dimanche 8 novembre 2009

Cargaison d'armes au Hezbollah: la manipulation israélienne déchiffrée

Leila Mazboudi

07/11/2009 C'est en voulant en faire de trop, que l'administration israélienne s'est plantée sur l'affaire de l'interception d'une cargaison d'armes destinées au Hezbollah.
Ayant été surexploitée politiquement, elle est perçue comme étant une manipulation médiatique, qui avait pour but de contrer, ou de peser sur le vote de l'Assemblée générale des nations Unies en faveur du rapport Goldstone contre ses crimes de guerres dans la bande de Gaza.

La presse israélienne n'a pas manqué de le constater: l'information n'a pas été médiatisée comme elle aurait dû l'être.
" Nous ne devons pas beaucoup nous surmener. L'affaire du bateau n'a pas beaucoup suscité l'intérêt du monde. Nous avons certes observé une présence médiatique importante sur le lieu de l'évènement, mais les médias n'ont pas beaucoup publié cette information" a constaté Yoav Limor, le chroniqueur militaire de la dixième chaine de télévision israélienne.
Parlant de déception, le Yédiot Aharonot a constaté que cette information n'a pas eu l'effet de choc qu'elle aurait du avoir. Le journal israélien a même constaté que certains médias importants l'ont boudé, à l'instar des journaux britanniques "The Daily Telegraph " et " The Gardian"; alors que d'autres l'ont marginalisé, ne lui accordant qu'une place de côté, à l'instar du Washington Post et du New York Times américains.

Sur internet, les papiers de démenti du Hezbollah dans l'implication dans cette affaire ont été beaucoup plus consultés que ceux de l'interception de la cargaison d'armes: 200 contre 100, énumère le journal.
Au Liban, en plus de l'exploitation médiatique de l'affaire, c'est la rapidité avec laquelle l'équipage polonais du bateau allemand Francop a été libéré qui a mis la puce à l'oreille de certains observateurs. S'étonnant que les autorités israéliennes n'aient pas pressenti le besoin de les soumettre à l'interrogatoire.

En revanche, ce sont les services de renseignements de l'armée libanaise qui l'ont fait lorsque le bateau a accosté dans le port de Beyrouth au lendemain de la découverte présumée de la cargaison d'armes.
Cette négligence a fait planer le doute que cet équipage était de mèche avec l'entité sioniste, pour fabriquer cette affaire de toute pièce.
(Dans le cas du bateau russe Arctic Sea, soupçonné par Israël d'avoir transporté le fameux système de défense anti aérien S300 à l'Iran, et piraté par lui, l'équipage avait été gardé aussi bien par les Israéliens que par les Russes eux-mêmes pendant plus d'un mois).

D'autres observateurs, en l'occurrence au journal d'AsSafir, se sont penchés sur le parcours du Francop, publié sur Internet par la société d'assurance Loyds.
Celle-ci assure que le bateau travaille en Méditerranée depuis six mois, et que son parcours depuis la mi-septembre s'est limité à des navettes entre les ports de Doumiat en Égypte, de Limassol à Chypre et celui de Beyrouth où il ne jetait l'ancre que pendant quelques heures.
Khodor Taleb du journal, s'étonne que le parcours du bateau ne soit plus du tout précisé à partir du 27 octobre et jusqu'au 4 novembre, date à laquelle, l'entité sioniste a annoncé avoir intercepté la cargaison d'armements après être sortie du port égyptien de Doumiat. (Huit jours après avoir quitté le port de Limassol vers une destination inconnue).
Sachant que ces huit jours ne sont pas suffisants au bateau en question pour joindre le port iranien de Bandar Abbas situé au Golfe, pour y charger la cargaison estimée à plusieurs dizaines de tonnes, et puis retourner en Méditerranée. De plus en plus de chroniqueurs soupçonnent l'Égypte qui a observé un silence de mort sur l'affaire.

D'autres observateurs ont constaté que les inscriptions marquées sur ces armements exposés par la marine israélienne étaient en anglais. Alors qu'elles devraient être en chinois, russe, ou nord-coréen, pays d'où proviennent généralement les armements iraniens, outre ceux fabriqués en Iran. Au lendemain de la guerre 2006, les responsables israéliens s'étaient plaints auprès des responsables chinois et russes que l'armement du Hezbollah provenait de chez eux, montrant à l'appui les lettres de leurs langues.
La corde du mensonge est courte, cite l'adage arabe lequel convient à la stratégie médiatique sioniste qui n'arrive plus à persuader que ceux qui gardent les yeux fermés.

