samedi 24 octobre 2009

Uranium appauvri : les bébés morts en Iraq et en Afghanistan ne sont pas une blague

vendredi 23 octobre 2009 - 20h:44

Dave Lindorff - Counterpunch


L’impact réel de l’utilisation d’un armement à uranium appauvri sur les régions urbanisées ne sera connu qu’au fil des ans, quand les conséquences toxiques commenceront à apparaître dans l’accroissement du nombre de cancers, de malformations congénitales et autres troubles génétiques en Iraq et en Afghanistan.

Les armes à uranium appauvri

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Malformation congénitale chez un enfant irakien causée par l’UA
(Source : Planète Non Violence)

L’horreur de la campagne américaine Agent orange au Vietnam, sur laquelle j’ai écrit le 15 octobre, pourrait finalement être surpassée par l’horreur des armes à uranium appauvri que les USA ont commencé à utiliser pendant la Guerre du Golfe de 1991 (300 tonnes) et qu’ils ont utilisées plus massivement, surtout sur des secteurs beaucoup plus habités, pendant la guerre en Iraq et aujourd’hui pour l’intensification de la guerre en Afghanistan.

L’uranium appauvri, malgré sa dénomination plutôt atténuante, n’est pas appauvri de sa radioactivité ou de sa toxicité. Le terme appauvri se réfère à la réduction des isotopes U-235 nécessaires aux réactions de la fission dans les réacteurs nucléaires. Les déchets nucléaires provenant des centrales nucléaires, connus sous le nom d’uranium appauvri, sont essentiellement composés d’isotopes d’uranium U-238, ainsi que d’U-236 (produit de la fission du réacteur nucléaire, qu’on ne trouve pas dans la nature) et d’autres oligoéléments radioactifs. Il s’avère être un métal idéal pour un certain nombre d’emplois d’armements et il a été amassé par le Pentagone.

1,7 fois plus lourd que le plomb et beaucoup plus dur que l’acier, avec en plus la propriété de brûler à une température extrêmement élevée, l’uranium appauvri a prouvé qu’il était un pénétrateur idéal pour les ogives destinées à transpercer des blindages épais ou des blockhaus en béton compact faits de béton armé et d’acier. En conséquence, l’uranium appauvri a trouvé sa place comme munitions pour les mitrailleuses de 30 mm, surtout les Warthog A-10 des avions de combat pour attaques terrestres dont on se sert massivement en Iraq et en Afghanistan (tout comme au Kosovo).

C’est aussi une ogive de choix utilisée sur les chars d’assaut Abrams et elle le serait également pour les bombes anti-blockhaus GBU-28 et plus tard les GBU-37. L’uranium appauvri sert également comme ballast dans les missiles de croisière, il s’enflamme alors quand les missiles font exploser leurs charges d’explosifs conventionnels. Certains missiles de croisière sont également conçus pour atteindre des cibles renforcées et seraient équipés d’ogives à uranium appauvri à l’instar du missile air/sol AGM-130 qui porte une ogive pénétrante d’une tonne.

Alors que le Pentagone continue d’affirmer, contre toute évidence scientifique, que l’uranium ne pose aucun risque, les troupes US en Iraq auraient été informées d’éviter tous les sites sur lesquels ces armes ont été utilisées : les chars d’assaut iraquiens, les blockhaus explosés, etc. Bizarrement, les autorités sanitaires internationales ont été empêchées de faire des études sur les sites concernés par l’uranium appauvri.

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Soldat US manipulant un obus à uranium appauvri.
(Source : Gulflink)

Une série d’articles datant de plusieurs années du Christian Science Monitor ont montré comment des journalistes de ce journal s’étaient rendus sur de tels sites avec des compteurs Geiger et avaient relevé un taux « élevé » de radioactivité. L’uranium appauvri est un grand danger non pas en tant que métal, mais une fois qu’il a explosé et brûlé, et que les particules d’oxyde d’uranium, qui est tout aussi radioactif que les isotopies purs, peuvent être inhalées ou ingérées. Même la plus petite particule d’uranium est tout aussi mortellement toxique qu’un produit chimique et peut être cause de cancer.

