mercredi 22 juillet 2009

Les mésententes s’enchevêtrent

Palestine. Faute d’entente, le dialogue entre le Fatah et le Hamas a été reporté au 25 août. Un report qui intervient alors que le Fatah fait face à une crise interne et que le processus de paix est dans l’impasse.


C’est un nouveau coup dur que subissent actuellement les Palestiniens. A l’heure où le processus de paix est en panne, et plutôt que d’unir leurs forces, les Palestiniens ne font qu’afficher des différends de plus en plus profonds et dangereux.

D’abord, sur le plan du dialogue interpalestinien, la situation reste toujours bloquée. Alors que le Hamas et le Fatah étaient censés parvenir à un accord début juillet, les différends entre les deux parties restent entiers. Après six rencontres infructueuses, un ultimatum avait été fixé au 7 juillet par Le Caire afin de tenter de parvenir à un accord. Sans succès. Une nouvelle rencontre, celle de la dernière chance, initialement prévue le 25 juillet, a été reportée d’un mois. Officiellement, la raison donnée est de permettre davantage de discussions entre les deux rivaux palestiniens, et ce pour donner plus de chance de réussite à ces négociations. Mais cette raison ne cache pas l’ampleur des divergences qui persistent entre le Hamas et le Fatah. « Les responsables en Egypte ont trouvé que les questions en suspens nécessitaient plus de négociations et d’efforts. La date fixée pour le dernier round du dialogue, le 25 juillet, ne (laissait pas assez de temps) pour résoudre ces différends », a indiqué dimanche dernier la Mena, citant « des sources palestiniennes informées ». Cette décision est intervenue alors que des responsables du Fatah du président Mahmoud Abbass et du mouvement islamiste Hamas se trouvaient cette semaine au Caire, où ils ont discuté pendant deux jours du bilan des négociations. Mais de profondes divergences subsistent, notamment sur la question des prisonniers du Hamas, détenus par le Fatah en Cisjordanie.

La guerre entre les deux frères ennemis, qui a commencé après la victoire du Hamas aux élections du 25 janvier 2006 et qui a abouti au coup de force des islamistes à Gaza en juin 2007, est donc loin d’être terminée. Les deux camps s’accusent mutuellement de vouloir comploter l’un contre l’autre, aussi bien à Gaza qu’en Cisjordanie. Et, sur le terrain, la tension est vive. Dimanche dernier, lors d’une opération contre un membre du Hamas en Cisjordanie, les forces palestiniennes de sécurité ont blessé par balles deux personnes dimanche. Selon une source des services de sécurité, une fusillade a éclaté lorsque des habitants du camp de réfugiés de Djalazoune, près de Ramallah, ont vainement tenté d’empêcher les forces palestiniennes d’arrêter Halil Ali, qui appartient au mouvement islamiste. Selon des témoins, les deux hommes blessés par balles, dont la vie n’est pas en danger, sont des membres de la famille du militant du Hamas. Le Fatah et le Hamas s’accusent mutuellement d’arrestations et d’actes de torture. Entre 150 et 200 fidèles du Fatah ont été appréhendés dans la bande de Gaza en représailles à des opérations de police menées en Cisjordanie contre le Hamas par les forces de sécurité de Mahmoud Abbass, président de l’Autorité palestinienne. Deux membres du Hamas sont également morts en prison dans des circonstances non élucidées, mais sans doute victimes de tortures. Près de 800 islamistes seraient aussi détenus par l’Autorité palestinienne. Dans un tel climat, les chances de réconciliation entre le Hamas et le Fatah sont minimes. Or, en cas de nouvel échec, rien ne pourra être possible. Six mois après la fin de la guerre à Gaza, l’enjeu est donc capital. Et les risques énormes.

Dissensions au sein du Fatah

Or, le Fatah lui-même est loin d’afficher une unité. Une crise politique interne a éclaté au sein de la principale composante de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), après les déclarations faites, le 14 juillet, par Farouq Kaddoumi, numéro deux du Fatah et chef du département politique de l’OLP. Celui-ci a accusé le président palestinien Mahmoud Abbass et le dirigeant Mohamad Dahlane d’avoir comploté avec Israël, à l’époque d’Ariel Sharon, pour tuer par empoisonnement l’ancien président et dirigeant historique palestinien Yasser Arafat. Chef du Fatah, principale composante de l’OLP qu’il présidait, et premier chef de l’Autorité autonome palestinienne issue des accords d’Oslo de 1993, celui-ci est mort en novembre 2004 à Paris d’un mystérieux mal qui n’a jamais été clairement identifié. « Ce rapport est un tissu de mensonges », avait réagi dès la semaine dernière le comité central du Fatah sur son site Internet dans un communiqué, accusant Kaddoumi, un pro-syrien resté en exil à Tunis après les accords d’Oslo qui ont permis à Arafat de regagner sa patrie, de « diviser le Fatah et d’empêcher la tenue du 6e congrès ». Cette crise intervient en effet à la veille du 6e congrès du Fatah, qui doit se tenir le 4 août à Bethléem, en Cisjordanie, premier congrès du Fatah depuis vingt ans. Pour certains responsables du Fatah, les déclarations de Kaddoumi, après cinq ans de silence, visent à torpiller le congrès du Fatah.

Quoi qu’il en soit, une bonne partie de l’opinion palestinienne et de la classe politique, y compris au sein du Fatah, considère que le président Yasser Arafat est mort assassiné. Mais cette fois-ci, la thèse connue prend l’allure d’un séisme politique quand elle est reprise par le numéro 2 du Fatah. Celui-ci ne s’est pas contenté de mettre en cause Mohamad Dahlane — devenu aux yeux de beaucoup de Palestiniens le représentant arrogant des services américains —, il a élargi ses accusations au chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbass. Cette fois-ci donc, c’est la légitimité du président Abbass qui est mise en cause. Et cette accusation est d’autant plus grave qu’elle consacre non seulement une rupture définitive entre les deux hommes, mais aussi à l’intérieur du Fatah.

Aussi, pour Farouq Kaddoumi et de nombreux cadres du Fatah, organiser le congrès en Cisjordanie occupée signifie automatiquement l’exclusion de tous les opposants à la ligne actuelle de l’Autorité palestinienne. En effet, ceux-ci voulaient qu’il se tienne plutôt à l’étranger. Mais en choisissant d’organiser le congrès du Fatah dans les territoires occupés, Mahmoud Abbass et ses collaborateurs se donnent les moyens d’une victoire facile, puisque les opposants en sont de facto exclus. Or, cette victoire annoncée est bien amère. Les déchirements au sein du Fatah illustrent clairement que la confrontation qui oppose, depuis des années, le Hamas et l’Autorité palestinienne n’est pas réductible au schéma d’une opposition simpliste entre un courant « laïc » et un autre islamiste. L’enjeu est bien plus grand. Il s’agit d’avoir une définition commune de ce qu’est l’intérêt national palestinien. Une nécessité pour faire face à l’ennemi israélien. Une chimère au vu d’autant de crises internes entremêlées.

Abir Taleb

alahram.org


Tensions communautaires en Jordanie

Par KHALED ABU TOAMEH jpost.com

21.07.09

Escalade des tensions entre Jordaniens et Palestiniens. Les autorités d'Amann ont révoqué la citoyenneté de quelques milliers de Palestiniens, vivant actuellement en Jordanie.

Le roi Abdallah II.
PHOTO: AP , JPOST

Objectif de cette mesure : ne pas inscrire dans le marbre et le temps leur "réinstallation" dans le royaume.

Une mesure qui a refroidit les relations entre Jordaniens et Palestiniens. Rappel: la population actuelle du royaume hachémite est composée à 70% de Palestiniens.

