dimanche 27 septembre 2009

Iran-Nucléaire: remarques autour d’une spectaculaire annonce

Par Georges Malbrunot le 25 septembre 2009 23h44

Coup de poker ! En révélant l’existence d’un second site d’enrichissement d’uranium près de la ville sainte de Qom, le bloc occidental a marqué un point dans son face-à-face avec Téhéran sur le nucléaire. Point décisif ? Ou simple pression supplémentaire, avant les cruciales discussions de Genève, dans une semaine ?

Quelques remarques avant de tirer de premières conclusions.

- Ce site caché sous une montagne, où 3 000 centrifugeuses seraient en cours d’installation, était surveillé par les Américains, depuis plus de quatre ans, c’est-à-dire avant la première élection de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la République.

C’est une nouvelle preuve qu’à Téhéran, la possession de l’arme nucléaire se décide ailleurs qu’à la présidence : chez le guide suprême, Ali Khameneï, au Conseil national de sécurité et chez les Gardiens de la révolution, qui ont la haute main sur le programme nucléaire. A méditer pour tout ceux qui concentrent leurs flèches contre Nejad, en oubliant les vrais décisionnaires sur ce dossier.

- Ce n’est donc pas une découverte pour la Cia. Celle-ci aurait informé les services de renseignements anglais et français de l’existence de ce site secret. Traditionnellement, les services gardent jalousement un renseignement dit de très haute importance. Il en aurait été tout différemment, si la Cia avait par exemple découvert le centre où l’Iran « militariserait » une bombe. Dans ces conditions, pourquoi Washington a-t-il décidé de partager l’information ? Sans doute parce que celle-ci ne sera pas décisive dans le face-à-face engagé avec Téhéran.

- Mais si la nouvelle a été rendue publique par Barack Obama, Nicolas Sarkozy et Gordon Brown, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, c’est évidemment pour en solenniser l’annonce. Et lui donner plus de gravité, à une semaine du rendez-vous important de Genève, où les Occidentaux vont rencontrer les Iraniens dans l’espoir de régler une crise qui menace la stabilité du Moyen-Orient.

- Que cherchent les Occidentaux ? D’abord à accentuer la pression sur Téhéran dans la perspective de Genève. Même si Téhéran se défend d’avoir voulu dissimuler (l’AIEA a été informée de l’existence du site dans une lettre datée du 21 septembre, soit quatre jours avant ces révélations), l’Iran a été pris une nouvelle fois en flagrant délit de mensonge tout au long des quatre années de construction du site. Conséquence : les durs parmi les Occidentaux voient leur intransigeance renforcée face à l’Iran: on pense en particulier à Nicolas Sarkozy.

- Si d’ici la fin de l’année – terme fixé à la politique de la main tendue américaine envers l’Iran – celui-ci ne se montre pas ouvert à des concessions, les menaces de sanctions plus dures se renforceront. C’est là certainement le principal objectif recherché par les Occidentaux à travers cet effet d’annonce : dialoguer certes, mais avec une épée de Damoclès encore plus proche de la tête du régime islamique. Bien joué en termes de calendrier. D’autant que depuis avant-hier la Russie n’est plus, par principe, opposée à des sanctions renforcées contre Téhéran. Reste maintenant à associer au jeu de poker les Chinois, partenaires commerciaux de premier plan des Iraniens, mais toujours hostiles à un nouveau train de sanctions contre la République islamique.

La faillite d’Obama et la lutte des Palestiniens

dimanche 27 septembre 2009 - 05h:59

Ali Abunimah - The Electronic Intifada


D’une certaine façon, ce qu’il faut retenir de la réunion de New York, c’est sa totale insignifiance. La vraie lutte pour la justice poursuit son chemin sans y prêter la moindre attention, écrit Ali Abunimah.

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Netanyahu (à g.) et Abbas (à d.), se prêtent à une reprise tout à fait kitsch et très pénible de la fameuse poignée de main de 1993 entre Arafat et Rabin - Photo : MaanImages

Il y a une vieille plaisanterie au sujet d’un homme qui cherche longuement quelque chose sous un réverbère. Finalement, un voisin qui l’observe lui demande ce qu’il cherche. L’homme répond qu’il a perdu ses clefs. Le voisin lui demande s’il les a perdues sous le réverbère. « Non, » répond l’homme, pointant vers l’obscurité, « je les ai perdues là-bas, mais je regarde ici parce qu’ici il y a la lumière ! »

L’attention qui se focalise sur le « processus de paix » est une recherche pareillement futile. Ce n’est pas parce que les politiciens et les médias pointent constamment la lumière sur le processus que c’est là que l’on trouvera les réponses.

La réunion - accueillie par le Président Barack Obama des USA - à laquelle participaient le Premier Ministre israélien, Benjamin Netanyahu et le dirigeant du Fatah, Mahmoud Abbas, à l’hôtel Waldorf Astoria de New York, le 22 septembre, a signalé l’échec complet et final de l’effort tellement vanté d’Obama pour concrétiser la solution des deux Etats au conflit Palestine/ Israël.

Bien sûr, toutes les activités traditionnelles associées au « processus de paix » — diplomatie de la navette, réunions, invocations rituelles de « deux Etats vivant côte à côte, » et même « négociations » — se poursuivront peut-être pendant le reste du mandat d’Obama. Mais cette comédie stérile ne déterminera pas l’avenir de la Palestine/Israël. Celui-ci est déjà décidé par d’autres moyens.

Avant d’en venir à cela, rappelons les jours grisants du mois de mai où la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton a présenté la ferme politique de l’administration d’Obama sur la colonisation israélienne de la Cisjordanie : « Nous voulons voir l’arrêt de la construction de colonies — adjonctions, croissance normale, tout type de colonisation - et c’est ce que le Président a réclamé. »

L’envoyé d’Obama, l’ancien sénateur George Mitchell, s’est rendu dans la région une douzaine de fois pour convaincre Israël de geler la colonisation. Chaque proposition qu’il a présentée a été rejetée par les Israéliens. Et afin d’insister sur ce point, le gouvernement israélien a accéléré l’approbation de nouveaux plans majeurs de colonisation. Au lieu de menaces devant une telle intransigeance, Mitchell a simplement atténué les conditions américaines pour prendre en compte les objections israéliennes à tel point qu’il ne reste finalement pas grand-chose des demandes des USA - ou de leur crédibilité.

C’est ainsi que lors de ses remarques à New York, Obama a ramené son appel pour un gel total des constructions à une demande polie invitant simplement Israël « à se retenir » de dévorer plus de terres palestiniennes.

Parlant aux journalistes après la réunion de New York, Mitchell a abandonné la demande d’un gel des colonies et a rendu la reddition des USA officielle. « Nous n’identifions aucune question comme une condition préalable ou un obstacle à la négociation, » a dit Mitchell, ajoutant, « nous ne croyons pas aux conditions préalables. Nous ne les imposons pas et nous invitons d’autres à ne pas les imposer. »

C’est évidemment complètement faux. L’administration Obama, comme l’administration Bush avant elle, continue à boycotter le Hamas (qui a un mandat électoral légitime pour représenter les Palestiniens sous occupation) parce que le Hamas a refusé les conditions préalables unilatérales des USA !

Le lendemain, dans son discours devant l’ONU, Obama a répété l’appel à des négociations sans conditions préalables. Il n’a pas expliqué pourquoi de telles négociations seraient plus fructueuses que les quelque 200 sessions de négociations précédentes qui ont eu lieu entre l’AP et le gouvernement israélien sous la direction d’Ehud Olmert. Obama a peut-être dit à l’ONU que le processus de paix doit « casser les vieux modèles, » mais il ne fait que les répéter.