Des rapports font état d’augmentation spectaculaire dans la fréquence des bébés nés malformés à Fallujah, où des armes à uranium appauvri ont été largement utilisées durant l’agression de novembre 2004 sur cette ville, par les Marines US.

Mais l’impact réel de l’utilisation première d’un armement à uranium appauvri sur les régions urbanisées ne sera connu qu’au fil des ans, quand les conséquences toxiques de ce dernier crime de guerre états-unien commenceront à apparaître dans l’accroissement du nombre de cancers, de malformations congénitales et autres troubles génétiques en Iraq et en Afghanistan.

* Dave Lindorff est journaliste, basé à Philadelphie, et chroniqueur. Son dernier livre, The Case for Impeachment(Presse St Martin, 2006, est disponible maintenant en livre de poche). Il peut être contacté à l’adresse :dlindorff@mindspring.com

20 octobre 2009 - Counterpunch - traduction : JPP

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=7504

L’Autorité palestinienne veut devenir membre de la Cour Pénale Internationale

vendredi 23 octobre 2009 - 06h:22

Ma’an News Agency


Le ministre palestinien de la Justice [Autorité de Ramallah] Ali al-Kashan, a présenté ce vendredi au procureur général de la Cour Pénale Internationale des documents exposant les allégations de crimes de guerre israéliens commis avant la guerre contre Gaza.

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[MaanImages]

Al-Khashan a dit qu’il a également répondu à diverses demandes de renseignements de la cour, qui garantiraient à la Palestine une place au sein du Statut de Rome et d’être dès lors membre à part entière de la Cour.

Pour devenir membre, un Etat doit signer puis ratifier le Statut de Rome. Une fois membre partie de la CPI, la Cour peut procéder à des investigations sur des crimes commis sur le territoire du membre, ou par un citoyen de l’Etat membre. Le membre est obligé de déférer les suspects de son Etat une fois l’accord ratifié. Les membres sont également en droit de voter au sein des organes de gouvernance de la CPI.

Al-Khashan a déclaré à Ma’an au cours d’un entretien téléphonique que lui-même et une délégation préparaient les documents requis par la Cour en vue de devenir membre à part entière.

Il a toutefois averti que ceux qui attendaient une action de la CPI sur les crimes de guerre israéliens devaient « prendre patience » car « nous n’avons aucune documentation pour les crimes palestiniens », mais que la qualité de membre du corps international donnerait aux Palestiniens « la capacité de se confronter avec un suivi pacifique des révélation sur les crimes de guerre israéliens ».

Le ministre a ajouté que ces efforts étaient la continuation d’efforts antérieurs pour devenir membre de la Cour. Il a noté que « l’Autorité palestinienne poursuit les démarches entreprises antérieurement pour faire partie du statut de Rome ».

« Le rapport Goldstone présente des mécanismes [menant à la poursuite de criminels de guerre israéliens], et le Conseil des droits de l’homme présente des mécanismes qui clarifient ces démarches » dit al-Kasham, « maintenant l’AP exécute ces démarches ».

17 octobre 2009 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à
: http://www.maannews.net/eng/ViewDet...
Traduction de l’anglais : Marie Meert

Les Palestiniens, un peuple otage: broder pour survivre et résister

23/10/2009 Dans son logis chichement meublé d'un village proche de Ramallah, en Cisjordanie, Naama Asi brode des robes pour ses sœurs palestiniennes de la diaspora, des robes qui rapportent des centaines de dollars.
A 48 ans, elle peut ainsi soutenir son père âgé et son frère handicapé, tout en préservant une tradition artisanale qui remonte à des générations et relie les exilés palestiniens à leur terre.
"En faisant de la broderie, j'ai le sentiment que les femmes peuvent restaurer notre héritage et le sauver de la disparition", plaide-t-elle, ses doigts déformés enfilant avec dextérité une aiguille dans le tissu.
Mme Asi, qui exerce son art depuis plus de 20 ans, enseigne à présent la broderie aux jeunes femmes d'une coopérative de la ville d'Al-Bireh, près de Ramallah.