Les tensions ont été particulièrement fortes durant le week-end lorsque des dizaines de milliers de supporters du club de football jordanien d'Al-Faisaly ont entonné des slogans anti-palestiniens, les qualifiant de "traîtres" et de "collaborateurs" avec Israël.

Le club d'Al-Faisaly jouait contre son rival d'Al Wihdat, composé de Palestiniens dans la ville de Zarqa.

Selon des témoins, les policiers ont dû intervenir pour canaliser les supporters jordaniens, prêts à lyncher les membres de l'équipe de Wihdat.

Un fait isolé révélateur de la difficile cohabitation entre les deux communautés : " De nombreux Palestiniens, vivant en Jordanie, sont convaincus que les autorités cherchent à les chasser", explique Ismail Jaber, un avocat originaire de Judée-Samarie, qui vit dans le royaume depuis près de 20 ans. "Le mécontentement gronde parmi les Palestiniens installés ici."

Selon Ismail Jaber, les tensions vont crescendo depuis l'arrivée au pouvoir en Israël de Binyamin Netanyahou. Les autorités jordaniennes craignent, en effet, que le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman et le Premier ministre, travaillent secrètement à faire de la Jordanie un Etat palestinien.


Les Juifs américains doivent faire pression sur Obama

Par MATTHEW WAGNER jpost.com

21.07.09

Lors de sa première déclaration publique, cette semaine, sur les implantations juives en Judée-Samarie, le rabbin sépharade Shlomo Amar demande aux Juifs d'Amérique d'expliquer à l'administration du président Obama, l'obligation religieuse pour tous les Juifs de peupler Eretz Israël dans sa totalité.

Shlomo Amar.
PHOTO: AP , JPOST

Dans une lettre adressée aux organisations rabbiniques américaines et à la Conférence des présidents des principales organisations juives-américaines, Amar écrit que : « La Torah ordonne au peuple juif de vivre en Israël.

Et nous constatons que les Etats-Unis font pression sur le gouvernement israélien pour éviter que ses citoyens vivent et construisent des habitations dans une grande partie du grand Israël. »

Shlomo Amar souhaiterais que les organisations juives américaines agissent davantage comme un lobby : " Nous vous demandons d'utiliser toute votre influence sur le gouvernement afin de trouver une réponse démocratique à ce conflit.

Selon la Torah et la Halacha (loi juive), tout Juif a le devoir de s'installer en Terre promise sans restriction, " a-t-il ajouté.

Le Rabbin Shlomo Amar a néanmoins tenu à faire une précision : il s'agit d'un point de vue uniquement religieux et non politique ou diplomatique.

C'est le Rabbin Sholom Golld, proche du Likoud, qui a eu l'idée de cette missive. Il a été suivi par de nombreux rabbins dont le directeur général du Grand Rabbinat d'Israël Oded Weiner.

L'Etat hébreu met en garde Beyrouth

Par AP jpost.com

21.07.09
sraël tape du poing sur la table. L'Etat hébreu a pressé, lundi, le gouvernement libanais et les Casques bleus des Nations unies d'empêcher les activistes du Hezbollah de pénétrer sur son territoire. Le fragile équilibre de la frontière devient de plus en plus précaire.

Le drapeau du Hezbollah.
PHOTO: AP , JPOST

Dans des courriers identiques adressés au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon et au Conseil de sécurité, l'ambassadeur d'Israël à l'ONU accuse aussi le mouvement chiite libanais de violer une résolution du conseil en reconstruisant ses installations militaires et en cachant des armes dans la zone allant de la rivière Litani à la bordure d'Israël.

La résolution, adoptée après 34 jours de combats incertains entre l'organisation islamiste et l'Etat hébreu, en 2006, a créé une zone-tampon sous le contrôle de 15.000 soldats libanais et 13.300 Casques bleus. Elle interdit au Hezbollah toute activité militaire au Sud-Liban et la contrebande d'armes à son profit.

La région est relativement calme mais le Hezbollah est revenu sur la frontière, clandestinement, à plusieurs reprises.

"Washington doit honorer ses ententes avec Israël"

Par JPOST.COM

21.07.09

Dan Meridor (Likoud) n'a pas l'air décidé à apaiser les tensions avec Washington sur la question du gel des implantations.


PHOTO: DR , JPOST

Le ministre des Services de Renseignements a en effet affirmé mardi que selon une entente claire vieille de six ans entre les Etats-Unis et Israël, ce dernier est autorisé à construire à l'intérieur des limites déjà existantes d'une implantation.

Pour le ministre, le refus de l'administration Obama de reconnaître et de respecter ces accords antérieurs est profondément problématique.
D'autant plus, a ajouté Meridor, que l'Etat hébreu a honoré ses engagements de la Feuille de route concernant le gel des implantations selon des paramètres établis par Washington.

"C'est très important pour nous que les accords passés avec l'ancienne administration américaine ne soient pas ignorés", a insisté le ministre.

S'exprimant lors d'une conférence de presse à Jérusalem organisée par l'organisation internationale The Israel Project, il a précisé que la crédibilité des accords ou ententes à venir étaient ici en jeu.

Meridor s'est également exprimé au sujet d'un accord futur avec les Palestiniens. D'après lui, la reprise des négociations avec l'Autorité palestinienne (AP) inquiète Israël.

Commentant les propos du négociateur de l'AP, Saeb Erekat, selon lesquels les Palestiniens n'ont pas d'intérêt à faire des compromis et restent sur l'idée qu'Israël doit faire des propositions plus généreuses, le ministre a souligné : "Tant que les Palestiniens pensent de cette façon, il n'y aura malheureusement pas d'accord permanent."

Interrogé par le Jérusalem post sur le fait de savoir si les Palestiniens avaient répondu aux obligations de la phase I de la Feuille de route - mettre fin au terrorisme et à la violence, normaliser la vie des Palestiniens et mettre en place les institutions palestiniennes - Meridor a affirmé qu'il y avait effectivement eu une réduction de l'incitation à la violence contre Israël et que les troupes de l'Autorité palestinienne entrainées sous la surveillance du général américain Keith Dayton avaient effectué des progrès pour imposer la loi et l'ordre en Judée-Samarie.

Cependant, a tempéré Meridor, elles n'ont pas su collecter les armements illégaux. Au lieu, ils ont été récupérés par le Hamas qui a pris le contrôle dans la bande de Gaza.

Abou Moujahid: Al Qods fait partie de la croyance des musulmans qui doivent la sauver du judaïsme

[ 21/07/2009 - 12:41 ]
Gaza - CPI

Le porte-parole officiel des comités de la résistance en Palestine, Abou Moudjahid, a affirmé à l’occasion de la commémoration du grand évènement miraculeux d’Al Isra et Al Mi’radj que les musulmans au monde entier doivent lier leur croyance à leur question principale qui est la mosquée sainte d’al Aqsa occupée, et de prendre des mesures tangibles pour la sauver du judaïsme sioniste continuel.

Abou Moujahid a dit lors d'une déclaration de presse, le lundi 20/7, à l'occasion de l'évènement miraculeux Al Isra et Al Mi’radj, l'ascension du prophète Mohamed (Paix et Salut sur lui) : "la ville d’al Qods occupée est une ville Arabe et islamique, et il faut que la nation présente des sacrifices pour la libérer".

Il a montré qu'il n'est pas étrange que l'évènement miraculeux d'Al Isra et Al Mi'radj coïncide avec l'occasion de la libération d'Al Qods et de la mosquée d'al Aqsa par le vaillant dirigeant musulman, Nasser Salah Eddine, et que cela confirme le lien étroit entre la croyance des musulmans et la ville sainte occupée, et sa mosquée bénie d'Al Aqsa, ainsi que l'importance du djihad pour la libérer et la protéger.

