vendredi 4 septembre 2009

Le boycott est légitime lorsqu’il est réclamé par l’opprimé

jeudi 3 septembre 2009 - 20h:48

Kim Petersen - Dissident Voice


Les préjugés ne se présentent pas toujours sous des traits hideux. Il en va de même pour le sionisme et le racisme. Il est tout à fait possible que des personnes bien intentionnées aient des préjugés et, pire encore, agissent selon ces préjugés.

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Uri Avnery s’élève contre les brutalités infligées aux Palestiniens. Il fait campagne pour la paix avec les Palestiniens. Mais il a également un passé sioniste, il est né en Europe et a combattu avec l’organisation terroriste Irgoun dans l’holocauste (la Naqba) commis contre les Palestiniens. Plus tard, il reniait les méthodes d’Irgoun. Il est contre la guerre, mais il n’est pas contre le fait de recueillir les fruits de la guerre. Il soutient une solution à deux états. En d’autres termes, les Juifs israéliens garderont les fruits de ceux qu’ils ont dépouillés - cela, tout en continuant de faire pression pour récupérer ceux qu’on leur a pris. (1)

Avnery préconise l’utilisation sélective de tactiques contre le sionisme.

Cela est clair quand il s’agit d’un boycott international d’Israël. Avnery affirme que personne n’est plus à même de répondre à cette question que l’archevêque sud-africain Desmond Tutu. (2)

Et que dit Tutu ? Il a appelé la communauté internationale à traiter Israël comme elle a traité l’Afrique du Sud au temps de l’apartheid. Tutu soutient la campagne de désinvestissement (BDS : boycott, désinvestissement, sanctions, NDT http://campagneboycott.blogspot.com/ ) contre Israël. (3)

Le compatriote israélien d’Avnery, Neve Gordon, dit qu’il est temps, en effet, d’organiser un boycott. (4). Avnery gémit : "Désolé, mais je ne peux pas être d’accord avec lui, cette fois-ci - ni sur la similarité avec l’Afrique du Sud ni sur l’efficacité d’un boycott d’Israël".

Et, de fait, les deux apartheids, bien qu’ils revêtent de nombreuses similitudes, sont également différents.

Gary Zaztman indique une différence essentielle :

"Malgré ses maux graves et indubitables et les nombreux crimes contre l’humanité commis en son nom, dont des massacres, l’apartheid des blancs racistes d’Afrique du Sud n’était pas fondé sur la perpétration d’un génocide. Le sionisme, de son côté, mettait en œuvre la dissolution de l’intégrité sociale, culturelle, politique et économique du peuple palestinien, c’est-à-dire son génocide, dès le début, au moins à partir de l’injonction qu’on trouve dans les écrits de Theodor Herzl que le "transfert" dans un autre endroit de la "population indigente" de Palestine soit organisé "discrètement et avec circonspection." (5)

Le boycott, stratégie contre le racisme

Avnery écrit que Tutu lui a expliqué que "le boycott était d’une importance considérable, bien plus que la lutte armée".

Mais c’est le révolutionnaire Nelson Mandela, qui avait refusé de renoncer à la lutte armée, qui a négocié le démantèlement du système d’apartheid en Afrique du Sud. (6)

Tutu a également dit à Avnery que "ce boycott était important à la fois sur le plan économique et sur le plan moral ".

Avnery écrit : "Il me semble que la réponse de Tutu souligne l’énorme différence qui existe entre la réalité en Afrique du Sud à l’époque et celle qui est la nôtre aujourd’hui".

Et donc, que dit Avnery ? D’abord, il affirme que Tutu est la personne la mieux placée pour parler de l’efficacité d’un boycott en tant qu’instrument de lutte contre le racisme, puis il dit que Tutu se trompe. Avnery veut-il donc dire que c’est lui qui est le plus à même de parler de l’efficacité des boycotts contre le racisme ?

Avnery craint que les Juifs israéliens n’en déduisent que "le monde entier est contre nous".

Cependant, n’est-ce point, en quelque sorte, le but de l’opération : montrer que le monde entier est contre le racisme des Juifs envers les Palestiniens ?

Attention, le monde entier n’est pas contre les Juifs, comme la propagande israélienne voudrait le faire croire.

Bien qu’il ne le dise pas noir sur blanc, Avnery utilise là une variante de l’accusation d’antisémitisme ; si vous êtes contre ce que fait Israël, alors, vous êtes contre les Israéliens. Et donc vous êtes antisémite. Cette distorsion absurde de la moralité et de la logique sous-tend qu’être contre le racisme envers les Palestiniens fait de vous un antisémite.

Avnery reconnaît qu’"en Afrique du Sud, le boycott mondial a contribué à renforcer la majorité et à la souder dans la lutte. Un boycott d’Israël aurait l’effet inverse : il jetterait l’immense majorité des gens dans les bras de l’extrême droite et créerait une mentalité de forteresse assiégée contre le "monde antisémite" (ce boycott aurait, bien entendu, un impact différent sur les Palestiniens, mais ce n’est pas le but de ceux qui le préconisent)".

Avnery décrit simplement le statu quo actuel. Israël est déjà enlisé dans une mentalité de forteresse assiégée d’extrême-droite. Le boycott n’en est pas la cause. Avnery fait une fixation sur la dynamique de la population. Quelle est l’importance entre majorité et minorité dans le raisonnement d’Avnery ? On pourrait penser que, les Palestiniens faisant partie de la minorité (et le fait que les Palestiniens soutiennent le boycott), ce serait une raison encore plus valable pour justifier un boycott international. Qui et quoi Avnery défend-il ? Les Palestiniens contre le racisme ou les Juifs israéliens contre les effets sur l’économie et l’opprobre que représente un boycott international ?

Quant à l’objectif de la campagne de boycott, il est de : "refuser à Israël les moyens financiers de continuer à tuer des Palestiniens et d’occuper leur territoire". (7)

Avnery parle de l’holocauste, disant que les souffrances des Juifs sont profondément ancrées dans l’âme juive.

Que les nazis aient enfermé les Juifs dans des camps de concentration était un scandale moral. Mais quelles leçons avons-nous tirées de la Seconde Guerre Mondiale ? Que les souffrances imposées à tout groupe identifiable sont abominables et immorales ? Ou bien qu’un groupe peut désormais s’approprier un holocauste, en faire sa propriété exclusive, et se servir de souffrances passées comme bouclier pour infliger un holocauste à un autre peuple ?

Avnery prétend que boycotter les Juifs leur rappellera le nazisme, mais quand des Juifs emploient des méthodes semblables à celles des nazis, que doit-on leur rappeler ?

Avnery est d’accord pour le boycott les produits des "colonies". Il fait la distinction entre les "colons" (c’est-à-dire "les colonisateurs") et les autres Juifs israéliens. Comment alors Avnery explique-t-il le fait que les "colons" soient installés en Cisjordanie ?

Avnery affirme que "ceux qui appellent à un boycott agissent par désespoir. Et c’est ça le fond du problème".

De fait, le désespoir c’est le lot quotidien de beaucoup de Palestiniens dans les territoires occupés ou les camps de réfugiés.

Avnery affirme qu’un boycott international serait difficile à mettre en œuvre, et que les Etats-Unis ne le soutiendraient pas. Il n’a pas non plus été facile d’organiser un boycott contre le régime d’apartheid en Afrique du Sud. Est-ce une raison pour ne pas essayer ? Les Etats-Unis n’étaient-ils pas aussi opposés à un boycott de l’Afrique du Sud ?

Certes, cela prendra sans doute longtemps. Mais les temps changent, n’est-ce pas. Les réticences des États-Unis (et de leurs alliés occidentaux) ont été vaincues au Venezuela, à Cuba, en Bolivie et ailleurs. Les empires se sont faits et défaits tout au long de l’histoire.

Avnery pense que la politique du boycott, c’est comme "un mauvais diagnostic qui induirait un traitement inapproprié. Pour être plus précis, la théorie erronée selon laquelle le conflit israélo-palestinien ressemble à la situation en Afrique du Sud mène à un choix de stratégie erroné".

Avnery poursuit : "en Afrique du Sud, il y avait un accord total entre les deux camps concernant l’unité du pays. La lutte ne concernait que le régime politique. Les Blancs et les Noirs se considéraient tous sud-africains et étaient déterminés à conserver le pays tel quel. Les Blancs ne voulaient pas de partition du pays, et d’ailleurs, ne pouvaient pas le vouloir car leur économie était fondée sur le travail des Noirs".

