lundi 7 septembre 2009

Carter: les Palestiniens "réfléchissent" à la solution d'un seul Etat

06/09/2009

L'ancien président américain Jimmy Carter a déclaré dimanche à l'issue d'un séjour au Moyen Orient que les leaders palestiniens "réfléchissaient sérieusement" à la solution d'un seul Etat dans le cadre du conflit israélo-palestinien.

"Une majorité des responsables palestiniens que j'ai rencontré réfléchissent sérieusement (à la solution) d'un seul Etat entre le Jourdain et la mer Méditerranée", écrit l'ancien président dans une tribune libre publiée dans le Washington Post.

"En renonçant au rêve d'un Etat Palestinien indépendant, ils deviendraient des concitoyens de leurs voisins israéliens et alors ils demanderaient l'égalité des droits dans le cadre d'une démocratie", explique M. Carter.

"Dans cette bataille non violente pour l'égalité des droits, (ils pourraient prendre) exemple sur Gandhi, Martin Luther King et Nelson Mandela", ajoute-t-il.
Selon l'ancien président, en faisant de la sorte, les responsables palestiniens prendraient en considération l'actuelle donnée démographique.

M. Carter souligne que les non juifs ne représentent déjà qu'une légère majorité dans la région et que "dans quelques années les Arabes seront clairement majoritaires".

L'ancien président ajoute cependant qu'une solution à deux Etats était "clairement préférable" et a été généralement adoptée (par les Palestiniens).

almanar.com

Parlons-en ! L’industrie de la "paix" au Moyen-Orient.

dimanche 6 septembre 2009 - 12h:15

Faris Giacaman


Lorsque j’étais lycéen, à Ramallah, l’un des initiatives "de peuple à peuple » les plus connues, les Graines de la Paix, sont souvent venues dans mon école pour demander aux étudiants de se joindre à leur programme. Presque chaque année, ils envoient quelques-uns de mes camarades de classe pour un camp d’été aux États-Unis avec un groupe similaire d’étudiants israéliens.

(JPG)
Les tentatives faites pour établir un "dialogue" alors qu’Israël continue à opprimer les Palestiniens, ne servent qu’à saper l’appel au boycott.(ActiveStills)

Selon le site internet de Graines de la Paix, on leur apprend au camp "à développer l’empathie, le respect et la confiance ainsi que les techniques de leadership, de communication et de négociation - tous les éléments essentiels qui faciliteront une coexistence pacifique pour la prochaine génération." Ils dépeignent un tableau optimiste, et la plupart des gens à l’université sont très surpris d’entendre que je pense que ces activités sont peu judicieuses, au mieux, et immorales, au pire. Pourquoi diable devrais-je être contre la "coexistence", demandaient-ils toujours ?

Au cours des dernières années, il y a eu des appels grandissants pour mettre un terme à l’oppression d’Israël sur le peuple palestinien par le biais d’un mouvement international de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS). L’une des objections les plus courantes pour le boycott, c’est qu’il est contre-productif, et que « le dialogue » et « une promotion de la coexistence" sont beaucoup plus constructifs que les boycotts.

Avec le début des accords d’Oslo en 1993, il y a eu toute une industrie qui a déployé ses efforts pour faire venir les Israéliens et les Palestiniens dans ces groupes de « dialogue ». L’objectif déclaré de ces groupes est la création de la compréhension entre les « deux parties du conflit," afin de "construire des ponts » et « surmonter les obstacles." Toutefois, l’hypothèse que ces activités contribueront à faciliter la paix n’est pas seulement incorrecte, mais elle manque en fait de morale.

L’hypothèse que le dialogue est nécessaire afin de parvenir à la paix ne tient absolument pas compte. du contexte historique de la situation en Palestine. Cela suppose que les deux parties ont commis, plus ou moins, une quantité égale d’atrocités contre l’autre et sont également coupables des torts qui ont été causés. Cela suppose qu’aucune des deux parties n’a totalement raison ou totalement tort, mais que les deux parties ont des revendications légitimes qui devraient être examinées, et que certains points doivent être surmontés.

Par conséquent, les deux parties doivent écouter le point de vue de "l’autre" afin de favoriser la compréhension et la communication, ce qui conduirait probablement à une « coexistence » ou « réconciliation ».

Une telle approche est jugée "équilibrée" ou "modérée", comme si c’était une bonne chose. Toutefois, la réalité sur le terrain est très différente du point de vue « modéré » de ce soi-disant « conflit ». Même le terme « conflit » est trompeur, car il implique un litige entre deux parties symétriques. Ce n’est pas la réalité, il ne s’agit pas d’un cas de simple malentendu ou de haine mutuelle qui se trouverait sur le chemin de la paix. Le contexte de la situation en Israël/Palestine est celle du colonialisme, de l’apartheid et du racisme, une situation dans laquelle il y a un oppresseur et un opprimé, un colonisateur et un colonisé.

Dans le cas du colonialisme et de l’apartheid, l’histoire montre que les régimes coloniaux n’abandonnent pas le pouvoir sans lutte et résistance populaire, ou de pressions directes internationales. Il est particulièrement naïf de croire que la persuasion et les "discussions" pourront convaincre un système oppressif de renoncer à son pouvoir.

Le régime de l’apartheid en Afrique du Sud, par exemple, a pris fin après des années de lutte avec l’aide indispensable d’une campagne internationale de sanctions, désinvestissements et de boycotts. Si l’on avait proposé aux opprimés Sud-Africains vivant dans des bantoustans d’essayer de comprendre le point de vue de l’autre (c’est-à-dire le point de vue de la suprématie blanche d’Afrique du Sud), les gens auraient éclaté de rire à une notion aussi ridicule.

De même, pendant la lutte des Indiens pour l’émancipation de la domination coloniale britannique, le Mahatma Gandhi n’aurait pas été vénérée comme un combattant de la justice, s’il avait renoncé à satyagraha - "s’en tenir fermement à la vérité", son terme pour son mouvement de résistance non-violente - et s’il avait plaidé pour le dialogue avec les occupants colons britanniques afin de comprendre leur version de l’histoire.

Maintenant, il est vrai que certains Sud-Africains blancs étaient solidaires des opprimés noirs sud-africains, et ont participé à la lutte contre l’apartheid. Et il y avait, bien sûr, certains opposants britanniques à la politique coloniale de leur gouvernement. Mais ces partisans se sont explicitement tenus aux côtés des opprimés avec l’objectif clair de mettre fin à l’oppression, de lutter contre les injustices commises par leurs gouvernements et leurs représentants.

Donc, tout rassemblement des deux parties ne peut être moralement sain que lorsque les citoyens de l’état d’oppression sont solidaires avec les membres du groupe opprimé, et non pas sous la bannière de "dialogue" pour « comprendre l’autre version de l’histoire." Le dialogue n’est acceptable que lorsqu’il est engagé pour mieux comprendre le sort des opprimés, et non pas dans le cadre "d’écouter les deux parties."

