samedi 7 novembre 2009

Abbas toujours le préféré des Israéliens

06/11/2009 Les dirigeants israéliens, tout en s'abstenant de faire des commentaires publics, ont exprimé vendredi leur préférence pour que le président palestinien Mahmoud Abbas reste au pouvoir.
"Nous considérons Abbas comme un partenaire pour la paix aussi longtemps qu'il est au pouvoir", a déclaré un haut responsable gouvernemental à l'AFP.
"Nous aimerions démarrer les négociations dès que possible avec la direction palestinienne modérée", a-t-il ajouté sous couvert de l'anonymat.

M. Abbas a annoncé jeudi qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat lors des élections générales palestiniennes prévues en janvier, manifestant ainsi sa frustration devant le blocage du processus de paix.
"Nous ne nous immisçons pas dans les affaires internes des autres. Mais il est évident qu'Israël et les Etats-Unis ont tout intérêt à ce que les Palestiniens aient une direction pragmatique et responsable", a déclaré à la radio le vice-ministre israélien des Affaires étrangères Danny Ayalon.

La décision du président palestinien de ne pas se représenter est analysée comme un "coup tactique" par les dirigeants et les éditorialistes israéliens.
"Cette annonce est un coup tactique destiné d'abord à faire pression sur les Etats-Unis tout en répondant à des besoins internes" palestiniens, a déclaré un responsable gouvernemental non identifié au quotidien Yediot Aharonot.
"Néanmoins, le Premier ministre (Benjamin Netanyahu) ne souhaite pas le départ de Mahmoud Abbas, car après lui viendront des dirigeants plus extrémistes", explique-t-il.

Selon le quotidien Haaretz, le président israélien Shimon Peres a appelé au téléphone M. Abbas vendredi matin pour lui demander de rester en poste.
"Si vous partez, les Palestiniens vont perdre leur chance de parvenir à un Etat indépendant et la situation dans la région va se dégrader", a plaidé M. Peres, cité par le journal.

Le ministre israélien de l'Environnement, Gilad Erdan, un proche de M. Netanyahu, a néanmoins accusé à la radio le président palestinien "de n'avoir rien fait en cinq ans pour parvenir à la paix".

La décision de M. Abbas, âgé de 74 ans, survient au moment où le processus de paix au Proche-Orient est complètement bloqué, les Etats-Unis ayant échoué à convaincre les Israéliens de geler totalement la colonisation dans les territoires palestiniens.
L'Autorité palestinienne réclame un arrêt de la colonisation israélienne, y compris à Jérusalem-est (occupé par Israël en juin 1967) avant de reprendre les négociations.

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=110155&language=fr

Norvège: la justice classe une plainte contre Israël pour crimes de guerre

06/11/2009 La justice norvégienne a décidé de ne pas donner suite à une plainte pour crimes de guerre déposée à l'encontre de hauts responsables israéliens, y compris l'ex-Premier ministre Ehud Olmert, impliqués dans l'offensive militaire dans la bande de Gaza, a-t-elle annoncé vendredi.

Six avocats norvégiens avaient, le 26 avril, porté plainte pour "crimes de guerre" et "violations graves des droits de l'Homme" contre M. Olmert et neuf responsables israéliens accusés d'avoir joué un rôle dans l'intervention militaire qui avait duré du 27 décembre au 18 janvier derniers.

"Nous ne disons pas qu'il n'y a pas eu de crimes de guerre. Nous disons seulement qu'il n'y a pas lieu pour nous d'ouvrir une enquête sur ce point", a déclaré à l'AFP Mme Siri Frigaard, procureur en chef du parquet norvégien.

Les tribunaux norvégiens ont depuis peu une compétence universelle dans les domaines relevant des droits de l'Homme.
"Aucune des personnes visées par la plainte n'a de lien quelconque avec la Norvège", a toutefois souligné le Parquet dans un communiqué.
"Le parquet norvégien devrait faire preuve de retenue avant d'ouvrir une enquête sur des affaires où le crime supposé est commis à l'étranger sans que le coupable réside en Norvège ou ait quelle que relation que ce soit avec ce pays", ajoute le communiqué.
Selon des sources médicales palestiniennes, l'offensive israélienne contre la bande de Gaza, contrôlée par les islamistes du Hamas, avait fait plus de 1.400 morts palestiniens.

