samedi 29 août 2009

1er vendredi de Ramadan, plus de 170 mille croyants remplissent la sainte mosquée d’Al-Aqsa

[ 28/08/2009 - 22:22 ]
Al-Quds occupée – CPI

En dépit de toutes les restrictions sionistes, plus de 170 mille croyants se sont déplacés pour accomplir leur prière dans la sainte mosquée d’Al-Aqsa. La plupart d’entre eux sont venus de l’intérieur des territoires palestiniens occupés en 1948 et de la ville d'Al-Quds. Un petit nombre a pu venir de la Cisjordanie.

L’institution Al-Aqsa pour le patrimoine islamique, dans un communiqué dont notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a reçu une copie, aujourd’hui vendredi 28 août 2009, dit que des dizaines de milliers de croyants ont accompli la prière de l’aube dans la sainte mosquée d’Al-Aqsa. Et dès cet instant, les groupes de croyants affluaient. Hommes, femmes, enfants s’orientaient vers leur mosquée. Depuis le petit matin, les rues de l’ancien bourg et les portails et les sanctuaires de la mosquée connaissaient déjà des foules denses.

L’institution a estimé le nombre de croyants venus prier dans la mosquée à plus de 170 mille.

Notons que l’institution Al-Bayariq pour la vie de la sainte mosquée d’Al-Aqsa a pu mettre au service des croyants plus de 130 cars.

Le cheikh Youssef Abou Saniyya, prédicateur de la sainte mosquée d’Al-Aqsa, a salué ces foules de croyants. Malgré le blocus et en dépit de toutes les souffrances, ils viennent, fidèles à leur mosquée. Cela prouve que cette terre était, est et restera la nôtre, ainsi que la mosquée, dit le cheikh tout en avertissant de tout état de division déchirant les Musulmans. Il les a donc appelés à une union solide et à ce que la cause palestinienne reste leur priorité parmi les priorités.

Le dilemme des Palestiniens qui construisent les colonies

vendredi 28 août 2009 - 07h:17

Heather Sharp - BBC News


« Difficile de décrire ce sentiment, c’est un très mauvais sentiment. Nous pouvons voir comment nous perdons notre terre, petit à petit » nous dit Hossam Hussein.

(JPG)
Les constructions à Maale Adumim sont toujours en cours malgré les appels au gel des travaux.

« Je me sens comme un esclave » dit le Palestinien Musanna Khalil Mohammed Rabbaye, 21 ans

« Mais je n’ai pas d’alternative » ajoute-t-il, attendant sous un soleil brûlant avec une groupe d’hommes aux chaussures de travail poussiéreuses à l’extérieur de la colonie juive de Maale Adumim.

Cette phrase revient sans cesse quand les ouvriers du bâtiment essaient d’expliquer pourquoi ils passent leurs journées avec le marteau et la pelle pour aider à construire les implantations juives grignotant les terres qu’ils veulent destinées à un futur Etat palestinien.

M. Rabbaye veut devenir journaliste et essaie de financer ses études.

(JPG)
« C’est un sentiment très désagréable - nous pouvons voir comment nous perdons notre terre, petit à petit » Hossam Hussein, ouvrier palestinien à Maale Adumim.

Jaffar Khalil Kawazba, 24 ans, dit qu’il a la charge de ses 10 frères et sœurs, son père étant trop malade pour travailler. Fahd Sayara, 40 ans, essaie de financer un traitement pour son enfant handicapé.

« Je ne suis pas le seul » dit M. Rabbaye ; « tout mon village travaille dans les colonies ».

« Tout, toutes les colonies - et même le plus gros du Mur - a été construit pas des Palestiniens » dit-il en se référant à la barrière détestée des Palestiniens qu’Israël construit et qui serpente parfois loin dans la Cisjordanie, selon les Israéliens afin de stopper les attaques contre ses citoyens.

Les colonies en Cisjordanie occupée par Israël sont illégales selon le droit international.

L’Autorité Palestinienne refuse de négocier sauf si Israël tient compte de la pression des USA pour cesser toute construction dans les colonies.

Israël dit qu’il veut continuer à construire, au moins pour fournir des logements destinés à la « croissance naturelle » de la population de 450.000 colons juifs en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est.

Manque d’emplois

Mais avec quelque 30% de Palestiniens sans emploi en Cisjordanie et des salaires moyens inférieurs de moitié aux salaires israéliens minimum, le travail du bâtiment attire les Palestiniens dans les colonies.

Environ 12.000 ouvriers du bâtiment palestiniens reçoivent chaque année des permis de travail israéliens pour travailler dans les colonies.

« Nous ne le tolérons pas, nous voudrions qu’ils arrêtent » dit Bassam Khoury, ministre des Finances de l’Autorité Palestinienne.

(JPG)
M. Levi dit que les prix ont grimpé suite à la pression internationale pour le gel des constructions. M. Meir Levi, marchand de biens à Maale Adumim.

« Mais humainement, je ne peux pas leur dire ‘crève de faim’ alors que je ne suis pas capable de leur fournir un emploi » dit-il.

L’économie cisjordanienne dépend fortement de l’aide humanitaire, entravée depuis longtemps par les postes de contrôle, les barrages et autres restrictions dont Israël dit qu’elles sont destinées à la sécurité de ses citoyens.

M. Khoury dit que tout cela est principalement destiné à protéger les colonies.

« La première chose que nous devons faire c’est d’arrêter les colonies, les faire cesser rompra les entraves que les Israéliens imposent à l’économie palestinienne et par conséquent nous ferons redémarrer l’économie palestinienne et ainsi nous pourrons trouver es emplois pour ces gens » explique-t-il.

Mais les Israéliens, qui ces derniers mois ont rendu moins difficiles plusieurs postes de contrôle, dans le cadre de ce qu’ils appellent la « paix économique », accusent les Palestiniens de ne pas coopérer pour attirer les investissements.

Et certains ouvriers palestiniens blâment leurs propres dirigeants. M. Rabbaye dit simplement : « Notre Président devrait nous donner des emplois ».

Des salaires très bas

Les ouvriers palestiniens « seront les premiers atteints » si la construction cesse, dit le marchand Meir Levi en feuilletant les projets multicolores de villas familiales à 5 chambres.

(JPG)
Jaffar Khalil Kawazba, ouvrier palestinien à Maale Adumim, dit qu’il soutient 10 membres de sa famille par son salaire.

Aucun nouveau projet n’a été approuvé, dit-il, et les prix ont déjà grimpé de 10 à 15% ces trois derniers mois car les acheteurs prévoient une réduction de l’offre.

M. Levi travaille dans la construction depuis vingt ans et il se souvient des jours où des dizaines de milliers d’ouvriers venaient de la bande de Gaza et de Cisjordanie pour construire des maisons en Israël.

« Le salaire était très bon, ils avaient l’habitude de construire leur maison, d’avoir une voiture, de bien faire progresser leur famille » dit-il.

Mais depuis que l’Intifada, déclenchée en 2000, a entraîné une vague d’attentats-suicides palestiniens, le nombre d’ouvriers autorisés à travailler en Israël a dégringolé, de même que les salaires qui leur sont payés.

« A présent le prix est très bas » dit-il. « Ils ont payés 150 shekels la journée, mais je me souviens que dans les années ’90 je payais 200 shekels pour un simple ouvrier ».

Plusieurs des ouvriers que j’ai interviewés disent être payés moins encore - 100 ou 110 shekels (26 - 29$) par jour, soit moins du salaire israélien minimum de 150 shekels (40$).

Depuis une décision de la Cour suprême de 2007, le droit israélien s’applique aux Palestiniens travaillant dans les colonies.

(JPG)
Mme Salwa Alenat, de l’organisation pour les droits des travailleurs israéliens Kav LaOved, est fière d’expliquer leurs droits légaux aux travailleurs.

Salwa Alenat, une syndicaliste arabe israélienne de l’organisation Kav LaOved, dit que payer les ouvriers au-dessous du salaire minimum est illégal - même si dans bien des cas ils sont embauchés via une chaîne de sous-traitants, quelquefois des firmes palestiniennes basées en Cisjordanie.

« Il n’y a pas de mise en application. C’est comme une jungle ... l’employeur peut payer ce qu’il veut, le sous-traitant peut obtenir ce qu’il veut, et les ouvriers sont les perdants » dit Mme Alenat.

Les autorités israéliennes disent que les Palestiniens ont des réparations via les tribunaux et que peu de plaintes ont été déposées.

Mais selon Mme Alenat, ils craignent de perdre leur emploi ainsi que leur permis de travail, qui sont souvent obtenus via les sous-traitants.