Cependant, les partisans palestiniens de ces groupes de dialogue ont affirmé que de telles activités pourraient être utilisées comme outil - non pas pour promouvoir ce que l’on appelle la « compréhension », - mais en fait pour remporter la lutte palestinienne pour la justice sur les Israéliens en les persuadant ou "en leur faisant reconnaître notre humanité."

Toutefois, cette hypothèse est également naïve. Malheureusement, la plupart des Israéliens ont été victimes de la propagande sioniste et de ses nombreux exutoires qui les alimentent depuis leur plus jeune âge. En outre, il faudra un énorme effort concerté pour contrer cette propagande par le biais de la persuasion. Par exemple, la plupart des Israéliens ne seront pas convaincus que leur gouvernement a atteint un niveau de criminalité qui justifie un appel au boycott.

Même s’ils sont logiquement convaincus de la brutalité de l’oppression israélienne, il ne sera probablement pas suffisant de susciter en eux toute forme d’action dirigée contre lui. Cela s’est avéré vrai à de nombreuses reprises et est évident dans le lamentable échec de ces groupes de dialogue à former un mouvement global de lutte contre l’occupation depuis leur création, avec le processus d’Oslo.

En réalité, seule une pression soutenue - et non la persuasion - fera réaliser aux Israéliens que les droits des Palestiniens doivent être rétablis. C’est la logique du mouvement de BDS qui est totalement opposé à la fausse logique du dialogue.

Sur la base d’un rapport de 2002 non publié réalisé par Israel/Palestine Center for Research and Information, le San Francisco Chronicle a indiqué en Octobre dernier que rien qu"entre 1993 et 2000, les gouvernements occidentaux et des fondations ont dépensé entre 20 millions et 25 millions de dollars pour les groupes de dialogue. "Par la suite, une enquête à grande échelle réalisée auprès de Palestiniens qui ont participé aux groupes de dialogue a révélé que ces dépenses énormes avaient échoué à produire "un seul pacifiste des deux côtés."

Cela confirme la conviction, chez les Palestiniens, que l’ensemble de l’entreprise est une perte de temps et d’argent.

L’enquête a également révélé que les participants palestiniens ne sont pas pleinement représentatifs de leur société. De nombreux participants ont tendance à être "les enfants ou les amis de hauts responsables palestiniens ou des élites économiques. Seuls 7% des participants étaient des résidents de camps de réfugiés, bien qu’ils représentent 16% de la population palestinienne."

L’enquête a également révélé que 91% des participants palestiniens n’avaient pas conservé de liens avec les Israéliens qu’ils avaient rencontrés. En outre, 93% n’ont pas été contactés par l’action de suivi du camp, et seulement 5% étaient d’accord avec l’idée que cela avait aidé à « promouvoir la culture de la paix et le dialogue entre les participants."

Malgré l’échec retentissant de ces projets sur le dialogue, de l’argent continue à y être investi. Comme l’a expliqué Omar Barghouti, l’un des membres fondateurs du mouvement BDS en Palestine, dans The Electronic Intifada : "il y a eu tellement de tentatives de dialogue depuis 1993 ... c’est devenu une industrie - que nous appelons l’industrie de la paix."

Cela pourrait être en partie attribuable à deux facteurs. Le facteur dominant est l’utilité de tels projets dans les relations publiques.

Par exemple, le site internet des Graines de la Paix promeut sa légitimité en présentant une sélection impressionnante de soutiens venant de politiciens et autorités populaires, comme Hillary Clinton, Bill Clinton, George Mitchell, Shimon Peres, George Bush, Colin Powell et Tony Blair, entre autres.

Le deuxième facteur est le besoin de certains "gauchistes" et "libéraux" israéliens de sentir qu’ils font quelque chose d’admirable pour "se poser des questions », alors qu’en réalité ils ne prennent aucune réelle position contre les crimes commis en leur nom par leur gouvernement.

Les politiciens et les gouvernements occidentaux continuent de financer de tels projets, ce qui renforce leur image de partisans de la "coexistence" et les participants "libéraux" israéliens peuvent s’exonérer de toute culpabilité en participant à la noble action de "promotion de la paix." Une relation de symbiose, en quelque sorte.

Le manque de résultats de ces initiatives n’est pas surprenant, puisque les objectifs des groupes de dialogue et de "coexistence" n’incluent pas de convaincre les Israéliens d’aider les Palestiniens à obtenir le respect de leurs droits inaliénables. L’exigence minimale d’une reconnaissance de la nature oppressive d’Israël est absente dans ces groupes de dialogue.

Au contraire, ces organisations opèrent sous l’hypothèse douteuse que le "conflit" est très complexe et à multiples facettes, où il y a "deux versions dans chaque histoire, et chaque récit a certaines affirmations valables et d’autres fausses.

Comme l’explique clairement l’appel lancé par la Campagne palestinienne pour le boycott universitaire et culturel d’Israël, toute activité commune israélo-palestinienne - qu’il s’agisse de films ou des camps d’été - ne peut être acceptable lorsque leur objectif est de mettre fin, de protester et/ou de sensibiliser à l’oppression des Palestiniens.

Tout Israélien cherchant à interagir avec les Palestiniens, avec l’objectif clair de solidarité et de les aider à mettre fin à l’oppression, sera accueilli à bras ouverts.

Toutefois, la prudence est conseillée lorsque des invitations sont envoyées pour participer à un dialogue entre les "deux côtés" du soi-disant « conflit ». Toute demande pour un discours "équilibré" sur cette question - quand la devise « il y a deux versions dans chaque histoire" est formulée presque religieusement - est moralement et intellectuellement malhonnête, et ignore le fait que, quand il s’agit d’un cas de colonialisme, d’apartheid et d’oppression, il n’existe pas d"équilibre".

En général, la société de l’oppresseur ne renoncera pas à ses privilèges sans pressions. C’est pourquoi la campagne BDS est un important instrument de changement.

Cet article peut être consulté ici :

http://electronicintifada.net/v2/ar...

Traduction :MG pour ISM

Le chef de la diplomatie suédois annule sa visite pour l'entité sioniste

06/09/2009 Le porte-parole du cabinet israélien a déclaré que le chef de la diplomatie suédois Carl Bildt dont le pays préside l'Union européenne a annulé sa visite pour l'entité sioniste prévue le vendredi prochain.
Selon Ygal Palmor , " le ministre suédois a pris cette décision pour des raisons liées à son agenda de travail" . Et d'ajouter que des pourparlers ont lieu entre Israël et les États-Unis.