Abou Moujahid a insisté sur l'importance de faire face aux plans criminels sionistes qui tentent de judaïser la ville occupée d’al Qods complètement, et détruire la mosquée sacrée d’al Aqsa.

Les familles des captifs s'exposent à des pratiques sionistes sauvages sur le barrage de Dhahria

[ 21/07/2009 - 17:54 ]
Al Qods occupée – CPI

Des dizaines de familles des captifs qui habitent la ville de Bethléem ont présenté des plaintes contre les pratiques inhumaines et sauvages des soldats sionistes sur le barrage de Dhahria lorsqu'ils se dirigent pour rendre visite à leurs fils dans les prisons sionistes.

Le club du captif dans la ville de Bethléem a rapporté, le lundi 21/7, de la femme Palestinienne, Djihad Salah, l'épouse du captif Rezq Salah qui est condamné à la perpétuité, que les soldats sionistes installés sur le barrage de Dhahria fouillent les familles des captifs, en les obligeant de se déshabiller, malgré leurs obtention des autorisations de la croix rouge.

Compte-rendu de la rencontre réunissant Dahlan, Abbas et Sharon (1)

[ 22/07/2009 - 01:57 ]
Amman – CPI

La chaîne d’Al-Jazeera a publié un scoop concernant la révélation explosive faite par Farouq Al-Qaddoumi parlant d’une conspiration tramée entre Abbas, Dahan et les Israéliens pour tuer le défunt Yasser Arafat.

En effet, ce deuxième homme du mouvement du Fatah a levé le voile sur une rencontre tenue entre deux personnages de son mouvement et l’ancien premier ministre israélien Sharon. Il s’agit de l’homme qui occupe actuellement la présidence de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Il s’agit aussi de Dahlan, l’homme fort du Fatah. Cette rencontre qui a fait couler beaucoup d’encre avait été révélée par la chaîne arabe Al-Jazeera, ce qui lui avait valu une interdiction de continuer à pratiquer son travail en Cisjordanie. En fait, la diffusion n’a pas été au goût de l’autorité qui a vite ordonné la fermeture du bureau de la chaîne en Cisjordanie, en attendant une décision judiciaire. En effet, cette autorité a annoncé son intention de traiter l’affaire devant la justice. Ainsi, elle a joué le rôle du juge et de la partie, en fermant le bureau de la chaîne sans attendre la décision de la justice !

Pour mettre au courant ses lecteurs, le département français de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) a jugé opportun de traduire et de publier le compte-rendu de ladite rencontre ; en voici le premier volet :

(1)

Sharon : J’ai beaucoup insisté pour tenir cette rencontre avant le sommet à venir, afin de terminer tous les aspects techniques, afin de mettre les points sur les i. Nous ne devrons pas être face à des points sombres et à des interprétations hasardeuses qui surgiraient dans les jours à venir.

Dahlan : Si vous ne n’aviez pas sollicité cette rencontre, c’est moi qui l’aurait fait.

Sharon : Tout d’abord, nous devons essayer de liquider tous les chefs militaires et politiques du Hamas, du Djihad Islamique, des brigades d’Al-Qassam et du Front Populaire.

Abou Mazen : Cette méthode ne connaîtra certainement que l’échec, nous ne pourrons par les éliminer et même leur faire face.

Sharon : Alors, quel est votre plan, à vous ?

Dahlan : Nous vous avions fait part de notre plan par écrit, ainsi qu’aux Américains. En réalité, nous avons besoin d’une période d’accalmie pour pouvoir mettre complètement la main sur les services de sécurité, et sur toutes les institutions existantes.

Sharon : Mais tant qu’Arafat occupe Al-Moqattaa à Ramallah, vous rencontrerez l’échec, très certainement. Ce renard vous surprendra comme il l’a déjà fait avec vous. Il connaît toutes vos intentions. Il fera tout pour vous mettre en échec. Il crie sur tous les toits qu’il vous utilisera pour la sale période.

Dahlan : Nous allons voir qui exploite l’autre !

Un responsable brésilien attaque Lieberman avant sa visite au Brésil

21/07/2009 Un haut responsable brésilien a qualifié de "fasciste" le ministre israélien des Affaires Etrangères Avigdor Lieberman, dans des propos publiés mardi par Haaretz avant sa visite officielle au Brésil.
"Lieberman est un un raciste", a ajouté au quotidien israélien M. Valter Pomar, secrétaire pour les relations internationales du Parti des Travailleurs au pouvoir.
"La gauche brésilienne va organiser des manifestations de protestations contre lui et la politique qu'il incarne", a-t-il poursuivi.
La visite de Lieberman au Brésil s'inscrit dans le cadre d'une tournée de dix jours en Amérique du Sud pour tenter notamment de contrer l'influence de l'Iran dans cette région, selon un communiqué des Affaires étrangères.

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Grand Rabbin: la politique de Washington est contraire à la Torah

21/07/2009 Les Etats-Unis vont à l'encontre des commandements de la Torah en exigeant qu'"Israël" procède au gel de la colonisation en Cisjordanie occupée, c'est ce qu'a estimé le Grand Rabbin sépharade d'"Israël", Shlomo Amar, dans une lettre publiée mardi par le Jerusalem Post.
"La Torah demande au peuple juif de vivre en "Israël", alors que les Etats-Unis exercent des pressions pour empêcher les juifs de vivre et de construire leurs logements dans de grandes parties d'Eretz "Israël"," aux frontières bibliques, écrit Amar dans cette missive adressée à la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines.
Il a appelé ses coreligionnaires aux Etats-Unis à user de leur influence "pour que les juifs puissent s'installer partout en "Israël", conformément aux préceptes de la Torah et de la

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Nouvelles manœuvres israéliennes les deux jours prochains

21/07/2009 L'hebdomadaire israélien " Kol Haïr" a révélé que de nouvelles manœuvres de grande envergure devraient se dérouler les deux jours prochains, auxquelles participeront des forces de l'armée, de la police et l'étoile rouge (l'équivalent de la croix rouge) ainsi que des représentants des autorités locales.

Supervisées par le Commandement du front intérieur, elles ont pour objectif de préparer les habitants des villes à l'état d'urgence, et mettre à l'épreuve les dispositions des autorités pour une série d'évènements hors de l'ordinaire. Les régions visées par ces manœuvres sont Jérusalem en entier, Beit Shimsh, Mota Yehuda. 1700 soldats israéliens des troupes de réserves devront y participer.

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"Israël" veut contrôler des terres apparues avec la baisse de la mer Morte


archives

21/07/2009 Les autorités d'occupation israéliennes ont décidé de décréter terres domaniales quelque 138.600 dounams apparus le long du rivage de la mer Morte en Cisjordanie occupée à la suite de la baisse de son niveau", c'est ce qu'a indiqué, ce mardi, Hagit Ofran, porte-parole du mouvement israélien anti-colonisation, La Paix Maintenant.
Selon la porte-parole, la décision israélienne a été annoncée le 28 juin afin que des Palestiniens puissent éventuellement y faire opposition dans les 45 jours en présentant des titres de propriété privée sur ces terrains.
La mer Morte, située à 412 mètres en dessous du niveau de la Méditerranée, baisse chaque année d'un mètre en moyenne.
Elle a perdu un tiers de sa superficie en 50 ans, et dans certains secteurs, elle s'est éloignée de plus de 2 km.

Notons que le dounam équivaut à un dixième d'hectare.

