samedi 14 novembre 2009

Dehors, dans le froid

jeudi 12 novembre 2009 - 06h:47

Saleh Al-Naami - Al Ahram Weekly

Neuf mois après la fin de la guerre, de nombreuses familles sans abri continuent à retourner dans leurs foyers détruits à la recherche de couvertures chaudes sous des tonnes de décombres, écrit Saleh Al-Naami.

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Laissés sans abri après l’invasion brutale de décembre dernier et la poursuite du siège par Israël, les réfugiés palestiniens de Gaza font face à un hiver rigoureux

Awatef Al-Assar a rempli des sacs de sable pour caler les côtés de la tente. Ses enfants se souviennent encore comment elle s’accrochait aux piquets de la tente qui les hébergeait l’hiver dernier alors que les vents soufflaient si fort qu’ils risquaient de les emporter. Tremblant de froid et de peur sous les coups de tonnerre, son mari essayait de l’aider. La pluie a balayé la tente malgré leurs efforts et celle-ci s’est effondrée sur les enfants. La famille entière a été forcée de chercher refuge dans une maison voisine.

Comme des milliers d’autres, la maison d’Al-Assar’s a été détruite par Israël pendant la guerre contre la Bande de Gaza. Même maintenant, Al- Assar craint que l’expérience de l’hiver dernier ne se répète cette année. Sa voisine, Hajja Fatma Hamdan, qui vit dans le même camp de réfugiés avec sa famille, se souvient avoir été surprise par la quantité de pluie qui a envahi la tente alors que sa famille dormait. Tout le monde s’est réveillé secoué et tout ce qu’ils ont pu faire est d’abandonner leurs affaires et chercher refuge ailleurs.

Les habitants du camp de réfugiés qui se trouve près de Beit Lahia disent que les tentes arrachées et déchirées ont créé beaucoup de problèmes de santé pour les sans-abri, spécialement les enfants. Ceux-ci ont souffert de vomissements, de diarrhée et de crampes d’estomac. Nehaya, dont le mari a été tué pendant la guerre, dit que pendant longtemps elle devait continuellement emmener ses enfants au dispensaire de Beit Lahia pour de très gros rhumes.

Avec l’approche de l’hiver, les occupants de ce camp — comme ceux d’autres camps — se plaignent de ne pas avoir assez de couvertures chaudes. Suleiman Al-Masri, dont la maison à Beit Hanoun dans le nord Gaza a été détruite, a dit que sa famille de 15 personnes n’a reçu que sept couvertures d’une organisation de bienfaisance.

Neuf mois après la fin de la guerre, de nombreuses familles sans abri continuent à retourner dans leurs foyers détruits à la recherche de couvertures chaudes sous des tonnes de décombres. La plupart de ces tentatives ne donnent rien, soit que tout le contenu de la maison a brûlé soit que les couvertures se trouvent sous un amoncellement de gravats.

Ces familles n’ont d’autre refuge que les camps mis en place par le gouvernement Hamas, l’UNRWA ou les organismes de bienfaisance travaillant à Gaza. Il y a de nombreux camps pour les personnes qui ont perdu leur maison à Gaza. En fait il s’en est construit dans chaque zone touchée pendant la guerre.

Ceux dont les maisons ont été complètement détruites pendant la guerre souffrent de l’hiver, mais il en va de même pour ceux dont la maison n’a pas été complètement démolie pendant l’attaque. Dans beaucoup de maisons, il faut remplacer les vitres pour bloquer le froid hivernal, mais à cause du siège, l’approvisionnement en verre est limité et n’arrive à Gaza qu’en contrebande.

Il s’est ensuivi une hausse déraisonnable des prix du verre. Les fenêtres de la maison familiale de Ghassan Abou Samha, située dans le camp de réfugiés d’Al-Maghazi au centre de Gaza, ont été cassées lors de l’assaut des forces israéliennes. Les huit membres de sa famille vont souffrir du froid, car il n’a pas été possible de les réparer.

Abu Samha a dit à Al-Ahram weekly qu’il ne pouvait pas se permettre de réparer les fenêtres avec le verre trouvé sur le marché,qui est de toute façon de mauvaise qualité. "La réparation coûte 2,500 shekels [$700], somme énorme pour moi," a-t-il poursuivi. "Je n’ai eu d’autre choix que de couvrir les fenêtres avec du plastique qui ne coûte pas plus de 100 shekels." Ahmed, 10 ans, fils d’Abu Samha rappelle qu’il arrivait à peine à dormir l’hiver dernier à cause du plastique sur la fenêtre de sa chambre à coucher. Néanmoins, beaucoup de familles de Gaza ont eu recours au plastique pour couvrir les fenêtres cassées.

Entre-temps, des centaines de personnes qui vivent sur la frontière entre Israël et la Bande de Gaza, et dont les maisons sont intactes, ont décidé de les quitter par peur d’être bombardées par Israël. Elles se sentent particulièrement vulnérables parce que leurs maisons sont situées en face des bases de l’armée israélienne sur la ligne de démarcation.

Zaidan Sarar, qui vit à Om Al-Gamal sur la frontière, est de ceux qui ont choisi de quitter leur maison et de louer un appartement, par peur de l’armée israélienne. Sarar a déménagé dans un immeuble à Deir Al-Balah et a abandonné sa maison, disant au Weekly qu’il préfère dépenser tout son revenu pour le loyer plutôt que de risquer sa sécurité. "En pensant aux cadavres des enfants qui ont été tués lors de la dernière guerre, j’ai décidé de faire n’importe quoi pour que mes enfants ne connaissent pas le même sort," dit-il. "C’est pourquoi j’ai cherché à louer un appartement et j’ai quitté ma maison pour laquelle j’avais dépensé toutes mes économies."

D’autres familles ont ouvert leurs portes aux parents sans abri et leurs maisons sont bondées.

Gamal Al-Masri, 29 ans, attend jusqu’au soir avant de rentrer chez lui au Camp de réfugiés d’Al-Nosayrat dans le centre de Gaza. La maison d’Al-Masri’s abrite actuellement ses parents et ses jeunes frères et soeurs qui ont demandé son aide après la destruction de leur maison au camp d’Al-Maghazi, à l’est d’Al-Nosayrat, lors de la dernière guerre à Gaza. Al-Masri, qui est marié et a cinq enfants, a dit au Weekly qu’il essaie de rester hors de chez lui aussi longtemps que possible parce que sa maison de trois chambres abrite maintenant 17 personnes. À mesure que l’hiver approche, il ne pourra plus rester aussi longtemps dehors avec ses collègues ou ses voisins, mais il n’arrive toujours pas à se résoudre à vivre dans une maison surpeuplée. Le plus gros problème d’Al-Masri est qu’il n’a pas suffisamment de couvertures pour protéger tout le monde du froid mordant de l’hiver.

Al-Masri n’est pas le seul qui a été obligé d’accueillir sa famille dont l’armée israélienne avait détruit la maison pendant la guerre. En fait, on pourrait dire qu’il a plus de chance que la plupart de ceux qui hébergent un bien plus grand nombre de proches à la suite de la guerre.

Adel Sala,43 ans, n’a eu d’autre choix que d’accueillir les deux familles de ses frères après que l’armée israélienne eut détruit leurs maisons dans deux attaques aériennes. Avec 25 personnes vivant à présent dans sa maison de quatre chambres à coucher dans le village d’Al-Qarara, il y a maintenant une famille par chambre, tandis que les trois hommes dorment dans la quatrième pièce.

Sala admet que les conditions de vie sont très difficiles, compliquées et délicates. Par exemple, il faut s’organiser pour aller à la salle de bains ; ses frères et lui vont faire leurs ablutions à la mosquée pour éviter de gêner les autres.

Les épreuves causées par l’hiver sont énormes, et la moindre n’est pas celle des enfants dont les maisons ont été démolies et qui ont dû emménager loin de leur domicile. Maintenant, ils doivent faire la navette sur de longues distances pour aller à l’école et manquent également de vêtements d’hiver pour se protéger contre le froid mordant de l’hiver.