Alors, les ouvriers continuent à venir, et les colonies continuent à grandir - bien que beaucoup de gens croient que Maale Adumim finira en Israël lors d’un ultime accord de paix.

(JPG)
« Nous devrions faire grève » dit Musanna Khalil Mohammed Rabbaye, ouvrier du bâtiment palestinien.

« Difficile de décrire ce sentiment, c’est un très mauvais sentiment - nous pouvons voir comment nous perdons notre terre, petit à petit » dit Hossam Hussein, 26 ans, en gâchant le mortier pour mettre la touche finale à une maison offrant une large vue de Jérusalem aux collines de la Mer Morte.

Tous les ouvriers à qui j’ai parlé disent qu’ils veulent un gel des constructions, même si cela implique la perte de leurs emplois, et même si aucun ne semble avoir clairement un plan de rechange.

Mais la plupart ne croient pas que cela puisse arriver.

« Nous devrions faire grève » dit M. Rabbaye.

Mais un ouvrier plus âgé lui répond du tac au tac : « Et alors, de quoi vivras-tu ? »

26 août 2009 - BBC News - Vous pouvez consulter cet article ici :
http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_e...
Traduction de l’anglais : Marie Meert

A Gaza, les mères et les nouveau-nés souffrent du blocus israélien

vendredi 28 août 2009 - 06h:49

IRIN News



Des infrastructures inadaptées, des équipements insuffisants et un personnel hospitalier trop peu nombreux contribuent à la détérioration des soins dispensés aux mères et aux nourrissons dans les hôpitaux de Gaza, d’après une évaluation réalisée en juillet 2009 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Jérusalem.

(JPG)
Des enfants attendant leur mère devant l’hôpital d’As-Shifa, hôpital principal de Gaza, où naissent environ 1 200 bébés chaque mois - Photo : Erica Silverman/IRIN

L’OMS attribue l’état catastrophique du système de santé de Gaza au blocus imposé par Israël depuis juin 2007, date à laquelle le Hamas a pris le contrôle du territoire.

« Le blocus israélien empêche que l’approvisionnement en équipements médicaux s’effectue normalement, dégrade les conditions de soins dans les maternités, et perpétue l’isolement des professionnels de la santé. Dans un tel contexte, il est difficile de maintenir une qualité de soins correspondant aux normes internationales », a déclaré Tony Laurence, directeur du Bureau de l’OMS pour la Cisjordanie et la Bande de Gaza, à Jérusalem.

La maintenance et le renouvellement de l’équipement ne sont pas satisfaisants, et l’approvisionnement en médicaments et en matériel de laboratoire n’est pas constant, d’après l’OMS.

« Les stocks de 10 types de médicaments essentiels pour le soin maternel, comme le Prostin, un gel qui favorise le travail, sont écoulés », a indiqué Munir Al-Bursh, directeur du Département pharmaceutique de Gaza, ajoutant qu’il était impossible d’importer des pièces détachées pour les appareils à ultrasons et les scanners tomographiques (CT).

Cette semaine, Safa Ahmed, 21 ans, a mis au monde une fille prénommée Rataj, à As-Shifa, l’hôpital principal de Gaza - mais elle a été renvoyée chez elle deux heures seulement après l’accouchement.

A Gaza, les mères quittent l’hôpital en moyenne deux heures après avoir accouché, en raison du manque de lits, a indiqué le rapport de l’OMS, qui recommande qu’elles restent à l’hôpital au moins six heures après l’accouchement, pour des examens post-nataux.

Le service de maternité d’As-Shifa, qui assiste 1 200 naissances par mois en moyenne, est saturé.

« Il y avait environ sept à huit femmes par chambre », a raconté Safa. « Mon mari a dû sortir de l’hôpital pour aller à la pharmacie acheter du gel Prostin et des anticoagulants pendant que j’accouchais ». Les patients disent qu’il n’est pas facile de se procurer ces médicaments. S’ils sont fournis par l’hôpital, l’assurance du patient les prend en charge, mais si le patient les achète en pharmacie, il les paie de sa poche.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) fournit des médicaments et du matériel médical, mais ne parvient pas toujours à les faire entrer sur le territoire, a raconté Mustafa Abu-Hassanain, chargé de la communication du CICR à Gaza.

Peu de sages-femmes formées

D’après Lubna Al-Sharif, de l’OMS à Gaza, les services de maternité et de néonatologie manquent de personnel, en particulier de sages-femmes formées. « Par rapport aux normes internationales en matière de soins maternels et pédiatriques, les connaissances sont dépassées, car la fermeture prolongée des frontières a conduit à l’isolement [des professionnels de santé] », a déclaré Mme Al-Sharif.

« Les hôpitaux manquent de moniteurs fœtaux en état de marche et de pièces détachées pour les couveuses, comme des lampes ultraviolets », a précisé Mme Al-Sharif, avant d’ajouter : « et le manque de lavabos, de savons et de serviettes conduit à des problèmes de contrôle des infections ».

Le blocus interdit l’importation de matériaux de construction comme le ciment, sans lesquels il est difficile de réhabiliter et d’entretenir les hôpitaux, d’après l’OMS.

Shlomo Dror, porte-parole du ministère israélien de la Défense, a indiqué : « Le matériel médical est prioritaire [pour l’entrée sur le territoire], suivi par la nourriture fournie par les organisations internationales. Le gouvernement est résolu à ne pas laisser une crise humanitaire se produire à Gaza ».

Le ministère israélien de la Défense a indiqué qu’il n’était pas obligé d’autoriser l’importation de produits autres que ceux correspondant à l’approvisionnement humanitaire nécessaire à la survie, et a dit craindre que certaines technologies médicales ne soient utilisées à des fins plus malveillantes.

21 août 2009 - IRIN News - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.irinnews.org/fr/ReportFr...

L'archevêque Tutu: Les Arabes ont payé pour les crimes de l'Allemagne

28/08/2009 C'est le Lauréat prix Nobel de la paix, l'archevêque sud-africain Desmond Tutu qui a répondu aux propos du Premier ministre israélien à Berlin, usant une énième fois de l'holocauste pour justifier " le droit d'Israël à se défendre": "la leçon qu'Israël doit tirer des leçons de l'Holocauste est qu'il ne pourra jamais obtenir la sécurité à travers les clôtures, les murs et les fusils ", a-t-il déclaré au quotidien israélien Haaretz jeudi.

Reprenant à l'appui l'expérience que l'Afrique du sud avait vécue durant l'apartheid, il a précisé: "en Afrique du Sud, ils ont essayé d'obtenir la sécurité du canon d'un fusil. Ils n'ont jamais obtenu gain de cause. Ils n'ont obtenu la sécurité que lorsque les droits humains de tous ont été reconnus et respectés ".

En compagnie de compères de l'organisation des Sages, fondée par l'es-président sud-africain Nelson Mendella, l'archevêque Tutu venait de clore une visite au mur de séparation que l'entité sioniste est en train d'ériger en Cisjordanie occupée.
Estimant que "l'Occident est rongé par la culpabilité et de regret envers Israël à cause de l'Holocauste, comme il se doit", il a considéré qu'en revanche "la pénitence est payée par les Arabes, et par les Palestiniens en particulier": "Une fois, j'ai rencontré l'ambassadeur allemand et je lui ai dit que l'Allemagne est coupable de deux torts. L'un était ce qu'ils ont fait aux Juifs. Et maintenant les souffrances des Palestiniens " a-t-il ajouté.

L'archevêque Tutu a également critiqué les organisations juives aux États-Unis, leur reprochant "d'intimider quiconque qui critique l'occupation en se précipitant pour les accuser d'antisémitisme".
Il a rappelé comment ces organisations de pressions dans les universités américaines avaient annulé ses apparitions sur leur campus.

«C'est dommage, parce que mes propres positions sont en fait issues de la Torah. Vous savez que Dieu vous a créé à l'image de Dieu. Et nous avons un Dieu qui prend toujours parti en faveur des opprimés» a-t-il regretté.

Tutu a également commenté l'appel lancé par le professeur à l'Université de Ben-Gourion, Neve Gordon pour appliquer des sanctions sélectives contre Israël.

«Je dis toujours aux gens que les sanctions étaient importantes dans le cas sud-africain pour plusieurs raisons. Nous avons eu un boycott sportif, et puisque nous sommes un pays fou de sport, il a frappé les gens ordinaires. Ce fut l'un des instruments les plus puissants psychologiquement. Deuxièmement, il fallait effectivement frapper les poches du gouvernement sud-africain. Je veux dire, quand nous avons eu l'embargo sur les armes et le boycott économique."