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=110171&language=fr

AIEA: nos inspecteurs n'ont rien "trouvé d'inquiétant" sur le site nucléaire de Qhom

Téhéran.Irna. 06 Novembre 2009.

Selon le directeur général de l'AIEA, Mohamad El-Baradei, les inspecteurs n'ont fait aucune découverte inquiétante sur le site nucléaire iranien inspecté fin octobre.

Les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui ont pu se rendre sur le site nucléaire en cours de construction près de la ville sainte de Qhom n'y ont rien "trouvé d'inquiétant".

Le directeur général de l'agence onusienne, Mohamed El-Baradeï, l'a annoncé au New York Times dans son édition de jeudi, déclarant par ailleurs oeuvrer à une possible compromis entre l'Iran et les puissances que sont la Russie, la France et les Etats-Unis qui ont proposé de l'alimenter en combustible nucléaire à des fins civiles.

Les constatations des inspecteurs de l'AIEA sur le site en construction à l'intérieur d'un montagne du désert proche de Qhom "n'ont rien d'inquiétantes", a dit le diplomate égyptien.

L'Iran a révélé en septembre l'existence de ce site.

Les comparaisons des plans avec le site, entretiens avec les scientifiques et employés locaux et prélèvements d'échantillons de sol figureront dans le prochain rapport de l'AIEA sur les activités nucléaires sensibles de l'Iran, attendu à la mi-novembre.

Le directeur général de l'AIEA dont le mandat expire fin octobre, a affirmé par ailleurs qu'il n'existe aucun document à l'appui de soi-disant efforts de l'Iran pour se procurer des armes nucléaires.

Selon Reuters, Mohammad El-Baradeï l'a affirmé lors d'une réunion au Conseil des relations étrangères des Etats-Unis à New-York.

http://www2.irna.ir/fr/news/view/line-96/0911068727094209.htm

Ban : La paix entre Israël et le Liban est fragile


Un casque bleu de la FINUL le long de la "Ligne bleue" à la frontière entre le Liban et Israël.

6 novembre 2009 – Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, estime dans un rapport publié vendredi que la paix reste fragile entre Israël et le Liban, alors qu'un certain nombre d'incidents et de violations graves de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité ont été observés ces derniers mois.

« Globalement, la situation dans la zone d'opérations de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) est restée généralement stable pendant la période considérée et l'état de cessation des hostilités entre Israël et le Liban a persisté », estime M. Ban dans ce rapport remis au Conseil de sécurité.

« Néanmoins, cette période a été marquée par un certain nombre d'incidents et de violations graves de la résolution 1701 (2006) du Conseil, aussi bien au niveau de la Ligne bleue que dans la zone comprise entre la Ligne bleue et le Litani, ce qui témoigne à nouveau de la fragilité persistante de la situation et des risques de détérioration », ajoute-t-il.

Selon lui, dans tous ces cas, la FINUL est restée en liaison étroite et a agi en coordination avec les parties au niveau militaire par des voies bilatérales, les exhortant à faire preuve de la plus grande retenue afin d'éviter une escalade de la situation, puis a porté les incidents à l'attention du mécanisme tripartite. « En outre, mon Coordonnateur spécial pour le Liban est resté en contact étroit avec les parties aux niveaux politique et diplomatique et a cherché à régler les cas de forte tension comme à assurer de manière plus générale l'application de la résolution 1701 (2006) », ajoute-t-il.

Ban Ki-moon exhorte les parties à continuer d'agir avec la plus grande retenue et à respecter l'arrêt des hostilités et la Ligne bleue. Il s'est dit particulièrement préoccupé par les tirs de roquettes du 11 septembre et du 27 octobre – les quatrième et cinquième attaques de ce genre lancées en 2009 contre Israël depuis le Liban. La découverte d'un dépôt d'armes et de munitions à Khirbat Silim est un autre élément inquiétant, de même que les incidents survenus à Tayr Falsay et dans le secteur de Houla en octobre, qui font encore l'objet d'une enquête.