5 novembre 2009 - Al Ahram Weekly - Cet article peut être consulté ici :

http://weekly.ahram.org.eg/2009/971...
Traduction : Anne-Marie Goossens

Aucun partenaire pour la paix : c’est notre problème avec l’Amérique

vendredi 13 novembre 2009 - 06h:40

Jeff Halper
ICAHD

Supprimez la justice et les droits humains en politique étrangère et vous restez avec une résolution du conflit qui, à la fin, n’apporte de paix et de sécurité à personne.

(JPG)Ce fut comme si quelque officiels, peut-être des « tsars » du Président Obama tel qu’un Tsar chargé du Minage de la Crédibilité américaine, avaient orchestré une campagne méthodique pour isoler les Etats-Unis du reste du monde, pour qu’ils deviennent la risée politique et, en fin de compte, pour en faire une puissance de second ordre capable de lancer au hasard son poids militaire énorme, mais absolument incapable de nous conduire vers un avenir meilleur. Le conflit Israël/Palestine, s’il n’est pas le plus sanglant, constitue pour beaucoup de peuples du monde un repère exceptionnel pour mesurer les intérêts et les intentions des Etats-Unis.

Examinons donc les messages envoyés au monde par la série d’actions suivantes :

- Le 10 août, une lettre a été envoyée au Président à l’initiative du sénateur démocrate Evan Bayh et du sénateur républicain Jim Rish, les deux étant membres de la Commission des Affaires étrangères du Sénat et soutenus par l’AIPAC, le lobby proisraélien. Signée par soixante et un sénateurs, elle appelle les Etats arabes à normaliser leurs relations avec Israël même si Israël ne gèle pas la colonisation, ne cesse pas d’exproprier dans les terres palestiniennes ou de démolir les maisons palestiniennes, et s’il ne lève pas les restrictions graves à la vie palestinienne qui appauvrissent la plus grande partie de la population. La lettre réaffirme à Israël qu’il bénéficie d’un large soutien bipartite au Congrès et qu’il ne doit pas trop s’inquiéter des demandes de l’Administration, tout en signalant aux mondes arabe et musulman qu’ils ne sont pas pris au sérieux.

- Quand le Conseil des Droits de l’homme des Nations unies a accepté le 17 septembre le rapport Goldstone, la mission d’enquête des Nations unies sur le conflit de Gaza. Malgré les accusations de crimes de guerre israéliens par la mission, le juriste sud-africain Richard Goldstone s’est en réalité mis en quatre pour protéger Israël autant qu’il lui a été possible. Ainsi, le rapport ne mentionne aucunement l’occupation de 42 années de la bande de Gaza ni ses trois années d’un siège qui a laissé un million et demi de Gazaouis sans la nourriture suffisante, sans soins médicaux et sans les nécessités basiques pour vivre. Il ne mentionne pas non plus le fait que, plutôt que de se défendre, Israël a été en réalité celui qui a violé le cessez-le-feu conclu avec le Hamas et qui a rejeté les appels du Hamas pour le renouveler. Par contre, le rapport parle aussi de violations du droit international par le Hamas et exige que, lui aussi, procède à une enquête. Néanmoins, la représentante états-unienne à l’ONU, Susan Rice, a condamné aussitôt le rapport (qu’elle ait lu vraiment ou non ses presque 600 pages) et promis à Israël que les USA se tiendraient toujours derrière lui dans son combat contre le rapport. Le juge Goldstone a demandé au gouvernement américain « d’indiquer à quel endroit le rapport était vicié ou partial, » mais il n’a jamais obtenu de réponse.

- Le 31 octobre, on voit la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, en Israël et, lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre Netanyahu, elle salue comme un fait « sans précédent » l’empressement du gouvernement israélien à « limiter » ses constructions dans les colonies. Après des mois de supplications pour que Netanyahu gèle la colonisation - notamment après une dizaine de visites de l’envoyé George Mitchell - les Etats-Unis cèdent, simplement. Israël va pouvoir continuer d’étendre ses colonies à Jérusalem-Est, construire 3 000 logements dans les Territoires palestiniens occupés, continuer de construire « des édifices publics » dans les colonies et de répondre aux nécessités de la « croissance naturelle », et continuer d’approuver des constructions nouvelles - c’est-à-dire, une politique douteuse de « modération » qui durera seulement neuf mois, environ. Mais en abandonnant ainsi les Palestiniens, Clinton a montré la voie à Israël pour les accuser de présenter des « préalables déraisonnables » avant d’engager les pourparlers - ce que Netanyahu s’est empressé de déclarer lors de la même conférence de presse.

- Le 3 novembre, la Chambre des Représentants a adopté, par 344 voix contre 36, une résolution appelant le Président et la secrétaire d’Etat à « s’opposer sans équivoque à toute approbation ou tout examen approfondi du ‘Rapport de la mission d’enquête des Nations unies sur le conflit de Gaza’, dans tout forum multilatéral » (c.-à-d. aux Nations unies). Parrainée par quatre membres proisraéliens du Congrès, emportés mais bien placés, (Howard Berman (D-CA) président de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre, Ileana Ros-Lehtinen (R-FL) chef de file républicain à la Commission des Affaires étrangères de la Chambre, Gary Ackerman (D-NY) président de la sous-commission pour le Moyen-Orient à la commission des Affaires étrangères et Dan Burton (R-IN) chef de file républicain à la sous-commission), la résolution qualifie le rapport Goldstone « d’irrémédiablement biaisé et indigne d’un examen approfondi et de légitimité », et « elle soutient les efforts de l’Administration dans son combat contre tout parti pris anti-Israël aux Nations-Unies ».

- Et, qu’ont répondu les officiels états-uniens et les membres du Congrès à cela ? Et que dire du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui, le même jour que la résolution anti-Goldstone était votée, lance un appel à Israël « pour qu’il mette fin à ses actions provocatrices » à Jérusalem-Est ? « Le secrétaire général, » indique l’ONU, « est consterné devant les actions israéliennes qui se poursuivent à Jérusalem-Est, notamment la démolition des maisons palestiniennes, l’expulsion de familles palestiniennes et l’incrustation de colons dans les quartiers palestiniens. »

Sous-jacent à l’isolement croissant des Etats-Unis du reste de la communauté mondiale, dont l’Europe, est l’échec de l’Amérique, même sous Obama, à faire des droits humains un guide pour sa politique étrangère. A une époque où tant de peuples au monde souffrent de paupérisation, de conflits et du sentiment que leurs gouvernements ont échoué, les ont laissés sans protection, la promesse des droits humains universels représente beaucoup. Le langage des droits humains n’est pas encore arrivé aux Etats-Unis. Quand, récemment, j’ai fait le tour du Congrès et du Département d’Etat pour promouvoir une résolution juste au conflit israélo-palestinien, on m’a dit que la « justice » n’était pas un élément actif dans la politique étrangère américaine. Des lobbyistes chevronnés m’ont recommandé de ne jamais prononcer les mots « droits humains » lors de mes rencontres avec les sénateurs et les gens du Congrès, parce qu’ils entendent anti-américain, comme si quelque chose heurtait la loi et la politique américaines (ce que font les droits humains en effet). Mais supprimez la justice et les droits humains en politique étrangère et vous restez avec une résolution du conflit et un contrôle des dommages à court terme qui, à la fin, n’apportent de paix et de sécurité à personne. Vous vous mettez à coup sûr en dehors des préoccupations de la plupart des peuples du monde.

Le degré auquel la politique de l’Amérique à l’égard des droits des Palestiniens diverge si fortement, de même que de ses alliés européens, sans parler du monde musulman avec lequel il serait tentant d’arriver à un minimum de stabilité et d’adaptation qui lui permettrait de retirer ses troupes, ce degré a des implications qui vont bien au-delà de ce conflit en particulier. Quand les Etats-Unis se tiennent, comme ils le font souvent, aux côtés d’Israël mais contre la communauté internationale tout entière sur les questions des droits humains (comme ce fut le cas à propos de l’Afrique du Sud de l’apartheid et du soutien aux contras au Nicaragua, entre autres), c’est son isolement qui se trouve mis en lumière, non son leadership. Tous les autres slogans, tels que « propager la liberté et la démocratie », ne donnent que des sons creux. Ni l’Amérique ni Israël, son allié de toujours, peuvent éviter de rendre des comptes de leurs actes et de leurs politiques. La realpolitik ne peut remplacer une politique basée sur les droits humains. Si les Etats-Unis souhaitent rejoindre la communauté internationale et rechercher vraiment leurs intérêts, il n’y a pas de meilleure endroit pour eux que de commencer en politique étrangère, de se donner une politique étrangère fondée sur la justice.