Ces dernières années, les Palestiniennes de Cisjordanie se sont mises à la broderie traditionnelle pour faire vivre leurs familles, les maris ayant du mal à trouver un travail stable.

Une robe brodée à la main se vend de 1.200 à 1.500 dollars sur le marché international. Les brodeuses perçoivent environ 300 dollars pour ce travail qui requiert un à deux mois d'efforts, selon des statistiques de la coopérative d'Al-Bireh, qui compte environ 2.500 employées.
"La broderie a permis aux femmes palestiniennes de trouver une source de revenus, d'autant plus nécessaire que les hommes ne peuvent pas travailler à cause des bouclages israéliens", explique Farida al-Amed, la directrice de la coopérative.

Depuis la deuxième Intifada (soulèvement) de 2000-2004, Israël limite strictement les mouvements des Palestiniens en Cisjordanie et a réduit le nombre des permis de travail sur son territoire pour des raisons de sécurité.

Pour la directrice, la broderie est non seulement une source de revenus mais aussi un moyen d'exprimer leur créativité pour des femmes vivant souvent dans des villages déshérités ou des camps de réfugiés.
"Les femmes ont aussi choisi ce genre d'activité parce qu'elles peuvent travaillez chez elles", ajoute Mme al-Amed.

La coopérative fournit surtout la diaspora palestinienne. Ainsi, un de ses récents clients est le propriétaire d'un restaurant aux Etats-Unis qui a commandé une série d'uniformes brodés pour son personnel.

La broderie traditionnelle palestinienne est également populaire auprès des étrangers installés en Cisjordanie. Rija Ghazawna, une brodeuse de 40 ans, a récemment réalisé le logo d'une firme japonaise implantée à Ramallah.
Commerçant à Ramallah, Suhail Shamaa, 40 ans, s'est spécialisé dans la vente des broderies locales qu'il achète dans les villages des alentours.
"Les femmes aiment beaucoup cet artisanat, essentiellement parce qu'elles passent beaucoup de temps à la maison et que leurs loisirs sont limités", souligne-t-il.
A l'intérieur de sa boutique, sont exposées des broderies reproduisant des des versets de la Bible ou des sourates du Coran.
"Un des éléments caractéristiques de la broderie palestinienne, c'est qu'elle répond à la fois aux goûts des musulmans et des chrétiens de Palestine. En celà, elle est un symbole de notre culture", note-t-il.

Mais depuis quelques années l'artisanat fait main subit la vive concurrence de la broderie mécanique ou des tissus bon marché importés de Chine.
"Pourtant, cela n'a strictement rien à voir. Ce que l'on brode à la main est infiniment plus beau que ce qui est produit à la machine", assure Mme Asi avec véhémence.

Par Hossam EZZEDINE
(AFP)

http://www.almanar.com.lb/NewsSite/NewsDetails.aspx?id=108201&language=fr

Solana : « Israël est un membre de l’Union européenne »




Pour la seconde année consécutive, le président d’Israël, Shimon Peres, a convoqué une imposante conférence,Facing Tomorrow (Jérusalem, 20-22 octobre 2009). Plus de 3 500 personnes y sont inscrites.

Parmi les orateurs, on relève l’écologiste britannique Baron David Mayer de Rothschild ; le président de Skype Josh Silverma ; le fondateur de Wikipedia Jimmy Wales ; le maître spirituel indien Sri Sri Ravi Shankar (qui enseigne la méditation transcendantale aux dirigeants irakiens), ou le directeur de Publicis Maurice Lévy.

La liste des orateurs politiques comprend notamment Susan Rice (ambassadrice des États-Unis à l’ONU), Ivanov Gjorgje (président de Macédoine), Stjepan Mesi (président de Croatie), Radoslaw Sikorski (ministre polonais des Affaires étrangères), José María Aznar (ancien Premier ministre d’Espagne), Tony Blair (ancien premier ministre du Royaume-Uni), Leonid Kuchma (ancien président d’Ukraine). La France est représentée par Anne-Marie Idrac (ministre du Commerce extérieur).