Par ailleurs, M. Ban demande à Israël de cesser immédiatement tous survols du territoire libanais, qui constituent des violations de la souveraineté libanaise et de la résolution 1701.

Le Secrétaire général estime que l'absence de progrès, s'agissant de certains aspects clefs de la résolution 1701, continue d'empêcher l'instauration d'un cessez-le-feu permanent et d'une solution durable entre les parties. Il juge toutefois qu'Israël comme le Liban restent attachés à l'application intégrale de cette résolution.

Il note par ailleurs qu'au moment de la rédaction du rapport, le Premier ministre désigné Saad Hariri, menait toujours des consultations en vue de constituer un gouvernement. « Plus de quatre mois après la tenue des élections législatives, le Liban est toujours sans gouvernement. J'espère que les consultations conduites actuellement par le Premier Ministre désigné Saad Hariri aboutiront bientôt à la formation d'un gouvernement qui aura la confiance du Parlement. Je compte aussi que le nouveau gouvernement s'engagera sans équivoque à appliquer intégralement la résolution 1701 (2006) », dit-il.

http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=20536&Cr=Liban&Cr1=

Le communiqué de la Syrie auprès des Nations unies sur le rapport de Goldstone

06 Nov 2009

Damas / M.Bachar al-Jaafari, délégué permanent de la Syrie auprès des Nations unies, a affirmé que la délégation de la Syrie a voté pour la résolution adoptée par l'Assemblée générale portant sur la criminalisation d'Israël pour ses crimes de guerre commis lors de sa dernière agression contre Gaza "partant de la conviction de la Syrie de la justesse de la cause palestinienne et de la lutte du peuple palestinien pour la libération de ses territoires".

Dans un communiqué lu au nom de la Syrie devant l'Assemblée générale à New York, M.al-Jaafari a souligné que la Syrie considère comme "critère de crédibilité" le vote des pays membres pour la résolution, tout en affirmant le refus de la délégation syrienne de toute allusion sur l'égalité entre l'agresseur et la victime "car c'est Israël qui occupe les terres palestiniennes et qui a utilisé des armes interdites universellement pour tuer les civils palestiniens".

Le communiqué critique vivement l'abstention de certains pays à voter en faveur de cette résolution "car le devoir humain leur implique à affronter les crimes et les violations d'Israël du droit international et des droits de l'Homme", indiquant que lesdits pays se sont allés plus loin dans leur politique de deux poids deux mesures.

"Le renversement des faits constitue un déni des droits d'un peuple sous l'occupation à la résistance contre l'occupant", a fait noter le communiqué, tout en incitant tous les pays membres à sanctionner les Israéliens qui ont commis des crimes de guerre contre l'humanité dans la bande de Gaza.

Notons que l'Assemblée générale des Nations Unies a approuvé à une grande majorité de /114/ le rapport de /Goldstone/ sur les crimes commis par Israël au cours de sa dernière agression contre la bande de Gaza.

Rappelons que le rapport du juge Richard Goldstone, dont /18/ ont voté contre et /44/ d'autres se sont abstenus, avait affirmé la violation par Israël des droits de l'homme et ses crimes de guerre commis contre le peuple palestinien lors de sa dernière agression contre Gaza.

A. Chatta / R.Jorf

http://www.sana.sy/fra/51/2009/11/06/254342.htm

Mahmoud Abbas claque la porte


Abou Mazen se sent trahiAbou Mazen se sent trahi

Au cours d’un discours qualifié d’historique par beaucoup d’observateurs, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a annoncé jeudi, d’un ton calme et ferme, son désir de ne pas se porter candidat à la prochaine élection présidentielle.


Ghaza. De notre correspondant

Au siège de la présidence à Ramallah, devant des membres du Comité central du fatah, du comité exécutif de l’olp et d’autre responsables, le président Abbas, qui semble avoir été fortement déçu par le ralliement des Américains sur la position du gouvernement israélien de droite, relative à la colonisation dans les territoires palestiniens, a déclaré : « J’ai dit aux frères dans le comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et dans le Comité central du Fatah que je ne désire pas me présenter à la prochaine élection (présidentielle). » « je souhaite qu’ils comprennent ce désir, sachant qu’il y a d’autres pas que je prendrai en temps opportun », a ajouté le président palestinien. Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, âgé de 74 ans, symbole de la modération palestinienne, qui a longtemps cru et qui croit encore en la possibilité de règlement de la question palestinienne par les moyens diplomatiques, qui s’est présenté candidat à la succession de son compagnon de route, le défunt Yasser Arafat, en 2005, avec un programme politique déclaré au cours de sa campagne électorale, excluant la résistance armée, se sent aujourd’hui abandonné et seul en face d’israël, dont le gouvernement est le plus à droite depuis sa création.