Jusque-là, l’Amérique fera partie du problème, pas de la solution.


(JPG)Jeff Halper est directeur du Comité israélien contre les démolitions de maisons (ICAHD) et auteur de An Israeli in Palestine : Resisting Dispossession, Redeeming Israel (Pluto Press, 2008). Son adresse mel : jeff@icahd.org.

Du même auteur :

- Jeff Halper : « Alors, un Etat commun »
- Cible : l’Université islamique (avec Neve Gordon)
- La Palestine est un os en travers de la gorge d’Obama
- Palestiniens : le stockage d’un "peuple en trop"

Un entretien avec Jeff Halper :

- Un Israélien dans Gaza : tour d’horizon avec Jeff Halper avec Frank Barat

4 novembre 2009 - ICAHD - traduction : JPP

Comment Israël a gagné une nouvelle fois la bataille des colonies...

vendredi 13 novembre 2009 - 12h:55

Ramzy Baroud

Lorsque le ministre britannique des affaires étrangères, David Miliband, a eu quelques mots concernant l’illégalité des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, beaucoup ont voulu croire que Londres prenait une position en pointe contre les violations permanentes du droit international par Israël. Hélas, ils se trompaient.

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Colonie israélienne en Cisjordanie sous occupation. Une architecture de bunker, symbole d’une implantation forcée et contre nature.

Le fait est que la déclaration de Miliband, faite lors d’une conférence de presse à la suite d’entretiens avec le Roi Abdullah II de Jordanie à Amman, était simplement tactique, destinée à diminuer l’impact négatif de la position sans consistance adoptée par Washington sur la même question.

C’est pour cela que Miliband a dû dire : « Les colonies sont illégales, de notre point de vue, et un obstacle à un accord de paix en Cisjordanie et à Jérusalem-est. Les colonies défient le cœur même... d’un état palestinien. » Mais il a ensuite ajouté : « Il est si important pour tous ceux qui s’inquiètent de la sécurité et de la justice sociale dans cette région que des discussions sur les frontières et le territoire soient relancées d’une manière sérieuse, parce que si vous pouvez progresser sur les frontières et le territoire, vous pouvez résoudre la question des colonies. »

C’est du Miliband tout craché. Alors qu’il faudrait plutôt faire bon accueil à ses propos clairs et fermes concernant l’illégalité des colonies et le fait que leur construction constitue un obstacle, il n’est cependant pas possible de déchiffrer les propos d’un politicien pas à pas ; pour être vraiment compris, ceux-ci doivent être saisis dans leur ensemble.

Le danger se niche dans la suite des propos de Miliband, où il a volontairement changé l’ordre des choses dans la solution proposée à la crise du Moyen-Orient, « des discussions au sujet des frontières et du territoire devant être relancées d’une manière sérieuse », ce qui signifie des négociations sans conditions, parce que des « progrès » sur ce front devraient « résoudre la question des colonies. »

Mais n’est-ce pas le type exact de discussions auxquelles Israël souhaite participer : des entretiens de paix sans conditions, aucune date-limite et aucune date-butoir, alors que cet état persiste de façon inchangée à étendre ses colonies illégales en violation flagrante du droit international ? Et n’est-ce pas justement ce que les Palestiniens, tous les Palestiniens, ont énergiquement rejeté ?

La direction palestinienne comprend que des négociations sans conditions n’apporteront rien aux Palestiniens, la partie faible dans toutes les négociations, si ce n’est davantage d’humiliation, alors que la partie forte imposera une solution, n’importe laquelle pourvu qu’elle corresponde à ses intérêts.

Considérant qu’Israël n’est soumis à aucune pression sérieuse, mais juste confronté à quelques paroles en l’air occasionnelles de Washington et de Londres à propos du processus de paix, le gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu n’a aucune raison de s’arrêter, ou même de ralentir son projet colonial illégal et le nettoyage ethnique des Palestiniens qui en découle.

Miliband est un politicien malin. Bien que ses paroles soient pleines de contradictions, elles sont agencées de manière à donner l’impression qu’un changement substantiel de politique est en train de se faire.

La déclaration censément forte de Miliband à propos des colonies arrive au moment où la politique de l’administration d’Obama - maigre tentative de se présenter comme l’antithèse de l’héritage du détesté George Bush - tombe en lambeaux.

En mai, après la première rencontre du président Obama avec Netanyahu, la secrétaire d’état des Etats-Unis, Hilary Clinton, n’a voulu laisser subsister aucun doute concernant la nouvelle politique américaine à propos des colonies. Les Etats-Unis « veulent voir un arrêt des colonies - sans aucune exception, que ce soit pour quelques colonies, pour des avant-postes, ou pour des questions de croissance normale. »

Cela sonnait bien, encore mieux que la récente déclaration de Miliband. Mais depuis lors l’administration d’Obama a de façon évidente découvert les limites de « l’audace de l’espoir » : un lobby pro-israélien puissant et homogène, un gouvernement israélien résolument à droite, un Congrès américain unanime à soutenir toute initiative venant d’Israël, une communauté internationale mi-figue mi-raisin, des pays musulmans et arabes divisés, et tout le reste.

Il n’était donc pas surprenant de voir Mme Clinton battre en retraite, à l’occasion de sa récente tournée au Moyen-Orient, sur chaque promesse faite par son gouvernement. Elle a « affirmé (le 1er novembre) que l’arrêt de la construction de colonies n’avait jamais été une condition préalable à une reprise des entretiens, » selon ce que rapporte « The Times ».

Pire encore, non seulement elle n’a pas convaincu Netanyahu concernant la position des Etats-Unis, plus ou moins respectueuse du droit international, mais elle a voulu le récompenser pour ne pas avoir pris en considération ce qui par le passé était considéré comme une exigence forte de la part des Etats-Unis.

La volte-face s’est produite lors de sa récente visite d’une journée à Jérusalem. « Ce que le premier ministre (d’Israël) a offert [...] sur la politique des colonies... est sans précédent, » a-t-elle dit à propos de l’inconsistante promesse de Netanyahu de ralentir les activités de colonisation en Cisjordanie.

Il y a plus de 500 000 colons juifs dans Jérusalem-est occupé et en Cisjordanie, vivant dans de nombreuses colonies qui tous sont considérées comme illégales au regard de la quatrième convention de Genève et des nombreuses résolutions des Nations Unies.

Pour ajouter l’insulte aux blessures, Mme Clinton, a continué, à chaque escale, à exiger des Arabes et des musulmans qu’ils établissent des relations avec Israël. Qu’a donc fait ce dernier pour mériter une normalisation avec les Arabes et musulmans, que les marchés lui soient ouverts et que des relations diplomatiques soient établies ? Pourquoi l’Israël devrait-il être récompensé de ses massacres à Gaza, du renforcement de son occupation militaire de la Cisjordanie et de Jérusalem-est, de ses attaques sur la mosquée d’Al-Aqsa et autres méfaits ?

De son côté, l’Autorité palestinienne [AP de Ramallah] est, peut-être, en train de réaliser son erreur d’avoir cru que la résolution de l’administration d’Obama s’imposerait à l’entêtement d’Israël.

Nablil Abu Rudeinah, un officiel de l’AP, a estimé que les « négociations sont dans un état de paralysie, » attribuant la responsabilité à « l’intransigeance israélienne et à la marche arrière des Etats-Unis. » « Il n’y a aucun espoir de négociations à l’horizon, » ajoute Abu Rudienah.

Les propos du négociateur en chef Saeb Erekat à l’occasion d’une conférence de presse le 4 novembre à Ramallah en Cisjordanie, étaient cependant encore plus sombres. Il serait peut-être temps pour le président palestinien Mahmoud Abbas « de dire la vérité à son peuple, qu’avec la poursuite des activités de colonisation, la solution à deux-états n’était plus une option, » a-t-il déclaré.

Il a dit ce que beaucoup ne veulent pas entendre, dont Miliband lui-même, qui insiste pour maintenir en vie une « solution » périmée tout en ne faisant rien pour la transformer en réalité.

« Il est important nous ne perdions pas de vue l’importance d’une solution à deux-états pour tous les peuples de la région. Je pense que les solutions alternatives sont sombres et fâcheuses pour tous les côtés, » a indiqué Miliband.