La réunion de New York a produit encore une autre image d’un Président étasunien persuadant les dirigeants israéliens et palestiniens réticents de se serrer la main, une reprise kitsch et pénible de la célèbre poignée de mains sur la pelouse de la Maison- Blanche en 1993 entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin - avec le Président Clinton comme spectateur - poignée de mains qui a scellé les infortunés Accords d’Oslo. Mécontente des échecs qu’elle a essuyés jusqu’ici, il semblerait que l’administration Obama en redemande. Elle vise une reprise des « négociations » dans les semaines à venir, qui seraient inaugurées par ce qu’un fonctionnaire US a appelé un « événement de lancement. » Les idées à l’étude, a dit le fonctionnaire anonyme des USA au quotidien israélien Haaretz, incluent « une réunion à Sharm Al-Sheikh en Egypte. »

Que tel soit le niveau de réflexion au sein de l’administration Obama est tout à fait déprimant. J’imagine — comme tant de fois auparavant — une autre réunion dans la station égyptienne à laquelle assisteront tous les suspects habituels : les dirigeants israéliens et palestiniens (excepté naturellement le Hamas), les chefs « modérés » des régimes répressifs clients des USA, comme le Roi Abdallah de Jordanie et le Président égyptien Hosni Mubarak, ainsi que toute la meute des parasites du processus de paix menée par le représentant du quartette, Tony Blair, et le « Haut Représentant » de l’UE, Javier Solana. Nous pouvons nous attendre à d’autres déclarations selon lesquelles il y a une « fenêtre d’opportunité », que c’est la seule option et que le temps commence à manquer.

Comme si ceci n’était pas déjà assez absurde, considérez ce que les USA disent vraiment aux Palestiniens à la suite de l’échec de Mitchell : « Nous, la plus grande superpuissance sur terre, ne pouvons pas convaincre Israël — qui dépend de nous militairement, économiquement et diplomatiquement — de se conformer ne fût ce qu’à un gel provisoire de la colonisation. Mais, vous Palestiniens, qui êtes un peuple dépossédé, occupé, dont les dirigeants ne peuvent pas se déplacer sans un laissez-passer israélien, allez et négociez sur des questions beaucoup plus importantes comme les frontières, les réfugiés, Jérusalem et les colonies, et débrouillez-vous mieux que nous ne l’avons fait. Bonne chance. »

Même en imaginant qu’Israël ait accepté un gel des implantations et que les négociations reprennent, il n’existe aucune chance qu’une solution viable à deux États ou n’importe quelle solution équitable sorte de ces pourparlers. Donc, comme celles qui l’ont précédée, cette administration cherche à substituer un processus et quelques astuces à un réel contenu.

Si le « processus de paix » ne détermine pas les événements, qu’est-ce qui le fait ? La colonisation israélienne - comme Obama l’a initialement compris - est le principal facteur qui détermine le présent et l’avenir de la Palestine/Israël. Le géographe et ancien adjoint au maire israélien de Jérusalem, Meron Benvenisti, a observé que l’occupation par Israël de la Cisjordanie et la bande de Gaza en 1967 avait effectivement mis fin à la partition de 1948. « Les décennies qui ont suivi la guerre ont prouvé que 1967 n’est pas un accident, mais bien au contraire, une unification, et que la période qui a précédé n’était que temporaire, » a écrit Benvenisti en 2007.

Benvenisti considère qu’après 40 ans, « le paradigme occupants/occupés » est trop limité et trompeur pour décrire la réalité d’après 1967. C’est, écrit-il, un anachronisme « qui se cache derrière l’apparence d’une condition temporaire. » Il propose qu’à la place nous appelions la situation en Palestine/Israël, un Etat binational de fait ... parce qu’il décrit la dépendance mutuelle des deux sociétés, par des liens physiques, économiques, symboliques et culturels qui ne peuvent être rompus, sauf à un coût insupportable. »

La répartition de la Palestine changerait seulement la forme du conflit, sans le résoudre. Même si un Etat était donné aux Palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, un ultra-nationaliste et non réformé « état juif » israélien retournerait son agressivité et ses plans de nettoyage ethnique contre ses propres 1,5 million de citoyens palestiniens qui vivent en paix. Et le ministre israélien des affaires étrangères Avigdor Lieberman, a demandé à plusieurs reprises quel était l’intérêt d’une solution de deux-états qui n’ait pas pour résultat un Etat exclusivement juif ?

Les frontières de 1967 peuvent avoir une prépondérance légale et politique, mais elles ne délimitent pas des unités géopolitques géographiquement compactes, éthniquement homogènes et économiquement indépendantes. Salam Fayyad, Premier Ministre de l’Autorité palestinienne [AP] de Ramallah peut exhiber ses fantasmes au sujet de la création d’un état palestinien « de fait » en Cisjordanie, mais la collaboration étroite entre Israël et l’AP confirme uniquement cette tendance vers le bi-nationalisme — de la mauvaise façon, c’est certain.

N’est-il pas ironique que les partisans les plus enthousiastes de cette répugnante collaboration - entre l’armée israélienne d’occupation et les milices de l’AP entraînées par les Etats-Unis - qui a pour but de supprimer la résistance à l’occupation, insistent de concert sur le fait qu’il serait invraisemblable que les Palestiniens et les Israéliens établissent une société commune dans des conditions d’égalité ? Apparemment les Palestiniens et les Israéliens peuvent s’entendre pour consolider l’oppression et l’injustice, mais pour pas les dépasser !

Un deuxième facteur déterminant le présent et le futur est la résistance sous toutes ses formes que la colonisation israélienne continue de produire : le mouvement des Palestiniens en Israël pour la pleine égalité dans un Etat pour tous ses citoyens - l’immuable persévérance des réfugiés qu’Israël ne pas laisse pas rentrer chez eux juste parce qu’ils sont de la mauvaise religion - le refus des Palestiniens dans Gaza de céder face à un blocus paralysant.

Durant le Ramadan, des centaines de milliers de Palestiniens ont jeûné et ont enduré des difficultés incroyables pour briser le cercle d’acier installé par Israël autour de Jérusalem, et pouvoir entrer dans la ville occupée pour les prières du vendredi à la mosquée Al-Aqsa.

Cet esprit de résistance s’exprime par des millions d’actes et refus quotidiens de tous les Palestiniens, mais également par des voies bien dirigées, productrices et organisées telles que les manifestations hebdomadaires contre le mur israélien d’Apartheid en Cisjordanie, ou la campagne internationale en pleine expansion, dirigée par les Palestiniens pour le boycott d’Israël, le désinvestissement et les sanctions (BDS).

Ces formes de résistance et de solidarité organisées changent l’équilibre des forces sur le plan moral et politique et peuvent potentiellement forcer les juifs israéliens à abandonner leur recherche de la purification ethnico-religieuse et de la domination comme l’ont fait les Afrikaners en Afrique du Sud, les Unionistes en Irlande du Nord et les Américains blancs au sud des Etats-Unis. Ils sont secoués par les appels de plus en plus puissants pour que des comptes soient rendus au niveau international, le plus récent étant la demande, dans les recommandations du rapport Goldstone, que les dirigeants israéliens soient poursuivis pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans la bande de Gaza.

La complicité officielle avec les crimes d’Israël — comme la décision ignoble de l’administration d’Obama d’attaquer et vouloir annuler le rapport Goldstone - ne peut que stimuler encore plus le soutien à la campagne BDS. Ces ressources sont comparativement encore faibles face à la force militaire et diplomatique d’Israël, mais leur élan ne cesse d’augmenter et la crainte des dirigeants israéliens confrontés à ce défi est déjà palpable.

Depuis des années, les demandes venant d’intellectuels, de militants pour une étude sérieuse et un débat sur un Etat unique garantissant les droits de tous ceux qui y vivent, ont été ignorés ou ridiculisés par des défenseurs de la solution pourtant en échec de deux-Etats. Mais l’appel de plus en plus puissant pour une vision qui inspire et attire les individus en raison de son universalisme, terrifie les hauts prêtres de la séparation. L’industrie du processus de paix, ses cercles de pensée et ses « experts, » comprennent qu’ils ne peuvent plus monopoliser la discussion. La paix ne sera pas faite à l’hôtel Waldorf Astoria à Manhattan ; elle sera gagnée partout où les gens de conscience seront disposés à se joindre à la lutte pour la libération, la justice et l’égalité pour tous ceux qui vivent en Palestine/Israël.

D’une certaine façon, ce qu’il faut retenir de la réunion de New York, c’est sa totale insignifiance. La vraie lutte pour la justice poursuit son chemin sans y prêter la moindre attention.

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* Ali Abunimah est cofondateur de The Electronic Intifada et l’auteur de « One Country : A Bold Proposal to End the Israeli-Palestinian Impasse » (Metropolitan Books, 2006). Cette analyse est initialement parue au Palestine Center.

24 septembre 2009 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :

http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction de l’anglais : Anne-Marie Goossens & Claude Zurbach

Nations Unies : droit international versus loi de la jungle

dimanche 27 septembre 2009 - 06h:35

Stuart Littlewood - Palestine Chronicle


Miguel d’Escoto Brockman, président sortant de l’Assemblée générale des Nations Unies, dit qu’il a été entravé par des membres importants des Nations Unies dans ses tentatives d’améliorer la vie des Palestiniens de la bande de Gaza.