Ni la communauté internationale ni la nouvelle direction américaine n’ont pu persuader Benyamin Netanyahou, le premier ministre israélien et son gouvernement à aller dans le sens d’une véritable paix ; pis, Barack obama, qui au début de son mandat demandait un gel complet de la colonisation comme le veulent les palestiniens et le président Abbas pour une reprise sérieuse du processus de paix, s’est complètement rallié à la position israélienne qui exige une reprise des négociations sans conditions préalables et qui refuse l’arrêt de la colonisation. la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, l’a dit haut et fort la semaine passée, durant sa visite dans la région : « Les parties doivent reprendre immédiatement les négociations sans conditions préalables. »

L’arrêt de la colonisation : perte de temps

Et a qualifié la proposition du Premier ministre, Benyamin Netanyahu, de limiter la colonisation de « sans précédent ». Même s’il ne l’a pas dit ouvertement au cours de son discours, la nouvelle position égyptienne annoncée par Ahmad Abou El Gheit, le ministre des affaires étrangères, au cours d’une conférence de presse commune avec la secrétaire d’Etat américaine, au caire, la semaine passée, qui, désormais, considère comme perte de temps l’exigence de l’arrêt de la colonisation, a dû peser lourd dans la décision du président palestinien. « Nous devons nous concentrer sur l’objectif final, plutôt que perdre du temps à exiger telle ou telle chose », avait déclaré le chef de la diplomatie égyptienne. Il ne fallait pas plus pour Abou Mazen pour se sentir trahi, poignardé dans le dos, alors qu’il a dû endurer beaucoup de critiques, d’insultes et d’accusations graves de collaboration avec l’ennemi sioniste par ses détracteurs, que ce soit au niveau local, principalement par le mouvement Hamas, ou au niveau régional.

Par la voix de la secrétaire d’Etat, Hillary clinton, la direction américaine a, semble-t-il, accepté le départ du président Abbas. « Il a réaffirmé son engagement personnel à faire tout son possible pour parvenir à une solution à deux Etats pour résoudre le conflit israélo-palestinien (...). J’espère continuer à travailler avec le président Abbas, dans quelque nouvelle fonction que ce soit », a-t-elle dit à Washington. Au niveau local, le mouvement Fatah et l’Organisation de libération de la palestine (OLP) continue de réclamer au président Abbas de revenir sur sa décision et le considèrent toujours comme leur unique candidat. Des manifestations populaires spontanées en guise de soutien au président Abbas, dans lesquelles les citoyens exprimaient leur refus de sa décision de ne pas briguer un second mandat, ont été notées dans plusieurs villes de cisjordanie, dont Ramallah et Jenine. Dans la bande de Ghaza, contrôlée par la force par le mouvement Hamas suite à un putsch armé au mois de juin 2007, et dans laquelle le président Abbas n’a plus aucune autorité, les citoyens ont suivi avec beaucoup d’attention le discours présidentiel, chez eux ou dans les cafés.

Par crainte d’être réprimés par les forces du mouvement islamiste, les citoyens ne sont pas sortis dans les rues comme en cisjordanie. Le mouvement Hamas, accusé par le président Abbas d’être responsable de la division interpalestinienne et d’avoir donné le prétexte à Israël de prétendre qu’il n’existe pas de partenaire palestinien crédible pour faire la paix, a considéré la décision d’Abou Mazen comme une affaire intérieure du Fatah. Oussama Hamdane, le représentant du Hamas au Liban, a qualifié l’évènement de « pièce théâtrale ». En tous les cas, si le président Abbas reste décidé à mettre un terme à son parcours militant en tant que premier responsable palestinien, israël et les Américains auront perdu une occasion inouïe de faire la paix avec les palestiniens par les moyens diplomatiques. cela signifie l’échec de la politique de modération, qui, automatiquement, devrait laisser la place à une autre qui embrasera de nouveau la région.