Mais il ne nous a pas éclairés sur la façon dont une solution « lumineuse et bienvenue » devait être mise en œuvre, alors qu’Israël continue à grignoter Jérusalem et la Cisjordanie, pouce par pouce et maison par maison, sous le nez des médias internationaux et en toute connaissance et avec l’accord tacite des politiciens « qui pédalent en arrière », dont lui-même et Mme Clinton.

(JPG)Ramzy Baroud (http://www.ramzybaroud.net) est écrivain et publie pour PalestineChronicle. Ses écrits sont publiés par de nombreux journaux, quotidiens et anthologies à travers le monde. Son dernier livre : La Seconde Intifada : une chronique du combat du peuple (Pluto Press, Londres) et son prochain : Mon Père était un combattant de la liberté : l’histoire non dite de Gaza (Pluto Press, London).

10 novembre 2009 - Communiqué par l’auteur
Traduction de l’anglais : Claude Zurbach

Un Palestinien tué et un autre blessé près de la frontière de Gaza

13/11/2009 Un jeune Palestinien a été tué et un autre blessé vendredi dans la bande de Gaza lorsque l'armée israélienne a ouvert le feu sur un groupe de personnes, près de Karmi, le long de la frontière avec les territoires de 1948, a-t-on appris auprès de sources palestiniennes et israéliennes.

Selon un témoin palestinien, des soldats israéliens ont tiré sur un groupe de jeunes qui chassaient des oiseaux à l'appeau près de la clôture frontalière.
Le corps de Moustafa Wadi, âgé de 18 ans, a été conduit à la morgue d'un hôpital de la bande de Gaza, selon des sources médicales locales.
Le témoin palestinien a par ailleurs fait état de l'arrestation de trois jeunes du groupe et d'un blessé transporté côté israélien de la frontière.

Selon une porte-parole de Tsahal, une unité de l'armée israélienne a ouvert le feu sur un groupe de cinq Palestiniens soupçonnés de préparer un attentat alors qu'ils étaient du côté palestinien de la clôture. Elle a confirmé la mort de l'un d'eux.
Un blessé a été arrêté ainsi que trois autres Palestiniens pour être interrogés par l'armée israélienne, a précisé à l'AFP la porte-parole.
Celle-ci n'a pas été en mesure de préciser à ce stade si le groupe de Palestiniens était armé ou transportait des explosifs.
(AFP)

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=111162&language=fr

Tsahal entre les mains du Hezbollah?

Leila Mazboudi

13/11/2009 Le Hezbollah posséderait en détails des informations sur les activités de l'armée israélienne et en particulier celles du commandement de la région nord dans la région frontalière avec le Liban.

C'est ce que le quotidien israélien Yédiot Aharonot a signalé, à la base d'informations qu'il aurait puisé d'un rapport secret rédigé par le Hezbollah.
Sans préciser comment ce rapport top secret est parvenu entre les mains de ce journal, ce dernier rapporte que " l'exposé de 150 pages montre à quel point les services de renseignements du Hezbollah sont parvenus à s'infiltrer au sein de l'armée israélienne et qu'il détient des sources d'informations assez importantes".

Les détails se rapportent à la distribution des forces de cette armée et à ses activités terrestres, maritimes et aériennes.
Ayant lu le fascicule, un haut officier israélien de la région nord s'est dit sidéré par l'importance des informations qu'il contient, notamment par la description minutieuse du système de radar et d'alarme israélien qu'il présente. Le Hezbollah aurait même en sa possession des informations sur les drones israéliens qui devraient en principe agir en parfaite clandestinité.


Le journal signale la présence de photos, dont la plupart ont été prises du côté israélien de la frontière, captant les points de contrôle de l'armée israélienne, les systèmes de protection et d'accompagnement des travaux d'ingénierie et les travaux d'aménagement du mur frontalier situé aux confins avec le Liban, ainsi que les activités de protection et d'escorte des convois et autre.

À la foi du Yédiot, le fascicule consacrerait des chapitres entiers à la barrière frontalière, aux changements qui lui ont été introduits avec le temps, ainsi qu'à la technologie qui y est utilisée. Il comprendrait aussi les tactiques de l'armée dans les actions de traque, les systèmes de défense des colonies du nord, en plus des embuscades dressées par l'armée, accompagnées de dessins explicatifs.
Un chapitre entier traiterait de l'unité des traqueurs, de leur entraînement et leurs capacités et des moyens utilisés pour les divertir.

Des dizaines de pages seraient également consacrées à l'unité Octis qui utilise les chiens dans les opérations de traque, et des moyens de les affronter.
Selon le journal israélien, les informations contenues dans le rapport ont été recueillies par des sources humaines, voire des espions du Hezbollah au sein de l'armée israélienne et en Palestine occupée, ainsi que de sources électroniques infinies comme les écoutes sur les réseaux de communication de l'armée. Excluant que " les hommes du Hezbollah soient parvenus à copier les documents israéliens secrets du siège commandement de la région nord".

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=111136&language=fr

Obama approuve des opérations israéliennes ponctuelles en territoire libanais

13/11/2009 Le Premier ministre israélien Benjamin Netenyahou aurais compris au cours de sa dernière rencontre avec le président américain Barack Obama que ce dernier "ne s'oppose pas à d'éventuelles opérations militaires israéliennes ponctuelles en territoire libanais ou dans la zone frontalière israélo-syrienne", rapporte le quotidien palestinien "Almanar" de "sources européennes informées.

le journal "Almanar" révèle par ailleurs que le sujet du "Hezbollah" était au centre des discussions du ministre de la Défense israélienne Ehud Barak avec de hauts responsables militaires américains, les dirigeants israéliens auraient fait part à l'administration américaine de leur conviction: "la FINUL n'est plus en mesure de bloquer le trafic d'armes à destination du Hezbollah", notant de ce fait qu'il est primordial de prendre des mesures dans le but de stopper la montée en puissance du parti de résistance libanais.

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=111129&language=fr

Les Israéliens foudroyés par le discours de Nasrallah et le document secret

NADA RAAD

13/11/2009
Les médias israéliens se sont attardés au dernier discours du secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah prononcé à l'occasion du jour du martyr, contrairement aux discours précédents, dont la diffusion était interdite, à cause de la censure imposée par les autorités de l'occupation depuis la guerre de juillet 2006.

La couverture médiatique israélienne a mis l'accent sur les menaces de Sayed Nasrallah de commencer par bombarder les villes situées au-delà de Haïfa dans la prochaine guerre, et du sort qui attend les légions militaires israéliennes qui tenteraient d'envahir la terre libanaise.

Selon l'analyste politique Oded Granot, "Nasrallah a confirmé les propos d'Ashkenazi sur la quantité de missiles chez le Hezbollah", mettant ainsi les positions d'Ashkenazi dans le cadre de calmer ceux qui cherchent à déclencher une guerre contre le Liban, en leur disant qu'il ne faut pas s'impliquer avec le Hezbollah".

Alone ben David, autre analyste politique, est allé dans le même sens:" Lorsque nous évaluons la force croissante du Hezbollah depuis la deuxième guerre, nous nous rendons compte que ce qui a été découvert à bord du navire Francop n'est qu'une goutte dans la mer de l'arsenal militaire du Hezbollah qui comprend des dizaines de milliers de missiles de courte portée, des milliers de missiles de portée moyenne, en plus de missiles de longue portée qui atteignent Tel Aviv et Dimona, et dont un missile peut à lui seul détruire un ensemble de bâtiments".

Sur un autre plan, le quotidien Yediot Ahranot a révélé un document qui prouve à quel point le Hezbollah a réussi à s'infiltrer dans l'armée israélienne, ajoutant que le parti libanais possède des sources d'informations très importantes.

Un officier au commandement du nord dans l'armée de l'occupation s'est dit foudroyé à la lecture du document, qui assure que le Hezbollah connait profondément les systèmes de détection israéliens, surtout ceux des avions sans pilote que les Israéliens croyaient qu'ils opèrent en secret.

Le Yediot évoque également la détention par le Hezbollah d'informations sur la technologie israélienne utilisée à la frontière avec le Liban et sur les tactiques de l'armée.