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« Certains des Etats membres les plus puissants ne croient absolument pas à la souveraineté du droit » déclare Miguel d’Escoto Brockman.

« Cette année ma plus grande frustration a été la situation palestinienne » a-t-il dit aux 192 nations de l’Assemblée dans son discours de clôture du 14 septembre, avant de passer la présidence annuelle au diplomate libyen Ali Treki.

Il a trouvé « scandaleuse » la manière dont des membres influents du Conseil de sécurité de l‘ONU ont fait preuve de « passivité et d’apparente indifférence » vis-à-vis du long et cruel blocus israélien de Gaza.

Le Père Miguel n’est pas un diplomate de carrière comme les autres. En 1961 il a été ordonné prêtre de l’Eglise catholique. En 1962 il a décroché une maîtrise en sciences à l’Ecole de journalisme de l’Université Columbia (Institut Pulitzer). Il a servi pendant une dizaine d’années comme Ministre des Affaires étrangères du Nicaragua, pendant lesquelles il a conduit la plainte de son gouvernement auprès de la Cour internationale de justice contre les Etats-Unis pour leur soutien militaire et leurs actions paramilitaires à l’encontre de son pays. La Cour a statué en faveur du Nicaragua. Il n’est donc pas seulement un homme de paroles mais un homme d’action.

« Le manque d’engagement des Nations Unies pour résoudre la question palestinienne : un scandale »

Les Palestiniens en particulier et tous ceux concernés par les affaires étrangères en général trouveront que la version intégrale de son discours de clôture [1], et son évocation de la Terre Sainte, vaut la peine d’être lue :

« Cette année ma plus grande frustration a été la question palestinienne. La question de la Palestine continue d’être le problème de politique et de droits humains non résolu le plus sérieux et le plus long dans l’agenda des Nations Unies depuis leur création. L’évident manque d’implication pour le résoudre est un scandale qui m’a causé beaucoup de chagrin.

« J’avais promis une présidence proactive et je crois sincèrement que j’ai fait tout ce que je pouvais à cet égard, sollicitant et tentant de persuader ceux qui auraient dû être le plus étroitement impliqués de demander la convocation de l’Assemblée générale pour s’occuper de la situation palestinienne. Néanmoins, que ce soit au moment des trois semaines d’invasion de Gaza à partir du 27 décembre ou maintenant, tout ce que j’ai obtenu est le conseil de laisser plus de temps au processus, parce que les choses étaient toujours sur le point d’être résolues et que nous ne devions rien faire qui puisse mettre en péril un succès qui était toujours juste hors de notre portée.

« Face à cette situation, je ne savais sincèrement pas quoi faire. Je voulais aider les Palestiniens mais ceux qui auraient dû logiquement être le plus intéressés ont refusé leur soutien pour des raisons de « prudence » que j’étais incapable de comprendre. J’espère qu’ils avaient raison et que j’avais tort. Sans cela, nous sommes devant une situation horrible de complicité permanente avec l’agression contre les droits du noble peuple palestinien qui souffre depuis si longtemps.

« Une solution juste à la question de la Palestine doit se baser sur le contenu du droit international et ne sera atteinte que lorsque l’unité du peuple palestinien sera accomplie et que la communauté internationale parlera avec tous ses représentants qui jouissent de crédibilité et ont été démocratiquement élus. Outre le retrait des Israéliens de tous les territoires illégalement occupés depuis 1967, le droit international exige que tous les Palestiniens déplacés lors de la création de l’Etat d’Israël, leurs enfants et petits-enfants, soient autorisés à retourner dans leur patrie, la Palestine.

« Mon conseiller en chef pour les questions humanitaires, le Dr Kevin Cahill, a été envoyé à Gaza du 17 au 22 février pour préparer un rapport sur la situation humanitaire à Gaza immédiatement après l’agression. Le rapport du Dr Cahill a été publié le mercredi 19 août à l’occasion de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, commémorant les sacrifices du personnel des Nations Unies dans des zones de conflit ; l’intention initiale était de le publier lors d’une séance spéciale consacrée à Gaza, mais cela n’a pas pu avoir lieu, pour les raisons que j’ai mentionnées.

« Je trouve scandaleuses la passivité et l’apparente indifférence de certains membres influents du Conseil de sécurité devant le fait que le blocus de Gaza se poursuit sans interruption depuis deux années, en violation flagrante du droit international et de la Résolution du Conseil de sécurité lui-même, causant d’immenses dommages et souffrances à la population palestinienne de Gaza. Cette situation menace de devenir plus sérieuse encore si des mesures immédiates ne sont pas prises, à l’approche de l’hiver. Il est temps maintenant de faire montre, en actions et non plus simplement en paroles, d’un réel engagement dans le concept de la « responsabilité de protéger ».

J’espère que le Père Miguel nous dira les noms de ces membres très influents » qui ont fait preuve de « passivité scandaleuse et d’indifférence » devant des souffrances humaines aussi révoltantes. Le monde a besoin d’identifier et de se débarrasser de ces méprisables pleutres qui occupent des postes élevés.

Certains d’entre eux étaient-ils des Britanniques ? Au Royaume-Uni, nous sommes bien conscients que notre Ministère de Affaires étrangères, et en fait toute la structure de notre gouvernement, est infesté de laquais d’Israël et d’autres manquant de toute fibre morale. Ces pleurnichards prononcent des paroles de condamnation et se tordent les mains mais n’entreprennent jamais une action ferme. Ils nous déshonorent tous.

La loi de la jungle

Plus loin dans son discours, Miguel d’Escoto Brockman fait cette observation remarquable :

« ...le monde entier sait que parmi beaucoup d’autres vérités certains de nos Etats membres les plus puissants et les plus influents ne croient absolument pas à la souveraineté du droit dans les relations internationales et sont d’avis, par-dessus le marché, que respecter les normes légales auxquelles nous nous engageons formellement quand nous signons la Charte, c’est quelque chose qui ne s’applique qu’aux pays faibles. Avec un aussi faible niveau d’engagement, on ne s’étonnera pas que les Nations Unies ont été incapables d’atteindre les principaux objectifs pour lesquels elles ont été créées.

« Certains Etats membres pensent qu’ils peuvent agir selon la loi de la jungle et défendre le droit des plus forts de faire ce qu’ils veulent, en toute impunité, sans rendre de comptes à qui que ce soit ».

J’ignore si ces paroles ont été applaudies comme elles le méritaient.

Bon vent, Père Miguel, et bonne chasse. Vous avez fait de votre mieux, contrairement à d’autres. Ne quittez pas la scène tous ensemble.

* Stuart Littlewood est l’auteur du livre « Radio Free Palestine » qui raconte la détresse des Palestiniens sous occupation. Voir : www.radiofreepalestine.co.uk

Notes : [1] Voir http://www.un.org/ga/president/63/statements/finalsession140909.shtml

18 septembre 2009 - The Palestine Chronicle - Vous pouvez consulter cet article ici :
http://www.palestinechronicle.com/v...
Traduction de l’anglais : Marie Meert

Gaza : l’armée israélienne ouvre le feu sur un cortège funèbre

dimanche 27 septembre 2009 - 06h:30

Ma’an News


Douze personnes ont été blessées lorsque les forces israéliennes ont ouvert le feu, ce samedi, sur le cortège funèbre des trois combattants palestiniens assassinés par une frappe aérienne israélienne un jour plus tôt, selon des responsables des services médicaux.

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Enterrement du résistant palestinien Kamel Ad-Dahduh, du Jihad Islamique [MaanImages]

Le docteur Muawiya Hassanein, directeur des Services d’urgence au Ministère de la Santé à Gaza, a déclaré : « Les tours militaires israéliennes situées près du cimetière à l’est, ont ouvert le feu sur les personnes qui assistaient aux funérailles des martyrs. »

Hassanein a déclaré que 12 personnes légèrement ou modérément blessées étaient arrivées à l’hôpital Ash-Shifa à Gaza à la suite des tirs israéliens. Dans la panique qui a suivi les tirs, cinq autres personnes ont été blessées : trois par des tirs palestiniens et deux qui sont tombées au sol alors qu’elles fuyaient la zone.

Trois membres des Brigades Al-Quds, l’aile armée du Jihad islamique, ont été assassinés dans la nuit de vendredi à samedi lorsque l’aviation israélienne a tiré sur leur voiture qui roulait dans la rue Al-Jaru à l’est de la ville de Gaza.