Selon lui, ces sanctions ont "donné l'espoir à notre peuple que le monde s'en souciait".

Évoquant les similitudes entre les deux expériences sud-africaine et palestinienne, l'archevêque anglican a tenu à rappeler que les sud africains étaient eux aussi à la merci des militaires pour traverser les barrages(…).

"Mais d'un autre côté, nous n'avions pas de châtiment collectif. Nous n'avons pas eu la démolition de maisons en raison de la suspicion que l'un des membres d'une famille ménage pouvait être un terroriste " a-t-il toutefois signalé, démarquant les deux expériences. (…)

almanar.com

Une marche internationale pour rompre le siège de Gaza

Gaza - 28-08-2009
1er janvier 2010 : une date à retenir !
Par Richard Hall
Article du Daily Star paru le 1er juillet 2009, en ligne sur le site de Norman Finkelstein.
Des militants américains, dont le Pr. Norman Finkielstein, projettent une grande marche internationale pour rompre le siège de Gaza.
"En avant vers la victoire !














Un ensemble de militants appartenant à diverses associations de solidarité avec les Palestiniens sont en train de préparer une marche internationale vers Gaza, dans l’intention de mettre fin au blocus du territoire. Cet événement a pour objectif d’amener des milliers de manifestants du monde entier à marcher aux côtés des Gazaouis et d’ouvrir une brèche dans le blocus imposé à la population depuis l’élection du Hamas en 2006.

« Cette marche s’inspire du Mahatma Gandhi » indiquait un projet de déclaration des principes et des finalités rédigé par la ‘Coalition pour mettre fin au siège illégal de Gaza’, document que s’est procuré le Daily Star. « Ceux d’entre nous qui résident aux Etats-Unis s’inspirent aussi du mouvement des Droits civiques », ajoutait-il.

La déclaration esquisse également des plans pour la marche, qui se tiendra le 1er Janvier 2010. « Nous parcourrons le Long Mille à travers le poste de contrôle d’Erez aux côtés du peuple de Gaza dans une démonstration non violente qui rompt le blocus illégal » ; il ajoute : « Nous concevons cette marche comme le premier pas d’une campagne durable et non violente… Si nous amenons des milliers de gens à Gaza, et des millions d’autres à travers le monde à suivre la marche sur internet, nous pouvons mettre fin au siège sans qu’une goutte de sang soit versée ».

Le Professeur Norman Finkelstein, analyste politique et auteur de plusieurs ouvrages sur le conflit israélo-palestinien, est l’un des organisateurs de la marche. « Nous voulons envoyer là-bas plusieurs milliers de gens du monde entier, pour marcher aux côtés de plusieurs centaines de milliers de Gazaouis», a-t-il déclaré au Daily Star.

Finkelstein espère que de grands nombres de militants internationaux et de dirigeants prendront part à la marche, avec pour résultat d’empêcher une riposte violente des autorités israéliennes. « Si des personnalités telles que Jimmy Carter, Noam Chomsky, l’évêque Desmond Tutu et Nelson Mandela se trouvent en tête de la marche s’ils sont suivis des étudiants portant haut les emblèmes des écoles au nom desquelles ils saluent – Harvard, Yale, Princeton, Oxford, Cambridge ; si derrière eux se trouvent les malades et les handicapés, les jeunes et les innocents de Gaza ; si derrière eux encore d’autres suivent par centaines de milliers, sans armes et sans peur, dans le seul désir de faire respecter la loi ; si, à travers le monde, des centaines de milliers de gens regardent sur internet ce qui se passe – alors Israël ne peut pas tirer » dit-il.

« La première réunion organisationnelle de la coalition est fixée au 13 juillet », ajoute Finkelstein. « Nous espérons à cette occasion mettre en place une formule d’entente sur un comité de pilotage. Pour le moment, le groupe de travail est constitué de personnes appartenant à des associations, telle que CodePink, qui ont été actives autour du conflit israélo-palestinien ».

En préparation de la marche, des membres de la coalition contactent maintenant à travers le monde des groupes de solidarité avec les Palestiniens.

Contacts pour la marche : alan.stolerov@ gmail.com

Voir le site créé (en anglais) : Gaza Freedom March!

Trois écoles religieuses refusent d'intégrer des élèves éthiopiens

Israel - 28-08-2009
Par AFP
Trois écoles orthodoxes juives de Petah Tikva, près de Tel-Aviv, ont refusé d'intégrer des élèves noirs d'origine éthiopienne et ont été menacées de ne plus recevoir de subventions publiques, a indiqué jeudi un haut responsable.

Trois écoles orthodoxes juives de Petah Tikva, près de Tel-Aviv, ont refusé d'intégrer des élèves noirs d'origine éthiopienne et ont été menacées de ne plus recevoir de subventions publiques, a indiqué jeudi un haut responsable.

"Si ces écoles refusent de mettre fin à ces discriminations, elles s'exposent à des sanctions financières et à l'annulation de la reconnaissance des diplômes qu'elles délivrent", a affirmé à la radio publique le directeur général du ministère de l'Education Shimshon Shoshani.

"Le ministère a convoqué les dirigeants de ces écoles ainsi que les représentants des parents d'élèves pour tenter de les convaincre de changer d'attitude", a ajouté le directeur général.

Les écoles incriminées, bien qu'elles soient privées, reçoivent d'importantes subventions de la part du ministère de l'Education et de la municipalité de Petah Tikva.

"Nous ne permettrons pas des provocations racistes que l'on tente de dissimuler en avançant divers prétextes", a de son côté commenté le ministre de l'Education, Gidéon Saar, cité par le quotidien Haaretz.

Les juifs d'Ethiopie ont vécu séparés pendant des siècles des autres communautés juives. Le rabbinat israélien a tardivement reconnu leur judéité et deux ponts aériens, en 1984 et 1991, ont permis l'émigration de 80.000 d'entre eux en Israël.

Les juifs éthiopiens ont dû franchir un énorme fossé culturel et ont connu une intégration difficile dans la société israélienne, en dépit d'une aide massive du gouvernement.

27/08/2009 07:33

Nouvel ordre militaire concernant les mineurs publié en Cisjordanie

Palestine - 28-08-2009
Par DCI - Palestine Section
Le 29 Juillet 2009, Gadi Shamni, le commandant de l’armée israélienne en Cisjordanie, a publié l'ordre militaire 1644 concernant les mineurs.

Depuis ces 42 dernières années, les enfants palestiniens ont été jugés par les mêmes tribunaux militaires que les adultes, même si Israël est signataire de la Convention relative aux Droits de l'Enfant des Nations-Unies, qui encourage la création de tribunaux spéciaux pour mineurs (voir l'article 40 (3) ).

Après des années de critiques, dont les plus récemment par le Comité Contre la Torture des Nations-Unies, le commandant de l’armée israélienne a maintenant reconnu la nécessité d’une juridiction spéciale pour enfants avec la publication de l’ordre militaire n° 1644.

DCI-Palestine est d'avis que les enfants ne devraient pas être jugés par des tribunaux militaires sans un minimum de garanties pour un procès équitable et a un certain nombre d’inquiétudes particulières concernant l'ordre militaire n° 1644 et le traitement des enfants palestiniens dans le système juridique de l’armée israélienne.

Les inquiétudes de DCI-Palestine sont notamment les suivantes:

* Les enfants palestiniens sont toujours interrogés en l'absence d'un avocat ou d’un membre de la famille. L'écrasante majorité de ces enfants déclarent être maltraités et obligés de fournir des aveux lors des interrogatoires. Ces interrogatoires ne sont toujours pas enregistrés sur vidéo, comme l’a recommandé le Comité Contre la Torture des Nations Unies en Mai 2009.

* Les enfants de 12 ans ou plus peuvent encore être jugés par les tribunaux militaires et sont traités comme des adultes dès qu'ils atteignent l’âge de 16 ans. Ceci est en contraste avec le système juridique interne israélien qui fixe l'âge de la majorité à 18 ans, conformément aux principes comparables généralement acceptés de la justice pour mineurs.

* L'ordre militaire n° 1644 prévoit la nomination de «juges pour mineurs» par la Cour d'appel militaire. Ces «juges pour mineurs sont eux-mêmes, des juges des tribunaux militaires qui «doivent être préparés à être compétents pour le poste ». Aucune autre information n'est fournie pour faire la lumière sur comment est anticipé le fait que ces juges militaires soient dûment qualifiées pour juger des affaires impliquant des enfants de 12 ans.