Par ailleurs, la présentatrice de la dixième chaine israélienne a estimé que les renseignements du Hezbollah ont réalisé un bond, ajoutant que le Hezbollah connait comment l'armée opère les avions de reconnaissance, comment elle effectue ses patrouilles et comment elle entraine les chiens renifleurs", alors que le présentateur de la même chaine a qualifié de "très horrifiantes" les informations précises et détaillées détenues par le Hezbollah.

Le Yediot Ahranot a prétexté que le Hezbollah espionnait le réseau des communications de l'armée israélienne, même les appels codés, concluant qu'il est difficile de ne pas croire que les agents du Hezbollah n'ont pas copié des documents secrets appartenant au commandement de la région du nord.

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=111122&language=fr

Un juge israélien reconnaît qu’il y a une discrimination contre les enfants palestiniens

[ 13/11/2009 - 05:37 ]
Al-Nassira – CPI

La jurisprudence israélienne pratique une vraie discrimination à l’encontre des citoyens israéliens d’origine palestinienne. Elle permet de juger et d’emprisonner un adolescent palestinien pour la moindre chose, pour la moindre protestation contre la police ou l’armée de l’occupation israélienne. Cependant, aucun enfant juif n’a été condamné de la même façon.

Des sources médiatiques ont rapporté, hier jeudi 12 novembre, que Yofal Chanmi, juge au tribunal d’enfance dans la ville Al-Nassira, avait critiqué l’existence de deux tendances dans le système juridique. Dans les tribunaux, le traitement n’est pas le même pour les mineurs palestiniens et leurs semblables juifs.

Le juge argumentait sa décision de ne pas condamner un mineur palestinien accusé d’avoir lancé des pierres sur un véhicule de la police sioniste, durant la dernière guerre agressive israélienne menée contre Gaza, au début de l’année en cours. Il a seulement obligé l’enfant à signer un document l’engageant à ne pas faire d’acte semblable pendant deux ans, et à travailler 200 heures dans un poste d’intérêt public.

Pourquoi les jeunes colons et les Juifs extrémistes commettant des actes pareils, pour des raisons idéologiques, ne sont pas condamnés, prétexte le juge.

Nitsirit Ilit, une colonie prétendument légale

Palestine - 13-11-2009
Par Ameer Makhoul
Ameer Makhoul est directeur général d’Ittijah et président de la commission des libertés (Palestine 48).
Article fondamental en provenance d’une personnalité dirigeante en Palestine 48 (la partie de la Palestine occupée en 1948). Fondamental, parce que pour la première fois (depuis les accords d’Oslo), il y est nettement souligné que l’installation des colonies en Galilée (notamment) procède de la même logique colonisatrice que l’installation des colonies en Cisjordanie et dans la ville d’al-Quds. Rares sont les associations de solidarité en France et en Europe qui parviennent à cette analyse, même lorsqu’elles dénoncent le sionisme. Dans cet article, il faut surtout voir que l’esprit de la colonisation sioniste n’est pas moins marqué en Galilée ou en Palestine 48 que dans la Cisjordanie ou al-Quds, même si les sionistes ont tenté de le masquer et que « la communauté internationale » a légitimé la colonisation des terres volées en 48. Cependant, leurs pratiques racistes et coloniales continues ne peuvent que faire remonter à la surface ce que l’auteur appelle « l’essence du sionisme », colonial, colonialiste et raciste, basé sur le nettoyage ethnique et religieux.
Pour les Stéphanois, un article intéressant pour agir dans l'annulation du jumelage de St Etienne - Nitsirit Ilit et le remplacer par un jumelage avec la ville palestinienne de Nazareth. CIREPAL


Le 10 novembre 2009, Shimon Gafso, président de la municipalité de Nitsirit Ilit a annoncé son plan de re-judaïsation de la ville, suite à l’accroissement manifeste de la présence arabe (plus du quart de la population), au moment où les juifs, et notamment les jeunes, refusent de plus en plus d’y vivre.

Les axes de son plan se complètent, l’un garantit une immigration « qualitative» des juifs, et le second constitue un message clair aux Arabes de la ville, qui y ont immigré, individuellement, à la recherche d’une solution individuelle à la crise du logement ou du travail qu’ils rencontrent dans les villes arabes de la région. Il leur a proposé à rechercher « une autre maison », selon l’expression du site NRG (ou GRN).

L’exécution pratique du plan consiste à faire venir les colons de Gosh Qtayf, des anciennes colonies de Gaza, la construction du projet « Har Yona 3 », qui est une ville des religieux (Haridim) et la construction d’un centre spirituel juif régional, et faire venir des groupes appelés « les noyaux durs sionistes » qui sont des militaires religieux nationalistes, à partir des blocs de colonisation et des écoles religieuses militaires qui ont assuré la formation des terroristes juifs.

Ces groupes enrôlés sont des groupes para-militaires qu’ils avaient déjà amenés et installés à Akka, dans le cadre du plan de « développement » (judaïsation) du Naqab et de la Galilée » que Sharon avait présidé et qui faisait partie du plan de désengagement avec Gaza, en 2005. De même, le plan de Gafso inclut l’invasion de la ville par des bannières et symboles juifs et sionistes.

En réalité, Gafso menace la présence arabe dans « Nitsirit Ilit » à la manière de Akka à l’automne 2008, lorsque les groupes juifs racistes ont attaqué la présence arabe dans la ville, et lorsque le racisme de la rue s’est abrité derrière le racisme du régime israélien, dans un partage de rôle assumé.

En réalité, Shimon Gafso n’apporte rien de nouveau, sinon secouer les illusions, car il nous ramène aux racines du projet sioniste, aux années 50 du siècle dernier lorsque Nitsirit Ilit a été construit en tant que rêve colonial et raciste de Ben Gourion, tout comme Gafso n’est pas « meilleur » dans l’application et l’exécution de ce projet que le collaborateur de Ben Gourion, Shimon Pérès.

Le rêve de Ben Gourion parlait de « la fondation d’une ville juive au cœur de la Galilée, pour démanteler la continuité géographique et démographique arabe dans la région ». Il fait partie du vaste projet sioniste colonial et colonialiste basé sur le nettoyage ethnique.

De même, le but de Nitsirit Ilit, de sa fondation comme de son extension, est un but colonial et colonialiste qui ne diffère en rien au texte ou à l’essence des colonies israéliennes en Cisjordanie et dans al-Quds, après leur occupation en 1967 jusqu’à aujourd’hui. Si nous comparons entre les objectifs de Nitsirit Ilit, de Maale Adomim, de Gosh Atsion, de Hereel ou Karmael, nous trouvons qu’il s’agit du même objectif, la décision de les construire est la même, leur planification relève du même esprit et même la loi sur laquelle leur construction est basée est la même.

Si nous comparons entre la manière dont Shimon Pérès a agi dans la construction de Nitsirit Ilit en 1956 et entre la construction des colonies en Cisjordanie, chaque mètre carré de leurs terres est une terre arabe palestinienne confisquée et volée par Israël, l’année de la Nakba et du nettoyage ethnique en 1948, ou bien confisquée en s’appuyant sur la loi de déracinement colonial qui sévit de 1948 à aujourd’hui, en vue de changer sa nature démographique et judaïser la patrie palestinienne.

Le plan de Gafso et toute l’existence de Nitsirit Ilit reflètent l’essence de la présence israélienne, en tant que présence coloniale. Mais c’est un projet en crise, et l’exacerbation de sa crise dévoile son essence. Israël a toujours essayé de cacher cette essence dans une tentative d’acquérir une légitimité. Mais la force des masses de notre peuple palestinien, leur capacité de lutte, leur présence de plus en plus massive à arborer leur identité nationale, une identité sûre de son droit et de sa patrie, et en tant que propriétaire du pays, tout cela a mis le régime israélien dans son ensemble dans une situation de réaction. C’est un changement stratégique que nous avons aperçu dans les récentes lois racistes, dans la campagne de vengeance au cours et après le soulèvement de la colère et de la protestation en Palestine 48 contre les crimes israéliens à Gaza, et avant, contre l’agression israélienne sur le Liban en 2006 et dans toute la politique des poursuites politiques terrorisantes.