Des milliers de partisans du Djihad islamique, avec à leur tête leur responsable Mohammed Al-Hindi, ont participé aux funérailles des trois résistants : Kamel Ad-Dahduh, Mahmoud Al-Banna, et Muhammad Marshoud.

Les funérailles ont débuté après la prière de midi à la mosquée Al-Omari à Gaza. Puis le cortège pour Kamel Ad-Dahdouh s’est ébranlé en direction du cimetière dans la zone de Sheikh Radwan, où les corps de son père et trois de ses oncles sont enterrés.

Un cortège à part pour Mahmoud Al-Banna et Mohammed Marshoud est parti pour le cimetière de l’Est.

Des hommes armés dans le cortège funèbre tiraient en l’air, exprimant leur profonde douleur, criant et appelant le Djihad islamique à faire face à ce « crime ».

Les Brigades Al-Quds, l’aile militaire du Jihad islamique ont promis de venger la mort de ses trois militants, et ont tenu l’armée israélienne responsable d’une détérioration de la situation à Gaza.

Un porte-parole militaire israélien a prétendu qu’un soldat « a vu un groupe de Palestiniens » s’approcher de la clôture [érigée autour du camp de concentration qu’est la bande de Gaza], puis aurait tiré des coups de semonce en l’air [ ?].

26 septembre 2009 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/eng/ViewDet...
Traduction : Info-Palestine.net

Pourquoi le rapport Goldstone est important

samedi 26 septembre 2009 - 16h:04

Richard Falk
SabbahBlog


Pourquoi donc le gouvernement israélien a-t-il boycotté la commission ? La vraie réponse est tout à fait simple : il savait très bien que la commission, n’importe quelle commission, devrait aboutir aux conclusions auxquelles elle a abouti. »

Uri Avnery (militant israélien de la paix, et ancien membre de la Knesset), « UM-Shmum, UM-Boom (Israël et le Rapport Goldstone) », 19 sept. 2009

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Richard Goldstone

Richard Goldstone, ancien juge à la Cour constitutionnelle d’Afrique du Sud, premier procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie à la Haye, et militant contre l’apartheid , rapporte qu’il était extrêmement réticent à accepter de diriger la mission de l’ONU chargée d’enquêter sur les allégations de crimes de guerre commis par Israël et le Hamas pendant la guerre de trois semaines contre Gaza l’hiver dernier. Goldstone explique que son hésitation était due au fait que la question « était très électrique et politiquement chargée, » mais qu’il a surmonté sa réticence parce que lui-même et les autres membres de la commission étaient des « professionnels déterminés à faire une enquête objective à partir des faits » ; il ajoute : « j’ai accepté surtout parce que je crois profondément dans la primauté du droit et des lois de la guerre, » ainsi que dans le devoir de protéger les civils dans les zones de combat autant que faire se peut. La mission d’enquête de quatre personnes était composée d’individus largement respectés et très qualifiés, notamment Christine Chinkin, éminente spécialiste en droit international et professeure à la London School of Economics. La décision de Goldstone s’est compliquée du fait qu’il est juif et qu’il entretient des liens émotionnels et familiaux profonds avec Israël et le sionisme, liens renforcés par sa longue association avec plusieurs organisations travaillant en Israël.

En dépit des qualifications impeccables des membres de la Commission et de la réputation mondiale d’intégrité et d’impartialité politique de Richard Goldstone, Israël a d’emblée refusé de coopérer. Il n’a pas même autorisé la mission de l’ONU à pénétrer en Israël ou dans les territoires palestiniens, la forçant ainsi à s’adresser au gouvernement égyptien pour lui faciliter l’entrée à Gaza depuis Rafah. Comme Uri Avnery le fait remarquer, malgré toutes les attaques contre le rapport de la commission qu’Israël qualifie d’ unilatéral et injuste, la seule explication plausible de son refus de coopérer avec l’enquête et de saisir cette occasion pour raconter sa version de l’histoire, est qu’Israël n’avait rien à dire qui pût contrer les preuves écrasantes indiquant qu’il n’avait pas mené son attaque contre Gaza l’hiver dernier conformément au droit international de la guerre. Aucune commission internationale crédible ne pouvait arriver à des conclusions autres que celles du rapport Goldstone sur les allégations principales.

Le rapport Goldstone n’ajoute rien de nouveau sur le fond. Sa contribution principale est de confirmer les pratiques militaires israéliennes amplement diffusées et analysées pendant la guerre de Gaza. Amnesty International, Human Rights Watch, et une série de groupes israéliens respectés de défense des droits humains avaient déjà publié plusieurs rapports fiables condamnant Israël pour ses tactiques qui avaient violé les lois de la guerre et le droit humanitaire international. Les journalistes et les hauts fonctionnaires des Nations unies étaient arrivés à des conclusions semblables. De tout le matériel dont on disposait avant le rapport Goldstone, le plus incriminant a sans doute été le document intitulé « Briser le silence » contenant les commentaires de trente membres des Forces israéliennes de défense qui avaient participé à l’opération Plomb durci (nom israélien officiel de la guerre de Gaza). Ces soldats ont parlé avec émotion des règles d’engagement vagues émises par leurs supérieurs, ce qui explique pourquoi on se soit si peu soucié d’éviter des victimes parmi les civils. Ce qui se dégage des témoignages de ces soldats - qui n’étaient aucunement critiques à l’égard d’Israël ni même de la guerre de Gaza en soi - c’est que la politique israélienne cherchait à la fois à « donner aux habitants de Gaza une leçon pour leur appui au Hamas » tout en réduisant au maximum les pertes des FID, même si ce devait être au prix de la mort et de la destruction massives pour des Palestiniens innocents.

Étant donné qu’il existait préalablement un consensus international quant à l’illégalité de l’opération Plomb durci, nous devons nous demander pourquoi ce gros rapport de 575 pages a été salué avec autant d’inquiétude par Israël et pourquoi les médias mondiaux lui ont accordé tant d’attention. Le rapport n’ajoutait pas grand-chose à ce qui était déjà connu. Il est indubitable qu’il faisait plus de place que les rapports précédents aux allégations israéliennes selon lesquelles le Hamas était coupable de crimes de guerre pour avoir tiré des roquettes sur son territoire. Et à beaucoup d’égards, le rapport Goldstone appuie le principal argument fallacieux du récit israélien en présumant qu’Israël a agi en état de légitime défense contre un adversaire terroriste. Le rapport concentre sa critique sur l’usage excessif et aveugle de la force par Israël. Il fait ceci en examinant les preuves relatives à une série d’incidents comportant des attaques contre des civils et des cibles non militaires. Le rapport appelle également l’attention sur le blocus illégal qui a réduit au niveau de subsistance l’arrivée de nourriture, de carburant, et de fournitures médicales à Gaza, avant, pendant, et depuis l’opération Plomb durci. Un tel blocus est un exemple flagrant de punition collective, explicitement interdite par l’article 33 de la quatrième Convention de Genève établissant les devoirs légaux d’une force d’occupation.

Israël a constamment rejeté les critiques internationales concernant sa conduite des opérations militaires pendant la guerre de Gaza, prétendant que les FID étaient l’armée la plus morale du monde. Les FID ont mené quelques enquêtes symboliques sur les accusations relatives aux illégalités commises qui ont uniformément défendu la tactique militaire utilisée ; les autorités ont constamment promis de protéger tout militaire israélien ou chef politique accusé sur le plan international de crimes de guerre. Le rapport Goldstone ayant confirmé les allégations connues et Israël courroucé l’ayant rejeté, pourquoi a-t-il eu à Tel-Aviv l’effet d’une bombe menaçant sérieusement le statut d’Israël en tant qu’État souverain ? Le Président d’Israël, Shimon Peres, appelle le rapport « une mascarade historique » qui « ne fait pas de distinction entre l’agresseur et un État exerçant son droit de légitime défense, » insistant sur le fait que le rapport « légitime l’activité terroriste, la poursuite du meurtre et de la mort. » De façon plus générale, ceux qui défendent ardemment Israël ont condamné le rapport comme étant unilatéral, tendancieux, arrivant à des conclusions courues d’avance, et émanant de ce bastion des attitudes anti-israéliennes qu’est censé être le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Ce type de réponse à n’importe quelle critique du comportement d’Israël en Palestine occupée, particulièrement si elle provient de l’ONU ou des ONG de défense des droits humains consiste à crier à l’injustice et à éviter d’examiner réellement le fond des accusations. C’est un exemple de ce que j’appelle « la politique du détournement, » qui consiste à essayer de distraire l’attention du message en la faisant porter sur le messager. Plus la critique est accablante, plus la réponse est féroce. Vu sous cet angle, le rapport Goldstone a évidemment mis dans le mille !