C’est la table ronde « Changer la crise en opportunité », à laquelle participaient le spécialiste de l’intelligence artificielle Raymond Kurzweil (membre de l’US Army Science Advisory Board), l’essayiste français Bernard-Henry Lévy, la juriste Ruth Gavinson (ex-membre de la Commission Winograd) et le diplomate Javier Solana (ancien secrétaire général de l’OTAN et actuel haut représentant de l’Union européenne), qui a suscité la surprise.

M. Solana, très en forme, a déclaré : « Israël permettez-moi de le dire, est un membre de l’Union européenne sans être membre de ses institutions ». M. Solana a poursuivi en notant qu’Israël est « partie prenante à tous les programmes de l’Union » et apporte un haut savoir-faire dans les technologies de pointe.

Il a souligné qu’aucun des États en cours d’adhésion à l’Union n’a de relation aussi étroite avec l’Union qu’Israël, bien que cet État n’ait jamais été candidat à entrer dans l’Union. Il a assuré l’auditoire que Bruxelles faisait son possible dans le dossier iranien. Enfin, il a conclu que la lenteur du processus de paix israélo-palestinien n’était pas imputable à Israël, mais à un simple problème de méthodologie.

http://www.voltairenet.org/article162621.html

Demande d’aide juridique contre l’Europe

Naplouse - 23-10-2009
Par Abdel Sattar Kassem > sattarkassem@hotmail.com
Le docteur Abdel Sattar Kassem est professeur en science politique à l’Université National An-Najah, Naplouse, Palestine occupée.
Nous savons que l’Autorité Palestinienne antinationale, de type Vichy, ne peut pas fonctionner sans le soutien financier et l’expertise de l’Union européenne. Les Européens aident cette autorité dans ces mesures répressives et oppressives contre le peuple palestinien pour liquider les droits nationaux palestiniens.

Je suis une des victimes de cette autorité, dont les attaques contre mes biens et ma liberté individuelle m’ont coûté environ 100.000$, en plus des dommages psychologiques.

Dernièrement, j’ai été emprisonné après un procès au pénal où j’ai été accusé d’avoir porté préjudice à la brillante image d’une recrue de la sécurité préventive et d’une recrue des services secrets.

En avril, j’ai été détenu pendant trois nuits, et j’ai comparu devant le tribunal quatre fois pour chaque affaire. Le Procureur général de l’Autorité n’a présenté aucune preuve contre moi, et les accusateurs ne se sont montrés que lors de la première audience.

Lors des suivantes, ni les accusateurs ni les témoins ne se sont présentés. Chaque fois, le juge a décidé d’un report à une nouvelle date, et la prochaine audience aura lieu le 23 décembre 2009. J’ai protesté et j’ai demandé l’annulation des deux affaires, sans succès.

Je suis professeur d’université, écrivain et chercheur, et je n’ai pas de temps à perdre avec la futilité et l’insignifiance de l’Autorité palestinienne.

C’est la raison pour laquelle j’envisage d’intenter une action en justice contre l’Union européenne qui entretient cette autorité palestinienne. Les Européens devraient être obligés de se conformer aux normes d’un pouvoir judiciaire efficace et juste, et devaient cesser de financer l’Autorité.

Si nous exerçons une pression juridique sur l’Union, nous fournirons une aide énorme aux Palestiniens, qui sont perdus au milieu d’un système juridique palestinien complètement corrompu et inefficace.

J’en ai même discuté avec le représentant de la Commission européenne pour les droits de l’homme, lorsqu’il est venu me voir à Naplouse. J’ai insisté sur le fait que les Européens ne devraient pas s’aliéner le peuple palestinien dans l’intérêt d’une Autorité dont la survie est impossible. Il ne m’a jamais répondu.

Je vous serais reconnaissant pour toute aide à ce sujet.

Professeur Sattar Kassem
23 octobre 2009

Enrichissement d'uranium en Iran: colère en Israël


16:53|23/ 10/ 2009

TEL-AVIV, 23 octobre - RIA Novosti. Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a invité la communauté internationale à interdire complètement l'enrichissement d'uranium par l'Iran et à adopter contre ce pays des "sanctions immédiates et sévères".