Des médias israéliens ont évoqué pour raison la crise qui a éclaté suite à la publication par le tabloïd Aftonbladet d'un article accusant l'entité sioniste de trafic illégale d'organes de Palestiniens.

Le gouvernement suédois avait alors refusé de se soumettre aux sommations du gouvernement israélien de le condamner, au nom de la liberté d'expression et de presse.

alamanar.com

Machaal du Caire: priorité de l'entente et de la réconciliation interpalestiniennes

06 Sept 2009

Damas / Le chef du bureau politique du mouvement de la résistance nationale palestinienne Hamas, M. Khaled Machaal, a souligné l'importance d'aller sur le chemin de la réconciliation et de l'entente interpalestiniennes avant de parler élections.

"La réalisation de la réconciliation interpalestinienne et l'unification du rang palestinien est une nécessité pour affronter l'occupation israélienne", a rappelé M. Machaal, dans une conférence de presse qu'il a tenue, et M. Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue Arabe, à l'issue de leurs entretiens aujourd'hui au Caire.

"Nous allons vers la réconciliation et Hamas est prêt à tous ses impératifs", a indiqué M. Machaal, appelant à cet effet à la cristallisation d'une attitude arabe unifiée qui remettra la cause palestinienne dans son contexte, insistant sur fait que la reprise des négociations de paix devrait se faire dans le cadre du retrait israélien des territoires occupés et la reconnaissance des droits palestiniens en la terre, en al-Qods et au retour.

M. Machaal a avertit, d'autre part, de la précipitation à traiter avec la suggestion américaine et israélienne d'un arrêt temporaire de la colonisation en échange de la normalisation avec Israël, incitant à ne pas accorder à Israël des présents gratuits.

"Israël contourne l'appel américain à l'arrêt de la colonisation; ceci on le constate et dans les déclarations du Premier Ministre israélien, Netanyahu, et dans ses projets prévoyant la construction des milliers d'unités de peuplement", a poursuivi M. Machaal, soulignant que ce qui se déroule à al-Qods d'actes de judaïsation, de démolition des maisons et d'expulsion des Palestiniens est fort dangereux.

Et à propos du dossier des détenus, M. Machaal a dit qu'on en est encore au premier stade et qu'on n'avait pas encore entré dans les détails. "Nous avons à patienter et à ne pas précipiter les choses", a-t-il précisé.
Gh.H.

sana.sy

Israël dénonce la conduite « indigne » du président vénézuélien en Iran

07/09/2009

Israël a condamné fermement hier « l'attitude et les déclarations indignes » du président vénézuélien Hugo Chavez, actuellement en visite en Iran. « L'attitude et les déclarations de Hugo Chavez sont indignes du peuple vénézuélien, un pays fier et ami d'Israël », a affirmé à l'AFP le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor. « Il n'y a pas une seule preuve que l'Iran fabrique une bombe atomique », avait dit M. Chavez à la télévision vénézuélienne après son arrivée dans la capitale iranienne, dans la nuit de vendredi à samedi, en provenance de Damas.
L'orient le jour

Une normalisation avec Israël n’est plus possible, déclare Amr Moussa

07/09/2009

L’État hébreu a confirmé hier son intention de construire des « centaines de logements » dans les colonies de Cisjordanie, malgré les critiques que ce projet a suscitées dans le monde. Gali Tibbon/AFP
L’État hébreu a confirmé hier son intention de construire des « centaines de logements » dans les colonies de Cisjordanie, malgré les critiques que ce projet a suscitées dans le monde. Gali Tibbon/AFP
Amr Moussa estime qu'il n'est plus possible de parler d'une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes tant que l'État hébreu refuse de geler la colonisation.
Israël a confirmé hier son intention de construire des « centaines de logements » dans les colonies de Cisjordanie occupée, malgré l'avalanche de critiques que ce projet a suscitée dans le monde. « Le Premier ministre Benjamin Netanyahu va annoncer dans les prochains jours la construction de plusieurs centaines de logements supplémentaires et de bâtiments publics tels que des écoles, des synagogues, des dispensaires en Judée-Samarie (Cisjordanie) », a annoncé le ministre des Transports Israël Katz. Selon les médias, M. Netanyahu compte autoriser la construction d'une centaine de bâtiments comprenant un demi-millier de logements dans les colonies du territoire palestinien occupé de Cisjordanie où habitent déjà 300 000 Israéliens. Il avait fait savoir vendredi qu'il entendait donner un coup d'accélérateur à la colonisation avant un « moratoire » de plusieurs mois.
Cette initiative, destinée à ménager l'aile la plus dure de la droite israélienne opposée à tout gel de la colonisation, a été vivement critiquée par la direction palestinienne, ainsi que par la Maison-Blanche, les Européens et la Ligue arabe. Pour les commentateurs politiques israéliens, en rejetant un gel total de la colonisation, M. Netanyahu devrait parvenir à brider toute velléité de fronde au sein de son parti, le Likoud (droite nationaliste), qui pourrait déstabiliser sa majorité.
M. Katz, un proche du Premier ministre, a également confirmé à la radio publique que M. Netanyahu entendait permettre la poursuite de la construction dans la douzaine de quartiers israéliens à Jérusalem-Est, où vivent 200 000 Israéliens, et l'achèvement de 2 500 logements en chantier en Cisjordanie. « Nous ne parlons pas de gel. (...) Tous les détails n'ont pas encore été réglés avec les Américains », a ajouté M. Katz. Selon la radio militaire, M. Netanyahu refuse la notion de « gel » de colonisation préconisé par le président Barack Obama et préfère parler de « ralentissement ». Ces annonces israéliennes surviennent avant la nouvelle visite prévue en fin de semaine de l'émissaire spécial américain George Mitchell.
M. Katz a justifié l'attitude du Premier ministre en expliquant que M. Obama n'était pas parvenu à obtenir des « gestes » de la part des pays arabes en échange de concessions israéliennes sur la colonisation. « Obama n'a pas réussi à convaincre les pays arabes de faire des gestes pour favoriser la reprise des négociations. L'Arabie saoudite a ainsi refusé d'autoriser le survol de son espace aérien à des avions israéliens en affirmant que de tels vols auraient désacralisé les lieux saints de l'islam », a-t-il déploré. Mais au Caire, le chef de la Ligue arabe Amr Moussa a estimé qu'il n'était plus possible de parler d'une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes. « Il est impossible de parler d'une normalisation au moment où Israël refuse toute mesure significative » sur le gel de la colonisation, a-t-il dit. « Je ne pense pas qu'il y ait un gouvernement arabe qui puisse offrir un cadeau gratuit sur un plateau d'argent à Israël. Ce dossier (la normalisation) doit être clos. » « Si nous apprenons par surprise que quelqu'un a normalisé (ses relations avec Israël), je crois que la réaction sera très violente dans le monde arabe », a-t-il averti.
La veille, le président palestinien Mahmoud Abbas a jugé inutile une entrevue avec M. Netanyahu au cas où ce dernier accélérerait la colonisation et de nouveau conditionné une reprise des négociations de paix à l'arrêt de la colonisation.
L'orient le jour

Vite vite quelques colonies encore...

publié le dimanche 6 septembre 2009

Renée-Anne Gutter
Le Premier ministre israélien veut donner le feu vert à de nouvelles colonies. Il est pourtant à deux doigts de conclure un gel de celles-ci avec Washington.