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Le départ des Américains de l'Irak menace l'existence d'Israël


21/07/2009
C'est l'avis d'un responsable diplomatique israélien, YoramEttinger, selon lequel le retrait des forces américaines de l'Irak menaçait l'existence d'Israël sur la carte du Moyen Orient.

Cité sur le site internet d'informations israélien " News On", Ettinger qui occupait dans le passé le poste de coordinateur des relations entre l'ambassade d'Israël à Washington et le Congrès américain affirme:" lorsque les Etats Unis déclarent clairement vouloir évacuer leurs forces de l'Irak, il faut savoir qu'au moins ceci va provoquer l'explosion du volcan, qui ne va pas se limiter à l'Irak mais aura aussi des répercussions sur les autres états".

Selon Ettinger, la réalité au Moyen Orient montre bien que cette région ne connaît jamais la stabilité, et ne fait que tromper celui qui cherche à être rassuré:" après la guerre de 1967, nous avons cru que nous étions soulagés; mais la situation a explosé de nouveau avec la guerre de 1973, durant laquelle les feux nous sont tombés sur la tête et la terre a explosé par-dessous nos pieds" a-t-i conclu.

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Un livret israélien:le Hezbollah et le Vatican liés pour éliminer les Juifs

Leila Mazboudi

21/07/2009 Une brochure a été distribuée aux soldats de l'armée d'occupation israélienne faisant état d'une conspiration entre le Vatican et le Hezbollah pour éradiquer les Juifs.
" Le pape et d'autres patriarches du Vatican collaborent avec le Hezbollah et organisent à leurs éléments des tournées au camp d'extermination d'Auschwitz, pour qu'ils apprennent à éliminer les Juifs", prétend ce livret, comme le rapporte le quotidien israélien Haaretz dans son édition anglophone en ligne.

Le journal révèle que le pamphlet en circulation depuis plusieurs mois a été conseillé aux soldats sur ordre d'officiers hauts placés, dont le commandant de la brigade "Nahchoune".

Intitulée “Des deux côtés de la frontière” il se présente comme une confession d’un ex-membre du Hezbollah, sous un nom d’emprunt, et qui espionnait le mouvement pour le compte d'Israël avant de se convertir au judaïsme.
Citant cet espion qui déclare dans le pamphlet avoir côtoyé le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah en personne, celle-ci évoque une invitation adressée au mouvement de résistance libanais: " Un jour, Nasrallah a reçu l'invitation pour visiter la France, la Pologne, et l'Italie, comprenant également le Vatican, durant lesquelles des rencontres auront lieu avec des chefs d'états et les chefs de l'église. Le Hezbollah ne pouvait rejeter cette invitation, car le fait de rejeter une invitation du Pape est hors de question, parce que nos avons compris que sa lutte rejoignait la notre, celle du Hezbollah" rapporte le pamphlet.

Il y est également question d'une soi-disant visite au site du camp d’extermination d’Auschwitz effectuée par Sayed Nasrallah, menée par des représentants du Vatican: " nous sommes arrivés au camp, raconte ce sois disant ex membre du Hezbollah, nous avons vu les trains, les toits, et les tas de lunettes et d'habits; nous étions venus pour apprendre; notre guide nous a parlé ce qu'ils lui ont appris à nous dire, et nous lui avions assuré que chaque arabe ressent en lui un soutien au nazisme".
La brochure fait état de “gros budgets alloués par de riches individus pour encourager des journalistes et des hommes politiques à s’en prendre à Israël”.

Le Haaretz a scruté l'effet de ce livret sur les soldats israéliens. Citant un parachutiste d'une unité de l'armée de l'air israélienne stationnée en Galilée, il assure que tous ceux qui l'ont consulté prennent l'histoire pour authentique, car elle est racontée comme si elle l'était vraiment:" les membres d'une brigade entière m'on dit lis ce pamphlet et tu sauras qui sont les Arabes" rapporte ce parachutiste.

C'est d'ailleurs ce qu'assure aussi l'assistant du rabbin israélien Samuel Eliahu, qui a édité la brochure avec l'assistance d'une association de juifs orthodoxes américains: " oui c'est une histoire vraie; je connais personnellement cet Avi (pseudonyme du membre libanais"; c'est un arabe qui s'est converti au judaïsme, mais il se comporte comme un arabe; nous l'avons aidé à l'écrire et à la traduire; nous avons changé quelques détails pour le protéger lui et ses amis" a affirmé David Menahmob.
Selon un communiqué de l'armée israélienne, paru dimanche au moment du retrait de circulation du livret, “la brochure a été remise gratuitement à l’armée et distribuée dans un premier temps de bonne foi. Elle a été aussitôt retirée quand s’est avéré son caractère sensible".
En janvier, l’armée israélienne avait déjà du retirer de la circulation une autre brochure ultranationaliste rédigée par le rabbinat durant l’offensive “Plomb durci” à Gaza: celle-ci appelait au nom de la Bible “à ne pas avoir pitié” des ennemis d’Israël.

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Voilà comment j'ai été arrêté, détenu et refoulé par Israël !

le 21.07.2009

Par Ennasri Nabil, porte-parole du Collectif Resistance 30, membre du Collectif des Musulmans de France (CMF).