A y regarder de plus près, Israël a quelques bonnes raisons de paniquer devant ce rapport accablant. D’abord, celui-ci est appuyé par une éminente personnalité internationale qui ne peut pas être valablement accusée d’avoir un préjugé contre les Israéliens ; il est donc plus difficile de distraire l’attention des conclusions du rapport malgré tous les cris à l’injustice. N’importe quelle lecture juste du rapport devrait montrer qu’il est équilibré et extrêmement soucieux des arguments d’Israël concernant sa sécurité ; il a en fait accordé à Israël le bénéfice du doute pour quelques questions clés. Deuxièmement, les résultats, qui étaient prévisibles, sont associés à des recommandations fermes qui vont bien au-delà des rapports précédents. Il en est deux qui inquiètent sans doute beaucoup la direction israélienne : le rapport recommande fermement que si Israël et le Hamas n’entreprennent pas eux-mêmes, dans les six mois à venir, une enquête et un suivi répondant aux normes internationales d’objectivité en ce qui concerne ces violations de la loi de la guerre, alors il faudrait faire appel au Conseil de sécurité et l’encourager à renvoyer toute l’affaire de la responsabilité d’Israël et du Hamas au procureur du Tribunal pénal international à la Haye. Même si Israël se voyait épargner cette indignité grâce à l’intervention diplomatique musclée des USA, et probablement de quelques gouvernements européens, les retombées sur ses relations publiques seraient extrêmement négatives s’il n’était pas donné suite aux recommandations de ce rapport.

Troisièmement, peu importe ce qui se passera dans le système des Nations unies et au Conseil des droits de l’homme à Genève, le poids du rapport sera ressenti par l’opinion publique mondiale. Depuis la guerre de Gaza, la solidité du soutien juif à Israël a commencé à s’émietter, et cela risque maintenant de s’aggraver. Plus globalement, un mouvement de boycott et de désinvestissement très robuste prend de l’ampleur depuis la guerre de Gaza, et le rapport Goldstone ne fera que renforcer de telles initiatives. Le monde se rend de mieux en mieux compte que la seule chance pour les Palestiniens d’accéder à une forme quelconque de paix juste dépend de l’issue des symboles de légitimité, de ce que j’ai appelé la guerre pour la légitimité. Les Palestiniens gagnent de plus en plus cette deuxième guerre non militaire. C’est une telle guerre, menée sur un champ de bataille politique mondial, qui a finalement et inopinément miné le régime d’apartheid en Afrique du Sud, et elle menace bien davantage le sentiment de sécurité israélien que la résistance armée palestinienne.

Un quatrième motif d’inquiétude pour les Israéliens découlant du rapport est qu’il donne le feu vert aux tribunaux nationaux dans le monde entier pour l’application du droit criminel international à l’encontre de suspects israéliens se rendant à l’étranger ; ceux-ci pourraient être appréhendés pour être inculpés ou extradés vers un pays tiers. De tels individus pourraient être inculpés de crimes de guerre commis lors de leur participation à la guerre de Gaza. Le rapport encourage de cette façon le recours quelque peu controversé à ce que les juristes appellent la « compétence universelle, » c’est-à-dire, le pouvoir des tribunaux dans n’importe quel pays de détenir - en vue de leur extradition ou de leur inculpation- des individus ayant violé le droit pénal international indépendamment du lieu où les crimes allégués ont été commis. La réaction des médias israéliens montre que les citoyens israéliens sont déjà inquiets de se faire appréhender lors de voyages à l’étranger. Comme un commentateur juridique l’a dit dans la presse israélienne, « dorénavant, non seulement les soldats devraient être prudents quand ils voyagent à l’étranger, mais également les ministres et les conseillers juridiques. » Il est bon de rappeler que l’article premier des Conventions de Genève enjoint les États du monde entier « à respecter et à faire respecter » le droit humanitaire international « en toutes circonstances ». Si on se rappelle les efforts déployés en 1998 par plusieurs tribunaux Européens pour inculper Augusto Pinochet des crimes qu’il avait commis quand il était chef d’Etat au Chili, on sait que des tribunaux nationaux peuvent être employés afin d’ intenter des poursuites contre des dirigeants politiques et militaires pour des crimes commis ailleurs que sur le territoire de l’État qui engage les poursuites.

Bien sûr qu’Israël ripostera. Il a déjà lancé une attaque éclair médiatique et diplomatique pour dépeindre le rapport comme unilatéral et indigne de retenir sérieusement l’attention. Le gouvernement des USA a déjà déplorablement approuvé cette position, et rejette la recommandation centrale du rapport Goldstone, à savoir la mise en application de ses conclusions par le Conseil de sécurité. L’ambassadrice US auprès de l’ONU, Susan Rice, a de toute évidence dit en session à huis clos du Conseil de sécurité, le 16 septembre, un jour après la parution du rapport : « [Nous] avons de graves préoccupations concernant de nombreuses recommandations du rapport. » Développant ce sujet, l’ambassadrice Rice a indiqué que le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui n’a aucun pouvoir de mise en application, est la seule instance appropriée pour toute action à prendre sur la base du rapport. Le premier combat consistera probablement à décider s’il convient de suivre la recommandation du rapport concernant le renvoi par le Conseil de sécurité des questions de responsabilité au Tribunal pénal international, décision qui pourrait être bloquée par un veto des USA ou d’autres membres permanents.

Il y a lieu de louer la franchise et le caractère complet du rapport, le soin avec lequel il a été rédigé, et les scrupules qui ont amené ses auteurs à tenir tant Israël que le Hamas responsables de comportements qui semblent constituer des crimes de guerre, sinon des crimes contre l’humanité. Bien qu’Israël ait réussi à caractériser la manière dont il a été traité, d’unilatérale , il faut aussi insister sur le fait que le rapport déçoit les espoirs palestiniens. Par exemple, le rapport accepte la thèse douteuse selon laquelle Israël avait le droit d’intervenir contre Gaza en légitime défense, empêchant ainsi l’enquête d’examiner si des crimes contre la paix avaient été perpétrés sous la forme d’une agression prenant la forme du lancement de l’attaque. À cet égard, le rapport ne mentionne absolument pas le cessez-le-feu provisoire qui avait pratiquement réduit à zéro les tirs de roquettes contre Israël pendant les mois ayant précédé l’attaque, ni les efforts répétés du Hamas pour reconduire indéfiniment le cessez-le-feu à condition qu’Israël lève le blocus illégal de Gaz . En outre, c’est Israël qui semble avoir provoqué la rupture du cessez-le-feu en lançant une attaque mortelle contre des militants du Hamas à Gaza, le 4 novembre 2008. Israël n’a pas tenu compte de cette alternative diplomatique, apparemment utilisable, à la guerre pour réaliser la sécurité à ses frontières. Le recours à la guerre, même si les faits justifient la défense légitime, est selon le droit international, un dernier recours. En ignorant le fait que c’est Israël qui a lancé une guerre unilatérale, le rapport Goldstone accepte la prémisse centrale douteuse de l’opération Plomb durci et évite de conclure à l’agression.

Le rapport a également déçu en ce que il n’a pas commenté le refus par Israël d’offrir à la population civile la possibilité de se réfugier hors de Gaza alors qu’elle était prise au piège dans la zone de combat surpeuplée et minuscule que constitue la Bande de Gaza. Israël a fermé tous les passages pendant la guerre de Gaza, autorisant uniquement les habitants ayant un passeport étranger à partir. Il est rare dans une guerre moderne que les civils n’aient pas l’option de devenir réfugiés. Bien qu’il n’y ait aucune disposition spécifique dans les lois de la guerre exigeant qu’un État en guerre permette à des civils de quitter la zone des combats, il semble que ce soit une condition humanitaire élémentaire, et qu’elle aurait dû être au moins mentionnée comme élément du droit international conventionnel ou comme une lacune dans la loi qui devrait être comblée. L’importance de cette question est renforcée par les nombreux rapports concernant le stress post-traumatique subi par les civils de Gaza, particulièrement les enfants qui constituent 53% de la population. On pourrait également noter que le rapport accorde une attention considérable à Gilad Shalit, le seul prisonnier des FID détenu par le Hamas à Gaza dont il recommande la libération pour des raisons humanitaires, tout en ne faisant aucune suggestion comparable à Israël bien que celui-ci détienne des milliers de Palestiniens en prison dans des conditions très dures.