* L'ordre militaire n° 1644 dispense toutes les audiences prévues pour déterminer si un enfant doit être maintenu en détention provisoire jusqu'à la fin de la procédure judiciaire de l'obligation d'avoir à se faire entendre par un «juge pour mineurs».

* Une grande partie du langage utilisé dans l'ordre militaire n° 1644 est de nature discrétionnaire et non obligatoire. Par exemple, le «tribunal militaire pour mineurs» doit se réunir « autant que possible » dans des salles séparées et les enfants ne doivent pas être « autant que possible » emmenés avant la cour, ou détenus avec des adultes.

Il convient de rappeler que plus de 700 enfants palestiniens sont poursuivis devant les tribunaux militaires israéliens chaque année, et l'accusation la plus courante est qu’ils ont jeté des pierres, y compris jeté des pierres contre le Mur. Les changements proposés par l'ordre militaire n° 1644 semblent manquer de substance.

En tant que garantie minimale, DCI-Palestine continue d'exhorter les autorités israéliennes à:

1. Veiller à ce qu'aucun enfant ne soit interrogé en l'absence d'un avocat de leur choix ou un membre de la famille;

2. Veiller à ce que tous les interrogatoires d'enfants soient enregistrés sur vidéo;

3. Veiller à ce que tous les éléments soupçonnés d'être obtenus par des mauvais traitements ou la torture soient rejetés par les tribunaux militaires;

4. Veiller à ce que toutes les allégations crédibles de mauvais traitements et de torture soient examinées de façon approfondie et impartiale et que les personnes reconnues responsables de tels abus soient traduits en justice.

Les avocats de DCI-Palestine continueront à surveiller les développements dans les tribunaux militaires.

Traduction non officielle en anglais de l'ordre militaire n° 1644
Traduction : MG pour ISM

L’affaire des organes humains volés. Et maintenant, les Israéliens se mettent à boycotter Ikéa...

Israel - 28-08-2009
Par Kristoffer Larsson
Le photoreporter suédois Donald Boström a véritablement rendu fous furieux les Israéliens et leurs tifosi. Le 17 août, le quotidien suédois à plus fort tirage, Aftonbladet, a publié un article de Boström intitulé : «On pille les organes de nos fils» [1]
Les suspects habituels ont immédiatement poussé les hauts-cris à l’«antisémitisme», prétendant que l’ancestrale accusation de crime rituel aurait été remise au goût du jour [2].

Les Israéliens ont même menacé le journaliste d’un procès. Ces réactions étaient à prévoir, toutefois. Des courriers haineux innombrables ont atterri dans la boîte aux lettres de M. Boström depuis la publication de son article, dont des menaces de mort.

Ce qui est plus surprenant, c’est le fait que l’ambassadrice de Suède en Israël,Elisabet Borsiin Bonnier, se soit fendue d’un communiqué condamnant l’article. Il aurait été «aussi choquant et horrifiant pour nous, les Suédois, que pour les Israéliens», affirmait l’ambassadrice dans un communiqué de presse qui fut ensuite retiré, après s’être attiré les foudres du ministre suédois des Affaires étrangères, ainsi que de l’ensemble du gouvernement.

Par-dessus le marché, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exigé du gouvernement suédois qu’il récuse l’article, chose qui serait inconstitutionnel, en Suède.
Une déclaration du ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a réussi à attirer tacitement l’attention sur – bingo ! – l’Holocauste. «Il est regrettable que le ministre suédois des Affaires étrangères n’intervienne pas dès lors qu’il s’agit d’une diffamation sanglante (accusation de meurtre rituel, ndt) contre les juifs, qui rappellent le comportement de la Suède durant la Seconde guerre mondiale, en des temps où, là déjà, elle était restée les bras croisés.» (Je ne puis que recommander à Lieberman, qui est lui-même un raciste invétéré, de lire l’excellent ouvrage de Lenni Brenner : Le Document 51 : La collaboration des sionistes avec les nazis.).

L’homologue suédois de Lieberman, Carl Bildt, refuse mordicus de s’écraser : «En tant que membre du Gouvernement suédois, et conformément à la constitution suédoise, je me dois de respecter la liberté d’expression, quelles que puissent être, par ailleurs, mes opinions personnelles.» Son patron, le Premier ministre Fredrik Reinfeldt, rejette aussi toute idée de commenter cet article. Bildt est attendu en Israël d’ici environ une semaine, mais les Israéliens menacent d’annuler sa visite.

Tout ce remue-ménage mis à part, ce n’est pas la première fois que Donald Boström émet publiquement ses soupçons au sujet de vols d’organes de Palestiniens par des Israéliens. Un chapitre de son ouvrage Inshallah: konflikten mellan Israel och Palestina [Inshallah : Le conflit entre Israël et la Palestine], publié en 2001, était un récit de ce qui est arrivé à un garçon palestinien âgé de dix-neuf ans.

L’ouvrage comprend la photo que vient de publier Aftonbladet. Donald Boströma décidé d’apporter un éclairage nouveau à cette affaire, à la suite de l’arrestation, dans le New Jersey, de plusieurs personnes impliquées dans un trafic illégal d’organes, qui incluaient un nombre étonnamment élevé de rabbins.

Toute cette affaire a pour origine une visite de Boström dans le village palestinien d’Imatin, en 1992. Boström a été témoin de la façon dont Bilal (19 ans) a été abattu, son corps étant enlevé, et restitué à sa famille au bout de cinq jours. Le jeune homme avait été éventré : des points de suture grossiers allaient de son abdomen jusqu’à son menton. Le récit ci-après est tiré de l’article de Boström :

J’étais là-bas, à l’époque ; je travaillais à un livre. A plusieurs occasions, j’avais été approché par des personnels de l’Onu très inquiets de la tournure que prenaient les événements. Ces personnes, qui m’avaient contacté, m’ont dit que des vols d’organes s’étaient produits, avec certitude, mais qu’on leur interdisait de faire quoi que ce fût à ce sujet.

Ayant été engagé par une radio, j’ai alors voyagé dans les territoires occupés, et j’ai interviewé beaucoup de familles palestiniennes tant en Cisjordanie que dans la bande de Gaza – rencontrant des parents qui me racontèrent de quelle manière leurs fils avaient été amputés de certains de leurs organes avant d’être achevés.
Un des exemples dont j’ai eu à connaître lors de ce voyage effrayant fut le jeune lanceur de pierres Bilal Ahmad Ghanan (…)

Quand Bilal se fut approché suffisamment, ils n’eurent qu’à appuyer sur la gâchette : le premier tir l’atteignit en pleine poitrine. D’après des villageois qui avaient assisté à l’incident, on lui a ensuite tiré une balle dans chaque jambe.
Deux soldats israéliens surgirent alors d’un atelier de tournage du bois, et ils tirèrent une bale dans l’estomac de Bilal. Enfin, ils le prirent par les pieds, et ils le tirèrent par les vingt marches de l’escalier en pierre conduisant audit atelier.
Les villageois disent que des gens tant de l’Onu que du Croissant Rouge qui étaient à proximité entendirent les tirs et vinrent immédiatement s’enquérir d’éventuels blessés à secourir. Il y eu des tiraillements quant à qui s’occuperait de la victime. Ces discussions prirent fin au moment où les soldats israéliens chargèrent Bilal, grièvement blessé, sur une jeep et l’emmenèrent à l’extérieur du village, où attendait un hélicoptère de l’armée.
Le garçon fut emmené dans cet hélico vers une destination inconnue de ses proches. Cinq jours plus tard, il était ramené, mort et enveloppé dans des draps d’hôpital de couleur verte.

Un des villageois a reconnu le capitaine Yahya, le chef de la colonne militaire qui avait transporté Bilal du centre médicolégal d’Abu Kabir, dans la banlieue de Tel Aviv, vers sa dernière demeure. «Le capitaine Yahya, c’est le pire de tous», me chuchota à l’oreille ce villageois. Après que Yahya eut déchargé le corps et remplacé la toile verte par une autre, plus légère, en coton, certains hommes de la parenté de la victime furent choisis par les soldats pour le creusement de la tombe et la préparation de ciment.

Se mélangeant aux bruits produits par les pelles, nous entendions le rire des soldats qui, dans l’attente de la permission, échangeaient des plaisanteries. Au moment où l’on descendait Bilal dans la tombe, sa poitrine se découvrit.

Soudain, le genre de mauvais traitement auquel le garçon avait été soumis devint évident pour les quelques personnes présentes. Mais Bilal n’était pas – loin s’en faut – le premier jeune Palestinien à être enterré avec une entaille du bas de l’abdomen jusqu’au menton.