Par Fares Chahine

http://www.elwatan.com/Abou-Mazen-se-sent-trahi

L’ONU demande des enquêtes sur la guerre à Gaza

07/11/2009
L'Assemblée générale des Nations unies a adopté jeudi une résolution demandant à Israël et aux Palestiniens d'enquêter sur les accusations de crimes de guerre du rapport Goldstone sur l'offensive de la bande de Gaza. Après deux jours de débats, ce texte non contraignant a été voté par 114 voix contre 18 et 44 abstentions. Israël et les États-Unis ont voté contre, de même que plusieurs européens, illustrant les divisions de l'UE sur le sujet. Récusant la résolution, le ministre israélien des Affaires étrangères a jugé l'Assemblée générale de l'ONU « complètement déconnectée de la réalité ». Israël, poursuit-il dans un communiqué, se réserve toujours un « droit à l'autodéfense » et « continuera à protéger ses citoyens du terrorisme international ». Le texte s'appuie sur les conclusions du rapport sur l'intervention israélienne dans le territoire palestinien, en décembre et janvier derniers, établi par le juriste sud-africain Rochard Goldstone et commandé par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Dans son rapport, rendu public le 15 septembre, le juriste fustige les deux parties, mais réserve ses traits les plus durs pour Israël. Le conflit s'est soldé par la mort de près de 1 400 Palestiniens et de treize Israéliens.
L'adoption de cette résolution, qui n'a aucun caractère contraignant, est peu susceptible de déboucher sur les enquêtes qu'elle réclame, mais elle représente un succès diplomatique pour les pays arabes, promoteurs du texte.

Une brèche dans le mur !

07/11/2009
Alors que le monde s’apprête à célébrer le 20e anniversaire de la chute du mur de Berlin, de jeunes Palestiniens ont ouvert, hier, une brèche dans le mur de Cisjordanie. « Peu importe leur taille, tous les murs tombent », pouvait-on lire sur une banderole collée sur la structure.
Alors que le monde s’apprête à célébrer le 20e anniversaire de la chute du mur de Berlin, de jeunes Palestiniens ont ouvert, hier, une brèche dans le mur de Cisjordanie. « Peu importe leur taille, tous les murs tombent », pouvait-on lire sur une banderole collée sur la structure.
Tout en s'abstenant de faire des commentaires publics, les dirigeants israéliens ont exprimé leur préférence pour que le président palestinien reste en place.
En annonçant son intention de ne pas se représenter, le président palestinien Mahmoud Abbas a exprimé sa frustration devant le blocage du processus de paix et mis la pression sur les États-Unis, dont il espérait le soutien face à la colonisation israélienne. Pour l'heure, il reste en poste jusqu'aux élections générales palestiniennes, prévues en principe le 24 janvier, mais qui pourraient être repoussées en raison des divisions internes palestiniennes. Ses adversaires ont beau jeu de dénoncer une nouvelle « manœuvre tactique » de la part d'un homme qui a souvent brandi les menaces de démission durant sa longue carrière de dirigeant palestinien, quitte à faire marche arrière au dernier moment.
Mais aux yeux de ses partisans, ce geste fort illustre l'exaspération de tout un peuple lassé d'un processus de paix avec Israël qui n'a guère avancé depuis son lancement à Oslo en 1993, tandis que sur le terrain, la colonisation israélienne multipliait des faits accomplis difficilement réversibles. M. Abbas « croit toujours aux vertus d'une solution négociée mais il ne peut continuer sans obtenir quelque chose des Américains », a estimé hier l'analyste palestinien Hani al-Masri.
Les espoirs que le numéro un palestinien avait mis dans le président Barack Obama ont été douchés par le recul de l'administration américaine qui exhorte désormais les Palestiniens à renoncer à leur exigence d'un gel total de la colonisation en vue d'une reprise des négociations de paix avec Israël. M. Abbas, dont la cote de popularité chez les Palestiniens s'est effondrée ces dernières semaines, « a voulu adresser un message aux États-Unis et à Israël pour dire à quel point l'option modérée qu'il représente est en péril », estime le politologue Naji Sharrab.
La décision de M. Abbas, 74 ans, survient au moment où le processus de paix est complètement bloqué, les États-Unis ayant échoué à rapprocher les vues entre les deux protagonistes. En faisant part de sa décision jeudi, M. Abbas n'a pas caché sa déception devant la politique de l'administration Obama. « Nous nous sommes félicités et nous avons été optimistes lorsque le président Obama a annoncé la nécessité d'un arrêt complet des colonies » en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée en 1967, a souligné M. Abbas. « Nous avons été surpris par son soutien (ultérieur) pour la position israélienne », a-t-il déploré, en allusion aux récents propos de la secrétaire d'État Hillary Clinton. Mme Clinton avait apporté à Jérusalem son soutien au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui veut une reprise des pourparlers sans conditions préalables et ne propose qu'un gel partiel de la colonisation. Même si Mme Clinton a fait ensuite marche arrière, ses propos ont suscité une immense surprise et de l'incompréhension, sinon de la colère, dans le camp palestinien.
Israël, tout en s'abstenant de faire des commentaires publics, ne cache pas sa préférence de voir le modéré et pragmatique Abbas rester en place. Ce dernier « pourrait fort bien revenir sur sa décision sous la pression populaire ou des instances politiques (palestiniennes) », souligne M. Sharrab, de l'Université al-Azhar de Gaza. Les cadres de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et du parti Fateh - organisations dirigées par M. Abbas - ont fait savoir au président qu'ils rejetaient sa décision et le soutenaient toujours comme leur candidat à la présidentielle. Dans les villes de Ramallah, Hébron et Jéricho, en Cisjordanie, des Palestiniens ont manifesté pour demander à M. Abbas de se présenter à l'élection.
À l'étranger, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a exhorté le président palestinien à revenir sur sa décision, selon l'agence de presse égyptienne MENA. De son côté, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a estimé que M. Abbas devait « continuer sa démarche vers la paix ». Pour sa part, le chef de la diplomatique britannique David Miliband a estimé que le président palestinien a « un rôle majeur » à jouer pour l'avenir du processus de paix au Proche-Orient.