Vendredi 17 juillet 2009, Marseille, 5h du matin : j'attends le vol de la Brussels Airlines à destination de Tel Aviv. L'arrivée est prévue à 16h mais avec une escale à Bruxelles. L'objectif de mon voyage est de passer huit jours en Palestine pour visiter la vielle ville de Jérusalem et notamment la mosquée Al Aqsa, troisième lieu saint de l'islam. Seulement voilà : en m'installant dans l'avion en ce matin ensoleillé du mois de juillet, je ne me doutais pas du calvaire qu'allaient me faire subir les autorités israéliennes pendant presque 3 jours.
J'arrive donc à Bruxelles vers 8h et j'attends ma correspondance qui
est prévue à 11h. Première surprise : celle-ci se fera avec un appareil de la compagnie nationale israélienne El Al, connue pour ses contrôles de sécurité draconiens - et non avec un avion de la Brussels Airlines. Soit. Après m'avoir posé plusieurs questions, le personnel d'El Al me demande de patienter. Plus d'une heure s'écoule et je m'aperçois que tous les passagers, sauf quelques uns qui attendent également avec moi, prennent place à bord de l'avion. Ce dernier décolle alors sans nous. Sans nous donner aucune justification, le service de sécurité de la compagnie nous a refusé l'accès à l'appareil.
Mécontents, nous exigeons des explications. Après de longues discussions au bureau de la Brussels, on nous informe que nous
partirons pour Tel Aviv le soir même, mais cette fois avec un appareil
affrété par la compagnie belge. Après plus de 12 heures passées dans
les couloirs de l'aéroport de Bruxelles, nous voilà donc enfin en partance pour Tel Aviv.
Deuxième surprise (mais qui n'en était pas vraiment une, je me doutais bien que cela allait se produire) : à l'aéroport de Tel Aviv, lors de la vérification des passeports, je suis le seul, parmi tous les passagers, à qui on signale de passer par le service de sécurité. Je
m'y dirige donc. S'en suivra huit heures, de minuit à 8h du matin - parsemées d'interrogatoires, de plusieurs fouilles au corps assez
musclées, d?attente interminable dans une pièce où, tellement épuisé, je dormirai à même le sol. Passant d'un service à un autre, je me rends progressivement compte que mon cas se complique : en effet,
celle qui semble être la chef du service de sécurité de l'aéroport ne
croit pas à ma version des faits. « Ce n'est pas pour du tourisme
religieux que vous êtes venu en Israël ! Dites-moi la vérité !
» m'assènera-t-elle régulièrement. D'un air martial, ponctuant ces phrases par des « I don't like you ! You've got a very bad opinion
about Israël
», je comprends vite qu'internet m'a trahi. En fait, les
autorités israéliennes ont tout simplement "googleliser" mon nom. Et il est vrai que mon engagement en faveur de la cause palestinienne et
des droits des peuples a fait sortir de ses gonds notre responsable
israélienne.
Vers 8h du matin donc, elle me redonne mon passeport en m'affirmant
sèchement : « You have nothing to do in Israël. Go back to France !". Après avoir pris mes empreintes, on me dit que je dois reprendre le même vol, mais dans l'autre sens. Sauf que le prochain avion pour Bruxelles est à minuit et qu'il est 9h du matin. Deux agents israéliens me proposent alors d'aller dans un service où je « pourrais
dormir convenablement et où on me donnera à boire et à manger
». En arrivant au lieu-dit, je comprends vite que, pour la première fois de ma vie, je passerai ce samedi 18 juillet en détention, dans une
cellule à la porte blindée et où visiblement, tous ceux qui ne plaisent pas à Israël sont détenus jusqu'à leur expulsion du pays. A minuit, juste avant le décollage, les policiers israéliens m'emmènent directement à bord de l'avion dans lequel je passerai ma 3e nuit consécutive dans des conditions difficiles. Mon passeport ne me sera
restitué par le chef de bord qu'une fois l'atterrissage effectué.
Enfin, et pour couronner le tout, je suis rentré chez moi sans ma valise, laquelle est actuellement toujours bloquée à Tel Aviv.
Voilà donc le véritable chemin de croix qui m'a été réservé. Mon histoire, outre son aspect révoltant, doit être source de réflexion
car elle est significative de l'attitude des autorités israéliennes
envers les militants internationaux souhaitant se rendre en Palestine pour témoigner leur solidarité. Je ne suis pas le seul à avoir subi ce
traitement dégradant car il faut savoir qu'une véritablediscrimination a lieu dès le premier contrôle à l'aéroport de Tel Aviv. Les témoignages sont nombreux, et j'ai moi-même pu le constater en salle d'attente de l'aéroport, qui démontrent qu'Israël se livre systématiquement à des contrôles au faciès et ce, même à l'endroit de ressortissants européens.
En refusant l'accès à la Palestine à des militants des Droits de l'Homme, l'attitude arrogante et la politique discriminatoire d'Israël se révèlent au grand jour. Après une semaine passée devant le "barrage" de Rafah au mois de février dernier[1], cet épisode déplorable donne autorités israéliennes. Mais qu'Israël sache une chose : tous ces dénis de droit répétés ne font qu'accentuer, chez les militants, leur détermination à poursuivre le combat pour la justice et pour une Palestine libre?

[1] Cf. Le "barrage" de Rafah ou comment étrangler la bande de Gaza


UJFP.org

Dialogue palestino-israélien: la Russie offre son assistance aux deux parties

21:20|21/ 07/ 2009


JERUSALEM, 21 juillet - RIA Novosti. La Russie offre son assistance à Israël et à la Palestine dans le règlement du conflit qui les oppose, a déclaré mardi à Jérusalem le représentant spécial du président russe pour le Proche-Orient Alexandre Saltanov, en visite en Israël.

"Nous sommes prêts à offrir nos services aux deux parties en vue de relancer les négociations de paix et la recherche de solutions", a indiqué M.Saltanov devant les journalistes avant de rencontrer Tzipi Livni, leader de l'opposition parlementaire israélienne ex-ministre des Affaires étrangères.

"La stagnation du processus de paix ne répond pas aux intérêts d'Israël", a, pour sa part, noté Mme Livni.

Relancées à la fin de 2007 lors de la conférence d'Annapolis (Etats-Unis), les négociations palestino-israéliennes ont été suspendues au début de 2008 en raison de la crise politique en Israël et du changement du pouvoir aux Etats-Unis. Le nouveau gouvernement israélien de Benjamin Netanyahou se déclare prêt à relancer le dialogue sans condition, mais les Palestiniens exigent comme préalable l'arrêt de l'implantation de nouvelles colonies juives en Cisjordanie.

rian.ru

Israël défie le monde

C’est un véritable défi que lance l’Etat hébreu à la communauté internationale dans « l’affaire » des colonies.


Fidèles à leur logique qui consiste à ne pas prêter attention aux critiques émanant de leurs alliés occidentaux, les dirigeants israéliens repartent à l’attaque et promettent de ne pas baisser les bras. Ils ont publiquement rejeté, hier, les appels des Etats-Unis, de la France, de l’Union européenne et de la Russie à geler la colonisation à Jérusalem-Est. « Israël agit et agira en fonction de ses intérêts nationaux et en particulier, pour tout ce qui touche à Jérusalem », a affirmé hier le vice-ministre des Affaires étrangères, Dany Ayalon, dans un communiqué. « Nos droits sur Jérusalem, y compris sur son développement, ne peuvent pas être contestés », a-t-il poursuivi. Le ministre de l’Intérieur et vice-Premier ministre, Elie Yishaï, a pour sa part proclamé qu’Israël n’était « pas la filiale d’un autre pays dans le monde. Le gouvernement et l’Etat d’Israël ont le droit de construire partout en Israël lorsque de tels projets ont obtenu toutes les autorisations légales ». Ces deux responsables faisaient allusion aux critiques émises dans le monde contre l’annonce, dimanche, d’un projet de construction d’une vingtaine de logements dans un quartier de Jérusalem-Est. Pour l’instant les pays occidentaux, notamment la France et les Etats-Unis, si prompts à brandir les sanctions quand il s’agit de punir un pays arabe ou musulman, voire asiatique, se contentent « d’appeler » ou « d’exhorter ». Il faut croire que les dirigeants de l’Etat hébreu ont parfaitement appris cette « chanson » jouée à tous les tons et depuis tout le temps…

Tel-Aviv ou l’assurance tous risques

Les cinq membres du Conseil de sécurité ne sont jamais arrivés à « pondre » ne serait-ce qu’une résolution contraignante contre Israël, alors qu’ils ont épuisé le « stock » de discours menaçants à l’égard de l’Iran. Les responsables de l’Etat hébreu déclarent publiquement leur rejet des « sympathiques » appels de leurs alliés occidentaux à geler la colonisation à El Qods sans que le Conseil de sécurité ne convoque une réunion d’urgence pour examiner un cas de flagrant délit d’atteinte à la légalité internationale. Mais en réalité, Tel-Aviv sait qu’elle dispose d’une assurance tous risques de la part de la France, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis au moins. Les quelques effets de manche de Sarkozy et d’Obama sont tout juste destinés à sauver les apparences face à la communauté internationale ébahie par tant d’injustice. Tout le monde a vu comment les puissants ont réagi à la détention des employés de l’ambassade britannique à Téhéran au point d’en faire un événement mondial. Il s’en est fallu de peu qu’une attaque militaire contre l’Iran ne soit envisagée. Mais quand il s’agit d’Israël, la diplomatie – voire l’impunité – reprend ipso facto le dessus. Il n’est pas question de verbaliser Israël, quel que soit le nombre de Palestiniens tués ou de propriétés spoliées. Souvent, le lexique faussement comminatoire des responsables occidentaux trahit une simple volonté de ne pas sacrifier les principes de droit auxquels ils sont censés souscrire. C’est ainsi que la Russie a appelé Israël à mettre fin « immédiatement » à toute construction de colonies juives sur les territoires palestiniens, par la voix de son vice-ministre des Affaires étrangères, envoyé du président russe pour le Proche-Orient, Alexandre Saltanov. Ce dernier a utilement fait référence à la « feuille de route » qui exclut toute colonisation. Or cette feuille est devenue une feuille de vigne…



Par H. M.

elwatan.com

Les colonies juives, subventionnées, croissent très vite


22/07/2009

La population des colonies juives s'accroît trois fois plus rapidement que celle de l'État d'Israël proprement dit, révèlent les conclusions d'une étude publiée hier par le cercle d'études Israeli European Policy Network. Ce même document note que les implantations juives en territoire palestinien occupé reçoivent près de deux fois plus de subventions de l'État que les municipalités israéliennes stricto sensu. Le rapport, intitulé « Impact historique, politique et économique des colonies juives dans les territoires occupés », retrace le développement des implantations depuis l'occupation de territoires arabes lors de la guerre de 1967 jusqu'à nos jours.