Benjamin Netanyahu s’efforce de ménager à la fois l’administration Obama, les Palestiniens et sa propre droite nationaliste. Mais en vain. Cela fait plusieurs jours qu’il affirme être à deux doigts d’un accord avec les Etats-Unis sur un gel temporaire de la construction juive dans les territoires palestiniens. Mais, vendredi, son cabinet a annoncé qu’avant d’appliquer ce gel, le Premier ministre israélien compte encore donner le feu vert à "des centaines" de nouveaux chantiers juifs en Cisjordanie. Il en a informé Washington.

"Inacceptable", a immédiatement réagi le président palestinien Mahmoud Abbas. "La seule chose qui s’en trouvera gelée sera le processus de paix", a déclaré le négociateur palestinien Saèb Arekat.

Selon des sources palestiniennes, l’Autorité palestinienne de M. Abbas envisagerait même, à présent, de s’adresser à l’Union européenne pour qu’elle lance des sanctions contre Israël.

Par ailleurs, dans l’entourage de M. Netanyahu, l’on a admis vendredi que les Etats-Unis n’approuvaient pas non plus ce projet d’accélération avant le gel [1]. Car, à leurs yeux, il contredit l’esprit des tractations en cours sur l’arrêt de l’expansion juive. Mais le parti Likoud de M. Netanyahu se réjouit.

Les Palestiniens sont d’autant plus exaspérés que l’accord sur lequel M. Netanyahu serait en voie de conclure avec les Américains est lui-même déjà irrecevable à leurs yeux. Cet accord sera au centre des entretiens que l’émissaire américain George Mitchell doit reprendre la semaine prochaine à Jérusalem, en vue d’ouvrir la voie à un sommet Obama-Netanyahu-Abbas à la fin de ce mois à New York, en marge de l’assemblée générale des Nations unies. MM. Obama et Netanyahu aimeraient que ce sommet donne le coup d’envoi à la reprise des négociations de paix. Mais M. Abbas a réitéré cette semaine qu’il ne rencontrera pas M. Netanyahu tant que celui-ci n’aura pas totalement gelé la construction juive dans les territoires.

Or, à en croire les sources israéliennes, l’accord imminent entre Israël et les Etats-Unis [2] prévoira un moratoire sur la construction juive en Cisjordanie pour une durée non encore précisée, mais pas plus longue que "quelques mois". Et il ne concernera ni les 2500 unités de logement qui sont déjà à divers stades de construction dans les colonies existantes, ni les "centaines" de nouveaux chantiers auxquels M. Netanyahu devrait prochainement donner sa bénédiction. Israël continuera donc à bâtir sur ces milliers de sites.

Le moratoire ne concernera pas Jérusalem non plus. C’est-à-dire que les travaux de construction se poursuivront également dans les quartiers juifs situés au cœur et autour de la Jérusalem-Est palestinienne qu’Israël considère annexée à jamais à l’Etat juif. Rappelons que la Cisjordanie abrite aujourd’hui déjà quelque 300 000 colons juifs, au milieu de 2,5 millions de Palestiniens. Les quartiers juifs dans et autour de Jérusalem-Est comptent près de 200 000 habitants, face à quelque 250. 000 Hiérosolymitains palestiniens, et en plus des 280 000 juifs de Jérusalem-Ouest.

En échange du gel en Cisjordanie, le Premier ministre israélien attend du président américain qu’il obtienne des "gestes" du monde arabe. Notamment de la part du Maroc, de la Tunisie, du Qatar et d’Oman, avec qui Israël voudrait rétablir les liens économiques qu’il avait dans le passé. Et de la part d’autres pays dans la région dont les compagnies aériennes d’Israël voudraient pouvoir survoler le territoire. Mais le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a déjà déclaré que les propositions d’Israël sur la colonisation n’étaient "pas sérieuses" et "pas suffisantes" pour relancer le processus de paix avec les Palestiniens.

[1] voir aussi le JDD :

Israël : Obama regrette

Le président américain a fait savoir vendredi qu’il regrettait le projet israélien de construire de nouveaux logements dans les colonies de Cisjordanie.

Un conseiller de Benjamin Netanyahou a révélé vendredi matin que le Premier ministre israélien avait l’intention d’avaliser la construction de nouveaux logements dans les colonies juives de Cisjordanie et de Jérusalem-Est. "Plusieurs centaines", a-t-il précisé sous couvert d’anonymat.

Une annonce qui a provoqué l’ire de la Maison blanche. Depuis son entrée en fonction, l’administration de Barack Obama réclame en effet la cessation de toute activité de colonisation mais n’a arraché jusqu’à présent aucun engagement clair au chef du gouvernement israélien, qui est sous pression de son propre parti, le Likoud et de ses partenaires de gouvernement plus à droite encore.

Par la voix de son porte-parole, la présidence américaine a dit "regretter" ce projet israélien, le présentant comme contrariant pour les efforts américains visant à relancer les négociations de paix avec les Palestiniens. Gibbs a ajouté que le projet israélien était incompatible avec les obligations de l’Etat juif aux termes de la "feuille de route" pour la paix de 2003, accepté par les deux protagonistes. "Comme le président l’a déjà dit, les Etats-Unis n’acceptent pas la légitimité de l’expansion continue des colonies et nous insistons pour qu’elle cesse", a déclaré Robert Gibbs, précisant toutefois que Washington poursuivrait les tractations.

De leur côté, les Palestiniens ont jugé "inacceptable" cette nouvelle expansion. En visite à Paris, Mahmoud Abbas a exclu toute rencontre avec le Premier ministre israélien si celui-ci donnait son feu vert à de nouvelles implantations alors que Barack Obama espère organiser un sommet tripartite avec les deux hommes ce mois-ci en marge de l’Assemblée générale annuelle de l’Onu à New York.http://www.lejdd.fr/International/P...

[2] voir aussi Serge Dumont dans le Temps :

Colonies : accord entre les Etats-Unis et Israël

Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, est prêt à geler les constructions en Cisjordanie durant neuf mois pour débloquer le processus de paix

Au terme de discussions fastidieuses, Israël et les Etats-Unis ont conclu un accord prévoyant l’interruption des constructions dans les colonies de Cisjordanie durant une période de neuf mois. Cette période serait alors mise à profit pour initier la reprise des négociations de paix entre l’Etat hébreu et l’Autorité palestinienne.