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=110307&language=fr

Face au mur

samedi 7 novembre 2009 - 09h:32

K. Selim - Le Quotidien d’Oran

Mahmoud Abbas a annoncé qu’il n’a pas envie de se présenter à l’improbable élection de la présidence de l’Autorité palestinienne, qu’il a, unilatéralement, convoquée pour le 24 janvier prochain.

Est-il nécessaire de se demander s’il s’agit d’un retrait sincère ou d’une manoeuvre politique destinée, à la mode arabe, de laisser les appareils dont il dispose orchestrer un pathétique « ne nous quitte pas » ? Sincère ou purement politicienne, l’annonce de Mahmoud Abbas, une plainte douce à l’égard de ces Américains dont il se croyait l’ami, n’en comporte pas moins un sens indubitable, celui de l’impasse.

Tout le chemin accompli depuis les lointains accords d’Oslo, qui n’ont pas empêché une extension de la colonisation israélienne et de la purification ethnique anti-palestinienne, ont débouché sur un mur. Mahmoud Abbas et ses collaborateurs, ces indécrottables comédiens de la négociation, ne peuvent prétendre être surpris du parti pris de l’administration américaine en faveur d’Israël. Il y a eu tellement de Palestiniens de toute tendance qui les ont alertés sur le fait qu’ils faisaient preuve d’un angélisme impardonnable dans une région où l’on n’hésite pas à commettre des crimes de masse et à détruire des nations tout en prétendant diffuser la démocratie.

Le Fatah lui-même, malgré ses vicissitudes et ses lourdes branches corrompues - vendues, diront certains -, avait suffisamment d’expérience politique pour ne pas rester indéfiniment dans une négociation sans but. La raison première de l’impasse est, hélas, classique : l’accaparement du pouvoir et de la décision par un petit groupe entourant Mahmoud Abbas. Ce groupe, flatté d’être considéré comme un « bon interlocuteur » par les Occidentaux, en est arrivé à considérer que l’opinion des Palestiniens ne compte pas. Ce groupe pensait - il le pense sûrement encore - qu’il est tellement brillant qu’il peut se passer de l’avis des Palestiniens. Dans le meilleur des cas, Mahmoud Abbas et ses collaborateurs pensaient que les « résultats » obtenus par leur démarche « réaliste » permettraient d’inverser la tendance et de redorer le blason durablement terni des négociateurs.

A l’évidence, après avoir avalé une série de couleuvres américaines, dont l’incroyable épisode du rapport Goldstone, Mahmoud Abbas a eu de la difficulté à digérer l’ultime avanie d’une Hillary Clinton, venant à El-Qods, pour annoncer le plat alignement de Barack Obama sous les semelles de Netanyahu. Une humiliation de plus qui le pousse à se retirer ou... à menacer de se retirer.

Quand on arrive devant un mur, il y a deux attitudes possibles : s’arrêter et s’interroger sur les raisons qui ont mené à l’impasse, ou bien faire mine de chercher un trou dans le mur. A l’heure qu’il est, personne n’est sûr que Mahmoud Abbas - et ses pairs arabes présumés « modérés » aussi - soit prêt à une évaluation honnête du chemin qui a conduit au mur. Ce n’est pas une question de personnes, ce sont des choix politiques stratégiques qui sont en cause.

Le constat d’échec d’une stratégie, qui n’est pas encore fait par Mahmoud Abbas, doit libérer les Palestiniens et les amener à engager un véritable débat national. Cela dépasse largement les élections à la fantomatique Autorité palestinienne. Toute la question est là. Mahmoud Abbas veut-il que les Palestiniens rediscutent sur le fond une politique qui a lamentablement échoué ou bien essaie-t-il seulement de chercher des trous qui n’existent pas dans un mur qui, lui, est bien réel ?