Ce changement est accompagné d’une autre donnée, la chute des illusions dans les milieux de notre peuple envers le régime israélien et la certitude de plus en plus que l’institution religieuse, juridique, académique, sécuritaire et de la planification participe dans son ensemble à ce crime historique qui n’a pas cessé depuis la Nakba, cherchant à voler et à judaïser ce qui reste encore.

Le plan du président de la municipalité de Nitsirit Ilit reflète, que nous le voulions ou non, l’aspect sanguinaire de la politique et du régime en Israël, ainsi que l’état d’affrontement imposé aux masses de notre peuple à l’intérieur. La bataille de la présence légitime nous est imposée, et nous ne pouvons l’ignorer. Dans cette bataille de la légitimité, nous sommes les plus forts, et non le régime colonial et raciste et ses manifestations à Nitsirit Ilit, Kiriat Arbaa et Maale Adomim.

La nature du défi exige de maintenir élevée notre disposition à la lutte dans l’unité, la construction de nos directions locales et l’accumulation de nos acquis, et il exige en même temps, que nos masses à l’intérieur agissent en tant que partie intégrante de la cause palestinienne, et non limiter leur rôle au cadre de la citoyenneté, d’agir avec elles-mêmes en tant que propriétaires du droit et avec responsabilité dans l’élaboration du large projet palestinien de libération et l’édification de sa direction.

Le plan de la municipalité de Nitsirit Ilit, qui n’est en rien différente de tout autre pouvoir municipal ou central, confirme également que le mouvement de lutte contre la normalisation arabe et régionale et le mouvement international de boycott d’Israël sont des outils qui doivent être amplifiés, tout en agissant pour briser le blocus structurel contre notre peuple, dont la source n’est que l’essence d’Israël lui-même.
Source : Ittijah

En attente de justice

Gaza - 13-11-2009
Par Eva Bartlett
Quatorze personnes s’entassent dans deux tentes réunies couvertes de bâches en plastique pour lutter contre les pluies d’hiver. Bien qu’on soit en novembre et que les jours soient plus froids, la chaleur à l’intérieur des tentes est étouffante. Avec le temps, ce sera l’inverse : les parois minces des tentes et le sol sans matelas les rendront insupportablement froides pendant les mois à venir.























Jusqu’au massacre israélien de Gaza l’hiver dernier, Arafia al-Attar et son mari Saleh Abu Leila vivaient dans une maison à deux niveaux, à Attatra, au nord-ouest de Gaza. Famille d’agriculteurs originaires de Gaza, ils ont maintenant rejoint les réfugiés palestiniens de 1948 et de 1967, devenant des réfugiés dans leur propre Bande.

Plus de 21.000 maisons ont été détruites ou sérieusement endommagées pendant les 23 jours d’attaques israéliennes. Des rapports des Nations Unies disent que plus de 3.500 maisons ont été complètement détruites, et 2.800 ont été sérieusement abîmées.

Même ceux qui vivent dans les 52.000 maisons aux dommages « mineurs » doivent supporter les fuites dans les toits, les murs fissurés, les fenêtres brisées et les vestiges des bombardements israéliens.

Depuis la fin du massacre israélien à Gaza, presqu’aucun matériel de construction n’a pu entrer ; ceux qui sont entrés étaient destinés à des projets approuvés par Israël, comme la réfection des pierres tombales du cimetière de guerre de Gaza.

Ce cimetière, où sont enterrés les soldats britanniques et du Commonwealth, a subi des dommages à la suite d’un bombardement à proximité. D’autres cimetières servant à la population palestinienne ont été beaucoup plus endommagés et furent les cibles directes des missiles tirés par les chars, de la destruction au bulldozer des murs, des pierres tombales et des arbres.

Mais les droits à une sépulture et les besoins vitaux des nouveaux sans abris de Gaza ont été bafoués : alors que les organismes internationaux et de nombreuses nations ont promis des milliards pour reconstruire Gaza, rien n’a changé. Les autorités israéliennes continuent de bloquer l’entrée du ciment et autres matériaux de construction nécessaires. Le verre, comme le bois, la tuyauterie et beaucoup d’autres articles, est considéré comme potentiellement dangereux par les autorités israéliennes. Les vitres des maisons et des bâtiments soufflées par les bombes ne sont toujours pas réparées, un an après ; les familles les plus chanceuses les ont recouvertes de feuilles de plastique.

Un ciment de mauvaise qualité et cher entre par les tunnels creusés entre Gaza et l’Egypte, mais il est inaccessible pour la grande majorité des Gazaouis, en particulier ceux qui ont été le plus touchés.

C’est seulement grâce à leur ingéniosité et leur désespoir qu’un petit nombre a pu reconstruire des maisons, un poste de police et une école en utilisant des techniques de construction par des briques de glaise.

Mais cela laisse ce que les Nations Unies évaluent à 20.000 Palestiniens sans abri : sans leurs maisons, et le payant très cher.

Certains ont été obligés de louer des maisons là où ils ont pu trouver un appartement vacant, payant 200$ et plus par mois sur des revenus qu’ils n’ont pas, ou qu’ils ne peuvent se permettre de gaspiller. La majorité des autres s’entassent dans les maisons de leurs familles ou de leurs proches.

Et des centaines de familles, comme les Attar, vivent dans des abris insalubres, qui pendant les mois d’hiver, seront particulièrement inhospitaliers. A côté des parents et d’un enfant plus âgé, les 11 autres ont de 14 ans à 1 mois.

Cet hiver sera le deuxième passé dans de telles conditions. A attendre.

Voir les photos de la famille al-Attar.
Source : In Gaza

À Paris, Assad affirme que Netanyahu n’est pas prêt à la paix

14/11/2009
« Aujourd’hui, la Syrie veut la paix. (...) Ce qui nous manque, c’est un partenaire israélien », a dit Bachar el-Assad, hier, à Paris. Gonzalo Fuentes/Reuters
« Aujourd’hui, la Syrie veut la paix. (...) Ce qui nous manque, c’est un partenaire israélien », a dit Bachar el-Assad, hier, à Paris. Gonzalo Fuentes/Reuters
DIPLOMATIE La visite du président syrien en France devait aussi être l'occasion de faire le point sur les relations entre Damas et l'Union européenne.