Cet accord, négocié par Ytzhak Molkho, un avocat de Jérusalem promu envoyé spécial de Benyamin Netanyahou, et par l’émissaire américain pour la paix au Proche-Orient, George Mitchell, sera officialisé la semaine prochaine, à l’occasion d’une nouvelle visite de deux jours de l’Américain dans la région.

Jérusalem-Est exclu

Mais les entourages du président américain et du premier ministre israélien confirment qu’il a bien été conclu. Il prévoit entre autres, qu’en échange du gel des constructions en Cisjordanie, l’administration américaine tentera de « convaincre » plusieurs pays arabes de reprendre des relations avec Israël. C’est semble-t-il le cas du Qatar et d’Oman, de la Tunisie et du Maroc qui rouvriraient leurs bureaux d’intérêts et/ou représentations commerciales à Tel-Aviv. Plus discrètement, d’autres Etats toujours officiellement en guerre avec l’Etat hébreu autoriseraient les avions des compagnies aériennes israéliennes à survoler leur territoire.

Aux yeux des dirigeants de l’Etat hébreu, le moratoire ne concerne que la Cisjordanie et pas Jérusalem-Est (la partie arabe de la ville sainte annexée en 1967) où le développement de nouveaux lotissements destinés aux Juifs ainsi que l’érection de bâtiments publics devraient se poursuivre. En outre, avant la proclamation officielle du moratoire en Cisjordanie, Benyamin Netanyahou promet d’autoriser la construction de centaines de nouveaux immeubles dans les implantations. Cela, indépendamment des 2500 appartements déjà actuellement en chantier.

Selon les proches du premier ministre israélien, cette décision bénéficierait de l’assentiment de Washington. Mais l’ambassade américaine à Tel-Aviv est beaucoup moins formelle. Quoi qu’il en soit, l’Autorité palestinienne juge cette décision « entièrement inacceptable ». « Nous exigeons un gel complet », a déclaré le président Mahmoud Abbas à la sortie du palais de l’Elysée où il rencontrait Nicolas Sarkozy. Pour sa part, le ministre palestinien des Négociations, Saeb Erekat, a affirmé : « Ce qu’Israël va finalement geler, c’est le processus de paix. »

Pour les chroniqueurs politiques israéliens, Benyamin Netanyahou, en annonçant une vague de nou­velles constructions dans les implantations avant le moratoire, a d’abord voulu calmer la plupart des ministres de son gouvernement ainsi que des députés de sa majorité, qui soutiennent la poursuite de la colonisation. Il a sans doute également voulu rassurer les ressortissants de l’Etat hébreu dont 76% souhaitent l’agrandissement des colonies, selon les sondages publiés à la fin de la semaine dernière.

« Perte de temps »

Pour montrer leur détermination, les élus du Likoud veulent en tout cas profiter de l’arrivée de George Mitchell à Jérusalem pour organiser une convention « renforçant le projet du Grand Israël ». Quant au ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, qui est également le président et leader du parti d’extrême droite « Israël notre maison », il a déclaré au quotidien Yediot Aharonot que les négociations avec les Palestiniens sont « une perte de temps ». A l’en croire, Israël « devra apprendre à vivre sans accord de paix » jusqu’en 2025.

[http://www.letemps.ch/Page/Uuid/296...

publié le 5 septembre par la Libre Belgique

http://www.lalibre.be/actu/internat...

L’eau, nerf de la guerre en Palestine

publié le dimanche 6 septembre 2009

Nadir Dendoune
La guerre de 1967 a permis à Israël d’accaparer les ressources hydrauliques de Gaza, de la Cisjordanie et du Golan.

Il y a des rumeurs qui cavalent d’Est en Ouest et du Nord au Sud : la maman de Salah Hamouri (citoyen français emprisonné depuis quatre ans dans une geôle israélienne sans que le Quai d’Orsay se bouge trop le troufion pour le faire libérer, électoralement parlant délivrer un moitié-Bougnoule, ce n’est pas très intéressant et surtout c’est primordial de ne pas heurter la sensibilité de nos amis et alliés israéliens) se parfumerait avec la meilleure des eaux de Cologne du pays. Il parait également que ce serait le même parfum qu’utilise ma mère. Si c’est vrai, alors prenez rendez-vous le plus vite possible avec Madame Hamouri et serrez-là très fort dans vos bras. C’est d’ailleurs ce que je compte faire en rentrant à Paris.

En attendant, pas très loin de Yabad, au Nord-Ouest de la Cisjordanie, un Palestino d’une cinquantaine d’années avec une moustache années 50, dirige avec le cœur une belle exploitation agricole. Il fait beau ce jour-là quand je rencontre M.

Le ciel a mis son smoking, les nuages sont rentrés au vestiaire. Il y a plusieurs manières d’entuber un peuple. Soit par devant, comme les Boers en Afrique du Sud qui l’avaient joué cash : nous, Hommes Blancs, auront tout et vous les Négros, vous aurez que dalle. Les Israéliens, des vicelards en puissance, préfèrent mettre de la vaseline. Israël c’est comme le Canada Dry, « ça a la couleur de la démocratie, le goût de la démocratie…mais ce n’est pas de la démocratie ». Les enfoirés ont compris que, dans une région archi-aride, priver les Palestiniens d’eau, c’était comme les amputer de leurs deux jambes.

« Moi, si je veux construire un puits, je dois obtenir un permis délivré par les autorités israéliennes (ce qui vous vous en doutez bien est quasi-impossible), commence à me dire M., le patron qui emploie une quinzaine de personnes. Je pourrais avoir cinquante salariés, cultiver des tas d’autres fruits, je pourrais même lancer un élevage de vaches, si j’avais accès à plus d’eau ».

La guerre de 1967 a permis à Israël d’accaparer les ressources hydrauliques de Gaza, de la Cisjordanie et du Golan. De fait, la majeure partie des eaux du Jourdain est détournée par l’Etat raciste avant qu’elle n’atteigne les Territoires occupés. Deux mesures sont également prises à cette période : interdiction de toute nouvelle infrastructure hydraulique, de forages ou de puits sans autorisation et confiscation des ressources en eau, conformément à la loi israélienne de 1959 qui fait de l’eau « une propriété publique ».

un puits clandestin

Les Palestino n’ont donc pas accès à la totalité de leurs ressources hydrauliques. De nombreux villages palestiniens ne sont toujours pas reliés à un système de distribution d’eau. Comme M. est un battant, il a été obligé de jouer la caillera et de construire un puits illégal, « si ils le découvrent, je suis foutu » me confie-t-il. Comme l’eau récupérée avec son puits n’est pas suffisante (il ne flotte pas énormément), M. doit acheter de l’eau amenée par camion-citerne (l’eau acheminée coûte un peu plus cher), venue tout droit d’Israël et vendue, en principe, au même prix que celle vendue aux Israéliens, sauf que le PIB est vingt fois plus élevé en Israël qu’en Palestine !