La déclaration de M.Barak constitue au fond la première réaction publique des autorités israéliennes au projet d'enrichissement complémentaire d'uranium iranien à l'étranger, proposé par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Si ce projet est approuvé, "il retardera d'environ un an les activités de l'Iran axées sur l'accumulation de matières enrichies. Mais si nous n'arrêtons pas le processus d'enrichissement, cela reviendra à accorder à l'Iran le droit légitime d'enrichir de l'uranium sur son territoire à des fins pacifiques, ce qui va à l'encontre de notre position et de celle de certains participants aux négociations selon laquelle le véritable objectif de Téhéran est de créer sa propre arme nucléaire", indique vendredi le Jerusalem Post, citant M.Barak.

"Il est indispensable de ne pas se borner à l'expédition de matières enrichies vers l'étranger, mais de stopper définitivement l'enrichissement d'uranium en Iran", a affirmé le ministre, ajoutant que les négociations diplomatiques avec Téhéran devaient être "limitées dans le temps" et assorties de "sanctions immédiates et sévères".

http://fr.rian.ru/world/20091023/123650242.html

Israël demande à Ban Ki-moon de remiser le rapport Goldstone

24/10/2009
Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a demandé au chef de l'ONU Ban Ki-moon de ne pas transmettre le rapport Goldstone à l'Assemblée générale des Nations unies ou au Conseil de sécurité, selon un communiqué de ses services publié hier. Mandaté par l'ONU, le juge sud-africain Richard Goldstone a rédigé un rapport très critique sur l'offensive israélienne dans la bande de Gaza l'hiver dernier qui a été récemment approuvé par le Conseil des droits de l'homme à Genève. Le rapport Goldstone accuse notamment Israël et les groupes armés palestiniens de « crimes de guerre » durant les combats qui ont tué 1 400 Palestiniens et 13 Israéliens. Ce document controversé, qualifié d'« inique, saugrenu et unilatéral » par les Israéliens, doit être examiné par l'Assemblée générale de l'ONU d'ici à la fin décembre. Israël, qui a lancé une campagne diplomatique tous azimuts contre le rapport Goldstone, craint par-dessus tout qu'il finisse devant le Conseil de sécurité de l'ONU puis la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, qui pourrait alors engager des poursuites contre ses hauts responsables militaires ou politiques. Le juge Goldstone a recommandé que son rapport soit transmis à la CPI si Israël et le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, ne procèdent pas dans les six mois à une « enquête crédible » sur leurs agissements durant l'offensive.

La visite avortée de Bernard Kouchner

publié le vendredi 23 octobre 2009

Le NouvelObs
Le ministre a renoncé à se rendre à Jérusalem et Ramallah en raison, officiellement, d’un emploi du temps trop chargé. Mais il y a d’autres explications officieuses.

Vers l’Orient compliqué, Bernard Kouchner risque de s’envoler ce soir (23 octobre) avec des idées sombres. La visite que devait faire le ministre français des Affaires étrangères, en fin de semaine en Israël et dans les territoires palestiniens, après être passé par Beyrouth et Damas, a été annulée et son voyage de quatre jours dans la région va se limiter à une visite à Beyrouth. Selon le Quai d’Orsay, le ministre a renoncé à se rendre à Jerusalem et Ramallah en raison d’un emploi du temps trop chargé au début de la semaine suivante, lié à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union Européenne. Cette explication convainc d’autant moins que la visite était en préparation depuis la semaine précédente et que le ministre était évidemment au courant de ses engagements pour les jours et les semaines à venir lorsqu’il a proposé ses dates aux responsables israéliens. Les véritables explications sont donc ailleurs. Les sources informées, à Jérusalem, en fournissent deux qui, d’ailleurs, se complètent.

L’épine du Rapport Goldstone

Première explication : Le gouvernement israélien a refusé à Bernard Kouchner l’autorisation d’entrer dans la bande de Gaza. Le ministre entendait se rendre dans le territoire palestinien dont les accès sont contrôlés par Israël, pour inspecter les travaux, entrepris grâce à l’aide de la France, à l’hôpital al-Qods, gravement endommagé lors de l’opération israélienne « Plomb durci » en décembre 2008 et janvier 2009. A la demande personnelle de Nicolas Sarkozy, Benjamin Netanyahou avait autorisé, il y deux mois, la France à prendre en charge ce chantier. Mais le premier ministre israélien estime aujourd’hui qu’une visite du ministre français pourrait être exploitée par le Hamas pour créer un évènement médiatique en exposant de façon spectaculaire les dégâts provoqués par l’armée israélienne. Et pour le ministre français, il est difficile de se rendre ces-jours-ci dans les territoires palestiniens sans faire au moins un passage par l’hopital al-Qods.

