniens estiment qu’Israël considère l’acquisition par le mouvement Hamas de missiles pouvant atteindre le coeur d’Israël comme une grave menace. Ils énumèrent un certain nombre de raisons, pourtant, pour lesquelles Israël ne serait pas en mesure de lancer une campagne militaire massive contre la bande de Gaza dans un proche avenir.

Selon ces observateurs, Israël avait annoncé à la veille de la dernière guerre qu’il lançait ses attaques pour mettre fin à la dite contrebande d’armes et pour détruire l’arsenal du Hamas. Aujourd’hui, 10 mois après cette guerre, il apparaît que le Hamas aurait acquis des missiles à longue portée qu’il ne possédait lors de la dernière guerre. C’est pourquoi lancer une guerre en prétextant la destruction des capacités en armes du Hamas n’est guère crédible. De nombreux commentateurs en Israël sont arrivés à la même conclusion.

Dans le même temps, le lancement d’une guerre contre la bande de Gaza éroderait la puissance de dissuasion acquise par Israël au cours de la guerre précédente. Le Hamas bombarderait en profondeur Israël, ce qui mettrait en cause l’objet des précédentes et futures campagnes militaires israéliennes. Cela prouverait également la futilité de l’option militaire pour traiter avec le Hamas.

Une autre guerre changerait aussi les priorités d’Israël à un moment où il est principalement occupé de la soit-disant menace posée par le programme nucléaire iranien, que Tel Aviv considère comme la plus grave menace pour son existence. En outre, à la lumière du rapport Goldstone, Israël a pu se rendre compte que ses marges de manoeuvres militaires contre Gaza et le mouvement Hamas étaient maintenant plus limitées. Un certain nombre de commentateurs importants en Israël ont affirmé que le rapport Goldstone pourrait influer sur toute future guerre.

Selon Naom Barnea du journal Yediot Aharonot, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou est parvenu à la conclusion qu’Israël ne pouvait à l’avenir que lancer des guerres courtes [guerres éclair]. Selon Barnea : « Netanyahu s’est rendu compte que plus la guerre est longue, plus sera lourd le fardeau auquel Israël devra faire face le lendemain. Et Israël devra faire face à beaucoup de réactions de l’opinion publique internationale. »

Il poursuit : « Netanyahu semble être en accord avec le ministre de la défense Ehud Barak, qui, durant la guerre à Gaza aurait voulu un cessez-le feu ‘à but humanitaire’, lequel avait été refusé par le premier ministre Ehud Olmert et la ministre des affaires étrangères Tzipi Livni qui insistaient sur la poursuite des opérations militaires. » Barnea explique aussi que dans des conversations privées Barak prétend que si sa proposition avait été appliquée la commission Goldstone n’aurait pas été créée et l’opinion publique partout dans le monde n’aurait pas été si scandalisée par Israël.

Toujours dans Yediot Aharonot, le commentateur Sever Plotzker fait valoir que bien que la guerre contre Gaza ait été considérée comme un succès, Israël est aujourd’hui confronté à un retour de bâton « destructeur à tout point de vue ». Plotzker estime que le rapport Goldstone « restera à jamais gravé dans la conscience des intellectuels occidentaux et l’esprit des masses arabes et musulmanes comme décrivant les Israéliens comme des créatures monstrueuses qui n’ont pas leur place parmi les peuples civilisés ».

Ce qui aggrave les choses pour Israël, selon cet analyste, est le fanatisme du gouvernement de droite au pouvoir, ramenant la position du pays dans le monde à ses niveaux les plus bas. Plotzker cite les tensions avec la Turquie, les poursuites judiciaires contre les officiers israéliens à travers l’Europe, et la campagne de boycott des produits israéliens en Europe.