« L’eau représente un tiers de mon budget. En plus, avec les check-points, les couvre-feux et autres blocus, on n’est pas toujours approvisionné ». La Palestine est occupée militairement, ça même Sarko, président métèque d’origine hongroise est au courant, mais pour couronner la Reine d’Angleterre, elle est de plus en plus entourée de colonies juives et sauvages. Comme en ce moment c’est l’Aid-El-Kébir tous les jours pour eux, la quantité d’eau que reçoivent ses squatteurs illégitimes, sans cœur et sans foi, est, chaque année, en constante augmentation. De plus, l’eau y est subventionnée, ce qui signifie donc que le Palestino-de-base, beaucoup plus pauvre que l’Israélien-de-base doit débourser davantage pour s’approvisionner. Sympa. M. a mis vingt ans pour mettre sur pied son exploitation agricole. La sienne est de loin la plus prospère. Il a commencé avec wallou et aujourd’hui il peut être fier et il l’est, il n’y a qu’à regarder ses yeux, d’être à la tête d’une entreprise florissante. Ses plantes sont magnifiques et ses fruits ont la patate olympique.

« Je ne vais pas me plaindre, la plupart des agriculteurs de la région n’arrivent pas à joindre les deux bouts, certains se voient même contraints d’abandonner leur propriété. Moi, je vis bien, hamdulillah, mais on pourrait faire tellement mieux . » M. me raconte ensuite qu’il doit faire face également à des coupures d’eau, « ça arrive surtout l’été ». Au moment où il en a donc le plus besoin…En 1941, David Ben Gourion, le premier des Premiers ministres d’Israël avait déclaré : « Nous devons nous rappeler que, pour parvenir à enraciner l’Etat juif, il faudra que les eaux du Jourdain et du Litani soient comprises à l’intérieur de nos frontières ». Trop fort. Alors, la démocratie, vous la préférez avec ou sans vaseline ?

Atermoiements de l’Union européenne face à Israël

publié le dimanche 6 septembre 2009

Isabelle Avran
Alors que le gouvernement de M. Netanyahou réaffirme son intransigeance en refusant les principes mêmes du droit comme fondement de la résolution du conflit (en premier lieu la création d’un Etat palestinien) et poursuit la politique de ses prédécesseurs, l’Europe peut-elle se contenter d’une position d’attente ?

Fin avril, à Luxembourg, le conseil des affaires générales et relations extérieures de l’Union européenne (UE) a préféré attendre avant de renforcer les relations de l’Europe avec Israël. Décidée durant la présidence française de l’Union européenne le 8 décembre 2008, la mise en chantier de ce « rehaussement » a été de facto interrompue à l’issue de l’offensive meurtrière israélienne contre la bande de Gaza de décembre et janvier derniers. De nouveau, le 15 juin 2009, le conseil – en marge duquel se tenait la neuvième session du conseil d’association entre l’UE et Israël- a réaffirmé cette orientation. Ce choix marque-t-il seulement une pause conjoncturelle dans l’approfondissement des relations entre Bruxelles et Tel-Aviv, ou esquisse-t-il un réel tournant de la politique européenne au Proche-Orient ?

Déjà, dans une communication au Parlement européen et au Conseil le 23 avril 2009, trois mois après la fin de l’assaut israélien et quelques semaines après l’investiture du gouvernement de M. Benyamin Netanyahou, l’un des plus marqués à l’extrême droite de l’histoire d’Israël, la Commission européenne, pourtant activement engagée dans le rapprochement euro-israélien, notait : « Tout réexamen des relations bilatérales UE-Israël, notamment dans le cadre du plan d’action de la PEV [politique européenne de voisinage], doit tenir compte de la persistance du conflit israélo-arabe et de l’ensemble des développements politiques au Proche-Orient. La poursuite, voire l’extension accélérée des colonies de peuplement en 2008 ont eu une incidence négative tant sur le processus de paix que sur la liberté de circulation des Palestiniens et l’économie palestinienne. Cette situation a encore été aggravée par l’absence de progrès sur plusieurs engagements souscrits dans le cadre du plan d’action, comme la facilitation des échanges commerciaux palestiniens (1). » Et le rapport de citer également l’aggravation de la situation de la population palestinienne, « déjà en situation de paupérisation avant l’offensive militaire en raison du blocus complet de la bande de Gaza », et un contexte politique envenimé du fait de l’opération « Plomb durci (2) ».

Cette position d’attente suscite cependant des réticences. La République tchèque, qui a exercé la présidence tournante de l’Union européenne jusqu’au 30 juin, ne faisait guère mystère de sa volonté d’accroître les relations et les échanges des Vingt-Sept avec Israël. Le premier ministre tchèque (démissionnaire) Mirek Topolánek affirmait, dans un entretien accordé le 26 avril au quotidien israélien Haaretz, que « le processus de paix ne doit pas être lié aux relations entre l’UE et Israël (3) ».

Il réagissait aux propos de la commissaire européenne aux relations extérieures, Mme Benita Ferrero-Waldner, qui avait déclaré : « Nous pensons que de bonnes relations avec Israël sont essentielles (...) mais nous ne pensons cependant pas que le moment soit venu pour aller au-delà du niveau actuel des relations. (...) Nous attendons un engagement clair de la part du nouveau gouvernement israélien sur la poursuite des négociations avec les Palestiniens. (...) Nous attendons un arrêt de toutes les actions qui sapent notre objectif d’une solution à deux Etats (4). »

Toutefois, les ministres européens des affaires étrangères, réunis le 27 avril, n’ont pas suivi la présidence tchèque. Alors que Stockholm s’apprêtait à assurer la présidence de l’Union, le chef de la diplomatie suédoise, M. Carl Bildt, précisait que l’approfondissement des relations avec Tel-Aviv n’était qu’une « option ». Quant à M. Bruno Le Maire, alors secrétaire d’Etat français aux affaires européennes, il considère qu’il est « dans l’intérêt de l’UE de développer ses relations avec Israël », mais admettait que le « bon sens » oblige l’Europe à « attendre la fin de l’examen politique [israélien] et les grandes lignes politiques qui sortiront de cet examen avant de prendre une quelconque décision nouvelle (5) ».

Tel-Aviv ne s’y est pas trompé, qui a immédiatement réagi, menaçant l’Union européenne de la tenir à l’écart du processus de paix. Les dirigeants israéliens rejettent toute pression sur leur politique, pression qui pourrait aboutir à la mise en cause des conditions économiques particulièrement avantageuses dont Israël bénéficie dans ses relations avec son principal partenaire commercial.