Les familles concernées, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, eurent le sentiment de savoir exactement ce qu’il s’était passé : «Nos fils sont utilisés comme donneurs d’organes non-volontaires», me dirent des parents de Khaled, de Naplouse, ainsi que la mère de Raed, à Jénine et les oncles de Mahmoud et de Nafes, de Gaza, tous disparus un certain nombre de jours, à la seule fin de revenir au beau milieu de la nuit, mort et autopsié.

Boström prit alors en photo le corps sans vie de Bilal. Celui-ci fut entouré, sans qu’on ne l’eût ouvert une seconde fois. De là, découle le fait qu’il n’existe pas de preuve certaine que les organes de Bilal aient été volés.
Alors, comme ça, les Palestiniens se contenteraient de diffuser des rumeurs infondées et antisémites ?

Les circonstances suggèrent une autre interprétation. En 1993, cent trente-trois Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne. Bilal faisait parti de dizaines de victimes palestiniennes à avoir été éventrées. Les Israéliens affirment qu’ils se contentent de procéder à des autopsies afin de conclure quant à la manière dont ces Palestiniens sont morts.

Mais pourquoi donc, demande Bolström, des autopsies auraient-elles été nécessaires, dès lors que la cause du décès était déjà connue ? Après tout, Bilal avait été abattu par les Israéliens juste avant qu’ils n’emmènent son corps. Par conséquent, pourquoi s’emmerder avec une autopsie ?

L’explication israélienne ne tient pas debout. Boström a parfaitement raison d’exiger une enquête. Le commerce illégal des organes est une activité hautement lucrative. Il n’est pas impensable que des gens, «dans l’armée la plus morale du monde», comme les Israéliens aiment à qualifier leur armée, aient été impliqués, à un niveau ou à un autre, dans ce trafic.

Donlad Boström a conféré avec une vingtaine de familles palestiniennes ayant eu un de leurs êtres chers dont la vie s’est conclue de la même manière que celle de Bilal. Elles ont leurs soupçons quant à ce qu’il s’est réellement passé. Il n’est absolument pas surprenant que Boström ne soit pas le seul à avoir rencontré des soupçons de vols d’organes.

Le Dr. A. Clare Brandabur, qui enseigne à la faculté de culture et de littérature américaines de l’Université Fatih d’Istanbul, en Turquie, a vécu longtemps en Palestine, qu’il a parcourue en long et en large.
Ayant pris connaissance de l’affaire, le Dr. Brandabur la commentée en ces termes :
"Cette information correspond à des témoignages de Palestiniens, à Gaza, que j’ai entendus durant la première Intifada. Quand j’ai interviewé le Dr. Haïdar Abdul Shafi, le président du Croissant Rouge à Gaza, je lui ai fait mention d’informations concernant des enfants palestiniens abattus dans des contextes où aucun affrontement n’était en cours – ainsi, un garçonnet de six ans, seul, avait été abattu dans la cour de son école, à son arrivée, le matin : il avait encore son cartable sur son dos. Les militaires israéliens enlevèrent l’enfant blessé en se couvrant avec leurs flingues, puis son corps fut rendu à sa famille, quelques jours après, après avoir subi une « autopsie, à l’hôpital d’Abu Kabir".

J’ai demandé au Dr Shafi s’il avait envisagé la possibilité que ces tueries eussent été perpétrées à des fins de transplantation d’organes, dès lors que (comme le note Israel Shahak dans son ouvrage Histoire juive, Religion juive, il est interdit de prélever des organes d’un juif afin de sauver un juif, mais il est permis de prendre les organes de non-juifs, dès lors qu’il s’agit de sauver des vies de juifs.
Le Dr Shafi déclara avoir soupçonné ce genre de choses, mais qu’étant donné qu’ils n’avaient pas accès aux archives de l’hôpital Abu Kabir, il n’y avait aucune possibilité de vérifier ces suspicions [3].

Et puis il y a davantage encore : la journaliste palestinienne Kawthar Salam, qui vit en exil à Vienne, se dit volontaire pour témoigner en faveur de Boström au cas où les Israéliens mettraient à exécution leurs menaces de procès. «La question du vol des organes des Palestiniens est connue de tous, en Palestine», écrit-elle.

Ayant travaillé en tant que journaliste sous l’occupation israélienne durant vingt-deux ans, elle a vu beaucoup de choses. Kawthar Salam poursuit :
"J’ai personnellement vu des soldats et des véhicules militaires israéliens enlever les corps de Palestiniens tués des salles de soins intensifs d’hôpitaux, dans d’autres cas, j’ai vu des soldats suivre les Palestiniens au cimetière, et voler le corps à ses proches avant la mise en terre. Cette pratique méprisable est désormais tellement répandue que beaucoup de personnes se sont mises à emmener les corps des tués afin de les enterrer chez eux, dans le jardin, sous la maison ou sous des arbres, au lieu d’attendre qu’une ambulance emmène ces corps à l’hôpital" [4].

Des sources palestiniennes affirment désormais détenir des preuves irréfutables de ces vols d’organes [5].

La question de savoir si leurs allégations sont exactes reste à voir. Toutefois, ces soupçons sont loin d’être quelque chose de nouveau ; il en est fait état depuis des décennies.

Quand Boström écrivit au sujet de Bilal et des soupçons concernant ce qui lui était arrivé, dans son livre, voici de cela huit ans, la réponse fut le silence. De plus, il ne dit pas qu’il y ait un lien direct entre les Palestiniens assassinés et les rabbins indélicats du New Jersey (il n’y en a probablement aucun, étant donné la question des délais).

Toutefois, à la suite de cette arrestation collective, les gens sont devenus plus ouverts à l’idée que les Israéliens pourraient fort bien être en train de voler des organes à des Palestiniens, après tout. Boström espérait qu’un minimum de justice serait rendu à Bilal, même après toutes ces années.

Ostensiblement, Israël se sert de cet article pour faire passer le message que la Suède serait un pays antisémite. Les Israéliens semblent déterminés à faire pression sur le gouvernement suédois jusqu’à ce que celui-ci condamne la «diffamation sanglante» (l’accusation de crime rituel, ndt).

Tout d’un coup, tout le monde se retrouve en train de débattre du bon vieux antisémitisme de grand-papa, au lieu de parler du terrorisme d’Etat d’Israël et de sa politique d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien.

Une pétition on-line est en train de circuler en Israël, afin d’appeler au boycott d’Ikéa. Dix-mille Israéliens l’ont d’ores et déjà signée. Inutile de préciser qu’Ikéa n’a strictement rien à voir dans cette histoire.

Mais y a-t-il quelque chose de plus suédois qu’Ikéa ? A court terme, Israël sera peut-être en mesure de détourner l’attention des véritables problèmes, des problèmes graves.

Mais à long terme, Israël ne fait pas autre chose que se créer des ennemis. Il fut un temps où le monde occidental dans son entièreté soutenait Israël. Ce temps est révolu depuis longtemps.

[1] Traduction anglais disponible ici : http://www.ism-france.org/

[2] N’oubliez pas non plus la vieille accusation antisémite selon laquelle les juifs empoisonneraient les puits, qui est désormais la réalitéhttp://www.haaretz.com/, en Palestine. [http://dissidentvoice.org/2009/08/the-organ-theft-affair/#identifier_1_10125]

[3] Certains articles du Dr Brandabur sont accessibles à ces liens :http://cosmos.ucc.ie/
http://dissidentvoice.org

[4] voir : The Body Snatchers of Israel http://palestinethinktank.com/

[5] L’agence d’information israélienne confirme le récit du vol d’organes :http://www.jpost.com/
Traduction : Marcel Charbonnier

Les efforts internationaux s’intensifient pour relancer des négociations israélo-palestiniennes