L’écrivain politique dans le Haaretz, Aluf Benn, a décrit le statu quo comme « la pointe de l’iceberg qui annonce la fin de la légitimité d’Israël ». Benn ajoute : « Israël n’a pas appris que les règles au Moyen-Orient ont changé depuis l’arrivée du président américain Barack Obama à la Maison Blanche. Contrairement à la guerre contre le Liban en 2006 qui s’est terminée par un cessez-le feu, la guerre contre Gaza continue comme une guerre de la diplomatie et pour l’opinion publique. Israël doit faire face à des répercussions à l’ère d’Obama, laquelle est moins favorable que l’ère de George Bush. »

Les estimations selon lesquelles les circonstances ne permettront pas à Israël de lancer une guerre sont appuyées par des dirigeants du Hamas qui affirme qu’un accord aurait été passé entre les organisations palestiniennes pour ne pas tirer de fusées contre des implantations juives en bordure de Gaza. Fathi Hammad, ministre de l’Intérieur dans le gouvernement du Hamas, a déclaré à des journalistes lors du Forum de la presse palestinienne [il y au une semaine] que « les organisations palestiniennes avaient accepté de ne pas mener d’activité de résistance qui utiliserait des fusées dans la période à venir. » Mais Hammad a averti que « si Israël lançait des provocations ou des incursions, la possibilité d’y répondre était ouverte. »

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27 novembre 2009 - Al Ahram Weekly - Vous pouvez consulter cet article à :

http://weekly.ahram.org.eg/2009/974...
Traduction : Nazem

Amnisties en chaîne pour soutenir Mahmoud Abbas

Par YAAKOV KATZ

27.11.09

92 fugitifs du Fatah "graciés" par les services de sécurité intérieure. Le Shin Bet s'engage à les laisser en liberté à condition qu'ils mettent fin à leurs activités terroristes. Les personnalités concernées font toutes partie des Brigades des martyrs d'al-Aksa, la branche militaire du Fatah.

Membres des Brigades des martyrs d'Al-Aksa.
PHOTO: AP , JPOST

En clair, ces hommes auparavant recherchés par les autorités israéliennes pourront dorénavant se déplacer librement entre les villes palestiniennes, à l'intérieur de la "zone A" de Judée-Samarie. L'un des fugitifs "graciés" n'est autre qu'Ala Sankara, le commandant d'al-Aksa dans le camp de réfugiés de Balata, près de Naplouse.

Pourquoi prendre une telle mesure maintenant ? Les autorités israéliennes craignent que le pouvoir de Mahmoud Abbas, leader du Fatah, se retrouve à nouveau affaibli après un éventuel échange de prisonniers avec le Hamas.

Ce n'est pas la première fois que le Shin Bet "gracie" des Palestiniens recherchés pour terrorisme. En 2007, il avait abandonné les charges retenues contre 150 suspects. Sous deux conditions : rendre les armes et abandonner toute activité terroriste.

Les services de sécurité israéliens ont continué d'offrir des propositions similaires à des dizaines de suspects, tous affiliés au Fatah, pour leur permettre à terme de rejoindre les rangs des forces policières palestiniennes.

http://fr.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1259243020170&pagename=JFrench/JPArticle/ShowFull

Carte de voeux des brigades d’Al-Qassam : la résistance un élément de dignité

28/11/2009

A l’occasion de la grande fête musulmane, l’Aïd Al-Kabir, une carte de voeux a été adressée à la nation arabo-islamique par les brigades d’Al-Qassam, branche armée du mouvement de la résistance islamique Hamas.

Dans des déclarations données au site Al-Qassam, les brigades ont noté que la fête est célébrée encore une fois, le peuple palestinien montre une résistance exemplaire, malgré un injuste blocus américano-sioniste. Un blocus qui ne cesse de détruire tous les éléments de sa vie.

Mais ce blocus tombera très certainement sous les coups de la résistance, grâce à l’endurance et tous les sacrifices faits par le peuple palestinien, comme cela a été le cas pour tant de complots.

En dépit de toutes les armes sauvages et inhumaines utilisées durant la guerre agressive israélienne menée contre Gaza, notre peuple palestinien en est sorti digne. Il a également réussi à libérer une vingtaine de ses détenues, enfermées dans les geôles israéliennes, poursuit le message des brigades d’Al-Qassam.

Enfin, les brigades appellent toutes les branches du peuple palestinien à garder leur unité, à rendre visite aux familles des martyrs, des blessés, des détenus, à tendre la main aux nécessiteux, à faire régner l’esprit d’unité et de solidarité.