Israël est à l’origine de la demande d’approfondissement, en 2007. Le 16 juin 2008, le huitième conseil d’association entre l’UE et Israël lui a répondu favorablement. Suscitant une vive critique de M. Francis Wurtz, alors président du groupe de la Gauche unitaire européenne - Gauche verte nordique (GUE-GVN) du Parlement européen, tant sur le fond que sur la méthode et l’absence de transparence de ce processus. Le texte du conseil, qui précise que les intérêts et objectifs communs des parties incluent « notamment la résolution du conflit israélo-palestinien par la mise en œuvre de la solution à deux Etats (6) », prévoit le renforcement des relations politiques, stratégiques, de sécurité et de défense, économiques, commerciales, scientifiques et technologiques...

Six mois plus tard, le 3 décembre 2008, les parlementaires européens tirent la sonnette d’alarme. Appelé à se prononcer pour « avis conforme » sur la participation renforcée d’Israël aux programmes et agences communautaires, le Parlement décide de reporter sa décision, sur proposition du groupe GUE-GVN soutenu par les Verts -Alliance libre européenne (ALE) (7). Mme Véronique De Keyser (PS, Belge), l’explique « essentiellement (...) parce que la situation à Gaza est devenue insoutenable (8) ». Elle précise : « Nous tendons la main à Israël mais nous ne renoncerons pas au socle des valeurs sur lesquelles est bâtie l’Union européenne. La balle est aujourd’hui dans le camp d’Israël. » M. Jean-Pierre Jouyet, , alors secrétaire d’Etat français chargé des affaires européennes, défend le projet de rehaussement des relations bilatérales : le conseil fait le pari, explique-t-il, que le renforcement permettrait de mieux faire passer auprès d’Israël les messages de l’Union européenne — une idée que l’expérience dément depuis des années.

Le conseil des affaires étrangères et des affaires générales néglige les préoccupations des parlementaires. Le 8 décembre, alors que la France assure la présidence de l’UE, M. Bernard Kouchner, ministre français des affaires étrangères, emporte la décision de ses partenaires européens : le conseil se dit déterminé à renforcer ses relations avec Israël, dès avril 2009. En dépit pourtant des graves violations par Tel-Aviv du droit humanitaire, singulièrement dans la bande de Gaza, et des engagements pris un an plus tôt à Annapolis.

Pour le conseil, cette coopération doit être « fondée sur les valeurs communes des deux parties, et en particulier sur la démocratie, le respect pour les droits humains, l’état de droit et les libertés fondamentales, la bonne gouvernance et le droit humanitaire international (9) ». Il rappelle la nécessité d’une solution « basée sur la coexistence de deux Etats ». L’annexe des conclusions du conseil définit des lignes directrices pour renforcer les structures de dialogue politique avec Israël. Des réunions au plus haut niveau sont prévues ou envisagées, entre chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union et d’Israël ou entre ministres des affaires étrangères ; sont également planifiées des consultations informelles sur les questions stratégiques, l’invitation de responsables du ministère des affaires étrangères israélien à des réunions sur la politique de sécurité de l’UE ainsi qu’aux comités intervenant sur le processus de paix, la lutte contre le terrorisme, les droits humains. Une coopération devrait se développer aussi en matière de défense et de sécurité.

Le texte engage également à intensifier le dialogue interparlementaire. Qui plus est, les Etats membres concernés de l’UE examineront la possibilité d’une participation israélienne plus importante au groupe des Etats d’Europe occidentale et autres (Western European and Other Groups, WEOG) dans le cadre des Nations unies.

Certes, ce rehaussement des relations bilatérales a été de facto gelé, fin avril 2009. Mais cela n’empêche pas une coopération étroite de se poursuivre, tant sur le plan économique et commercial qu’aux niveaux politique et même stratégique ; en témoignent l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, issu du processus de Barcelone de 1995 et entré en vigueur en 2000, ou le « plan d’action » adopté en avril 2005 (dans le cadre de la politique européenne de voisinage) pour une période de trois ans et qui été reconduit. Il s’accompagne d’une coopération institutionnelle. Les liens privilégiés concernent nombre de domaines (10) : marché des produits agricoles et de la pêche, transport aérien, compétitivité et innovation... La coopération dans la « lutte contre le terrorisme » a également continué à progresser.

Lors de sa réunion du 15 Juin 2009, le conseil des affaires générales et relations extérieures de l’Union européenne précise l’orientation de sa politique au Proche-Orient, singulièrement vis-à-vis du conflit israélo-palestinien (11).

C’est ainsi que l’Union européenne (12) dit rester attachée « à un règlement global du conflit arabo-israélien, sur la base des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, des termes de référence de la conférence de Madrid, y compris la terre contre la paix, la feuille de route, les accords précédemment conclus par les parties et l’Initiative de paix arabe. » Le Conseil réaffirme son attachement « à la solution des deux Etats avec un Etat palestinien indépendant, démocratique, continu et viable, comprenant la Cisjordanie et la bande de Gaza, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité avec l’État d’Israël » et confirme son opinion selon laquelle « cela constitue un intérêt européen fondamental » et « une étape urgente et indispensable vers un Moyen-Orient plus stable et plus pacifique. »

Dans ce contexte, se félicitant de l’engagement de l’administration américaine « à encourager résolument une solution à deux États et une paix globale au Moyen-Orient », l’Union confirme également sa disponibilité à travailler « avec les États-Unis et autres membres du Quartette pour atteindre cet objectif » et se dit « prête à contribuer de manière substantielle aux dispositions post-conflit qui viseront à assurer la viabilité des accords de paix », incluant ses dimensions régionales économiques et de sécurité. Aussi le conseil fait-il part de ses préoccupations concernant, notamment, la colonisation des territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, et la situation de la bande de Gaza pour laquelle elle demande entre autres la réouverture sans condition des points de passage pour l’aide humanitaire, les marchandises et les personnes, ainsi que l’arrêt de toutes les formes de violence.

Pour autant, appelant le gouvernement d’Israël à s’engager de manière non équivoque dans la solution des deux Etats, l’Union européenne se félicite de l’annonce faite par le premier ministre israélien, M. Benyamin Netanyahou, au sujet de son engagement possible dans un processus de paix qui comprendrait l’établissement d’un Etat palestinien. Ce qu’elle considère comme une première étape, en dépit du refus du gouvernement israélien de cesser la colonisation et de reconnaître la nécessité d’une solution fondée sur le droit international, qu’il s’agisse des frontières, de Jérusalem-Est, des réfugiés palestiniens ou de la souveraineté d’un hypothétique Etat palestinien.