Si les municipalités israéliennes reçoivent 34,7 % de leurs revenus des pouvoirs publics, les colonies en obtiennent 57 %. Le patrimoine immobilier global des colonies est évalué à 18 milliards de dollars.
l'orient le jour

France et Égypte prônent des initiatives fortes au Proche-Orient

22/07/2009

La France et l'Égypte jugent nécessaires des initiatives « fortes » pour relancer le processus de paix au Proche-Orient, a fait savoir hier la présidence de la République française. L'impasse des négociations israélo-palestiniennes a été au cœur d'un déjeuner de travail du président français Nicolas Sarkozy avec son homologue égyptien Hosni Moubarak à l'Élysée. Selon son entourage, le président français « a plaidé très vigoureusement pour qu'on arrête de laisser du temps au temps », parce que le temps joue, selon lui, « pour les extrémistes ». Il a aussi demandé que la France, l'Égypte « et d'autres » prennent, en liaison avec les États-Unis, « des initiatives fortes pour pousser les parties à reprendre le chemin des négociations », a-t-on ajouté de même source. Nicolas Sarkozy a ainsi de nouveau évoqué son idée d'une conférence internationale « au plus haut niveau » pour débloquer les discussions et créer une dynamique de paix, si l'impasse perdure, afin de « mettre chacun devant ses responsabilités ».

Selon son entourage, le président français a retiré de son entretien de mardi avec Hosni Moubarak le sentiment que celui-ci était convaincu de l'urgence de relancer le processus.
l'orient le jour

Les colonies sauvages israéliennes bientôt rasées ?


22/07/2009

Des Palestiniens de Burin, dans le nord de la Cisjordanie, inspectent un champ d’olivier détruit par des colons installés dans les environs.                         Jaafar Ashtiyeh/AFP
Des Palestiniens de Burin, dans le nord de la Cisjordanie, inspectent un champ d’olivier détruit par des colons installés dans les environs. Jaafar Ashtiyeh/AFP
ISRAËL Après les États-Unis, l'UE, la Russie et la France font pression sur l'État hébreu.

L'armée israélienne prépare une « opération coup de poing » pour raser en une journée les 23 colonies juives sauvages de Cisjordanie que l'État juif s'était engagé auprès de son allié américain à démanteler il y a déjà huit ans, a rapporté hier le quotidien Haaretz.
L'article du journal de centre gauche n'avance pas la date d'une telle opération, mais précise que l'armée s'est livrée la semaine dernière à une répétition générale pour se préparer à l'évacuation de force des 8 000 colons installés dans ces « avant-postes » jamais autorisés par les autorités.

Ces préparatifs ont été menés par l'armée en étroite liaison avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a promis au président américain Barack Obama la destruction de ces colonies sauvages en contrepartie de la poursuite de « l'extension naturelle » des colonies existantes.
Des porte-parole du chef du gouvernement et de l'armée ont refusé de commenter l'article paru dans Haaretz sous la signature d'un éditorialiste auquel l'ancien Premier ministre Ariel Sharon, toujours dans le coma, avait confié son intention d'évacuer la bande de Gaza, ce qui fut fait en 2005.
Pinhas Wallerstein, un des dirigeants des colons, a qualifié l'information du journal de « complètement délirante », bien que le vice-ministre israélien de la Défense Matan Vilnaï ait déclaré il y a deux mois que ce dossier était prioritaire pour le nouveau gouvernement Netanyahu, dominé par la droite. Mais, au micro de la radio de l'armée, il n'a pas exclu que les colons soient amenés à conclure avec les autorités des « accords douloureux », tout en excluant qu'ils résultent de pressions américaines. Le ministère israélien de la Défense s'est refusé à dévoiler la liste des implantations visées, pour se ménager un effet de surprise.
Parallèlement, l'UE, la France et la Russie ont joint leurs voix hier à celle des États-Unis pour amener Israël à stopper sa politique de colonisation de Jérusalem-Est, accentuant la pression internationale sur le gouvernement de Benjamin Netanyahu qui a refusé jusqu'à présent de plier.
Usant d'un langage assez sévère, la présidence suédoise de l'Union européenne a enjoint Israël de s'abstenir de toute action « provocatrice » à Jérusalem-Est. Catégorie dans laquelle elle a rangé les « démolitions » de maisons palestiniennes et les « évictions » des familles y habitant qu'entraînera la construction du nouveau quartier de colonisation auquel la municipalité israélienne a donné son feu vert.
Washington a déjà demandé à Israël de stopper son projet de construction de 20 logements juifs à Jérusalem-Est, une demande rejetée pour l'instant par le Premier ministre israélien.
La France a convoqué au Quai d'Orsay l'ambassadeur israélien à Paris, Daniel Shek, afin de réclamer à Israël l'arrêt de cette colonisation, a indiqué hier le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, quelques jours après une mesure similaire des États-Unis.
La Russie enfin a aussi appelé hier Israël à « stopper immédiatement » la construction du nouveau quartier de colonisation à Jérusalem-Est, selon le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Andreï Nesterenko.
Israël a toutefois rejeté les appels des États-Unis, de la France, de l'Union européenne et de la Russie à geler la colonisation à Jérusalem-Est.
Par ailleurs, les États-Unis pourraient réduire d'un milliard de dollars les garanties bancaires accordées par le Trésor américain à des emprunts d'Israël pour compenser les investissements dans les colonies, a indiqué un quotidien économique israélien.
Dans ce contexte tendu entre les deux pays, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates compte effectuer lundi prochain une courte visite en Israël, alors que l'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell se rendra dans la région d'ici à la fin de la semaine.
l'orient le jour

Israël n’évacuera pas 23 avant-postes d’un seul coup

Ecrit par Leyla Jad
Tuesday, 21 July 2009
NAPLOUSE – Le gouvernement israélien a nié son intention d'évacuer 23 avant-postes de colons en Cisjordanie dans une seule opération, comme il avait été annoncé mardi matin par des quotidiens israéliens.
Ces avant-postes sont illégaux en vertu de la loi israélienne et internationale.

Le quotidien israélien Ha'aretz a rapporté aujourd’hui que les militaires israéliens ont été soumis à des exercices de contrôle des foules dans la préparation d'une opération éclair, à la connaissance du Premier Ministre israélien Netanyahu.

Toutefois, une déclaration de l'armée a nié qu’il y ait des plans pour éliminer les avant-postes. Un porte-parole a souligné que «aucun n’ordre n'a été reçu» et que les exercices faisaient partie d’une formation pour faire face aux colons.

Environ 8.000 colons habitent dans ces avant-postes. Il est estimé que 30% des terres qu'ils couvrent est de propriété privée palestinienne.

Hier, autour de Naplouse, 1500 oliviers palestiniens ont été brûlés et deux Palestiniens ont été hospitalisés. Les attaques des colons contre les Palestiniens ont eu lieu après que l'armée israélienne a evacué une caravane illégale.