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=113190&language=fr

"Dirons-nous à Israël qui nous attaque que la résistance est illégale?" (Hariri)

27/11/2009

Le premier ministre libanais Saad Hariri a insisté sur l'importance d'établir des relations fraternelles entre le Liban et la Syrie, à la base des liens historiques profonds et des intérêts communs dans les différents domaines.

Abordant la question de la déclaration ministérielle, Hariri a exprimé sa satisfaction quant aux résultats réalisés par la commission ministérielle, assurant la nécessité de préserver le climat du consensus national.

Il a par ailleurs estimé que "la résistance est une réalité indéniable. Elle n'est pas un corps importé de l'extérieur mais une partie libanaise importante, et les résultats des dernières élections parlementaires ont renouvelé le mandat à la résistance, et il faut respecter les chois des gens", refusant toute tentative d'attiser les tensions sunnites-chiites à travers le sujet de la résistance.

"Nous étions en désaccord avec la résistance en une certaine période, mais nous avons plié cette page, et les armes ne seront jamais utilisées sur la scène intérieure", a-t-il ajouté.

Réagissant aux abstentions de certains partis sur l'arme de la résistance, Hariri a répondu: "Si Israël décide demain d'agresser le Liban, quelle sera alors notre riposte? Est-ce qu'il faut dire que la résistance est illégale, ou bien faut-il la protéger, et être tous unis ensemble?", s'est interrogé le premier ministre libanais.

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=113107&language=fr

Forces de sécurité renforcées au passage de Rafah pour le transfert de Shalit

G.Houbballah

28/11/2009

Selon l’agence ANI, citant des sources égyptiennes, les forces de sécurité égyptiennes ont été mobilisées ces derniers jours au passage de Rafah en vue de préparer l’ échange de détenus entre le Hamas et "Israël", sous médiation allemande.

Selon ces sources, ce renforcement des forces de sécurité sous-enrtendent l'intention de transférer le soldat israélien capturé dans la bande de Gaza, Gilad Shalit, vers l'Egypte dans les prochains jours.

Selon la radio militaire israélienne, citant des sources égyptiennes, c’est la première fois que tant de forces de sécurité sont mobilisées dans la région, et il est clair que quelque chose d'inhabituel sera en place.

Fox news a rapporté vendredi que l’exécution de l'échange de détenus est imminente, et que des contacts seront renouvelés après le retour du Premier ministre Benjamin Netanyahu, lde l'Allemagne, lundi prochain.

Selon ces mêmes sources, un négociateur de haut rang a affirmé que le point de désaccord, réside dans la libération de détenus de Jérusalem occupée, et de leur lieu de délivrance.

Ces rapports se basent sur des déclarations faites par des responsables égyptiens selon lesquelles ils attendent la réponse du le Hamas à la proposition israélienne, une réponse que ne sera pas connue avant lundi prochain.

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=113201&language=fr

En Cisjordanie palestinienne, Barak approuve la construction de 28 lotissements coloniaux

[ 27/11/2009 - 18:24 ]
Ramallah – CPI

Les responsables israéliens n’arrêtent pas de mentir. Ils disent une chose pour en faire le contraire. Dans ce contexte, Ehud Barak, ministre israélien de la guerre, a approuvé, hier jeudi 26 novembre 2009, la construction de vingt-huit nouveaux lotissements résidentiels, en Cisjordanie. Ils seront inaugurés l’année prochaine. Cette nouvelle vient peu de temps après la déclaration des chefs de l’occupation israélienne de leur volonté de geler la colonisation pour une période de dix mois.

En effet, Benyamin Netanyahu, le premier ministre israélien, avait déclaré le gel de la colonisation, en Cisjordanie, pour une période de dix mois. Mais Netanyahu a eu le culot d’exclure de ce gel la ville d'Al-Quds, trois mille unités coloniales en état de construction, des centres officiels, des écoles et temples.

Des officiers sionistes envahissent la sainte mosquée d’Al-Aqsa

[ 27/11/2009 - 14:46 ]
Al-Quds occupée – CPI

Les colons sionistes ne sont pas prêts d’arrêter leurs agissements et leurs agressions contre le peuple palestinien et ses lieux saints, sans aucun respect du droit de culte.

Dans ce contexte, de grands officiers du service de renseignements israéliens (Shabak), épaulés par des dizaines de policiers, ont investi la sainte mosquée d’Al-Aqsa, rapportent des sources palestiniennes.