Des Palestiniens ouvrent une brèche dans le mur de séparation

publié le samedi 7 novembre 2009

Le Monde
De magnifiques photos de Palestiniens qui, à un moment où en Occident on ne parle que du Mur de Berlin, rappellent au monde que d’autres murs, honteux et illégaux, existent aujourd’hui, comme celui que l’occupant israélien construit sur et contre leur terre, pour les en spolier, encore... [1].

[1] Intro : C. léostic, Afps

Un échec

publié le vendredi 6 novembre 2009

Amira Hass
Intervention d’Amira Hass à la réception de son Prix du Courage en Journalisme 2009 [1]

Permettez-moi de commencer par une correction. Correction ô combien impolie, allez-vous penser à juste titre, mais de toute façon, nous, les Israéliens, nous sommes pardonnés pour bien pire qu’une impolitesse.

Ce qui est si généreusement appelé aujourd’hui par la Fondation internationale des femmes dans les médias (IWMF) l’œuvre de ma vie doit être requalifié. Parce que c’est un Echec. Rien de plus qu’un échec. L’échec d’une vie.

Pensez-y, c’est juste cette partie de ma vie qui pose question : après tout, c’est environ un tiers de ma vie, pas plus, que j’ai consacré au journalisme.

Aussi, si cette période de ma « vie » vous donne l’impression que je vais bientôt prendre ma retraite - alors cette impression il faut la dissiper. Je n’envisage pas d’arrêter très vite ce que je fais.

Qu’est-ce que je fais ? On me définit en général comme journaliste pour les questions palestiniennes. Mais en réalité, mes articles portent sur la société et la politique israéliennes, sur la Domination et ses ivresses. Mes sources ne sont pas des documents secrets ou des comptes rendus divulgués de réunions de personnalités de Pouvoir et au Pouvoir. Mes sources sont les chemins ouverts à tous par lesquels les opprimés sont dépossédés de leurs droits à l’égalité en tant qu’êtres humains.