Deuxième explication : Netanyahou et les dirigeants israéliens n’ont pas caché, la semaine dernière, leur déception et leur mécontentement de voir la France s’abstenir au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies lors du vote sur le « Rapport Goldstone ». Leur mauvaise humeur et l’interdiction d’entrer à Gaza peuvent aussi s’expliquer ainsi.

Curieusement, les Palestiniens, qui auraient pu se réjouir de constater que le France n’avait pas joint sa voix à celles des Etats-Unis, de l’Italie ou des Pays-Bas, qui ont voté contre l’adoption du rapport, ne sont pas non plus satisfaits du choix de Paris dont ils espéraient une prise de position claire et un vote favorable à l’adoption du document. – qui fut finalement adopté par 25 voix contre 6.

Guéant et Lévitte sont passés avant…

Les déboires de Bernard Kouchner, dans l’organisation de ce voyage, ne se limitent pas à l’étape israélo-palestinienne : l’escale à Damas, initialement prévue, a également été supprimée lundi. Aucune explication convaincante de cette décision n’a été fournie, à ce jour, par la France ou la Syrie. Le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero, a indiqué mardi que ce report était dû à des « raisons de construction du programme, de compatibilité d’horaires de rendez-vous, etc ». Un élément d’explication est peut-être à chercher dans la décision syrienne de ne pas signer le 26 octobre, comme l’escomptaient les Européens, l’Accord d’association entre l’Union européenne et la Syrie. Le régime de Damas, qui n’avait pas caché son mécontentement lorsque l’accord avait été « gelé » en 2004 par l’Union européenne, s’est déclaré « surpris » d’apprendre que les Européens entendaient signer le 26 octobre et souhaite aujourd’hui prendre son temps pour « examiner tous les détails de cet accord ».

Par ailleurs, on ne peut exclure un geste de mauvaise humeur de Damas après la condamnation, lundi, par Paris, de l’arrestation à Damas d’un défenseur des droits de l’homme, l’avocat Haytam Al Maleh. Ces déboires syriens soulignent la différence de traitement réservée par Damas aux visiteurs officiels français selon qu’ils représentent le président de la République ou le ministère des affaires étrangères.

Deux semaines avant la rebuffade affrontée par Bernard Kouchner, le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, et le conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, Jean-David Levitte, s’étaient rendus à Damas où ils avaient été reçus le 3 octobre par le président syrien Bachar al-Assad à qui ils avaient remis un message de son homologue français portant, selon l’agence syrienne Sana, « sur les développements au Proche-Orient ».

Le voyage de Bernard Kouchner se limitera donc à un aller-retour à Beyrouth pour y rencontrer le chef de l’Etat, d’autres responsables politiques et participer à une table ronde au Salon du livre francophone. Là encore, il a été précédé par un émissaire de l’Elysée. Le conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino s’est rendu à Beyrouth, lui aussi, le 4 octobre, où il a été reçu par le président Michel Sleimane. Cela dit, Bernard Kouchner n’a pas renoncé à se rendre dès que possible en Israël et dans les territoires palestiniens. Selon le Quai d’Orsay, une visite serait en préparation et pourrait se dérouler à la mi-novembre

Des organisations canadiennes donnent leur appui à Addameer

publié le vendredi 23 octobre 2009

CJPMO
Plusieurs organisations canadiennes, dont Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient, ont décidé de soutenir la campagne de l’association ADDAMEER pour le soutien aux prisonniers et les droits de l’homme afin de mettre un terme à la pratique israélienne illégale de la détention administrative telle qu’utilisée avec les Palestiniens.