Il me semble que nous avons là une analyse erronée. "Les Blancs ne voulaient pas de partition" ? Comment Avnery peut-il affirmer quelque chose d’aussi faux ? Qu’étaient le Venda, le Lebowa, les bantoustans, si ce n’est des parties de l’Afrique du Sud découpées par le gouvernement blanc ? De plus, que le sionisme ne soit actuellement plus dépendant du travail des Palestiniens ne masque pas le fait qu’à une époque il dépendait de cette main d’œuvre ; Avnery choisit soigneusement ce qui lui convient pour son argumentation. Refuser aux Palestiniens le droit de travailler dans la Palestine historique, c’est une politique qui s’est développée avec le sionisme.

Egalement, comment se fait-il qu’Avnery puisse s’opposer à un boycott international d’Israël quand Israël persiste à imposer un embargo illégal aux Palestiniens - un crime de guerre ? Tant qu’Israël emploiera de telles méthodes, alors, la résistance par le biais du boycott, sera sans aucun doute légitime.

Avnery dit que les Juifs israéliens et les Arabes palestiniens n’ont rien en commun. Cette même dissimilitude était toutefois également vraie entre les Blancs et les Noirs d’Afrique du Sud.

Je m’insurge, néanmoins, contre la portée d’une telle argumentation. Elle fait le lit du racisme. Les Juifs israéliens, les Palestiniens, les Blancs et les Noirs sont tous des êtres humains. Tous mangent travaillent, dorment, rêvent, ont des familles. Cela devrait être une raison suffisante pour agir humainement les uns envers les autres : l’amour de l’humanité. Il est tout à fait possible d’accepter notre humanité partagée et de respecter la diversité.

Avnery conclut : "en bref, les deux conflits sont fondamentalement différents. Donc, les moyens de lutte doivent être forcément différents".

C’est une illusion logique, comme il est faux sur le plan logique et moral d’estimer qu’avoir été victime d’un génocide minimise sa propre culpabilité dans un autre génocide. On peut se demander si Avnery n’est pas victime de mauvaise conscience et de dissonance cognitive. Pour moi, les deux "conflits" (8) sont fondamentalement comparables. L’Israël colonial et l’Afrique du Sud coloniale partagent ces caractéristiques : un groupe d’étrangers différents sur le plan linguistique, religieux, culturel et racial qui a dépossédé des peuples autochtones de leur terre natale en employant la violence du dominateur et créé un système d’apartheid qui humilie les peuples autochtones et privilégie l’occupant.

Avnery insiste sur certains aspects "fondamentaux" - qui, pour moi, ne sont pas des points fondamentaux, mais des nuances - qu’il estime différents.

Pour Avnery la solution serait "un projet de paix complet et détaillé" du président Obama où "tout le pouvoir de persuasion des Etats-Unis" conduirait "sur la voie de la paix en Palestine".

Avnery se souvient bien des projets de paix précédents soutenus par les US, comme Oslo ou la "feuille de route". Pourquoi alors place-t-il des espoirs insensés sur un Obama attentif à ne pas contrarier l’AIPAC ? Avnery espère-t-il que les Juifs israéliens prendront conscience que la paix avec les Palestiniens, c’est la seule chose à faire ? Le militant pour la paix propose une solution qui a échoué et a été rejetée de nombreuses fois. Il récuse une solution qui a fonctionné en Afrique du Sud pour ménager les susceptibilités de l’oppresseur.

Mais voyons de plus près la logique d’Avnery qui veut que des "conflits" différents requièrent des moyens d’actions différents.

C’est la lutte qui met un terme à l’oppression. Des "conflits" fondamentalement différents peuvent prendre fin grâce à des moyens de lutte semblables. Ainsi, les révolutionnaires ont renversé la dictature soutenue par les Etats-Unis à Cuba grâce à la lutte armée et les révolutionnaires cubains ont battu les forces armées sud-africaines en Angola grâce à la lutte armée. (9)

A la fin de son article, apparemment sûr de son propre raisonnement par rapport à la personne qu’il estime la plus qualifiée pour expliquer que les boycotts sont des moyens efficaces pour venir à bout de l’apartheid, Avnery cite une prière de Tutu que nous devrions tous faire nôtre : "Mon Dieu, quand j’ai tort, fais que je sois prêt à me rendre compte de mon erreur, et quand j’ai raison, fais que je sois supportable à vivre".

Espérons qu’Avnery applique la même humilité quand il constate ses propres erreurs de jugement.

Kim Petersen est co-rédactrice en chef de Dissident Voice

Notes

1. Voir Dinah Spritzer, “Last chance for Holocaust restitution ?” JTA, 30 June 2009. [↩]

2. Uri Avnery, “Tutu’s Prayer,” Gush Shalom, 29 August 2009. [↩]

3. Desmond Tutu, “Israel : Time to Divest,” New Internationalist magazine, January/February 2003. Available online at Third World Traveler. [↩]

4. Neve Gordon, “Boycott Israel,” Los Angeles Times, 20 August 2009. [↩]

5. Gary Zatzman, “The Notion of the ‘Jewish State’ as an ‘Apartheid Regime’ is a Liberal-Zionist One,” Dissident Voice, 21 November 2005. [↩]

6. See Bill Keller, Tree Shaker : The Story of Nelson Mandela (Boston : Kingfisher, 2008). Mandela wanted to pursue a peaceful, non-violent settlement, but when faced with the violence of state power he felt compelled to use violence as a method of struggle. Mandela did emphasize that this violence was not terrorism : 98. [↩]

7. ”Aim of the boycott campaign,” Boycott Israel Now. [↩]

8. The word “conflict” minimizes the atrocities wreaked on Palestinians and South Africans by their oppressors. [↩]

9. Isaac Saney contends that the Battle of Cuito Cuanavale was the “turning point in the struggle against apartheid. ”Isaac Saney, “The Story of How Cuba Helped to Free Africa,” Morning Star, 4 November 2005. Available at Embajada de Cuba en Egipto. [↩]

Notes 1. Voir Dinah Spritzer, “Last chance for Holocaust restitution ?” JTA, 30 June 2009. [↩]

2. Uri Avnery, “Tutu’s Prayer,” Gush Shalom, 29 August 2009. [↩]

3. Desmond Tutu, “Israel : Time to Divest,” New Internationalist magazine, January/February 2003. Available online at Third World Traveler. [↩]

4. Neve Gordon, “Boycott Israel,” Los Angeles Times, 20 August 2009. [↩]

5. Gary Zatzman, “The Notion of the ‘Jewish State’ as an ‘Apartheid Regime’ is a Liberal-Zionist One,” Dissident Voice, 21 November 2005. [↩]

6. See Bill Keller, Tree Shaker : The Story of Nelson Mandela (Boston : Kingfisher, 2008). Mandela wanted to pursue a peaceful, non-violent settlement, but when faced with the violence of state power he felt compelled to use violence as a method of struggle. Mandela did emphasize that this violence was not terrorism : 98. [↩]

7. ”Aim of the boycott campaign,” Boycott Israel Now. [↩]

8. The word “conflict” minimizes the atrocities wreaked on Palestinians and South Africans by their oppressors. [↩]

9. Isaac Saney contends that the Battle of Cuito Cuanavale was the “turning point in the struggle against apartheid. ”Isaac Saney, “The Story of How Cuba Helped to Free Africa,” Morning Star, 4 November 2005. Available at Embajada de Cuba en Egipto. [↩]

ARTICLE ORIGINAL

Boycotts as a Legitimate Means of Resistance As Determined by the Oppressed People Publié le 29 août 2009http://dissidentvoice.org/2009/08/boycotts-as-a-legitimate-means-of-resistance/

29 août 2009 - Dissident Voice - Cet article peut être consulté ici :
http://dissidentvoice.org/2009/08/b...
Traduction emcee des Bassines et du Zèle pour le Grand Soir

Une autre pierre contre le mur

jeudi 3 septembre 2009 - 06h:25

Ana Carbajo
El Païs



L’ONU inaugure un documentaire commenté par Roger Waters des Pink Floyd, sur l’impact du mur de 700 kilomètres qui sépare Israéliens et Palestiniens.