29/08/2009

Des dizaines de milliers de fidèles musulmans (90 000 selon la police israélienne) ont prié dans le calme sur l’esplanade des Mosquées dans la vieille ville de Jérusalem pour le premier vendredi du mois sacré du ramadan. Israël a allégé à cette occasion les restrictions d’entrée à Jérusalem des Palestiniens de Cisjordanie occupée, autorisant les femmes âgées de plus de 45 ans et les hommes de plus de 50 ans à participer à la grande prière sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam.            Ahmad Gharabli/AFP
Des dizaines de milliers de fidèles musulmans (90 000 selon la police israélienne) ont prié dans le calme sur l’esplanade des Mosquées dans la vieille ville de Jérusalem pour le premier vendredi du mois sacré du ramadan. Israël a allégé à cette occasion les restrictions d’entrée à Jérusalem des Palestiniens de Cisjordanie occupée, autorisant les femmes âgées de plus de 45 ans et les hommes de plus de 50 ans à participer à la grande prière sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam. Ahmad Gharabli/AFP
Solana entame demain une tournée au Proche-Orient.
Le diplomate en chef de l'UE, Javier Solana, entamera demain une tournée de quatre jours au Proche-Orient, au moment où les efforts internationaux s'intensifient pour relancer des négociations israélo-palestiniennes. Il compte d'abord se rendre demain à Damas, en Syrie, où il rencontrera le président Bachar el-Assad et son ministre des Affaires étrangères. Il ira ensuite en Israël pour s'y entretenir avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et les principaux membres de son gouvernement, avant de gagner Ramallah, où est programmée une rencontre avec le Premier ministre palestinien Salam Fayyad. M. Solana achèvera sa tournée mardi et mercredi au Liban puis en Égypte.
Les États-Unis tentent actuellement de créer les conditions d'une relance des négociations entre Israël et les Palestiniens. L'administration américaine exige un gel total de la colonisation pour y parvenir. Et les grands pays européens ont adopté la même position.
De son côté, l'Égypte veut que de possibles nouvelles négociations entre Israéliens et Palestiniens soient « synchronisées » avec le gel de la colonisation juive dans les territoires palestiniens, a déclaré hier le ministre égyptien des Affaires étrangères à Stockholm. « Nous devons recevoir une indication qu'Israël est prêt à appliquer un moratoire très strict sur la construction de colonies pour une longue période », dont la durée déterminerait aussi le calendrier des négociations, a dit Ahmad Aboul Gheit lors d'une conférence de presse avec son homologue suédois Carl Bildt. « Si les Israéliens disent que le moratoire est de six mois, le délai pour les négociations devra aussi être de six mois », a-t-il dit. « Il doit s'agir d'un moratoire synchronisé », a-t-il ajouté. Sinon, en cas d'échec des négociations de paix, « les Israéliens reprendront la construction des colonies en disant que les Palestiniens doivent accepter de reprendre les discussions », a affirmé le chef de la diplomatie égyptienne.
Parallèlement, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé Israéliens et Palestiniens à relancer le processus de paix au Proche-Orient en profitant du fait que le « président américain prend l'initiative » dans le processus. Il a dans cette perspective jugé « d'une importance cruciale » que les Palestiniens abordent la question de façon « unie », et que les deux parties s'en tiennent à la « feuille de route ».
De son côté, le président palestinien Mahmoud Abbas doit se rendre au Qatar, en Libye et en Espagne avant sa visite prévue à Paris le 3 septembre. Lors de ces visites, M. Abbas discutera des efforts déployés en vue d'une reprise des négociations de paix avec Israël, suspendues depuis fin 2008.
L'orient le jour

Sarkozy, Israël et les Juifs

publié le vendredi 28 août 2009

Alain Gresh
Le livre que publient les éditions belges « Oser Dire », sous la signature de Paul-Eric Blanrue, Sarkozy, Israël et les Juifs, est intéressant à plus d’un titre. Il pose en effet à la fois le problème de la liberté d’expression, du rôle des communautés ou des lobbies en France, de la politique étrangère de Paris, etc.

Premièrement, la liberté d’expression. Ce livre, sorti en Belgique, n’a pas trouvé d’éditeur en France, et les principaux distributeurs ont refusé de le distribuer. Or, quoi qu’on pense de l’ouvrage, il n’a rien d’antisémite. Ce refus est d’autant plus stupide qu’il accréditerait l’idée que l’on ne peut critiquer Israël en France, ce qui est évidemment faux. De nombreux ouvrages très durs sur la politique israélienne, notamment sur l’expulsion des Palestiniens, ont été publiés en France par de grandes maisons d’édition ou de moins grandes, du livre d’Ilan Pappe, Le nettoyage ethnique en Palestine (Fayard) à celui de Dominique Vidal, Comment Israël expulsa les Palestiniens (1947-1949) (L’Atelier). La question du rôle des lobbies est plus « sensible » ; j’y reviendrai.

Il existe chez des éditeurs, chez des journalistes, une peur de certains sujets, une crainte dès que l’on aborde Israël et encore plus le « rôle des juifs ». On peut se demander si le livre de l’universitaire Israel Shahak, Le racisme de l’Etat d’Israël, publié en 1973 par les éditions Guy Authier, trouverait encore un éditeur. D’autant que l’ignorance et l’inculture, la mauvaise foi et le parti pris, se mêlent pour confondre antisémitisme et antisionisme. On occulte toute l’histoire complexe des rapports entre sionisme, judaïsme et antisémitisme et le rejet, pendant de longues décennies, par une majorité des juifs allemands ou britanniques, français ou des pays arabes, du projet sioniste (« Judaïsme, sionisme et fantasmes »). Et on identifie toute critique d’Israël à de l’antisémitisme plus ou moins voilé.

Les procès faits à Daniel Mermet ou à Edgar Morin, les campagnes médiatiques menées contre le dessinateur Siné, ont créé une atmosphère malsaine, une forme d’interdit (ce qui ne veut pas dire que ceux qui combattent cet interdit aient forcément raison : le cas de Dieudonné est exemplaire de ce point de vue...).

Mais les médias ne sont pas unanimes et on ne peut les analyser abstraitement. Durant la guerre de juin 1967, la presse française fut, massivement, favorable à Israël (en opposition à la position prise par le général de Gaulle). Sans revenir sur toutes les phases, on peut dire que les médias ont connu une évolution importante dans les décennies suivantes : ainsi, durant la première Intifada (1986-1993) (et même au début de la seconde), le point de vue des Palestiniens était largement repris et même entendu. Depuis quelques années, on assiste à un glissement en faveur d’Israël, moins à mon sens à cause du rôle supposé d’un lobby, mais parce que la position du gouvernement a évolué et que de nombreux journalistes (et intellectuels) lisent ce conflit à travers le prisme de « la guerre contre le terrorisme » et de la diabolisation de l’islam.

La thèse de Blanrue est exprimée dès les premières pages : « Israël est devenu hors de portée du débat démocratique. » Et il s’interroge : « La France est-elle devenue un pays sioniste ? »

Mais il n’explique pas bien ce que signifie le terme étrange de« pays sioniste » :

- est-ce l’acceptation de la légitimité de l’Etat d’Israël ? Mais, à ma connaissance, aucun gouvernement français depuis 1948, pas même celui du général de Gaulle, ne l’a remise en cause, pas plus qu’aucun grand parti (à l’exception, à certains moments, du Parti communiste) n’a contesté le sionisme comme mouvement de retour à la Terre promise. Qu’est-ce qui est donc nouveau aujourd’hui ?

- est-ce le refus de la critique de la politique de ce gouvernement israélien (ou des gouvernements successifs) ?

Le propos de l’auteur n’est pas très clair.

Blanrue, à juste titre, se refuse à utiliser le terme de « lobby juif » et lui préfère celui de « réseaux pro-israéliens », comme il l’explique longuement dans le premier chapitre. La communauté juive (même si cette terminologie elle-même est contestable) est divisée, partagée, malgré les tentatives de certains (notamment le Conseil représentatif des organisations juives de France, CRIF) de l’organiser en machine de soutien à l’Etat d’Israël. L’auteur affirme que le terme de « réseaux pro-israéliens » « [lui] paraît mieux refléter la réalité dans toute sa complexité, telle [qu’il va] la décrire ».

On trouvera dans ce livre des éléments intéressants sur l’appui de Nicolas Sarkozy au « communautarisme » (qu’il soit juif ou musulman d’ailleurs), sur sa sympathie à l’égard d’Israël, sa tendance à identifier tous les juifs et Israël : « Dois-je rappeler, écrivait le futur président de la République en 2004, l’attachement viscéral de tout juif de France à Israël, comme seconde mère patrie ? ». Et aussi, des confirmations sur les liens entre Sarkozy et les Etats-Unis. De ce point de vue, la nomination hier de la conseillère municipale de Paris Valérie Hoffenberg comme représentante spéciale de la France pour la dimension économique, culturelle, commerciale, éducative et environnementale du processus de paix au Proche-Orient est révélatrice : cette femme est directrice pour la France de l’American Jewish Committee (AJC), une des organisations juives américaines connues pour leur soutien inconditionnel à Israël. L’AJC joue un rôle actif pour transformer le CRIF en lobby sur le modèle américain.