La campagne d’Addameer demande :
- 1) la fin de la pratique de la détention administrative par Israël ;
- 2) une libération immédiate de tous les détenus administratifs détenus par Israël ; et
- 3) une action diplomatique de la part du Canada pour aider à mettre un terme à de telles pratiques en Israël.

Selon Addameer, il y aurait aujourd’hui 7 673 prisonniers politiques palestiniens en Israël, dont 387 sont simplement placés en détention administrative (statistiques d’août 2009).

La détention administrative telle que pratiquée par Israël dans les territoires palestiniens permet au commandement militaire israélien d’emprisonner sans jugement, pour de vagues « raisons de sécurité », n’importe quel suspect palestinien. Elle repose sur des preuves confidentielles présentées aux tribunaux militaires et auxquelles ni le détenu ni son avocat n’ont accès. La période de détention reste indéterminée et peut être reconduite plusieurs fois, voire indéfiniment, sous législation militaire. Plusieurs aspects de la pratique israélienne de la détention administrative contreviennent au droit international, incluant notamment l’article 71 de la 4ième Convention de Genève et l’article 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

« La détention administrative des Palestiniens par Israël est abusive et arbitraire. Elle n’est pas conforme à de nombreuses dispositions du droit international, notamment en ce qui a trait au droit à un procès en bonne et due forme », affirme le président de CJPMO, Tom Woodley. « CJPMO a déjà exploré cette question dans le passé - parallèlement à la question de l’usage de la torture par Israël - et est très fière d’appuyer la campagne d’Addameer. Même si cette nouvelle ne fait pas la manchette, il est primordial que le public canadien et les décideurs politiques soient au courant de l’existence de cette pratique abusive ».

Basée à Ramallah en Palestine, Addameer - qui veut dire conscience en langue arabe - est une association non gouvernementale palestinienne de soutien aux prisonniers et de défense des droits humains [1]. Fondée en 1992 par un groupe d’activistes préoccupés par la question des droits de l’homme, le centre offre un programme d’aide juridique aux prisonniers politiques palestiniens, fait régulièrement des visites dans les prisons pour s’assurer que les conditions de vie des détenus sont adéquates et milite en faveur des droits des prisonniers par le monitoring de la situation dans les territoires palestiniens occupés et la tenue de différentes campagnes de solidarité.

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

Grace Batchoun Canadiens pour la Justice et Paix au Moyen-Orient Téléphone : (514) 745-8491

Canadiens pour la Justice et la Paix au Moyen-Orient (CJPMO) est une organisation séculaire, sans but lucratif, regroupant des hommes et des femmes d’horizons divers qui œuvrent pour que la paix et la justice renaissent au Moyen-Orient. Elle a pour vocation de responsabiliser les personnes d’influence à traiter les protagonistes avec équité et à favoriser l’essor durable et équilibré de la région.

http://www.cjpmo.org/DisplayDocumen...

Le faux départ de Barack Obama au Proche-Orient,

publié le vendredi 23 octobre 2009

Laurent Zecchini
Il semble que des lustres se soient écoulés depuis que Barack Obama a prononcé au Caire son discours de la main tendue au monde musulman. Le président américain avait décrit avec justesse la "douleur de la dislocation" des Palestiniens. Moins de cinq mois après, ses efforts pour relancer le processus de paix israélo-palestinien n’ont abouti à aucune percée. Cette absence de résultat n’aurait rien d’exceptionnel à l’aune de tant d’"accords" et de vains "processus" de paix, si un triple revers n’avait été infligé au mouvement palestinien.

Mal conseillé ou trop confiant dans son charisme personnel, M. Obama s’est attaqué à la reprise des négociations en exigeant des Israéliens qu’ils acceptent au préalable un gel total de la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Enhardi par un tel parrainage, Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, en a fait une condition sine qua non d’une reprise des pourparlers avec le gouvernement israélien.

Cette stratégie méconnaissait une double réalité : même si nombre d’Israéliens ne sont pas favorables à la colonisation sauvage des territoires palestiniens, la légitimité de la colonisation, fondement historique de l’Etat d’Israël, imprègne fortement les mentalités. Le gouvernement jusqu’au-boutiste du premier ministre israélien est partisan de la poursuite des implantations. Benyamin Nétanyahou ne refera pas l’erreur de s’aliéner le soutien des partis qui constituent sa majorité, qui lui a coûté le pouvoir en 1999.