(JPG)
Roger Waters

Lorsque Roger Waters, fondateur de Pink Floyd, a atterri en Israël pour jouer devant 50 000 personnes, il y a trois ans, il ne soupçonnait pas que son regard sur la région et sur le conflit au Moyen-Orient allait en être bouleversé. Mais la veille du concert, des fonctionnaires des Nations Unies l’ont emmené en Cisjordanie avec un objectif : que l’auteur du légendaire album « The Wall » voit la pile de béton qui sépare Israël des Territoires Palestiniens.

« J’avais vu des photos, j’en avais beaucoup entendu parler, mais c’est seulement quand tu le vois que tu réalises combien il est oppressif et combien il est triste de voir des gens passer par ces petits trous. C’est de la folie », dit alors le compositeur.

Le choc qu’a produit sur lui cette expérience ne s’est pas estompé avec le temps et maintenant, trois ans plus tard, Waters est l’acteur et le narrateur de « Horizons fermés », un film de l’ONU qui a été présenté hier à Jérusalem-Est, qu’on envisage de rendre disponible sur « You Tube » à partir d’aujourd’hui et qui vise à faire connaître l’impact du mur sur la vie quotidienne des Palestiniens.

« Je suis Roger Waters. Je suis anglais. Je suis auteur-compositeur et j’ai beaucoup écrit sur les murs extérieurs et intérieurs tout au long de ma carrière. J’ai toujours cherché à comprendre le pourquoi de ces murs. Et leur cause est toujours la peur. »

Après l’apparition du fondateur du groupe Pink Floyd, vient le discours de 2002 de l’ancien Premier ministre Ariel Sharon, actuellement dans le coma, dans lequel il annonce que « pour améliorer la sécurité des citoyens israéliens », son gouvernement va créer une barrière de séparation.

« Nous avons décidé de commencer immédiatement », commente l’homme politique israélien, à une époque où les attentats-suicide palestiniens redoublaient et emportaient la vie de civils dans tout le pays.

Ce que ne dit pas Sharon et ce que le film de l’ONU explique c’est l’impact que les 705 km de mur et de grillage qui traversent la Cisjordanie (85% du parcours) et la frontière avec Israël (15%) allait avoir sur la vie des centaines de milliers de Palestiniens.

Comment les agriculteurs allaient pouvoir accéder à leurs terres, comment les jeunes Palestiniens iraient à leur école ou leur université situées de l’autre côté de la barrière, ou comment d’un jour à l’autre les malades allaient avoir la route barrée pour se rendre à l’hôpital.

L’ONU a décidé de présenter le film 5 ans après que la Cour internationale de Justice de La Haye ait déclaré l’illégalité de la barrière « pour créer une annexion de fait des territoires palestiniens » et ait requis sa démolition.

Mais le gouvernement israélien avait annoncé son intention de ne pas se conformer à cette injonction et ça s’est passé comme cela [sans réaction].

Le mur poursuit son cours, aujourd’hui orné de graffiti, y compris ceux de l’énigmatique artiste britannique Banksy, qui expose en ce moment dans le Musée de Bristol. « Horizons fermés » se termine sur une image de multitude de personnes au concert de Waters en Israël en 2006.

Après avoir joué « Another brick in the wall », le musicien britannique a fait une requête au public, les jeunes dont le gouvernement a construit le mur et continue encore aujourd’hui à le construire : « Nous, le reste du monde, nous avons besoin que cette génération d’Israéliens fasse tomber les murs ».

20 août 2009 - El Païs - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elpais.com/articulo/revi...
Traduction de l’espagnol : Charlotte B.

Israel est derrière tous les conflits en Afrique

Dépêches :: Jeudi, 3 septembre 2009

Un sommet de l’Union africaine (UA) s’est tenu, lundi passé, à Tripoli à l’initiative du colonel Kadhafi qui fêtait, le lendemain, le 40ème anniversaire de son arrivée au pouvoir. Il s’agissait d’un « sommet spécial » consacré aux conflits en Afrique, notamment ceux du Soudan et de la Somalie.

« Il y a une main étrangère derrière tous les conflits en Afrique », c’est dans ces termes que le colonel Kadhafi a commencé son réquisitoire contre Israël. L’Etat hébreu a été qualifié de « gang » par le « Guide » libyen. « Un gang qui cherche à déstabiliser le continent africain », a-t-il affirmé.

Devant une assistance srprise- les diatribes anti-israéliennes sont rares, pour ne pas dire inexistantes, dans les conférences de l’UA -, le colonel Kadhafi a demandé la fermeture de toutes les ambassades israéliennes en Afrique. Evoquant la situation au Darfour, l’homme fort de Tripoli a expliqué qu’Israël soutenait Abdelwahid Mohamed Nour, le chef du Mouvement de libération du Soudan (SLM), « protégé par la France », a-t-il précisé.

Les Juifs qui vendent aux Arabes sont nos ennemis !

Dépêches :: Jeudi, 3 septembre 2009 :: :

Sanctions en perspectives. « Tout Juif qui vendra des terres à un Arabe en Israël ne sera pas autorisé à diriger la prière à la synagogue, n’aura pas le droit de faire une bénédiction lors de la lecture de la Torah, ne comptera pas parmi les 10 hommes nécessaires à la prière publique (minyan), et sera considéré comme un complice des ennemis d’Israël », selon une décision halakhique publiée lundi soir par un groupe de rabbins se faisant appeler « Le nouveau Sanhédrin ».

Le professeur Hillel Weiss, porte-parole du groupe, tente de rassurer néanmoins : bien que le vendeur en question aide les ennemis du peuple juif, il ou elle n’est pas coupable d’un péché passible de la peine de mort. C’est encore ça !

Parmi les rabbins responsables de la décision figurent : le grand rabbin de Safed, Shmouel Eliyahou, le rabbin Yaacov Yossef – fils du rav Ovadia Yossef, chef spirituel du parti Shas – et le rav, et ancien député, Menahem Poroush.

« Ces dernières années, un phénomène nouveau est apparu : les Arabes achètent des maisons et des terres dans les quartiers juifs. De cette façon, ils prennent progressivement possession de nos quartiers », ajoute le « Sanhédrin ».

Selon le grand rabbin Eliyahou les contrats de vente entre populations juive et arabe auraient notamment progressé en raison d’initiatives financières récentes d’Europe et d’Arabie Saoudite dans ce sens. La Halakha interdit la vente des terres d’Israël, appartenant à des Juifs, à des non-Juifs.

geostrategie.com

Journée mondiale contre le sionisme

Dépêches :: Jeudi, 3 septembre 2009

Samedi 19 Septembre 2009, à 15 h, sur le Parvis des Droits de l’Homme au Trocadéro, rassemblement organisé par le Parti Antisioniste avec le soutien d’Égalité et réconciliation.

Cette journée mondiale est l’occasion de montrer l’unité et la détermination du peuple français face au sionisme.

Seuls les drapeaux français et palestiniens seront admis.

Contactez-nous ou adhérez au : www.partiantisioniste.com 06 29 08 66 14 / 06 32 76 69 94

Colonisation: une délégation israélienne rencontre George Mitchell

03/09/2009 Des responsables israéliens ont eu un entretien, mercredi, avec l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, c'est ce qu'a annoncé le Département d'Etat.

"Le sénateur Mitchell s'est entretenu de façon satisfaisante avec les représentants du Premier ministre et le directeur de cabinet du ministre israélien de la Défense (Michael Herzog)", a déclaré M. Kelly dans un bref communiqué.

Ces pourparlers font suite aux entretiens Mitchell-Netanyahu la semaine dernière à Londres, a-t-il précisé.

Le porte-parole du département d'Etat Ian Kelly n'a pas précisé si la question de l'avenir de la colonisation juive en Cisjordanie occupée avait été abordée lors des discussions.

Avant l'entretien, un diplomate israélien a assuré à l'AFP sous couvert d'anonymat que les deux parties tentent de convenir de "la durée" du gel, "de sa portée, de la stratégie de sortie, de ce qui doit se produire après un tel gel".

Les Etats-Unis, soutenus par les pays européens, réclament au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu un gel complet de la colonisation afin de relancer les négociations palestino-israéliennes interrompues fin 2008.

almanar.com

Neuf députés islamiques libérés après une captivité prolongée dans les geôles sionistes

Palestine - 03-09-2009
Par Khaled Amayreh
Le régime israélien d’apartheid a libéré mercredi neuf membres à tendance islamique du Conseil Législatif, qui ont eu à souffrir d’une longue captivité dans les prisons et camps de détention israéliens.
Les prisonniers politiques libérés sont Khaled Suleiman, Khaled Yahya, et Ibrahim Dahbour de Jenin ; Riyadh Raddad de Tulkarm ; Imad Nofal de Qalqilya ; Nasser Abdul Jawwad de Salfit ; Yasser Mansour et Hasan al Burini de Naplouse ; et Muhammed Abu Juheisha de al-Khalil (Hébron).





