6 novembre 2009 - Le Quotidien d’Oran - Editorial

Dehors dans le froid

Gaza - 07-11-2009
Par Saleh Al-Naami
Awatef Al-Assar a rempli des sacs de sable pour consolider les côtés de la tente, pour tenter en vain de la stabiliser. Ses enfants se souviennent encore des efforts qu’elle et son mari ont déployés, l’hiver dernier, pour maintenir le mât de la tente qui abritait leur famille, l’hiver dernier, alors que le vent soufflait fort et le faisait vaciller. Ils grelotaient de froid et de peur sous l’orage. La pluie avait trempé la tente et malgré leurs efforts, la tente s’est effondrée sur les enfants. La famille toute entière a dû chercher refuge dans une maison voisine.











































Comme des milliers d’autres, la maison des Al-Assar a été détruite pendant la guerre d’Israël contre la Bande de Gaza. Aujourd’hui, elle redoute la répétition de la même expérience de punition que l’hiver dernier. Sa voisine, Hajja Fatma Hamdan, qui vit dans le même camp de réfugiés avec sa famille, se souvient de la quantité de pluie qui a inondé la tente pendant que sa famille dormait. Ils se sont réveillés paniqués et tout ce qu’ils ont pu faire fut d’abandonner la tente et ce qu’elle contenait et chercher refuge ailleurs.

Les résidents du camp de réfugiés, installé près de Beit Lahia, disent que les conditions de vie sous les tentes ont provoqué beaucoup de problèmes de santé chez les sans-abris, en particulier les enfants, vomissements, diarrhées et crampes d’estomac. Nehaya, dont le mari a été tué pendant la guerre israélienne, dit que l’hiver dernier, elle a dû continuellement emmener ses enfants à la clinique de Beit Lahia pour des rhumes et des bronchites.

Alors que l’hiver approche, les occupants de ce camp – comme ceux des autres camps – se plaignent de ne pas avoir suffisamment de couvertures. Suleiman Al-Masri, dont la maison à Beit Hanoun, au nord-est de Gaza, a été détruite, dit que pour les 15 membres de sa famille, il n’a reçu que sept couvertures d’une organisation caritative. Neuf mois après la fin de la guerre, beaucoup de familles sans abri reviennent dans leurs maisons détruites à la recherche de couvertures sous les tonnes de gravats. La plupart du temps, ils ne retrouvent rien, soit parce que tout a été brûlé, soit parce que tout est enseveli sous les décombres.

Ces familles n’ont aucun refuge, sauf les camps dressés par le gouvernement Hamas, l’UNRWA ou les associations caritatives qui travaillent à Gaza. Des camps pour ceux qui ont perdu leurs maisons sont disséminés partout à Gaza. En fait, des camps ont été installés dans chaque secteur détruit pendant la guerre.

Ceux dont les maisons ont été complètement détruites pendant la guerre ne sont pas les seuls à souffrir du froid de l’hiver. Les Gazaouis dont les maisons n’ont pas été complètement démolies pendant l’attaque souffrent aussi. Dans beaucoup de ces maisons, il faudrait remplacer les fenêtres mais à cause du siège, on ne trouve pas de vitres, ou seulement par les tunnels, et les prix sont montés en flèche. Toutes les fenêtres de la maison de la famille de Ghassan Abu Samha, dans le Camp de Réfugiés d’Al-Maghazi, au centre de Gaza, ont été détruites par l’attaque israélienne. Les huit membres de sa famille sont exposés à l’hiver glacial tandis que la saison froide approche, et aucune réparation n’est possible.

Abu Samha dit à Al-Ahram Weekly qu’il n’a pu se permettre de réparer les fenêtres avec les vitres disponibles, qui sont de toute façon de mauvaise qualité. « La réparation coûte 2.500 shekels (450€), ce qui est pour moi une somme énorme. Je n’ai pas d’autre solution que de couvrir les fenêtres avec du plastique, ce qui me revient à une centaine de shekels (18€). » Le fils d’Abu Samha, Ahmed, 10 ans, se souvient que le froid l’a souvent empêché de dormir l’hiver dernier. Néanmoins, couvrir les fenêtres de plastique est devenu la solution commune à beaucoup de familles de Gaza.

Des centaines de Gazaouis qui vivent près de la frontière entre Israël et la Bande de Gaza, et dont les maisons sont restées intactes, ont décidé de partir par crainte d’être bombardés par Israël. Ils se sentent particulièrement vulnérables parce que leurs maisons sont situées en face des bases de l’armée israélienne, sur la ligne démarcation.