Ces sources croient que ce pas pourrait être un prélude pour des actions à venir.

Les autorités de l’occupation israélienne pourraient prendre des mesures agressives contre les Palestiniens et leur mosquée au profit des colons sionistes.

Le jour de fête musulmane, les occupants israéliens bombardent Gaza et blessent quatre Palestiniens

[ 27/11/2009 - 20:14 ]
Gaza – CPI

Comme à leur habitude, sans aucun respect à aucune religion, encore moins à une fête musulmane, les occupants israéliens ont bombardé, ce matin vendredi 27 novembre 2009, le nord de la bande de Gaza.

Mouaya Hosneine, directeur général du département d’urgence, rapporte à l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) que les avions et les tanks sionistes ont visé un certain nombre de citoyens palestiniens qui allaient vers le cimetière Al-Chohada (les martyrs), à l’est du village Jébalia. Ils partaient au cimetière pour visiter les tombes des leurs, en ce jour d’Aïd. Quatre d’entre eux ont été touchés et blessés.

Les ambulances ont porté les victimes vers l’hôpital de Kamel Odouan, dans le village de Beit Lahya. Grave est l’état de deux d’entre eux.

Notons que les Palestiniens de la bande de Gaza, comme la plupart des Musulmans, partent les jours de fêtes religieuses vers leurs cimetières pour rendre visite aux tombes des leurs.

En tout cas, ce n’est guère étonnant que les occupants israéliens bombardent des gens qui ne font que pratiquer leur culte et leur religion, sachant qu’ils visent tous les détails de la vie d’un Palestinien.

Le partenariat reste la solution pour faire face à l’occupation, disent les députés captifs

[ 28/11/2009 - 20:29 ]
Al-Quds occupée – CPI

Les ministres et les députés palestiniens enfermés dans les prisons israéliennes confirment que c’est avec l’entente nationale et le partenariat entre toutes les parties du peuple palestinien que nous pouvons faire face aux crimes et aux complots des occupants israéliens.

Dans un communiqué dont notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a reçu une copie, jeudi dernier, le 26 novembre 2009, les députés et les ministres disent que dans ces jours bénis de l’Aïd, les yeux sont rivés vers Dieu pour que cet état de division prenne fin avec une réelle réconciliation.

Ils implorent Allah (le Tout Puissant) pour que le peuple palestinien ait sa liberté, son indépendance, son Etat indépendant avec la sainte ville d’Al-Quds comme capitale, pour que les réfugiés palestiniens retournent à leur patrie, et que les captifs palestiniens soient libérés.

Dans ces jours de fête, les députés et les ministres captifs appellent les factions palestiniennes à plus de solidarité et d’union.

Ils adressent enfin des félicitations au peuple palestinien et à la nation arabo-islamique.

Racisme

Israel - 28-11-2009
Par USPCN
Qu’Israël ait scandaleusement refusé l’entrée en Palestine des activistes africains américains Dhoruba Bin Wahad et Naji Mujahid n’a surpris personne. L’Etat d’Israël, intrinsèquement raciste et coutumier de l’exclusion, a toujours fait cause commune avec les autres régimes racistes du monde. Il fut un soutien militaire majeur du régime d’apartheid en Afrique du Sud quand celui-ci fut confronté aux boycotts du monde entier – boycotts qui inspirent le mouvement actuel de boycott, désinvestissement et sanctions contre Israël.














Dhoruba Bin Wahad est un ancien prisonnier politique et ex-dirigeant du Parti des Black Panther, dont la condamnation a été cassée après qu’il ait passé 19 ans en prison, pour un crime qu’il n’avait pas commis. Naji Mujahid est un étudiant activiste de Washington DC. Les deux hommes étaient invités, ainsi que des avocats internationaux et des militants pour les droits de l’homme, à participer à la Conférence internationale sur les prisonniers politiques palestiniens, à Jéricho, qui a lieu cette semaine.