Nasser Abdul Jawwad accueilli par sa famille, hier.


Ils sont arrivés au carrefour de Dahiriya, à l’ouest d’Hébron, au milieu d’une réception cordiale organisée par leurs amis, parents et collègues, ainsi que les gens ordinaires.

La région d’Hébron est considérée comme un bastion clé du Hamas en Cisjordanie.

Les prisonniers libérés regagneront leurs domiciles respectifs après le repas d’Iftar, au coucher du soleil, qui marque la fin de la journée de jeûne de Ramadan.

Avec la libération de ces otages, le nombre de membres pro-Hamas du Conseil Législatif croupissant toujours dans les geôles israéliennes s’élève à 23, dont 7 en « détention administrative ».

Les 16 autres députés purgent de lourdes condamnations décidées par les tribunaux militaires israéliens.

Les organisations pour les droits de l’homme décrivent ces tribunaux comme de simples chambres d’enregistrement aux mains des services secrets du Shin Beth au triste renom qui ne répondent pas aux plus élémentaires normes de justice.

En 2006, l’armée israélienne d’occupation a lancé des arrestations de masse de presque tous les députés islamiques en représailles à la capture d’un soldat israélien d’occupation par la branche militaire du Hamas lors d’une opération militaire dans la Bande de Gaza.

Israël avait espéré que l’enlèvement cruel des conseillers handicaperait le Hamas et forcerait le mouvement islamique de libération à libérer le soldat capturé, Gilaad Shalit.

Cependant, le Hamas n’a pas cédé à la persécution israélienne, et a exigé qu’Israël libère des centaines de prisonniers politiques et de la résistance palestiniens en échange de la liberté de Shalit.

L’Autorité Palestinienne dominée par le Fatah en Cisjordanie a profité de l’incarcération illégale et manifestement contraire à l’éthique par le régime israélien d’apartheid de plus de 50 membres islamiques du Conseil Législatif pour acter plusieurs lois et établir son propre gouvernement à Ramallah sans l’approbation du Conseil Législatif, exacerbant ainsi la scission entre le Fatah et le Hamas.

Le Hamas a à maintes reprises cherché à relancer le Conseil Législatif en proposant un système de représentation accréditée pour contourner les crises créées par les arrestations massives de conseillers pro-Hamas.

Le Fatah a rejeté l’idée avec véhémence.

La libération de neuf députés islamique mercredi peut raviver l’espoir d’une possible réactivation du Conseil Législatif.

Cependant, Mahmoud al-Ramahi, député pro-Hamas, a minimisé les projets à cet égard, disant que le problème auquel est confronté le Conseil Législatif est avant tout de nature politique, et non juridique.

Les détenus libérés ont passé en moyenne trois ans dans les prisons et camps de détention israéliens, en particulier dans le camp de concentration notoire du désert, connu sous le nom de Ketziot.

Aucune accusation n’a été portée contre les captifs, apparemment par manque de preuves, ce qui a finalement obligé le système judiciaire militaire israélien à concocter de vagues accusations comme « soutenir une organisation militante » et « prendre part à des élections sous la bannière d’un parti politique non reconnu par Israël. »

Tant Israël que l’administration Bush avaient approuvé les élections de 2006 en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, espérant que le Fatah les gagnerait.

Toutefois, lorsque le Hamas a remporté une victoire éclatante, récoltant 77 des 132 sièges du Conseil Législatif, Israël et le gouvernement US se sont mis en colère et ont décidé d’imposer des sanctions punitives draconiennes sur la Cisjordanie et la Bande de Gaza.

Des mesures très dures, dont un blocus simili-nazi sur la Bande de Gaza, ont poussé les 1,5 million d’habitants du territoire côtier au bord de la famine et d’un désastre économique.

Ce blocus manifestement cruel, qui ressemble en de nombreux aspects aux mesures nazies contre les Juifs du ghetto de Varsovie, a révélé également le deux-poids deux mesures scandaleux de l’attitude occidentale vis-à-vis de la démocratie.

Plusieurs autres députés islamiques libérés récemment des geôles sionistes ont été ré-arrêtés depuis, pour exercer davantage de pression sur le Hamas eu égard à la libération du soldat israélien Shalit.

Ces membres du Conseil Législatif ré-arrêtés sont Khaled Tafesh, de Bethléem et Azzam Salhab, Nezar Ramadan et Hatem Qafeesha d’al-Khalil.

La libération, pas un “Etat” palestinien fictif

Palestine - 03-09-2009
Par Hasan Abu Nimah et Ali Abunimah
Hasan Abu Nimah est ancien représentant permanent de la Jordanie aux Nations Unies. Co-fondateur de The Electronic Intifada, Ali Abunimah a écrit “One Country: A Bold Proposal to End the Israeli-Palestinian Impasse” (Metropolitan Books, 2006).
(...) Mais ce qui est réellement en train de prendre forme en Cisjordanie aujourd’hui est un Etat policier, où toutes les sources d’opposition ou de résistance – réelles ou suspectées – soit au régime de l’AP soit à l’occupation israélienne sont systématiquement réprimées par les « forces de sécurité » palestiniennes financées et entraînées par les USA en totale coordination avec Israël. Gaza reste sous siège strict en raison de son refus de se soumettre à ce régime.

Le mois dernier, Salam Fayyad, le premier ministre désigné de l’Autorité Palestinienne à Ramallah, a créé la surprise : il a déclaré son intention d’établir un Etat palestinien en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza avant la fin de 2011, quels que soient les résultats des négociations avec Israël.

Fayyad a dit au Times de Londres qu’il s’efforcerait de créer « des faits accomplis en cohérence avec l’émergence de notre Etat comme un fait indéniable. » Son plan a ensuite été décrit dans un long document au titre grandiloquent : « Programme du Treizième Gouvernement de l’Autorité Nationale Palestinienne ».

Le projet contient toutes sortes d’idées ambitieuses : un aéroport international dans la Vallée du Jourdain, de nouveaux réseaux ferrés vers les Etats voisins, des avantages fiscaux généreux pour attirer l’investissement étranger, et bien sûr, le renforcement des « forces de sécurité. » Il parle aussi avec vigueur de libérer l’économie palestinienne de sa dépendance à Israël, et de réduire la dépendance de l’aide étrangère.

Tout cela peut paraître attirant pour certains, mais Fayyad n’a ni le poids politique ni les moyens financiers pour proposer des projets d’une telle envergure sans le feu vert de Washington ou de Tel Aviv.

Fayyad veut donner l’image d’une administration palestinienne compétente maîtrisant d’ores et déjà l’art de gérer un Etat. Il se vante par exemple que l’AP qu’il dirige a travaillé à “développer des institutions efficaces de gouvernement basées sur les principes de bonne gouvernance, de fiabilité et de transparence.”

Mais ce qui est réellement en train de prendre forme en Cisjordanie aujourd’hui est un Etat policier, où toutes les sources d’opposition ou de résistance – réelles ou suspectées – soit au régime de l’AP soit à l’occupation israélienne sont systématiquement réprimées par les « forces de sécurité » palestiniennes financées et entraînées par les USA en totale coordination avec Israël. Gaza reste sous siège strict en raison de son refus de se soumettre à ce régime.

En décrivant l’utopie palestinienne qu’il espère créer, le projet Fayyad déclare que "la Palestine sera un Etat démocratique stable avec un système multipartis. Le transfert de l’autorité gouvernementale se fera de manière fluide, pacifique et régulière, en accord avec la volonté du peuple exprimée au travers d’élections libres et équitables, organisées en accord avec la loi."

L’occasion parfaite pour réaliser un tel transfert exemplaire aurait été juste après les élections de janvier 2006, que, le monde entier le sait, le Hamas a remportées équitablement et proprement. Au lieu de cela, ceux qui monopolisent aujourd’hui la direction de l’AP furent de mèche avec des puissances extérieures d’abord pour paralyser et renverser le gouvernement Hamas élu, puis le « gouvernement d’unité nationale » issu de l’Accord de La Mecque début 2007, entraînant la division palestinienne interne actuelle (le propre parti de Fayyad n’a fait que 2% aux élections de 2006, et sa nomination au poste de Premier ministre par le dirigeant Mahmoud Abbas n’a jamais été – comme le stipule la loi – approuvée par le Conseil Législatif Palestinien, dont des dizaines de membres élus sont toujours derrière les barreaux des prisons israéliennes).