Le Conseil d’association le précise : organisé peu après la formation du nouveau gouvernement israélien, il « confirme la grande importance que l’Union européenne attache à ses relations avec Israël et sa disponibilité à continuer le renforcement de [notre] partenariat bilatéral ». Il souligne de nouveau que celui-ci « doit être fondé sur les valeurs communes aux deux parties, et notamment sur la démocratie et le respect des droits humains, la primauté du droit (rule of law) et des libertés fondamentales, la bonne gouvernance et le droit international humanitaire. » En jeu, donc : « la résolution du conflit israélo-palestinien par la mise en œuvre de la solution à deux États, la promotion de la paix, de la prospérité et de la stabilité au Moyen-Orient et la recherche de réponses communes aux défis qui pourraient les mettre en péril. »

Si l’Union européenne propose « à ce stade » que l’actuel plan d’action reste le document de référence pour les relations euro-israéliennes « jusqu’à ce que le nouvel instrument soit adopté », le texte de ce 15 juin rappelle cependant qu’Israël demeure l’un principaux partenaires commerciaux de l’UE dans la zone méditerranéenne (avec un total des échanges s’élevant à environ 25,3 millions d’euros en 2008) et qu’une série de négociations bilatérales (entre autres économiques) se sont poursuivies en 2008 et 2009…

Un diplomate palestinien l’avait noté depuis longtemps : face à des Etats qui violent le droit international, coexistent deux stratégies bien différentes. L’une consiste à menacer du bâton, voire à en user. L’autre à promettre une carotte supplémentaire pour récompenser ou encourager des progrès, fussent-ils incomplets ou temporaires. L’ajournement de la mise en œuvre du renforcement des relations avec Israël se limitera-t-il à ce second scénario ?

Mme Nathalie Goulet, sénatrice (Union pour un mouvement populaire, UMP), rappelle que, « selon les termes de l’accord de partenariat euro-méditerranéen, les Etats participants s’engagent à se conformer aux normes de droit international. Notamment, ils sont tenus “d’agir en conformité avec la Charte des Nations unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme, ainsi qu’aux autres obligations résultant du droit international (...). Les partenaires doivent également respecter l’intégrité territoriale et l’unité de chacun des autres partenaires et régler leurs différends par des moyens pacifiques (13)” ». Pour la sénatrice, cette proposition d’approfondissement des relations avec Israël, « totalement inacceptable début décembre 2008, est encore moins défendable après les massacres de Gaza fin décembre 2008 et en janvier 2009 ». Elle prône le gel de tout processus de rehaussement et la suspension de l’accord de partenariat. C’est aussi ce que proposent en France et en Europe nombre d’associations et d’organisations non gouvernementales engagées en faveur d’une paix fondée sur le droit entre Palestiniens et Israéliens ainsi que plusieurs eurodéputés. Au fond, souligne Mme Goulet, si « le processus politique de résolution du conflit a échoué », c’est « faute d’une volonté forte de la communauté internationale, particulièrement des Etats-Unis, de peser en faveur du dialogue et de la reconnaissance effective des deux peuples à vivre en paix ».

Alors que le gouvernement de M. Netanyahou réaffirme son intransigeance en refusant les principes mêmes du droit comme fondement de la résolution du conflit (en premier lieu la création d’un Etat palestinien) et poursuit la politique de ses prédécesseurs, l’Europe peut-elle se contenter d’une position d’attente ? Elle a déjà, dans l’histoire récente, imposé des sanctions à Israël pour conduire son gouvernement à permettre l’exportation des produits agricoles palestiniens ; ou à rouvrir, pendant la première Intifada (1987-1993), les universités palestiniennes. Avec succès. Le 10 avril 2002, après l’offensive israélienne « Rempart », le Parlement européen a voté une proposition de résolution demandant la suspension de l’accord d’association, mais s’est heurté au refus du Conseil de l’Union. L’accord précise pourtant dès son article 2 que « les relations entre les parties, de même que toutes les dispositions du présent accord, se fondent sur le respect des principes démocratiques et des droits de l’homme fondamentaux énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme (...) ». L’article 79 indique pour sa part : « Si une partie considère que l’autre partie n’a pas satisfait à une obligation découlant du présent accord, elle peut prendre les mesures appropriées. (...) »

L’UE a joué un rôle important au Proche-Orient : elle a reconnu l’Organisation de libération de la Palestine, alors que Washington et Tel-Aviv considéraient cette organisation comme « terroriste », ouvrant la voie aux négociations de paix. Elle a prôné la création d’un Etat palestinien, avant que les Etats-Unis se rallient à l’idée. Elle peut, à nouveau, peser en allant au-delà de simples appels au respect du droit international. [1]

[1] (1) Communication de la commission au Parlement européen et au Conseil, « Mise en œuvre de la politique européenne de voisinage en 2008 », Bruxelles, 23 avril 2009, COM (2009) 188.

(2) Nom de l’opération menée par l’armée israélienne en décembre 2008 - janvier 2009.

(3) Cité par l’Agence France-Presse (AFP), 27 avril 2009.

(4) AFP, 24 avril 2009.

(5) Cette citation et celle de M. Bildt sont reprises par l’AFP, 27 avril 2009.

(6) Conseil d’association entre l’Union européenne et Israël, « EU statement. Eighth meeting of the UE-Israel association council », Luxembourg, 16 juin 2008.

(7) Il s’agit en fait d’une demande du groupe GUE-GVN tendant à reporter à une date ultérieure le vote sur le rapport De Keyser sur la participation de l’Etat d’Israël aux programmes communautaires (A6-0436/2008) (point 9 du PDOJ) ainsi que le vote sur les propositions de résolution déposées en clôture du débat sur le même sujet (point 10 du PDOJ, cf. Journal officiel de l’Union européenne).

(8) Voir le débat intégral sur le site du Parlement européen.

(9) « Council conclusions strengthening of the EU bilateral relations with its Mediterranean partners — upgrade with Israel ».

(10) Cf. European Neighbourhood Policy. Israël. Mémo/09/185, Bruxelles, 23 avril 2009. Voir la communication de la Commission au Parlement et au conseil d’application de la politique européenne de voisinage en 2008 (23 avril 2009) et le rapport concernant Israël.

(11) Council of the European Union, Luxembourg, 15 juin 2009, 11057/09 ; et Annex I, ninth Meeting of the EU-Israel Association Council (PDF) (Luxembourg, 15 juin 2009), Statement of the European Union.

(12) Annex 1 (PDF), op.cit.

(13) « Proposition de résolution européenne sur les relations entre l’Union européenne et l’Etat d’Israël », présentée par Mme Nathalie Goulet, sénateur », enregistrée à la présidence du Sénat le 23 avril 2009.

Article publié sur le blog du Monde diplomatique "la valise diplomatique" le 25 juin 2009

http://www.monde-diplomatique.fr/ca...