Zaidan Sarar, qui vit sur la frontière, fait partie de ceux qui ont choisi de quitter leur maison et de déménager dans un appartement loué, par peur de l’armée israélienne. Sarar s’est installé dans un appartement à Deir Al-Balah et a abandonné sa maison, disant au Weekly qu’il préférait dépenser son argent dans une location plutôt que de prendre des risques pour sa sécurité. «Lorsque j’ai repensé aux corps des enfants tués pendant la dernière guerre, j’ai décidé de tout faire pour que mes enfants ne subissent pas le même sort, » dit-il. « C’est la raison pour laquelle j’ai cherché à louer un appartement et que j’ai laissé ma maison, dans la construction de laquelle j’ai mis toutes mes économies. »

D’autres familles se débattent avec l’entassement après avoir ouvert leurs portes à des familles sans abri. Gamal Al-Masri, 29 ans, dit qu’il attend la nuit avant de renter chez lui, dans le Camp de Réfugiés d’Al-Nosayrat, au centre de Gaza. Sa maison abrite en ce moment ses parents et ses jeunes frères et sœurs, depuis que leur maison du Camp d’Al-Maghazi, à l’est d’Al-Nosayrat, ait été anéantie l’hiver dernier. Al-Masri, qui est marié et père de cinq enfants, dit auWeekly qu’il passe le plus de temps possible hors de chez lui parce sa maison de trois chambres héberge maintenant 17 personnes. Tandis que l’hiver approche, il a de plus en plus de mal à rester dehors avec ses collègues de travail ou ses voisins, mais il est incapable de vivre dans une maison bondée. Son plus gros problème est aussi le manque de couvertures pour protéger chacun du froid de l’hiver.

Al-Masri n’est pas le seul à avoir été obligé de prendre sa famille chez lui après que l’armée israélienne ait détruit leurs maisons pendant la guerre. En fait, on pourrait dire qu’il a plus de chance que beaucoup d’autres qui doivent héberger leurs familles depuis la guerre israélienne. Adel Sala, 43 ans, n’a pas eu d’autre choix que d’accueillir les familles de deux de ses frères, après que l’armée israélienne ait détruit leurs maisons dans deux attaques distinctes.

Avec 25 personnes vivant maintenant dans sa maison de quatre chambres dans le village d’Al-Qarara, chaque famille s’est installée dans une chambre et les trois hommes dorment dans la quatrième. Sala reconnaît que ce sont des conditions de vie très difficiles, compliquées et embarrassantes. Par exemple, aller à la salle de bains demande une véritable coordination, et lui et ses frères vont à la mosquée pour leurs ablutions pour éviter toute gêne.

Les épreuves terribles sont sans fin cet hiver, et parmi les plus touchés sont les enfants dont les maisons ont été démolies et qui ont dû déménager loin de leur lieu de résidence. Ils ont maintenant à faire de très longues distances pour aller à l’école et manquent aussi de vêtements chauds pour les protéger du froid glacial de l’hiver.
Source : Al Ahram

"L'arme de l'apocalypse", par Gideon Levy

Publié le 7-11-2009


"Voilà comment on crée le scenario du prochain conflit". Une analyse de l’un des rares journalistes israéliens à dénoncer la propagande de guerre et les provocations israéliennes. Merci à Anne-Marie Perrin pour sa traduction.

"Toutes les quelques semaines, il vous faut semer la peur, tous les quelques mois, il vous faut lancer des menaces, et une fois par an ou tous les deux ans, il vous faut avoir une autre petite guerre. La coopération aveugle entre l’institution militaire et les médias assure la promesse d’un autre cycle de combats. De la sorte, il nous est possible d’esquiver en partie le blâme du Rapport Goldstone et de nous vautrer dans ce que nous aimons le mieux : être la victime, se sentir menacé et nous unir face au grand péril extérieur qu’on prétend être à l’horizon.

Les Forces de Défense israéliennes vont se placer au-dessus de tout cela et se laver d’une série de soupçons et d’échecs. Ce qui peut aussi se traduire en budgets énormes, glorification et influence à la fois pour les généraux et les commentateurs militaires. Ce qui génère aussi de bons scores d’audience pour la télévision et fait vendre des journaux à sensation et des systèmes d’armement sophistiqués. Qu’y aurait-il donc de meilleur pour nous ?