De 1994 à 2006, plus de 8 milliards de dollars US ont été injectés dans l’économie palestinienne, faisant des Palestiniens le peuple le plus dépendant de l’aide internationale au monde, comme Anne Le More le montre dans son important ouvrage « International Assistance to the Palestinians after Oslo: Political Guilt; Wasted Money » (Londres, Routledge, 2008). L’Autorité Palestinienne a apparemment reçu cette aide pour bâtir des institutions palestiniennes, améliorer le développement socio-économique et soutenir la création d’un Etat indépendant. Le résultat cependant est que les Palestiniens sont plus démunis et dépendants des aides que jamais auparavant, leurs institutions dysfonctionnent complètement et leur Etat reste un fantasme lointain.

La corruption et la mauvaise gestion de l’AP ont joué un grand rôle dans le gaspillage de cette richesse, mais l’occupation israélienne fut et reste, et de loin, le plus grand destructeur de richesse. Contrairement à ce que Fayyad imagine, on ne peut pas « mettre fin à l’occupation, en dépit de l’occupation. »

Un fait parlant que Le More révèle est que les « programmes » précédents de l’AP (sauf ceux proposés par les gouvernements dirigés par le Hamas) furent écrits et approuvés par les agences et les responsables internationaux donateurs puis remis à l’AP pour présentation aux mêmes donateurs qui les avaient écrits, comme s’ils avaient été réellement écrits par l’AP !

Tout ce que nous voyons suggère que le dernier projet de Fayyad suit exactement le même modèle. Ce qui est particulièrement troublant cette fois, c’est que le projet semble coïncider avec nombre d’autres initiatives et ballons d’essai qui présentent un réel danger pour les perspectives de la libération palestinienne d’un assujettissement permanent à Israël.

Récemment, l’International Middle East Media Center (IMEMC), une agence de presse palestinienne indépendante, a publié ce qui est présenté comme des fuites sur les grandes lignes d’un plan de paix devant être présenté par le Président US Barack Obama.

Ce projet comprend des forces armées internationales dans la plus grande partie de « l’Etat » palestinien ; l’annexion israélienne de grandes parties de Jérusalem Est ; « toutes les factions palestiniennes seraient dissoutes et transformées en partis politiques » ; tous les grands blocs de colonies resteraient sous contrôle israélien permanent ; l’Etat palestinien serait largement démilitarisé et Israël garderait le contrôle de son espace aérien ; une « coordination sécuritaire » palestino-israélienne intensifiée ; et l’entité ne serait pas autorisée à nouer des alliances militaires avec d’autres pays de la région.

Sur la question centrale du droit au retour des réfugiés palestiniens, le plan supposé d’Obama n’autorise le retour que d’un nombre convenu de réfugiés, non pas dans leurs maisons d’origine, mais seulement en Cisjordanie, en particulier dans les villes de Ramallah et Naplouse.

Il est impossible de confirmer que l’administration Obama est réellement à l’origine de ce document. Ce qui donne de la crédibilité à cette affirmation, cependant, c’est la très grande ressemblance de ce plan avec une proposition publiée et adressée à Obama en novembre dernier par un groupe bipartisan dirigé par les anciens conseillers à la sécurité nationale US, Brent Scowcroft et Zbigniew Brzezinski. De plus, des articles de presse récents indiquent qu’un débat vif a lieu au sein de l’administration Obama pour savoir si les USA doivent ou non publier eux-mêmes des propositions spécifiques pour un règlement final une fois que les négociations auront repris ; il fait donc peu de doutes que des propositions concrètes circulent.

Il est évident qu’il y a peu de différences entre ces projets divers et le concept du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de « paix économique » et de micro-Etat palestinien démilitarisé sous contrôle israélien total, sans droit au retour des réfugiés. Et, puisque tous semblent d’accord pour que la Vallée du Jourdain – terre et ciel – reste sous contrôle israélien indéterminé, l’aéroport de Fayyad le sera aussi.

Ce genre d’effet d’annonce a déjà eu lieu : qui se souvient de tout le raffut des premières années Oslo sur l’Aéroport International de Gaza, qui a fonctionné brièvement sous contrôle israélien strict avant qu’Israël ne le détruise, et de la promesse d’un port de mer à Gaza dont Israël a interdit la construction ?

Deux faits liés expliquent pourquoi le plan Fayyad est lancé aujourd’hui. L’envoyé US au Moyen Orient George Mitchell a défini à maintes reprises son objectif comme une « reprise rapide et une conclusion prochaine » des négociations. Si le genre d’idées recyclées venant du supposé plan Obama, du document Scowcroft-Brzezinski, ou de Netanyahu, doivent avoir la moindre chance, il faut faire comme s’il y avait une administration palestinienne pour les recevoir. C’est le rôle de Fayyad de la fournir.

La deuxième explication a trait à la lutte continue sur la succession de Mahmoud Abbas au poste de Président de l’AP. Il est maintenant clair que Fayyad, ancien fonctionnaire de la Banque Mondiale inconnu des Palestiniens avant que l’administration George W. Bush ne le propulse, apparaît comme le favori actuel des USA et des autres sponsors de l’AP. Canaliser davantage d’aide financière via Fayyad est peut-être le moyen pour ces donateurs de le renforcer contre des concurrents de la faction Fatah d’Abbas (Fayyad n’est pas membre du Fatah) qui n’ont pas l’intention de renoncer à leur mainmise sur la machine clientéliste de l’AP.

Beaucoup dans la région et au-delà espéraient que l’administration Obama serait un honnête négociateur, au moins en mettant la pression américaine sur Israël de manière à ce que les Palestiniens puissent être libérer. Mais au lieu de cela, la nouvelle administration agit comme un service de blanchisserie efficace pour les idées israéliennes ; d’abord elles deviennent celles des Américains, et ensuite on fait entrer une marionnette palestinienne pour les porter.

Ce n’est pas le premier scénario qui vise à effacer les droits palestiniens sous le déguisement d’un « processus de paix », bien qu’il soit extrêmement décevant que l’administration Obama n’ait rien appris, semble-t-il, des échecs de ses prédécesseurs. Mais exactement comme les autres fois, le peuple palestinien, dans son pays et en diaspora, se mettra obstinément en travers de sa route. Il sait qu’une justice réelle, pas un Etat symbolique et fictif, reste le seul pilier sur lequel la paix peut être construite.
Traduction : MR pour ISM

Gaza face à une crise de l'eau et de l'assainissement


Des ordures flottant sur l'eau au large de la ville de Gaza.

3 septembre 2009 – L'ONU et ses partenaires humanitaires à Gaza ont réclamé jeudi un accès sans restrictions à des pièces détachées et à des matériaux essentiels pour réhabiliter les services d'adduction d'eau et d'assainissement dans le territoire palestinien.

« La détérioration et l'effondrement des installations d'eau et d'assainissement à Gaza aggravent une situation qui est un affront à la dignité humaine dans la bande de Gaza », a déclaré Maxwell Gaylard, le Coordonnateur humanitaire de l'ONU dans le territoire.

Il souligne que le blocus israélien empêche l'entrée de matériaux de construction et de réparation depuis juin 2007. L'offensive militaire entre fin décembre 2008 et janvier 2009 a exacerbé la situation en laissant certains services au bord du gouffre.

A l'heure actuelle, près de 10.000 personnes n'ont aucun accès au réseau d'eau et 60% de la population n'a qu'un accès intermittent à l'eau courante.

De plus, depuis janvier 2008, entre 50 et 80 millions de litres d'eau usagée et non traitée sont déversés chaque jour dans la Méditerranée, en raison de dommages causés aux installations de traitement, l'absence de réparations et une pénurie aiguë de fioul et d'électricité pour leur fonctionnement.