Le président syrien Bachar el-Assad, en visite à Paris où son homologue français Nicolas Sarkozy cherche à jouer un rôle au Proche-Orient, a affirmé hier que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n'était, selon lui, pas prêt à la paix. « Aujourd'hui, la Syrie veut la paix. Il existe un médiateur qui est la Turquie et qui est prêt à reprendre sa médiation. Il existe également un soutien français et européen à ce processus. Ce qui nous manque, c'est un partenaire israélien qui est prêt à aller de l'avant et à parvenir à un résultat », a-t-il poursuivi. Le processus de discussions entre la Syrie et Israël « ne peut pas repartir avec une seule partie », a encore dit M. Assad, qui semblait ainsi opposer une fin de non-recevoir à une proposition de M. Netanyahu d'engager un dialogue direct. Le chef du gouvernement israélien, qui avait été accueilli par M. Sarkozy mercredi, avait fait savoir qu'il était « prêt à rencontrer le président syrien à tout moment et où que ce soit pour reprendre les négociations de paix, sans aucune condition préalable ». « Si M. Netanyahu est sérieux, il peut envoyer son équipe d'experts, nous enverrons notre équipe d'experts en Turquie. Alors ils pourront parler s'ils sont vraiment intéressés », a insisté le président syrien, soucieux de ne pas fermer toutes les portes. « Le médiateur turc a annoncé qu'il était tout à fait prêt à reprendre son rôle (...), si les Israéliens sont sérieux, ils pourront aller dans cette direction », a-t-il répété, accusant Israël de jouer sur les mots. « Tous ces jeux sur les mots de la part des Israéliens visent à ce qu'il n'y ait ni exigences ni droits qui pourraient être récupérés », a-t-il regretté.
Israël et la Syrie sont formellement en état de guerre depuis 1948, mais ils ont signé des accords d'armistice et de cessez-le-feu. En échange de la paix, la Syrie exige la restitution intégrale du plateau du Golan conquis par l'armée israélienne en juin 1967 et annexé par l'État hébreu en 1981. Après un gel de huit ans, les deux pays avaient repris en mai 2008 des négociations indirectes, sous l'égide de la Turquie, afin de parvenir à un accord de paix. Mais ces négociations avaient été interrompues lors de l'opération israélienne « Plomb durci » (décembre 2008-janvier 2009) dans la bande de Gaza contrôlée par les islamistes du Hamas. Toutefois, depuis plusieurs semaines, des signaux, venus aussi bien d'Israël que de la Syrie, montrent que les deux pays sont ouverts à une reprise des discussions.
« La Syrie n'a pas de conditions, la Syrie a des droits et la Syrie ne cédera jamais sur ces droits », a souligné hier M. Assad dans une allusion au plateau du Golan. Si, pour la Syrie, le Golan n'est pas négociable, elle se dit prête à négocier avec Israël « d'autres éléments de la paix », comme l'eau, la normalisation des relations et les arrangements de sécurité.
Parallèlement, concernant les relations entre la Syrie et les États-Unis, M. Assad a affirmé dans une entrevue publiée hier par Le Figaro qu'elles se sont améliorées, mais « de manière mesurée ». « Nous n'en sommes pas encore au regain de confiance » entre Damas et Washington, a-t-il ajouté.
Interrogé sur la question de la démocratie en Syrie, M. Assad a répondu : « Je ne peux pas dire que nous effectuons des pas rapides, mais je dis toujours que nous allons lentement mais sûrement. »
Bachar el-Assad était venu à Paris en 2008 pour le lancement de l'UPM et la fête nationale française du 14 Juillet. Nicolas Sarkozy est allé deux fois à Damas depuis son arrivée à l'Élysée, le 4 septembre 2008 et en janvier 2009. Son conseiller diplomatique, Jean-David Levitte, et le secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, s'y rendent régulièrement.
Claude Guéant devait participer hier soir à un dîner de Bachar el-Assad avec des chefs d'entreprises français dans un hôtel particulier voisin du palais de l'Élysée. La ministre française de l'Économie, Christine Lagarde, doit aller d'ici à la fin de l'année en Syrie pour évoquer les échanges économiques franco-syriens.
Selon l'Élysée, la visite du président Assad devait aussi être l'occasion de faire le point sur les relations entre la Syrie et l'Union européenne. L'UE a proposé à la Syrie un accord d'association, que Damas a cependant refusé jusqu'ici de signer. « Il faut d'abord éliminer un certain nombre de points économiques et administratifs qui sont, pour nous, négatifs », a expliqué Bachar el-Assad.

« Obama doit proposer un plan d’action pour la paix »

publié le vendredi 13 novembre 2009

Entretien avec Bashar el Assad
Le président syrien s’entretient du Proche-Orient, vendredi à Paris, avec Nicolas Sarkozy. Il estime que ses relations avec Washington ne se sont pas encore suffisamment améliorées.

LE FIGARO - Monsieur le président, vous effectuez votre deuxième visite en France en moins de dix-huit mois. Et le président Sarkozy est venu entre-temps à Damas. Qu’attendez-vous de ces relations désormais excellentes entre la France et la Syrie ?

Bachar el-ASSAD. Nous disons toujours que l’Europe a un rôle à jouer s’agissant du Proche-Orient. Historiquement, il n’y a pas de doute que la France a toujours eu un rôle de pilote en Europe. Il est évident que lorsque le président Sarkozy a mis en avant son dynamisme politique, toute l’Europe l’a suivi. Un an et demi après la reprise des bonnes relations entre la France et la Syrie, nous avons d’abord bâti un climat de confiance et nous pouvons, à présent, élaborer une vision plus claire pour l’avenir.

Qu’en est-il du rôle américain ? Nous n’avons rien constaté jusqu’à présent, notamment en ce qui concerne le processus de paix. Quel sera le rôle de la France dans ce domaine ? La France doit agir, la paix sera donc le sujet principal de nos entretiens.

Le deuxième sujet est bien entendu économique. Les relations économiques franco-syriennes ont récemment commencé à bouger. Je rencontrerai un certain nombre d’hommes d’affaires français et nous verrons comment relancer, à nouveau, ces relations. À cela, il faut ajouter les relations culturelles entre nos deux pays.

Vous dites que peu de choses se sont passées depuis l’élection du président Obama ? Où en êtes-vous avec les États-Unis ?

Il est normal que, plus un pays est important, plus on attende de lui. Les États-Unis sont la plus grande puissance mondiale et jouent un rôle partout dans le monde. Il est donc normal de dire que les États-Unis peuvent faire plus que les autres. La première chose à laquelle on s’attendait de la part de la nouvelle Administration concernait la question de la paix. Nous avons enregistré un certain mouvement à ce sujet. Nous avons reçu l’émissaire américain George Mitchell. Nous avons entamé un dialogue au sujet de la paix. Mais ce dialogue n’est pas allé au-delà d’un échange de vues. Il n’y a pas eu une vision commune. Il n’y a pas eu un plan exécutif. Par ailleurs, nous nous attendions à une amélioration des relations avec la Syrie. De fait, les relations se sont améliorées, mais de manière mesurée. Nous n’en sommes pas encore au regain de confiance entre la Syrie et les États-Unis. Il y a toujours des sanctions américaines contre la Syrie. Lorsque les relations bilatérales ne sont pas bonnes, il est difficile de se diriger ensemble vers la paix, alors que les États-Unis sont l’un des principaux parrains de la paix.

Quels seraient, pour vous, les éléments qui pourraient aider à débloquer le processus de négociation de paix israélo-palestinien ?

Vous avez toujours besoin de parties prenantes qui souhaitent la paix. Vous avez aussi besoin d’un parrain ou d’un médiateur. Pour notre part, nous souhaitons la paix, et il y a d’ailleurs une initiative arabe de paix. Malheureusement, le nouveau gouvernement israélien ne souhaite pas relancer le processus de négociation, alors que la Syrie a exprimé maintes fois son désir de reprendre les négociations. La Turquie a aussi exprimé sa volonté de jouer un rôle de médiateur. Mais le point faible, c’est le parrain américain. Ce que le président Obama a exprimé au sujet de la paix était une bonne chose. Nous sommes d’accord avec lui sur les principes, mais, comme je viens de le dire, quel est le plan d’action ? Le parrain doit élaborer un plan d’action. Il doit être proactif et prendre l’initiative, ne pas rester passif en attendant que les autres agissent. Pour être clair, nous estimons qu’il y a une référence, celle de Madrid : elle s’appuie sur l’application des résolutions du Conseil de sécurité et sur le principe de l’échange de la terre contre la paix. Le gouvernement israélien doit annoncer qu’il est d’accord avec ces principes. C’est l’adoption de ces principes de base qui permettra de relancer la paix.

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a annoncé qu’il ne souhaitait pas continuer sa mission. Le regrettez-vous ?

J’entretiens de bonnes relations avec le président Mahmoud Abbas. Évidemment, nous ne sommes pas d’accord sur tout. Il y a des sujets politiques de divergence. Mais je le respecte sur le plan personnel. Je dirais qu’il a pris une décision personnelle. Je ne l’ai pas rencontré. S’il s’en va, je ne sais pas qui le remplacera. Je ne peux pas dire que je regrette ou pas sa décision. C’est la sienne. Peut-être pense-t-il n’avoir pas pu faire ce qu’il souhaitait. L’important est, en fin de compte, ce que souhaite le peuple palestinien.

Israël a saisi un bateau venant d’Iran dans lequel il y avait beaucoup d’armes probablement destinées au Hezbollah. Cette livraison permanente d’armes au Hezbollah n’est-elle pas un obstacle vers la paix ?

Premièrement, c’est un des mensonges que propage Israël. Quelle est la preuve que ces armes étaient destinées au Hezbollah ou à quelqu’un d’autre ? Il est évident qu’un État a le droit d’acheter des armes. Ensuite, où vont ces armes ? Cela le concerne et relève de sa souveraineté. La question est de savoir si Israël a le droit d’effectuer cet acte de piraterie en pleine Méditerranée et de saisir un bateau. Israël était-il mandaté par les Nations unies pour agir de la sorte ? Le problème est bien cet acte qui va à l’encontre du droit international et non pas le contenu de la cargaison du bateau. S’il est interdit à tous dans la région d’acquérir des armes, est-ce qu’Israël a le droit d’acquérir librement des armes des États-Unis et de l’Europe ? Nous pensons qu’il y a là deux poids, deux mesures. Je dois vous dire que nous ne disposons d’aucune information sur la présence d’armes à bord du navire. Je reprends simplement les hypothèses développées par les médias, mais je ne sais pas si c’est vrai ou faux.