Le cri d’alarme le plus récent : la NASA en Palestine ; à Gaza, les systèmes Raphaël de Défense avancée d’Israël. Le Hamas lance une roquette iranienne – il faut qu’elle soit iranienne – à 60 kilomètres. Le chef du Renseignement militaire en a fait état. Le Premier Ministre Benyamin Netanyahu a immédiatement parlé de systèmes de missiles et les médias sont aussitôt entrés dans leur danse de guerre favorite. « Trois millions de citoyens à portée de tir », « Confrontation en décembre », « Etes-vous à portée de tir ? » « Les faubourgs de Tel-Aviv en danger », « Des armes apocalyptiques » - des titres effrayants, accompagnés de cartes non moins alarmantes. « Il s’agit pour l’armée d’une dimension nouvelle à affronter. Il ne s’agit pas d’une question simple mais d’une tout autre histoire. Nous devrions nous rappeler que les pertes seront nombreuses de notre côté », rugissait à la télévision ce baryton national qu’est le commentateur militaire.

Et nous voici de nouveau en prise au grotesque – une bande de terre assiégée et enfoncée dans sa détresse et ses ruines avec une pitoyable organisation paramilitaire dont l’arsenal d’armes serait une honte pour un camp d’entraînement basique de l’armée israélienne, et qui a déjà prouvé son inadéquation durant la dernière guerre. Mais les militants nous sont dépeints comme une superpuissance. Voilà comment on crée le scenario du prochain conflit. Voilà comment on donne du pouvoir non seulement à l’ennemi, mais d’abord et surtout aux Forces de Défense Israéliennes, qui sont à même de battre l’ennemi.

Les commentateurs militaires, tout à leur bellicisme, annoncent, que la guerre est pour bientôt, peut-être même pour le mois prochain. Leurs prédictions furieuses seront de nouveau une prophétie dont ils vont eux-mêmes assurer l’accomplissement . De même que dans ses horribles incarnations antérieures, nous pouvons nous attendre sous peu à une série d’ « incidents » qui vont « chauffer le front » - bombardement d’un tunnel, mitraillage d’un laboratoire d’armes.

Quelques paysans inoffensifs qui oseront s’approcher du mur de sécurité, leurs charrues rouillées en main, seront abattus et dépeints comme des terroristes posant des explosifs ; et en réponse les Palestiniens vont tirer des Qassams vides, semant la peur dans le Néguev et mettant sous pression le gouvernement pour qu’il « fasse quelque chose ».

« La haute hiérarchie ne se demande pas s’il y aura une autre confrontation militaire avec le Hamas, mais quand », selon le cliché relatif à la prochaine guerre. Mais, bien entendu, l’unique question importante n’est pas posée : « Pourquoi ? », plutôt que si ou quand. Là est la question qui ferait réfléchir.

Tout cela serait comique si ce n’était si démoralisant. Même la satire ne serait pas aussi ridicule que cette réalité récurrente. Aucune leçon n’est retenue. Mille commissions d’enquête ne nous épargneront pas cette marche de folie. Gaza est enfermée et tranquille, toutes proportions gardées. Il est sûr qu’elle ne restera pas tranquille si le siège n’est pas levé et si on n’accorde pas à ses habitants des conditions de vie qui soient humaines. Ceux qui aspirent à une autre guerre vaine et criminelle en décembre sont conviés à se joindre à la célébration de l’insanité qui nous submerge et qu’orchestrent les seigneurs de guerre – généraux et commentateurs.

Bienvenue à ceux qui veulent essayer d’arrêter ce cercle vicieux pour concevoir une alternative : la levée immédiate du siège, la reconstruction de Gaza, la libération de Gilad Shalit au prix fixé, un effort pour faire entrer le Hamas dans le processus de paix et une tentative pour atteindre avec lui un accord à long terme. Cela est possible. On ne l’a jamais tenté. Que feront donc les généraux et les commentateurs si – Dieu nous en préserve ! – le calme au Sud continue ?

Source : http://www.haaretz.com/hasen/spages/1126077.html

(Traduit de l’anglais par Anne-Marie PERRIN pour CAPJPO-EuroPalestine)

CAPJPO-EuroPalestinre