Maxwell Gaylard a mis en garde contre le risque d'une crise sanitaire. « La pollution n'a pas de frontières », a-t-il souligné.

un.org

Israël accepte un gel partiel de la colonisation sous la pression des USA

04/09/2009

CISJORDANIE Des pays arabes auraient donné leur accord à l'ouverture de représentations commerciales israéliennes sur leur territoire.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accepté un gel partiel de neuf mois de la colonisation en Cisjordanie à la demande des États-Unis, a annoncé hier la deuxième chaîne de télévision privée israélienne. Ce gel porte sur la construction de nouveaux logements dans les colonies, où vivent 300 000 Israéliens. En revanche, le gel ne concernera pas les 2 500 logements en chantier dans ces implantations, ainsi que les bâtiments publics, ni la dizaine de quartiers israéliens de Jérusalem-Est, où habitent 200 000 Israéliens, a ajouté la télévision sans citer de sources. En échange, des pays arabes tels que le Qatar, Oman, la Tunisie et le Maroc auraient donné leur accord à l'ouverture de représentations commerciales israéliennes sur leur territoire, a ajouté la télévision. Aucun accord n'est en revanche intervenu entre Israël et les États-Unis sur ce qui se passera à l'issue des neuf mois de gel partiel, a poursuivi la télévision. M. Netanyahu, cité par la télévison, a indiqué à ses partenaires de la coalition qu'il était parvenu « à transformer l'exigence américaine d'un gel total en un gel partiel et provisoire ».
Interrogé par l'AFP, Mark Regev, porte-parole de M. Netanyahu, s'est contenté d'indiquer qu'il y avait eu « des progrès » dans les discussions avec les responsables américains. Il a également indiqué que l'émissaire spécial américain George Mitchell devait se rendre « dans les prochains jours en Israël » pour poursuivre les pourparlers. Selon la télévision, M. Mitchell est attendu à Jérusalem mercredi prochain.
Le président américain Barack Obama a exigé un gel total de la colonisation pour favoriser une relance des négociations avec les Palestiniens. Les grands pays européens ont adopté la même position. Toutefois, l'administration Obama a paru reculer sur cette question face à l'opposition d'Israël, indiquant qu'un tel gel total des activités de construction ne représentait pas une condition préalable à une reprise des négociations de paix avec les Palestiniens.
Sur le terrain, le nombre de nouveaux logements construits dans les colonies juives en Cisjordanie occupée a baissé d'un tiers au premier semestre de l'année en cours par rapport à la même période en 2008, a indiqué hier le bureau central des statistiques en Israël. Selon les chiffres publiés, les travaux de construction de 672 nouveaux logements ont été lancés lors des six premiers mois de l'année contre 1 015 au premier semestre 2008. Ce chiffre ne tient pas compte de nouvelles constructions à Jérusalem-Est annexée par Israël après son occupation en 1967. Ce chiffre représente une baisse de 33 % par rapport à 2008 et ramène le rythme de nouvelles constructions à son niveau du premier semestre 2007 au cours duquel 713 nouveaux chantiers avaient été lancés, selon la même source. L'ONG israélienne Ir Amim (Ville des peuples) avait affirmé dimanche que la colonisation de Jérusalem-Est s'est accélérée au cours du premier semestre 2009 en dépit des pressions des États-Unis.
L'orient le jour

Nicolas Sarkozy et les crises (Palestine, Afghanistan, Iran)

publié le jeudi 3 septembre 2009

Alain Gresh
Le mercredi 26 août, le président de la République Nicolas Sarkozy est intervenu, comme en 2007 et en 2008, devant la conférence des ambassadeurs. Son long discours de politique étrangère mérite quelques remarques.

D’abord, ce qui le caractérise, c’est le volontarisme. C’est depuis longtemps un des atouts du président, affirmer que les politiques peuvent changer les choses, peuvent agir. Par rapport au discours des années précédentes, fait de passivité et de résignation, il y a une avancée. Autre chose est de savoir si cette avancée correspond à des actes...

Autre point positif, l’abandon de toute référence à l’Occident. Ce terme qui avait été employé pour la première fois depuis très longtemps par le président dans son discours de l’été 2007 est désormais abandonné. Et cela est, évidemment, positif.

Ce qui l’est moins, mais il fallait s’y attendre, c’est la reprise du discours sur la réintégration des structures militaires de l’OTAN.

« C’est dans cet esprit également que la France a rejoint les structures militaires de l’Alliance atlantique. Avec une France qui prend toute sa place dans l’OTAN, ce sont les Européens qui sont plus forts dans l’Alliance. Dans quelques jours je recevrai le nouveau Secrétaire général de l’OTAN ; et le général Abrial prendra la tête de l’un des deux grands Commandements stratégiques alliés, celui de la transformation de l’Alliance. L’enjeu est majeur : il s’agit de construire l’Alliance transatlantique dont nous aurons besoin pour les prochaines décennies. Le débat est engagé. Il doit aboutir d’ici un an.

La France a maintenant les moyens de peser de tout son poids dans ce débat central pour notre sécurité. Qui pourrait comprendre qu’au moment où l’on rénove l’Alliance, la France n’y occupe pas toute sa place ? Et qui peut penser qu’une France en dehors aurait plus d’influence qu’une France à l’intérieur ? Et qui peut penser que l’on peut renforcer le pilier européen de l’Alliance sans la France ? »

Questions purement rhétoriques puisque, contrairement à ce qu’il avait affirmé, la France a réintégré les structures militaires sans obtenir la moindre garantie sur la création d’un pôle européen de défense. Quant à l’influence de la France dans l’OTAN, on peut la mesurer sur l’Afghanistan (lire plus bas).

Nicolas Sarkozy revient ensuite dans son discours sur les trois conflits majeurs du Proche-Orient.

« Je voudrais cependant dire un mot du conflit du Proche-Orient. Je conteste l’idée que ce serait un conflit régional. Ce conflit concerne le monde entier et il est temps de régler ce conflit. Chacun connaît parfaitement les paramètres de la paix et le chemin qui y conduit est balisé. Là aussi, il ne faut plus attendre. Attendre quoi ? Plus de morts ? Plus de souffrance ? Qui pourrait dire, ici comme ailleurs, que dans quelques années la solution sera plus simple ? Et est-ce que l’on n’a pas suffisamment attendu ?

Je recevrai début septembre le Président Mahmoud Abbas pour l’encourager à accélérer la rénovation des structures qui, demain, seront en charge de l’Etat palestinien. Parce que la France soutient la création d’un État palestinien. C’est un élément fort de la politique française et sur lequel nous ne reviendrons pas.

Et je souhaite que la rencontre, aujourd’hui même, entre le Premier Ministre d’Israël et l’envoyé du Président des Etats-Unis débouche. Débouche sur quoi ? Chacun connaît mon amitié pour Israël, et je le dis comme je le pense : débouche sur un gel précis et complet de la colonisation. Les vrais amis d’Israël doivent lui dire la vérité. La vérité, c’est qu’il n’y aura pas de paix avec la poursuite de la colonisation. Alors cela peut plaire ou ne pas plaire, mais quand on est un ami, on est un ami exigeant et un ami franc. Israël n’est pas seul. Nous n’accepterons pas que sa sécurité soit mise en cause, mais nous avons aussi le droit de dire que c’est une erreur de penser qu’on peut continuer un processus de colonisation et espérer la paix. Et là aussi, tout ceci doit être fait sans ambiguïté. »

Deux remarques : pourquoi cette fermeté sur la colonisation, alors que, jusqu’ici, la France faisait profil bas sur cette question. Est-ce le fait que le président Obama ait haussé le ton qui autorise la France à le faire aujourd’hui ? On aimerait savoir quelles pressions réelles exerce Paris pour obtenir ce gel...

D’autre part, ce renvoi dos-à-dos des Palestiniens et des Israéliens occulte le fait que l’un est un occupant, l’autre un occupé. Jamais le président, depuis son élection, n’a utilisé le terme d’occupation...

« Si des progrès sur l’arrêt de la colonisation sont faits, la France et l’Egypte, en accord avec la Présidence suédoise de l’Union Européenne et en concertation avec les Etats-Unis, proposerons à tous les pays membres de l’Union pour la Méditerranée, de tenir cet automne un deuxième sommet qui accompagnerait la reprise des négociations de paix dans leurs trois volets. »

Si, sous une forme ou une autre, le gouvernement israélien consent finalement à arrêter la colonisation (ce qui sera pratiquement impossible à mettre en oeuvre, le secteur privé pouvant continuer à construire et les vérifications sur le terrain étant bien difficiles), il faudra, disent Barack Obama et Nicolas Sarkozy, « récompenser » Israël... Il faudra que les pays arabes fassent des gestes en retour... Or le seul obstacle à la paix c’est l’occupation ; le problème n’est pas l’arrêt de la colonisation, mais le démantèlement des colonies, comme l’explique très bien Geoffrey Aronson. « A Settlement Freeze . . . Or More of the Same » (Foundation for Middle East Peace, juillet-août 2009). Et le retour aux frontières de 1967...