Il reste tant encore à apprendre sur Israël, sur ma société, et sur les décideurs israéliens qui inventent des restrictions comme interdire aux étudiants de Gaza de s’instruire dans une université palestinienne de Cisjordanie, à quelque 70 kilomètres de chez eux. Autre interdiction : interdire aux jeunes (de plus de 18 ans) d’aller voir leurs parents à Gaza, pour s’enquérir de leur santé. S’ils venaient à mourir, des responsables israéliens respectueux des ordres permettraient la visite. S’il s’agit de jeunes de moins de 18 ans, la visite serait autorisée. Mais, d’un autre côté, les parents au second degré ne sont pas autorisés à rendre visite à des frères et sœurs mourant ou en bonne santé à Gaza.

C’est une question philosophique curieuse, pas seulement journalistique. Pensez-y : qu’y a-t-il de si dérangeant pour le système israélien, dans le fait de savoir si des pères ou des mères sont en bonne santé ? Qu’y a-t-il de si dérangeant dans le fait qu’un jeune choisisse et acquière une meilleure instruction ? Et ce ne sont-là que deux parmi une longue, longue liste d’interdictions israéliennes.

Et quand j’écris sur le territoire palestinien de Cisjordanie, qui est petit à petit détruit et morcelé, ce n’est pas seulement sur des gens qui ont perdu leurs biens familiaux et leurs moyens de substances ; ce n’est pas seulement sur des opportunités de plus en plus rares pour un peuple coupé de tout dans des enclaves surpeuplées. J’écris en réalité sur l’habileté des architectes israéliens. C’est une manière de faire savoir comment l’urbanisme israélien sur le terrain contredit les proclamations officielles, un phénomène qui caractérise les actes de tous les gouvernements israéliens, d’autrefois comme d’aujourd’hui. Bref, il y a tant de choses pour me tenir occupée pendant une autre vie, ou au moins pendant le reste de ma vie.

Mais, comme je l’ai dit, la véritable correction est ailleurs. Ce n’est pas d’une réussite que nous devrions parler, mais d’un échec.

C’est l’échec de ne pas avoir amené l’opinion publique israélienne et internationale à utiliser et à accepter les termes et les mots justes - ceux qui reflètent la réalité. Et non pas le nouveau langage orwélien qui prospère depuis 1993 et qui a été adroitement imposé et propagé par ceux qui y ont intérêt.

La terminologie du processus de paix, qui a dominé, brouille la perception des véritables processus en cours : un mélange particulier d’occupation militaire, de colonialisme, d’apartheid, d’autonomie palestinienne limitée dans des enclaves, et de démocratie pour les juifs.

Ce n’est pas mon rôle en tant que journaliste de faire accepter par les juifs et mes compatriotes israéliens que ces processus sont immoraux et gravement imprudents. C’est mon rôle, par contre, d’exercer le droit à la liberté de la presse afin de donner les informations et de faire que les gens sachent. Mais, comme je ne l’ai que trop découvert, le droit de savoir ne signifie pas un devoir de savoir.

Des milliers de mes articles et des millions et des millions de mes mots se sont envolés. Ils ne pouvaient rivaliser avec le langage officiel qui a été adopté volontiers par les médias de masse, et qui est utilisé afin de décrire de façon trompeuse la réalité. Un langage officiel qui encourage les gens à ne pas savoir.

En effet, un échec retentissant pour un journaliste.

[1]

Amira Hass a reçu le prix international de la Liberté de la presse de l’Unesco :

Le Prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano 2003 a été décerné à la journaliste israélienne Amira Hass, qui vit et travaille depuis dix ans dans les Territoires palestiniens pour le quotidien israélien Ha’aretz, par le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, sur recommandation d’un jury international.

« Amira Hass a montré un engagement professionnel et une indépendance exceptionnels, ainsi qu’un véritable courage, tout au long de la décennie écoulée. Si la paix s’établit entre Israéliens et Palestiniens, ce sera grâce à des personnes comme Madame Hass, qui sont capables de regarder les faits et de les comprendre, sans préjugé », a déclaré Koïchiro Matsuura.