En revanche, l’auteur se trompe quand il attribue à Sarkozy le tournant de la politique étrangère française, notamment au Proche-Orient. Ainsi, la politique d’hostilité à l’égard de l’Iran et à son programme nucléaire fut inaugurée par Jacques Chirac et n’a connu aucun infléchissement avec l’arrivée à la présidence de Sarkozy. De même, le tournant en faveur d’Israël a été perceptible dès 2005, avec la visite d’Ariel Sharon à Paris. Certes, Sarkozy a renforcé ce soutien, mais pas de manière spectaculaire (lire « La voix brouillée de la France », Le Monde diplomatique, juin 2006).

Si on ne peut échapper à un certain malaise en lisant ce livre, c’est qu’il semble parfois superficiel, multipliant les références tirées d’Internet (ce qui ne constitue pas plus une preuve qu’un simple article de journal) et qui ne sont pas toutes, loin s’en faut, pertinentes. Même s’il prend ses distances avec le bobard selon lequel Sarkozy aurait été recruté par le Mossad, faut-il consacrer deux pages au sujet ? Ou évoquer le dégraissage qui serait survenu dans les réseaux de renseignement français (les agents ciblés seraient les socialistes, les pro-arabes et ceux qui auraient découvert les relations de Sarkozy avec les néoconservateurs américains et certaines organisations sionistes !) à la suite de l’élection de Sarkozy, en s’appuyant sur une seule source ?

Le livre fourmille toutefois de citations et de déclarations intéressantes et est accablant pour la politique menée par le CRIF et son actuel président, Richard Prasquier, qui, après avoir identifié « la communauté juive » et toutes les actions du gouvernement israélien s’étonne que, dans l’esprit de certains, se créent des amalgames « juifs = Israël ».

Quand Richard Prasquier affirme que 95% des juifs français sont derrière l’armée israélienne dans son offensive contre Gaza, il importe le conflit en France et le réduit à un conflit communautaire. Jean-François Kahn peut, à juste titre, dénoncer cette affirmation comme antisémite.

J’ai pu constater les mêmes dérives en Afrique du Sud :

« Quant à la direction des organisations juives (sud-africaines), elle a, dans un communiqué, proclamé son “ferme soutien à la décision du gouvernement israélien de lancer une opération militaire contre le Hamas à Gaza”. Elle s’indignera, quelques jours plus tard, que son propre amalgame entre juifs et Israël ait provoqué des appels antisémites sur Internet pour le boycott des magasins juifs – appels fermement condamné par le gouvernement, l’ANC, des intellectuels musulmans et les organisations de soutien au peuple palestinien. » (« Regards sud-africains sur la Palestine », Le Monde diplomatique, août 2009, en kiosques.)

Cette ambiguïté entre juifs, sionistes, Israël, est ainsi entretenue à la fois par les vrais antisémites et par les partisans inconditionnels d’Israël. L’auteur cite ici Jean Bricmont : « Il ne faut pas oublier que la politique israélienne se fait au nom d’un Etat qui se dit juif, et qu’elle est fortement soutenue par des organisations qui disent représenter les juifs (à tort ou à raison). Comment espérer éviter, dans ce climat, que beaucoup de gens ne deviennent antijuifs ? C’est en demander un peu trop à la psychologie humaine. » Mais ce n’est pas trop en demander aux intellectuels et aux responsables politiques : parce que l’antisémitisme, comme toute forme de racisme, est inacceptable ; parce que les dérapages antisémites sont les meilleurs alliés du gouvernement israélien qui cherche à créer un signe d’égalité entre critique de la politique israélienne, refus du sionisme et antisémitisme.

Dans le débat sur le rôle du lobby pro-israélien aux Etats-Unis, Blanrue fait un faux procès à Noam Chomsky, l’accusant d’être intimidé quand il s’agit de critiquer Israël. Non seulement il semble ignorer la production de Chomsky sur la question, mais il ne comprend pas le sens du débat qui divise la gauche radicale américaine. L’argument de Chomsky, et d’autres intellectuels radicaux comme Joseph Massad, est que la politique américaine répond, avant tout, aux intérêts des Etats-Unis (ou plutôt de sa classe dirigeante) et qu’il serait absurde de croire que le lobby serait capable d’imposer une stratégie contraire à ces intérêts (lire « Débat sur le rôle du lobby juif aux Etats-Unis »).

Dans son chapitre de conclusion, Blanrue revient sur la polémique qui a suivi la publication par Time Magazine (21 novembre 2007) d’un dossier sur la mort de la culture française. Il met en avant la citation de Christophe Boïcos, conférencier d’art, expliquant : « Beaucoup d’artistes français se sont créés en opposition au système d’éducation. Romantiques, impressionnistes, modernistes – tous étaient des rebelles contre les valeurs académiques de leur temps. » Ces voix dissidentes n’ont pas disparu, mais elles sont absentes des grands médias et remplacées par les élucubrations de Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut ou André Glucksmann... Mais la dissidence, contrairement à ce que dit Blanrue, n’est pas non plus dans l’appel de l’association Liberté pour l’histoire, qui se serait constituée contre « le climat de terreur » qui régnerait en France et contre les lois mémorielles. Là aussi, l’auteur ignore le débat qui se déroule en France, et que le livre remarquable que vient de publier la grande historienne de l’Afrique Catherine Coquery-Vidorvitch, Enjeux politiques de l’histoire coloniale (Agone, 2009), permet de comprendre.

En conclusion, un livre qui mérite le débat, et non un interdit de fait.

«C'est Israël ici, pas la Palestine»

Ecrit par Jérôme Anconina
28/08/2009
JERUSALEM OCCUPEE / Jérôme Anconina – Alors que l'administration américaine et les principales chancelleries semblent vouloir mettre un frein à la colonisation dans les territoires occupés ou annexés, le gouvernement israélien impose sur le terrain une fin de non recevoir.
« Nous dormions encore. Je ne les ai pas entendus entrer dans la maison. J'ai ouvert les yeux, ils étaient cagoulés, vêtus de noir et ont hurlé: ‘Lèves-toi, c'est Israël ici, ce n'est pas la Palestine!’. Je n'ai eu le temps que de prendre mes deux enfants. En quelques minutes nous nous sommes retrouvés sur le trottoir. Devant notre maison. C'était fini. »
Quelques mois après la famille al-Kurd, c'est au tour des familles al-Ghawy et Hannoun, expulsées de leurs maisons du quartier arabe de Sheikh Jarrah, situé dans la partie Est de Jérusalem dimanche 2 août, à 05h du matin.

Une éviction brutale qui a plongé les habitants de ce quartier dans un désarroi profond, 25 maisons hébergeant chacune plusieurs familles étant sous le coup d'une procédure similaire. Ce dimanche, ils ont pu assister à ce qui les attend, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, dans les jours ou semaines à venir.

Au cœur de ces évictions quotidiennes de familles palestiniennes à Jérusalem-Est, la politique israélienne de colonisation et de judaïsation totale de Jérusalem, mise en place par la municipalité et soutenue par tous les gouvernements depuis les Accords d'Oslo de 1993.

L'installation des sionistes sur ce qui constitue aujourd'hui Israël a entraîné en 1948 un exode massif de quelques 800 000 palestiniens. La plupart croupissent aujourd'hui encore dans les camps de réfugiées insalubres du Liban, de Jordanie, de Syrie, d'Irak ou de Cisjordanie. La même année, la Jordanie prend le contrôle de la partie Est de Jérusalem. Certaines habitations comme c'est le cas à Sheikh Jarrah,sont alors confiées par le royaume Hachémite à l'UNRWA, l'organisme des Nations-Unies chargé des réfugiés palestiniens, pour reloger des familles palestiniennes chassées de Jérusalem Ouest.


Depuis 1967 et l'annexion par Israël de la partie arabe de Jérusalem, un processus de colonisation n'en finit pas d'isoler les quartiers arabes de Jérusalem du reste de la Cisjordanie, coupant ainsi toute continuité territoriale entre la partie sous contrôle de l'Autorité palestinienne et la partie orientale de la ville. Objectif avoué des autorités israéliennes, rendre impossible toute partition de la ville et empêcher ainsi les Palestiniens de revendiquer Jérusalem-Est comme capitale d'un futur État palestinien.

Une première vague de constructions et d'implantations juives en plein territoire palestinien autour de Jérusalem-Est avait déjà coupé en deux la Cisjordanie, rendant les déplacements des palestiniens jérusalmites au Nord (vers Ramallah) et au Sud (vers Bethlehem et Hébron) quasiment impossibles.

Au Nord, un tramway, construit par la France (Véolia et Alsthom), relie Jérusalem et cette ceinture d'une trentaine de colonies entre elles, formant ainsi une véritable barrière entre la Cisjordanie et Jérusalem Est.