Il fut un temps où la France parlait d’une voix forte sur la question palestinienne, rappelait les principes de l’ONU, ouvrait la voie du dialogue avec l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) dénoncée comme terroriste par les Etats-Unis et Israël. Ce temps est révolu. Paris est, au mieux, à la traîne de Washington... Sauf sur le dossier iranien où nous nous caractérisons par l’extrémisme de notre position.

Nicolas Sarkozy aborde ensuite la crise iranienne.

« Le temps n’est pas notre allié non plus dans les deux crises de prolifération nucléaire et balistique : l’Iran et la Corée du Nord. Elles se développent sous nos yeux, jour après jour, et si nous n’agissons pas, d’autres risquent de suivre. On ne pourra pas dire que nous n’étions pas prévenus !

En Iran en particulier, la crise politique a fait oublier que pendant la répression, la prolifération continue : il y a toujours plus de nucléaire militaire, toujours plus de tests de missiles, et il n’y a jamais eu aussi peu de négociation.

Ce sont les mêmes dirigeants, en Iran, qui nous disent que le programme nucléaire est pacifique et que les élections ont été honnêtes. Qui peut les croire ?

Le choix des dirigeants, c’est la responsabilité du peuple iranien. Mais empêcher la prolifération, c’est la nôtre. Le Président Obama a pris la décision juste de tendre la main et de se joindre aux Européens, aux Russes et aux Chinois. Les six sont prêts à s’asseoir demain autour de la table. Mais pour cela, il faut un interlocuteur qui soit prêt à négocier sérieusement. Or aujourd’hui, disons les choses telles qu’elles sont, avec la même franchise, car on ne peut pas être franc avec les uns et hypocrite avec les autres, nous n’avons reçu aucune réponse positive à nos propositions. Aucune.

Nous ferons le bilan d’ici fin septembre, puisque nous serons tous à New York fin septembre. Et si l’Iran ne change pas de politique, la question du renforcement très substantiel des sanctions sera clairement posée.

La France soutiendra des sanctions économiques sévères, à la hauteur de l’enjeu, au Conseil de sécurité et au Conseil européen. Et la France proposera de doter l’AIEA de pouvoirs d’inspection renforcés pour des situations de ce type. On n’a pas le droit de se taire devant la crise qui s’organise. »

Depuis plusieurs années, la position française sur l’Iran se caractérise par sa « fermeté » ; depuis l’élection d’Obama, on sent à Paris une grande inquiétude face aux gestes d’ouverture du président américain. Et le président Sarkozy semble oublier que les Iraniens avaient accepté en décembre 2003 de mettre en oeuvre le protocole additionnel du Traité de non prolifération (TNP), un protocole que peu d’Etats ont signé et qui permet à l’AIEA des inspections musclées. Une réelle percée semblait alors possible et c’est l’intransigeance des Etats-Unis qui avait, en grande partie, fait échouer les négociations. Et, en 2005, la France se ralliait à Washington pour demander le gel de tout enrichissement d’uranium par l’Iran (enrichissement, il faut le rappeler, autorisé par le TNP).

Rappelons que les services de renseignement américains ont affirmé en 2007 qu’il n’existait plus de programme militaire nucléaire iranien. Et Mohammed El-Baradei, directeur général de l’AIEA, a déclaré le 1er septembre, que la menace nucléaire iranienne était « exagérée ».

Téhéran a annoncé, ce même 1er septembre, que son pays avait mis au point des propositions sur la question nucléaire et qu’elles seraient remises dans les prochains jours aux membres du groupe dit des 5+1 (Etats-Unis, Chine, Grande-Bretagne, Russie, France, Allemagne) (lire, par exemple, l’article de Thomas Erdbrink, « Iran Ready For Talks, Says Nuclear Negotiator Revised Proposals Offered to Address West’s Concerns » (The Washington Post, 1er septembre).

Plutôt que jouer la carte de la négociation, la France préfère le langage militaire, au sens propre du terme, comme le prouve l’ouverture de sa base dans les Emirats arabes unis.

Dans un intéressant article paru dans le New York Times (14 août), « Throwing Ahmadinejad a Lifeline », Hossein Askari and Trita Pars affirment que la mise en oeuvre de fortes sanctions seraient une bouée de sauvetage pour le président Ahmadinejad.

« Je tiens à saluer ici notre Ambassadeur en Iran, Bernard Poletti, que j’ai élevé à la dignité d’Ambassadeur de France. Il fait honneur à la France par son courage, par l’acuité de ses analyses, par la défense vigoureuse de nos intérêts et de nos compatriotes. Je pense à la scandaleuse prise d’otage de deux de nos compatriotes, car, s’agissant de l’une des deux, pour moi être binationale, c’est être française. »

Peut-on rappeler ici le sort de Salah Hamouri, un franco-palestinien dont Paris ne semble pas du tout considérer qu’il est aussi français... Malgré l’amitié de Nicolas Sarkozy pour le gouvernement israélien, le gouvernement français a été incapable d’obtenir la libération du jeune homme et sa mise en liberté alors qu’il a accompli une partie importante de sa peine.

Enfin, le président revient sur l’Afghanistan.

« Le temps qui passe n’est pas non plus notre allié face au terrorisme international.

En Afghanistan, je partage l’analyse de Bernard Kouchner : la campagne électorale s’est bien déroulée, en dépit des pires menaces. En votant, les Afghans ont dit non à la barbarie et au terrorisme. Aller voter, c’est aller mettre votre doigt dans l’encre indélébile quand des gens à longueur de journée vous disent que ceux qui auront de l’encre sur les doigts, on leur coupera la main…Et les talibans sont crédibles quand ils disent cela compte tenu de ce qu’est leur bilan. Et malgré cela, des millions de gens se sont rendus aux urnes. Ils méritent qu’on les aide. Dans l’attente des résultats, la France appelle les candidats et leurs partisans à faire preuve d’un très grand sens des responsabilités. »

Le président ne dit pas un mot sur l’ampleur du trucage des élections. Il ne dit pas non plus un mot sur les révélations de la presse américaine concernant l’usage par les Etats-Unis de la torture dans des camps de prisonniers en Afghanistan. Ne sommes-nous pas en partie responsables de ce que font nos alliés américains dans ce pays ?

Il est vrai que, contrairement à ce qu’affirme le président, nous ne pesons pas grand chose et que seuls les Etats-Unis définissent leur stratégie et celle de l’OTAN en Afghanistan.

« Imaginons, ce que signifierait le départ de la France ou des alliés : la constitution d’un véritable Etat terroriste, à côté du Pakistan qui a l’arme nucléaire et compte près de 200 millions d’habitants. Est-ce cela que le monde veut ? En tout cas, ce n’est pas ce que veut la France. Bien sûr, qu’il y a bien des choses à changer, à faire évoluer, bien des problèmes. Mais, les valeurs de la France la conduisent à aider les gens qui veulent la dignité de la femme, qui veulent la liberté et qui cheminent, si douloureusement quand on connaît ce pays, vers cet objectif. On n’a pas le droit d’être faible face à la menace. »

L’argument est étrange et rappelle celui utilisé par les Etats-Unis au Vietnam, la fameuse théorie des dominos : si le Vietnam tombe, c’est toute l’Asie qui tombera dans les mains des communistes. En réalité, c’est l’intervention américaine et occidentale en Afghanistan qui alimente les extrémismes... Et on commence à entendre des voix aux Etats-Unis pour expliquer qu’il faudrait quitter l’Afghanistan. Là aussi la France devrait donner l’exemple en se retirant... Les peuples, quels qu’ils soient, ne veulent pas être dirigés par des étrangers...

« La France restera fermement engagée, avec ses Alliés, aux côtés du peuple afghan. Elle achèvera cette année le transfert des responsabilités de sécurité de la région Centre aux autorités afghanes. Elle concentrera des moyens civils et militaires dans les districts de l’Est, avec pour objectif de les stabiliser en deux ans.