En fin de compte, le rapport Goldstone est peu susceptible de casser le refus par les gouvernements de contester le blocus israélien de Gaza ou d’inciter les Nations Unies à contester l’impunité israélienne de manière significative. En fonction des manœuvres en coulisse, les USA peuvent ou ne peuvent pas éviter de protéger publiquement Israël de la responsabilité qui lui revient pour son comportement pendant la guerre de Gaza ou pour son refus continu de se conformer au droit humanitaire international en levant le blocus qui continue à affecter quotidiennement la santé de la population entière de Gaza.

En dépit de ces limites, le rapport est une contribution historique à la lutte palestinienne pour la justice, une documentation impeccable sur un chapitre crucial de la victimisation des Palestiniens sous occupation. Il aura un impact très impressionnant sur la progression du mouvement de la société civile qui dans le monde entier cherche à instaurer un boycott culturel, sportif et universitaire et à décourager les investissements, le commerce et le tourisme avec Israël.

Tout comme dans la lutte contre l’apartheid, il se peut que le basculement des forces en faveur des Palestiniens se produise non pas par le biais de la diplomatie ou comme suite à la résistance armée, mais sur le champ de bataille symbolique pour la légitimité qui a pris une envergure mondiale, ce qui pourrait être considéré comme la nouvelle pertinence politique de la mondialisation de la morale et du droit.

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Richard Falk

* Richard Falk est rapporteur spécial des Nations unies pour les droits de l’homme.

22 septembre 2009 - SabbahBlog - Cet article peut être consulté ici :
http://sabbah.biz/mt/archives/2009/...
Traduction : Anne-Marie Goossens - Edition : Fausto Giudice

Dans son discours Netanyahu a avili l’Holocauste

samedi 26 septembre 2009 - 06h:14

Gideon Levy
Ha’aretz


Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a avili la mémoire de l’Holocauste dans son discours à l’Assemblée générale des Nations unies jeudi. Et à deux reprises. La première, quand il a brandi la preuve de l’existence même de l’Holocauste, comme si c’était nécessaire, et une autre fois quand il a comparé le Hamas aux nazis.

Si le président iranien Mahmoud Ahmadinejad nie l’Holocauste, Netanyahu lui l’a galvaudé. Est-il nécessaire d’en apporter la preuve, 60 années plus tard ? Ou, comme le monde pourrait alors le penser, est-ce un droit de le nier ?

Et il est douteux qu’un quelconque historien de renom ne fasse sienne la comparaison du Premier ministre entre le Hamas et les nazis, ou entre le Blitz sur Londres et les roquettes Qassam sur Sderot. Dans le Blitz, 400 bombardiers et 600 avions ont tué 43 000 personnes et détruit plus d’un million de maisons. Les Qassam du Hamas, peut-être l’arme la plus primitive au monde, ont tué 18 personnes en 8 ans. Oui, elles ont semé une grande terreur... mais un Blitz ?

Et si nous pouvons comparer une organisation terroriste pauvrement équipée à la terrible machine de guerre nazie, pourquoi les autres ne compareraient-ils pas le comportement nazi à celui des soldats des Forces de défense israéliennes ? Dans les deux cas, la comparaison est sans fondement et exaspérante.

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Netanyahu a galvaudé à deux reprises la mémoire de l’Holocauste à l’ONU

Netanyahu a commencé son intervention comme s’il était président du mémorial de l’Holocauste Yad Vashem : Holocauste, Holocauste, Holocauste ; sa famille et la famille de son épouse. Puis il a parlé avec les mots de Shimon Peres, proposant un « avenir prometteur » à l’humanité.

Pas moins démagogique fut son attaque contre le régime iranien. Ils tirent sur les manifestants là-bas, a-t-il protesté avec véhémence. Comme si ce n’était pas ce qu’il faisait dans nos Bil’in et Na’alin.

Puis vint le meilleur : l’opération Plomb durci avait été une attaque ponctuelle et mineure. Israël avait téléphoné à des milliers de personnes pour leur dire de partir de leurs maisons. Partir où, Monsieur le Premier ministre ? En mer ? Et il soutient que les FDI, qui ont tué près de 1 400 Palestiniens pour la plupart des civils, avaient fait preuve de modération comme jamais auparavant.

Poursuivons : nous avons fait la paix avec tous les dirigeants arabes qui le voulaient, proclame le Premier. Quid alors du Président syrien Bashar Assad qui trouve porte close depuis des années alors qu’il affirme vouloir la paix ? Personne ne lui a ouvert la porte.

Parler de sécurité et des victimes pourraient encore trouver des adeptes parmi les femmes de l’organisation WIZO (organisation internationales des femmes sionistes - ndt) en Amérique, mais c’est tout. Pour une puissance régionale qui détient presque tous les armements du monde dans son arsenal et se bat contre des organisations terroristes primitives, il lui est quelque peu difficile d’être prise au sérieux quand elle parle de sécurité, spécialement quand cette sécurité ne concerne que les Israéliens.

Puis vinrent notre droit antique à la terre et les versets inévitables de la Bible, en anglais et dans l’hébreu originel, qui terminent toujours la performance dans de telles occasions - sauf que Netanyahu, contrairement à ses prédécesseurs, n’a pas enlevé sa kippa à ce moment crucial.

Cet instant était censé émouvoir ses auditeurs, moi il m’a laissé, pour le moins, indifférent devant un Premier ministre propagandiste. L’Alléluia n’a été entendu hier qu’au soir, au stade Ramat Gan, au concert de Leonard Cohen.


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25 septembre 2009 - Ha’aretz - traduction : JPP

Conférence de Moscou au coeur d'entretiens de Lavrov à New York


15:23|26/ 09/ 2009

MOSCOU, 26 septembre - RIA Novosti. Dans le cadre d'entretiens bilatéraux en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a discuté des perspectives du règlement au Proche-Orient et de la conférence de Moscou, rapporte samedi le ministère russe des Affaires étrangères (MID).

M.Lavrov a rencontré vendredi le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Les deux parties ont insisté sur l'inadmissibilité de la poursuite de la colonisation et d'autres démarches unilatérales affectant le règlement palestino-israélien, stipule un communiqué du MID.

Le ministre russe a signalé la nécessité du rétablissement de l'unité palestinienne, condition sine qua non de la création d'un Etat palestinien indépendant et viable, coexistant en bon voisinage et sécurité avec Israël, lit-on dans le document de la diplomatie russe.

Le jour même, M.Lavrov a rencontré le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa. Les interlocuteurs ont mis accent sur la nécessité de la poursuite d'efforts énergiques en vue de débloquer le processus de paix au Proche-Orient.

Lord de la rencontre du ministre russe avec le chef de la diplomatie syrienne Walid Moallem, il s'agissait également de la situation dans la région et de la nécessité de la reprise du processus de négociations arabo-israéliennes sur tous les volets.

"Dans ce contexte, MM.Lavrov et Moallem ont évoqué la perspective de la convocation de la conférence de Moscou sur le Proche-Orient, dont la Syrie appuie l'idée", note le MID.

http://fr.rian.ru/world/20090926/123266662.html

Poursuite de la construction de colonies juives


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Abbas et Lavrov : «c’est inadmissible !»

La Russie et l’Autorité palestinienne estiment que la poursuite de la construction de colonies juives sur les territoires palestiniens occupés est "inadmissible" car elle influe négativement sur le règlement du conflit israélo-palestinien, a indiqué hier le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
Lors d’entretiens vendredi en marge de la 64ème session de l'Assemblée générale de l'Onu à New York, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, et le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui ont examiné "les perspectives d'une reprise des négociations israélo-palestiniennes en vue de progresser vers un règlement juste et global au Moyen-Orient", ont souligné que "la poursuite de l’expansion des colonies (juives) est inadmissible ainsi que les actions unilatérales qui influent sur les questions liées au statut final", précise le communiqué.
http://www.elmoudjahid.com/accueil/monde/43004.html

L'Egypte souhaite qu'on trouve une solution rapide à la question de la Palestine

Ahmed Aboul Gheit.