Le traitement auquel ont été soumis Dhoruba et Naji reflète la politique d’Israël qui vise à chasser les Palestiniens de leur patrie par la construction de colonies, la confiscation des terres, les checkpoints, la judaïsation de Jérusalem et l’application de lois discriminatoires contre les Palestiniens dans les parties de Palestine occupées en 1948. Il reflète également le refus continu d’Israël du droit au retour chez eux des plus de sept millions de réfugiés et exilés palestiniens. Comme l’a dit lui-même Naji Mujahid, “l’humiliation et la frustration que nous avons éprouvées fut un petit aperçu de ce que nous sommes sûrs que les Palestiniens traversent chaque jour.”

Les actions d’Israël ont empêché des rencontres importantes entre d’anciens prisonniers politiques américains et palestiniens. De plus, elles ont perturbé la couverture médiatique que tant Dhoruba que Naji avaient organisée pour donner à la communauté noire des articles sur la conférence, les prisonniers politiques palestiniens et la lutte palestinienne de libération.

Le Réseau communautaire palestinien aux Etats-Unis exprime sa solidarité avec Dhoruba Bin Wahad et Naji Mujahid. Nous en appelons au Département d’Etat US pour qu’il proteste contre cet exemple flagrant du racisme israélien, et pour qu’il agisse sur le déni d’entrée en cours des citoyens US et des résidents en Palestine, refus fondé sur leur race et/ou leur origine nationale.
Sur Ma'an News, le 27.11.2009
Israël interdit l’entrée à des Américains qui devaient participer à la conférence sur les prisonniers à Jéricho

Les gardes frontières israéliens ont refusé de laisser entrer les AméricainsDhoruba Bin Wahad et Naji Mujahid en Palestine lundi dernier 23 novembre alors qu’ils se rendaient à Jéricho pour la Conférence sur les prisonniers palestiniens illégalement incarcérés dans les geôles israéliennes.

Les hommes, un activiste pour les droits civiques et un étudiant, devaient entrer en Cisjordanie par le Pont Allenby, depuis la Jordanie.

Les Israéliens ne nous ont pas interdits d’entrée en Palestine pour des raisons légitimes de sécurité,” a déclaré Bin Wahad dans une déclaration vidéo qui a suivi l’interdiction d’entrée. “Nous avons été refoulés à cause de ce que nous pensons, et pour aucune autre raison.”

(...)

Un témoignage publié par leurs supporters explique qu’ « ils étaient dans l’autobus touristique qui va vers le pont qui sépare la Jordanie de la Palestine où, étant les deux seuls noirs dans l’autobus, ils ont été séparés du reste des touristes qui ont pu continuer leur chemin. »

D’après ce témoignage, ils ont ensuite été interrogés, fouillés au corps et leurs affaires ont été confisquées avant qu’ils recoivent l’ordre de repartir en Jordanie.

A la suite du refus d’entrée, ils se sont rendus au bureau de l’Autorité palestinienne à Amman, Jordanie, où il leur a été expliqué que le bureau ne pouvait rien faire pour les aider à obtenir l’entrée en Palestine.

Les réfugiés restent sceptiques sur la reconstruction de Nahr al-Bared

Liban - 28-11-2009
Par Ray Smith
Ray Smith est un activiste qui fait partie du collectif anarchiste média “a-films“. Le collectif a travaillé à Nahr al-Bared ces deux dernières années, et a publié une dizaine de courts-métrages sur le camp qu’on peut voir sur son site web "a-films".
Plus de deux ans après que leur camp ait été détruit dans une guerre entre l’armée libanaise et le groupe militant islamiste Fatah al-Islam, les réfugiés de Nahr al-Bared ont été mercredi témoins du début de la reconstruction du camp. Leur soulagement est cependant mêlé de scepticisme.

















Etabli en 1949, le camp de réfugiés de Nahr al-Bared, dans la région Akkar, au nord du Liban, héberge plus de 30.000 résidents. A l’été 2007, le camp a été totalement détruit lorsque les forces armées libanaises (FAL) ont combattu un groupe de militants bien équipé, pour la plupart non Palestiniens, qui s’était emparé du camp.

Pendant les 15 semaines de guerre, la population locale a rapidement créé une commission. Au début 2008, celle-ci avait réalisé un plan de reconstruction du camp, qui a reçu l’approbation du gouvernement libanais et de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNWRA).