A l'Est, enfin, c'est la colonie de Ma'ale Adumim et son potentiel d'une fois et demie Tel Aviv qui finit d'encercler et d'étouffer la partie arabe de Jérusalem. Toutes ces annexions territoriales sont également renforcées physiquement par le mur de séparation qui non seulement spolie les terres palestiniennes, mais aussi sclérose villes et villages palestiniens en les coupant de leur espace naturel.

Sheikh Jarrah au Nord comme Silwan au Sud, sont les dernières pièces du système d'étouffement des quartiers arabes qui jouxtent la vielle ville de Jérusalem-Est. En y inversant les équilibres démographiques, Israël crée ainsi des corridors de peuplement homogènes reliant l'Ouest de la ville à cette enceinte de colonies en territoire palestinien.

Et la méthode est toujours la même.

Arguant de prétextes archéologiques, de lieux saints, ou d'un passé juif supposé ou réel, tout est bon pour chasser, expulser et détruire les habitations palestiniennes, et les remplacer par des populations juives. Dans un premier temps ce sont des colons fanatiques, juifs orthodoxes et ultra-nationalistes qui remplissent cette mission: tenir l'espace nouvellement colonisé en attendant que l'État s'y déploie et finisse par y implanter une population moins religieuse, attirée cette fois par des avantages économiques non négligeables, bénéficiant de prestations de logement et d'infrastructures bon marché au regard de la situation de l'immobilier dans le reste du pays.

Il n'aura fallu qu'une demi journée aux habitants de Sheikh Jarrah pour assister à l'évacuation de deux immeubles familiaux, regroupant au total 9 familles soient 53 personnes et vivant dans ce quartier depuis 1958. Quatre petites heures seulement à la police israélienne accompagnée des Magav (unité de police des frontières tristement célèbre par sa brutalité à l'encontre des civils palestiniens) pour mettre violemment, femmes, enfants et vieillards à la rue. Une demi-journée pour saisir tous les effets personnels, meubles, linges, vêtements, les entasser dans des camions et aller les déverser, à même la rue, deux kilomètre plus loin, en face des bureaux de l'UNRWA.

Une manière pour Israël de rappeler à cet organisme des Nations-Unies qu'il est souverain sur toute partie du territoire palestinien, qu'il ne saurait tolérer de l'ONU aucune autre prérogative que celle de gérer les conséquences économiques, sociales et sanitaires des évictions des populations palestiniennes. Un geste à mettre en écho avec le bombardement délibéré des bâtiments de l'ONU à Gaza, lors de l'offensive de l'hiver dernier, sitôt après les condamnations de l'UNRWA des massacres de civils perpétrés par l'armée israélienne dans la bande de Gaza.

Une demi-journée seulement enfin pour que les habitants de Sheikh Jarrah assistent médusés à l'arrivée d'une première famille de colons juifs prenant possession de la maison Hannoun, puis d'une seconde, s'installant chez les al-Ghawy, sous les yeux de Mayssoun al-Ghawy et de ses deux enfants. Une habitante de Sheikh Jarrah raconte: « Malgré une énorme tension et un formidable déploiement de police et de soldats, c'est un silence de plomb qui régnait dans le quartier. Le silence se brisait parfois par les sanglots des mères et les cris des enfants. Puis soudain, d'énormes scies circulaires se sont attaquées à toutes les portes d'entrée de la maison. Quelques secondes plus tard, de nouvelles portes avec de nouvelles serrures étaient installées. » Pendant la journée, gravats et déchets s'amoncelleront devant la maison, la nouvelle famille de colons réorganisant pour elle-seule un intérieur conçu pour 6 familles palestiniennes. 6 familles, chez les al-Ghawy, 4 chez les Hannoun, car il est interdit aux Palestiniens de Jérusalem de construire ou d'agrandir leurs maisons, la municipalité s'y opposant systématiquement.

Sous les caméras du service de la Sécurité intérieure israélien qui enregistre et menace toute velléités de solidarité envers familles palestiniennes, Salah, 37 ans, un habitant de Sheikh Jarrah, explique: « On assiste impuissant à une Nakbah quotidienne. Une fois mis hors de chez eux, les palestiniens savent qu'ils ne retrouveront jamais leurs maisons. Ils ont soixante ans d'expérience maintenant. Les israéliens veulent transformer ce quartier à l'image de ce qu'ils ont fait à Hébron, où une poignée de fondamentalistes juifs protégés par l'armée fait régner la terreur dans un centre ville désert pour faire un continuum sécurisé (c'est-à-dire vide de palestiniens) entre le Tombeau des Patriarches dans la vieille ville arabe et la colonie de Kiryat Arba ».

280 000 Palestiniens vivent aujourd'hui à Jérusalem-Est

Près d'un millier de maisons palestiniennes y ont été détruites depuis les Accords d'Oslo.

Près de 200 000 colons y sont aujourd'hui installés.

L'organisation israélienne La Paix Maintenant annonçait en mars 2009 que le plan de colonisation à l'Est de Jérusalem prévoit la construction de 5 700 logements.

A très court terme, la population juive sera majoritaire dans la partie arabe de Jérusalem.

Jeûne de Jimmy Carter et de Juifs en solidarité avec la population de Gaza

Ecrit par Leyla Jad
28/08/2009
RAMALLAH - L'ancien président américain Jimmy Carter et sa femme ont jeûné jeudi en solidarité avec le peuple de la bande de Gaza qui vit en état de siège.
Les musulmans de tout le monde sont en train de passer le mois de Ramadan, mois saint de jeûne qui a pour but d’enseigner la patience et la modestie.

«La nourriture ne me manquait pas, mais j’avais besoin d’eau!», a déclaré en riant Carter à la fin de la journée.

Il a dit: «J'ai passé tout le jour en pensant à la population de Gaza et aux rudes conditions de vie qui leur sont imposées par l'embargo.» L'ex-président américain a dit qu'il a prié pour les Palestiniens de Gaza pendant sa première journée de jeûne dans plus de 80 années de vie.

Jimmy Carter a déclaré qu'il avait reçu un appel de religieux juifs Khahamat aux États-Unis, qui lui ont dit qu'ils avaient déjà commencé à jeûner une fois par semaine en solidarité avec Gaza et son peuple. Ils lui ont demandé de les rejoindre.

Carter a donné son discours au cours de l’iftâr, le déjeuner du soir, qui s’est tenu au Grand Park Hotel de Ramallah. Le groupe des «Elders» (Les Aînés) fondé par Nelson Mandela y a participé, avec des intellectuels, hommes d’affaires palestiniens et des représentants des institutions de la société civile.

Parmi les invités il y avait Gabi Baramki, Munir Al-Masri, Lucy Nusseibeh, le Dr. Nabil Qassis, l’avocat Jonathan Kuttab, l’évêque Munib Younan, l’évêque Suheil Diwani et le patriarche Michel Sabbah.

Pendant le repas pour rompre le jeûne, les membres du groupe a échangé ses opinions. Desmond Tutu, prix Nobel en 1984, a déclaré: «J'ai entendu beaucoup de jeunes palestiniens et israéliens. J'ai entendu des choses qui sont très impressionnantes, mais j'ai senti la présence de l’espoir en dépit de l'occupation et de la souffrance qu'elle provoque aux Palestiniens, ce qui est très important.» (PNN)

Sarkozy nomme une sioniste de choc pour s'occuper de la paix au Proche-Orient

Publié le 28-08-2009


Valerie Hoffenberg, UMP et directrice pour la France de l’American Jewish Committee, principal lobby sioniste américain, vient d’être chargée par sarkozy de veiller au processus de paix au Proche-Orient. La "messe" est dite.

L’Agence france presse (AFP) annonce en effet que Nicolas Sarkozy a nommé la conseillère UMP de Paris Valérie Hoffenberg "représentante spéciale de la France pour la dimension économique, culturelle, commerciale, éducative et environnementale du processus de paix au Proche-Orient".

"Egalement directrice pour la France de l’American Jewish Committee, une association juive très influente aux Etats-Unis, Mme Hoffenberg sera notamment chargée de prendre "toutes les initiatives concrètes" susceptibles de créer "un climat favorable à la paix dans les domaines économique, culturel, éducatif et environnemental", indique la lettre de mission du chef de l’Etat."

"Comme le rappelle le courrier de Nicolas Sarkozy, rendu public par la présidence, Valérie Hoffenberg a notamment participé à Bethléem (Cisjordanie) à la création d’un parc industriel réunissant entreprises publiques et privées.

La représentante spéciale sera placée sous l’autorité du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner", précise l’AFP.

On voit ce que vaut "le processus de paix" à la sauce sarkozienne !

CAPJPO-EuroPalestine