Nous voulons travailler la main dans la main avec la société civile afghane : j’inviterai dans les prochains mois des femmes afghanes engagées dans la reconstruction de leur pays pour qu’elles viennent témoigner et recevoir le soutien des Français. »

Les femmes afghanes, une fois de plus, servent de prétexte à des opérations coloniales. Nous aimons apporter la civilisation au monde... Et bombarder les populations pour mieux les libérer...

publié sur le blog du Monde diplomatique "Nouvelles d’Orient"

http://blog.mondediplo.net/2009-09-...

Al-Aqsa, 40 ans après

publié le jeudi 3 septembre 2009

Ahmed Y.Al-Qareï
Depuis les tentatives israéliennes d’incendier la mosquée d’Al-Aqsa il y a 40 ans, elle est sous l’occupation et connaît continuellement des tentatives de viol et de profanation. Ce qui va complètement à l’encontre des principes internationaux. Ces principes interdisent à l’autorité d’occupation de commettre quoi que ce soit qui pourrait être considéré comme ingérence dans la vie publique des civils soumis à l’occupation et interdisent également d’empêcher la liberté des pratiques religieuses dans les Lieux saints.

Les événements de 1969 ont causé la destruction du minaret de Saladin construit il y a 800 ans, ainsi que d’autres parties du plafond. Et tout au long des 40 années, les forces d’occupation, en coopération avec les groupes religieux extrémistes, n’ont pas arrêté de détruire la mosquée, de l’envahir ou d’agresser les fidèles.

Et aujourd’hui, la violation la plus dangereuse est commise. En effet, il y a des tentatives de la part des autorités et des groupes religieux d’accélérer la construction du temple de Salomon dans l’objectif de construire une ville touristique juive sous l’esplanade des Mosquées, pour donner l’impression aux visiteurs que la ville est purement juive, autant dans son aspect que dans son patrimoine. Israël a alors construit un réseau de tunnels sous l’esplanade des Mosquées afin de judaïser le patrimoine de la ville. Le réseau comprend 20 tunnels dont quelques-uns ont été ouverts aux touristes. Le plan de construction de la ville juive fait partie d’un plan plus élargi visant à s’accaparer la région de Sélouan afin de la transformer en ce qui est appelé la ville de David et d’installer une synagogue dans la région. Ces plans vont mener à l’éloignement des milliers d’habitants arabes de Jérusalem qui sont les propriétaires originaux des terres, des bâtiments, des jardins ...

Tout ceci prouve que les tentatives de détruire la mosquée d’Al-Aqsa, de la violer, de s’accaparer de son patrimoine religieux et culturel n’ont pas été interrompues tout au long des 40 années. Cependant, la nation islamique s’est contentée de continuer d’annoncer sa condamnation et son refus de telles pratiques et de déposer des plaintes auprès des organisations et tribunaux internationaux sans les suivre. La nation arabe et islamique n’a jamais tenté de faire une action commune afin de parvenir à une position internationale commune visant à faire pression sur Israël. Si 40 années se sont écoulées depuis les tentatives d’incendier la mosquée d’Al-Aqsa, c’est une occasion de rappeler à la nation arabe et islamique le danger de la situation avant qu’Israël ne poursuive son plan principal qu’il a annoncé et qui consiste à judaïser complètement la ville de Jérusalem.

Une action arabe et islamique doit donc commencer au niveau international en s’adressant aux différentes organisations et conférences. Je pense que l’organisation internationale par laquelle il faut commencer est l’Assemblée générale de l’Onu. Les pays arabes et islamiques ont réellement tort de se contenter de susciter la question de Jérusalem dans les allocutions officielles. La situation exige de présenter un projet arabo-islamique et de le soumettre à tous les pays afin de juger Israël pour tous les actes commis à Jérusalem. Tous ces actes sont des violations claires des clauses de la convention de Genève. Des résolutions doivent être adoptées pour permettre aux habitants originaux de Jérusalem d’avoir accès à l’esplanade des Mosquées et d’y pratiquer les rites religieux en toute liberté. Ces résolutions doivent également stipuler le retour de la souveraineté aux Palestiniens, la reconnaissance de leurs droits, avec en premier lieu le droit d’autodétermination qui implique la déclaration de leur Etat indépendant avec Jérusalem comme capitale. Les Palestiniens doivent pouvoir vivre à Jérusalem en toute dignité et sécurité, conformément aux clauses de la convention de Genève. Viennentt ensuite le retour des droits du peuple palestinien dans la ville et la récupération de ses terres qui ont été confisquées. Puis il y a la protection de la mosquée d’Al-Aqsa, des églises et de tous les Lieux saints contre l’extrémisme sioniste qui menace de construire le prétendu temple de Salomon à la place de la mosquée et qui tente de détruire tous les symboles des autres religions.

Parallèlement aux actions faites auprès de l’Assemblée générale de l’Onu, la question doit également être suscitée auprès de l’Unicef. Et ce afin de faire face aux pratiques israéliennes dangereuses visant à effacer l’identité arabe de la ville sainte par les tentatives d’éliminer tous ses caractères historiques, civilisationnels et religieux, de détruire les bâtiments historiques et d’effectuer des creusements pour chercher des antiquités hébreuses, ainsi que le vol et la destruction des propriétés culturelles arabes.

Il est facile de présenter à l’Unesco un registre complet et documenté sur tout ce qui s’est passé sur les terres de Jérusalem tout au long de 40 années pour que l’organisation ne se trouve obligée d’envoyer des missions dont le travail pourrait prendre des mois sans pour autant parvenir à toutes les réalités.

Il est donc temps de rompre le silence. Les violations israéliennes ont atteint leur apogée, puisqu’un cercle judiciaire militaire en Israël a dernièrement annoncé l’intention de fonder une cour militaire qui serait chargée de juger les enfants palestiniens de la Cisjordanie. Il est évident que cette procédure de la part d’Israël vise à limiter la participation des enfants et adolescents palestiniens aux opérations de lutte contre les forces d’occupation. Le nombre de ces enfants a atteint 400 au cours de l’année courante. Or, il est évident que la création d’une telle cour va à l’encontre de tous les principes des droits de l’Homme et de toutes les résolutions internationales.

La responsabilité de l’arabité de Jérusalem revient donc aux pays arabes et islamiques. Il serait alors dommage que l’année 2009 soit l’année de Jérusalem, capitale culturelle du monde arabe, sans qu’une position arabo-islamique unie et commune ne soit prise au niveau international l

Les femmes refusent la fouille à nu à la prison de Ofer

Ecrit par Leyla Jad
03/09/2009
JERUSALEM - L'administration pénitentiaire israélienne a contraint des proches de prisonniers à se déshabiller entièrement avant de pouvoir voir des membres de leurs familles détenus dans la prison de Ofer, construite sur les terres de Ramallah.
Le Centre juridique Adalah pour les Droits de la Minorité Arabe en Israël a exigé cette semaine dans une lettre adressée à l'Autorité israélienne des prisons et à l’administration de la prison de Ofer qu'ils mettent immédiatement un terme à l'inspection «physique humiliante des Palestiniens, en particulier les citoyens de Jérusalem-Est, comme condition pour les visites des proches dans la prison».

Le procureur Abeer Baker a porté plainte au nom de deux femmes, citoyennes de Jérusalem-Est, qui ont subi le «traitement humiliant et dégradant» pour être autorisées à rendre visite à des membres de leur famille dans la prison d’Ofer.

«Après avoir terminé une première inspection, une des gardes leur a demandé d'aller dans une salle adjacente, où elles ont été obligées de se mettre complètement nu», explique aujourd'hui le rapport du Centre Adalah.

La chambre avait des vitres teintées, mais il était possible de noter la présence d'une garde de l'autre côté, d’après le rapport de l'avocat. A travers un haut-parleur, il a été ordonné aux deux femmes d'enlever tous leurs vêtements. Les femmes ont refusé.

Une garde est ensuite pénetrée dans la chambre et a dit aux femmes qu’elles auraient dû subir une fouille corporelle après s’être déshabillées: ceci était une condition d'entrée en prison. Les deux femmes ont de nouveau refusé et sont rentrées chez elles.

D’après le rapport, ce n'est pas le premier incident de cette sorte qui se produit avec des femmes, qui préfèrent souvent laisser tomber la visite – dont le permis est souvent difficile à obtenir – plutôt que se mettre à nu devant des gardes israéliennes.

Le Centre Adalah déclare que, en demandant des fouilles à nu, les Israéliens violent le droit international. (PNN)