La formation d’un gouvernement d’union nationale au Liban semble vous satisfaire. Est-ce la marque d’une normalisation durable des relations entre la Syrie et le Liban ?

Avant la formation du gouvernement libanais, j’ai affirmé publiquement et à plusieurs reprises mon soutien à un gouvernement d’union nationale au Liban. Par conséquent, la formation de ce gouvernement nous paraît satisfaisante pour le Liban. Cela instaure la stabilité au Liban. Quand il n’y a plus de division au Liban, il devient plus facile pour un pays comme la Syrie d’établir avec lui des relations normales. La formation d’un gouvernement d’union nationale signifie automatiquement une amélioration des relations syro-libanaises, en vue de leur normalisation.

Vous êtes allié de l’Iran et ami du président Ahmadinejad. Pensez-vous qu’il devrait accepter la proposition occidentale de fourniture d’uranium à la Russie et à la France pour l’enrichir, permettant ainsi la construction du nucléaire civil en Iran avec, en contrepartie, le renoncement au nucléaire militaire ?

Tout d’abord, il n’y a aucune preuve d’un projet nucléaire militaire iranien. Même sur le plan scientifique, le niveau de l’enrichissement de l’uranium atteint par l’Iran est bien loin du niveau requis pour des fins militaires. Deuxièmement, pour formuler toute opinion sur ce sujet, nous nous appuyons sur le traité de non-prolifération des armes de destruction massive. Cela donne le droit à n’importe quel État d’enrichir de l’uranium à des fins civiles.

Quant à la dernière proposition occidentale concernant le transfert de l’uranium iranien à l’étranger pour l’enrichir, cela pose une autre question : quelles sont les garanties offertes de restitution de ce combustible à l’Iran ? Les Européens proposent que l’uranium soit transféré dans sa totalité. Pourquoi ne pas le transférer de manière graduelle ? L’Iran est flexible et a accepté le transfert de l’uranium par étapes : on prend une partie pour l’enrichir et, quand elle est restituée, on en prend une autre et ainsi de suite.

Tout le débat est là, les Occidentaux veulent un transfert total, ce que refusent les Iraniens.

Ceci est logique à mon sens. Les Iraniens acceptent le transfert graduel et, comme je viens de le dire, quelles sont les garanties offertes par les Européens ? Il n’y en a aucune. Alors pourquoi l’Iran doit-il prendre ce risque ? Puisque les Iraniens acceptent le principe, l’Europe et les États-Unis devraient cesser d’exiger le transfert en une seule fois.

Notre compatriote Clotilde Reiss est toujours retenue à l’ambassade de France à Téhéran. Avez-vous bon espoir de son retour en France ?

M. Sarkozy a évoqué cette question avec moi l’été dernier et, quand j’étais en Iran, on m’a dit qu’elle avait quitté la prison pour l’ambassade. C’est également une position flexible des Iraniens. Cela veut dire que l’Iran ne veut pas en faire un problème politique, bien que la France ait adopté une position très dure après l’élection présidentielle en Iran. Je pense que vous devriez aborder cette question comme relevant de la justice et non comme une affaire politique. L’aspect politique viendra ensuite, à travers une bonne relation avec l’Iran. Voilà mon conseil.

Vous avez dit au Figaro l’année dernière : « Nous empruntons le chemin de la démocratie, mais c’est un long chemin. » Avez-vous avancé sur ce chemin et êtes-vous prêt à faire libérer les prisonniers politiques ?

C’est la justice qui libère des détenus. Nous autres, en Syrie, avons une loi claire qui tranche toutes ces questions. Le président peut accorder un pardon après le jugement des tribunaux si la personne a reconnu sa culpabilité.

En ce qui concerne le chemin de la démocratie que nous parcourons, nous avons élargi le dialogue après avoir surmonté énormément de crises. Il y a aujourd’hui davantage de dialogue en Syrie. Ainsi, nous discutons de la possibilité d’élargir la représentativité du Sénat. Je ne peux pas dire que nous effectuons des pas rapides, mais je dis toujours que nous allons lentement mais sûrement.

L’Union européenne a proposé à la Syrie un accord d’association. Tout semblait prêt pour une signature, mais vous refusez de signer. Allez-vous le faire rapidement ?

Tout semblait prêt pour la signature du point de vue des Européens, mais, de notre point de vue, les choses n’étaient pas prêtes. Comme je l’ai dit il y a déjà cinq ans au président de la Commission européenne d’alors, Romano Prodi, il faut d’abord éliminer un certain nombre de points économiques et administratifs qui sont, pour nous, négatifs. Le soutien des Européens à notre développement est insuffisant. Je pense que l’Europe doit faire preuve de davantage d’indépendance politique. Les Européens ont complètement viré du côté des États-Unis, au détriment de la Syrie. Un partenaire doit être un ami et nous ne l’avons pas constaté de la part de l’Europe ces dernières années. Le gouvernement syrien examine actuellement cet accord d’association, il déterminera les points nécessaires et qui n’y figurent pas. À ce moment-là, nous en discuterons avec la Commission européenne.

Propos recueillis à Damas par Étienne Mougeotte

http://www.lefigaro.fr/internationa...

L’Autorité palestinienne reporte les élections

publié le vendredi 13 novembre 2009

AFP
Le report des élections survient alors que l’Autorité palestinienne traverse une sérieuse crise politique après la décision de M. Abbas de ne pas solliciter de deuxième mandat présidentiel lors des prochaines élections, en raison de l’enlisement des pourparlers de paix.

L’Autorité palestinienne a décidé jeudi de reporter indéfiniment les élections générales prévues en janvier prochain en raison de l’impossibilité de les tenir dans la bande de Gaza, contrôlée par le mouvement islamiste Hamas. "J’ai le regret d’annoncer malheureusement que les élections seront reportées" indéfiniment, a déclaré le chef de la commission électorale, Hanna Nasser, lors d’une conférence de presse à Ramallah (Cisjordanie). "Il est devenu pour nous évident que les élections dans la bande de Gaza n’auront probablement pas lieu", a reconnu M. Nasser. Fin octobre, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait convoqué des élections législatives et présidentielle pour le 24 janvier 2010 dans tous les Territoires palestiniens.

Toutefois, le Hamas, qui gouverne la bande de Gaza depuis juin 2007, avait aussitôt annoncé qu’il interdirait la tenue du scrutin dans ce territoire, estimant que la décision de M. Abbas était "illégale et inconstitutionnelle". Le Hamas en effet conteste la légitimité de M. Abbas, en arguant qu’aux termes de la Loi fondamentale palestinienne, son mandat présidentiel de quatre ans a expiré depuis janvier 2009. Vainqueur des dernières élections de 2006, le mouvement islamiste avait aussi excipé du fait que ces élections "interviennent sans accord national" de réconciliation entre les deux principales factions palestiniennes.

"La décision de la commission électorale palestinienne est naturelle et attendue car les conditions n’étaient pas réunies pour le succès de ces élections", s’est félicité un porte-parole du Hamas, Abou Zouhri. L’Autorité palestinienne et le mouvement islamiste sont à couteaux tirés depuis que le Hamas s’est emparé par la force de la bande de Gaza en juin 2007, délogeant ses rivaux du Fatah (dirigé par M. Abbas), après 18 mois de coexistence houleuse au pouvoir.

Les deux camps ont ouvert en février 2009 un dialogue de réconciliation sous l’égide de l’Egypte, mais ne sont pas parvenus à s’entendre jusqu’ici. Un accord, mis au point par le Caire et signé par le seul Fatah, prévoit de reporter la tenue des élections au 28 juin 2010. Lors d’un discours mercredi à l’occasion du 5e anniversaire de la mort du leader historique Yasser Arafat, le président Abbas avait une nouvelle fois "tendu la main" au Hamas pour une "réconciliation nationale", une offre aussitôt rejetée.

Le report des élections survient alors que l’Autorité palestinienne traverse une sérieuse crise politique après la décision de M. Abbas de ne pas solliciter de deuxième mandat présidentiel lors des prochaines élections, en raison de l’enlisement des pourparlers de paix.

relayé par la Libre Belgique

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