Le déblaiement des gravats et les travaux réels de reconstruction ont été cependant retardés plusieurs fois. Au printemps 2009, la première pierre de la reconstruction de Nahr al-Bared a été posée et des discours prononcés, mais la zone éclaircie au bulldozer est restée intacte. Les travaux devaient commencer pendant l’été 2009, mais le chef du Mouvement patriotique libre et ancien général Michel Aoun a bloqué la décision gouvernementale de reconstruire Nahr al-Bared et un moratoire de deux mois pris par le conseil d’Etat du Liban a stoppé tous les travaux sur le terrain.

Aux premières heures du 25 novembre, des officiels de l’UNRWA, des représentants de divers partis palestiniens et des organisations communautaires – y compris les habitants déplacés de Nahr al-Bared – gardés par des soldats libanais, ont assisté et applaudi lorsque le béton des fondations des premières maisons a coulé d’un camion.

Mahmoud Eshtawi, père de deux enfants, a passé les dix-huit derniers mois dans un abri en fer de 18m². Son seul métier, actuellement, est de conduire, deux fois par jour, l’autobus du jardin d’enfants local. Il est soulagé : « Nous avons vécu dans des conditions très difficiles dans nos abris. Je me sens mieux, ce que j’ai vu aujourd’hui me donne l’espoir qu’ils reconstruisent le camp. » Sa sœur Manal hoche la tête : « Je suis heureuse. Même si je ne sais pas combien de temps cela prendra, j’ai l’espoir de revenir chez moi. Notre retour est très important. »

Les retards variés, au cours des deux dernières années, ont provoqué un pessimisme largement partagé par les réfugiés de Nahr al-Bared. « Du début à aujourd’hui, nous avons été confrontés à beaucoup d’obstacles et de retards. On aurait pu reconstruire le camp, pendant ces deux ans et demi, » dit Abu Khaled Freji. Il a participé à la Commission pour la Reconstruction du Camp de Nahr al-Bared (NBRC) depuis le début, pendant la guerre. Il explique que les gens qui ont vécu dans des garages et des baraquements se sont souvent sentis trahis et floués, et il ajoute : « C’est juste le début, rien de plus. Nous avons toujours balancé entre l’espoir et la frustration. Ayant vécu dans une situation très difficile et épuisante, j’hésite à me sentir extrêmement heureux parce qu’ils viennent juste de verser un peu de béton aujourd’hui. »

L’accès aux lisières de Nahr al-Bared, comme au site de construction, est toujours contrôlé par les forces armées libanaises. Amr Saededine, journaliste qui suit de près les développements à Nahr al-Bared, désigne les FAL comme un gros obstacle au processus de reconstruction. « L’armée interfère dans tout. Nahr al-Bared a été déclaré ‘zone militaire’. Mais ici, c’est une zone civile, pas une base de l’armée ! »

Saededine dit que les FAL n’ont cessé de demander des changements du plan de reconstruction. « Au début, l’armée ne voulait pas que les maisons aient des balcons, par exemple. Ils ont aussi demandé que les rues soient assez larges pour que les chars puissent entrer. »

Le financement de la reconstruction de Nahr al-Bared est une autre question ouverte. Jusqu’à maintenant, l’UNRWA n’a pu réunir qu’environ un tiers des 328 millions de dollars nécessaires. La semaine dernière, les représentants d’une douzaine d’organisations donatrices ont visité Nahr al-Bared. Les fonctionnaires de l’UNRWA ont récemment exprimé leur optimisme que le début de la reconstruction et la formation du nouveau gouvernement libanais attirent davantage de financements.

En conséquence du siège du camp par les FAL et de la destruction de ces commerces, le chômage s’est drastiquement propagé à Nahr al-Bared. Mercredi, de nombreux jeunes gens ont repris espoir. Mohammad Eshtawi a passé le plus clair de son temps, ces deux dernières années, à boire du café et à aller s’asseoir ça et là, n’ayant que rarement l’occasion de travailler et de gagner un peu d’argent. Son humeur s’est transformée en un optimisme prudent. « Nous attendons le début des travaux depuis si longtemps. J’espère que beaucoup d’entre nous trouverons du travail dans la reconstruction, » dit Eshtawi. « C’est une longue entreprise. J’espère que moi et mon père seront employés ici, nous aussi. »