Le jury était présidé par le Jamaïcain Oliver Clarke, Président de Gleaner Company Limited, qui a déclaré : « Ces dix dernières années, Amira Hass a fait preuve d’un courage et d’un professionnalisme exemplaires alors que son travail de recherche de la vérité lui valait d’être soumise à de fortes pressions ».

Amira Hass est la première et unique journaliste israélienne vivant dans les Territoires palestiniens. Elle a emménagé à Gaza après la signature des accords israélo-palestiniens de décembre 1993 puis s’est installée à Ramallah en Cisjordanie en 1997. Malgré des restrictions imposées tant par les autorités militaires israéliennes que par les autorités palestiniennes (ANP), Mme Hass a écrit sans relâche des articles empreints de compassion sur la vie quotidienne et les difficultés des Palestiniens. Le regard indépendant et critique qu’elle porte tant sur la politique israélienne que sur celle des Palestiniens a exposé cette journaliste à des pressions des deux côtés.

Fille de survivants de l’Holocauste, Madame Hass est née à Jérusalem en 1956 et a étudié l’histoire à Jérusalem et à Tel-Aviv. Après avoir enseigné, elle a commencé à exercer la profession de journaliste en 1989 à la rédaction de Ha’aretz et a commencé à écrire sur les Territoires palestiniens en 1991, aucunement intimidée par le danger et les critiques des Israéliens et des Palestiniens.

Le prix d’un montant de 25 000 dollars est décerné chaque année sur la recommandation d’un jury international de professionnels des médias du monde entier. Il sera remis le 3 mai à Kingston (Jamaïque) lors d’une cérémonie organisée par l’UNESCO pour célébrer la Journée mondiale de la liberté de la presse.

Créé en 1997 par le Conseil exécutif de l’UNESCO, le Prix est destiné à mettre en valeur le travail d’une personne, d’une organisation ou d’une institution ayant contribué de manière notable à la défense et/ou à la promotion de la liberté d’expression dans n’importe quelle partie du monde, surtout si cette action a mis sa vie en péril. Le Prix porte le nom du journaliste colombien Guillermo Cano, assassiné pour avoir dénoncé les activités des puissants barons de la drogue de son pays. Les candidatures sont proposées par des organisations régionales et internationales qui font la promotion de la liberté d’expression.

Les journalistes qui ont été lauréats du Prix mondial de la liberté de la presse sont : Geoffrey Nyarota (Zimbabwe) en 2002 ; le journaliste actuellement détenu, U Win Tin (Myanmar) en 2001, Nizar Nayyouf (Syrie) en 2000, Jesus Blancornelas (Mexique) en 1999, Christina Anyanwu (Nigeria) en 1998 et Gao Yu (Chine) en 1997.

http://portal.unesco.org/ci/fr/ev.p...

Amira Hass est journaliste à Haaretz. Elle vit à Ramallah en Palestine occupée.

Un convoi belge à destination de Gaza bloqué en Egypte

publié le samedi 7 novembre 2009

BELGA
Un convoi humanitaire à destination de Gaza est bloqué par les autorités égyptiennes à Port-Saïd depuis plusieurs semaines. Cette aide humanitaire a largement été fournie par des donateurs belges.

L’opération de solidarité "Miles of Smiles" est destinée à fournir des véhicules et du matériel médical aux enfants de la bande de Gaza. "Les donateurs belges ont fourni, à eux seuls, 25 minibus scolaires et une centaine de chaises roulantes", indique Mohammed Hajjaji de l’Asbl Aksahum.

Les premiers chargements ont été débarqués à Port-Saïd début octobre. Un convoi par route devait acheminer les camionnettes et conteneurs à Gaza, à 240 kilomètres de Port-Saïd, où l’aide est pour l’instant bloquée pour des raisons de "sécurité".

Les associations impliquées dans l’opération déplorent la "mauvaise volonté" dont feraient preuve les autorités égyptiennes, qui invoquent un problème d’embarcation, et l’impossibilité d’assurer la sécurité du convoi. Mohammed Hajjaji a obtenu des autorités de pouvoir transférer l’aide par voie maritime vers le port d’El Arish, "mais cela ne signifie pas encore que l’aide arrivera à bon port, à Gaza", précise-t-il dans Le Soir.

publié par la Libre Belgique

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