Il a donc tenu bon, et Washington, comprenant que l’objectif d’un gel total de la colonisation était inatteignable, s’est rabattu sur l’idée qu’il fallait "contenir" celle-ci. Pour M. Abbas, ce revirement équivalait à un camouflet. Ce ne fut pas le seul. Soumis à une forte pression américaine, le chef de l’Autorité palestinienne a dû accepter de se rendre à New York pour y serrer la main de M. Nétanyahou. Cette photo tant désirée par M. Obama ne scellait aucun rapprochement des positions.

Il y eut une troisième humiliation avec le rapport du juge Richard Goldstone, qui stigmatise les "crimes de guerre" commis, notamment par Israël, lors de la guerre de Gaza. Début octobre, les Américains ont obtenu de M. Abbas qu’il retire son soutien à ce rapport, ce qui lui a valu d’être qualifié de "traître" par le Hamas. Comprenant qu’il jouait son avenir politique, M. Abbas a obtenu un vote du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui a entériné le rapport Goldstone.

Tout cela a laissé des traces : un mémorandum du Fatah, le parti qui contrôle l’Autorité palestinienne, montre que les espoirs des Palestiniens dans l’administration Obama "se sont évaporés". En Israël, la popularité de "Bibi" Nétanyahou n’a jamais été aussi forte, alors que celle de M. Abbas, en Palestine, s’est réduite à 12 % d’opinions favorables. Tant sur le gel de la colonisation que sur le rapport Goldstone, M. Nétanyahou s’est livré à un habile chantage : insister sur ces questions, a-t-il souligné, c’est prendre le risque de tuer dans l’oeuf la relance du processus de paix.

Pendant toute cette période, les bulldozers de la colonisation n’ont pas cessé leur travail, en Cisjordanie comme à Jérusalem-Est. L’erreur de la nouvelle administration américaine a été de considérer le soutien de Jérusalem comme allant de soi. Après le "sommet" de New York, certains proches de M. Nétanyahou se sont même vantés d’avoir fait plier l’administration Obama. C’était plus qu’une imprudence, une faute : le rapport de force ne peut pas être en faveur d’Israël, parce qu’il n’y a pas d’Amérique de rechange.

Outre que l’aide américaine à l’Etat hébreu dépasse 3 milliards de dollars par an, Washington dispose, en théorie, de moyens de pression sur Israël, notamment sur le plan stratégique. En pratique, la force du lobby pro-israélien aux Etats-Unis n’est plus à démontrer, et l’adoption de sanctions par le Congrès - peut-être le seul moyen d’obtenir des concessions israéliennes - est très aléatoire. Ce qui laisse le processus de paix dans l’état où M. Obama l’a trouvé le 20 janvier 2009.

Les Américains savent qu’ils ne peuvent vouloir la paix plus que les deux protagonistes. Or dans l’immédiat, ni les Palestiniens ni les Israéliens ne semblent avoir de véritable intérêt à négocier. Affaibli, M. Abbas ne peut prêter davantage le flanc aux accusations de "collaboration avec l’ennemi sioniste" du Hamas, surtout dans la perspective des élections législatives et présidentielle palestiniennes. A Washington et à Tel-Aviv, on réfléchit aux moyens de "sauver le soldat Abbas"...

L’intention est paradoxale de la part d’un gouvernement israélien qui semble prendre un malin plaisir à humilier celui qui demeure son unique partenaire pour la paix. Tout se passe comme si les Israéliens se satisfaisaient du statu quo : la situation économique en Cisjordanie s’améliore lentement, et cette "economic peace" évite toute concession politique. La guerre de Gaza fut certes un échec, mais Israël table sur l’interdépendance croissante des économies gazaouie et égyptienne pour nourrir son rêve de voir l’Egypte absorber le "Hamastan". Et on espère à Jérusalem que l’"ami américain" aidera à faire tomber le rapport Goldstone dans le puits sans fond des blâmes onusiens.