Une évacuation à grande échelle susciterait de nouvelles violences. (PNN)

Leader du Fatah: pas de négociations sans le gel des colonies

Ecrit par Leyla Jad
Tuesday, 21 July 2009
RAMALLAH – Le leader du Fatah emprisonné, Marwan Al-Barghouti, a déclaré qu’«il est absurde de négocier avec les Israéliens, alors que la construction de colonies se poursuit».
Dans un entretien avec l'avocat Khader Shirkat, le Secrétaire général du mouvement Fatah en Cisjordanie a souligné qu'il ne pourra pas y avoir de pourparlers sérieux jusqu’à ce quand les Israéliens ne s’engageront pas à mettre un fin à l'occupation et à se retirer de frontières de 1967.

Al-Barghouti, qui purge actuellement une peine d'emprisonnement à vie en Israël avait fait un appel semblable, invitant à la fin des négociations, avant la première Intifada.

A propos de la question sur la réconciliation entre le Fatah et le Hamas, il a dit qu'il serait satisfait, tant que l'accord serait suffisant pour la tenue d'élections l'année prochaine. (PNN)

BOYCOTT : QUI DISCRIMINE ?

Publié le 21-07-2009


Un article fort utile de Me Gilles Devers sur le jugement plus que contestable, rendu la semaine dernière par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, à l’encontre de l’ancien maire de Seclin, qui avait appelé au boycott des produits israéliens en 2002. La question est de savoir qui "discrimine" dans cette affaire ? Serait-il licite de discriminer tout un peuple, de discriminer tous les citoyens d’un pays en fonction de leur religion, mais illicite de "discriminer" un Etat qui se conduit de la sorte ?

Israël : Boycott et activités illicites

Peut-on appeler au boycott des produits israéliens ? La Cour européenne des Droits de l’Homme (Willem c. France, 16 juillet 2009, n° 10883) vient de rendre un arrêt qui a de quoi freiner les ardeurs. Sauf que cet arrêt est d’une motivation discutable et qu’il se prononce dans un cas de figure bien précis : l’action d’un maire. Quoiqu’il en soit, il n’aborde pas la question principale, qui est l’illicéité des profits économiques à partir des territoires occupés.

1. Ce qu’a dit le maire

Le 3 octobre 2002, au cours de la réunion du conseil municipal de Seclin, le maire annonce son intention de boycotter les produits israéliens, et explique : « Le peuple israélien n’est pas en cause, c’est un homme, Sharon, qui est coupable d’atrocités, qui ne respecte aucune décision de l’ONU et continue à massacrer. »

Les réactions s’enflamment, et le maire diffuse quelques jours après, sur le site Internet de la commune, une lettre ouverte. Lisons avec attention, car c’est la matière du délit.

« L’annonce du boycott des produits israéliens que j’ai faite lors de la dernière réunion du conseil municipal, relayée par la presse locale, a suscité quelques réactions sur Internet. Y compris quelques réactions négatives, émanant de personnes qui se révèlent être des supporters inconditionnels d’Ariel Sharon, de sa politique et du génocide palestinien qu’il a entrepris.

« Je ne souhaite pas engager la polémique avec ces gens-là. Néanmoins, je tiens à réaffirmer que ma décision est avant tout une réaction contre les massacres et tueries quotidiennes commises contre les enfants, les femmes, les vieillards palestiniens ; elle traduit ma ferme opposition à la politique de destruction massive de maisons, d’équipements publics, y compris hôpitaux, commise par l’armée de l’Etat d’Israël ; elle exprime un soutien actif à ceux qui, nombreux en Israël, se battent pour la paix au Moyen-Orient, à ceux qui refusent de porter des armes dans les territoires occupés.

« Malgré les attentats perpétrés par les extrémistes palestiniens, contre lesquels Ariel Sharon se garde bien de réagir car ils sont l’alibi de sa politique sanglante, ce n’est pas Israël qui est menacé de disparition, mais bien l’Autorité palestinienne et le Peuple palestinien tout entier.

« C’est pourquoi mon soutien et ma solidarité vont aux victimes et non aux auteurs des massacres. Il y a une continuité dans cette logique de guerre menée par Sharon depuis les massacres de Sabra et Chatila au Liban, la provocation de l’Esplanade des Mosquées et les crimes de Jenine.

« C’est contre tout cela, pour le droit des Israéliens à vivre en paix, chez eux, pour le droit des Palestiniens à vivre libres dans leur pays, indépendant, qu’avec la Municipalité de Seclin, nous agissons.

« Le refus d’aider économiquement le pouvoir militaire de Sharon dans ses pratiques de répression, d’invasion et d’occupations militaires, se traduit donc par cette décision de boycott, au même titre que l’exposition et le débat organisés à Seclin sur la Palestine. »

2. Les poursuites Le ministère public décide de poursuivre le maire, pour « provocation à la discrimination » en vertu des articles 23 et 24 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, étant précisé – pas de doute sur ce point – que le Code pénal sanctionne le boycott sous l’angle de la discrimination, en son article 225-1. Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques ou morales « à raison de leur de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une nation déterminée. »

Se prononçant sur le plan de l’impact économique, la Cour de cassation (18 décembre 2007, no 06-82.245) applique strictement le texte : « Selon les articles 225-2, 2o, et 225-1 du code pénal, constitue une discrimination punissable le fait d’entraver l’exercice normal d’une activité économique quelconque en opérant une distinction entre les personnes, notamment en raison de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une nation déterminée ». Pour la chambre criminelle, « une discrimination en matière économique ne peut être justifiée par l’existence d’un boycott prohibé, que l’article 225-2, 2o a précisément pour but de sanctionner. » 3. La procédure

Le tribunal correctionnel de Lille avait relaxé le maire. Le Parquet a fait appel, sur demande du ministre, et la cour de Douai a prononcé une condamnation à 1 000€ d’amende.

Lisons l’arrêt de la Cour d’appel :

« Attendu que Jean-Claude Willem, en annonçant son intention de demander à ses services de ne plus acheter de produits en provenance de l’Etat d’Israël, a incité ceux-ci à tenir compte de l’origine des produits et par suite à entraver l’exercice normal de l’activité économique des producteurs israéliens ; que les propos qui lui sont reprochés ont été tenus devant le conseil municipal et en présence de journalistes et qu’en conséquence, ils l’ont été publiquement ;

« Attendu qu’il importe peu que les producteurs en question ne soient pas plus précisément déterminés ; que l’appel au boycott de produits ayant une certaine provenance constitue une entrave à l’exercice normal de l’activité économique des producteurs en raison de leur appartenance à une nation ; qu’il est constant qu’il a pris en considération la nation israélienne à l’appui de sa décision ; qu’en effet, il visait, selon ses explications la politique menée par le chef du gouvernement israélien et par voie de conséquence a demandé aux services municipaux de tenir compte de la nation que le chef du gouvernement représente ;

« Attendu que Jean-Claude Willem a manifesté par les propos qu’il a tenus une volonté discriminatoire et que le mobile qu’il a invoqué, protester contre la politique du premier ministre de l’Etat d’Israël, est sans incidence ; qu’en effet, le dol prévu par les articles 225-1 et 225-2 du Code pénal est caractérisé par la seule conscience de traiter différemment les producteurs israéliens. »

Le maire a formé un pourvoi, que la Cour de cassation a rejeté. Poursuite de la procédure devant la CEDH qui, inspirée par l’Orient, nous fait un grand soleil.

4. Que dit la CEDH ?

Le but, protéger les droits d’autrui, donc des producteurs israéliens, est légalement légitime. Je ne critique pas. La question est de savoir si limiter la liberté d’expression du maire, en le condamnant au pénal pour cette déclaration, était « nécessaire, dans une société démocratique », et donc strictement proportionnée, pour atteindre ce but. La Cour dit « oui », et je critique.