26 septembre 2009 – Le ministre des Affaires étrangères de l'Egypte, Ahmed Aboul Gheit, a souhaité samedi qu'une solution rapide à la question de la Palestine soit trouvée sans perdre plus de temps sur les détails.

« Je voudrais résumer la position de l'Egypte par les éléments suivants : tout d'abord il faut travailler d'arrache pied pour reprendre les négociations aussi vite que possible. La communauté internationale devrait proposer la formule du règlement final (la 'fin de partie'), en prenant conscience de la nécessité de ne plus perdre de temps à l'examen de détails dont tout le monde sait qu'ils ne contribueront pas au règlement », a déclaré Ahmed Aboul Gheit au quatrième jour du débat des chefs d'Etat et de gouvernement qui ouvre la 64ème session de l'Assemblée générale, à New York.

Le ministre égyptien des affaires étrangères a insisté sur la nécessité pour Israël de geler les activités de colonisation, soulignant qu'un tel gel contribuerait à renforcer la confiance.

Il a aussi estimé que si un accord était conclu sur les frontières de l'Etat à instaurer principalement sur la démarcation de 1967, il « pourrait être mis en oeuvre de façon progressive, selon un calendrier établi par les parties ».

M. Aboul Gheit a enfin insisté sur le fait que Jérusalem-Est fasse partie intégrale du Territoire palestinien occupé et qu'il ne saurait être écarté des négociations.

L'Egypte a par ailleurs exprimé sa préoccupation sur la préservation de l'unité du Soudan et sur les efforts pour que « la solution de l'unité devienne l'option la plus attractive pour tous les Soudanais ».

http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=20176&Cr=Palestiniens&Cr1=

La création des tribunaux pour les enfants palestiniens est une tentative d'Israël de détourner les regards de ses crimes

26 Sept 2009

Ramallah / M. Abdel Nasser Farawna, chercheur spécialisé aux affaires des détenus, a indiqué que l'établissement par les autorités de l'occupant israélien des tribunaux spéciaux pour juger les enfants palestiniens est une décision formelle et ne change en rien la nature et les procédures des tribunaux israéliens.

L'agence palestinienne /Wafa/ a rapporté que M. Farawna avait souligné que la formation par Israël de tels tribunaux est une tentative de sa part de détourner les regards des ses pratiques contre les enfants palestiniens.

"Les enfants n'ont pas besoin de tribunaux spéciaux, mais de les traiter suivant les accords et les chartes internationaux et de mettre fin aux crimes des autorités israéliennes commis contre eux", a ajouté M. Farawna.

" Le tribunal militaire israélien spécial pour les enfants palestiniens n'avait pas changé la définition de l'adolescent palestinien, laquelle considère le Palestinien adulte celui qui a atteint son 16ème ans, et ce en contradiction de la loi internationale qui donne l'adulte celui qui a atteint son 18ème ans", a-t-souligné.

Il a, par ailleurs, fait noter que toutes les données affirment qu'Israël viole, dans tous ses tribunaux militaires, les normes fixées par la communauté internationale, affirmant que cela ne changerait pas dans les tribunaux formés récemment et consacrés pour les enfants.

M. Farawana a fait savoir à cette occasion que les autorités de l'occupant ont détenu depuis /1967/ des milliers d'enfants dont /7800/ depuis le déclenchement de l'Intifada d'al-Aqsa en /2000/; " /326/ parmi eux sont détenus jusqu'à présent " a précisé M. Farawna.

A. Chatta / Gh. H

http://www.sana.sy/fra/55/2009/09/26/246490.htm

Assassinat de trois militants du Djihad islamique


Escalade militaire israélienne dans la bande de Ghaza

Atteint de plein fouet, le véhicule s’est transformé en un amas de ferraille calciné, les trois jeunes militants n’avaient aucune chance d’en sortir vivants

Assassinat de trois militants du Djihad islamique

Ghaza

De notre correspondant

Trois militants des brigades d’El Qods, la branche armée du Djihad islamique, ont été assassinés vendredi soir dans le quartier Ettefah, situé au nord-est de la ville de Ghaza. Les trois hommes étaient à bord d’un véhicule particulier lorsqu’ils ont été ciblés par une roquette air-sol tirée par un avion israélien. Atteint de plein fouet, le véhicule s’est transformé en un amas de ferraille calciné, les trois jeunes militants n’avaient aucune chance d’en sortir vivants. Des sources hospitalières palestiniennes ont confirmé l’arrivée de trois cadavres calcinés et mutilés à l’hôpital El Shifa de Ghaza. Après identification, il s’est avéré que l’un des trois morts, Kamel Eddahdouh, âgé de 21 ans, n’est autre que le fils de Khaled Eddahdouh, un responsable des brigades d’El Qods, tué dans des conditions similaires en 2006. L’armée de l’air israélienne « a visé et atteint trois terroristes qui étaient en route pour lancer des roquettes sur le sud d’Israël », a déclaré, pour sa part, un porte-parole de l’armée israélienne qui a accusé les trois hommes d’avoir tiré des roquettes contre le sud d’Israël la semaine passée.

Aucune opération d’assassinat ciblé n’a été exécutée par l’armée de l’air israélienne dans la bande de Ghaza depuis la fin de l’agression de grande envergure du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, durant laquelle près de 1500 Palestiniens, en majorité des civils, avaient été tués alors que plus de 5000 autres avaient été blessés. Par ailleurs, des témoins oculaires ont rapporté qu’après l’assassinat des militants du Djihad islamique, dans la même soirée, des chars israéliens, postés à l’est de la bande de Ghaza, côté israélien de la ligne de frontière avec l’enclave palestinienne, ont ouvert le feu contre les maisons situées à l’est du quartier populeux de Chedjaâiya, à l’est de Ghaza, et tiré pas moins de 4 obus dans des régions non habitées du même quartier. La riposte palestinienne est venue, hier, à l’aube avec un tir d’une roquette, de fabrication locale de type Aqsa3, contre le poste militaire israélien de Kissoufim, dans le sud de l’Etat hébreu.

Le tir a été revendiqué dans un communiqué signé conjointement par les brigades d’El Qods et les brigades des Martyrs d’El Aqsa, la branche armée du Fatah. L’armée israélienne avait averti les citoyens habitant les localités proches de la bande de Ghaza telles Sderot, fréquemment ciblées par les roquettes des résistants palestiniens, de la possibilité de l’augmentation des tirs palestiniens après l’assassinat des hommes du Djihad islamique qui a promis de les venger. Il faut souligner que peut-être, et dans le but de mettre un terme à la trêve non officielle qui prévaut depuis la dernière guerre, ces dernières semaines l’armée israélienne a intensifié ses opérations militaires dans la bande de Ghaza. En effet, des incursions limitées de blindés israéliens, accompagnés le plus souvent de bulldozers dont la mission est de dévaster le plus de surfaces possibles de terres agricoles, se sont répétées sur plusieurs axes, toujours près des localités avoisinant la ligne de frontière. Le survol de la bande de Ghaza par divers avions et surtout par des drones (avions espions israéliens), est devenu beaucoup plus fréquent.

Les citoyens s’aperçoivent de la présence de drones quand les émissions de télévision sont brouillées, au point que l’image disparaît complètement. Doté également de roquettes, il est de plus en plus utilisé dans les opérations d’assassinat ciblés, comme celui de vendredi dernier. De son côte, la marine de guerre israélienne, qui participe de façon active au blocus imposé par Israël à ce territoire palestinien, a renforcé ses mesures répressives contre les pêcheurs de Ghaza. Les patrouilleurs israéliens tirent presque quotidiennement sur les embarcations palestiniennes, faisant souvent des morts et des blessés parmi les pêcheurs. Trois pêcheurs ont ainsi été tués, 22 autres blessés depuis la fin de la dernière guerre à Ghaza, alors que plus de 122 embarcations ont été totalement ou partiellement endommagées par des tirs israéliens. En fin de semaine, 5 pêcheurs ont été arrêtés et leur embarcation confisquée au large des côtes de Ghaza. Le meurtre prémédité des hommes du Djihad est intervenu alors que la résistance palestinienne a diminué au maximum ses activités militaires, au point que des officiers israéliens ont reconnu que la frontière entre la bande de Ghaza et l’Etat hébreu connaît un calme jamais observé depuis une quinzaine d’années.