D’abord, tout pour la petite chérie de notre coeur, la liberté d’expression. C’est un maire qui a été condamné. Or, « précieuse pour chacun, la liberté d’expression l’est tout particulièrement pour un élu du peuple ; il représente ses électeurs, signale leurs préoccupations et défend leurs intérêts. » Il faut donc lui laisser une certaine marge de manœuvre. Parfait.

La cour poursuit ses gammes : « Il est fondamental, dans une société démocratique, de défendre le libre jeu du débat politique, qui se trouve au cœur même de la notion de société démocratique. Aussi, si tout individu qui s’engage dans un débat public d’intérêt général est tenu de ne pas dépasser certaines limites quant au respect – notamment – des droits d’autrui, « il lui est également permis de recourir à une certaine dose d’exagération, voire de provocation, c’est-à-dire d’être quelque peu immodéré dans ses propos. » Deuxième marge de manoeuvre laissée au maire. Parfait encore.

Oui mais voilà, nous dit la Cour, « le maire n’a pas été condamné pour ses opinions politiques mais pour une incitation à un acte discriminatoire. » Donc tout ce qu’elle a rappelé plus haut était de l’autojustification, genre belle conscience, avant le coup de gourdin.

« En sa qualité de maire, le requérant avait des devoirs et des responsabilités. Il se doit, notamment, de conserver une certaine neutralité et dispose d’un devoir de réserve dans ses actes lorsque ceux-ci engagent la collectivité territoriale qu’il représente dans son ensemble. A cet égard, un maire gère les fonds publics de la commune et ne doit pas inciter à les dépenser selon une logique discriminatoire. »

Et la Cour poursuit : « L’intention du maire était de dénoncer la politique du premier ministre de l’Etat d’Israël, mais la justification du boycott correspondait à une démarche discriminatoire et, de ce fait, condamnable. »

Résumons : ce ne sont pas les opinions politiques qui sont en cause, mais le fait d’avoir appelé les services municipaux au refus d’entretenir des relations commerciales avec des producteurs ressortissants de la nation israélienne. Et ça, c’est de l’affreuse discrimination.

Après ce merveilleux looping, la Cour tente de reprendre pied : « Ce faisant, par l’exposé d’une communication effectuée tant lors de la réunion du conseil municipal, sans donner lieu à débat ni vote, que sur le site Internet de la commune, le requérant ne peut soutenir avoir favorisé la libre discussion sur un sujet d’intérêt général. »

A ceci près que le débat était lancé et que toute la France en parlé… Qu’aurait-il fallu pour agrémenter notre Cour ? Un débat dans la salle des fêtes ? Un plateau télé ?

5. Quelle liberté politique pour un maire ?

Là vient, la question. Madame la Cour, notre maire, tu le prends comme le sujet libre d’un démocratie, ou le responsable administratif d’un service public, tenu par le devoir de neutralité ? Ton arrêt est atteint d’une contradiction fatale : le maire devrait être libre dans ses propos, et neutre dans ses actions ? Mais tu vas nous tuer la vie politique locale, et veux-tu nous faire avaler comme une potion amère la loi sur la liberté municipale de 1884 ? Si l’Association des Maires de France était vivante, elle aurait bondi.

Il n’existe pas de liberté sans limite, et ce même pour la liberté d’expression, nous sommes d’accord. Mais dans le jeu démocratique – ce qui est le but ultime de la CEDH – il existe des procédés autres que la sanction pénale pour marquer ces limites, et je relève trois points qui établissent que la condamnation pénale n’était pas nécessaire.

- Le maire, homme politique, doit disposer d’une marge de manœuvre supplémentaire s’agissant de la liberté d’expression, mais il, acteur public, il engage la collectivité par des actes administratifs, susceptibles de recours, et annulables s’ils sont illégaux. Sanctionner la liberté d’expression au pénal, quand il s’agit seulement d’annoncer un choix politique, et alors que les mesures d’application pourraient être attaquées en justice, est disproportionné.

- Le but véritable du maire n’est pas que les enfants des écoles ne boivent plus de jus de fruit en provenance d’Israël. Il est de dénoncer la culture de l’impunité, d’encourager à l’esprit de résistance, qui est irréductiblement associé à l’histoire de la France. L’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme de 1789 définit la « résistance à l’oppression » comme une droit naturel et imprescriptible. Dès lors poser un interdit pénal sur une simple revendication d’illégalité, dont les effets auraient été symboliques, ne respecte pas le but qu’est l’idéal démocratique

- Si l’homme politique dispose d’une liberté d’expression accrue, il en connaît un contrecoup spécifique, qui est la responsabilité politique, laquelle s’exprime notamment lors des élections futures. C’est cette responsabilité là qui est justification une liberté d’expression accrue. Il existe mille moyens de sanctionner les abus d’un maire.

Le juge Jungwiert, dans son opinion dissidente, ne dit pas autre chose : « Compte tenu des circonstances de l’espèce et de la tonalité générale de ses propos, l’expression d’une opinion ou d’une position politique d’un élu sur une question d’actualité internationale. »

« La question la plus importante qui se posait à la Cour était celle de savoir si l’ingérence était « nécessaire dans une société démocratique. En vérité, il existe une certaine lacune dans la motivation de l’arrêt : la majorité reconnaît bien qu’il faut examiner cette question, mais l’argumentation pertinente justifiant le caractère « nécessaire » n’apparaît pas dans l’arrêt. »

J’espère vivement que, sanctionné par un arrêt aussi filandreux, notre maire fera appel devant la Grande Chambre.

6. Le débat rebondit avec l’activité illicite… Le débat va se poursuivre, sur ce terrain, à savoir le boycott comme une généralité. Or, tout change lorsqu’il est abordé sous l’angle de l’activité des entreprises installées dans les territoires occupés.

Lisons l’article 55 de la 4° Convention de La Haye concernant les lois et coutumes de la guerre : « L’Etat occupant ne se considèrera que comme administrateur et usufruitier des édifices publics, immeubles, forêts et exploitations agricoles appartenant à l’Etat ennemi et se trouvant dans le pays occupé. Il devra sauvegarder le fond de ces propriétés et les administrer conformément aux règles de l’usufruit ». Et je rappelle la résolution 446 du 22 mars 1979 du Conseil de Sécurité : « La politique et les pratiques israéliennes consistant à établir des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens et autres territoires arabes occupés depuis 1967 n’ont aucune validité en droit et font gravement obstacle à l’instauration d’une paix générale, juste et durable au Moyen-Orient. »

Là, il ne s’agit pas d’organiser des mesures discriminatoires, mais d’appliquer les bases du droit de la guerre, quant aux obligations de l’occupant.

Le but ? Impossible de poursuivre des objectifs illégaux, tels la construction du tramway qui détruirait l’avenir de Jérusalem-Est ou des ventes d’armes qui seraient utilisées en violation du droit international. Veolia et Alsthom ont du renoncer au marché sur le tramway, et d’importantes commandes britanniques d’armes viennent d’être annulées.

Les conditions de réalisation ? C’est toute la question des implantations industrielles dans les territoires occupées. La puissance occupante ne peut tirer profit depuis les terres placées sous son contrôle. Un marché conclu entre une entreprise relevant de l’un des 47 pays du Conseil de l’Europe avec une entreprise dont l’un des ateliers est installé dans les territoires occupés peut être attaqué en nullité, pour violation des conventions de Genève. Et là, la CEDH ne pourrait qu’encourager des Maires qui oeuvrent pour une meilleure application du droit.

Gilles Devers, avocat

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