Cet assassinat a, en fait, pour but de brouiller les cartes et susciter des réactions violentes de la part des Palestiniens qui seront utilisées, par la suite, comme prétexte à de plus grandes campagnes militaires de plus en plus sanglantes. Ainsi, les Palestiniens doivent s’attendre, dans un proche avenir, à plus d’agressions militaires dans la bande de Ghaza, et plus de colonisation en Cisjordanie occupée, ainsi que dans la ville sainte d’El Qods. Une situation idéale pour concrétiser les vœux du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, d’empêcher toute création d’un Etat palestinien digne de ce nom.



Par Fares Chahine

« Leurs » crimes et les « nôtres »

publié le samedi 26 septembre 2009

Alain Gresh

Les crimes commis par un leader élu démocratiquement sont-ils moins terribles pour ses victimes ? Et la destruction de tout un pays est-il un crime moindre ?

Ce qui se passe à Gaza, par exemple...

Le 24 septembre, l’International Herald Tribune publiait un article sur la situation de l’électricité en Irak (« Iraq’s economic development minefield », par Steven Lee Myers). Le journaliste montre le délabrement de l’équipement électrique dans ce pays, et les difficultés de sa remise à niveau. Une phrase et un oubli m’ont fait bondir. « Les industries étatiques qui dominent l’économie irakienne sont aussi pléthoriques et inefficaces qu’elles l’étaient sous Saddam Hussein, peut-être même plus. » Et comme solution, le texte, bien évidemment, défend la privatisation...

Il ne mentionne pourtant pas un fait majeur : que l’industrie électrique irakienne fonctionnait relativement bien avant 1990, et que les coupures d’électricité étaient alors rares. En réalité, sa destruction a été le résultat de la première guerre d’Irak (1991 — et, surtout, de la terrible politique de sanctions imposées par les Etats-Unis et leurs alliés dont la France (lire « Des sanctions qui tuent », par Denis Halliday, Le Monde diplomatique, janvier 1999). Cette politique a été à l’origine de la destruction de l’Etat irakien durant les années 1990 et explique son effondrement lors de l’invasion américaine de 2003. La plupart des responsables et commentateurs occidentaux le reconnaissent aujourd’hui et, pourtant, ce fait a disparu de nos mémoires. Nous nous souvenons, à juste titre, des crimes de Saddam Hussein ; pas des crimes commis par les alliés. Qui paiera pour l’invasion et la destruction de l’Irak depuis 2003 ? Nombre de gouvernements réclament des sanctions contre Kadhafi ou Ahmadinejad ; lesquels en ont fait de même pour le président Bush, qui porte la responsabilité de la destruction d’un pays et de dizaines de milliers de morts ?

Pour éviter les malentendus, je pense que Saddam Hussein et Kadhafi sont des dictateurs et, comme je l’ai écrit ici, qu’Ahmadinejad a truqué l’élection présidentielle de juin. Mais les crimes commis par un leader élu démocratiquement sont-ils moins terribles pour ses victimes ? Et la destruction de tout un pays est-il un crime moindre ?

Ce qui se passe à Gaza, par exemple. Indépendamment de ce que l’on peut penser du Hamas (et de ses atteintes aux droits individuels, à ceux des femmes ou à ceux des opposants), comment expliquer le silence sur l’étranglement de ce petit territoire, de l’étranglement de sa population, du fait que la rentrée des classes s’est faite dans des conditions épouvantables ? Pas un mot des gouvernements européens, pas un geste... Les médias s’intéressent à ce territoire quand il s’agit de savoir si le Hamas impose le foulard aux jeunes filles dans les écoles ! « Nous » avons oublié Gaza.

En Europe et aux Etats-Unis, nous tournons la page des massacres que nous commettons avec une grande facilité. On parle beaucoup de la repentance, mais on ne la voit nulle part. Les Etats-Unis ont voulu ramener le Vietnam à l’âge de pierre dans les années 1960 ; l’agent orange, un puissant défoliant, a été déversé massivement sur pays et continue, plus de trente ans après, à tuer et à mutiler des milliers de personnes, qui s’en soucie ? Les plaignants vietnamiens ont été déboutés devant des tribunaux américains (lire « Au Vietnam, l’“agent orange” tue encore », par Francis Gendreau, janvier 2006). En revanche, les victimes américaines d’attentats terroristes commis à l’étranger obtiennent des tribunaux américains d’importantes indemnisations.

Nelson Mandela est devenu une icône reçue dans le monde entier. A écouter les dirigeants américains ou français (et aussi les médias), on peut croire que les Etats-Unis ou la France ont été toujours contre le régime de l’apartheid. Il n’en est rien. Dans les années 1970, Henry Kissinger organisait la coopération avec Pretoria pour combattre le terrorisme (lire « Regards sud-africains sur la Palestine », août 2009) et le président Valery Giscard d’Estaing soutenait activement l’Afrique du Sud. Tout cela, bien sûr, au nom de la lutte contre le communisme. Nous avons ainsi longuement contribué à la survie d’un régime raciste (alors que l’Union soviétique et Cuba étaient du bon côté !). Si cela est oublié dans les capitales occidentales, cela ne l’est pas à Pretoria où, malgré les pressions, se maintient une solidarité tant avec les Palestiniens qu’avec les peuples d’Amérique latine.

De nombreux crimes sont commis dans les pays du Sud. De nombreuses atteintes aux droits de la personne aussi. Mais « nous » les voyons quand cela nous arrange. Nicolas Sarkozy dénonce le trucage de l’élection en Iran, mais il le fait depuis le... Gabon ! Enfin, il a fallu bien des efforts pour que la France reconnaisse que les élections en Afghanistan ont été truquées ; en revanche, elle reste silencieuse sur ce qui se passe en Tunisie.

publié sur le blog du Monde diplomatique "Nouvelles d’Orient"

http://blog.mondediplo.net/2009-09-...

Obama hier à propos d’Israël : « La poursuite de la colonisation n’est pas légitime »

publié le samedi 26 septembre 2009

el Watan
Les États-Unis « ne reconnaissent pas la légitimité de la poursuite de la colonisation israélienne », a déclaré hier le président américain Barack Obama dans son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU.

« Nous continuons d’appeler les Palestiniens à cesser les provocations envers Israël et insister sur le fait que l’Amérique n’accepte pas la légitimité de la poursuite de la colonisation israélienne », a déclaré M. Obama dans son allocution lors de la séance d’ouverture de l’Assemblée générale annuelle de l’ONU [1].

La poursuite de la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem-Est est la principale pierre d’achoppement empêchant la reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes suspendues depuis fin 2008.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, qui s’est entretenu mardi à New York avec M. Obama et le leader palestinien Mahmoud Abbas, refuse en effet de geler la colonisation, faisant fi des appels de la communauté internationale et en premier lieu Washington.

Lors de ce sommet, M. Obama s’était contenté d’évoquer « une limitation » de la colonisation tout en exhortant Israéliens et Palestiniens à reprendre au plus vite les négociations. « Je poursuivrai la quête d’une paix juste et durable entre Israël, la Palestine et le monde arabe », a dit M. Obama mercredi à l’ONU, en faisant état de « progrès » enregistrés selon lui lors de la rencontre tripartite [2].

« Il est temps de relancer, sans conditions préalables les négociations portant sur les questions du statut final : la sécurité pour les Israéliens et les Palestiniens, les frontières, les réfugiés et Jérusalem », a-t-il ajouté. « L’objectif est clair : deux Etats vivant côte-à-côte en paix et en sécurité. Un Etat d’Israël juif, offrant une réelle sécurité à tous les Israéliens, et un Etat palestinien viable, indépendant et disposant d’un territoire contigu mettant fin à l’occupation israélienne qui a commencé en 1967 », a encore dit M. Obama.

L’Autorité palestinienne s’est aussitôt félicitée de ces propos. « Nous apprécions énormément et sommes encouragés par les déclarations du président Obama sur l’illégitimité des colonies et l’appel à la fin de l’occupation qui a commencé en 1967 », a déclaré à l’AFP le négociateur palestinien en chef, Saëb Erakat, présent à New York.

[1] notons que l’ordre des mots n’est pas anodin ni innocent bien sûr. Qu’est ce qui est mis en exergue par Obama ? Les "provocations" palestiniennes... et la colonisation ne vient qu’ensuite

[2] Finis, les grands engagements pour le "gel" de la colonisation ? Qui déjà est très en -deça de ce que le droit international impose pourtant, lui qui stipule qu’une nation occupante n’a pas le droit d’implanter sa population dans le territoire occupé. C’est d’ârret total puis de démantèlement qu’il faut parler si l’on veut être dans la légalité internationale et la faire respecter.